Diagne - de L'universel Et de L'universalime

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2 De l’universel et de l’universalisme (Souleymane Bachir Diagne) Pour présenter mes positions telles que je les ai exprimées mes écrits et telles que je les prolonge dans cette conver- ion, j’évoquerai d’abord la différence entre l’universalisme Tuniversel comme mise en chantier de ce qu'Immanuel erstein a appelé «un universalisme [vraiment] univer- jexaminerai ensuite ce que cela signifie concrétement de considérer la question de l'universalité des droits humains et celle des droits des étres vivants en général) ; je termine- i sur le probléme des identités, raciales ou religieuses, par osition a la «classe». _ Pour commencer, done, par universel et universalisme, e dirai deux choses afin de faire comprendre mes positions. a premiére est que l’universel est une question que je lie ijours A celle de la pluralité des langues humaines. La onde est que c’est en historien et en philosophe de la ique mathématique que j'ai commencé A travailler sur Immanuel Wallerstein, L'Universalisme européen. De la colonisa- on au droit d’ingérence, Paris, Demopolis, 2008. 65, EN QUETE D'AFRIQUE(S) aed, Je pars de Leibniz, un philosoph oo thine i estion de Tuniversel en r¢ portance pour la q' able, Leek re pluralité est COMBE érable. mat : veal en discussions et disputes intermir a ainsi impression de ne pas savoir faire u entendement, cest-a-dire, justement, de ce laquelle ils deyraient s’entendre. Or, estime L parlaient le langage de l’entendement, sai tout irait pour le mieux dans le meilleur sibles; et, partant de prémisses qui seraient | méme maniére par tous et appliquant des tous partageraient la certitude qu’elles sont F devraient convenir de conduire sur toutes le: argumentation dont les conclusions it leur caractére nécessaire. x Pourquoi n’est-ce pas le cas? Parce | mentons pas en parlant le langage de V devrait étre le méme pour tous ~ universe! lons dans nos langues de nos ordinateurs. $i j'évoque ainsi mon point de départ dans l'histoire Je la logique algébrique, c'est pour dire deux choses. La premiére est que la seule langue universelle est le langage mathématique des signes et qu’en vertu de cela, justement paree qu ils savent que l'universel ne se rencontre que dans Ie langage de la logique mathématique, les logiciens depuis Leibniz ont toujours considéré comme équivalentes, e’est- a-dire également éloignées de l’idéal, les langues humaines empiriques que les humains parlent sur la terre. Boole esti- mait par ailleurs qu’a condition de savoir reconnaitre «la mathématique qui y sommeille’>», il est possible de retrou- ver dans toutes les langues et dans tous les dialectes en usage sur la terre des éléments de cette langue universelle. Rappelons ainsi la maniére dont le logicien Quine a écarté un revers de main les élucubrations de Lucien Lévy-Bruhl qui avait cru devoir attribuer aux de cette proposition ne sait La seconde chose — et cela me m champ de la seule histoire de la lo nuité avec mes premiers travaux ~, ce ne sommes pas des machines et que le langage binaire 0 et 1 des ordinateu pour lessentiel 4 Boole, méme si, comm Leibniz est un précurseur), il faut bien ¢ Yuniversel et de sa possibilité, non pas dan: u celui de la langue universelle des sy mais au ras de la pluralité de fait de humaines, trop humaines. ta On peut décréter qu’une langue donné se situe ainsi en surplomb de toutes c'est le geste de déclarer que la langue (Cest-a-dire & la fois la Parole, la Raiso duquel les autres idiomes ne sont que | alors qu'on les appelle «barbares's, On de maniére analogue, se dé: le non-arabe en général, devient celle ge prt oxCellence, la questi Tunis f 7 tio Pour marquer la peek On par sage pe L'UNIVERSEL ET DE L'UNIVERSALISME particularité en disant: «J'ai la particularité d’étre 1. On est alors parfaitement fondé & demander & alisme: «en vertu de quoi? de quel droit?», et ‘on que posent les barbares (ou les subalternes) propre eat la ques’ . ; t ces expriment leur droit de parler. Jy evens La construction qui fait de histoire de la philosophie le ropre de l'Europe et qui met a part et au-dessus de toutes les pp hnumanté européenne» (est Ie langage de Huss) . la séparation entre ceux qui parlent le Logos et s comme les . reprend Ux t considé les nations européennes elles-mémes, le concours quison Parmi : a ‘ pour décider du «genie» de leurs langues a trouvé sa meil- jrive expression dans le eélebre essai d’Antoine de Rivarol qui a remporté en 1764 le premier prix exaequo (avec Ishann Christoph Schwab) de TAcadémie royale des sciences ut helles-lettres de Berlin sur le théme de Puniversalité de la langue francaise, On le voit: tout tourne autour de la ques- tion de savoir quelle langue inearne le mieux le Logos ou le clogique>. Cest ainsi que les défenseurs de V'universalité du francais, par exemple, soutiennent que lordre des mots dans ceite langue est la copie fidéle de la grammaire de la pensée logique (par différence, j'imagine, avec l’allemand qui met le verbe ala fin de la phrase) ! Mais c’est surtout en situation coloniale que s’effectue le grand partage entre 'humanité du Logos et les autres. Dans K monde colonial, la langue impériale s’impose comme Tineamation de la Raison et les parlers indigénes (qui ne sauraient vraiment avoir le statut de langues) sont définis de facon négative par les manques qu’ils sont censés avoir Par rapport a elle. Ainsi dira-t-on de ces langues qu’elles manquent d’écriture, qu’elles manquent de concepts abstraits, 69 EN QUETE D'AFRIQUE quielles manquent de temps futur, verbe <étre®». x L'universalisme au sens que je viens feste parfaitement dans la démarche | Bruhl (dont il faut préciser que, sur le ses premiéres théses) qui décréte 0 le manque. Car l'Europe, qui est ainsi ¢ une construction) sur la proclamation ¢ la Raison, la Langue, TEtre, définit ¢ comme autres en termes de diff port 4 la norme qu’elle-méme repré Cet universalisme n’est pas la méme en luniversel. Il est important de fai notamment pour comprendre la position Il dit en effet qu’il y a de univers identiquement, I'humain. Je partage. a dire qu'il est ? P i est en anglais, ees et akan, on constate Phiques présentés comme uni qvil® ligne relat jours dau Jang par vist ya tivi foi: vel ap DEL *UNIVERSEL ET DE LUNIVERSALISME, a Midiome dans lequel ils sont formulés®, Il sou- son r se, a jinsi, d'une part, qu'un argument philosophique est de ligne la langue dans laquelle il est formulé, qui est tou- relat» angue parmi d’autres et non le Logos personnifié, eae jn vc que le philosophe doit étre traducteur, penser de bi Tene : ee langue, pour reprendre le titre de mon texte évoqué ie ‘ aed Amselle. Faas ces conditions, Wiredu est-il universaliste ou relati- iste? Fausse alternative. En fait, il soutient fermement qu'il vjeuniversel, et en méme temps ill met en ceuvre le rela~ + cme linguistique contre Puniversalisme ~ qui, encore une joi signifie ici Pérection du particulier de sa langue en Puni- versel du Logos et qui pourrait tout aussi bien d’ailleurs étre appelé . Une fois cette différence entre affirmation de l'universel et universalisme posée, on peut en venir a la question du postcolonial et examiner précisément ce que disent diffé- rents auteurs associés aux postcolonial studies, qui partagent surtout l'exigence de penser les problémes dans le monde post-Bandung’. J‘appelle ainsi un monde ott n’a plus cours 'universalisme exprimé, par exemple, par Husserl, lorsqu’il déclarait que les autres , c'est décri , monde «désoccidentalisé», aprés Bandung et décolonisations, c'est aussi, ipso facto, ur rienté», Pour lui, le monde ne doit pas si cune sarabande de cultures inn doivent étre , constate mane Fa Trniversalisme, qui s'identifie tranquillement Levine ynnalieme de c8 qui est appelé ici «la civilisation a Texcop Te» (ie précise ques pour moi, ce qui s'appelle ainsi, occidentale Nour les autres «civilisations», est pour Tess acest vale Peto): hors de la Bible et des Grecs, dit as tal n'y a que de Ja danse™. On sait que Kant, dans Levinas dhropologiques 0} il se prononee sur différents ws 1 eins, none, so ce quit fee dts leans ar des peuples quiil considére, des préjugés indignes du philosophe de quest la loi morale. fhe méme, Levinas oublie quil est le philosophe de Vaccueil de lorsquill siinterroge sur les conséquences pour Tuniversalisme de Virruption des «masses afro-asiatiques > sur la scene de l'Histoire. Dire que le postcolonial n’est rien d’autre qu'un assaut des particularismes contre l'universel, c'est ignorer que la yraie cible est un universalisme qui n’a plus cours, dont le sentiel TO. Voici ce qu'il déclare exactement, tel que jele traduis de anglais: ioe des cultures et des langue vise ainsi, aprés dernier a que nous vivons oe unm Ja! appelé postBandung) od ne le DE L'UNIVERSEL ET DE L'UNIVERSALISME jamb» mais oi iL faut wiser , dans jomb+ ie 6 surp OF ntro, la réciprocité. de citer ici, précisément et longuement, Merleau- bon i * per te sur les deux types d’universel est impor- Ponty, car som tex! tant: [ual Papparel de notre étre social peut étre défait ot refait par le voyage, comme nOUS pouvOns apprendre & parler a ‘autres lan- gues. Hy a Hi une seconde voie vers Puniversel : non plus Puni- er de surplomb dune méthode strictement objective, mais me un universel latéral dont nous faisons acquisition par Texpérience ethnologique, ineessante mise 4 l’épreuve de soi par autre et de l'autre par soi. Il s'agit de construire un systéme in référence général ob puissent trouver place le point de vue de V'indigane, le point de vue du civilisé, et les erreurs de l'un sur autre, de constituer une expérience élargie qui deviennent on principe accessible & des hommes d'un autre pays et dun autre temps. Lethnologie n'est pas une spécialité définie par un objet particulier, les sociétés «primitives»; c'est une maniére de penser, celle qui s'impose quand objet est «autre», et exige que nous nous transformions nous-mémes. Aussi devenons- nous les ethnologues de notre propre société, si nous prenons distance envers elle’. Je considére que les invitations que nous adresse V'au- eur dans ce passage sont les fondations de Tuniversel comme chantier et comme horizon: V’invitation au voyage, ie signifie le décentrement hors de l’exceptionnalisme; invitation 4 apprendre d’autres langues, qui signifie sortir 13, Maurice 13, Maurice Merleau-Ponty, «De Mauss & Claude Lévi-Strauss», Signes, Pris Galina, 1060. : + 7 a EN QUETE D’AFR de T'universalisme du Logos pour ¢ toute langue est une parmi plusieurs sel s’évalue dans l’épreuve de la t Et j'admets pleinement ce que dit J. la pensée de Merleau-Ponty ici est en effet au sens oi elle est pensée du monde po: en compte de ce que ce monde est ph et de langues équivalentes (figure po rientation»). ime De fait, ce passage de Merleau-Por tiel et il intervient souvent dans mon sons. La premiére, c'est qu'il nous deérent qu'on ne peut remettre en entendu comme exceptionnalisme le dos & Puniversel, qu’au conti sel ne se pose vraiment, sérieus aprés Bandung, quand elle est, pe LUNIV ERSEL ET DE L’°UNIVERSALISME hors du rapport de domination qui existe entre elles'*, et dehors jon plus eroire naivement que la traduction fera ce net Pa nsparence totale entre les langues la traduction adver Meoseante mise & [épreuve de soi par Tautre et de qui seffectue sur un fond d’incompréhension, Fee roduiibilit «Les erreurs de l'un sur l'autre» sont. Be ables comme l’écrit Merleau-Ponty dans le passage que vicité, et en effet, ainsi que ’évoque JL. Amselle, le philo- sophe Quine nous a instruits de I’«indétermination » irréduc- tible de la traduction’®. ‘Afin de donner un contenu concret & cette GGtOil@iiini= ersalité horizontale, d'universalité dans la mutualité et 1@ G¢eiproeinés jc considérerai maintenant la question des droits humains en trois points: d’abord, expliquer pourquoi le «Serment des chasseurs» est important pour la réflexion en Afrique sur les droits humains; ensuite, donner une illus- tration de ce que peut signifier P'universel comme chantier commun en prenant l’exemple des droits environnementaux ; enfin, dire un mot de ce que j'ai écrit sur la question des droits des étres vivants autres qu’humains, puisque J.-L. Amselle évoque cette question en relation avec ce qu'il considére comme la menace de I’hyper-relativisme. Qu’est-ce que le «Serment des chasseurs»? Youssouf Tata Cissé, qui I'a fait connaitre, indique qu'il s’agit du viatique de la confrérie ouest-africaine des «chasseurs» que ceux-ci "1B, Voir Pasa . Voir Pascale Casanova, La Langue mondiale. Traduction et domi- nation, Pati, Le Seuil, 2015, ma Noir, par exemple, W. V.0. Quine, Le Mot et la Chose, trad. ft. ph Dopp et Paul Gochet, Paris, Flammarion, 1977. 7 EN QUETE D’AFR récitent lorsqu’ils sont initiés et re Le texte du serment s'est ainsi tra la confrérie tout au long des siécles. Jévoque toujours ce texte quand j droits humains en Afrique™, nota de 1960 & aujourd’hui, a conduit VOrganisation de TUnité africaine ( africaine (UA), 4 adopter une Charte Vhomme et des peuples ainsi qu’a insti en cas de violation. II ne s’agit pas de a un autre texte, mais de montrer qu’ exemple, par sa fagon d’insister sur la y valeur et sur les droits qui lui sont attacl qui continuent d’affirmer que : cn Je oe Grique, 1a Charte africaine des droits de Vhomme ‘West, im "essai de réconcilier droits individuels et 5 “Stion Jos peuples F Se keer Aiectojng ot de Pr supe d’ane manire qui m'apparait Aéséquilibrée Africas, Mi thot proite aux seconds: CoS 1a objet de ma réflexion. 8 qui te: Unit . fi ion d opos plus géné- de Aroitg La meilleure illustration de mon prop . sé : ui; de est cependant ea ic ral sur Cane mation nouvelle de «droits environnemen- © «serm, urd’ hui laff ; Z nee avjourd ne sre ceux qui ne semblent pas roire en la science Contre. taux” et eon le combat actuel pour la reconnaissance de | Ja raison, le combat Pp x uelle, sur si nouveaux que ménent tous ceux qui, dans le monde ridoeus cede centquun changement climatique a liew que la Danalbepoe cir Tous abitons tus ensemble est mise en danger pat © considére te jas de produire et de chercher 2 augmenter sans des devoirs esse la croissance. ition», alors Voila de 'universel mis en chantier par tous, en vue d'un ancien qui commun» qui est traduit par accord de la COP 21. Des it le collec- forums comme celui qui a abouti a cette COP 21 ou du type s’attachent ‘les Nations unies, out tous les pays ont une voix (en dépit des ns d’Etat et inégalités de «poids» de ces voix), donnent une illustration de desquelles ce que signifie Tuniversalité des droits humains: d'une part, leur énonciation s’effectue dans la rencontre et la négociation, autre part, et surtout, tous s’accordent sur le caractére uni- versel de leur contenu, qui est ’expression de notre commune humanité. Les droits environnementaux sonten train denaitre, mais ce qu’ils disent de la valeur de "humain, de sa dignité et de sa responsabilité n’est d’aucune époque particuliére. _ Cela m'améne & la critique de J.-L. Amselle contre ier restiamal qui met sur le méme plan Yensemble égnes (végétal, animal, humain) au nom de droits qui 79 EN QUETE D'APRIQUE GIT O—, devraient étre semblables pour tous les yj que jai écrit sur ce sujet des textes ov oat question de l'environnement relave de la Ann ‘ ‘ enti Thumain. Je ne orale done pas en des droits dy i : oo \ plutot en un devoir humain vis-a-vis de ie ntti Jo ae ral’ - en un humanisme écologique. Je eros dene notre propre devenir humain ne peut stadt © etfs sel Mplir ples Me entre le que dans notre devoir d’humanisation de Iq Plein yersalist ser une expression de Pierre Teilhard de Chardin, Det posteols sommes d'accord, J.-L. Amselle et moi: il faut oy Ge mécanicisme cartésien qui a donné sa Philosophie sj. le ee prise et qui consiste a transformer la «natures en, re pe a naturelles». Mais sister § Quite: s‘interdire de se considérer maitre et Possesseur de caines GAwT® de se considérer un empire dans un empire Gea ces int site pas de nier 4 ’humain la place et le réle particuliens qu des po sont les siens et, surtout, la responsabilité qui est la sienne @ Bes qui s‘identifie a son humanité méme. «de g Jaborde maintenant le théme des identités, autre enjeu % ee ‘portant de cette question de l'universel. Je voudrais dite Wie un mot sur la maniére dont Je comprends la défense, pa ee ‘ol. roa com . Voir Soul Ae 5 a ; Binde (a), % ae Bachir Diagne, «Faire la terre totale», in Jérime = & pour Pes ae it paix avec la Terre, Quel avenir pour la plate id ae ieee leenaine Paris, Unesco/Albin Michel, 2007, Voit Ey Rey, 2013), le chantine count Philosopher en islam? (Paris, Philippe Yun sur la Tesponsahilng ¥ que je consacre, entre autres, & une réflexot I héros dy t €cologi a s roman philo; hi qui Plug longuement sur ae ae Yaqzan. Jet ensemp| sur sae q pa tlloque internat, cst en, pL ET DE L'UNIVERSALISME, pE L'UNIVER msclle, d'un universalisme qui serait menaeé par la ok. # yi . . ean Jal les «centrismes» identitaires devenant, ic pt FE gion eat concernée, des «fondamentalismes>. I lorsque yr exemple, une «ethnicisation» de la rane, ou denn ne LOccident décroché, une sorte de convergence . intellectuels de trois continents pour @eerersian ainsi (ces derniers regroupés pour pea clon Tui, au Codesria™), usmérininsontsl tiimement d’acoord entre; eux pour remetire/ én wend entre le: id » qui ne peut signifier que le triomphe du frag: JL. Amselle ne manque jamais d’in- sister sur le role que jouent selon lui les universités améri- eaines en constituant le lieu naturel out se retrouvent souvent intellectuels «tricontinentaux» et d’oi ils lancent l'assaut des postcolonial studies. 1 m‘apparait que JL. Amselle adopte ici une posture que disait Emmanuel Levinas siatiques arrivant sur la seéne de «de gauche» symétrique a s afro~ 4 propos des mi Histoire, Je dis de la fragmenta- tion, de la dispersion par ethnicisation des luttes. Et je dis scéne od se joue I’ Sans doute Sartre n’est-il pas réductible retour sur ce qui serait le véritable lieu de la lu table acteur de l'émancipation; ses eng: en témoignent abondamment. Mais sume comme tel en s'estimant dédouané pp LUNIVERSEL ET DE L'UNIVERSALISME posture avec la démarche qui méne Aimé re 4 Maurice Thorez sa fameuse lettre ire: "jon du PCF. Ily exprime bien entendu ses griefs de dyn sovietique sur laquelle le PCF est aligné, mais ot at qu'il ne se retrouve pas dans le discours du PCE i}dit sutou' 1 irsalisme. Il prend bien soin de préciser quil llement s’enfermer dans son particularisme, as non plus question pour lui de se «perdre jisme décharné» quand il voit comment sont traités les « peup noirs> en tant que peuples noirs”*. Fn fait, lorsque Césaire déclare que le «fraternalisme= de Funiversalisme communiste ne vaut pas mieux que le spaternalisme> de 'universalisme colonial, c'est d'abord parce qu'il est bien plaeé pour savoir quiGiitiiatier=ialan> ticolonialisme T'universalisme de la gauche n’a guére fait Avant la guerre, Simone Weil s‘était émue de constater que les travailleurs- citoyens de France ignoraient (au double sens de ce mot) les nnilliers de travailleurs-sujets qui souffraient; et elle ajou- lait que les partis qui parlaient en leur nom ne faisaient rien pour changer cela: «Nous aussi, “Frangais de gauche”, écrit-elle, nous continuons a faire peser sur les indigenes Comparons cette Gésaire ©? 1956, a = dans cet un! ne compte nu mais quill n'est p dans un univers cet eurocentrisme-la 'ouvrage de Hamid Dabashi, Can Non-Europeans Think ?, Londres, Zed Books, 2015. 23. Pap Ndiaye montre l'actualité du propos de Césaire face & un dis- ours «universaliste> sur I’émancipation dans une tribune publiée dans Le Monde (25 juin 2017) et intitulée

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