Fre o
Fre o
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et restauration des
documents d’archives
ISBN 92-3-201073-9
Éd. angl. 92-3-1010~3-5
Q Unesco 1973
Préface
Avant-propos II
Introduction I5
Annexes
I Essais mécaniques et chimiques 229
2 Quelques formules d’encres 231
3 Colles de pâte 232
4 Prdparations pour le cuir
5 Matériel pour la restauration et la reliure
6 Normes de production
7 Quelques adresses,
Bibliographie
Liste des illustrations
9
Préparation d’uneliasse avant lamination,Machine à lami-
ner Barrow
IO
Avant-propos
II
Avant-propos
I2
Avant-$rojos
Y.P. KATHPALIA
Introduction
16
Introduction
18
Introduction
20
Introduction
21
Introduction
22
Introduction
23
Introduction
“4
Introduction
25
Introduction
26
Introduction
28
Introduction
“9
Introduction
Papier
Le principal constituant chimique du papier est la fibre de cellu-
lose. Malheureusement, elle ne se trouve pas dans la nature à
I’état pur. La cellulose pure est durable, mais, à l’ttat brut,
les fibres de cellulose contiennent des graisses, des cires, de la
lignine et d’autres impuretés qui sont nocives pour le papier
et contribuent à le détériorer. Par conséquent, celles-ci doivent
disparaître avant de pouvoir obtenir une fibre de haute qualité.
Les opérations qui ont pour but d’enlever ces substances
dégradent la fibre de cellulose. Si elles ne sont pas exécutées
dans des conditions satisfaisantes, elles affaiblissent la fibre et
décomposent la cellulose en d’autres substances qui elles-mêmes
dégradent le papier. La pureté initiale des fibres détermine
largement le degré de permanence qu’on peut attendre d’un
papier. La résistance physique du papier, c’est-à-diresa dura-
bilité, est fonction de la qualité et de la longueur de chaque fibre,
ainsi que de la liaison de fibre à fibre.
Le fait que des livres et des documents qui ont plus de cinq
cents ans et dont le papier est encore en bon état existent dans
33
Maté~iaiixconstitutgs des documents
34
Matériaux constitut$s des documents
35
Matériaux constitutgs des documents
PAPIERS MODERNES
37
Matériaux constitut$s des documents
Feuille de palmier
L’écriture sur les feuilles de palmier s’est pratiquée jusqu’au
siècle,voire m ê m e
XIX~ plus tard dans certaines régions de l’Inde
et de Sri Lanka. I1 existe deux types de palmier, le Tulipat et
le Pulmzra. Les feuilles de ces deux variétés ont été très largement
utilisées pour I’écrituredans le sud de l’Indeet, dans une certaine
mesure, dans le nord de l’Inde et dans les pays voisins tels que
la Sri Lanka, la Birmanie et la Thaïlande. D e nombreux échan-
tillons d’archives écrites sur ces matériaux existent chez des
39
Matériaux constitut3s des documents
P R É P A R A T I O N DES F E U I L L E S
Écorce de bouleau
U n certain nombre de manuscrits sur écorce de bouleau existent
encore en Inde, au Népal et dans certaines institutions dans le
monde qui s’intéressent à la collecte et à la conservation des
documents. Les plus anciens documents qui existent encore
dateraient de 450 apr.J.4. Ils servent de supports à une écriture
brahmanique; ils ont été decouverts en 1889 au Turkestan
oriental.
C o m m e les feuilles du TaZi$at, ils sont oblongs et ont un trou
pour le passage d’une cordelette. Les manuscrits sur écorce de
bouleau existenten deux dimensions:28’5 x 6,5c m et 23 x 5 c m
environ. Ils se présentent sous la forme typique indienne de
pothi, c’est-à-direque les feuilles séparées sont réunies sous forme
de liasses entre deux planchettes de bois serrées par une corde-
lette qui passe dans un trou pratiqué dans les feuilles.
Les manuscrits du xeet du XI^ siècle sont plus larges. Ils ont
environ 17’5 x I O c m et ne possèdent pas de trou pour le pas-
sage d’une cordelette. Les manuscrits de la période postérieure
ont la formed’unlivre moderne,c’est-à-direqu’ilssont pliésparle
milieu pour former un cahier de deux feuilles ou de quatrepages.
Les feuilles d’écorce se composent de plusieurs couches minces
et sont préparées de diverses manières. En général des morceaux
d’écorce d’environ go x 20 c m sont découpés sur le tronc.
Ils sont ensuite martelés pour obtenir une surface dure qui est
ensuite huilée et polie pour se prêter à l’écriture. L’écorce est
durable et elle n’est pas attaquée par les insectes, car l’huile
de bouleau est un produit naturel de conservation.
Papyrus
Le papyrus constituait le principal support de l’écriture des
anciens Ggyptiens et les rouleaux de papyrus sont représentés
dans les sculptures de nombreux temples. I1 sert de support à
des documents remontant à l’antiquité. Certains sont en feuilles,
d’autres en rouleaux.
La fabrication de ce support, telle qu’elle était pratiquée en
,e@-& a été décrite par Pline. L a technique est la suivante:
Matériaux constitutfs des documents
Parchemin et vélin
O n commence à noter l’emploi des peaux vers 200 av. J.-C.
Leur usage est général en l’an I apr.J.-C.,mais elles n’ont pas
détrôné le papyrus. Les plus anciens spécimens conservés datent
de IOO apr. J.-C.A partir du lve siècle l’emploi du papyrus
a décliné et les peaux furent largement utilisées comme sup-
ports de l’écriture.Les peaux de mouton, de veau et de chèvre
étaient le plus souvent utilisCes, mais d’autresanimaux ont aussi
été mis à contribution. Au fil des ans, le terme << parchemin >>
Matériaux constitutgs des documents
43
Matériaux constitutgs des documents
Cuir
La peau de divers animaux,tels que le bouc,le mouton, la vache,
l’agneau etc., ont été utilisés pour la reliure depuis les temps
les plus reculés. M ê m e 8. l’époque préhistorique,l’homme savait
comment utiliser les peaux des animaux et comment les conserver.
Nous savons maintenant que les peaux sont conservées soit par
un traitement à la chaux, dont il a été question à propos du
parchemin et du vélin, soit en les transformant en cuir par
traitement chimique et tannage. U n autre procédé de conser-
vation des peaux consiste à les traiter à l’alun.Les peaux traitées
de cette manière sont appelées des peaux mégies.
I1 existe deux types de cuir: le cuir à tannage végétal et le
cuir à tannage minéral. Dans le tannage végétal on traite les
peaux avec des extraits d’écorce de chêne et de pin. Les tanins
qui se trouvent dans la solution réagissent avec les protéines
de la peau et la transforment en cuir. En fait les opérations
sont complexes: les peaux sont lavées, et l’on enlève le poil
par un traitement à la chaux et l’on râcle l’épiderme; elles
sont alors immergées dans une solution d’écorces et les opéra-
tions suivantes comprennent le séchage, la finition,le polissage,
le grainage, etc. L’ensemble des opérations dure généralement
plusieurs mois.
Le tannage végétal donne un cuir résistant à l’eau,souple, et
pouvant être façonné artistiquement.I1 résiste à la décomposition
et 8. l’action des acides. L a peau retient des non-tanins protec-
teurs qui empêchent la décomposition par le bioxyde sulfurique.
Certains cuirs tannés à une époque ancienne sont très bien
conservés. Les non-tanins sont des sels organiques solubles dans
l’eau qui se déposent dans le cuir au cours du processus de
tannage.
Au mxe siècle, pour répondre 8. la demande accrue de cuir,
l’opération de tannage a été raccourcie de plusieurs mois à
quelques jours. Ce gain de temps est devenu possible grâce à
l’emploi d’acide sulfurique et d’acide acétique qui dissolvent
les non-tanins et laissent des sels nocifs dans le cuir où ils pro-
44
Matériaux constitut$s des documents
Textiles
Les textiles utilisés pour l’écriture sont généralement obtenus
à partir de fibresvégetales telles que le coton,le lin et le chanvre.
I1 ne semble pas que la soie et la laine aient été utilisées pour les
documents d’archives. Les textiles fabriqués à partir de maté-
riaux contenant de la cellulose se conservent parfaitement et
résistent à la détérioration normale; cependant,ils sont facilement
attaqués par les insectes et les agents biologiques.
Encres
L’encreest l’undes constituantsles plus importants des documents
d’archives. Elle a été utilisée, sous une forme ou sous une autre,
45
Matériaux constituti$ des documents
ENCRE A U CARBONE
I. E n français, on utilise l’expression<< encre de Chine >> aussi bien pour l’encre liquide
que pour l’encre solide.
Matériaux constitut$s des documents
47
Matériaux constitu@ des documents
Encres modernes
ENCRE P O U R STYLO
E N C R E P O U R STYLO A BILLE
Les stylos à bille ne fonctionnent pas bien avec les encres à base
de noix de galle qui sont acides et épaisses. Les encres utilisées
pour les stylos à bille sont fabriquées à partir de colorants solides
(en général basiques). I1 s’agiten fait de solutions de ces colorants
dans des solvants huileux; leurs formules sont des secrets jalou-
sement gardés par les fabricants de stylos.
Toutefois ces encres ne sont pas permanentes. Elles sont solubles
dans l’alcool et dans d’autres solvants organiques et peuvent
être effacées facilement. D’autre part, elles ne pénètrent pas
facilement dans le papier; on peut donc les faire disparaître
aisément par lavage à l’alcool ou à l’aided’une gomme.
Certaines encres récentes sont permanentes en ce sens qu’on
ne peut les effacer à l’aide d’une gomme sans endommager
la surface du papier, ce qui ne peut passer inaperçu. Elles donnent
des résultats satisfaisants.
ENCRES D’IMPRIMERIE
49
Matériaux constituti$ des documents
ENCRE P O U R STENCILS
Colles
Dans les dépôts d’archives, l’emploi de colles appropriées est
important pour la conservation des documents. Les colles géné-
ralement utilisées sont la colle de pâte, à base de farine ou
d’amidon,et la colle forte. Ces colles sont utilisées pour la reliure
des documents et, le cas échéant, pour renforcer les feuilles
fragiles, détériorées ou déchirées. Tous les dépôts d’archives
ont des documents sur lesquels ces colles ont été utilisées pour
la réparation et la reliure. On trouvera 8. l’annexe 3 quelques
formules de colles.
Au cours de ces dernières années, un certain nombre de colles
du commerce prêtes à l’emploi sont devenues disponibles. L a
plupart sont de composition incertaine et des documents réparés
à l’aidede ces colles ont parfois donné des signes de dégradation;
cependant, des préparations très soignées de polyvinyle à base
d’alcool donnent une sécurité suffisante et elles sont actuellement
en usage dans de nombreux dépôts d’archivesdu monde entier.
Matériaux synthétiques
Depuisune époque récente,on utilise de plus en plus des matériaux
synthétiques, soit pour remplacer le cuir des reliures qui est
coûteux, soit pour protéger les reliures en toile. Les matières
les plus généralement utilisées sont le chlorure de polyvinyle,
le chloro-acétate de vinyle et l’acétate depolyvinyle. Les deux
premiers sont instables;ils jaunissent avec le temps et se décom-
Matériaux constitut$s des documents
53
Détérioration :causes et remèdes
Détérioration biologique
Les agents biologiques causent les plus graves dégâts dans les pays
tropicaux. Dans les pays tels que les États-Unis d’Amérique,et
dans les régions à climat froid, le problème n’est pas aussi grave.
Cela ne signifie pas qu’ilne se pose pas dans les bibliothèques ou
dans les centresd’archivesde ces pays,car la plupart des matériaux
constitutifs des archives sont particulièrement sensibles aux dégâts
dus aux agents biologiques. I1 est donc souhaitable de prendre
conscience de l’infestation par des agents biologiques tels que
champignons,bactéries et insectes dont on a pu observer les dégâts
qu’ils causent aux documents d’archives.
CHAMPIGNONS
Les champignons sont l’un des agents biologiques les plus impor-
tants. Associés aux bactéries,ils sont désignés sous le nom d’agents
microbiologiques.
Ces champignons décomposent activement la cellulose. U n
grand nombre d’entre eux forment, en outre, des pigments qui
apparaissent sous forme de tachesjaunes,brunes et noires. Cepen-
dant, certains forment des colonies incolores,mais cette pigmen-
tation peut aussi être due à la présence d’agents inertes, tels que
le fer et la lignine. La plupart de ces champignons détruisent la
cellulose, tachent les reliures et détériorent les colles et autres
adhésifs. Ils attaquent également les fils, le cuir, le parchemin,
le cuir artificiel et les matières plastiques.
Le développementdes champignonsest influencé par un certain
nombre de facteurs tels que l’humidité, la lumière et les Cléments
nutritifs. Les deux facteurs importants sont l’humidité et la tem-
pérature.
Les spores de champignons qui sont toujours présentes dans
l’atmosphèrese développent aussi bien à des températures proches
de o OC,qu’à des températures telles que 50 à 55 OC.Mais des
températures élevées combinées à certaines conditions d’humidité,
telles que l’exposition pendant 15 secondes à la vapeur à I I O OC
tuent la plupart des champignons et des spores. Ils supportent des
séjours prolongés à des températures de o OC ou à des températures
inférieures, mais ils se développent et se multiplient dès qu’une
54
Détérioration :causes et remèdes
55
Détérioration :‘causes et remèdes
Taches brunes
Mesures préventives
57
Détérioration :causes et reddes
59
Détérioration :causes et remèdes
60
Tamis amovibles
Vitre Vitre
I Fig. 2. Armoire de
fumigation hermétique
en acier à une porte.
Modèle utilisé aux
Archives nationales
de N e w Delhi.
61
1
Iir
U ’
Lampe.
etatagbre mobile
~ &ment de chauffage.
62
Détérioration :causes et reddes
Désinfection des d+ôts. Avant de placer les documents dans les diver-
ses salles d’un dépôt pouvant être attaqué par les champignons,il
est souhaitable de les stériliser en pulvérisant une solution à 5%
dans 1’alcoolméthylique de bromure de lauryldiméthylcarbétoxy-
méthyl d’ammonium.Ce produit a été et est encore utilisé dans
divers dépôts d’archiveset il s’estavéré efficace. I1 est indispensa-
ble de porter un masque pendant l’opération, car le composé
d’ammonium quaternaire peut provoquer une irritation des mu-
queuses.
Une autre solution qui a donné de bons résultats consiste à sté-
riliser les salles d’archives au moyen d’une solution à 80% de
décahydrate de diborolactate de triéthanolammonium. La solu-
tion est dispersée sous forme de vapeurs au taux de 5 cma par
mètre cube d’air.Après l’opération,on observe les documentspour
vérifier si le traitement a été efficace.
En URSS,à la Bibliothèque Lénine,on a essayé de lutter contre
les champignons en utilisant la lumière ultraviolette et les radia-
tions gamma. U n tel traitement est toutefois dangereux parce que
les ultraviolets ont un effet nocif sur des matières organiques telles
que la cellulose, etc.
Tous ces procédés doivent être appliqués avec précaution et par
des personnes ayant reçu une formationtechnique.Toute variation
dans les conditions d’emploi des produits chimiques,ou dans le
mode opératoire, peut provoquer des détériorations plus grandes
que celles auxquelles on cherche à remédier.
Autoclave de
fumigation Mallet
(France). Fumigation
à l’aldéhyde formique.
Photo Archives
nationales, Paris.
Chambre de fumigation
sous vide.
Photo Archives d’État,
Venise.
Armoire de fumigation
au thymol utilisée
aux Archives nationales
de N e w Delhi.
Photo National
Archives, N e w Delhi.
Dégâts causés
par des blattes.
Photo National
Archives, New Delhi.
Blattes.
Photo National
Archives, New Delhi.
Termite ouvrier.
Photo National Archives, N e w Delhi.
INSECTES
Thysanowes
Blattes
Ce sont des insectes domestiques que tout le monde connaît.
Le corps est plat, de couleur brune, brunâtre, noire ou marron,
brillant,et ils répandent une odeur nauséabonde. Ils consomment
des matériaux très différents et souvent rongent les reliures
ou les feuilles des livres et des revues et d’autresproduits à base
de papier, parchemin, cuir et tissu. Ils excrètent un liquide
noir qui détériore tout matériau sur lequel ils rampent. Ils
déposent leurs œufs dans les lieux où se trouvent des détritus
et où la température et l’humiditésont favorables.O n en connaît
plusieurs espèces.
Termites
Mesures préventives
68
Détérioration :causes et remèdes
par les termites, au sommet des nids, ou dans les fissures des
planchers et des murs. Les termites ont tendance à se lécher
les uns les autres et à dévorer leurs morts. C e comportement
est utilisé pour leur destruction en plaçant suffisamment de
produits chimiques près de leurs nids ou de leurs galeries. L’arsenic
blanc, la poudre de D D T , l’arsenite de sodium en solution
aqueuse à I %,ou le DDT en solution à 5%, ainsi que le dieldrex,
ont donnt des résultats satisfaisants.
Lorsque des termites vivant dans le sol ont pénétré dans des
dépôts d’archives,on peut, à titre de mesure temporaire,retirer
des murs les rayonnages et les armoires en bois et les placer
au-dessus de récipients métalliques contenant du coaltar ou de
la créosote. Toutes les voies d’accès, telles que joints, fissures,
crevasses des murs et des planchers, doivent être immédiatement
bouchées avec du ciment. L’application de produits chimiques
doit, en règle générale,être effectuée deux fois par ans: une fois
pendant la saison des pluies et une fois après la saison des pluies.
Les termites du bois peuvent être combattus en utilisant les
meilleurs matériaux traités contre l’attaque des termites. Mais
dès qu’ils ont pénétré dans un bâtiment, seule la fumigation
8. l’acide cyanhydrique gazeux permettra de s’en débarrasser.
I1 faut faire appel à des spécialistes,car les opérations de fumiga-
tion exigent environ 4%heures, et il faut encore environ 48 heures
pour aérer la totalité du bâtiment et évacuer l’acidecyanhydrique.
A titre de solution temporaire, on peut effectuer une fumigation
au bromure de méthyle pendant 24 heures.
O n obtient d’excellents résultats contre les termites du bois
en appliquant au pinceau ou par pulvérisation du BHC, du
DDT ou du chlordane dissous dans de l’essence minérale. Non
seulement ce traitement détruit l’infestation, mais empêche
des attaques ultérieures pendant une longue période. Lorsque
l’infestation est profonde, seules des infestations au bromure
de méthyle OU à l’acide cyanhydrique gazeux, comme il est
indiqué plus haut, détruiront la colonie de termites.
RONGEURS
Détérioration physique
Les agents de détérioration physique sont la lumière, la chaleur
et l’humidité. Ils provoquent dans le papier des modifications
photochimiques, hydrolytiques, ou d’oxydation. Cette détério-
ration doit être distinguée de celle provoquée par les insectes,
les moisissures ou l’usure.Elle se signale par un jaunissement et
une fragilité progressive du papier qui finit par rendre impos-
sibles les manipulations ordinaires. Une telle détérioration est
provoquée par des modifications chimiques subtiles qui influent
non seulement sur les proprittés chimiques, mais aussi sur le
taux et la cadence des processus ultérieurs de vieillissement.
L’importance de la détérioration peut être détectée et déter-
minée en mesurant la teneur en alpha-cellulose, l’indice de
cuivre, le degré de viscosité dans une solution d’oxyde de cuivre
ammoniacale, ainsi que la résistance au pliage, à I’éclatement,
à la traction,etc., du papier (voir annexe I).
73
Détérioration :causes et remèdes
LUMIÈRE
74
Détérioration :causes et remèdes
75
Détérioration: causes et remèdes
77
Détérioration: causes et remèdes
CHALEUR ET HUMIDITP
79
Détérioration :causes et remèdes
Détérioration chimique
L a cellulose est attaquée lentement par les acides, m ê m e dans
les conditionsde conservation les plus favorables.Elle se décolore,
devient fragile et friable. Toutefois,si le papier est stocké dans
des conditions de chaleur et d’humidité excessives,ou est exposé
à la lumière,par exemple dans les pays tropicaux,ces altérations
s’accélèrent considérablement. La distinction entre la détério-
ration du papier due aux agents chimiques tels que les gaz
80
Détérioration :causes et remèdes
POLLUTION ATMOSPHBRIQUE
81
Détériaration:causes et remèdes
dans tous les papiers quelle qu’en soit la qualité. Au xxe siècle,
des travaux analogues ont confirmé que les gaz acides de l’atmo-
sphère contribuent dans une très large mesure à la détérioration
des documents d’archives et que la fragilité du papier peut être
attribuée à la présence de traces d’anhydride sulfureux dans
l’atmosphère qui agissent sur des traces d’impuretés métalliques
contenues dans le papier. O n a constaté que le papier des livres
conservés dans les zones urbaines est plus acide que le papier
des livres conservés dans les régions rurales. Cela est attribué
au fait que l’air des régions rurales est moins contaminé.
Pour déterminer l’effet sur le papier d’une faible concentration
d’anhydride sulfureux, telle qu’on la trouve en général dans
les grandes villes, des échantillons de papier du commerce dont
la composition en fibres était variable ont été exposés dans une
atmosphère contenant de 2 à 9% d’anhydride sulfureux à 30 OC
et 65% d’humidité relative, pendant 240 heures. O n a observé
dans chaque échantillon une détérioration marquée et un taux
d’acidité anormalement élevé.
Dans une autre série d’essais, on a constaté que certains
papiers de haute qualité à €orte teneur en alpha-celluloseétaient
plus altéré que les papiers de qualité inférieure, ce qui montre
clairement qu’un papier de haute qualité ne peut donner une
indication exacte de la résistance à l’action nocive de l’anhydride
sulfureux. En outre, du papier exposé à une concentration
d’anhydride sulfureux en atmosphère urbaine a montré une
altération marquée au bout de IO jours. O n a observé que dans
l’action de l’anhydride sulfureux sur le papier la température
et l’humidité jouent un rôle important, car la sensibilité à
l’anhydride sulfureux était très supérieure à des températures
élevées et avec une forte humidité.
Dans une autre série d’essais, des échantillons de papier ont
été exposés à des vapeurs d’anhydride sulfureux. O n a constaté
que différentes parties du m ê m e échantillon présentaient des
conditions physiques et une composition chimique différentes.
Par exemple les zones voisines des bords, c’est-à-direles sections
les plus exposées aux vapeurs, étaient le plus gravement altérées.
O n s’est aperçu que dans ces zones le PH et la teneur en alpha-
cellulose étaient les plus faibles et que l’acidité titrable, la teneur
en sulfate soluble à l’eau et l’indice de cuivre étaient les plus
élevés. Ces résultats montrent que lorsque la teneur en alpha-
82
Détérioration: causes et remèdes
EFFETS DE LA POUSSIÈRE
84
Détérioration :causes et redde
85
Détérioration :cames et remèdes
86
Détértorution :causes et remèdes
MESURES PRÉVENTIVES
DÉSACIDIFICATION
faire en sorte que les divers fragments d’une page déchirée soient
indiqués par une lettre, a, b, c, etc., ajoutée au numéro de la
page afin qu’ils ne soient pas mal placés. A la fin d’une série ou
d’un volume, le numéro de la dernière page doit, en règle géné-
rale,être soulignéet le mot G Fin >> écrit sous le trait;par exemple:
346,ou 346/Fin. S’il existe des feuilles, des plans ou des cartes
-
Fin
de grandes dimensions, et qui ne peuvent être conservés sans
risque avec le reste des feuilles,ils doivent être retirés et conservés
séparément. Des feuilles blanches doivent être insérées à leur
place pour indiquer le lieu où les feuilles qui ont été enlevées
sont conservées. Cependant, si ces feuilles sont peu nombreuses
et si elles peuvent être pliées, il faudra prendre soin de les plier
autant que possible le long de la partie qui n’estpas couverte par
I’écriture.L a feuille sera pliée le long de la marge extérieure ou
à partir du bas de la page. Les doubles plis doivent être tvités,
car le documentdevientfragilelorsque les deux plis se rencontrent.
Règles de restauration
Après l’examen auquel a été soumis le document selon les règles
indiquées ci-dessus,on doit choisir le procédé de restauration qui
le renforcera et assurera sa durabilité pour la conservation et
l’utilisation.Toutefois, avant de procéder à un renforcement il
convient d’observer un certain nombre des règles énumérées
ci-dessous.
93
Principes de la restauration
94
Princ$es de la restauration
95
Principes de la restauration
Les matériaux utilisés jmur les rt$arations doiuent être durables et perma-
nents. U n document ou un volume bien réparé est un produit qui
associe des matériaux de qualité à une bonne exécution. I1 ne
peut être durable que si tous les matériaux utilisés sont compatibles
les uns avec les autres, et également durables. Par exemple l’uti-
lisation de matériaux hydrofuges sur du papier ou du cuir hydro-
phile, etc., provoque une instabilité mécanique qui fait plus de
mal que de bien au document. Les adhésifs,les fils ou tout autre
matériau utilisé, s’ils ne sont pas de la meilleure qualité, ont un
effet analogue;par conséquent,la compatibilité des matériaux est
un facteur important de durabilité.
Malheureusement, les matériaux traditionnels sont devenus
rares en raison de leur coût élevé et leurs substituts modernes,
fabriqués à la machine, ne sont pas aussi durables que ceux qui
étaient faits à la main. En outre, on produit actuellement, en
raison des progrès techniques considérables,de nombreuses fibres
et matériaux synthétiques dont on affirme qu’ils sont efficaces et
sans aucun effet nocif sur le papier, mais dont l’emploi sans
discernement risque de détériorer davantage le document. Pour
ne pas commettre d’erreurs,il faut utiliser les matériaux qui ont
été éprouvés et dont l’utilité a été constatée après un examen
scientifique approfondi. Pour cette raison, il est indispensable
qu’une institution d’archives possède un laboratoire d’essai des
matériaux ou soit en contact avec un laboratoire auquel elle peut
poser le problème et dont elle recueillera les avis. Par conséquent,
le restaurateurn’utilisera que les matériaux dont le comportement
aura été vérifié pendant une longue période et il accordera sa
confiance aux procédés plutôt traditionnels,qui ont prouvé leur
efficacité depuis longtemps et dont les essais auront montré qu’ils
sont sans danger, et non B ceux qui sont trop compliqués.
4 Nettoyage, lavage
et aplanissement
Nettoyage
BROSSES ET AIR COMPRIMÉ
97
Nettoyage, lauage et aplanissement
Technique
Le papier à nettoyer avec l’une ou l’autre des gommes décrites
ci-dessusest maintenu fermement. La gomme est alors appliquée
au centre de la feuille et déplacée légèrement dans une direction
en rayonnant depuis le centre de la feuille jusqu’aux bords.
Ceci a pour but d’éviter de gondoler et de déchirer le papier.
-___
99
Nettoyage, lavage et aplanissement
Lavage
Le lavage convient aux papiers anciens. O n a constaté qu’il
augmente la résistance mécanique du papier sec et fragile en
rétablissant un certain nombre des liaisons hydrogènes rompues
de la molécule de cellulose. Un simple lavage dans de l’eau
claire, de préférence de l’eau distillée, permet d’enlever les
matières foncées et solubles et une partie de l’acide libre du
papier. En outre, ce lavage fait disparaître une partie des taches
d’eau et permet de supprimer le gondolement et d’autres défor-
mations. Cependant, l’eau a tendance à précipiter la poussière
superficielle, qui doit être enlevée ou gommée à l’aide d’une
des techniques décrites plus haut avant d’entreprendrele lavage.
D e même,certainesencressontaltéréespar l’eauet elles nécessitent
un traitement préalable.
L a première mesure consiste donc à tester l’effet de l’eau sur
l’encre du document. A cet effet, on dépose un peu d’eau sur
I’écriture, dans un coin du document, et on la laisse pénétrer.
IO0
Nettoyage, lauage et aplanissement
Technique
Pour laver le papier, une cuvette émaillée semblable à celles
utilisées dans les travaux photographiques et assez grande pour
y loger la feuille convient très bien. O n la remplit jusqu’à peu
près la moitié de sa capacité avec de l’eau distillée.Avant immer-
sion, chaque feuille est déposée sur un tamis en matière plastique
ou, à défaut, sur une feuille de papier paraffiné. Le papier fra-
gile ou en lambeaux est soutenu des deux côtés pour éviter tout
dégât ou la perte des fragments. Les manipulations doivent
s’effectuer avec le plus grand soin. La feuille est alors plongée
dans l’eau en la faisant glisser de côté jusqu’à ce qu’elle soit
uniformément mouillée. Dix feuilles peuvent être déposées dans
la cuvette l’une après l’autre. O n les secoue alors doucement
plusieurs fois et on les laisse tremper pendant trente minutes
à une heure; ensuite la cuvette est balancée doucement d’avant
en arrière plusieurs fois. Les feuilles de papier sont alors retirées
une à une au moyen du support et placées dans une cuvette
vide où elles s’égouttent.Elles sont alors rincées à l’eau claire
et séchées. Pour le séchage, la feuille est déposée avec précaution
entre deux feuilles propres de papier buvard sur une plaque
de verre et pressée pour enlever l’excès d’eau. A u besoin, les
papiers buvard sont changés. O n laisse le document sécher
lentement dans un léger courant d’air. O n le replace ensuite
entre des feuilles de papier buvard propres et on le laisse sécher
complètement en appliquant une légère pression. I1 faut prendre
soin de ne pas sécher la feuille en appliquant une pression exces-
sive, car il en résulterait des caractéristiques inégales dans la
feuille au cours du séchage. Pour achever l’opération,le papier
IO1
Nettoyage, lavage et aplanissement
lavé est passé sur une calandre chaufféeou séché au fer à repasser;
toutefois, la chaleur est appliquée au document par I’intermé-
diaire d’une feuille de papier buvard et non directement.Enfin
l’enduit protecteur appliqué sur l’encre est enlevé en frottant
avec un chiffon de coton trempé dans l’acétone. O n répète
l’opération sur les autres feuilles. Le processus devient continu
si, après que la première série de feuilles a été retirée pour le
rinçage, la seconde série est trempée dans la cuvette de lavage,
et ainsi de suite. I1 est préférable de changer l’eau de la cuvette
après chaque lavage. O n peut aussi laver les feuilles à l’eau
courante. Pour enlever la colle de pâte et la colle forte, l’eau
doit être tiède. Pour enlever l’acidité des papiers ayant un faible
$H,il est conseillé d’avoir recours à la désacidification (voir
chapitre 5).
Les feuilles lavées de cette manière sont relativement débar-
rassées de colle (de pâte ou animale) et d’autres substances
solubles à l’eau qui compromettent son aspect ou causent sa
détériorationprématurée.
En général, les papiers apprêtés à collage poussé sont plus
faciles à laver car ils conservent une partie de leur résistance
quand ils sont humides et il est facile d’enlever les souillures
et la boue de la surface,tandis que les papiers épais au collage
léger sont difficiles à laver, car ils deviennent peu résistants
et fragiles lorsqu’ils s’humidifient et leurs taches sont tenaces.
Moyennant certaines précautions, le travail peut être effectué
correctement.
I02
Nettoyage, lavage et aplanissement
sur des chariots. Ces chariots sont introduits dans des étuves;
on fait arriver de l’air filtré chaud (environ 38 OC) au-dessus
des tamis par l’intermédiaire de tubes perforés. L’air chaud
humide s’éChappe à la partie supérieure de I’étuve. Lorsque
les feuilles sont sèches, elles sont enlevées, rassemblées, inter-
calées avec du papier paraffiné et mises sous presse.
PRBCAUTIONS
Si l’on ne prend pas de précautions au moment du lavage les
résultats sont très mauvais pour le document, et c’est pourquoi
un certain nombre de mesures s’imposent.
I. L’encre du document doit être protégée si elle est soluble à
l’eau. Les encres et les dessins de couleur doivent toujours
être protégés.
2. Tous les documents qui doivent être lavés doivent être déposés
sur un support lorsqu’ils sont humides pour éviter de déchirer
la feuille et permettre une manipulation facile.
3. Le séchage et le pressage doivent être exécutés avec soin.
Un séchage inégal du papier provoque de nombreuses défor-
mations. I1 en est de m ê m e pour le pressage. Si un papier
humide est pressé fortement toutes les distorsions naturelles
disparaissent, le résultat étant qu’il a l’aspect d’un mauvais
fac-similéaplati. En outre des distorsions dans les dimensions
se produisent: c’est notamment le cas pour les gravures,
les dessins et les sceaux. Le séchage à l’aide de papier buvard
en appliquant une pression suffisante pour obtenir la planéité
du document et un séchage uniforme constitue la meilleure
méthode. Le fait de changer les buvards, ce qui a pour
conséquence de relâcher de façon périodique la pression
sur la feuille, lui permet de se contracter plus ou moins
naturellement au fur et à mesure qu’ellesèche.
4. O n ne doit jamais laver le papier partiellement, sinon on
provoque l’apparition de taches, de plis et de gondolements.
I1 faut laver la totalité de la feuille. Toutefois, les papiers
couchés et les papiers glacés ne doivent jamais être lavés à
l’eau qui dissout l’enduit superficiel et provoque des dégâts
irréparables.
Nettoyage, lavage et ajlanissement
ENLÈVEMENT DE TACHES
A L’AIDE DE SOLVANTS ORGANIQUES
Tache Solvant
I 06
Nettoyage, lavage et ofilanissement
Technique
Pour enlever la tache,le côté taché du papier est placé en dessous,
appliqué sur un buvard blanc. La partie à traiter est nettoyée
par derrière à l’aide d’un coton imbibé du solvant approprié
et elle est ensuite épongée. Sous l’action du solvant la tache se
ramollit et passe dans le papier buvard; on change celui-ci
et l’on éponge à nouveau. L’opération est répétée jusqu’à ce
qu’il n’y ait plus aucun résidu important sur le buvard. O n
retourne alors le papier et l’on applique le m ê m e traitement
que sur le côté taché. U n e telle méthode évite l’étalement de
la tache, qui produirait une nouvelle tache et exigerait un autre
nettoyage. O n laisse ensuite sécher le document traité. I1 ne
nécessite ni repassageni aplanissement.
U n e technique légèrement différente peut être utilisée pour
enlever des taches anciennes de cire produites par les sceaux.
O n mouille d’abord la cire avec de l’eau en la pressant entre
des buvards humides, puis on la gratte soigneusement avec un
couteau pointu et l’on termine en pressant le papier entre des
papiers buvards propres et blancs avec un fer 8. repasser.
O n sait que les rubans adhésifs (appelés aussi rubans Scotch)
ont été parfois utilisés pour réparer des documents déchirés
par des personnes mal informées. Ces rubans sont difficiles à
enlever sans endommager le document. Toutefois le traitement
suivant est suggéré. Si l’encre est solide à l’eau, le document
est d’abord plongé dans de l’eau; si le ruban adhésif se ride,
il peut être enlevé à l’aide de brucelles, et les résidus d’adhésif
Nettoyage, Lavage et aplanissement
AUTRES T A C H E S
Blanchiment
Le blanchiment est un traitement assez brutal. I1 tend à affaiblir
le papier et à faire pâlir l’encre, mais les encres au carbone ne
I 08
settoyage, lavage et aplanissement
I IO
Nettoyage, lauage et aplanissement
III
Nettoyage, lavage et aplanissement
ment à traiter est humidifié avec une éponge et placé dans l’armoire
qui, comme la Sorbonne, est munie d’une vitre pour pouvoir
surveiller l’opération.Cette méthode est conseillée uniquement si
les deux autres méthodes décrites ci-dessusne peuvent être appli-
quées. Au cours de l’opération les produits de l’interaction du
gaz avec la tache restent à la surface et ils doivent être épongés,
sinon la tache retrouve sa couleur initiale.
I I2
Lavage d’un document
placé sur un support
flottant.
Bac à température
contrôlée par thermo-
stat.
Photo Bibliothèque
nationale, Florence.
T A C H E S D’ENCRE
Les papiers maculés par des taches d’encre doivent faire l’objet
d’un sort spécial,car tout traitement qui fait disparaître la tache
non seulement affaiblit le papier, mais aussi altère le texte
écrit.
Les taches d’encre à base de sels de fer et de noix de galle sont
blanchies avec une solution d’acide oxalique à 3% et les taches
d’encres solubles au moyen d’hypochlorite de sodium. Les feuilles
à traiter doivent être lavées à fond pour faire disparaître tous les
produits chimiques résiduels,sinon le papier est altéré. Les encres
au carbone et les encres de Chine ne sont pas altérées.
Les divers procédés de blanchiment décrits ci-dessuspeuvent
être utilisés pour le blanchiment des taches dans l’ordre suivant:
La Chloramine T est le moins énergique des agents de blanchi-
ment et elle est facile à employer. O n doit l’essayer en premier.
Si la Chloramine T ne donne aucun résultat, on utilise l’une
des méthodes au chlorite de sodium et au bioxyde de chlore.
L’emploi d’une sorbonne est absolument nécessaire pour protéger
les personnes effectuant ce travail.
Si l’on ne dispose pas d’une sorbonne, le blanchiment peut
être effectué avec le procédé au permanganate de potassium et à
l’hydrosulfitede sodium.
Nettoyage, lauage et aplanissement
Aplanissement
L’aplanissement est un moyen permettant de faire disparaître les
plis, les gondolements et les ondulations d’un document, et il
précède la restauration elle-même. Les documents qui ont été
pliés ont tendance à se déchirer en cas d’utilisationintensive sans
aplanissement préalable. Chaque fois qu’un document est ouvert
et replié, il s’affaiblit à l’endroit du pli et finit par se déchirer.
Le seul remède est alors la restauration, qui est un procédé
coûteux.
La plupart des documents pliés, s’ils sont aplanis correctement,
n’exigent pas de réparation importante, mais ils peuvent être
classés,utilisés et conservés en toute sécurité pendant des années.
Le procédé d’aplanissementest simple.
Le papier est déplié soigneusement et étendu aussi doucement
que possible sur un treillis de plastique fixé sur un cadre de bois.
D e 15 à 20 cadres de ce genre peuvent tenir dans un chariot,
chaque cadre pouvant contenir 4 feuillets de format écolier. Le
chariot est ensuite placé dans une salle d’humidification de 2’4
sur 3 mètres et munie d’un nébulisateur, dispositif qui projette
de la vapeur d’eau dans la pièce, ou de tout autre humidificateur
mécanique. Dans cette salle, on maintient une humidité relative
de go A 95%. Les feuillets déployés absorbent uniformément
l’humiditédont est chargé l’air de la pièce. Lorsqu’ilssont entiè-
rement humides on les retire. Chaque feuillet est alors placé entre
des buvards et repassé pour aplanir le document et faire disparaître
tous les plis, gondolements et ondulations. I1 faut s’assurer que
le feuillet est protégé du contact direct avec le fer. Ce travail
peut être effectué avec un fer électrique ménager ordinaire.
I1 faut absolument éviter de mouiller le papier à l’endroit des
plis, car, en séchant,l’eau tache le document; il est donc néces-
Nettoyage, Gavage et aplanissement
I 16
5 D&acidi fication
Méthodes de désacidification
en milieux aqueux
Ces procédés reposent sur une invention réalisée à l’Ontario
Research Foundation de Toronto par Otto Schierholtz, qui l’a
fait breveter en 1936. Cette technique consiste à traiter le papier,
par immersion ou par pulvérisation, avec une solution aqueuse
I I8
DésacidiJication
EMPLOI D E D E U X SOLUTIONS
Technique
O n dispose 3 éviers émaillés comme il est indiqué figure 4.O n
remplit l’évier I à la moitié de sa capacité avec de l’hydrate
de calcium (première solution). O n remplit de la m ê m e manitre
l’évier 3 avec du bicarbonate de calcium (deuxième solution)
on ne met rien dans I’évier 2. O n place alors dans I’évier I des
liasses d’environ dix documents, mais un à la fois, en leb dis-
posant sur un support et en les intercalant avec une toile métal-
lique en laiton ou un treillis en plastique. O n laisse les feuilles
dans le bain pendant 20 minutes. O n les retire ensuite au moyen
du support et on les place dans I’évier 2 pendant 2 minutes
environ pour permettre à la solution d’hydrate de calcium
de s’égoutter.O n les place ensuite dans l’évier 3 où ils demeurent
pendant 20 minutes. Par suite de l’action réciproque des deux
solutions, le bicarbonate de calcium se dépose B la surface des
documents.
Au bout de 20 minutes on retire la liasse de documents de
l’évier 3 et on la place dans l’évier 2 pour permettre à la solution
I20
Désacid$cation
!solution
I21
Désasar:id$cation
I22
DésacidiJication
Pr+aration de la solution
La solution est préparée en faisant passer du gaz carbonique
pendant 2 heures sur un mélange de 1,5à 2 grammes de carbo-
Désacidification
Technique
Les papiers à traiter sont immergés dans la solution de carbonate
de calcium et de carbonate de magnésium pendant environ
20 heures, de préférence toute une nuit, puis ils sont séchés à
l’air. Le mélange de bicarbonates étant instable,il se transforme
sous l’action de l’air en carbonates, qui se déposent sous forme
de fins précipités à la surface entière du papier.
Le procédé neutralise effectivement l’acidité du papier. Le
papier ainsi traité devient alcalin et conserve son alcalinité
m ê m e après des essais de vieillissement accéléré. Des expériences
ont montré que les papiers traités ont une stabilité dix fois supé-
rieure à celle des papiers non traités. L’inconvénient du procédé
réside dans le fait qu’il faut laisser tremper les documents traités
toute une nuit. C’est peut-être pour cette raison que ce procédé
n’a généralement pas été adopté par les institutions d’archives.
E M P L O I D ’ U N E SEULE S O L U T I O N
Bicarbonate de magnésium
Pr+aration de la solution
O n place 40 grammes de carbonate de magnésium dans une
bonbonne de 23 litres, (voir fig. 6) qu’on remplit d’eau. O n fait
barboter dans la solution du gaz carbonique sous pression jus-
qu’à ce que la couleur de la solution passe du blanc laiteux
au blanc limpide. Le carbonate de magnésium est légèrement
soluble dans l’eau. Sous l’action du gaz carbonique le carbonate
de magnésium est transformé en bicarbonate de magnésium
soluble dans l’eau.La solution limpide de bicarbonate de magné-
sium est prête à l’emploi.
Désacid9calion
I I!/
FIG.6.Préparationde la solutionde bicarbonate de magnésium.
Technique
O n verse la solution dans une cuvette ou un évier. Les documents,
placés sur un tamis de plastique,y sont plongés l’unaprès l’autre,
le tamis jouant le rôle de feuille intercalaire. Ils demeurent
dans la solution de 20 à 30 minutes. Ils sont ensuite retirés et
séchés à l’air.Le bicarbonate de magnésium étant instable,il se
transforme en carbonate de magnésium avec dégagement de
gaz carbonique.
Selon la teneur en acide du papier soumis à ce traitement,
la solution alcaline du bicarbonate de magnésium change de
couleur, passant du blanc clair au jaune clair pour prendre
finalement une coloration ambrée. Dès que cette coloration
apparaît la solution doit être jetée et l’on utilise une solution
neuve pour le lot suivant de papiers. Une ou plusieurs feuilles
peuvent être désacidifiées en m ê m e temps selon la hauteur et
la quantité de solution dans la cuvette ou I’évier. Toutefois,
la cuvette ne doit pas être bourrée de feuilles de papier, car il
faut un espace suffisant pour que la solution entoure chaque
Désacid$cation
Priparation de la solution
O n fait dissoudre 25 grammes de carbonate de magnésium
dans I litre d’eau. O n fait barboter du gaz carbonique dans
cette solution pendant 2 heures ou un peu plus pour obtenir
une solution concentrée de bicarbonate de magnésium.
Technique
O n applique la solution de bicarbonate de magnésium au moyen
d’un pulvérisateur électrique analogue à celui utilisé par les
peintres. L a solution est pulvérisée uniformément sur les deux
126
Désacidification
Eau de chaux
Inhibiteurs
Prhparation de la solution
O n fait dissoudre un mélange comprenant 42 grammes de pyro-
phosphate bisodique, 5 grammes de ferrocyanure de potassium
et 14grammes de soude,dans 4’5 litres d’eau. Les cristaux de
ferrocyanure de potassium se dissolvent assez difficilement.
Pour accélérer le processus, on les réduit en une poudre fine.
La soude est ajoutée à ce mélange pour empêcher la coloration
du papier, car une solution sans soude donne au papier une
couleur verdâtre en présence de fer et rosâtre en présence de
cuivre.
Technique
O n verse la solution préparée comme indiqué ci-dessus dans un
évier ou une cuvette. Les feuilles de papier à désacidifier sont
plongées une à une dans la solution en s’assurantque chacune
d’elles est submergée avant d’ajouter la suivante jusqu’àce qu’il
reste tout juste assez de liquide pour couvrir la dernière feuille.
La pile de feuilles est retirée et placée sur une plaque de verre.
O n exprime la solution en excès au moyen d’un rouleau. Les
feuilles sont alors levées une à une et séchées. O n peut accélérer
l’imprégnation en utilisant une solution chaude ou en ajoutant
quelques gouttes d’un agent mouillant non ionique de bonne
qualité.
O n mesure l’acidité de la solution au moyen d’un papier au
tournesol neutre. Dans un bain neuf ce papier prend une couleur
pourpre; lorsque la solution devient acide, le papier devient
rouge.A ce moment il est préférable dejeter la solution et d’utiliser
une solution neuve.
I 28
Désacidgcation
Parmi les autres méthodes qui ont été décrites dans la littérature,
on peut citer l’emploi par les chercheurs russes de solutions
de borates et de phosphates appliquées au tampon.
APPRÉCIATION
1eg
Désacidgcation
Méthodes de désacidification
en milieu non aqueux
Des recherches très importantes sont actuellement entreprises
pour améliorer les techniques actuelles, accélérer le procédé, le
rendre applicable au traitementde volumes reliés et enfin diminuer
le coût de l’opération.Pour y parvenir, divers chercheurs ont
émis l’hypothèsequ’unesolution de désacidification contenant des
solvants organiques pourrait constituer un remède aux difficultés
dues aux solutions aqueuses. Le m ê m e espoir a été exprimé par
l’Institut international pour la conservation des objets d’art et
d’histoireen 1968,lorsque son Comité pour I’étudedes problèmes
du papier a déclaré:c il faut mettre au point un procédé de désaci-
dification en milieu non aqueux n’ayant aucun effet nocif sur le
papier, les pigments et les divers supports>>.U n certain nombre
de procédés de désacidification en milieu non aqueux sontmention-
nés dans la littérature. En général leur emploi a été limité à des
opérations peu importantes en laboratoire,la plupart du temps à
des fins expérimentales.Jusqu’à présent aucun de ces procédés
n’a été adopté pour un usage général,contrairement aux procédés
en milieu aqueux. O n trouvera ci-dessousun bref résumé des tra-
vaux réalisés.
Les traitements en milieu non aqueux nécessitent l’emploi
d’une solution non aqueuse contenant un agent de désacidifica-
tion et un solvant organique. L’avantage des solvants organiques
réside dans le fait qu’ilssont liquides dans une large gamme de
températures et peuvent être mélangés pour obtenir les caracté-
ristiques et les propriétés désirées. En outre,comme ils s’évaporent
rapidement,m ê m e à la température ambiante, le problème du
séchage et du gondolement ne se pose pas.
Cependant,tous ces solvants organiques sont soit inflammables
soit toxiques,ou ils sont assez coûteux. Certains sont des poisons,
ou sont dangereux pour la santé, et, dans certains colorants et
encres utilisés avec le papier, ils sont solubles ou s’étalent.O n a
utilisé des produits tels que l’acétate de magnésium,l’hydratede
baryum, le carbonate et l’acétate de cyclohexylamine, et le
méthylate de magnésium.
Désacid&ation
ACBTATE DE M A G N ~ S I U M
HYDRATE DE BARYUM
MÉTHYLATE DE M A G N É S I U M
Méthodes de désacidification
en milieu sec
Des gaz ou des vapeurs ont été utilisés pour désacidifier des docu-
ments, car il est évident que cette méthode a des aspects intéres-
sants.Par exemple,l’humidificationdes documents n’estpas néces-
saire et la pénétration des gaz ou des vapeurs est totale et tout à
fait uniforme.
GAZ AMMONIAC
Le premier gaz qui a été utilisé est l’ammoniacqui est bon marché
et d’un emploi sûr et facile. I1 convient pour désacidifier des
documents écrits au moyen d’encres solubles à l’eau, ou qui
contiennentdes teintures ou des colorants.
Les documents et les livres à traiter sont exposés 8. de l’ammo-
niaque dilué (I :IO) dans une enceinte fermée hermétiquement.
O n a constaté que les vapeurs d’ammoniacneutralisent l’acidité
du papier après un délai variant de 24 8. 36 heures. Le traite-
ment n’altère ni la durabilité du papier ni les encres solubles à
l’eau. Le pH prend une valeur comprise entre 6,8 et 7,2. Aucun
produit de réaction ne se dépose à la surface du papier.
C e procédé est utilisé au National Museum de N e w Delhi et
en URSS. Barrow a signalé que le papier redevient acide après
24heures,et qu’aubout de 54joursle$H du papier traité reprend
sa valeur initiale, au moment où le traitement a commencé;
mais Kathpalia a constaté que des papiers qui avaient été désaci-
difiés en laboratoire en 1957, en utilisant ce procédé, ne s’&aient
pas détériorés.Le pH est passé de 7’1 B. 6,5 au bout de 13 ans.
Ces résultatssont en contradiction avec celui obtenu par Barrow.
Cela est dû au fait que dans le procédé adopté par Barrow, les
échantillons n’étaient traités que pendant 18 heures, alors que
Kathpalia avait suggéré une durée de 24 à 36 heures. O n a en
outre constaté que les papiers traités ne subissent aucune décolo-
ration. I1 est raisonnable de penser que les documents traités
auront une tenue satisfaisante s’ils sont conservés dans une atmo-
sphère non contaminée.
Désacid8cation
D~SACIDIFICATION
EN PHASE VAPEUR
= 34
Désacidijcation
Petites réparations
D e petites réparations sont exécutées sur des documents qui
sont légèrement endommagés ou qui doivent être réparés de place
en place. Dans ce genre de réparations, on utilise du papier de
soie qui est collé sur les deux côtés de la partie déchirée. U n
adhésif synthétique à base d’acétate de polyvinyle, ou préparé
en faisant dissoudre des morceaux d’acétatede cellulose dans de
l’acétone,ou de la colle de pâte, est d’abordappliqué sur la partie
déchirée, puis le papier de soie est placé sur celle-ci et pressé.
O n répète l’opérationsur l’autre côté. Lorsque la colle est sèche,
on rogne le papier de soie en excédent. Cette technique vise à
renforcer la partie déchirée et à remplacerles parties manquantes
d’une feuille.
On peut aussi utiliser des bandes de papier de soie imprégnées
d’acétate de polyvinyle. Le papier de soie imprégné peut $tre
préparé comme suit:une solution diluée d’une émulsion d’acétate
de polyvinyle à plastifiant interne, tel que le Tixicote VJC 555
est préparée en mélangeant rapidement I’émulsion,de l’eau et
de l’alcool éthylique ou méthylique en parties égales. O n pose
sur une plaque de verre une feuille de papier de soie. O n applique
la solution soit par pulvérisation,soit au pinceau. O n la laisse
sécher. L a plaque de verre et le papier de soie traité sont alors
plongés dans l’eau.Au bout de quelques minutes, le papier de
soie peut être détaché de la plaque de verre et mis à sécher en
le suspendant.
La réparation s’effectuecomme suit:le papier de soie est coup6
au format requis, les bords étant déchiquetés en dentelle. O n
l’applique sur la partie déchirée, on recouvre d’un papier au
silicone et l’onpresse le tout avec un fer chaud.L’adhésifse ramollit
et fure le papier de soie solidement au document.
L’auteur a eu l’occasion d’expérimenterce papier à Florence.
La technique de préparation du papier imprégné était légèrement
différente de celle qui est décrite ci-dessus; l’émulsion était
déposée uniformément sur la plaque de verre, puis le papier de
soie était posé délicatement par-dessus.O n tamponnaitdoucement
avec un morceau d’ouate les bulles d’air qui se formaientafin que
le papier fût en contact avec I’émulsion.Les excès d’émulsion qui
se trouvait à l’extérieur de la partie recouverte par le papier était
retiré à l’aide d’untampon d’ouate humectéou d’uneépongefine.
Restauration
Collage
La plupart des documents qui ont reçu un prétraitement (net-
toyage, lavage, désacidification, etc.) n’exigent aucun autre
traitement 8. l’exception du collage qui confère au papier la
résistance nécessaire pour qu’il soit manipulé sans risque de
détérioration. Le collage est la dernière étape dans le processus
de restauration et cette opération est exécutée sur les documents
qui ne sont pas assez résistants, mais qui n’exigent pas une
restauration,aussi bien que sur les documents réparés au moyen
des procédés classiques.
Avant de procéder au collage, il convient de faire des essais
pour vérifier que l’encrene coule pas. Les encres qui sont solubles
Restauration
PROCÉDÉS DE COLLAGE
c O LLE s s Y N T H É T IQUE s
Procédés de restauration 1
P A P I E R D E SOIE
140
Restauration
G A Z E D E SOIE
M O N T A G E A PLAT
Les documents qui sont écrits sur un seul côté sont renforcés
en les fixant sur un papier fabriqué à la main au moyen d’une
colle de pâte épaisse (voir annexe 3). Les plans et autres grands
documents, qui risquent d’être endommagés s’ils sont maintenus
pliés, sont d’abord découpés en morceaux de dimensions appro-
priees. Ils sont alors montés sur du lin ou sur du papier en laissant
une marge etroite entre les Cléments. Cette marge permet de
plier la feuille réparée pour obtenir la dimension voulue.
R É E N M A R GE M E N T
LAMINATION
uu,
r
I’
Machine à
Photo U.S,
Préparation d’une liasse avant lamination. Machine à laminer Barrow:
Photo Archives nationales, Paris.
Restauration
sous presse pendant toute une nuit. Par la suite les documents
sont rognés comme dans le cas de la réparation au papier de
soie.
L a lamination des plans et des cartes est réalisée comme la
lamination des documents. Toutefois les plans et les cartes sont
renforcés au verso au moyen de toile et, sur le recto,on applique
simplement une feuille d’acétate de cellulose sans papier de soie.
Le sandwich ou la liasse est alors constitué comme suit: deux
feuilles d’acétate de cellulose - plan ou carte - deux feuilles
d’acétatede cellulose - toile.
Pour la lamination,les deux variables,température et pression,
sont légèrementsupérieures,soit 150à 155 OC et 25 à 40kg/cm2.
L a différence entre les deux techniques réside dans le mode
d’adhérence du papier de soie dans le document laminé (comme
il a été dit plus haut) et dans l’emploi des équipements qui
peuvent être comparés c o m m e suit:
‘45
Restauration
A U T R E S TECHNIQUES D E L A M I N A T I O N
Procédé Morane
I1 a été mis au point par la Morane Plastic, Ltd., à Ashford,
Middlesex, (Royaume-Uni). Le document est laminé soit avec
Restauration
Procédé M$ofolie
Procédé Genotherm
Procédé Hennecke
I1 repose sur l’emploid’unefeuille d’acétatede cellulose fabriquée
par les usines Lonza,de Weil (Républiquefédérale d’Allemagne),
sous la marque Ultraphan HK, qui est appliquée à une tempé-
rature d’environ 80 O C pendant 20 secondes sous une pression
de 30 kg/cm2. La machine utilisée est la Kaschier Maschine
type K42, fabriquée par la maison Carl Hennecke, à Birlin-
ghoven/Siegkreis (République fédérale d’Allemagne). I1 s’agit
d’une machine rotative qui coûte environ 5000 marks et qui
peut laminer les documents en continu à une vitesse de I à
2,5 mètres par minute, ce qui correspond 8. I 500-3 o00 feuilles
par jour.
La feuille d’acétate de cellulose correspond aux spécifications
du National Bureau of Standards. Pour les travaux d’archives,
il existe une feuille spéciale mate qui évite les reflets pouvant
gêner les lecteursou la prise de photographies.
Ce procédé a été utilisé aux Archives fédérales de Coblence,
ainsi qu’à La Haye, Düsseldorf et Marbourg. Malheureusement,
la maison Carl Hennecke a cessé la fabrication de cette machine,
mais elle est prête à en reprendre la fabrication si la demande
est suffisante. Les Archives fédérales de Coblence sont très
satisfaites de ce procédé; les documents qui sortent de la machine
sont parfaitement laminés et ont un aspect très net. L’opération
peut d’autre part s’effectuer dans n’importe quel type de presse
8. plat pouvant mettre en œuvre la température et la pression
requises.
Ce procédé accélère certainementla restaurationdes documents
d’archives et permet de traiter une quantité considérable de
documents qui doivent être protégés avec le maximum de rapi-
dité et de sécurité contre toute détérioration ultérieure.
Procédé Dispro
~~
'5'
Restauration
LAMINATION P A R S O L V A N T
Reliures
Lorsqu’il est nécessaire de relier des documents qui ont été ren-
forcés par l’une ou l’autre des méthodes exposées en détail dans
les chapitres précédents,on utilise les procédés ordinairesde reliure
en leur apportant de temps à autre quelques modifications mineu-
res qui ont néanmoins leur importance. Toutes les opérations,
à savoir assemblage des cahiers,pose des onglets, cousage,endos-
sage et con€ection des dos,fixation des cartons et de la couverture,
etc., s’effectuent à la main. Pour ce travail, seuls les meilleurs
matériaux sont utilisés (fil, ruban, carton et cuir). L’accent est
mis sur la durabilité et la permanence de la reliure, qui a essen-
tiellement pour objet d’assurer la conservation des documents.
I1 est donc indispensable que l’exécution soit parfaite.
Restauration
Les documents isolés qui ont été réparés sont collationnés puis
assemblés en cahiers au moyen d’onglets.U n cahier a générale-
ment 8 feuillets; il peut en avoir 12 ou 16.Pour le montage sur
onglets, on prend les deux cahiers les plus grands de la série et
l’ontrace une ligne sur la table de travail. Cette ligne a deux fois
la largeur plus 5 c m pour l’onglet.O n découpe ensuite des onglets
de 8 cm de large et légèrement plus longs que les cahiers. Pour le
montage sur onglets de volumes d’archives,on doit utiliser du
papier fabriquC à la main; le papier pour titres (pur chiffon)
peut également être utilisé, mais il n’est pas aussi durable que le
papier fabriqué à la main de bonne qualité. Si l’on utilise du
papier pour titres,le grain du papier de l’onglet doit être orienté
dans la m ê m e direction que celui des cahiers.
Chaque cahier de 8 feuillets est réuni au moyen de l’onglet en
plaçant les feuillets sur la table de travail de telle sorte que la
page I soit rtunie à la page 8,la page 2 à la page 7,la page 3 à la
page 6 et la page 4 à la page 5, et chacun des cahiers est placé
l’un au-dessus de l’autre en formant des marches d’escalier
comme l’indiquela figure 8.
La largeur de l’ongletva en diminuant légèrement pour per-
mettre un pliage régulier des cahiers, faute de quoi le cahier
intérieur fera saillie à l’extérieur.Le cahier suivant, composé de
8 feuillets, est monté sur onglet de la m ê m e manière, et ainsi de
suite.
S’ilest bien exécuté,le montage sur onglets:
I. Permet le cousage d’unvolume sur du papier neuf,c’est-à-dire
sur les onglets, et protège le papier d’origine, peu résistant,
Restauration
‘57
7 Problèmes spéciaux concernant
la restauration des documents
-
Cartes et plans
Le format des cartes est variable et elles sont fixées sur différents
types de support, tels que le papier et la toile à calquer. Elles
représententun travail de précision.L a plupart des cartessont des
documents assez grands et elles sont soumises à des manipulations
plus sévères que les papiers ordinaires. Pour y résister, elles sont
exécutées sur du papier ou de la toile d’une qualité excellente.
C’est pourquoi la méthode qu’on choisira pour les restaurer
devra les renforcer suffisamment pour qu’ellessupportent l’usure
normale. En outre, elle ne devra provoquer aucune déformation
dans le support.
MONTAGE
C A R T E S SUR P A P I E R
Les cartes h é e s sur papier sont montées sur du tissu tel que mous-
seline,percale fine ou lin.Pour renforcer la carte,une toile d’un
formatlégèrementsupérieurà celui de la carte est tendue au moyen
de punaises sur une table. La surface de celle-ci doit être lisse;
elle peut être recouverte de linoléum ou d’unefeuillede caoutchouc
souple.Si on ne disposepas de cesmatériaux,latoiledoitêtretendue
sur toute surface dure,telle qu’unplancher,recouvertau préalable
de papiers buvards sur lesquels sont posés des papiers paraffinés.
O n nettoie la carte et, si les couleurs sont solides,on l’humecte
avec de l’eau au moyen d’une éponge. O n enlève ensuite toutes
traces de réparation antérieure ainsi que les matériaux utilisés à
cet effet. La carte est ensuite aplanie et posée sur le papier paraf-
finé du côté recto.D e la colle fraîche (voir annexe 3), à laquelle
on ajoute de la glycérine,et un fongicide (Topane) sont appliqués
sur le verso. Le côté qui a reçu la colle est alors appliqué sur la
toile et lissé très soigneusement, d’abord 8. la main, puis en
frottantavec un morceau de toile,puis un plioir en os en commen-
ProbMmes spéciaux concernant la restauration des documents
I 60
Problèmes spéciaux concernant la restauration des documents
LAMINATION
161
Problèmes spéciaux concernant la restauration des documents
cartes ainsi renforcées sont mises sous presse pour supprimer tout
risque de gondolement.Si les cartes sont imprimées ou dessinées
recto-verso,la gaze de soie est placée sur le recto et sur le verso
alors que, normalement,on place la toile au verso et la gaze de
soie au recto.
La lamination ne provoque aucun changement significatif de
dimensions ou des déformations dans les cartes. Toutefois,il faut
prendre certaines précautions pour que les couleurs ne coulent
pas, par exemple en contrôlant la température et la pression.
Les plans et les photocopies peuvent également être laminés de
la m ê m e manière. E n ce qui concerne les photocopies, le recto
n’est pas recouvert. Seul le dos est renforcé au moyen de toile
ou d’une pellicule d’acétatede cellulose.
CARTES ENTOILÉES
I 62
Problt?mes spéciaux concernant la restauration des documents
Documents carbonisés
I1 est rare que l’on se trouve en présence de documents brûlés
dans les conditions normales de conservation. Mais il peut arri-
ver, par suite de sabotages ou d’incendies accidentels, que des
documents soient fortement carbonisés ou partiellement brûlés.
Pour sauver ces documents on sépare avec précaution les feuilles
avec une spatule,on réunit les fragments qui sont ensuite laminés
entre des feuilles d’acétate de cellulose en exerçant une légère
pression. Cette opération n’empêche pas la reproduction photo-
graphique et, en outre, elle permet la manipulation normale
du document ainsi que le déchiffrementdu texte.
Lorsqu’il s’agit de livres endommagés par un incendie et
dont les couvertures sont carbonisées mais les cartons intacts,
la partie endommagée est découpée et on colle une nouvelle
couverture sur les cartons. Lorsque les dégâts sont importants,
l’ancienne couverture est enlevée et les volumes reçoivent une
couverture neuve. Si les bords du volume sont également carbo-
nisés, on découpe la partie endommagée et les feuilles sonL
h é e s sur onglets pour leur donner un format uniforme. Elles
sont ensuite collationnées,recousues et reliées à nouveau.
D É C H I F F R E M E N T DES D O C U M E N T S C A R B O N I S É S
I 66
Problèmes spéciaux concernant la restauration des documents
travaux les plus délicats. Les documents ont d’abord été lavés
avec des éponges dans de l’eau courante dans une salle bien
équipée et bien chauffée. Pendant cette opération, les grands
et les petits volumes ont été séparéspour faciliter leur introduction
dans des étuves. O n a voulu introduire des volumes de la m ê m e
épaisseur dans l’étuve pour que les feuilles sèchent autant que
possible en m ê m e temps. A cet effet les volumes ont été placés
ouverts dans les étuves; celles-cisont des salles d’environ 6 mètres
de long sur 6 de large et 4 de haut. Les volumes ont été ouverts
et disposés sur des châssis de bois spécialement construits ou ils
ont été accrochés sur des perches placées côte à côte. Dans l’un
et l’autre cas, ils étaient en contact avec du bois. Ces étuves
étaient chauffées en faisant passer de la vapeur (provenant
d’une chaudière) dans des serpentins. L’air humide était rejeté
à l’extérieur au moyen d’extracteurs d’air et de l’air frais était
continuellement injecté dans la salle. Par conséquent, seul de
l’air chaud et sec circulait dans l’étuve.Le séchage s’est effectué
graduellement pendant une période allant de 12 à 14jours à
une température de départ de 30 OC graduellement portée à
40 OC et finalement à 45 OC au cours des deux derniers jours.
Puis la température a été ramenée graduellement 8. 40 OC,
35 OC, et ainsi de suite,jusqu’au refroidissement final qui s’est
effectué à 20 “C.E n une seule opération, environ 15o00 volumes
ont pu traités.C o m m e il y avait 7 étuves de ce genre les opérations
de lavage et de séchage ont pu être menées à bien rapidement.
A Venise, où les dégâts ont été beaucoup moins importants,
tous les documents ont été sauvés en les étalant et en les séchant
dans tous les lieux imaginables où il existait un courant d’air.
Après séchage, les feuillets étaient saupoudrés de talc ordinaire
et placées entre des papiers buvards. O n a constaté que ces
feuillets ainsi traités séchaient régulièrement et ne nécessitaient
aucun autre traitement.
Pour de petites quantités de documents imprégnés d’eau, il
serait préférable de les saupoudrer avec du talc ordinaire avant
de les faire sécher entre des feuilles de papier buvard sous presse.
Les livres et les documents humides qui ne peuvent être traités
immédiatement peuvent être conservés dans un lieu fraisjusqu’au
moment du traitement afin de diminuer les risques de dégrada-
tion et d’empêcher la croissance des moisissures. Le rangement
de documents humides dans une salle munie de chauffage central
I 67
Problèmes sjéciaux concemant la restauration des documents
ou dans une salle sans ventilation doit être évité,car cela contribue
à propager l’humidité et favorise la croissance de moisissures
sur le papier et la colle forte ou la colle de pâte.
Lorsqu’à la suite du contact avec l’eau,l’écritureest maculée
ou a disparu, elle peut être déchiffrée en la photographiant au
moyen de rayons ultraviolets.
FUMIGATION
NETTOYAGE
I68
Problèmes spécìaux concernant la restauration des documents
APLANISSEMENT
RÉPARATIONS
R É PA R A T I O N S
Feuilles de palmier écrites avec des encres au carbone. Elles sont réparées
au moyen de gaze de soie collée sur le recto et le verso avec
une colle de pâte suffisamment liquide. Pendant l’opération,
les bords de la gaze, qui généralement s’éraillent en séchant
et lorsqu’on les touche, sont protégés en montant la feuille sur
des onglets de papier fabriqué à la main.
Problèmes spéciaux concernantla restauration des documents
‘74
Problèmes spéciaux concernant la restauration des document3
Sceaux de cire
Les sceaux desséchés, fendus ou brisés sont restaurés en rappro-
chant les bords de la fente ou en remplaçant les parties manquan-
tes avec un mélange de cire d’abeille et de résine; on utilise de la
cire naturelle pour renforcer le sceau et on ne cherchepas à donner
à la partie réparée la même couleur que celle du sceau. E n règle
générale, les sceaux sont réparés avec de la cire ayant la même
consistance, mais une couleur différente. I1 s’agit de préserver ce
qui reste du sccau et non de le falsifier.
O n prépare un mélange composé ¿e deux parties de cire d’abeille
pour une partie de résine qu’onchauffe pour le rendre bien homo-
gène.Plus il est chauffé,plus il prend une couleur foncée,Au moyen
d’une lame de couteau on dépose ce mélange entre les bords de
la fente. Lorsqu’il a commencé à se solidifier, on enfonce lente-
ment des aiguilles chauffées de part et d’autre du sceau pour
maintenir en place les bords de la fente. On égalise ensuite les
bords du sceau au moyen d’une lame de couteau chauffée.Si le
sceau possède un ruban qui est rompu,on ramollit la cire autour
du ruban sur environ I mm et l’on insère un nouveau ruban.
Les sceaux brisés sont réparés d’une manière semblable; les
parties manquantes sont remplacées par un mélange de cire et de
résine qui épouse la forme du sceau et qui ensuite est comprimé
juste assez pour couvrir toute la partie manquante. Puis on passe
une lame de couteau chauffée pour lisser la surface et joindre le
mélange cire-résineau sceau. Les bords sont ensuite arrondis à la
forme voulue au moyen d’une lame de couteau chauffée.
O n laisse la cire durcir pendant un jour ou deux; lorsqu’elle
est solidifiée, elle est grattée soigneusement au moyen d’un cou-
teau. O n la frotte ensuite avec une pâte composée de cire d’abeille
pour faire pénétrer une sorte d’huile naturelle dans le sceau.
Les sceaux fragiles sont, dans une certaine mesure, réparés de
la m ê m e façon, puis leur surface est recouverte d’une sorte de
pâte à base de cire d’abeille et d’essence de térébenthine qui
fait pénétrer klans le sceau une matière naturelle huileuse. Elle
est également utilisée pour nettoyer et polir les sceaux couverts
de souillures.
Si le sceau est h é sur papier, on renforce d’abord celui-cis’il
est en mauvais état. Cette opération ne pose aucun problème si
l’on utilise l’un des procédés traditionnels ou la lamination par
Problèmes spéciaux concernant la restauration des documents
MOULAGES
être placés sur des rayonnages de telle sorte qu’ils ne reposent pas
sur le bord antérieur de la couverture;autrement dit les livres
doivent être posés à plat ou sur la tranche inférieure.
Certaines précautions permettent de maintenir les livres reliés
en bon état. Avant de consulter un livre dont la reliure est neuve,
il doit être ouvert correctement;à cet effet le livre est posé hori-
zontalement sur une table et ouvert par le milieu. O n tourne
quelquesfeuillesà la fois,on frotteavec le doigtla marge intérieure,
jusqu’à ce qu’on arrive au début du volume. O n répète l’opéra-
tion de l’autre côté, c’est-à-direjusqu’à la fin du volume. Cette
méthode permet de diminuer l’effort que supporte le livre là
où les cahiers sont cousus et collés et les pages se maintiennent
plus facilement dans une position horizontale. Elle permet un
pliage régulier du dos et empêche une (< rupture>> prématurée.
U n autre ennemi des volumes reliés est la poussière,qui déco-
lore la couverture et amorce d’autres processus de dégradation;
tous les volumes reliés doivent donc être époussetés et le cuir doit
recevoir un traitement protecteur. Le cuir ordinaire de reliure
est très stable, mais s’il n’est pas traité avec une préparation à
base d’huile, il moisit et blanchit parce que l’huile que contient
le cuir se déssèche et les fibres durcissent et se fendillent.Le pro-
cessus est accéléré par les contaminants atmosphériques, princi-
palement l’anhydride sulfureux, et de mauvaises conditions de
rangement.L’applicationd’une bonne préparation à base d’huile
empêche cette dégradation. I1 faut s’assurer que les volumes
traités de la sorte sont bien secs avant de les replacer sur les
rayonnages.
U n produit simple pour le traitement du cuir est la cire de
pétrole; on la frotte sur le cuir et on la laisse pénétrer; on polit
ensuite le cuir avec un chiffon doux propre. I1 existe d’autres
préparations utilisées dans divers services d’archives; elles sont
presque toutes à base d’huile de pied de bœuf. Une formule
simple se compose d’huile de pied de bœuf et d’huile de ricin en
parties égales.O n chauffe le mélange et on le laisse refroidir avant
de l’appliquer. La formule suivante est également efficace:
lanoline anhydre, 300 g; cire d’abeille, 15 g; huile de cèdre,
30 ml;benzène ou hexane, 350 ml.
Le mélange se prépare c o m m e suit: on fait dissoudre la cire
d’abeille à chaud dans le benzène ou l’hexane;on ajoute l’huile
de cèdre et l’on mélange. O n chauffe légèrement la lanoline pour
I 80
Problèmes spéciaux concerizan t la restauration des documents
181
8 ProbEmes spéciaux concernant
les ateliers et les matériaux de
restauration
Atelier de conservation
et de restauration
Toutes les institutions qui se préoccupent de la conservation de
leurs archives doivent posséder un atelier de réparation installé
dans un local bien ventilé et bien éclairé et doté des installations
permettant l’essai des matériaux. Si elle ne peut disposer d’un
laboratoire,l’institutionne doit pas hésiter à demander l’avisdes
laboratoires ou des universités d’atat ou des firmes privées dans
lesquelles se trouvent des installations d’essai.Dans chaque pays,
au moins un ou deux organismes d’kit ont une installation de
ce genre. U n certain nombre d’institutions sont en contact avec
ces laboratoires ou ces centres d’essai.
182
Problèmes spéciaux concernant les ateliers ét les matériaux de restauration
ATELIER DE &PARATION
Caractéristiques requises
I. Les conditions de travail dans un atelier de réparation doivent être conformes aux
normes de santé publique de chaque pays. Trois renouvellements de l’air par heure
pour un atelier où des travaux comportant l’usage de produits chimiquesvolatils sont
effectués, ou sont envisagés, devraient normalement suffire. Toutefois, il est pré&
rable de consulter les autorités locales chargées des problèmes d’explosifs,de pollution
et les autres autorités qui édictent les règlements de sécurité.En outre, tous les travaux
comportant des produits volatils tels que l’acétone, etc., doivent s’effectuer dans une
Sorbonne.
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
Matériaux
U n certain nombre de matériaux de réparation et de reliure
sont nécessairespour les travaux de conservation.Certains d’entre
eux sont utilisés depuis plusieurs années et ont démontré leur
utilité. En outre, de nouveaux matériaux sont apparus sur le
marché. O n utilise actuellement ceux d’entre eux dont l’efficacité
a été éprouvée par des essais de laboratoire. Leur efficacité dans
les conditions réelles d’emploi et de conservation est actuellement
observée dans le monde entier.
Pour les travaux de conservation et de protection, on ne doit
utiliser que les meilleurs matériaux. On trouvera ci-dessousdes
spécificationsrelatives à ces matériaux dont l’utilité a été démon-
trée et qui sont actuellement employés. Ces spécifications ont été
rédigées il y a un certain temps;les connaissances acquises depuis
cette époque à la suite d’études du mécanisme des processus de
détérioration exigent une réévaluation de ces spécifications. Des
recherches en ce sens ont déjà commencé aux Gtats-Unis.
M A T É R I A U X DE RPPARATION
Papier de soie
Papier mince et résistant à longues fibres. Utile pour des travaux
de réparation,soit seul avec de la colle de farine ou à la dextrine
I 86
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
I. Un papier de soie spécial très transparent collé à la viscose appelé << Renova paper )
)
est actuellement fabriqué aux Pays-Baspour la réparation des documents selon le pro-
cédé traditionnel au papier de soie. En raison de sa haute résistance à l’humidité,ce
papier serait facile à appliquer.
Problèmes sihiaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
Gaze de soie
Mousseline
Lin
Généralement utilisé pour le montage des grandes cartes avec
de la colle. Le tissage est simple et, comme la mousseline,il est
blanchi et de qualité fine. Ses autres caractéristiques sont les
suivantes:
Gpaisseur: o,15 mm.
Apprêt: néant.
Chaîne: 76.
Trame: 70.
I 88
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
MATÉRIAUX P O U R L A RELIURE
Fil
L’une des conditions essentielles d’une bonne reliure est l’emploi
d’un fil résistant et approprié. Le fil de lin non blanchi convient
le mieux. I1 est durable, plus résistant que le fil de coton, et il
est utilisé dans les volumes reliés à la main. Le fil de Térylène
est plus résistant que le fil de lin et il est possible qu’ille remplace
le moment venu.
Rubans
Cuir
C’est un produit naturel qui provient d’une grande variété
d’animaux; il possède une structure fibreuse résistante qui lui
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
ADHÉSIFS
Colle de pâte
Elle est utilisée depuis des siècles et elle répond d’une manière
satisfaisante aux nombreuses caractéristiques pratiques qu’on
exige d’un adhésif; en outre son prix est assez faible. Son temps
de mise en œuvre est suffisant et elle est facile à préparer et à
appliquer. O n trouvera à l’annexe 3 certaines formules de colle
qui ont prouvé leur efficacité. Pour améliorer la fluidité et pro-
téger les diverses colles contre les moisissures et la putréfaction,
pour augmenter la résistance à l’humiditéau séchage, des pro-
duits chimiques ont été ajoutés aux différentes formules; ils
ont pour objet d’augmenter l’efficacité de la colle.
Certaines propriétés telles que la viscosité, le temps de pré-
séchage,la sensibilité à l’eau et l’aptitude à l’étalementpeuvent
varier en fonction des besoins. Les services d’archives qui ne
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
désirent pas préparer leur propre colle peuvent les obtenir prêtes
à l’emploien fonction de leurs besoins; mais ces colles sont loin
de valoir la colle fraîche préparée spécialement pour les travaux
de restauration. I1 est impossible de savoir si les colles toutes
prêtes contiennent en excès des acides ou des alcalis, qui sont
des agents de détérioration du papier, ou si elles contiennent
l’un quelconque des nombreux antiseptiques et fongicides néces-
saires dans une colle pour travaux de conservation. Dans certains
cas, les colles prêtes à l’emploi ont tendance à tacher le papier
du document.Le coût de ces colles est peu élevé,ce qui est impor-
tant pour les services d’archives des pays développés aussi bien
que des pays en voie de développement.
La colle de pâte diffère de la colle forte en ce sens que sa teneur
en eau est plus élevée et qu’elle sèche plus lentement. Elle ne
tache pas le papier mais, comme la colle forte, elle attire les
insectes. Elle est utilisée pour les travaux de réparation, pour
fixer les gardes et pour enduire et fixer des tissus souples tels
que la batiste, la soie, etc. Elle n’est pas utilisée pour fixer la
toile de reliure,car elle la ramollit et fait disparaître la couleur,
l’apprêt et le grain. Elle est utilisée pour fixer le cuir des reliures
parce qu’elle est lente à sécher et permet aux relieurs d’accomplir
toutes les opérations nécessaires, contrairement à la colle forte
qui sèche rapidementet ne laisse pas assez de temps pour mettre
le cuir en forme.
Une autre colle a été utilisée avec de bons résultats aux Archives
de Florence et à la Bibliothèque nationale de Séville: elle contient
15% d’acétate de polyvinyle en émulsion et 95% d’amidon
de riz.
Lorsqu’on effectue un assemblage, une couche mince est plus
efficace et elle assure une meilleure liaison. En fait, moins on
utilise de colle, c’est-à-direle minimum nécessaire pour une
adhésivité normale, meilleur est le résultat. L a tendance habi-
tuelle est d’utiliser trop de colle qui, en séchant, se fendille.
D’autre part, un excès de colle s’éChappe de la feuille ou de
l’assemblagequand il est comprimé,ce qui a pour effet de coller
les feuilles les unes aux autres ou de tacher certaines parties
qui deviennent difficiles à nettoyer.
L a quantité d’eau à ajouter s’apprend par expérience et elle
dépend de la consistance requise pour le travail à effectuer.
Par exemple, pour un travail de réparation avec du papier de
‘97
Problèmes sbéciaux concernant les ateliers et tes matériaux de restauration
Colle forte
La colle forte est une substance organique préparée à partir
des peaux et des os de certains animaux tels que bœuf, mouton
et cheval. Elle a été utilisée pendant des siècles en reliure pour
coller le dos, fixer la toile sur les plats, et les demi-reliures.Elle
diffère de la colle de pâte en ce sens qu’elle reste souple à la
température normale en séchant, tandis que la colle de pâte
devient cassante. Son temps de préséchage est court et le rapport
matières solides/eau est élevé. Elle sèche vite et permet un travail
rapide. Elle réduit au minimum la tendance au gondolement.
La colle forte est spécialement appréciée pour confectionner
le dos des volumes. Après un temps de préséchage, elle permet
d’arrondir le dos du volume sans causer aucun dommage. Elle
pénètre entre les divers cahiers lorsqu’elle est chaude et confère
au volume une bonne résistance mécanique. Elle doit être utilisée
à chaud, mais sa température ne doit pas dépasser 55 OC. Pour
cette raison, la colle est chauffée dans un pot muni d’un ther-
mostat ou, à défaut, dans un pot entouré d’un bain-marie.
Le risque de brûler la colle est ainsi évité et l’eauassure un chauf-
fage uniforme. Avant d’être chauffée, la colle est mise à gonfler
Problèmes spéciuux concernant les ateliers et les matériaux de restnurution
dans l’eau. Pour des travaux qui se déroulent sur une longue
période, la colle et l’eau doivent être renouvelés pour qu’elles
puissent garder ses propriétés.
Si on laisse la colle se refroidir et durcir avant d’assembler
les matériaux, le joint est faible. C’est pourquoi la salle où l’on
travaille doit être chauffée et la colle doit &tre appliquée dès
qu’elle est prête. U n excès de colle provoque des difficultés.
I1 faut éviter de faire chauffer la colle plusieurs fois, car cela
diminue ses qualités et modifie le temps de préséchage. Le pot
à colle doit être nettoyé fréquemment.
U n e bonne colle pour reliures doit être limpide, transparente,
légèrement ambrée. Elle est vendue sous forme de plaques,
de paillettes, de pains et en poudre. Pour la préserver contre
l’attaquedes insectes ou autres déprédateurs, on ajoute I% de
phénol pendant le chauffage. E n outre, le phénol empêche
un séchage trop rapide. L’addition d’une petite quantité de
glycérine conserve à la colle sa souplesse,mais un excès de gly-
cérine peut provoquer une trop forte absorption d’humidité,
ce qui risque de favoriser la croissance de moisissures, sauf si
une quantité suffisante d’antiseptique a été ajoutée.
Les colles liquides qu’on trouve dans le commerce pour les
travaux de reliure contiennent généralement des additifs tels
que le crésol ou l’acideacétique;ces colles ont tendanceà modifier
la couleur de certains papiers et de certaines toiles. Avant l’em-
ploi il faut donc les essayer; en outre, leur composition exacte
n’est pas connue. Leur emploi n’est pas recommandé dans les
services d’archivesqui ne disposent pas d’installationpermettant
de vérifier I’effet de divers matériaux et produits chimiques
utilisés pour la conservation du papier ou qui ne peuvent faire
essayer ces matériaux dans des laboratoires et des organismes
spécialisés.
Adhésgs synthétiques
L’acétatede polyvinyle et les polymétacrylates sont des polymères
thermoplastiques d’une durabilité satisfaisante et qui sont uti-
lisés dans les travaux de conservation comme adhésifs, comme
vernis, etc. O n les considère comme durables.
L’acétate de polyvinyle en émulsion a été utilisé à la place
de la colle forte traditionnelle pour un certain nombre d’opéra-
Problèmes spéciaux concemant les ateliers et les matériaux de restauration
2O0
Problèmes spéciaux concernant les ateliers et les matériaux de restauration
201
9 Comment faciliter la
conservation des documents
2o2
Commentfaciliter la conservation des documents
Choix de l’emplacement
Fondations
Ventilation
Magasins
Drainage
Climatisation
206
Commentfaciliter la conservation des documents
208
Commentfaciliter la conseruation des documents
Dans les magasins une trop forte humidité peut être diminuée
au moyen de déshumidificateurs. Il existe deux modèles de
ces machines; l’une d’elles fonctionne selon le principe de la
réfrigkration: l’humidité atmosphérique condensée est recueillie
dans un réservoir et rejetée à certains intervalles; l’autre type
fonctionne au moyen d’un déshydratant chimique, en général
du gel de silice. Si l’on utilise des appareils de ce genre, il est
nécessaire que l’atmosphère de la salle soit contrôlée au moyen
d’une ventilation adéquate et en faisant circuler l’air au moyen
de ventilateurs électriques.
Pour assurer la régulation de l’humidité relative dans une
salle,on peut installer un appareil de chauffage électrique muni
d’un ventilateur ou d’un distributeur d’airchaud. Cette méthode
a été utilisée à Sri Lanka pour protéger des dépôts contre l’attaque
des moisissures. Dans certaines régions de Sri Lanka, une humi-
dité relative de 90% à une température de 30 O C persiste pendant
une grande partie de l’année. En portant la température à
35 OC,on ramène facilement l’humiditérelative à 70%.
Risques d’incendie
Rayonnages
210
Commentfaciliter la conservation des documents
Rangement
ZII
Commentfuciliter la conservation des documents
Dépoussiérage
2 I2
Commentfaciliter la conservation des documents
Microfilms
Le microfilm est devenu un moyen de diffusion et d’utilisation
des documents d’archives, ainsi que de sécurité pour la sauve-
garde de ces documents, devenu inséparable de la bonne gestion
d’un dépôt d’archives. Pour assurer la bonne conservation des
microfilms, il est indispensable de connaître les matériaux uti-
lisés pour leur fabrication et leur traitement et les précautions
à prendre pour leur manipulation et leur rangement.
Su@ort
Traitement
Rangement
216
Conservation des micrqîlms et des enregistrements sonores
sur papier ne doivent pas être mises en contact avec des feuilles
plastiques contenant des plastifiants, car ces derniers nuisent
à l’image. O n a constaté que des feuilles d’aluminium et, dans
une certaine mesure, de polyéthylène peuvent être utilisées
comme feuilles intercalaires entre les épreuves sur papier et les
négatifs.
L’original du microfilm négatif est conservé c o m m e master
des copies positives servant à la consultation. Le master
doit être examiné régulièrement pour déceler toutes détériora-
tions ou taches éventuelles. Aux premiers signes de détérioration
des films traités, des copies doivent être tirées et entreposées
en lieu sûr dans des conditions appropriées.
Taches
Méthodes préventives
L’une de ces méthodes consiste à entreposer les microfilms dans
des conditions appropriées. O n a remarqué que les conditions
idéales de stockage sont une température de 20 à 22 OC et une
humidité relative de 45 f 5%. I1 serait souhaitable que les
microfilms d’archives soient entreposés dans un local frais et
sec et où l’atmosphèrene contient aucun gaz ou vapeur oxydants.
Le traitement à l’or des microfilms constitue une autre méthode
de prévention; il peut être utilisé avec les machines à développer
de grande capacité et les petites machines et, pour le moment,
il apporte la meilleure solution à ce problème, quelles que soient
les méthodes d’entreposage et de manipulation.
C e procédé est simple: comme on l’a déjà indiqué, les taches
sont produites par une oxydation locale des grains d’argent
qui deviennent solubles, se déplacent ensuite dans la gélatine
et se déposent sous forme de groupe de fines particules. Cette
migration de l’argent provoque les taches. I1 semble que le trai-
tement de prévention à l’or empêche leur formation. Les micro-
films sont d’abord plongés dans l’eau, puis dans une solution
diluée de chlorure d’or et d’autresproduits chimiques en solution
dans l’eau,puis lavés à nouveau dans l’eau.A la fin de l’opéra-
218
Consemation des microJilm et des enregistrements sonores
Enregistrements sonores
Les enregistrementssonores sont soumis à des altérations pendant
l’entreposageet au cours de la reproduction. Pour chaque type
d’enregistrement les mécanismes de dégradation les plus impor-
tants ont fait l’objet d’études,et des recommandations relatives
aux conditions les plus favorablesd’entreposage et de reproduction
ont été formulées.
CAUSES DE D É G R A D A T I O N
Procédé de fabrication
Lumière et chaleur
Humidité
220
Conservation des microjilms et des enregistrementssonores
Oxygène
22 I
Conservation des micrdlms et des enregistrements sonores
Autres facteurs
222
Conservation des microfilms et des enregistrementssonores
D U R ~ ED E C O N S E R V A T I O N
Disques en uinyle
Bandes magnétiques
R E C O M M A N D A T I O N S P O U R LE R A N G E M E N T
Disques de phonograjhe
226
Conservation des microfilms et des enregistrements sonores
Bandes magnétiques
228
Annexe I
ES s AIS M É C A N IQUE s
ESSAIS CHIMIQUES
Essai de vieillissement accéléw‘. Dans cet essai les bandes de papier sont
chauffées dans une étuve à IOO “Cpendant 72 heures,puis soumises à
l’essai de résistance au pliage. O n utilise ce type d’essai parce que ses
résultats sont plus sensibles que ceux de l’essai de traction aux varia-
tions résultant du vieillissement naturel ou accéléré.
Annexe 2
Colles de pâte
Colle à la dextrine
Dextrine 2’5 kg Safrol 40 g
Eau 4kg Carbonate de baryum 40 g
Essence de girofle 40 g
Verser lentement la dextrine dans de l’eau à go “C.Remuer énergi-
quement pour empêcher la formation de grumeaux et rendre le mélange
homoghne. Ajouter le carbonate de baryum, remuer, puis ajouter
l’essence de girofle et le Safrol. Faire cuire ensuite de 6 à 8 minutes.
Colle d‘amidon
Amidon 2 0 0 g Sulfate de cuivre 2 à 3 g
Eau I litre Glycérine 2 g
O n prépare la colle selon la méthode usuelle. Ajouter la glycérine aprts
la cuisson et bien mélanger. (On peut remplacer l’amidon par de la
farinede blé.)
II
Lanoline anhydre 55% en poids Cire duJapon pure 15% en poids
Huile de baleine 25% en poids Stéarate de sodium 5% en poids
Faire fondre la lanoline et la cire. Ajouter l’huile de baleine. Ajouter
le stéarate de sodium,mélanger et remuer énergiquement.
III
Huile de pied de bœuf pure 60% Lanoline anhydre 40%
Fairefondre au bain-marie;laisser refroidir avant emploi.
IV
Lactate de potassium 7% Eau distillée 0,56 litre
Lactate de potassium Paranitrophénol I ,41 g
(solutionà 50%) 56 g
V
Lanolineanhydre 198g Cire d’abeille 14g
Huile de bois de chdre 28,35 g Hexane 311 g
Annexe 5
Restauration
I. Plats creux pour la colle de pâte
(015cm) I 4 IO
2. Coupellespour la colle à la dextrine
(a 1ocm) I IO
3. Pinceau de peintre (25 à 37 mm) I IO
4. Ciseaux pointus (20 cm) I IO
5. Couteaux (lame de 7,5 cm), I IO
6. Pointe,extrémité triangulaire (17cm) I 10
7. Règle graduée
en acier ou plastique (IOO cm) I 4 10
8. Gquerre I I 2
g. Récipientpour préparer la collede pâte I I I
IO. Récipient pour préparer la colle
à la dextrine - I
I I. Cuvettes émaillées 2 4 8
12. Fers électriques I 2 3
13. Tables à plateau de verre I 4 IO
14. I3gouttoirs I I 4
Reliure
I. Presse à plat I 2 4
2. Ais de pressage (40cm) I paire 2 paires 5 paires
3. Ais d’endossage (40cm) I paire 2 paires 5 paires
4. Cisaille à carton (45 c m ou plus) I I 3
235
Annexe 5: Matériel pour la restauration et la reliure
Matériel de laboratoire
I. Table de manipulations
z. Sorbonne
3, Balance ordinaire
4. Balance de précision
5. Appareil à distiller l’eau
6. pH-mètre (modèleBeckman ou Pye)
7. Microscope (Bauchet Lomb ou
Carl Zeiss)
8. Bain-marie
g. Plaqueschauffantes
IO. Four à moufle
I I. Mélangeur électrique
12. Machine pour essais d’endurance
au pliage -
13. Lampe 1 ultraviolets
I
I --
14. Caméra Grafflex I
15. Bacs de désacidification,à chauffage
électrique 2 -
16. Support pour le lavage -
I 7. Grandes cuvettes
4
8 -
I 8. Tamis métalliques IO paires -
19. Tamis en plastique IO paires -
Annexe 6
Normes de production I
I. Ces normes sont analogues à celles qui ont été adoptCes A Florence et sont calculées
par personne et par jour.
Annexe 7
Quelques adresses
PAPIER D E SOIE
Andrews/Nelson/WhiteheadInc.,7LaightStreet,New York,N.Y.10013
(fitats-Unisd’Amérique).
InternationalInspectionService,Central P.O.Box 1539,Tokyo (Japon).
Lawrence and Co.,London (Royaume-Uni).
John A. Manning Paper Company, Troya, New York (l&ats-Unis
d’Amérique).
Charles Morgan & Co.Ltd.,Gateway House, Watling Street,London,
E.C. 4,(Royaume-Uni).
Naohache Usami,Tokyo (Japon).
Oskar Vangerow, München (Républiquefédérale d’Allemagne).
Wiggins,Teape and Alex Pirie (Export)Ltd.,GatewayHouse,I Waking
Street,London,E.C. 4 (Royaume-Uni).
Yasutomo and Co.,24 California Street,San Francisco,Cal. @tats-Unis
d’Amérique).
GAZE D E SOIE
P E L L I C U L E D’ACÉTATE DE CELLULOSE^
Formule P-91I
Amcel Europa, 251,avenue Louise,Bruxelles (Belgique). Agents géné-
raux pour l’Europe.
Celanese Corporation of America, 49 Old Bond Street,London, W. I.
(Royaume-Uni).
Celanese Corporation of America, 180 Madison Avenue,New York 16,
N. Y. @tats-Unis d’Amérique).
Celanese Corporation of America, 8, place Vendôme, 75002 Paris
(France).
Celanese Plastic Company, 744 Broad Street,N e w York, N.J. 07102,
@tats-Unis d’Amérique).
Plastica Repenning K. G.,Anderalstr, 26-Hamburg (République
fédéraled’Allemagne).
Soc. Usvico,via GeneraleAlbricci 8, Milano (Italie).
Yuen Hing Hong &Co.Ltd., P.O.Box 2016,Hong-kong.
Formule 88 CA-@
D u Pont Company (United Kingdom) Ltd., 18 Bream’s Buildings,
Fetter Lane,London E.C. 4.(Royaume-Uni).
E. I. D u Pont de Nemours Inc., Wilmington 98, Del @tats-Unis
d’Amérique) Formule88 CA-48.
D u Pont .de Nemours (Deutschland) G m b H , Bismarckstrasse 95,
4000 Dusseldorf(Républiquefédérale d’Allemagne).
D u Pont de Nemours (France) S. A., 9, rue de Vienne, 75 008 Paris
(France).
D u Pont de Nemours International,S. A.,81,rue de l’Aire,CH 121I,
Genève 24 (Suisse).
Société de chimie et d’entreprises,55, rue La Boétie, Paris (France).
Film 20 microns et 25 microns.
239
Annexe 7: Quelques adresses
M A T É R I E L DE F U M I G A T I O N sous VIDE
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