Herpès Simplex Virus Cours
Herpès Simplex Virus Cours
Herpès Simplex Virus Cours
Généralités :
Les Herpèsvirus constituent une famille de virus à ADN qui provoquent des
maladies chez les humains et les autres animaux. Le nom est dérivé du mot
grec (herpein « ramper »), en référence à la propagation des lésions cutanées,
impliquant généralement des cloques, observées dans les poussées d'herpès
simplex 1 et 2, et de zona. En 2020, 115 espèces sont reconnues, et peuvent
provoquer des infections latentes ou lytiques. Au total, plus de 130 herpèsvirus
sont connus, dont certains proviennent de mammifères, d’oiseaux, de poissons,
de reptiles, d’amphibiens et de mollusques. Parmi les herpèsvirus animaux
figurent le virus de la pseudorage, l’agent causal de la maladie d’Aujeszky
chez le porc, et l’herpèsvirus bovin 1, l’agent causal de la rhinotrachéite
infectieuse bovine et de la vulvo-vaginite pustuleuse. Huit types d'herpèsvirus
sont connus pour infecter principalement les humains. Plus de 90% des adultes
ont été infectés par au moins l'un d'entre eux, et une forme latente du virus
demeure chez presque tous les humains qui ont été infectés.
I- CLASSIFICATION
II- STRUCTURE
Tous les virions des Herpesviridae partagent une structure commune, de
l'intérieur vers l'extérieur :
Un génome d'ADN linéaire double brin, relativement grand, codant 100 à
200 gènes enfermé dans une cage protéique icosaédrique (avec une symétrie T
nucléocapside, formé de 162 capsomères elle-même enveloppée dans une
couche protéique appelée tégument contenant les protéines virales et des
ARNm viraux. Une membrane bicouche lipidique appelée enveloppe, d'où
émergent des spicules formés de glycoprotéines. On a identifié 11
glycoprotéines: gB, gC, gD, gE, gG, gH, gI, gJ, gK, gL et gM. Parmi celles-ci,
gB, gH, et gL sont présentes dans tous les Herpesviridae.
III- RÉPLICATION
À la suite de la liaison de l'enveloppe virale protéique aux récepteurs de la
membrane cellulaire, le virion est ingéré et démantelé, permettant à l'ADN viral
de migrer vers le noyau de la cellule. À l'intérieur du noyau, l'ADN viral subit
une réplication et une transcription limitées à un petit nombre de gènes viraux
appelés gènes latents. De cette manière, le virus peut persister dans la cellule (et
donc dans l'hôte) indéfiniment. La réactivation de virus latents intervient dans de
nombreuses maladies organiques. Tandis que la primo-infection est souvent
accompagnée d'une période limitée de maladie clinique, la latence à long terme est
asymptomatique.
LES ALPHA-HERPESVIRINAE
1- Épidémiologie
2- Symptomatologie
La primo-infection est parfaitement asymptomatique dans un cas sur deux (et
dans la plupart des primo-infection d'herpès génital, pour les deux types
d'herpès). Dans l'autre moitié des cas, les manifestations consistent souvent en
un bouquet de vésicules translucides devenant rapidement jaunâtres et
croûteuses avec des sensations de picotements, de brûlures ou de
démangeaisons. Des infections de la peau (visage, doigts, fesses) peuvent
apparaitre alors qu'aucune atteinte de la muqueuse ne se manifeste. Certaines
lésions sont atypiques et sous-diagnostiquées car confondues avec d’autres
dermatoses génitales.
Les patients symptomatiques et asymptomatiques ont des taux d'excrétion virale
identiques. On ignore encore pourquoi la réactivation du virus tend à être
asymptomatique chez certains individus et symptomatiques chez d'autres.
3- Traitement
Les traitements actuels ne guérissent pas la maladie mais réduisent la charge
virale en période de crise. Les médicaments utilisés sont des antiviraux.
Le mécanisme d'action : les antiviraux sont des analogues de base qui sont
incorporés par les cellules infectées par les virus. La thymidine kinase des virus
est moins spécifique que la thymidine kinase des cellules humaines et permet
donc de phosphoryler des analogues de bases. Par la suite, ces analogues de
bases entrent en compétition avec les bases phosphatées de la cellule et une fois
incorporés, les analogues de bases inhibent l'ADN polymérase.
Cependant, certains HSV sont résistants aux traitements contre les
antiviraux. L'une des causes de résistance est la mutation du gène de la
thymidine kinase chez l’HSV.
I- Transmission
II- Symptomatologie
Le virus VZV, après la guérison de la varicelle, reste quiescent dans
les ganglions nerveux, sans s'intégrer aux chromosomes hôtes. Le plus souvent à
l'occasion d'une baisse de l'immunité (âge avancé, mononucléose,
simple stress, SIDA déclaré, certains cancers, etc.), le virus se réactive dans un
ou plusieurs ganglions nerveux. De là, il remonte par les fibres nerveuses jusqu'à
la peau (ou les muqueuses selon les nerfs touchés), provoquant une éruption
caractéristique de la varicelle. Cependant, à la différence de la varicelle, la
topographie de l'éruption est limitée aux métamères des ganglions dans lesquels
le virus s'est réactivé (c’est-à-dire dans une région de peau et/ou de muqueuse
bien caractéristique, correspondant au territoire d'innervation du ou des nerfs
correspondant aux ganglions nerveux infectés).
Les lésions microscopiques de la peau sont identiques à celles de la varicelle
(présences de cellules géantes multinucléées avec infiltration de
mononucléaires).
1- Signes cliniques
Trois principales formes de zona sont la forme intercostale, notable par
sa fréquence, et les formes ophtalmique et otitique, remarquables par le
risque important de complications.
Formes intercostal : L'éruption peut être précédée de quelques jours par des
douleurs sur la future zone concernée. Les lésions sont typiquement unilatérales.
Tout comme pour la varicelle, les lésions apparaissent par poussées successives,
mais limitées au territoire sensitif touché (topographie radiculaire dans le
territoire du ganglion sensitif où la réactivation du virus s'est produite) : il en
résulte ainsi des lésions d'âges différents, mélangeant ainsi
des microvésicules, vésicules et pustules avec des croûtes sur des placards
érythémateux. Ces vésicules ont des parois et se remplissent d'un liquide
purulent. Les croûtes tombent au bout de sept à dix jours.
Contrairement à la varicelle où le prurit est prédominant, le zona est plus
souvent marqué par des douleurs, pouvant même se montrer invalidantes dans
les territoires atteints (territoire radiculaire), même après la guérison : on parle
alors de douleurs post-zostériennes, qui sont à classer dans les douleurs de type
neurologique (douleur de désafférentation). Les douleurs sont aussi décrites
comme une sensation de brûlure, d'élancements, de sensation électrique, de
sensation de piqûre d'orties.
Le cas le plus fréquent est celui du zona intercostal, qui correspond à la
réactivation du VZV au niveau d'un ganglion sensitif d'un nerf intercostal. Il
arrive que plusieurs racines nerveuses soient touchées simultanément.
Durée de l'affection : Pour une guérison cutanée complète, il faut compter (sans
complication) 3 à 9 semaines ou plus.
III- Épidémiologie
L’incidence annuelle est comprise entre 1,5 et 4 nouveaux cas pour mille. Elle
est beaucoup plus fréquente chez la personne âgée (avec un risque supérieur à
50 % de contracter la maladie après 85 ans ainsi que chez le patient
immunodéprimé (dont SIDA). Elle tend à augmenter, du moins aux États-Unis.
La surveillance de l’évolution de l’incidence en France est effectuée par le
réseau Sentinelles de l’INSERM.
Soins locaux
Toilette à l’eau tiède avec savon non agressif (pain dermatologique, savon
surgras…) et non antiseptique. Certains patients supportent sans aucun problème
le savon ordinaire.
Si le patient le supporte et qu’il n’y a pas de lésions à vif par grattage, l’alcool à
70° peut être utilisé.
II- Symptomatologie
o Forme sévère : Chez la femme enceinte, cette infection est grave car elle peut
affecter le développement du fœtus et entraîner des séquelles durables et
handicapantes : tel que l’atteinte auditive.
III- Prophylaxie
Le CMV est sensible aux désinfectants (hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à
70 %, glutaraldéhyde, formaldéhyde).
VIRUS D'EPSTEIN-BARR
Transmission
Le réservoir du virus d'Epstein-Barr est strictement humain. Le virus est
transmis par la salive. Le virus d'Epstein-Barr se multiplie dans les cellules de
l’oropharynx. Quoique les cellules de l’oropharynx soient permissives à la
réplication du virus, des données récentes suggèrent que les lymphocytes
B retrouvés dans l’oropharynx seraient le site d’infection primaire. Les
lymphocytes B sont donc les cellules cibles du virus d'Epstein-Barr, et plus
précisément via leur antigène de surface CD21, véritable porte d'entrée du
virus.
Réplication
La pénétration du virus à l’intérieur des lymphocytes B se fait par interaction
entre la glycoprotéine gp 350/220 sur le virus et la protéine de surface CD21
chez le lymphocyte. L’adsorption du virus à la surface des lymphocytes est
suivie par endocytose du virus d'Epstein-Barr. Une seconde glycoprotéine gp85
médie la fusion du virus avec la membrane cellulaire ce qui cause la relâche de
la nucléocapside à l’intérieur du cytoplasme du lymphocyte B. Une troisième
glycoprotéine gp42 est essentielle pour la pénétration des lymphocytes B par son
interaction avec les molécules du CMH (complexe majeur d'histocompatibilité)
de classe II à la surface de la cellule.
Le déshabillage de la nucléocapside et le transport du génome au noyau de la
cellule sont moins bien compris. Le génome du virus d'Epstein-Barr est répliqué
avec l’aide de l’ADN polymérase cellulaire durant la phase S du cycle cellulaire.
Par la suite, le génome subsiste sous forme d’épisome.
La majorité des lymphocytes B en phase de latence n’entrent pas en cycle
lytique cependant, ils peuvent être induits à y entrer soit par des esters de
phorbol, des ionophores de calcium ou encore par
des immunoglobulines membranaires à la surface de la cellule. Les gènes qui
sont transcrits hâtivement, sont transcrits en absence de nouvelles protéines
virales dans la cellule infectée. EBV exprime durant les étapes tardives du cycle
lytique les gènes qui codent les protéines de structure.
Épidémiologie
Le virus d’Epstein-Barr fait partie des virus humains les plus communs et est
retrouvé partout dans le monde. Le virus infecte 80-90 % des adultes dans le
monde.
Le virus d’Epstein-Barr est plus fréquemment acquis pendant l’enfance dans les
pays sous-développés (> 90 % des enfants d’âge préscolaire). Le virus cause
plusieurs maladies à travers le monde.
Les porteurs du virus sont contagieux par la salive, et des études tendent à
prouver que le virus est transmissible par les relations sexuelles.
Le risque de sclérose en plaques est multiplié par 32 après une infection par le
virus d’Epstein-Barr.
Tableau comparatif des maladies causées par EBV chez une
personne saine et une personne immunodéprimée
Prophylaxie
Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique pour cette maladie. Le virus
persiste ensuite toute la vie chez l’hôte infecté, surtout dans les lymphocytes B
mémoires.