Epidemiologie: Voies de Transmission
Epidemiologie: Voies de Transmission
Epidemiologie: Voies de Transmission
Dans tous les cas, les résultats d’un TROD doivent être
confirmés par un test ELISA, car ils sont moins sensibles,
notamment pour la détection des infections aiguës.
Depuis septembre 2015 sont vendus en pharmacie des
autotests VIH pour permettre à une population limitée
mais bien identifiée, de pratiquer des tests alors qu’elle ne
souhaite pas aller vers des structures de type LBM ou
hôpitaux.
RECOMMANDATIONS PREANALYTIQUES
Figure 1. Cinétique schématique des marqueurs virologiques au cours de
PRELEVEMENT - CONSERVATION - TRANSPORT la phase précoce de l’infection due au VIH-1.
d'affirmer l'infection par le VIH. (Fig 2 algorithme du réalisée grâce à des techniques de biologie moléculaire
diagnostic de l’infection VIH). standardisées et commercialisées.
A l’heure actuelle, les techniques moléculaires
TEST DE CONFIRMATION permettant d’évaluer la charge virale plasmatique chez
Le western blot (WB) permet de visualiser les anticorps les patients infectés par le VIH sont essentiellement des
dirigés contre les protéines issues des gènes env, gag techniques de PCR temps réel.
et pol. L’autre test de confirmation disponible, Les résultats sont exprimés en nombre de copies/ml et
l'immunoblot (IB) utilise des protéines recombinantes en log10 du nombre de copies/ml. Seules les différences
et/ou des peptides synthétiques. entre deux prélèvements successifs, supérieures à 0,7
Les critères d'interprétation d'un Western-blot sont : log, sont significatives. Des infections intercurrentes ou
Séropositivité certaine : présence au minimum de 2 une vaccination peuvent entraîner une augmentation
bandes au niveau des antigènes d’enveloppe (en transitoire de la charge virale. Il existe des variations
général gp120 et gp160) et d'une bande au niveau des entre les résultats obtenus avec les différentes trousses.
antigènes provenant du gène gag ou pol. En conséquence, il est recommandé d'utiliser le même
Séropositivité probable : soit présence d'une bande test pour l'étude séquentielle des concentrations d'ARN
VIH plasmatique chez un même malade.
p24 et d'une gp160, soit présence de 2 bandes env.
Profils à contrôler : présence d'une gp160 isolée, d'une
p24 seule ou d'une p34 seule. Dans ces deux derniers DIAGNOSTIC D’INFECTION A VIH
cas, le Western blot VIH-2 doit être pratiqué. Il est
indispensable d'effectuer un autre prélèvement 15 jours DIAGNOSTIC DE LA PRIMO-INFECTION
plus tard pour mettre en évidence une Le diagnostic de la primo-infection VIH ne peut
séroconversion car, en cas de séroconversion, d'autres s'appuyer sur la mise en évidence des anticorps, absents
bandes seront apparues et les critères de séropositivité à cette phase. Aussi est-il recommandé d'associer au
seront présents. En revanche, un profil stable sur deux dépistage des Ac anti-VIH, la recherche de l'Ag p24 ou
sérums prélevés à distance, en l'absence d'antigénémie de l'ARN-VIH plasmatique. Mais les techniques de
p24, évoque une réaction croisée avec certaines mesure de l’ARN-VIH plasmatique ont des faux positifs
protéines virales, sans que le sujet soit infecté par le VIH. dans les valeurs proches du seuil de détection, et
Un profil incomplet, avec une faible réactivité vis-à-vis certains virus ne sont pas détectés (VIH-2, variants du
de la gp120 et de la gp41, ou encore une p24 associée à VIH-1). Aussi, le diagnostic d’une primo-infection par le
une p31 isolées, doit faire évoquer une infection par le VIH ne peut pas être porté sur la seule réalisation de ces
VIH-1 groupe O. Chez certains patients infectés par un techniques. Pendant la séroconversion, les premiers Ac
VIH-1 groupe O, le WB peut rester indéterminé jusqu’à anti-VIH détectables sont dirigés contre les protéines
12 mois ; les charges virales mesurées avec des tests d'enveloppe (gp160 pour le VIH-1) et contre la protéine
performants (real time PCR Abbott, Taqman V2 de capside (p24 pour le VIH-1). À ce stade, le WB est
Roche) permettent le plus souvent de poser in fine le indéterminé. Il devient positif quelques jours plus tard
diagnostic avec l'apparition progressive des autres anticorps.
Si la spécificité des tests de confirmation (WB ou IB) est Lorsqu'un traitement antirétroviral est institué
excellente, leur sensibilité est inférieure à celle des tests précocement devant un résultat positif (ARN-VIH
de dépistage. Ainsi, une séroconversion très récente plasmatique ou Ag p24), la cinétique d'apparition des
décelée en ELISA peut ne donner aucun signal en test Ac anti-VIH peut être retardée.
de confirmation. En cas de suspicion de primo-infection, on peut
conclure à l'absence d'infection par le VIH si les
Ag P24 anticorps ne sont pas apparus après un délai de 3 mois.
L'antigène p24 (Ag p24) peut être détecté dans le Grâce à l’utilisation de nouveaux tests performants de
sérum ou dans le plasma par des techniques ELISA mesure de la charge virale (Abbott real time PCR® et
d'immunocapture. Le seuil de détection de la Roche Taqman® V2), il est raisonnable de penser que le
technique utilisée doit être au moins égal au seuil risque d’un résultat faussement négatif 6 semaines
minimal requis par la réglementation européenne de 2 après une exposition possible au VIH, bien que non nul,
UI/ml (panel WHO NIBSC 90/636). Toute positivité doit est très réduit.
être confirmée par un test de neutralisation utilisant un
anticorps monoclonal spécifique. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION DU NOUVEAU-NE
Chez l’enfant né de mère séropositive, un diagnostic
CHARGE VIRALE OU QUANTIFICATION DE L’ARN- précoce et précis s’impose du fait des mesures
VIH PLASMATIQUE thérapeutiques. La présence des anticorps maternels
La quantification de l'ARN-VIH plasmatique, jusqu'à l’âge de 15-18 mois empêche toute démarche
communément appelée mesure de la charge virale, est diagnostique sérologique jusqu'à cet âge. Au-delà de
l’âge de 18 mois, le diagnostic se fait de la même façon notifié au service de médecine du travail dont dépend
que chez l’adulte (ELISA et Western blot). le soignant accidenté. Dans tous les cas, une sérologie
Le diagnostic précoce repose donc sur la détection du VIH doit être pratiquée chez le soignant avant le 8e
virus par culture ou de l'ADN proviral par PCR ou de jour qui a suivi l'accident. Si la sérologie VIH se révèle
l’ARN-VIH1 plasmatique. Dans les conditions optimales, négative, un suivi sérologique sera réalisé, en particulier
il faut effectuer chez le nouveau-né 3 prélèvements : au 3e mois et avant la fin du 6e mois après l'accident
pendant la première semaine de la vie (ne pas utiliser le (circulaire DGS/DH/DRT/DSS n° 98/228 du 9 avril 1998).
sang de cordon), à 1 mois, puis 3 mois. Pour considérer
un enfant comme infecté, deux prélèvements SUIVI VIROLOGIQUE DES PATIENTS INFECTES
consécutifs doivent être positifs par PCR ou par culture.
L'antigénémie p24, recherchée à la naissance, est peu Le suivi biologique des patients infectés par le VIH
sensible pour le diagnostic. Cependant, sa positivité est repose sur la numération des lymphocytes CD4, sur la
un élément de mauvais pronostic signifiant une mesure de la charge virale, sur le dosage des
réplication virale très élevée. antirétroviraux et la détermination du génotype de
résistance aux antirétroviraux. L’utilisation des tests
DIAGNOSTIC DE L’INFECTION DU SUJET ÂGE DE mesurant la charge virale plasmatique et l’élaboration
PLUS DE 18 MOIS de nouvelles molécules antirétrovirales ont, depuis
La majorité des demandes de sérologie VIH est faite en 1996, considérablement modifié la prise en charge
dehors d'une suspicion de primo-infection. La stratégie thérapeutique des personnes infectées par le VIH. Des
diagnostique repose sur la recherche des Ac anti-VIH recommandations établies par un groupe d'experts
combinés à l’Ag p24 avec réalisation d'un WB en cas de sous la direction du Pr Patrick Yeni sur la prise en charge
positivité. des sujets infectés par le VIH, sont régulièrement mises
La figure 2 présente un algorithme d'interprétation des à jour.
tests sérologiques VIH qui tient compte de la législation,
SUIVI DES PATIENTS NON TRAITES
des problèmes inhérents à la sérologie (erreurs
d'étiquetage, de décantation), des difficultés Chez les patients ayant un diagnostic de primo-
d'interprétation et tente de sécuriser au mieux le infection et non traités d’emblée, un suivi régulier et
résultat. rapproché des paramètres cliniques, immunitaires et
virologiques est recommandé pendant la première
DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE EN CAS D’EXPOSITION année : tous les mois pendant les trois premiers mois,
POTENTIELLE AU VIH puis tous les trois mois pendant la première année, pour
Dans le cadre d'un accident d'exposition au sang (AES), évaluer la progression initiale et estimer le niveau
professionnel ou non, ou d'un accident d'exposition d’équilibre immunovirologique atteint entre trois et six
sexuelle, il est nécessaire d'évaluer le plus rapidement mois après la contamination.
possible le risque de contamination en déterminant le
SUIVI DES PATIENTS TRAITES
statut VIH du sujet source. Dans cette situation
d'urgence, il est possible d'utiliser un test rapide (sur Les recommandations sont d’administrer un traitement
l’échantillon du sujet source) qui, s'il est positif, dans un délai court, aux patients présentant des
représente un argument fort pour proposer un symptômes sévères, en particulier neurologiques, et
traitement prophylactique antirétroviral immédiat chez chez les patients ayant un taux de CD4 inférieur à
le sujet exposé. Ce test devra être confirmé par la 500/mm3 au moment du diagnostic,
réalisation d’un test ELISA classique. Si le statut VIH du L’objectif du traitement antirétroviral initial est de
sujet source est négatif, le suivi biologique du sujet réduire la charge virale plasmatique afin de la rendre
exposé n'est pas nécessaire pour le VIH, sauf en cas de indétectable à 6 mois par les techniques actuelles dont
suspicion de séroconversion en cours chez le sujet les seuils varient de 20 à 50 copies/ml. Pour atteindre
source. cet objectif et limiter le risque d’émergence de
Dans le cas d'un accident d'exposition au sang résistance du VIH aux antirétroviraux, il est nécessaire
professionnel, il est obligatoirement déclaré dans les 24 d’associer plusieurs molécules antirétrovirales. Le choix
heures comme accident du travail (établissements des molécules antirétrovirales doit se faire dans la
privés), ou dans les 48 heures (ou 24 h selon les perspective d’un traitement à long terme et en
établissements) comme accident de service envisageant une alternative thérapeutique en cas de
(établissements publics) selon les modalités en vigueur mauvaise tolérance ou d’inefficacité. Il reste à la charge
dans l'établissement d'appartenance du soignant et en du clinicien en concertation avec le patient, en tenant
fonction de son statut. Cette déclaration doit être compte du contexte clinique et psychologique, des
établie de manière à protéger la confidentialité des effets secondaires potentiels, des difficultés
données concernant l'identité du patient à l'origine de d’observance, des antécédents, du souci d’épargner les
l'éventuelle contamination. L'accident est, par ailleurs, molécules pour des phases ultérieures de traitement,
des interactions potentielles avec d’autres traitements basses d’inhibiteur de protéase (IP) ou d’INNTI peut
ou pathologies en cours. expliquer, au moins partiellement, les raisons d’un
Après initiation d'un traitement : il est recommandé échec ; celles-ci peuvent correspondre soit à un défaut
d'effectuer une première mesure à un mois (la charge temporaire d’observance (oubli, arrêt, voyage...), soit à
virale doit diminuer d'au moins deux log10 copies/ml), des interactions médicamenteuses délétères, y compris
puis au troisième mois (la charge virale doit être entre molécules antirétrovirales. Le prélèvement
inférieure à 400 copies/ml). En cas de rebond de la sanguin sera effectué le matin avant la prise, en
charge virale sous traitement, un changement de respectant les horaires par rapport à l’intervalle habituel
traitement ne sera envisagé qu'après un contrôle de la entre deux prises. En début de traitement, les
charge virale. Chez les patients en échec, une analyse prélèvements doivent être réalisés à l’état d’équilibre,
des concentrations des inhibiteurs nucléosidiques, non entre J15 et le premier mois pour les IP et l’éfavirenz et à
nucléosidiques de la transcriptase inverse ou des partir du premier mois pour la névirapine. La posologie
inhibiteurs de protéase sera réalisée afin, si besoin, des médicaments antirétroviraux, l’heure et la date de la
d’adapter les posologies pour optimiser le traitement. dernière prise et l’heure et la date du prélèvement
doivent obligatoirement accompagner le prélèvement
TESTS GENOTYPIQUES DE RESISTANCE DU VIH pour assurer la meilleure interprétation. Actuellement,
AUX ANTIRETROVIRAUX les techniques utilisées sont chromatographiques
Les techniques de routine utilisent le séquençage par (chromatographie liquide haute performance, CLHP ou
méthode de Sanger après amplification par RT-PCR, des chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de
gènes codant les protéines cibles des antirétroviraux : la masse en tandem, LC-MSMS).
transcriptase inverse, la protéase ou la gp41. Il existe
des kits commerciaux dont les résultats sont bien POUR EN SAVOIR PLUS
corrélés à ceux obtenus par séquençage classique. Les Yéni P. Prise en charge médicale des personnes infectées
algorithmes d'interprétation du génotype, par le VIH. Rapport 2010. Recommandations du groupe
continuellement mis à jour en fonction des données d’experts. Paris : La Documentation Française ; 2010. 417 p.
bibliographiques et des études clinico-virologiques les Disponible à : http://www.sante.gouv.fr/rapport-2010-sur-
plus récentes, doivent être consultés : site la-prise-en-charge-medicale-des-personnes-infectees-par-
http:// www.hivfrenchresistance.org (algorithme du le-vih-sous-la-direction-du-prpatrick-yeni.html
groupe résistance de l'AC11 de l'ANRS, algorithme de
référence en France). www.sante-sports.gouv.fr/signature-de-l-arrete-concernant-les-
diagnostics-vih-et-les-conditions-de-realisation-du-test-rapide.html
Les recommandations actuelles sont d’effectuer un test
génotypique de résistance associé à la détermination www.has.fr Rapport de la HAS « Dépistage de l’infection
du sous-type viral lors du bilan initial de toute infection par le VIH en France – Modalités de réalisation des tests de
par le VIH et au moment de l’initiation du traitement en dépistage » octobre 2008.
cas de possibles réexpositions, ainsi qu’en cas Bigaillon C., Mérens A., Rapp C. Intérêt des tests
d'échappement thérapeutique. Dans ce dernier cas, le génotypiques de résistance du VIH aux antirétroviraux en
choix de la nouvelle combinaison d’antirétroviraux sera pratique clinique quotidienne. Revue Française des
guidé par les résultats des tests génotypiques, l’histoire laboratoires 2010 ;422 :69-82.
thérapeutique du patient et les dosages Cazein F., Le Strat Y., Le Vu S. et al. Dépistage de l’infection
d’antirétroviraux. Dans ces situations, la détermination par le VIH en France, 2003-2011. In: VIH/sida en France :
génotypique du tropisme CCR5 est utile si la données de surveillance et études. BEH 46-47. 1er décembre
prescription d’antagonistes du co-récepteur CCR5 est 2012 : 523-541.
envisagée. Société française de microbiologie, Virus de
l’immunodéficience humaine (HIV), In : REMIC : Société
Ils ne sont pas réalisés en routine ; toutefois, leur intérêt
Française de Microbiologie Ed ;2015 :715-28.
persiste dans l’évaluation de nouvelles molécules et
chez les patients multitraités.
TESTS PHENOTYPIQUES
ADN PROVIRAL
Actuellement, la recherche de l’ADN proviral a un
intérêt majeur pour détecter la contamination de
nouveau-nés de mères séropositives.