Les Marques de Luxe Dans L'ère Nouvelle
Les Marques de Luxe Dans L'ère Nouvelle
Les Marques de Luxe Dans L'ère Nouvelle
https://hapticmedia.com/blog/fr/marques-de-luxe/
Comme indiqué ci-dessus, les 10 meilleures marques de luxe du monde en 2019 sont
principalement des maisons bien établies que les consommateurs apprécient pour leurs
valeurs intemporelles. Cependant, chacune d’elles aborde le marché à sa façon.
Chanel serait la deuxième plus grande marque de luxe du monde, derrière Louis Vuitton
de LVMH et devant Gucci de Kering.
En 2018, 62% des ventes de Gucci étaient le fait de clients de moins de 35 ans, alors
que le segment à la croissance la plus rapide de la marque est celui de la génération
Z. Gucci a d’ailleurs été l’une des premières marques à saisir le potentiel de la
génération Millénium et de la génération Z et à mettre en place une stratégie pour les
comprendre et les cibler.
La marque capitalise déjà sur son approche qui met en jeu le marketing
d’influence et les technologies de pointe, comme le ArtLab – un atelier de fabrication
qui combine l’expérimentation artistique avec des processus de production futuristes
haut de gamme. Cela permet à Gucci de rester pertinent et de s’adapter plus
rapidement aux désirs et aux besoins de ses clients, ce qui est la meilleure façon
d’attirer la clientèle jeune.
D’un point de vue économique, les marques de luxe se caractérisent par une forte
élasticité-revenu de la demande : plus les gens sont riches, plus ils achètent. Bien plus,
certains de leurs produits sont considérés comme des produits Veblen : toute
augmentation de prix aurait un impact sur la valeur perçue et entraînerait donc
une augmentation des ventes.
Cela est compréhensible car les consommateurs ont toujours été attirés par les
marques de luxe, non seulement à cause de leur design, de leur qualité ou de leurs
caractéristiques techniques mais aussi à cause de leur histoire et de la façon dont
elle est mise en valeur.
En effet, la tradition a longtemps été considérée comme essentielle pour les
marques de luxe car elle suscite des associations avec les valeurs exclusives
d’authenticité, de fiabilité et de classe qui attirent et séduisent les consommateurs.
Un sac Hermès, une écharpe Prada ou un bagage Louis Vuitton sont des articles qui
parlent pour le consommateur. Ils associent celui qui les porte à certains attributs
intemporels comme l’élégance, le goût du savoir-faire, la qualité, la compétence, etc.
Les caractères qu’ils incarnent se reflètent sur ceux qui les possèdent et les utilisent,
c’est exactement cela qui les rend ambitieux. C’est pourquoi, depuis des
décennies, les marques de luxe comme Louis Vuitton, Gucci, Chanel, Burberry et
Rolex sont des icônes de la vente au détail.
Les nouveaux venus : un nouvel état d’esprit et des outils pour diminuer
l’importance de la tradition
Il y a 20 ans, peu de spécialistes du marketing auraient pu imaginer qu’une marque de
luxe puisse capitaliser davantage sur autre chose que la tradition.
Le marché a pourtant accueilli de nos jours plusieurs nouveaux venus qui se sont fait un
nom en un temps record en profitant des médias sociaux, des célébrités influenceuses
et de la technologie.
Des noms comme Off-White, I.AM.GIA ou Reformation se sont fait une réputation de «
challengers » en révolutionnant le secteur du luxe. Ils sont suivis par des centaines
de milliers voire des millions de personnes sur Instagram et ils ont développé une
forte présence dans l’environnement numérique grâce aux commentaires de célébrités.
Leurs produits se vendent en un temps record à des prix élevés et sont recherchés par
les consommateurs du monde entier.
Ce ne sont pas des marques de luxe en soi, mais elles sont en compétition pour le
même public et souvent à des prix comparables.
C’est pourquoi de nombreux spécialistes s’accordent à dire que la définition de la
marque de luxe devient de plus en plus ambiguë.
Dans un article récent, Daniel Langer note que, lorsqu’on leur a demandé quelles
marques de luxe ils admirent le plus, un panel de 14 à 16 ans de la génération Z, a
mentionné Fenty de Rihanna ou Billionaire Boys Club de Pharrell Williams et
n’a rien pu dire sur les maisons de tradition.
Bien sûr, comme tout le monde s’en doute, les marques de luxe s’adressent
principalement aux consommateurs riches qui ont de gros revenus et le goût de
la qualité et de l’exclusivité.
Pourtant, de nouveaux segments ont émergé récemment et l’étude de Deloitte attire
l’attention sur une nouvelle catégorie - les HENRY.
Le HENRY (High-Earners-Not-Rich-Yet, personne à haut revenu mais pas encore
riche) est un nouveau segment de consommateurs caractérisés par des revenus
discrétionnaires importants, de 100 000 $ US à 250 000 $ US.
Selon le Global Powers of Luxury Goods 2019 de Deloitte, les HENRY appartiennent à
3 catégories, la génération Y, la génération Z et les baby-boomers mais ont une
moyenne d’âge de 43 ans, ont une compétence numérique et aiment le shopping en
ligne. Ils n’économisent pas et dépensent entre 60 000 $ et 86 000 $ par ménage et par
an.
Pour les marques de luxe, les HENRY sont extrêmement importants car c’est la
classe de consommateurs qui a le plus de chances de devenir riche dans les
prochaines années. De ce fait, développer des activités centrées sur eux est une
excellente stratégie car elle assure aux marques la possibilité de les fidéliser et de
construire une relation solide dès aujourd’hui.
Pour conquérir les HENRY, la génération Y et la génération Z, les maisons de luxe
ont commencé à adopter les valeurs de cette démographie (authenticité, fiabilité,
engagement et pratiques durables), ainsi que les outils et les réseaux qu’ils utilisent, en
particulier les plateformes de médias sociaux.
Pendant des décennies, les marques de luxe ont été associées à la consommation
excessive, à des prix élevés, à l’élitisme et à la frivolité.
Mais alors que la génération Y et la génération Z prennent le relais et sont
responsables de 85% de la croissance mondiale du luxe, la situation évolue et la
durabilité devient une question centrale.
Les nouveaux consommateurs attendent de leurs marques préférées qu’elles
s’impliquent dans des pratiques ayant un impact positif sur l’environnement en
faisant preuve de civisme**,** de transparence et d’authenticité.
Par exemple, la marque de luxe Stella McCartney est une pionnière de la durabilité.
L’entreprise est engagée dans des projets avec des ONG et elle met en œuvre des
pratiques vertes depuis plus d’une décennie. La marque recycle également tous les
textiles réutilisables et elle alimente ses magasins et bureaux en énergies
renouvelables.
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De nos jours, le marketing ne met pas en avant les produits eux-mêmes mais les
narratifs de la marque. Les jeunes démographies émergentes achètent des marques
plutôt que des produits et elles ont tendance à privilégier celles qui partagent leurs
centres d’intérêts et participent aux réseaux sociaux.
Dans ce contexte, le besoin de dynamisme, de surprise et de messages forts a
augmenté. Le storytelling est déployé par l’entremise de la technologie, d’applications
et de modules complémentaires utilisés sur différents canaux pour créer des stratégies
cohérentes à même de capturer et d’emporter l’adhésion.
Les consommateurs s’attendent à ce que les marques soient présentes sur leurs
réseaux sociaux et à ce qu’elles contribuent à la conversation en leur apportant une
valeur ajoutée. Cela se fait notamment grâce aux influenceurs numériques qui jouent
un rôle décisif dans l’intensification de la communication, l’instauration de la
confiance et la génération du ressenti. Tous ces éléments sont essentiels pour les
entreprises de luxe du monde entier.
Certaines marques ont même instauré une relation à long terme avec leurs influenceurs.
La collaboration entre Balmain et Cara Delevingne, qui est devenue une amie de la
maison, en est un excellent exemple. Cette collaboration s’est étendue à la conception
des collections et à la génération de contenus Instagram qui capturent les
consommateurs et rend fascinants les atouts de la maison : le glamour, l’esprit
rebelle, le style dynamique.
Dans un monde où les utilisateurs sont à un clic de tout, les meilleures marques de luxe
doivent savoir séduire en proposant une expérience personnalisée, remarquable et
inoubliable.
La technologie est devenue une partie si importante de notre vie quotidienne qu’il est
inconcevable pour les marques de luxe de l’ignorer. Elles doivent au contraire l’exploiter
pour tisser des liens, susciter des expériences et raconter des histoires.
C’est ce qu’a fait Cartier par exemple, en utilisant la RV pour raconter aux
consommateurs chinois l’histoire de la collection de montres Santos et les transporter
dans le Paris du XXe siècle.
Chez Hapticmedia, nous avons également utilisé la réalité augmentée et la réalité
virtuelle pour permettre aux consommateurs de créer leur montre Baume personnalisée,
une tactique qui s’est avérée extrêmement efficace pour la marque.
Les chatbots sont devenus un outil incontournable pour les marques de luxe mais
leur utilisation ne se fait pas en isolation. Ils sont contextuellement associés à la RA/RV,
aux configurateurs 3D, à la narration et à l’interaction humaine personnalisée pour
susciter une expérience harmonieuse qui mérite d’être revécue et partagée.
7. Contamination par collaboration avec des marques haut de gamme
De nos jours, les consommateurs ont le choix entre les marques de luxe traditionnelles
et la mode haut de gamme. Des marques comme Off-White, Vetements et Supreme ont
bâti une solide audience en limitant leur production, en lançant des produits à
l’impromptu et en travaillant sur la manie de la «chance unique d’achat ».
Les marques de streetwear abandonnent le merchandising et exploitent ce qui
s’appelle désormais la FOMO (Fear Of Missing Out - la peur de passer à côté) pour
provoquer un sentiment d’urgence et de singularité.
8. Confidentialité et réglementations
Si nous analysons les approches marketing actuelles, les marques de luxe semblent
avoir un large éventail d’options et de tactiques à leur disposition. Mais avec de
grandes opportunités viennent aussi de grandes responsabilités.
D’un côté, les consommateurs s’attendent à ce que les marques proposent des
expériences parfaitement adaptées et pertinentes mais ils veulent par ailleurs que
leur vie privée soit respectée et ils ne sont pas à l’aise avec le partage de leurs
informations entre les différents canaux numériques.
Des exigences comme celles imposées par le Règlement général sur la protection
des données (RGPD) de l’UE entré en vigueur en mai 2018, ou par le California
Consumer Privacy Act, limitent la façon dont les entreprises collectent et utilisent les
données personnelles. Les marques de luxe doivent en conséquence être extrêmement
prudentes avec les stratégies qu’elles déploient.
En outre, des pays comme les États-Unis ont également imposé des règles au
marketing d’influence. Ils exigent que la relation marque-influenceur soit
transparente et ont rendu obligatoires des hashtags comme #pub et #sponsorisé.
Conclusions
Les marques de luxe doivent aujourd’hui réexaminer leurs valeurs et analyser les
relations que les nouveaux segments démographiques entretiennent avec elles.
Dans un monde devenu hyper-technologique, l’adaptabilité est cruciale. De nouveaux
médias et outils doivent être mis en œuvre pour fournir le service client
personnalisé et les expériences sur mesure qui maintiendront l’engagement des
consommateurs.
Références
Mckinsey how young Chinese consumers are reshaping global luxury
https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/ar/Documents/Consumer_and_Industrial
_Products/Global-Powers-of-Luxury-Goods-abril-2019.pdf
https://jingdaily.com/disruption-why-the-big-luxury-brands-should-be-scared/
https://en.wikipedia.org/wiki/Income_elasticity_of_demand
https://www.statista.com/statistics/267948/brand-value-of-the-leading-10-most-valuable-
luxury-brands-worldwide/