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Département de L’hydraulique
Mémoire
Présenté pour l’obtention du diplôme de
LICENCE EN HYDRAULIQUE
Spécialité : hydraulique
Thème :
Epuration et réutilisation des eaux usées en Algérie
Tout d'abord, nous tenons à remercier notre modératrice, Mme Leila Benaboura, pour les efforts
Nous tenons également à remercier tous les professeurs d'hydraulique qui nous ont aidés et qui ont
Nous remercions les honorables membres du jury qui nous ont fait l'honneur de corriger et de juger
notre travail
Résumé
Comme l'Algérie est considérée un pays en situation sujette à la pénurie d'eau, un manque d'eau
systématique apparaîtra dans les agglomérations urbaines. Les ressources en eau non conventionnelles
offrent une bonne alternative à la demande d'eau qui ne cesse de croître. La présente étude se concentre sur
la possibilité de réutiliser les eaux usées traitées en Algérie. À cette fin, une étude a été menée sur la
pertinence de l'eau traitée pour une éventuelle utilisation en agriculture. Cependant, des paramètres tels que
SAR, la conductivité, la microbiologique et surtout les métaux lourds ont manqué en vue de confirmer la
faisabilité de l'utilisation de cette eau traitée pour l'irrigation.
As Algeria is considered a country in a situation of water scarcity, a systematic lack of water will
appear in urban agglomerations. Non-conventional water resources offer a good alternative to the rapidly
growing demand for water. This study focuses on the possibility of reusing treated wastewater in Algeria.
To this end, a study was conducted on the suitability of treated water for possible use in agriculture.
However, parameters such as SA, conductivity, microbiological and especially heavy metals were not
available in order to definitively validate the possibility of using this treated water for irrigation.
ملخص
توفر موارد المياه. فسوف يظهر نقص منهجي في المياه في التجمعات الحضرية،بما أن الجزائر تعتبر دولة معرضة لندرة المياه
تركز الدراسة الحالية على إمكانية إعادة استخدام مياه المياه غير التقليدية.غير التقليدية بديال جيدا للطلب المتزايد باستمرار على المياه
أجريت دراسة حول مدى مالءمة المياه المعالجة لالستخدام والتوصيلية وعلم، تحقيقا لهذه الغاية.الصرف الصحي المعالجة في الجزائر
لتأكيد جدوى استخدام هذه المياه. لم تكن هناك معايير مثل، ومع ذلك. المحتمل في الزراعةSAR األحياء الدقيقة وخاصة المعادن الثقيلة
المعالجة للري
. الجزائر، الري، المياه النقية، مياه الصرف الصحي، إعادة االستخدام:الكلمات المفتاحية
Sommaire
-INTRODUCTION ........................................................................................................................................1
Chapitre I : Généralités sur eaux usées et épuration ……………………………………………………..…2
I-1Définition des eaux usées……………………………………………………………………...…………3
I-2 Composition des eaux usées domestiques ……………………………………………………………....4
I.3 Caractéristiques des eaux usées……………………………………………………………………….…6
I.3.1Paramètres Organoleptiques……………………………………………….………………………...…6
1.3.1.1La couleur………………………………………………………..……………………………...……6
1.3.1.2Odeur……………………………………………………………………………………….………...6
I-3-2 Paramètres Physiques ……………………………………………………………………………..….6
I-3-2-a La température……………………………………………………..………………………...….…..6
I-3-2-b La turbidité…………………………………………………………………………………….…….6
I-3-2-c La matière en suspension (MES)…………………………………………………………………….6
I-3-2-d Les matières volatiles en suspension (MVS)…………………………..………………………….....6
I-3-2-e Les matières minérales sèches(MMS) ………………………………….……………………....…..6
I-3-2-f Les matières décantables et non décantables ……………………………………………...…...…..6
I-4 Les déversements des eaux usées dans le milieu naturel…………………….…………………….....….7
I-5 La nécessité de l’épuration…………………………………………………..…………………………..7
I-6 Choix de l’épuration des eaux usées en vue de leurs réutilisation en irrigation……………………..…..8
I-7 Stations D’épuration Des Eaux Usées Et Potentialités De REUE………………………….……….….10
I-7-a État des systèmes d’épuration………………………………………………………………….….….10
I-7-b Qualité des eaux usées………………………………………………………………………….…….11
I-8 .Les eaux usées comme ressource, saisir les opportunités ……………….……...……………………..12
Chapitre II : Procédés d’épurations…………………………………………………………………........…13
II-1 Introduction…………………………………………………………………...………………….....….14
II-2 Traitement préliminaire ………………………………………………….………………………….…14
II-3 Traitement primaires…………………………………………………………………………….……..16
II-4 Traitement secondaires( biologique)………………………………………………………..………….18
II-5 Traitement tertiaire…………………………………………………….…………………………….…21
II-6 Traitements de stabilisation des boues……………………………………………………….….……..23
II-7 Conclusion……………………………………………………………………………………..……….24
Chapitre III : La réutilisation des eaux usées en Algérie……………………………………………..…….25
III.1 Définition de la Réutilisation des Eaux Usées Épurées « REUE »………...………………………….26
III-2 Ouvrage de traitement des eaux usées existants ………………………………………………….…..27
III-3 Situation actuelle des eaux usées et leur réutilisation…………………………………………………27
III-4- Réutilisation des eaux usées…………………………………………..……………………....….…..28
III -4- a - Réutilisation pour l’irrigation…………………………………………………………………….30
III-4- b - Réutilisation municipale……………………………………………..……………………………30
III-4- c - Réutilisation industrielle…………………………………………………...……………………...30
III-5- Les Suggestions pour une réutilisation durable et sans risques (exemple)….……………………….32
III-6- Les suggestions et les bonnes pratiques d’utilisation …………………...…..……………………....34
III-7- Rappel de l’importance de l’irrigation pour un développement durable………………………....…..35
III-8- Objectifs à long terme pour le développement de l’irrigation……………..…………………………36
III-9 Programme de développement durable à l’horizon 2030……………………..…………………....…37
Conclusion Générale…………………………………………………………...………………….....…….39
Liste des figures
Les eaux usées des industries et des communautés ne doivent pas être rejetées directement dans
l'environnement naturel, car sans traitement, elles peuvent causer de graves problèmes environnementaux
et de santé publique. Par conséquent, il convient de l'orienter vers des stations d'épuration dont le rôle est
de concentrer la pollution contenue dans les eaux usées sous forme de résidus, en rejetant les eaux
purifiées conformes aux normes acceptées, grâce à des processus physiques, chimiques et biologiques.
En Algérie, peu d'importance est accordée à la couverture des services d'assainissement par rapport à la
couverture des services d'approvisionnement en eau, encore moins d'importance est accordée à
l'épuration. En effet, seulement 20% à 30% des eaux usées collectées sont traitées en Algérie, contre une
couverture du réseau d'égouts de 85%. Selon un rapport publié par le Bureau National de l'assainissement
en 2015, l'Algérie compte 120 stations d'épuration des eaux usées qui produisent un volume de 14,6
millions de mètres cubes par mois d'eaux usées pures. Cependant, ce volume reste très faible par rapport
aux gros volumes d'eaux usées produites et toujours rejetées dans divers milieux naturels.
Depuis les années 80, l'Algérie s'est lancée dans un vaste programme de réalisation de stations
d'épuration. Cependant, une partie importante de ces installations fonctionnent avec une efficacité
d'épuration souvent faible si elles n'ont pas déjà été éteintes.
Dans le cadre de ces projets, des investissements importants ont été réalisés pour s’assurer que les
systèmes actuellement aux normes étaient régulièrement inspectés et entretenus, et que des améliorations
continues étaient apportées afin de veiller à la conformité environnementale continue.
La décontamination des eaux usées urbaines nécessite une série d'étapes impliquant des mesures
physiques, physico-chimiques et Biologique. Outre les plus gros déchets présents dans les eaux usées,
l'épuration devrait permettre, au minimum, d'éliminer la majeure partie de la pollution carbonée. Certains
procédés permettent même l'élimination de l'azote et du phosphore. La grande majorité de ces polluants
sont transférés de la phase liquide à la phase boueuse concentrée (al-Salhi P. 2001).
Le procédé de purification des boues activées est le procédé le plus utilisé en Algérie pour le traitement
des eaux usées (UE). l’extension du nombre de station sur le territoire algérien s’est augmenté ces
dernières années
le but de ce travail est de recenser ces projets réalisés qui sont d’une importance d’en il faut prendre
en considération car ces dernières peuvent aider à gérer et à contrôler les risques environnementaux et à
améliorer la qualité de l'air et de l'eau. Ces stations peuvent également être utilisées pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre et ainsi contribuer à la protection des ressources naturelles, à la
protection de la biodiversité et à la promotion de pratiques durables. Enfin, ces systèmes peuvent aider à
améliorer la vie des habitants des régions algériennes en leur fournissant un approvisionnement en eau
plus sûr et plus propre.
[1]
Chapitre I :
Généralités
sur eaux
usées et
épuration
[2]
Chapitre I : Généralités sur eaux usées et épuration
[3]
Usage Domestique Activités Industrielles Activités Agricoles Eaux Pluviales
Nature Pollution de :
Le détail ci-après portera beaucoup plus sur les eaux usées domestiques, objectif de notre projet
relatif à la réutilisation agricole des eaux usées urbaines.
[4]
Elles peuvent contenir de nombreuses substances, sous forme solide ou dissoute, ainsi que de
nombreux micro-organismes. En fonction de leurs caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et
du danger sanitaire qu’elles représentent, ces substances peuvent être classées en quatre groupes : les
micro-organismes, les matières en suspension, les éléments traces minéraux ou organiques, et les
substances nutritives [2].
Tableau 1 : Composants majeurs typiques d’eau usée domestiques [4]
[5]
I.3 Caractéristiques des eaux usées :
Dans ce sous chapitre nous passerons en revue les principaux paramètres physicochimiques
analysés au cours de la partie expérimentale ainsi que les paramètres bactériologiques les plus
rencontrés dans les eaux usées.
I.3.1Paramètres Organoleptiques :
1.3.1.1 La couleur :
Une eau pure observée sous une lumière transmise sur une profondeur de plusieurs mètres émet
une couleur bleu clair car les longueurs d’ondes courtes sont peu absorbées alors que les grandes
longueurs d’onde (rouge) sont absorbées très rapidement. (REJESK, 2002).
La coloration d’une eau est dite vraie ou réelle lorsqu’elle est due aux seules substances en
solution. Elle est dite apparente quand les substances en suspension y ajoutent leur propre
coloration. (RODIER et Al, 2005).
1.3.1.2 Odeur :
Les eaux résiduaires industrielles se caractérisent par une odeur. Toute odeur est pollution qui est due à
la présence de matières organiques en décomposition.
I-3-2-b) La turbidité :
La turbidité est inversement proportionnelle à la transparence de l’eau, elle est de loin le paramètre de
pollution indiquant la présence de la matière organique ou minérale sous forme colloïdale en
suspension dans les eaux usées. Elle varie suivant les matières en suspension (MES) présentes dans
l’eau.
I-3-2-c) La matière en suspension (MES) :
Exprimée en mg par litre. Ce sont les matières non dissoute de diamètre supérieur à 1μm contenues dans
l’eau. Dans le milieu récepteur, les MES peuvent entraîner des perturbations de l’écosystème par une
diminution de la clarté de l’eau, Les matières volatiles en sus photosynthèse végétale. De plus, ces MES
peuvent être de nature organique et entraîner les nuisances associées aux molécules organiques.
[7]
I-4 Les déversements des eaux usées dans le milieu naturel :
Le rejet direct des eaux usées domestiques dans le milieu naturel perturbe l’équilibre aquatique en
transformant les rivières en égouts à ciel ouvert. Cette pollution peut aller jusqu'à la disparition de toute
vie. Il faut retirer des eaux usées un maximum de déchets, avant de les rejeter dans l’environnement,
pour que leur incidence sur la qualité de l'eau, en tant que milieu naturel aquatique, soit la plus faible
possible [5].
Quand les eaux usées ou les eaux résiduaires industrielles ne sont pas épurées avant rejet dans le milieu
naturel, l’altération de ce dernier et les déséquilibres qui s’y produisent ont non seulement des effets
immédiats sur les utilisations de l’eau, mais aussi des effets à long terme, parfois irréversibles dans le
domaine de la vie humaine [6].
[8]
I-6 Choix de l’épuration des eaux usées en vue de leurs réutilisation eirrigation
Les objectifs d’une station d’épuration conventionnelle consistent généralement à traiter les eaux
usées de manière à ce que leurs rejets dans les cours d’eau ne présentent pas d’impacts
environnementaux importants. Dans le cadre d’une réutilisation des eaux usées épurées, les différents
traitements cités ci-dessus peuvent être ajustés
En général, les objectifs prioritaires des stations d’épuration (STEP) conçues principalement pour la
protection du milieu récepteur, sont la réduction de la matière organique (abattement de la DBO5) et
des éléments nutritifs dus surtout à l’azote ammoniacal qui est toxique pour les poissons.
Dans les cas de rejets dans des milieux récepteurs à risque d’eutrophisation, on peut éliminer
également en premier les phosphates, les nitrates et les ammoniaques. Selon la capacité
d’assimilation des milieux récepteurs et de leurs usages, on pourrait tolérer une certaine salinité et un
résidu de charge microbiologique dans les eaux usées épurées (EUE). Cependant, lorsque les
EUE sont utilisées à des fins agricoles, les objectifs de qualité des effluents sont différents,
notamment :
Les teneurs en micro-organismes doivent être contrôlées ;
Les teneurs en substances nutritives (essentiellement azote et phosphate) doivent être suffisantes
mais pas trop élevées :
Les teneurs en chlorures ne doivent pas excéder certains seuils :
Cette eau doit contenir uniquement de faibles quantités de métaux lourds et de composés organiques
difficiles à désagréger.
En revanche, l’élimination quasi complète des substances organiques biodégradables (en particulier
la DBO5) n’est pas nécessaire si l’eau usée est destinée à l’irrigation. En effet la charge résiduelle
pourra être supprimée ultérieurement dans le sol qui, lui-même, tient lieu de « corps de traitement
biologique ».
En ce qui concerne les substances nutritives, il existe des besoins de qualité et de quantité opposés.
En effet, à cause de leur valeur fertilisante, l’azote et le phosphate devraient rester présents si
possible dans les eaux usées si celles-ci sont destinées à l’irrigation. Pour éviter l’excès de
fertilisation et de lixiviation, il est avantageux que l’azote ne se présente pas sous forme de nitrate
mais d’azote ammoniacal. Ce type d’azote pose moins de problème pour l’eau souterraine que le
nitrate parce qu’il est adsorbé à des composantes du sol. Les plantes absorbent plus lentement l’azote
d’ammonium de sorte qu’on en vient moins facilement à des effets de fertilisation excessive.
A priori, l’utilisation des eaux usées domestiques pour la production agricole, est considérée comme
une démarche séduisante à plusieurs titres. Elle permet en effet :
- de valoriser l’eau et les matières fertilisantes qu’elle contient au lieu de les rejeter.
- d’éviter la création d’une station de traitement.
- de contribuer à sauvegarder la ressource en eau, lorsque celle-ci est limitée.
- d’entraîner certains risques notamment les dangers pour la santé publique, la percolation des nitrates
vers les nappes souterraines et l’entraînement des charges polluantes, voire toxiques, par
ruissellement.
Le tableau en annexe-I-8, indiquent les différents objectifs de traitement des eaux usées fixés
respectivement par la CUM1 et le FAO afin de répondre aux exigences de qualité respectives à la
protection du milieu récepteur et de REUE en agriculture. Il est toutefois à signaler que des normes
plus adaptées à l’écosystème du milieu récepteur ou encore à l’option de réutilisation retenue
(industrie, usage municipal, recharge de nappe) peuvent être retenues lors de la conception du
système d’épuration.
Les procédés de traitement des eaux usées comportent généralement une étape de prétraitement
(dégrillage, dessablage et élimination des graisses), suivi d’un traitement primaire
(décantation, sédimentation et clarification), d’un traitement secondaire (lagunage, bassins d’aération,
[9]
boues activées, filtration, bio filtration, bioréacteurs, etc.), et lorsque requis, un traitement tertiaire
(filtration des composés azotés, des éléments traces, des sels, etc.) et la désinfection finale (chloration,
UV, ozonisation, membranes, etc.).
Par ailleurs, en cas de réutilisation indirecte, le milieu récepteur peut être mis à contribution en
considération de sa capacité d’élimination et de dilution des germes pathogènes, tout en respectant la
qualité. Les eaux usées ayant reçu un simple traitement secondaire peuvent être rejeté dans un cours
d’eau (retenue de barrage) ou injectées dans une nappe phréatique à partir desquels elles peuvent être
remobilisées.
Aux États-Unis, cette manière de stockage et de désinfection est très répandue. Mais les salinités de
l’eau usée et aussi celle de l'eau souterraine ne doivent pas être trop élevées afin que la qualité de l’eau
ne soit pas détériorée davantage par le mélange. En plus, le niveau de l’eau souterraine ne doit pas être
trop haut pour avoir une distance d’infiltration suffisante et garantir ainsi la désinfection.
Le tableau en annexe-I-8, énumère les principaux procédés utilisés pour le traitement des eaux usées.
Une brève description, les principales applications et quelques commentaires pour chacun des
traitements y sont réunis. Alors que l’annexe-I-7, présente les avantages et les inconvénients des
technologies non conventionnelles les plus courantes.
Pour une réutilisation directe des eaux usées comporte toujours un stockage des EUE, pour trois
raisons :
1. le rythme de production des eaux usées n'est pas accordé à celui de l'irrigation.
2. l'interruption de l'approvisionnement en eau pourrait causer des inconvénients irréversibles à la
production agricole. Une réserve de sécurité est donc indispensable.
3. on sait maintenant que le stockage, qu'il soit effectué sous la forme d'une recharge de nappe par
bassins d'infiltration ou dans un réservoir non couvert, participe à l'amélioration de la qualité de l'eau.
Le stockage que comporte toute installation de réutilisation d'eaux usées a des dimensions très
différentes selon les objectifs poursuivis.
S'il s'agit seulement d'une réserve de régulation destinée à mettre la demande d'eau d'irrigation à l'abri
des variations journalières du flux de sortie de la station d'épuration, son volume sera l'équivalent de
24 à 72 heures de consommation.
Le volume stocké pourra être plus important s'il doit faire face aux risques d'interruption de
l'approvisionnement en eau épurée ou aux pannes des STEP. Dans les régions véritablement
déficitaires en ressources en eau, le stockage doit permettre une régulation inter-saisonnière; l’eau
inutilisée en période hivernale sera utilisée durant l'été. Le volume du stockage est alors l'équivalent
de plusieurs mois de consommation.
On distingue deux types de stockage inter-saisonnier : la recharge de nappe et les réservoirs de
stabilisation.
Le choix entre ces deux procédés dépend naturellement du contexte hydrogéologique. La recharge de
nappe exige une nappe phréatique suffisamment perméable, qui ne soit pas déjà exploitée pour la
production d'eau potable dans la zone intéressée par la recharge et des sites propices à
l'infiltration. Un contexte hydrogéologique favorable n'est pas si courant et toutes les nappes de
bonne qualité (non saumâtres) sont pratiquement utilisées pour l’alimentation en eau potable. Il n'est
guère envisageable de l'utiliser dans le contexte algérien, du moins pour le moyen terme. Par ailleurs,
l'installation d'un réservoir de stabilisation est moins contraignante; elle exige essentiellement qu'un
terrain soit disponible.
[10]
Le stockage de longue durée dans des bassins constitue un véritable traitement complémentaire. Le
stockage permet en effet la diminution de la demande en oxygène, des teneurs en MES, en métaux
lourds, en azote et en microorganismes. Ces diminutions sont très variables selon la qualité de l'eau
d'entrée, la conception du réservoir - en particulier sa profondeur -, les conditions climatiques,
le temps de séjour moyen de l'eau dans le réservoir et le mode de gestion de celui-ci. Les très
nombreux réservoirs inter-saisonniers réalisés au Moyen-Orient, où ce procédé est le plus développé,
sont profonds de 5,5 à 15 m pour limiter les pertes par évaporation et la surface occupée. Ces
réservoirs appelés réservoirs de stabilisation, dans lesquels la charge organique appliquée ne doit
pas excéder 30 à 40 kg de DBO par hectare et par jour, fonctionnent un peu à la manière des
lagunages facultatifs. La partie supérieure de la masse d'eau est aérobie ; la partie inférieure est
anaérobie. Une partie de l'azote est éliminée, soit par stripping de l'azote ammoniacal, soit par
nitrification et dénitrification. Une fraction du phosphore entré dans le réservoir se trouve accumulée
dans les sédiments. Les bactéries sont éliminées dans la tranche d'eau supérieure, sous l'effet de la
lumière et des PH élevés.
L'efficacité de l'épuration, particulièrement l'élimination des coliformes fécaux et des bactériophages,
diffère selon que le stockage est alimenté continuellement - au rythme des débits produit par une
station d'épuration - ou qu'il est rempli dans un délai de quelques jours à quelques semaines puis
isolé. Dans ce deuxième cas, l'efficacité est considérablement accrue.
Par ailleurs, une partie importante des eaux usées rejetées peut être perdue par infiltration et
évaporation et ne pas atteindre la retenue du barrage. Ces pertes varient selon la distance parcourue
entre la STEP et le barrage, l’hydro-morphologie du cours d’eau et les conditions climatiques. Les
pertes pour une réutilisation des eaux usées épurées à proximité de la station d’épuration sont
largement moins importantes
I-7 Stations D’épuration Des Eaux Usées Et Potentialités De REUE
I-7-a) État des systèmes d’épuration :
La consommation journalière de l’eau augment avec la croissance démographique et le
développement permanant ; dans les différents secteurs : urbain, agricole, industriel et même des
services. La qualité des eaux consommés se détériore après être utiliser dans ces différents secteurs,
et sera par la suite rejeté dans la nature mais en principe ces quantités d’eau doivent passer par une
station d’épuration. L'Algérie dispose à l'heure actuelle de 137 stations d’épuration des eaux usées
dont le volume d'eau usées épurées est estimé à 16 millions de mètres cube (ONA, 2017).
L’infrastructure d’assainissement des eaux usées municipales et industrielles est relativement assez
développée en Algérie. En effet, avec un réseau de collecte des eaux usées de presque 50 000
km, le taux de raccordement à l’égout moyen national est estimé, selon le Ministère des Ressources
en Eau (MRE) en 2014 atteint-les 89%. On estime à environ 800 hm3 le volume d’eaux usées
générées et collectées annuellement.
Ces dernières années, le Ministère des Ressources en Eau (MRE) a entrepris la mise en œuvre d’un
important programme d’investissement concernant la réalisation de 159 STEP et la réhabilitation de
15 autres, dont deux en exploitation. Ceci portera le nombre de STEP existantes et en exploitation
actuellement à 166 STEP en exploitation et 108 en cours de réalisation.
Ces infrastructures permettront, en fin 2015, d’épurer un volume de plus de 1,3 milliards de m3/an
d’eaux usées, soit 34% du volume total des eaux usées collectées. Le graphe ci-après illustre les
différents milieux récepteurs des eaux de STEP.
[11]
Les différents milieux récepteurs des eaux usées épurées
60
Nombre
50
40
de STEP
30
20
10
0 barragelac mernappeouedsebkhachott
La mise en eau et l’exploitation temporaire des nouvelles STEP, en cours de travaux sous la
supervision de l’office national de l’assainissement (ONA), sont généralement déléguées à
l’entreprise de réalisation dans le cadre du même contrat de travaux. Pour certaines villes, c’est la
gestion déléguée aux sociétés par actions « SPA », telles que : la SEAAL, pour les deux wilayas
d’Alger et de Tipaza, SEOR pour la wilaya d’Oran, SEACO pour la wilaya de Constantine et
SEATA pour les wilayas d’Annaba et d’El Tarf.
La quasi-totalité des STEP est conçue avec des objectifs de qualité de rejet en milieu naturel et non
pour une réutilisation des eaux usées épurées. Faute de normes nationales en la matière, les normes
de rejet des eaux épurées sont généralement inspirées des normes européennes ou des bailleurs de
fonds internationaux (Banque Mondiale, BEI…).
I-7-b) Qualité des eaux usées :
Les stations d’épuration existantes en Algérie, sont de types Boues Activées et Lagunage. Ces STEP
ont pour objectif principal, l’élimination de la matière organique et atteindre un niveau de qualité de
rejet dans le milieu naturel acceptable.
Les objectifs à atteindre à travers les STEP de type boue activée ou lagunage
-
DBO5: 20 à 40 mg/l
-
DCO : 90 à 120 mg/l
-
MES : 20 à 30 mg/l.
-
pH :6à9
-
Cl: 1 à 3 mg/l
-
Azote : 50 mg/l
-
PO4 : 2 mg/l
Les STEP sont équipées de laboratoires pour le suivi quotidien de la qualité des eaux (Entrée et
Sortie) ainsi que la qualité des boues, par des analyses physico-chimiques (DBO 5 –DCO-MES- pH)
ou encore de l’azote et des phosphates.
Au niveau central, les laboratoires de l’ONA ou celui des SPA (SEAAL, SEAO, SEACO et
SEATA), assurera les analyses des métaux lourds.
D’autres paramètres comme la conductivité, les chlorures, les sulfates ou encore les coliformes et les
germes pathogènes, et qui intéressent plus les projets de REUE, sont moins souvent analysés.
L’élimination des risques microbiologiques et chimiques est le principal objectif du traitement des
eaux usées destinées à être réutilisées. Afin de garantir la protection de la santé publique, il était
indispensable de mettre en place des normes et des réglementations strictes et adaptées à la spécificité
des différentes cultures en Algérie.
[12]
I-8. Les eaux usées comme ressource, saisir les opportunités :
Dans la pratique, le but est d’aller au-delà de la simple réduction de la pollution pour chercher à
obtenir une plus-value à partir des eaux usées, si ce n’est que pour avoir un moyen supplémentaire de
payer pour la gestion des eaux usées et d’améliorer la viabilité économique du système.
la gestion des eaux usées constitue déjà un élément clé des différents cycles de ressources et est en
bonne position pour jouer un rôle central dans l’économie circulaire.
L’utilisation d’une eau ayant subi un traitement adéquat pour l’agriculture et la production
d’électricité augmente les possibilités en matière de sécurité alimentaire et énergétique, et peut aider à
soulager le stress causé par la demande croissante des ressources en eau. Cela aura un effet positif sur
les approvisionnements en eau douce, la santé humaine et environnementale, les revenus (moyens
d’existence) et la lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, la réutilisation de l’eau peut générer de
nouvelles possibilités d’affaires et favoriser la promotion d’une économie verte.
Tableau 2 : Encadrement de la gestion des eaux usées du point de vue des ressources.
Resso
urces dans
Options Bénéfice
les
excréments Options de gestion techniques du s potentiels
système multiples
Eau Réutilisation et recyclage Centralisé Protection
de l’eau ou décentralisé de la santé
[13]
Chapitre II :
Procédés
d’épurations
[14]
Chapitre II : Procédés d’épurations
II-1 Introduction :
Le rejet direct des eaux usées dans le milieu naturel perturbe l’équilibre aquatique entransformant le
milieu accepteur en égouts. Cette pollution peut aller jusqu'à la disparition de toute vie. Pour cela, il
faut épurer et retirer des eaux usées un maximum de déchets, avant de les rejeter dans
l’environnement, pour que leur incidence sur la qualité de l'eau, en tant que milieu naturel aquatique,
soit la plus faible possible. L’épuration consiste à éliminer les plus gros débris organiques ou
minéraux, retirer les MES de densité différente de l’eau tels que les grains de sables et les particules
minérales, et aussi à éliminer les pollutions résiduelles qui pourraient être gênantes en aval (germes
pathogènes, azote, phosphore….etc.)
Elle se fait dans des stations d’épuration qui comportent des installations de traitement des eaux et des
dispositifs de traitement des boues produites
Dégrillage
Le dégrillage est une opération indispensable pour éliminer de gros objets susceptibles de gêner le
fonctionnement des procédés situés en aval. Il permet de séparer et d’évacuer les matières
volumineuses, amenées par l’effluent à traiter. L’efficacité de ce traitement dépend essentiellement
de l’écartement des barreaux des grilles qui sont de trois types :
[15]
Figure 4 : dégrillage
Tamisage
Le tamisage est un dégrillage poussé utilisé dans les stations d’épuration industrielles. Il consiste en
une filtration sur toile mettant en œuvre des mailles de différentes dimensions. Il existe un macro-
tamisage (mailles > 0.3mm) et un tamisage (mailles < 100μm)
Le traitement primaire constitue une pré-épuration non négligeable pour garantir la qualité
du rejet en milieu naturel. Il fait appel à différents procédés physiques et chimiques.
Les matières décan tables se déposent au fond ou flottent à la surface par différence de densité ou
après l’adjonction de produit agglomérant les matières, accélérant leur flottation ou leur
sédimentation (Satin et Selmi, 2006).
Le traitement primaire élimine plus de la moitié des matières en suspension jusqu’à 60% et de la
matière organique de l’ordre de tiers de la DBO5 entrante (Degrement, 1989).
Décantation
La décantation a pour principe d’éliminer les particules en suspension par gravitée, les
matières solides se déposent au fond d'un ouvrage appelé "décanteur" pour former les "boues
primaires". Ces dernières sont récupérées au moyen d'un système de raclage (Vilaginés,2010).
L'utilisation d'un décanteur lamellaire permet d'accroître le rendement de la décantation, ce type
d'ouvrage comporte des lamelles parallèles inclinées. Ce qui multiplie la surface de décantation et
accélère donc le processus de dépôt des particules. Une décantation lamellaire permet d'éliminer
plus de 70 % des matières en suspension. La décantation est encore plus performante lorsqu'elle
[17]
s'accompagne d'une floculation préalable (Daloz, 2007).
Flottation
La flottation est un procédé de séparation solide-liquide ou liquide qui s’applique à des particules dont
la masse volumique est inférieure à celle du liquide qui les contient (Vilaginés,2010).
Pour l’extraction des particules en suspension, on fait appel à des techniques de clarification et
d’épaississement par insufflation d’air. Les bulles d’air s’accrochent aux particules fines à éliminer
en les ramenant à la surface de l’eau (Satin et al., 2010).
La coagulation concerne des colloïdes et des particules très petites. Par contre, au niveau des
particules plus grosses, nous parlerons de floculation. Ces processus sont considérés comme des
traitements préparatoires.
De nombreuses séparations solide-liquide, la décantation et la flottation permettent d’éliminer 75%
de la DBO5 et jusqu' à 90 % des matières en suspension (Edeline, 1992). Cette technique comporte
une première phase d'adjonction d'un réactif qui provoque l'agglomération des particules en
suspension, puis une accélération de leur chute au fond de l'ouvrage (Daloz, 2007).
Coagulation
La coagulation est utilisée pour agglomérer les particules de très petite taille. Les MES souvent de
très petite dimensions, sédimentent difficilement, pour faciliter leur prise en masse, on utilise des
agents chimiques appelés coagulants. L’ajout de ces coagulants permettent l’accroissement de la
taille des MES et une décantation plus rapide, déstabiliser les suspensions colloïdales, la réduction de
la turbidité et la concentration en polluants dissous par précipitation (Gregorio et al., 2007).
[18]
Tableau 3 : Agents de coagulation (Desjadins, 1997).
Floculation
La floculation permet l’agglomération des particules de colloïdes granulaires lorsqu’elles favorisent
les contacts entre les particules colloïdales déstabilisées et leur agglomération. Cette floculation a
justement pour but d’augmenter la probabilité des contacts entre les particules formée par la
coagulation (Gregorio et al., 2007).
D’après Mouchet (2000), La formation du floc étant amorcée par l’introduction du coagulant, il est
nécessaire d’accroître son volume, sa masse et sa cohésion. Une bonne floculation est favorisée
par :
Lagunage :
On distingue deux types de lagunage :
- Lagunage naturelle
Les eaux usées admises sur un lagunage naturel sont dégradées par un écosystème constitué
essentiellement d’algues microscopiques, de bactéries aérobie et anaérobie et une microfaune
adaptée. L’oxygène dissout nécessaire à la respiration bactérienne est produit uniquement grâce aux
mécanismes photosynthétiques en présence de rayonnement solaire (Gregorio et al., 2007).
[20]
Figure 10 : Lagunage naturel
- Lagunage aérée
Le lagunage aéré consiste à intensifier l’activité aérobie par un apport artificiel d’oxygène par des
aérateurs mécaniques flottants ou fixes ou une insufflation d’air avec un long temps de séjour des
effluents dans des bassins pour parvenir à une épuration poussée (Molleta, 2006).
[21]
Le traitement par des cultures bactériennes fixes regroupe tous les procédés où la biomasse
épuratrice est accrochée sur un support solide à travers l’eau à traiter (Gaid, 1993).
Lits bactériens
Le principe de fonctionnement d’un lit bactérien consiste à faire ruisseler l’eau à traiter
préalablement décantée sur une masse de matériau (naturelle ou plastique), servant de supportaux
microorganismes épurateurs, qui y est formé d’un film épais. Les microorganismes fixés éliminent
les matières organiques par absorption des constituants solubles et en suspension (Degrement, 1995).
Les bio-filtres
Les bio-filtres combinent des processus physiques et biologiques par l’utilisation d’un matériau
filtrant millimétrique immergé, aéré ou non selon le traitement recherché et sur lequel se fixent les
populations bactériennes, qui vont participer à la dégradation de la charge polluante apportée par
l’effluent. Sous l’effet du développement de la biomasse et de l’accumulation des MES, le bio-filtre
se colmate et nécessite un Lavage périodique (le plus souvent quotidien) (Deronzier et Choubert,
2004).
Les disques biologiques, faisant appel aux cultures fixées sont constitués par les disques biologiques
tournants où se développent les micro- organismes et forment un film biologique épurateur à la
surface. Les disques sont semi immergés, leur rotation permet l’oxygénation de la biomasse fixée
(Audic, 2002).
Décantation secondaire :
Le clarificateur est un bassin circulaire, équipé d’un point racleur. La liqueur mixte, venant des
bassins biologiques via la deuxième chambre de répartition est séparée en eau épurée et boues
biologiques par décantation. Les boues décantées sont siphonnées par une pompe à vide, une partie
sera acheminée vers la première chambre du répartiteur assurant la recirculation des boues contenant
la culture bactérienne épuratrice. Afin de maintenir la concentration en biomasse nécessaire dans ce
bassin, l’autre partie sera transmise au flotteur.
Certains rejets d’eaux traitées sont soumis à des réglementations spécifiques concernant
l’élimination d’azote, de phosphore ou des germes pathogènes, qui nécessitent La mise en œuvre de
traitements tertiaires. Il regroupe toutes les opérations physiques et chimiques qui complètent les
traitements primaires et secondaires.
L'élimination de l'azote
Les stations d'épuration n'éliminent qu'environ 20 % de l'azote présent dans les eaux usées, par les
[22]
traitements de nitrification – dénitrification. Pour satisfaire aux normes de rejet en zones sensibles,
des procédés physiques et physico-chimiques complémentaires permettent l'élimination de l'azote
par électrodialyse, résines échangeuses d'ions, "stripage" de l'ammoniaque, mais ces traitement ne
sont pas utilisés dans le traitement des eaux résiduaires urbaines, pour des raisons de rendement et
de coût. L'élimination de l'azote se fait généralement selon un processus biologique en deux étapes
importantes.
La nitrification :
La dénitrification :
Est un processus anaérobie par lequel les nitrates sont réduits en azote et en oxydes d’azote. Les
micro-organismes utilisent les nitrates comme source d'oxydante à la place de l'oxygène et en
présence d'une source d'un carbone organique qui doit être apportée dans le milieu.
L'élimination du phosphore
L'élimination du phosphore, ou "dé phosphatation", peut être réalisée par des voies Physico-
chimiques ou biologiques. En ce qui concerne les traitements physico-chimiques, l'adjonction de
réactifs, comme des sels de fer ou d'aluminium, permet d'obtenir une précipitation de phosphates
insolubles et leur élimination par décantation. Ces techniques, Les plus utilisées actuellement,
éliminent entre 80 % et 90 % du phosphore, mais engendrent une importante production de boues.
Les eaux usées, chargées en matières organiques particulaires et dissoutes, peuvent induire
directement ou indirectement, par l’intermédiaire de leurs sous-produits d’épuration (graisses,
boues), la formation d’odeurs désagréables suivant un processus de fermentation. Les odeurs
provenant des STEP sont dues aux gaz, aérosols ou vapeurs émises par certains produits contenus
dans les eaux usées ou dans les composés se formant au cours des différentes phases de traitement.
Les sources les plus importantes d’odeurs sont :
▪ Les prétraitements.
▪ Les boues et leur traitement.
Pour éviter ces nuisances, les ouvrages sensibles seront couverts et munis d’un système de
ventilation ainsi que d’une unité de traitement biologique des odeurs.
On distingue généralement deux types de traitement biologique des odeurs : les bio-filtres etLes
bio-laveurs. Dans les premiers, la biomasse est supportée par un plancher spécifique et l’air traverse
le massif (souvent de la tourbe). Les seconds réalisent un deuxième filtre grâce à une suspension.
La biomasse est libre, et l’épuration se produit dans un réacteur.
La désinfection
[23]
Un abaissement de la teneur des germes, parfois exigé pour les rejets dans des zones spécifiques
(zones de baignade, zones de conchylicoles) ou dans le cadre d’une réutilisation, il sera réalisé par
des traitements de désinfection chimique par:
a- Le chlore
Est un oxydant puissant qui réagit à la fois avec des molécules réduites et organiques, et avec le
micro-organisme. Les composés utilisés dans le traitement des eaux usées sont: le chlore gazeux
(Cl2), l’hypochlorite de sodium (NaClO) appelé communément" eau de Javel’ hypochlorite de
calcium (Ca(ClO)2 , le chlore de chaux (CaCl,OCl) et le chlorite de sodium (NaClO2).
b- L’ozone (O3)
Est un oxydant puissant, la désinfection par l’O3 est utilisée aux États- Unis, en Afrique du Sud et au
Moyen Orient essentiellement. Il permet l’élimination des bactéries, des virus et des protozoaires.
C’est le seul procédé vraiment efficace contre les virus. Les tests de toxicité effectués sur des
poissons, des crustacés et des algues n’ont pas permis de mettre en évidence une quelconque toxicité
Il existe aussi des traitements physiques tel que:
▪ Les rayons ultraviolets :
Qui consistent à utiliser des lampes à mercure disposées parallèlement ou perpendiculairement au
flux d’eau. Leur rayonnement s’attaque directement aux microorganismes. Ce traitement est très
simple à mettre en œuvre, car il n’y a ni stockage, Ni manipulation de substances chimiques et les
caractéristiques chimiques de l’effluent ne sont pas modifiées
▪ La filtration :
Est un procédé physique qui permet de retenir les microorganismes par rétention l’aide d'un filtre.
Qu'elle soit réalisée sur sable ou sur membrane cette technique exige une épuration secondaire
préalable garantissant une élimination assez poussée des matières en suspension. L’élimination des
virus, des bactéries et des protozoaires est fonction du milieu poreux, de la vitesse de percolation,
de l’épaisseur du massif filtrant et du niveau d’oxydation de l’eau filtrée.
L’épaississement est la première étape pour réduire le volume des boues tout en augmentant la
concentration pour permettre la déshydratation. Le concentrateur statique présente deux phases de
fonctionnement : La clarification permet d’obtenir un surnageant pauvre en matière en suspension,
l’épaississeur est alors considéré comme un décanteur, puis sous l’action de la pesanteur, la teneur
des boues en matière en suspension progresse (Cardot, 1999).
Conditionnement des boues
[24]
Après
l’épaississement, les boues contiennent encore une très forte proportion d’eau, ce qui rend difficile la
réduction de leur volume. Elles sont intimement liées à la masse colloïdale de nature hydrophile. Un
conditionnement est indispensable pour rendre son exploitation dans les différents équipements
(Degrement, 1978).
Déshydratation
Les procédés de déshydratation ont pour objectif de faire passer la boue de l’état liquide à une
consistance plus ou moins solide, qui devra évidemment répondre aux exigences de la destination
finale choisie (Koller, 2009).
Séchage
Le séchage consiste à évacuer par évaporation l’eau interstitielle présente dans les boues. Dans le cas
d’un séchage total, le produit final se réduit pratiquement en matière sèche.
Il se réalise avec l’utilisation du lit de séchage qui est constitué par une couche de 30 à 40 cm de
sable, reposant sur une couche de gravier. Les boues sont déposées à la surface du sable dans un
premier temps, l’eau interstitielle percole rapidement à travers le sable. Un système de drainage
permet de la récupérer et de la renvoyer dans le bassin d’aération.
Les boues restent à la surface du lit de sable et sèche au cours de temps. Ces boues sèches peuvent
être enlevées soit manuellement soit mécaniquement (Molleta, 2007).
[26]
Chapitre III :
La réutilisation
des eaux usées
en Algérie
[27]
Chapitre III : La réutilisation des eaux usées en Algérie
[28]
III-2 Ouvrage de traitement des eaux usées existants :
La protection des ressources en eau contre les effets de la pollution a été prise en considération par
les pouvoirs publics algériens dès 1970 [10]. C’est ainsi qu’à la fin de 1990, l’Algérie comptait au
moins 36 stations en exploitation [14]. Le nombre a passé à 200 STEP en 2015, avec une capacité
d’épuration estimée à 12 millions Eq/H, soit 800 hm3/an sur un volume d’eau rejeté estimé à 1.4
milliard m3/an [15].
L’ONA compte diversifier les projets entre station d’épuration et stations de lagunage, ainsi sur les
108 STEP en exploitation en 2014, 60 sont des stations de lagunages. Près de 350 stations de
pompage sont gérées par l’ONA, 39.000 km de réseau d’assainissement avec la perspective de
récupérer un total de 44.000 km en étendant son activité à de nouvelles wilayas. Cependant, avec les
927 Hm3/an de volume d’eau rejetée, la capacité théorique totale d'épuration est de l’ordre de 700
Hm3/an. Cette quantité augmentera pour atteindre les 900 Hm3/an à l’horizon de 2020, soit une
capacité de traitement de l'ordre de 75% [13].
[29]
Figure 15 : - Evolution des capacités (Mm3) d’épuration [19]
[30]
Le potentiel de réutilisation des eaux usées à des fins agricoles, a connu une évolution de manière
significative d’environ 45 millions de m3 en 2012 à environ 325 million m3 en 2014
Selon les résultats de l’enquête, il se distingue deux types de réutilisations des eaux usées
dont les réutilisations domestiques et industrielles (3,1 millions de m 3/an) et les réutilisations pour
irrigation des grands et petits périmètres agricoles (3,4 millions de m3/an) (tab 4).
Utilisation (2012)
Usages (millions de m3/an) (millions de m3/an)
[31]
E volution des volum es des eaux u sées épurées réutilis
Volum es réutilis éesdurantl'année2013
és(m3)
2000000
1862415
1791640
1791424 1691072
1800000
1835 466
1600000 1721951 1473635
1416550
1400000 1274405 1570574
1450200
1 200 000
1 0 0 0 0 0 01 1 4 9 7 8 1
800000
600000
400000
200000
0M o is
[32]
III -4- a - Réutilisation pour l’irrigation :
La réutilisation des eaux usées en agriculture est une pratique qui date des temps anciens.
Selon le MRE, dès les années 1990, des programmes de réalisation et de modernisation d’ouvrages
de traitement destinés à la réutilisation des eaux usées en irrigation ont été mis en œuvre [19]. Le
ratio entre la réutilisation des eaux usées et l’affectation des ressources permet d’estimer la
contribution de la réutilisation des eaux usées en irrigation. Cette contribution est de 13.37% dans
le cas de la région hydrographique Chelif Zahrez, de 21.4% dans la région hydrographique
Constantine- Seybousse-Mellegue, et de 34.92 % dans la région hydrographique Oranie-Chott-
Chergui. Cette dernière est nettement déficitaire en pluviométrie par rapport aux autres régions du
Nord algérien (400 mm/an environ). La composante réutilisation des eaux usées en irrigation devient
même prépondérante avec un ratio de 45%, voire 100% dans le cas du périmètre de Mléta dans la
région de l’Oranie de l’Ouest algérien [3, 20].
Par ailleurs, la réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation doit concerner en priorité
les zones déficitaires en eau conventionnelle [19]. Parmi les stations d’épurations exploitées par
l’ONA à travers les 43 wilayas, quelques stations sont concernées par la réutilisation des eaux usées
épurées en agriculture. En 2011, le volume réutilisé est estimé à 17 millions de m3/an, afin d’irriguer
plus de 10 000 hectares de superficie agricoles [19]. En effet ce potentiel de réutilisation des eaux
usées épurées à des fins agricoles a connu une évolution significative où environ 17 millions de m 3
ont été enregistrés en 2011, environ 45 millions de m3 en 2012 300 millions de m3 en 2014 [19,
13].
Selon l’enquête, 25 STEP sont actuellement concernées par les projets de REUE pour
l’irrigation de plus de 70 000 hectares de terres agricoles (tab. III). D’un autre coté, un projet
d’élaboration de normes algériennes et d’un guide technique pour les bonnes pratiques de la
réutilisation des eaux usées pour des fins agricoles est en cours d’approbation par l’Institut Algérien
de Normalisation (IANOR).
[33]
Tableau 5 :- Statistiques sur la réutilisation des eaux usées
épurées à des fins agricoles [14]
Volume
Capac Débit Volume Domaine Utilisateurs
Désignation mensuel Type de
ité nomial mensuel Agricole (Concessionnaire)
épuré culture
(Eq/ (m3/j) réutilisé (ha)
(m3)
H) (m3)
62282,4 Flici : 49 Pépinière Flici
Station d'épuration à
75000 15000 484480 d’Olivier,
boues activées de
Rahmoun Oranger
Boumerdes 62282,4 Rahmoun
:76 et
Vignes
4000 palmiers
Station de lagunage aéré
26010 56997 991950 99195 16.5 dattiers et 100 Autorisation DRE
d’Ouargla
2 Oliviers
Arbres/(Eucaly
Station de lagunage aéré
23913 44335 567600 33600 15 ptus et ONA
de kouinine (El Oued)
4 kazarina)
Station d'épuration à Plaine de
boues activées de 15000 30000 510300 484785 Hennaya Arboriculture ONID
Tlemcen 0 912.22
Guelma,Bou O.N.I.D
Station d'épuration à Les cultures
20000 32000 550560 550560 mahra et Réutilisation
boues activées de Maraîchères
0 Bouchegouf indirecte Apport
Guelma et Les
6980 à Oued
vergers Seybousse
Station d'épuration à
boues activées de Bordj 15000 30000 324720 324720 Dhaissa 150 Céréales /
Bou Arreridj 0
Station d'épuration à Réutilisation
boues activées de Souk 15000 30000 182460 182460 200 Arboriculture indirecte Apport
Ahras 0
à
Oued Medjerda
Station d'épuration à
boues activées de 10000 13000 276240 276240 400
0
Station de lagunage aéré
de Ghriss 48000 5800 34950 34950 420
Station de lagunage
naturel de Sehaouria 12600 1513 STEP à l’arrêt 143
Station de lagunage
12000 1440 26490 26490 200
naturel de Tizi
Station de lagunage
naturel de Mohammadia 19000 2280 35100 35100 175
Est
Station d'épuration à
boues activées de Ain Arboricultur
30000 4800 101670 22150 58 Autorisation DRE
El Hadjar e,
Céréales
Total des 17 STEP 15343 278585 4168990 2238885 11076
36
[34]
III-5- Les Suggestions pour une réutilisation durable et sans risques (exemple) :
L'objectif principal du traitement d’épuration est de produire des effluents traités à un niveau
approprié et acceptable sans risque sur la santé humaine et environnementale.
À cet égard, le traitement des eaux résiduaires le plus approprié est celui qui fournit, avec certitude,
des effluents de qualité chimique et microbiologique exigées pour un certain usage spécifique, à bas
prix et des besoins d’opération et d'entretien minimaux.
Dans le cas de la STEP Chenoua, la réutilisation des eaux usées épurées, avec de telles quantités et
qualités, ne peut pas être rentable, dans la condition, d’atteindre un objectif de traitement de catégorie-
III, avec la mise en place des nouvelles technologies très couteuses
👉 Dans les cas où les eaux usées sont à dominance domestique, et leur localisation située dans
une zone à proximité des périmètres agricoles, un traitement tertiaire s’impose,
👉 La nécessité du système de réutilisation un bassin de stockage inter-saisonnier, pour faire face
aux perturbations quantitatives et qualitatives au niveau de la STEP.
Ceci pourrait être justifié par le fait que les stations d'épuration des eaux résiduaires, indépendamment
du type de traitement, réduisent la charge organique et les matières solides en suspension et enlèvent
les constituants chimiques des eaux usées qui peuvent être toxiques aux récoltes ainsi que les
constituants biologiques (microbes pathogènes) qui concernent la santé publique en général.
S’ajoutent au système d’épuration existant de la STEP, les différentes méthodes de traitements
complémentaires :
👉 Le traitement tertiaire et/ou avancé qui résident en :
- La désinfection, habituellement avec du chlore, employé pour réduire les constituants
microbiologiques, ou la filtration gravitaire sur sable ;
- L’enlèvement de constituants spécifiques de l'eau usée tels que les nutriments et les métaux
lourds, qui ne sont pas enlevés par le traitement secondaire.
- Le lagunage (ou étangs de stabilisation), qui peut être conçu pour réaliser différents degrés de
traitement des eaux usées et en même temps utilisé comme traitement de finition.
[35]
Figure 17 : Schéma général d’un système de réutilisation des EUE
[36]
Les traitements additionnels pour améliorer la qualité des effluents des STEP peuvent être
classifiés comme le montre la figure 18, ci-dessous.
Ces différents traitements additionnels sont aussi conditionnés par les coûts d’investissement
et plus particulièrement les coûts de fonctionnement. Si on procède à la réadaptation du
système d’épuration existant pour une réutilisation agricole sans risque, nous proposons:
- Une filtration sur sable par gravité ;
- Un stockage de régulation (24-72 h de consommation), pour mettre à l’abri des
variations journalières des flux à la sortie de la STEP, d’autres investissements sont
nécessaires pour une réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation des
périmètres situés à proximité immédiate ;
- Un stockage inter-saisonnier (3 à 4 mois), pour une régulation saisonnière de la
quantité et aussi de la qualité. Il pourrait être un stockage superficiel (bassin de
stabilisation) ou un stockage souterrain (recharge de nappe).
À la sortie de la STEP, il faut prévoir un dispositif de by-pass entre la sortie station et
l’entrée du bassin de stockage (figure 11), afin de pouvoir diriger les eaux épurées vers le
milieu naturel en cas de problème grave au niveau de la station.
Milieu
Naturel
STEP Bassin de
stockage
Figure 19: Schématisation du by-pass
[37]
Lorsque les eaux épurées ne sont pas conformes aux normes fixées pour une réutilisation agricole, il
n’existe en pratique guère d’autre possibilité que de dévier les rejets de la STEP au travers d’un by-
pass vers le milieu naturel environnant, avec tous les inconvénients que cela puisse comporter. Le
mélange avec les eaux naturelles entraine une dilution des rejets d’eaux usées épurées.
Avec ces suggestions, la réutilisation des eaux produites par la STEP Chenoua, sera sans risques
sanitaires et même environnementaux. Toutefois, il faut minimiser au maximum ces risques en
prenant les précautions d’utilisation (bonnes pratiques), et élargir la gamme des cultures à irriguer les
superficies, aussi.
La sensibilisation doit être assurée par un service technique et de vulgarisation qui fournira aux
agriculteurs et ouvriers agricoles les conseils et les recommandations en matière de protection des
Ouvriers en contact avec les eaux usées épurées, en matière de bonnes pratiques agricoles ainsi que
les différents impacts environnementaux (sol, eau souterraines, etc…).
Enfin, plusieurs acteurs doivent intervenir dans la bonne gestion d’utilisation des eaux usées
épurées sans risques: le gestionnaire de la STEP, le concessionnaire, l’exploitant agricole, les
directions de wilaya de l’hydraulique, de la santé, de l’agriculture et du commerce. Des contrôles
improvisés doivent être menés par les services d’hygiène et de l’agriculture. Cette option exige
notamment :
[38]
De l’exploitant de la STEP :
- Qu’il traite de manière à assurer la conformité des eaux épurées à la norme ;
- Qu’il contrôle de façon régulière la conformité à la norme des eaux usées épurées ;
- Qu’il gère la station afin de garantir la pérennité d’une épuration optimale.
Du concessionnaire :
- Qu’il gère et contrôle les systèmes de distribution et de stockage des eaux épurées ;
- Qu’il prenne en charge les analyses des eaux usées épurées au niveau des périmètres
irrigués, surtout si l’eau épurée est acheminée sur certaine distance ;
- Qu’il veille à la préservation de la qualité des eaux dans les bassins de stockage pour
éviter des apports « pirates » de pollution extérieure. Les aires doivent être bien clôturées et
inaccessibles à des personnes non autorisées.
De l’agriculteur :
- Qu’il respecte les restrictions des cultures selon le niveau de traitement de l'eau usée ;
- Qu’il respecte les recommandations ou les bonnes pratiques liées aux cultures pratiquées
(choix des cultures, pratiques culturales…) ;
- Qu’il gère le procédé d’irrigation (choix du système d’irrigation et détermination des
quantités d'eau nécessaires…) ;
- Qu’il s’astreigne au respect des règles de sécurité et d’hygiène.
De l’autorité de contrôle :
- Qu’elle assure le contrôle et la surveillance des personnes exposées aux risques ;
- Qu’elle assure le contrôle et la surveillance de la qualité des sols et des eaux souterraines.
III-7- Rappel de l’importance de l’irrigation pour un développement durable :
Il est important de souligner que malgré la faiblesse des superficies totales irriguées, qui ne
représentent que 650 000 à 700 000 ha, toutes irrigations confondues sur l’ensemble du territoire
national, soit moins de 10% de la superficie agricole utile, la valeur commerciale des productions
agricoles en irrigué représente selon les années près de 50% du coût total des produits de la terre.
Les projets proposés dans le cadre du programme décennal de développement des GPI en cours
d’élaboration par le ministère des ressources en eau (MRE) est passé à une superficie équipée de 380
000 ha pour la campagne agricole 2009, soit une augmentation de plus du tiers des superficies
équipées actuellement. L’amélioration de la prise en charge des périmètres irrigués ainsi qu’une
meilleure disponibilité de la ressource en eau permettront d’espérer l’irrigation optimale d’au moins
200 000 ha. Cela représente un facteur multiplicateur de 5 par rapport à la moyenne extrêmement
basse des 20 dernières années. Cette évolution influera nettement sur les productions agricoles à
haute valeur ajoutée. Ainsi l’irrigation est indispensable en Algérie pour assurer une sécurité
alimentaire raisonnable et une baisse des importations de produits alimentaires de première
nécessité.
À ce titre, les grands périmètres irrigués constituent des espaces optima pour les productions agricoles
intensives à haute valeur ajoutée et à fort rendement. Ils peuvent être plus facilement spécialisés vers certaines
cultures stratégiques en fonction des orientations
agricoles décidées par les pouvoirs publics (approches agro-industrielles intégrées pour de
nombreuses cultures telles que betteraves à sucre, oléagineux pour lesquels l’Algérie dépend à
presque 100% des importations, ou créations de bassins laitiers, etc.).
Par ailleurs, selon les normes admises en la matière, un hectare irrigué crée au moins un emploi direct
permanent et plusieurs emplois indirects ou temporaires.
L’irrigation contribue particulièrement à la limitation de l’exode rural et l’enrichissement des terroirs.
Selon certaines données de la FAO, près de trois quarts de l’augmentation de la production agricole
mondiale est le fait de l’irrigation. Ceci s’explique aisément car les rendements sont multipliés dans
une fourchette de 2 à 5 par rapport aux cultures en sec. Par ailleurs, dans certaines régions arides à
[39]
l’exemple des régions sahariennes, aucune production agricole ne peut être faite sans l’irrigation.
III-8- Objectifs à long terme pour le développement de l’irrigation :
Le secteur de l’Agriculture considérée comme le principal consommateur d’eau, dont la superficie
irriguée est passée de 720 000 ha en 2005 à plus de 1 024 094 ha en 2014, cette croissance a
engendrée une augmentation de la demande en eau d’irrigation de 4 Milliards de m 3en 2005 à 6
Milliards de m3en 2014.
Le programme pour le développement des GPI concerne environ 140 000 ha en projet (12périmètres)
dont 51 000 hectares sont actuellement en travaux d’aménagement (6 périmètres). Sur le programme
en cours de réalisation, six nouveaux périmètres d’une superficie totale de 89 830 hectares sont en
cours d’étude.
Les potentialités en eau et en sol du pays peuvent permettre, sous réserve de la mise en œuvre d’une
politique adéquate, d’atteindre dans une vingtaine d’années un million d’hectares irrigués au niveau
national. Plus de 250 000 ha de ces terres irriguées se situent au niveau des régions sahariennes dans
lesquelles, la dernière expertise de l’Office du Sahra estime qu’une exploitation raisonnable des
nappes fossiles permettrait d’en extraire plus de 5milliards de mètres cubes d’eau par an, sans trop
déséquilibrer cet écosystème fragile.
Devant cette situation, accroissement continue de la sole irriguée, le recours à l’utilisation des
eaux usées épurées est devenu une solution alternative notamment pour les cultures arboricoles et
fourragères au niveau des régions à faible disponibilité de la ressource en eau conventionnelle.
Pour cela, le Ministère des ressources en eau a engagé, depuis plus d’une décennie, la réflexion sur la
réutilisation des eaux usées épurées.
Tableau 6: Évolution de la surface irrigable par les EUE en hectares pour l’ensemble de l’Algérie
Région Hydrographique Stockage Surfaces irrigables par les eaux usées épurées (ha)
Source MREE-2007
[40]
Tableau 7 : Superficies agricoles à irriguer avec les eaux usées épurées
Région Hydrographique Stockage Surfaces irrigables par les eaux usées
épurées (ha)
Surfaces occupées par GPI existants ou en projet Avec stockage 4 611 22 884 46 080 60 596
Source MREE-2007
[41]
Tableau 8 : Cibles et indicateurs de l’ODD 6
ODD 6
6.3 D’ici à 2030, améliorer la qualité́ 6.3.1 Proportion des eaux usées traitées en toute
de l’eau en réduisant la pollution, en sécurité́
éliminant l’immersion de déchets et en
réduisant au minimum les émissions de 6.3.2 Proportion des plans d’eau dont la qualité́ de
produits chimiques et de matières l’eau ambiante est bonne
dangereuses
6.4 D’ici à 2030, faire en sorte que les 6.4.1 Variation de l’efficacité́ de l’utilisation des
ressources en eau soient utilisées ressources en eau
beaucoup plus efficacement dans tous
les secteurs et garantir la viabilité́ des 6.4.2 Niveau de stress hydrique : prélèvements
prélèvements et de d’eau douce en proportion des ressources en eau
l’approvisionnement en eau douce douce disponibles
6.5 D’ici à 2030, assurer la gestion 6.5.1 Degré́ de mise en œuvre de la gestion intégrée
intégrée des ressources en eau à tous les des ressources en eau (0-100)
niveaux
6.5.2 Proportion de bassins hydriques
transfrontaliers où est en place un dispositif
opérationnel de coopération en matière d’eau
6.6 2020, protéger et restaurer les 6.6.1 Variation de l’étendue des écosystèmes
écosystèmes liés à l’eau, notamment les tributaires de l’eau
montagnes, les forêts, les zones
humides, les rivières, les aquifères et les
lacs
6.a D’ici à 2030, développer la 6.a.1 Montant de l’aide publique au développement
coopération internationale et l’appui consacrée à l’eau et à l’assainissement dans un plan
au renforcement des capacités des pays de dépenses coordonné par les pouvoirs publics
en développement en ce qui concerne
les activités et programmes relatifs à
l’eau et à l’assainissement
6.b Appuyer et renforcer la 6.b.1 Proportion d’administrations locales ayant
participation de la population locale à mis en place des politiques et procédures
l’amélioration de la gestion de l’eau et opérationnelles encourageant la participation de la
de l’assainissement population locale à la gestion de l’eau et de
l’assainissement
[42]
Conclusion Générale :
L'Algérie s'est engagée à augmenter la réutilisation des eaux usées dans un effort pour réduire la
dépendance vis-à-vis des sources d'eau domestiques et à contrer les éventuelles menaces d'une pénurie
d'eau.
La politique de l'Algérie en matière de réutilisation des eaux usées est totalement tournée vers
l'utilisation rationnelle et durable des ressources en eau.
Depuis 2011, des projets ont été mis en place pour promouvoir la réutilisation des eaux usées, en
commençant par la construction d'étangs pour leur collecte et leur traitement.
En 2016, le pays a signé un accord avec le Centre international pour le développement des techniques
intégrées et le développement durable pour l'élaboration et la mise en œuvre d'un système de contrôle et
d'utilisation durable des eaux usées en Algérie. Ces systèmes permettront d'utiliser l'eau de façon plus
efficiente et de réduire la dégradation de la qualité des ressources en eau douce.
Les plans nationaux mis en place par le pays vont dans le sens de l'augmentation de la capacité de
traitement des eaux usées et des efforts pour encourager la régénération et la réutilisation des eaux
usées.
L'Algérie participe également activement à des dialogues internationaux sur la meilleure utilisation des
eaux usées et dispose de lois et de réglementations pour en assurer la protection et la qualité.
La politique actuelle de réutilisation des eaux usées en Algérie est d’utiliser ces eaux pour l’agriculture.
En effet, ces eaux peuvent être filtrées, désinfectées et réutilisées pour irriguer les cultures.
Cette initiative permettrait d’améliorer l’efficacité des systèmes d’irrigation et de limiter le gaspillage
d’eau. De plus, les eaux usées peuvent servir à la production d’énergie, à la dépollution des sols et à
l’irrigation des sols à faible teneur en sel. Les stocks de phosphates et de nitrates des eaux usées peuvent
également être utilisés comme fertilisants pour l’agriculture.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Liste bibliographique
- Beaumont S., Jean-Philippe C. A. et Lefranc A. F., 2004.- Réutilisation des eaux
usées épurées : Risques sanitaires et faisabilité en Île-de-France. Rapport ORS,
220p.
- Documentation interne du service d’exploitation ONA. Office nationale
d’assainissement, Algérie. 20p.
- Lamia LEHTIHET, LA STATION D’EPURATION DE CHENOUA-TIPAZA, SEP 2015
- SAADIMOHAMED, LAHMAR FARES ALAA EDDINE, Evaluation de
l’efficacité de la station d’épuration de GUELMA, 2018
Liste webographie :
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