Rapport Préliminaire Emicov 2015
Rapport Préliminaire Emicov 2015
Rapport Préliminaire Emicov 2015
RAPPORT PRELIMINAIRE
unicef
Mai, 2016
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La réalisation de l’Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages
(EMICoV-2015) s’inscrit dans le dispositif permanent d’enquêtes auprès des ménages. Cette
opération réalisée successivement en 2006, 2007, 2010 ,2011 et 2015 a permis de disposer
d’indicateurs actualisés pour le suivi et l’évaluation des différents programmes et projets du
Gouvernement pour l’atteinte des OMD, dans les domaines liés aux conditions de vie des
ménages, notamment ceux relatifs à la pauvreté, à l’emploi, au chômage, à l’accès aux crédits
et aux questions foncières et à la micro-finance.
2
Table de matière
Introduction ................................................................................................................................ 8
Microfinance ............................................................................................................................ 48
Foncier ...................................................................................................................................... 56
Conclusion ................................................................................................................................ 64
Annexe ..................................................................................................................................... 67
3
Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition (%) de la structure par âge et par sexe de la population des ménages selon le
milieu de résidence ................................................................................................................................. 9
Tableau 2 : Composition des ménages par milieu de résidence et selon les départements ................ 10
Tableau 3: Niveau d'instruction de la population de 5 ans et plus selon les caractéristiques
sociodémographiques ........................................................................................................................... 12
Tableau 4 : Dépenses de consommation (F CFA) par tête en 2011 et 2015 ......................................... 16
Tableau 5 : Indicateurs macroéconomiques ......................................................................................... 17
Tableau 6 : Taux d’activité selon les caractéristiques sociodémographiques de la population ........... 33
Tableau 7 : Taux de sous-emploi des 15-64 ans selon quelques caractéristiques ................................ 38
Tableau 8 : Dépenses de consommation (F.CFA) et part du quintile le plus pauvre selon les
caractéristiques sociodémographiques du Chef de Ménage ................................................................ 40
Tableau 9 : Part (%) des différentes fonctions de consommation dans les dépenses totales selon le
milieu de résidence et le département ................................................................................................. 42
Tableau 10 : Proportion (%) de ménages en insécurité alimentaire en 2015 ....................................... 45
Tableau 11 : Proportion (%) des ménages selon le type de choc subi en 2015 .................................... 46
Tableau 12: Perception sur le fonctionnement et les différents maux de l’administration ................. 60
Tableau 13: Perception sur la démocratie et ses principes fondamentaux .......................................... 61
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Liste des graphiques
Graphique 1 : Evolution de l’incidence de pauvreté monétaire (%) entre 2011 et 2015 selon le milieu
de résidence .......................................................................................................................................... 18
Graphique 2 : Etat d’aggravation de la pauvreté monétaire (P0 en %) dans les départements entre
2011 et 2015.......................................................................................................................................... 20
Graphique 3 : Etat d’aggravation de la pauvreté (P0 en %) dans les communes entre 2011 et 2015 . 23
Graphique 4: Perception des individus par rapport à leur niveau de vie entre 2011 et 2015.............. 26
Graphique 5: Incidence du noyau dur de la pauvreté (%) entre 2011 et 2015..................................... 27
Graphique 6 : Contribution (%) des branches d’activité à la pauvreté en 2011 et 2015 ...................... 30
5
Liste des encadrés
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PERSONNEL DE L’ENQUETE
Coordination Nationale
M. Alexandre BIAOU, Directeur Général
M. Michel MAKPENON, Directeur Général Adjoint
Mme Elise AHOVEY, Directrice des Statistiques Sociales
M. Djabar ADECHIAN, Directeur des Etudes Démographiques
Mme Awaou BACO BABA-MOUSSA, Directrice Administrative et Financière
M. Damien MEDEDJI, Conseiller Technique du DG
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Introduction
La réalisation de l’Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages
(EMICoV) en 2015 s’inscrit dans le dispositif permanent d’enquêtes auprès des ménages. Les
résultats de cette enquête permettront d’actualiser les indicateurs pour le suivi et l’évaluation
des différents programmes et projets du pays.
Au cours de cette opération, des informations ont été collectées auprès de 21 402 ménages.
Les résultats sont disponibles au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et
rural), au niveau des douze départements et des soixante dix sept communes du pays.
Ces premiers résultats présentés dans ce document se limitent aux préoccupations d’intérêt
immédiat des responsables et administrateurs des programmes de lutte contre la pauvreté.
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Caractéristiques des ménages et de la population enquêtée
L’enquête EMICoV-2015 a touché effectivement 21 402 ménages répartis dans 920 zones de
dénombrement issues de la base de sondage du RGPH4-2013.
L’analyse du volet consommation des ménages concerne 19 920 ménages ayant répondu avec
succès. Le tableau 1 présente la répartition de la population de ces ménages interviewés par
âge et par sexe selon le milieu de résidence.
Au sein de ces ménages, on a dénombré 94 609 individus dont 47 707 hommes et 46 902
femmes représentant respectivement 50,4% et 49,6%. La tranche d’âge dominante est le
groupe des moins de 10 ans quels que soient le sexe et le milieu de résidence qui représente
35,7% au niveau national. La proportion de jeunes de 15-29 ans est estimée à 21% de la
population. Cette proportion est 23% en milieu urbain et 19% en milieu rural.
Tableau 1 : Répartition (%) de la structure par âge et par sexe de la population des ménages selon le
milieu de résidence
00-04 19,7 17,2 18,5 24,2 22,4 23,3 22,1 19,9 21,0
05-09 14,5 13,1 13,8 16,6 14,3 15,5 15,6 13,8 14,7
10-14 12,8 11,8 12,3 13,0 10,7 11,9 12,9 11,2 12,1
15-19 9,1 8,8 9,0 7,5 7,2 7,3 8,2 7,9 8,1
20-24 5,6 7,1 6,3 3,8 6,9 5,3 4,6 7,0 5,8
25-29 6,0 9,3 7,6 5,0 8,3 6,6 5,5 8,7 7,1
30-34 6,8 7,6 7,2 5,7 7,6 6,6 6,2 7,6 6,9
35-39 6,6 7,0 6,8 5,4 6,2 5,8 5,9 6,6 6,3
40-44 5,2 4,8 5,0 4,7 4,5 4,6 4,9 4,6 4,8
45-49 3,8 3,7 3,8 3,5 3,3 3,4 3,7 3,5 3,6
50-54 3,1 3,0 3,0 3,0 2,8 2,9 3,0 2,9 3,0
55-59 2,2 2,0 2,1 2,0 1,7 1,9 2,1 1,9 2,0
60-64 1,7 1,6 1,6 1,7 1,6 1,6 1,7 1,6 1,6
65-69 1,1 1,1 1,1 1,2 0,8 1,0 1,2 1,0 1,1
70-74 0,9 0,8 0,8 1,0 0,8 0,9 1,0 0,8 0,9
75-79 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5
80 et + 0,5 0,6 0,6 1,3 0,6 0,9 0,9 0,6 0,8
Nombre de personnes*
Non pondéré 22 010 21 959 43 969 25 697 24 943 50 640 47 707 46 902 94 609
Pondéré 2 359 087 2 336 629 4 695 716 2 683 765 2 597 575 5 281 340 5 042 852 4 934 204 9 977 056
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Encadré 1 : Définition de ménage
Ménage : Le concept de "ménage" est fondé sur les dispositions prises par les personnes
individuellement ou d'une façon collective afin de pourvoir à leurs besoins vitaux. On distingue deux
sortes de ménages : le ménage ordinaire et le ménage collectif. Dans le cadre de l’EMICoV-2015, seul
les ménages ordinaires échantillonnés sont visités.
Ménage ordinaire : c'est un ensemble de personnes apparentées ou non, reconnaissant l'autorité d'un
même individu appelé "Chef de Ménage" et dont les ressources et les dépenses sont également
communes. Elles habitent le plus souvent sous un même toit, dans la même cour ou la même
concession.
Trois quart des ménages sont dirigés par des hommes en 2015
Le tableau 2 présente la répartition des ménages selon certaines caractéristiques telles que le
sexe du chef de ménage, la composition et la taille du ménage.
Des résultats, il ressort que plus de trois ménages sur quatre (77,6%) ont à leur tête un
homme, et près d’un quart sont dirigés par une femme (22,4%). Cette proportion de ménages
dirigés par les femmes est légèrement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (24,7%
contre 20,3%). Les résultats selon les départements montrent que c’est dans le Couffo
(32,8%), le zou (32,7%) et le Mono (30,2%) que les ménages sont le plus dirigés par une
femme tandis que dans l’Alibori (8,5%) le phénomène est moins fréquent.
L’examen du statut migratoire de la population révèle que 14,5% de la population sont des
migrants et 2,7% des migrants de retour. Il existe de fortes disparités suivant le milieu de
résidence : 21,6% de la population urbaine sont des migrants contre 8,1% pour le milieu rural.
Tableau 2 : Composition des ménages par milieu de résidence et selon les départements
Milieu de
Caractéristiques Départements
résidence Bénin
socio-démographiques
Urbain Rural Alibori Atacora Atlantique Borgou Collines Couffo Donga Littoral Mono Ouémé Plateau Zou
Sexe du CM
Femme 24,7 20,3 8,5 13,3 20,6 12,4 24,8 32,8 12,2 29,7 30,2 24,8 23,0 32,7 22,4
Homme 75,3 79,7 91,5 86,7 79,4 87,6 75,2 67,2 87,8 70,3 69,8 75,2 77,0 67,3 77,6
Age des membres
Enfants < 5ans 18,5 23,4 29,3 23,7 17,6 25,0 19,5 27,3 22,3 14,1 18,6 17,7 18,2 18,6 21,1
Enfants 5-17 ans 33,0 32,9 28,8 34,2 34,4 32,1 34,7 28,1 35,3 30,5 32,5 33,3 35,3 36,1 32,9
Hommes 18 ans + 23,0 20,4 20,1 21,1 24,1 20,8 20,7 18,8 20,7 26,1 22,2 23,0 20,9 20,1 21,7
Femmes 18 ans + 25,5 23,3 21,8 21,1 23,9 22,0 25,0 25,7 21,8 29,4 26,7 26,0 25,5 25,2 24,3
Statut migratoire
Non Migrants 74,9 89,9 96,6 92,8 71,0 82,7 77,4 94,5 89,6 63,1 82,4 78,1 90,2 86,2 82,8
Migrants retour 3,4 2,0 0,6 2,5 3,1 2,3 4,6 1,9 3,6 2,7 6,1 2,5 1,6 2,3 2,7
Migrants 21,6 8,1 2,8 4,7 25,9 15,0 18,1 3,7 6,8 34,2 11,5 19,3 8,1 11,5 14,5
10
Milieu de
Caractéristiques Départements
résidence Bénin
socio-démographiques
Urbain Rural Alibori Atacora Atlantique Borgou Collines Couffo Donga Littoral Mono Ouémé Plateau Zou
Nombre de membres
habituels
1 17,2 13,2 7,1 10,9 18,6 10,1 14,0 18,3 9,1 20,4 18,6 19,4 12,3 14,3 15,1
2 11,1 10,2 8,3 7,2 11,3 9,4 9,8 12,1 4,7 13,1 12,5 12,1 11,6 11,6 10,7
3 16,1 16,0 14,8 13,7 15,7 12,1 17,1 18,3 9,7 17,6 21,2 16,7 17,7 17,3 16,1
4 17,9 17,6 16,4 16,7 17,1 16,1 17,7 22,2 15,3 17,6 20,0 18,7 18,9 16,4 17,8
5 15,0 14,6 16,8 14,5 15,5 15,2 16,1 14,3 14,2 14,7 12,2 13,5 13,3 16,1 14,8
6 10,0 10,8 13,9 13,2 11,7 11,0 9,9 7,2 12,6 7,4 7,5 9,2 10,3 11,6 10,4
7 5,5 7,2 7,8 9,4 5,0 9,8 7,1 3,8 10,6 4,2 4,0 4,1 7,5 7,1 6,4
8 3,2 4,0 5,3 5,1 2,7 5,3 3,7 1,5 7,9 2,7 2,4 3,2 3,6 2,9 3,6
9+ 4,0 6,3 9,5 9,3 2,5 11,1 4,6 2,3 15,9 2,2 1,7 3,2 4,8 2,8 5,2
Source : INSAE, EMICoV-2015
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Tableau 3: Niveau d'instruction de la population de 5 ans et plus selon les caractéristiques
sociodémographiques
Département
Alibori 82,5 11,3 4,8 1,0 0,3 5610 4,0
Atacora 65,6 23,3 7,9 2,5 0,7 8087 4,0
Atlantique 33,8 36,6 17,7 6,9 5,1 5684 5,0
Borgou 58,7 25,1 10,5 3,3 2,4 8670 5,0
Collines 46,4 34,9 13,9 3,5 1,4 5152 5,0
Couffo 57,1 27,9 11,0 3,3 0,8 4033 4,0
Donga 53,9 31,5 10,7 2,9 1,0 4686 4,0
Littoral 19,1 35,0 23,6 12,0 10,2 6160 7,0
Mono 36,3 37,7 18,9 5,4 1,7 4236 5,0
Ouémé 31,7 39,4 18,9 6,9 3,1 10147 5,0
Plateau 51,9 32,2 12,2 2,9 0,8 4797 4,0
Zou 42,5 36,7 15,0 4,5 1,3 7438 5,0
Milieu de résidence
Cotonou 19,1 35,0 23,6 12,0 10,2 6160 7,0
Autre urbain 37,0 34,6 17,7 6,9 3,8 29630 5,0
Ensemble urbain 34,3 34,7 18,6 7,7 4,8 35790 6,0
Rural 59,4 28,1 9,8 2,1 0,7 38910 4,0
Sexe
Homme 39,6 34,3 15,8 6,4 4,0 37094 5,0
Femme 54,7 28,3 12,3 3,2 1,4 37606 5,0
Age des membres
Enfants 5-17 ans 26,8 54,0 17,2 1,9 0,1 31859 4,0
Hommes 18 ans + 50,9 17,9 14,1 10,0 7,1 19988 11,0
Femmes 18 ans + 71,4 12,4 9,8 4,1 2,3 22853 9,0
Bénin 47,2 31,3 14,1 4,8 2,7 74700 5,0
Source : INSAE, EMICoV-2015 / NB : Effectif* = Effectif non pondéré
a. Le calcul du nombre médian d'années d'études exclut les populations sans instruction.
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Analyse diagnostique et évolution de la pauvreté au Bénin
L’analyse diagnostique de la pauvreté sera abordée dans cette rubrique, mais il est nécessaire
de présenter la méthodologie ayant permis d’aboutir aux résultats.
L’analyse de la pauvreté non monétaire repose sur la construction d’un indice composite de
niveau de vie basée sur les variables de conditions de vie et de patrimoine des ménages. A cet
égard, on exploite les travaux de Filmer et Pritchett (1998, 2001), Hammer, (1998), Sahn et
Stifel (2001), Asselin, (2001; Pradhan, Sahn et Younger, (2002) et ceux de Vodounou et
13
Ahovey (2002) pour réaliser une analyse en composante principale (ACP) et retenir le premier
axe factoriel. L'indice composite de niveau de vie correspond aux coordonnées des ménages
sur le premier axe qui peuvent prendre des valeurs positives et négatives. Le sens du premier
axe n’a aucune importance dans la mesure où les ménages pauvres peuvent avoir des
coordonnées négatives ou positives. Pour que le premier axe factoriel puisse être interprété
comme un axe de niveau de vie, il faudrait que toutes les variables utilisées pour sa
détermination classent les ménages de la même façon. C’est le principe COPA « Cohérence
Ordinale par rapport au Premier Axe » (Asselin, 2001).
La pauvreté non monétaire combine la pauvreté des conditions de vie et celle basée sur les actifs.
Pauvreté des conditions de vie : C'est une approche de la pauvreté définie en termes de privation relative qui a
d'abord été développée par Peter Townsend (1970 puis, avec une démarche différente, par Paul Dickes (1989). Elle
cherche à repérer un certain nombre de difficultés, de manques ou de privations dans différents domaines des
conditions d'existence des ménages. Cette mesure est objective, mais non monétaire. Ces domaines peuvent renvoyer
à une pauvreté de nature "existentielle" (alimentation, logement par exemple) ou de nature "sociale" (relations,
emploi, loisirs, ...).Pour la sélection des pratiques concrètes observées, certains auteurs ont proposé de recourir à
différents critères, par exemple : un critère objectif correspondant au fait que les pratiques examinées sont diffusées
dans la majorité de la population et un critère social, correspondant au fait que les manques sont considérés comme
défavorables ou inacceptable par la majorité de la population. Dans le domaine du logement, il peut s'agir par
exemple du fait de ne pas avoir l'usage privatif d'un WC ou d'une douche, ou d'habiter dans un logement humide ;
pour l'alimentation, ne pas avoir mangé de viande ou de poisson la plupart des jours de la semaine ; dans le champ
des privations sociales, avoir été au chômage, occuper un emploi précaire, ne pas pouvoir offrir de cadeaux, etc. On
le voit, la mise en œuvre de cette approche soulève de redoutables difficultés et réserve une large place aux choix,
nécessairement conventionnels des chercheurs et des concepteurs d'enquête.
Pauvreté en termes d’actifs : Cette forme de pauvreté permet d’apprécier le niveau de vie du ménage à partir de
ces actifs. Cet indicateur appréhende également une forme structurelle de la pauvreté, car portant sur un stock qui
n’est pas facile à détruire par les chocs conjoncturels.
L’indice composite de niveau de vie Ai ainsi obtenu pour le ménage i est la moyenne arithmétique des catégories
auxquelles il appartient. Cet indice s’écrit :
=∑
ou les sont les pondérations des variables initiales et aij prend la valeur 1 si le ménage i appartient à la catégorie j,
valeur centrée et réduite par la moyenne et l’écart-type calculés sur l’ensemble des données disponibles.
14
L'analyse de la pauvreté monétaire repose sur l'indicateur de niveau de vie est représenté par
les dépenses de consommation des ménages sur la base desquelles les indices de pauvreté sont
calculés suivant les caractéristiques socioéconomiques et démographiques du chef de ménage
et les niveaux géographiques afin de produire les cartes de pauvreté qui constituent à la fois
un outil de spatialisation du niveau de vie des populations et de rationalisation des
interventions.
Selon l’approche monétaire, l’indicateur de niveau de vie est le revenu du ménage. Il est défini comme la somme des
revenus en espèces et en nature, qui en règle générale, sont de nature récurrente et sont reçus régulièrement par le
ménage ou par ses membres à intervalles de temps inférieurs ou égaux à un an. Son utilisation suppose que les
problèmes relatifs à leur périodicité soient résolus. Le choix doit préciser s'il s'agit du revenu mensuel (par exemple le
mois précédant l’enquête), du revenu annuel (revenu sur l’année de l’enquête pour une enquête rétrospective ou à
passages répétés) ou alors du revenu permanent. Ce dernier, qui par définition tient compte du revenu durant tout le
cycle de vie de l’individu serait la meilleure mesure, car il permet d’éviter de considérer comme pauvre des individus
qui n’éprouvent que des difficultés passagères à cause par exemple de certaines anticipations ou de problèmes
conjoncturels ; ceci pose la problématique de la pauvreté transitoire et de la pauvreté structurelle.
Cependant, les difficultés de recueillir des estimations fiables sur le revenu incitent les statisticiens à se tourner vers la
consommation finale qui est souvent mieux appréhendée sur le plan statistique. Selon Paxson (1992) et Deaton
(1997), la collecte de données sur le revenu est généralement moins aisée que celle sur la consommation. Les données
sur la consommation sont relativement plus récentes, par conséquent plus fiables, car la période de référence de la
plus importante proportion des biens consommés (biens non durables) est généralement plus courte, de l’ordre d’une
semaine ou d’un mois. Du fait de son caractère saisonnier, le revenu est généralement référé à l’année, par
conséquent, les erreurs de déclaration et de mesure liées à cette variable sont plus importantes. Un autre argument,
plus théorique qui milite également pour l’utilisation de la consommation comme indicateur du niveau de vie, c’est
que c’est la consommation qui procure du bien-être et non le revenu.
15
Situation de la pauvreté au Bénin entre 2011 et 2015
Au Bénin, il a été retenu la mesure absolue du seuil de pauvreté, qui est un seuil constant en
termes de niveaux de vie sur l’ensemble du domaine dans lequel les comparaisons de la
pauvreté sont effectuées.
La méthode adoptée est celle du « coût des besoins essentiels ». Cette méthode repose sur
deux composantes pour la détermination du seuil de pauvreté : une composante alimentaire et
une composante non alimentaire. Le seuil de pauvreté global est obtenu par l’addition des
seuils alimentaires et non alimentaires. Il est calculé à l’échelle des strates, constituée par les
milieux de résidence de chaque commune et présente ainsi, l’avantage d’utiliser les biens
représentatifs des habitudes alimentaires dans chaque région pour la composante alimentaire.
Au cours de la période 2011 à 2015, le seuil de pauvreté global1 est passé de 120 839 F.CFA
par tête en 2011 à 140 808 F.CFA en 2015, soit un accroissement d’environ 16,5%. Il
convient cependant de préciser que le panier de biens alimentaires déterminé pour le calcul du
seuil alimentaire date de l’enquête budget-consommation de 1986, ce qui rend fixes jusqu’à
ce jour, les besoins calorifiques.
L’analyse de l’évolution de la consommation des ménages entre 2011 et 2015 révèlent que la
dépense annuelle par tête en termes réels est passée de 226 440 F.CFA à 223 402 F.CFA, soit
une baisse d’environ 1,34%. Cette baisse est plus marquée en milieu urbain qu’en milieu
rural. Ce repli dans la dépense par tête des ménages peut être assimilé à une baisse du niveau
de vie entre 2011 et 2015.
Milieu de Dépenses par Dépenses par Dépenses par tête 2015 déflatées Evolution du
résidence tête en 2011 tête en 2015 au prix de 2011 niveau de vie
Urbain 327 234 336 099 315 029 -3,73
Rural 154 070 158 351 148 424 -3,66
Bénin 226 440 238 343 223 402 -1,34
Source : INSAE, EMICoV- 2011 et EMICoV-2015
1
Il s’agit d’un seuil implicite qui permet d’avoir l’incidence au niveau national.
16
Les données2sur la consommation finale des ménages provenant de la comptabilité nationale
conforte cette tendance. Elles montrent une légère relance en 2012 et en 2014 intercalé par un
repli relativement important (-2,7%) en 2013. La relance notée en 2014 résulterait de la
déflation de près de 1,1% observée entre 2013 et 2014.
La pauvreté monétaire est appréciée à partir de l’indicateur de niveau de vie fondé sur la
dépense de consommation par tête. Il est ensuite comparé au seuil de pauvreté déterminé pour
obtenir le statut de « pauvre » ou de « non pauvre » d’un ménage. Cette approche utilise les
indicateurs habituels d’incidence, de profondeur et de sévérité.
L’incidence de la pauvreté globale (P0) est le pourcentage de la population (ou de ménage) qui n’arrive pas
à couvrir ses besoins alimentaires et non alimentaires représentés par le seuil de pauvreté (ligne de
pauvreté). Généralement, P0 est présenté en pourcentage.
La profondeur de la pauvreté (P1) indique la distance à laquelle les ménages se trouvent de la ligne de
pauvreté. Elle enregistre le déficit collectif moyen de revenu ou de consommation par rapport à la ligne de
pauvreté pour l’ensemble de la population.
La sévérité de la pauvreté (P2) donne des indications sur l’écart de pauvreté, mais surtout mesure
l’inégalité parmi les pauvres. Elle attribue une pondération plus importante aux ménages situés à une plus
grande distance du seuil de pauvreté. La prise en compte de la sévérité permet d'évaluer les conditions de
vie des plus pauvres qui ne peuvent pas sortir de la pauvreté sans action ou assistance extérieure.
Source : INSAE, TBS 2010, Tome 2
2
Les données de 2013 à 2014 sont des projections et doivent être prises avec précaution.
17
une aggravation, passant respectivement de 0,098 en 2011 à 0,18 en 2015. Les inégalités
parmi les pauvres (P2) se sont également accentuées, passant de 0,039 en 2011 à 0,12 en
2015.
Graphique 1 : Evolution de l’incidence de pauvreté monétaire (%) entre 2011 et 2015 selon le milieu de
résidence
2015 2011
La pauvreté monétaire est plus prépondérante en milieu rural. En effet, bien que l’aggravation
de la pauvreté entre 2011 et 2015 soit plus marquée en milieu urbain (+4,5% contre +3,9%
pour le milieu rural), elle reste importante en milieu rural où près de 43,6% des individus sont
touchés contre 35,8% personnes en milieu urbain en 2015.
Par rapport à l’année 2011, la proportion de pauvres a augmenté dans presque tous les
départements du Bénin en 2015. Excepté le département du Littoral où l’incidence a connu un
léger repli (-0,15%), l’accroissement de la population pauvre dans les autres départements
varie de 1% à 7%. Par ordre de grandeur, on note le département du Borgou (+7,17 points), de
18
la Donga (+5,84 points), de l’Alibori (3,59 points), du Mono (+3,30 points), du Couffo
(+2,73 points) , de l’Atacora (+2,59 points), de l’Atlantique (+2,33 points), de l’Ouémé
(+2,12 points), du Zou (+1,31 points), du Plateau (+1,26 points) et les Collines (+1,13 points).
Par ailleurs, il faut noter une accentuation aussi bien de l’écart entre l’indicateur du niveau de
vie et le seuil de pauvreté, que des inégalités parmi les pauvres dans tous les départements.
19
Graphique 2 : Etat d’aggravation de la pauvreté monétaire (P0 en %) dans les départements entre 2011 et
2015
50 Couffo
Collines
Incidence de pauvreté monétaire 2015
Mono
45 B
Donga Zou
Atacora
Bénin Atlantique
40.1
40
Borgou Alibori
Plateau Ligne de stabilité
35
A C
30
Ouémé D
Littoral
25
25 30 3536.2 40 45
Incidence de pauvreté monétaire 2011
Source : INSAE, EMICoV-2011 et EMICoV-2015 /NB : Tous les départements situés au-dessus de la ligne de
stabilité sont celles qui ont connu une aggravation de leur incidence de pauvreté entre 2011 et 2015.
20
Pauvreté monétaire suivant les communes : plus de la moitié des
populations sont pauvres dans 11 communes sur 77.
La situation de la pauvreté monétaire suivant les communes indique que 46 communes sur les
77 ont une incidence supérieure au niveau national en 2015 (contre 45 communes en 2011).
En s’intéressant aux communes présentant les niveaux de pauvreté les plus préoccupants, on
remarque que 11 communes sur 46 ont plus de la moitié de leur population qui vit en dessous
du seuil de pauvreté (contre 12 communes en 2011). Il s’agit des communes d’Adjarra
(50,4%), de Banikoara (51,7%), de Bopa (52,7%), de Boukoumbé (58,5%), de Cobly
(58,6%), de Copargo (64,8%), de Dassa-Zoumé (52,1%), de Grand-Popo (52,8%), de
Houéyogbé (51,5%), de Karimama (55,1%) et de Kérou (52,7%). Toutefois, on constate que
la commune de Karimama est la seule comme qui aurait gardé ce niveau de pauvreté
préoccupant de 2011 à 2015.
En revanche, 31 communes sur 77 ont affiché une incidence de la pauvreté inférieure au
niveau national (contre 32 communes en 2011). Parmi ces communes présentant les plus bas
niveaux en 2015, on peut citer : Bembèrèkè (24,4%), Djakotomey (24,9%), Malanville
(25,9%), Matéri (25,7%), Pobè (23,9%), Savalou (22,5%) et Savè (24,1%). Aucune de celles-
ci n’avaient enregistré ces bas niveaux de pauvreté en 2011 et les communes d’Abomey-
Calavi, de Porto-Novo et de Sèmè-Kpodji qui avaient les plus bas en 2011 ont connu une forte
augmentation du niveau de pauvreté en 2015.
Par ailleurs, les résultats affichent une disparité géographique dans la dynamique de
l’incidence de la pauvreté monétaire entre 2011 et 2015. Au total, 43 communes sur 77 ont
connu une aggravation de pauvreté avec plus de 20 points de pourcentage dans les communes
d’Avrankou (+20,9 points), d’Abomey-Calavi (+23,3 points), de Cobly (+23,8 points), de
Banikoara (+24,2 points), d’Adjohoun (+27,6 points) et de Ouaké (+28,6 points). L’incidence
de la pauvreté monétaire s’est par contre réduite de manière très significative (plus de 10
points de pourcentage en moins) dans 11 communes dont Djakotomey (-30,3 points), Savalou
(-23,1 points) et Pobè (-20,7 points).
21
- le deuxième groupe (cadran 2) est caractérisé par une aggravation de l’incidence de
pauvreté dont le niveau est inférieur à la moyenne nationale de 2015 comme en 2011
(Abomey, Tanguiéta, Sinendé, Pèrèrè, Adja-Ouèrè, Bassila, Cotonou, Parakou, Porto-
Novo et Sèmè-Kpodji) ;
- le troisième groupe (cadran 3) caractérisé par une aggravation de l’incidence de pauvreté
dont le niveau est supérieur à la moyenne nationale de 2015 contrairement à 2011
(Kpomassè, Dangbo, Ifangni, Kétou, Aguégués, N'dali, Adjarra, Gogounou, Kérou,
Kandi, Avrankou, Abomey-Calavi, Cobly, Banikoara, Adjohoun et Ouaké) ;
- le quatrième groupe (cadran 4) est caractérisé par une aggravation de l’incidence de
pauvreté dont le niveau est supérieur à la moyenne nationale de 2015 comme en 2011
(Come, Karimama, Za-Kpota, Zogbodomey, Bohicon, Grand-Popo, Natitingou,
Agbangnizoun, Dassa-Zoume, Klouékanme, Bopa, Lokossa, Houeyogbe, Lalo,
Boukoumbe, Toucountouna et Copargo) ;
- le cinquième groupe (cadran 5) est caractérisé par une baisse de l’incidence de pauvreté
qui demeure supérieure à la moyenne nationale de 2015 comme en 2011 (Zè, So-Ava,
Toffo, Torri-Bossito, Glazoué, Covè, Dogbo, Ouidah, Zagnanado, Ouèssè, Nikki,
Kouandé et Aplahoué) ;
- le sixième groupe (cadran 6) est caractérisé par une baisse de l’incidence de la pauvreté
qui devient inférieure à la moyenne nationale de 2015 contrairement à 2011 (Djakotomey,
Savalou, Pobè, Malanville, Ségbana, Ouinhi, Athiémé, Bantè, Djougou, Péhunco, Allada,
Toviklin, Djidja, Bonou et Kalalé).
22
Graphique 3 : Etat d’aggravation de la pauvreté (P0 en %) dans les communes entre 2011 et 2015
70
Ze
Ligne de stabilité
60
Toffo So-Ava
Incidence de pauvreté monétaire 2015
4
Nikki PéhuncoDogbo Ouidah
Ouesse
Djakotomey
Dassa-Zoume
Pobe Ségbana Cove Glazoue
50
Toviklin Zagnanado
3 Kalale LaloMalanville
Djougou Aplahoue
Za-Kpota
Karimama
Torri-Bossito
Tchaourou Zogbodomey
Gogounou Klouékanme
Bopa
Ouinhi Athieme
Savalou Boukoumbe
5
N'dali Bénin
40.1
Come
40
Matéri Toucountouna
Kpomasse
Save Djidja
Adjohoun 2 Bembereke
Perere
Sakete
Tanguiéta Bonou
Sinende Ketou
Adjarra 6
30
Banikoara
Ouake
Parakou Cotonou
Seme-Kpodji
Porto-Novo Avrankou 1
20
20 30 36.2 40 50 60
Incidence de pauvreté monétaire 2011
Source : INSAE, EMICoV-2011 et EMICoV-2015/ NB : Toutes les communes situées au-dessus de la ligne de stabilité sont celles qui ont
connu une aggravation de leur incidence de pauvreté entre 2011 et 2015. Le tableau A1 en annexe donne en détail le positionnement des 77
communes dans les cadrans 1, 2, 3, 4, 5 et 6.
L’indicateur de niveau de vie utilisé est un indice composite qui traduit l’ampleur des
privations en termes de confort général du logement, de possession de biens durables et
d’hygiène.
La pauvreté non monétaire a été moins perceptible comparativement à la pauvreté monétaire
en 2015. Cette forme de pauvreté a touché 28,7% de la population béninoise en 2015 contre
30,2% en 2011. En plus d’être le plus touché par la pauvreté non monétaire, les ménages
ruraux ont connu une détérioration de leurs conditions de vie en 2015 par rapport à 2011
(l’incidence est passée de 32,9% en 2011 à 36,0% en 2015), contrairement aux ménages
urbains qui ont connu une amélioration (l’incidence est passée de 26,4% en 2011 à 20,5% en
2015). Toutefois, il convient de souligner que le recul progressif de la pauvreté non monétaire
ces dernières années est signe d’une amélioration dans l’accès aux infrastructures de base. En
effet, l’incidence de la pauvreté non monétaire est passée de 42,0% en 2006 à 28,7% en 2015,
soit une baisse d’environ 13,3 points.
23
Tableau 8 : Indice de pauvreté non monétaire suivant le milieu de résidence
De fortes disparités régionales de la pauvreté non monétaire existent en 2015. La pauvreté non
monétaire a touché moins de 30% de la population à l’exception des départements de
l’Atacora (46,9%), du Couffo (43,8%), du Mono (40,3%), de l’Alibori (34,8%), du Zou
(33,9%) et du Plateau (31,5%). Par contre, cinq départements sur douze ont une incidence de
pauvreté non monétaire en-dessous de la moyenne nationale. Au nombre de ces départements,
on peut noter l’Atlantique (16,6%), l’Ouémé (16,7%), la Donga (18,6%), le Littoral (21,5%)
et les Collines (24,2%).
Par rapport à 2011, les conditions d’existence des individus se sont relativement améliorées.
En effet, six départements sur douze ont connu une amélioration de l’incidence de pauvreté
non monétaire entre 2011 et 2015. Les départements de l’Atacora (-11,5 points), de
l’Atlantique (-7,7 points), de l’Alibori (-6,6 points), de la Donga (-5,2 points), de l’Ouémé (-
3,4 points) et du Mono (-1,2 points) ont enregistré une amélioration plus importante se situant
ainsi au-dessus du niveau national (-1,5 point).
24
Tableau 9: Indices de pauvreté non monétaire par département
La pauvreté subjective est captée à travers la perception que les individus ont du risque de
pauvreté qu’ils pensent encourir pour eux-mêmes ou pour leurs proches, mais aussi sur leurs
conditions de vie.
Deux questions, à plusieurs modalités de réponses, de perception générale sont considérées. La première
question interroge les ménages sur la manière dont ils perçoivent leur niveau de vie. Cinq réponses sont
possibles : "des 20% les plus pauvres", "des 20% moyennent pauvres", "des 20% qui sont au milieu", "des
20% moyennent riches", "des 20% les plus riches". La seconde porte sur l’opinion de l’individu par
rapport à son niveau de vie et les quatre modalités de réponses sont : "vit bien", "ça va à peu près", "ça va
moyennement et il faut faire attention", "je vis difficilement".
Source : INSAE, EMICoV-2015
25
personnes qui se considèrent pauvres en milieu urbain est passée de 77,0% en 2011 à 66,0%
en 2015. En milieu rural, elle est passée de 73,0% en 2011 contre 67,2% en 2015.
Par ailleurs, 2 personnes sur 10 prétendent que leur ménage vit difficilement. Toutefois, cette
proportion est en recul par rapport à 2011 ou elle est estimée à 26,2% en 2011 contre 19,7%
en 2015. Cette baisse semble traduire une certaine amélioration des progrès des conditions de
vie des ménages pauvres. Aussi, la proportion des personnes qui ont des craintes pour le futur
de leur ménage a régressé en passant de 36,5% en 2011 à 29,9% en 2015.
Graphique 4: Perception des individus par rapport à leur niveau de vie entre 2011 et 2015
43,6 41,9
28,1 24,7 24,3 28,2
2,9 4,7 1,0 ,5
sont au milieu
plus pauvres
moyennement
moyennement
plus riches
Des 20%
Des 20%
pauvres
riches
2011 2015
Le noyau dur de la pauvreté est l’ensemble des ménages ou des individus qui cumulent les
deux différentes formes de la pauvreté monétaire et non monétaire. Cet indicateur permet de
mieux cerner les populations les plus défavorisées qui après ciblage devraient bénéficier des
interventions publiques visant à lutter efficacement contre la pauvreté.
Le noyau dur de la pauvreté est estimé à 15,3% en 2015 contre 13,6% en 2011, soit une
hausse de 1,7 points. Les personnes de cette classe sont pauvres sans ambiguïté, puisqu’ils ont
à la fois de faibles dépenses de consommation et des privations en termes d’actifs et de
conditions de vie.
26
Graphique 5: Incidence du noyau dur de la pauvreté (%) entre 2011 et 2015
18,3
14,3 15,3 13,6
11,7 12,6
2015 2011
3
Il s’agit du produit national brut (PNB)
27
Tableau 10: Incidence de pauvreté et niveau d'instruction du chef de ménage
Les études sur les conditions de vie des ménages du point de vue monétaire ont mis en
évidence la grande talle comme une caractéristique des ménages pauvres, car à fécondité
élevée (Tabutin, 1999). Cette corrélation négative entre la taille et le niveau de vie des
ménages est corroborée par l’analyse des résultats de l’EMICoV-2015.
Les résultats de cette enquête révèlent que les individus vivant dans les ménages de taille
élevée sont plus touchés par la pauvreté monétaire que ceux vivant dans les ménages de petite
taille. Par contre la pauvreté non monétaire touche plus les personnes vivant dans les ménages
de petite taille comparativement aux ménages de grande taille. Etant donné que la pauvreté
non monétaire mesure les actifs possédés par le chef de ménage du ménage, il y a
certainement plus de chances de retrouver ces actifs dans les ménages de grande taille. La
pauvreté monétaire s’est améliorée en 2015 par rapport à la situation de 2011 pour les
ménages de 8 personnes et plus, alors que la situation des ménages de moins de 8 personnes
s’est aggravée.
28
Année 2011 Année 2015
Taille du ménage
Incidence de la pauvreté Incidence de la pauvreté Incidence de la pauvreté Incidence de la pauvreté
monétaire P0 (%) non monétaire P0 (%) monétaire P0 (%) non monétaire P0 (%)
33,3 31,0 43,3 27,7
5 à 7 personnes
(0,025) (0,025) (0,025) (0,021)
59,3 26,7 53,0 26,8
8 personnes et plus
(0,028) (0,026) (0,036) (0,030)
36,2 30,2 40,1 28,7
Ensemble
(0,016) (0,016) (0,016) (0,014)
Source : INSAE, EMICoV-2011 et EMICoV-2015 / NB : (.) = Erreur standard de la moyenne
La pauvreté monétaire touche plus les personnes vivant dans les ménages dirigés par les
hommes que ceux dirigés par les femmes alors que la pauvreté non monétaire touche plus les
personnes vivant dans les ménages dirigés par les femmes que ceux dirigés par les hommes.
En effet, l’incidence de pauvreté monétaire au niveau des ménages dirigés par les hommes
s’est établie à 40,2% contre 39,7% pour les ménages dirigés par les femmes en 2015. Cette
situation s’est nettement améliorée par rapport à celle de 2011 : l’incidence de la pauvreté
monétaire est de 38,0% pour les ménages dirigés par les hommes contre 27,6% pour les
ménages dirigés par les femmes. En revanche, la pauvreté non monétaire touche environ 1,3
fois plus les ménages dirigés par les femmes que ceux dirigés par les hommes.
Ces tendances confirment celles mises en évidence dans le rapport sur l’évaluation de la
pauvreté au Bénin (INSAE, 2014). Le résultat observé notamment en ce qui concerne la
pauvreté monétaire entre 2011 et 2015 pourrait également être expliqué entre autres, le fait
que les femmes chef de ménage bénéficient généralement de leur autonomie économique
suffisante, résultant en partie de leur situation matrimoniale, de la taille du ménage et leurs
secteurs d’activités. Vodounou (2003) a démontré qu’il y a 1,33 fois plus de pauvres dans les
ménages dirigés par un homme que dans ceux ayant en tête une femme. Il explique cette
tendance des femmes chefs de ménages pauvres et plus pauvres par leur forte proportion
(environ 45%) de veuves, de divorcées ou de séparées.
29
Tableau 12 : Incidence de pauvreté et sexe du chef de ménage
0,11
Non declare 2,09
2,99
Autres services 2,5
1,81
Transport et communication 1,64
2015
5,19
Commerce, hebergement et restauration 3,36
2011
Batiment et travaux publics 1,08
0,99
0,10
Eau, Assainissement, Electricité et gaz 0,13
4,69
Industries 3,76
30
Inégalités dans la distribution des revenus au Bénin
L’examen de l’évolution des inégalités dans la distribution des revenus ou des dépenses vient
compléter celle de l’incidence de la pauvreté qui à elle seule ne permet pas d’apprécier
totalement la situation en matière de pauvreté et d’inégalité. L’indice de Gini est un indicateur
qui mesure l’inégalité des dépenses par tête ; il varie entre 0 et 1.
Des résultats, il ressort une accentuation des inégalités dans la distribution des dépenses de
consommation des ménages entre 2011 et 2015. Au niveau national, l’indice de Gini est passé
de 0,464 en 2011 à 0,470 en 2015, soit une augmentation de 0,006 point et demeure
relativement élevé.
La même tendance est observée tant au niveau des ménages urbains (0,015 point de
pourcentage) que des ménages ruraux (0,030 point de pourcentage) avec une hausse plus
importante en milieu rural par rapport au milieu urbain marquée par une grande inégalité.
Les inégalités de dépenses par tête sont plus fortes dans les départements du Borgou (0,499),
de l’Ouémé (0,485), des Collines (0,460) et plus faibles dans l’Atlantique (0,345) et le Plateau
(0,375). Par rapport à 2011, les inégalités se sont plus accentuées dans les départements du
Zou (+0,115 point), des Collines (+0,082 point), du Couffo (+0,058 point) et de l’Alibori
(+0,053 point).
31
Caractéristiques géographiques Année 2011 Année 2015
Départements
Alibori 0,341 0,394
Atacora 0,39 0,436
Atlantique 0,468 0,345
Borgou 0,399 0,499
Collines 0,378 0,460
Couffo 0,35 0,408
Donga 0,365 0,414
Littoral 0,385 0,405
Mono 0,387 0,401
Ouémé 0,414 0,485
Plateau 0,377 0,371
Zou 0,362 0,477
0,464 0,470
Bénin
(0,005) (0,004)
Source : INSAE, EMICoV-2011 et EMICoV-2015 / NB : (.) = Erreur standard de la moyenne
Inégalité et sexe du chef de ménage : une légère hausse des inégalités mais
plus accentuée au niveau des femmes entre 2011 et 2015
Les indices d’inégalités ont suivi une évolution différenciée selon le sexe du chef de ménage.
Ces inégalités ont connu une légère hausse plus accentuée au niveau des femmes entre 2011 et
2015, mais cette augmentation est constatée quel que soit le sexe du chef de ménage. Pour les
ménages dirigés par les femmes, l’indice est passé de 0,441 en 2011 à 0,454 en 2015, soit une
hausse de 0,013 point contre 0,003 pour les ménages dirigés par les hommes.
Tableau 14: Inégalité selon le sexe du chef de ménage entre 2011 et 2015
32
Emploi et chômage
Le taux d’activité de la population âgée de 15 ans et plus est de 67,9% en 2015, en deçà de ce
qui a été obtenu au cours des éditions de 2011 et 2010, soit respectivement 72,0% et 75,5%.
Le taux d’activité est de 75,9% chez les hommes et 60,7% chez les femmes. Comparée au
niveau de 2011 et 2010, la tendance est plus à la baisse chez les femmes si bien que l’écart
entre les hommes et les femmes s’est accentué. La prépondérance des hommes actifs sur le
marché de travail pourrait s’expliquer par l’amélioration du niveau de la scolarisation des
filles à travers les stratégies de leur maintien à l’école et la réduction de l’entrée précoce des
filles dans l’activité économique.
… mais plus active en milieu rural et dans les départements des Collines, du
Zou, du Plateau, de l’Ouémé et du Mono
La population béninoise est plus active en milieu rural (69,2%) qu’en milieu urbain (66,9%).
Par ailleurs, les départements des Collines (77,3%), du Plateau (73,1%), du Zou (72,2%), de
l’Ouémé (72,2%) et du Mono (71,8%) comptent environs trois quarts d’actifs de leur
population. Les départements de l’Atacora et de l’Alibori affichent les plus faibles taux
d’activité, soit respectivement 56,3% et 59,4%.
Le taux d’activité en 2015 comparé à celui de 2011 suggère une activité intense et maintenue
en milieu rural (69,2% en 2015 contre 75,5% en 2011) et dans les départements des Collines
(77,3% en 2015 contre 76,5% en 2011) et du Plateau (73,1% en 2015 contre 75,7%).
Taux global d'activité des 15 Taux de salarisation 15-64 ans Taux de chômage au sens
Caractéristiques sociodémographiques ans et plus (%) (%) large 15-64 ans (%)
Sexe
Homme 75,9 18,6 1,7
Femme 60,7 7,1 2,8
Groupe d'âge
15-19 22,8 6,1 3,8
20-24 52,5 11,9 6,6
25-29 73,3 17,5 4
33
Taux global d'activité des 15 Taux de salarisation 15-64 ans Taux de chômage au sens
Caractéristiques sociodémographiques ans et plus (%) (%) large 15-64 ans (%)
30-34 82,8 16,7 2
35-39 85,2 14,4 1,2
40-44 86,4 11,5 1
45-49 86,8 12,2 1,0
50-54 85,3 12,3 0,9
55-59 81,4 12,2 0,6
60-64 72,4 5,7 0,4
65 et + 55,9 - -
Niveau d'instruction
Aucun niveau 73,7 3,6 1,2
Primaire 78,8 11,2 1,9
Secondaire 46,5 34,4 4,9
Supérieur 67,4 82,0 9,0
Milieu de résidence
Cotonou 66,9 33,9 6,1
Autre urbain 66,5 18,3 2,6
Urbain 66,6 20,8 3,2
Rural 69,2 6,3 1,4
Département
Alibori 59,4 5,2 0,7
Atacora 56,3 8,3 1,2
Atlantique 66,4 20,5 3,8
Borgou 65,9 9,2 1,8
Collines 77,3 7,0 0,8
Couffo 69,5 5,1 1,1
Donga 63,8 8,9 1,6
Littoral 66,9 33,9 6,1
Mono 71,8 14,3 3,3
Ouémé 72,2 15,7 2,8
Plateau 73,1 7,3 0,6
Zou 72,2 14,9 1,5
Bénin 67,9 13,6 2,3
Source : INSAE, EMICoV-2015
34
40 et 49 ans, puis amorce une décroissance à partir de 50 ans. La moitié de la population âgée
de 65 ans et plus participent encore à l’activité économique dans le pays, soit 55,9%. Les
hommes âgés sont plus présents sur le marché du travail que les femmes de même âge, soit
respectivement 65,9% et 48,9%.
En milieu rural, l’activité commence très précocement qu’en milieu urbain (28,2% contre
17,6% des moins de 20 ans) avec une participation très importante des personnes âgées
(59,1% contre 51,8% des plus de 65 ans).
100,0 100,0
80,0 80,0
60,0 60,0
40,0 40,0
20,0 20,0
0,0 0,0
L’observation selon l’urbanisation dénote qu’à Cotonou, le niveau est plus élevé que dans les
autres milieux urbains et le milieu rural (respectivement 33,9%, 18,3% et 6,3%).
35
entre 2006 et 2011 (passant de 95,3% en 2006 à 94,3% en 2010 puis à 89,5% en 2011), mais
s’est maintenu entre 2011 et 2015 (passant de 89,5% à 89,0%).
Secteur public ;
Entreprises 4,0%
associatives ;
1,6% Secteur privé
formel; 5,4%
Secteur privé
informel ;
89,0%
Le chômage est un phénomène urbain et touche plus les femmes que les
hommes
La population à la recherche d’un emploi est d’environ 2,3% selon l’EMICoV-2015, de même
tendance que celui de l’année 2011 (de l’ordre de 2,6%) et de l’année 2006 (de l’ordre de
2,1%). La population féminine demeure la plus touchée : 2,8% des femmes contre 1,7% des
hommes en 2015 et 2,8% des femmes contre 2,4% des hommes en 2011.
Ce taux de chômage est très élevé en milieu urbain (6,1% à Cotonou, 2,6% dans les autres
milieux urbanisés et 3,2% dans l’ensemble des milieux urbains) qu’en milieu rural (1,4%). En
région, les départements de l’Atlantique (3,8% de sans-emplois), du Mono (3,3% de
demandeurs d’emploi), de l’Ouémé (2,8% de sans-emplois) détiennent les plus forts taux
d’inoccupation.
36
Graphique 9 : Evolution du taux de chômage au Bénin entre 2011 et 2015
9,1
6,1 6,1
4,9 4,7
4,3
3,0
3,2
1,85 1,6 2,6 2,3
2,1
1,4 1,4
0,8 0,74 0,9
0,21 0,5
2006 2007 2010 2011 2015
Cotonou Urbain Rural Bénin
La demande d’emploi augmente avec le niveau d’instruction (passant de 1,9% chez les
personnes n’ayant aucun niveau à 9,0% chez ceux de niveau supérieur) et diminue
régulièrement à partir de 20 ans (passant de 6,6% pour les 20 ans à 0,4% à 60 ans).
Bénin 2,3
Bénin 2,3 Zou 1,5
Femme 2,8 Plateau 0,6
Ouémé 2,8
Homme 1,7 Mono 3,3
Littoral 6,1
Donga 1,6
Rural 1,4 Couffo 1,1
Collines 0,8
Urbain 3,2
Borgou 1,8
Autre urbain 2,6 Atlantique 3,8
Atacora 1,2
Cotonou 6,1
Alibori 0,7
Plus du tiers des personnes actives sont touchées par le sous emploi visible
Au Bénin, 39,0% des actifs occupés de 15-64 ans travaillent moins de 35 heures par semaine
en 2015 contre 31,0% en 2011. Ce phénomène touche plus les femmes que les hommes avec
un écart qui se creuse entre hommes et les femmes entre 2011 et 2015. Au cours de cette
période le niveau est passé de 24,1% à 37,3% chez les hommes et 37,3% à 42,8% chez les
femmes.
37
Les personnes touchées par le sous-emploi visible sont plus importantes parmi celles n’ayant
aucun niveau d’instruction et connait une augmentation lorsqu’on passe du niveau primaire
(30,1%) au niveau supérieur (35,8%). Ce phénomène de sous-emploi visible est plus marqué
en milieu rural qu’en milieu urbain : respectivement 44,3% contre 33,1%.
38
Consommation des ménages
Une dépense de consommation annuelle par tête de 238 343 F.CFA, plus
élevée dans les ménages dirigés par les femmes
Au Bénin en 2015, un ménage dépense en moyenne 1 175 245 FCFA par an soit 97 937
FCFA par mois. Les dépenses moyennes annuelles par tête au Bénin sont estimées en 2015 à
238 343 FCFA, en hausse par rapport à 2011 (227 064 FCFA) et à 2009 (220 444 FCFA). Les
dépenses des ménages varient selon le sexe du chef de ménage. En effet, les ménages dirigés
par les hommes dépensent en moyenne par an 1 218 590 F CFA contre 951 931 FCFA dans
les ménages dirigés par les femmes. S’agissant de la consommation annuelle moyenne par
tête, les dépenses des ménages dirigés par les femmes sont plus élevées que ceux dirigés par
les hommes (257 759 F.CFA contre 234 435 F CFA en 2015).
Les dépenses de consommation annuelles par tête augmentent aussi régulièrement avec le
niveau d’instruction du chef de ménage. Un individu, vivant dans un ménage dont le chef a
atteint le niveau primaire, dépense en moyenne 272 101 FCFA contre 178 700 FCFA pour un
individu vivant dans un ménage dont le chef n’a aucun niveau d’instruction. En s’intéressant à
la part du cinquième le plus pauvre dans la consommation totale, il se dégage une proportion
de 4,6% en 2015 contre 6,1% en 2011 pour l’ensemble du pays. Entre 2011 et 2015, cette
part du cinquième le plus pauvre dans la consommation totale a connu une augmentation en
milieu urbain passant de 5,2% en 2011 à 6,3% en 2015.
Du point de vue régional, les dépenses de consommation annuelle moyenne par tête sont plus
importantes dans les départements du Littoral (575 327 FCFA), de l’Ouémé (370 576 FCFA)
et de l’Atlantique (240 471 FCFA) nonobstant une légère augmentation dans les deux
premiers départements par rapport à 2011. A l’opposé, les départements de l’Atacora
(159 754 FCFA), de l’Alibori (160 347 FCFA) et de la Donga (162 281 FCFA) affichent les
niveaux de dépenses de consommation les plus faibles, mais ces montants sont un peu plus
relevés qu’en 2011.
Les inégalités de dépenses de consommation mesurées par l’indice de Gini sont plus
prononcées dans le Borgou (0,50), l’Ouémé (0,49) et le Zou (0,48).
39
Tableau 8 : Dépenses de consommation (F.CFA) et part du quintile le plus pauvre selon les
caractéristiques sociodémographiques du Chef de Ménage
Dépenses de consommation
Caractéristiques
sociodémographiques Dépenses Dépenses Part du cinquième Indice d'inégalité
moyennes moyennes par tête le plus pauvre de Gini
Départements
Alibori 925 903 160 347 5,6 0,39
Atacora 891 042 159 754 5,3 0,44
Atlantique 1 152 900 240 471 8,7 0,34
Borgou 1 115 238 201 486 3,1 0,50
Collines 1 181 238 235 994 5,1 0,46
Couffo 779 643 171 190 4,5 0,41
Donga 1 100 928 162 281 3,9 0,41
Littoral 2 461 242 575 327 6,6 0,41
Mono 863 153 204 373 6,2 0,40
Ouémé 1 705 586 370 576 4,7 0,49
Plateau 1 071 855 205 888 6,1 0,37
Zou 1 005 759 213 464 3,5 0,48
Milieu de résidence
Cotonou 2 461 242 575 327 6,6 0,41
Autre urbain 1 420 478 295 270 6,3 0,45
Ensemble urbain 1 572 209 336 099 6,3 0,47
Rural 850 410 158 351 4,4 0,40
Niveau d'instruction du CM
Aucun 944 386 178 700 4,6 0,43
Primaire 1 350 924 272 101 6,1 0,43
Secondaire 1 1 461 588 319 970 5,9 0,44
Secondaire 2 1 856 684 407 100 4,9 0,47
Supérieur 2 411 432 599 728 6,0 0,46
Sexe du CM
Masculin 1 218590 234 435 4,5 0,47
Féminin 951931 257 759 4.7 0,45
Bénin 1 175 245 238 343 4,6 0,47
Source : INSAE, EMICoV-2015
40
alcoolisées constitue la part de consommation des ménages béninois la plus importante. Les
dépenses consacrées à l’alimentation et aux boissons non alcoolisées représentent 53,47% des
dépenses en milieu rural contre 43,91% en milieu urbain. Par ailleurs, il faut noter que le
milieu urbain est caractérisé par les dépenses de consommation plus importantes au niveau du
logement (11,47% en milieu urbain contre 8,17% en milieu rural), de transport (9,51% en
milieu urbain contre 8,22% en milieu rural), de restaurant et l’hôtel (12,50% en milieu urbain
contre 8,86% en milieu rural), et de communication (6,74% en milieu urbain contre 4,56% en
milieu rural). En revanche, les ménages des milieux ruraux affectent une part importante de
leur dépense dans les articles d'habillement et chaussures (4,88% en milieu rural contre 4,0%
en milieu urbain).
L’examen des résultats suivant les départements indique des disparités dans l’allocation des
ressources aux différents postes de consommation. Dans neuf départements sur les douze, il
s’agit de : Zou (58,50%), Couffo (58,49%), Atacora (56,70%), Mono (54,55%), Collines
(53,90%), Plateau (51,96%), Donga (51,74%), Alibori (50,81%) et Borgou (49,89%) les
ménages affectent au moins la moitié de leur budget de consommation aux dépenses
d’« alimentaire et boissons non alcoolisées ». Les départements du Littoral (34,87%), de
l’Atlantique (38,04%) et de l’Ouémé (39,36%) se distinguent par une proportion en dessous
de la moyenne nationale.
Toutefois, on constate que la fonction logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles
constituent 15,21% des dépenses de consommation des ménages dans le Littoral et 17,42%
dans le département du l’Atlantique. Dans ces deux départements, le coût du logement
explique le poids des dépenses de cette fonction. La part des dépenses de santé dans les
dépenses totales du ménage sont faibles dans tous les départements (oscille entre 1,96% et
3,44%). Les dépenses d’éducation/enseignement représentent une part non négligeable des
dépenses de consommation des ménages vivant dans le l’Atlantique (2,65%) et le Littoral
(3,49%) alors que les ménages vivant dans le département du Littoral (7,98%), l’Atlantique
(7,84%) et de l’Ouémé (7,85%) affecte près de 8% de leurs dépenses pour la communication
probablement en raison de l’utilisation des services d’internet via le téléphone portable.
41
Le maïs en grains crus, principal produit de consommation alimentaire au
Bénin avec 19,3% des dépenses alimentaires.
Au Bénin, les dépenses alimentaires représentent 48,9% des dépenses de consommation des
ménages. Sur le plan national, 10 produits (maïs en grains crus, riz local, igname, riz importé,
autres épices et condiments, farine de maïs, huile d’arachide, haricots secs, tomate fraîche et
tapioca/gari) mobilisent 58,2% des dépenses affectées aux produits alimentaires et aux
boissons non alcoolisées contre 52,0% en 2011. Parmi ces produits, le maïs en grains crus est
le plus consommé par les ménages avec 19,3% des dépenses alimentaires suivi du riz local
(7,0%) et de l’igname (6,9%).
Tableau 9 : Part (%) des différentes fonctions de consommation dans les dépenses totales selon le milieu
de résidence et le département
42
Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est un concept qui recouvre quatre dimensions principales à savoir : la
disponibilité, l’accès, la stabilité de l’accès et l’utilisation suffisante (Materne, 2013). Pour
chaque dimension on peut retenir ce qui suit :
la disponibilité en quantités suffisantes de nourriture de nature et qualité appropriée
dans toutes les portions du territoire national, quelle que soit la provenance de cette nourriture
(production locale, importation ou aide alimentaire) ;
l’accès de toute personne aux ressources nécessaires pour pouvoir acquérir les
aliments nécessaires à un régime alimentaire nourrissant. Ces ressources comprennent tant les
ressources monétaires que les droits d’accès nécessaires pour produire des aliments ;
la stabilité de l’accès à la nourriture, c’est-à-dire que l’accès à la nourriture de la
population ne peut pas être mis en cause par un quelconque choc naturel ou économique ;
une utilisation satisfaisante de la nourriture qui ne soit pas menacée par des problèmes
de santé (eau potable, sanitaires ou infrastructure médicale).
Ainsi, pour qu’un individu soit en situation de sécurité alimentaire, il faut que toutes ces
conditions soient respectées à la fois. L’insécurité alimentaire peut se jauger à l’aide de
mesures anthropométriques qui permettent de détecter la sous-alimentation et différentier la
sous-alimentation chronique de celle occasionnelle4 ou par une bactérie de questions
qualitative pouvant permettre apprécier la situation. Cette dernière méthode est développée
par le Programme Alimentaire Mondial et adaptée dans l’enquête EMICoV-2015.
43
ménage. Cet indicateur peut être considéré comme un indicateur (proxy) adéquat de la
situation de sécurité alimentaire des ménages. Ainsi :
les ménages ayant une consommation alimentaire pauvre ou limite seront considérés
comme étant en insécurité alimentaire (IA);
ceux ayant une consommation alimentaire moyennement acceptable seront considérés
comme étant à risque d’insécurité alimentaire (ARIA) ;
tandis que ceux ayant une consommation alimentaire acceptable seront considérés
comme étant en sécurité alimentaire (SA).
Les résultats de l’EMICoV-2015 indiquent qu’au moins un cinquième (20,2%) des ménages
sont en insécurité alimentaire et (22,8%) à risque d’insécurité alimentaire. L’insécurité
alimentaire globale (insécurité alimentaire et risque d’insécurité alimentaire) a baissé au
niveau national, passant de 55,2% en 2010 à 45,5% en 2011 puis 43,0% en 2015. Toutefois,
ce niveau d’insécurité alimentaire demeure préoccupant.
2011 2015
57,0
54,5
La prévalence de l’insécurité alimentaire est légèrement plus élevée chez les ménages dirigés
par les femmes (21,6%) comparés à ceux dirigés par les hommes (19,8%). En milieu rural,
23,7% des ménages sont en insécurité alimentaire contre 16,4% en milieu urbain.
Les départements les plus touchés par l’insécurité alimentaire sont l’Atacora (31,5%) et
l’Alibori (31,0%) et dans une moindre mesure le Borgou (24,1%), le Couffo (24,5%), la
44
Donga (23,0%) et l’Atlantique (21,2%). Par rapport à 2011, on note une baisse importante de
l’insécurité alimentaire dans les départements de l’Atacora, le Zou et le Borgou. A contrario,
dans le Mono (29,3%), le Zou (27,7%), les Collines (27,0%) et l’Atlantique (26,8%) le risque
d’insécurité alimentaire des ménages demeure inquiétant. En s’intéressant au niveau de vie
des ménages, la prévalence à l’insécurité alimentaire est plus élevée dans les ménages du
quintile des plus pauvres (25,6%) ou pauvre (24,3%)
Proportion de ménage
Caractéristiques
A risque d'insécurité alimentaire-
sociodémographiques En insécurité alimentaire-IA En sécurité alimentaire-SA
ARIA
Sexe du CM
Homme 19,8 22,8 57,4
Femme 21,6 23,0 55,5
Milieu de résidence
Cotonou 11,6 18,6 69,7
Autre urbain 17,3 23,7 59,0
Ensemble Urbain 16,4 22,9 60,7
Rural 23,7 22,7 53,6
Département
Alibori 31,0 17,4 51,6
Atacora 31,5 23,5 44,9
Atlantique 21,2 26,8 52,0
Borgou 24,1 25,1 50,8
Collines 13,3 27,0 59,7
Couffo 24,5 21,3 54,3
Donga 23,0 25,4 51,6
Littoral 11,6 18,6 69,7
Mono 17,1 29,3 53,5
Ouémé 11,7 14,0 74,3
Plateau 17,8 14,0 68,1
Zou 17,2 27,7 55,2
Niveau de vie
Plus pauvres 25,6 23,2 51,2
Pauvres 24,3 23,8 51,9
Moyens 18,8 23,3 57,9
Riches 16,8 24,8 58,4
Plus riches 15,2 18,7 66,1
Ensemble 20,2 22,8 57,0
Source : INSAE, EMICoV-2015
Les céréales entrant dans la consommation des ménages sont achetées ou proviennent de la
production du ménage. L’examen de ces céréales selon le mode d’acquisition révèle qu’au
cours des 7 derniers jours précédent l’enquête, 62,0% des ménages déclarent avoir acheté le
maïs consommé contre 35,8% qui déclarent l’avoir produit. Le riz consommé dans les
45
ménages provient principalement de l’achat (92,7%) des ménages. En revanche, le sorgho et
le mil consommés proviennent en grande partie de la production (pour respectivement 64,0%
et 45,5% des ménages). Par ailleurs, les emprunts, le troc, les dons et le travail payé en nature
sont en voix de disparition dans le mode d’acquisition des produits alimentaires
Tableau 11 : Proportion (%) des ménages selon le type de choc subi en 2015
Au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête, un ménage sur deux
a subi un choc qui a affecté négativement les moyens d’existence avec des
effets plus marqués sur les ménages dirigés par les femmes.
Les ménages subissent des chocs qui les rendent plus vulnérables à l’insécurité alimentaire.
Cette vulnérabilité à l’insécurité alimentaire dépend du degré d’exposition du ménage à ce
choc et de sa capacité à faire face aux effets.
En 2015, 53,9% des ménages ont déclaré avoir subi au moins un choc au cours des 12
derniers mois précédent l’enquête contre 65,2% en 2011 avec une prédominance des chocs
46
dans le milieu rural (55,4% des ménages ruraux ont subi un choc au cours des douze derniers
mois contre 52,2% des ménages urbains.
Les ménages dirigés par une femme ont été plus touché que ceux dirigés par un homme
(57,0% contre 52,8%). L’observation du type de chocs subi amène à conclure que les
ménages ont été plus affectés par les chocs biophysiques (23,0%, pluies
diluviennes/inondations, pluies tardives /sécheresse, etc.), les chocs économiques (18,0%,
augmentation des prix, chômage, revenu réduit, etc.) que par les chocs sociaux (12,2%,
maladie, accident ou décès d’un membre, etc.).
47
Microfinance
L’évolution du secteur de la microfinance s’est caractérisée par une croissance très forte des
crédits octroyés et une augmentation significative de la clientèle même si la progression des
dépôts a été moins remarquable. La mobilisation de l’épargne et les crédits distribués ne sont
pas négligeables devant les banques. La conquête de marché a fait de la FECECAM le leader
dans le secteur (PNUD-Bénin, 2007). Malgré la forte croissance du secteur de la microfinance
et la nouvelle stratégie nationale pour le développement de la microfinance de 2006 puis de
2014, il semble qu’une forte proportion de la population active notamment la couche démunie
n’a pas accès aux services financiers.
Quatre ménages sur cent ont bénéficié au moins une fois de prêt d’une
institution de financement en 2015.
Au Bénin, les résultats de l’EMICoV-2015 indiquent que 4,0% des ménages interviewés ont
effectivement bénéficié au moins une fois de prêt ou d’un appui d’une institution de
microfinance, contre 7,5% de ménages en 2011. La même tendance est observée quel que soit
le milieu de résidence. En effet, 4,8% des ménages ont bénéficié au moins une fois de prêt ou
d’une institution de microfinance en 2015 contre 7,3% en 2011 et 3,3% des ménages ruraux
en 2015 contre 7,8% en 2011.
La proportion de ménages ayant bénéficié une fois d’un prêt ou d’un appui auprès d’une
institution de financement en 2015 est élevée dans les départements du Plateau (7,9%), des
Collines (7,6%) et du Littoral (5,6%). Les départements de l’Alibori (1,1%), de la Donga
(1,2%) et du Couffo (1,4%) enregistrent des proportions en dessous de la moyenne nationale.
48
Graphique 12 : Proportion (%) de ménages ayant bénéficié au moins une fois d’un prêt auprès des IMF
en 2015
Bénin 4,0
Zou 4,5
Plateau 7,9
Ouémé 4,6
Mono 4,5
Littoral 5,6
Donga 1,2
Couffo 1,4
Collines 7,6
Borgou 4,9
Atlantique 2,6
Atacora 2,6
Alibori 1,1
Les raisons du faible accès à la microfinance n’ont pas changés entre 2011 et 2015. Les
principales raisons évoquées en 2015 par ordre d’importance sont la complexité des
démarches pour l’obtention du crédit (34,4% des ménages), les garanties exigées trop
nombreuses (7,9% ) et le taux d’intérêt jugé trop élevé (6,7%). Par ailleurs, on note une
augmentation du nombre de ménages qui estiment ne pas avoir besoin de crédit (40,4% en
2015 contre 36,2% en 2011).
La tendance observée au niveau national est aussi constatée selon le milieu de résidence, où
30,5% des ménages vivant en milieu urbain et 38,1% du milieu rural estiment que les
démarches sont trop complexes et respectivement 8,7% et 7,2% qui dénoncent que les
garanties exigées trop nombreuses. Par ailleurs, 45,1% des ménages résidant en milieu urbain
et 36,1% de ceux du milieu rural estiment qu’ils n’ont pas besoin de crédit. Au niveau des
départements, la plupart des ménages vivant dans les départements du Littoral (56,3%), de la
Donga (45,4%), de l’Ouémé (44,3%) et des Collines (42,9%) estiment qu’ils n’ont pas besoin
de crédit.
49
La FECECAM et les autres institutions de microfinance sont plus sollicités
avec une participation non négligeable des banques en milieu urbain.
Une analyse par région révèle la prédominance de certaines institutions de financement dans
des départements. La FECECAM est plus sollicitée que les autres institutions dans les
départements du Couffo (81,9%), la Donga (55,3%), le Plateau (46,4%) et l’Alibori (36,7%).
Les banques quant à elles, interviennent plus dans la Donga (33,1%), l’Atacora (32,6%) et
l’Atlantique (26,8%). Ce dernier résultat mérite d’être approfondi. Les ONG interviennent
plus dans le Zou (24,9%) et le Plateau (15,2%).
50
La majorité des emprunts obtenus a été orienté vers les affaires et des
achats.
Les crédits contractés ont servi principalement à développer des affaires (46,1%) ou à
effectuer des achats (19,2%). Seulement 7,5% des crédits octroyés sont orientés vers l’achat
des terres agricoles et 5,2% à l’achat d’intrants agricoles.
Les crédits obtenus servent plus à l’achat des intrants agricoles dans les départements de
l’Alibori (22,2%), des Collines (14,6%), de la Donga (18,0%) et du Mono (17,4%), alors que
la destinée de ces crédits est pour le règlement de terre agricole dans les départements du
Borgou (12,9%), des Collines (12,3%), du Couffo (15,0%), du Plateau (12,8%) et du Zou
(11,9%).
51
Graphique 13 : Proportion de crédits accordés selon la branche d’activité
Banques et
assurances; 0,4
Autres services;
14,5 Agriculture, peche
Transport et et chasse; 16,9
communication; 2,5
Industries; 21,0
Commerce,
hebergement et
restauration; 42,8
Eau,
Assainissement,
Electricité et gaz; 0,9
Batiment et travaux
publics; 1,1
L’analyse des demandes de crédit auprès des institutions formelles de microfinance montre
que 80,4% des demandes de crédits adressées aux institutions de microfinance ont été
accordées en 2015 contre 80,9% en 2011 et 85,7% en 2010. Cette proportion est de 81,3% en
pour les femmes et de 78,5% pour les hommes. Dans les départements des Collines (90,2%),
de l’Ouémé (90,0%)° et du Littoral (89,4%), environ neuf individus sur dix ayant fait la
demande ont pu obtenu de crédit des IMF.
Les crédits accordés sont dans la majorité des cas satisfaisants. En effet, 84,5% des crédits
octroyés en 2015 ont satisfait les besoins de la population contre 88,4% en 2011 et 68,2% en
2010. Ce niveau de satisfaction est le résultat d’une amélioration du processus de sélection
des dossiers dont l’implication est taux élevé de satisfaction avec les crédits accordés.
52
Tableau 22 : Proportion (%) de crédits accordés et satisfaction des besoins de la population
Pourcentage de Taux de
Caractéristiques crédits accordés satisfaction avec le
sociodémographiques par les IMF crédit accordé
Sexe
Homme 78,5 84,2
Femme 81,3 84,7
Age
14 - 24 ans 75,6 85,9
25 - 64 ans 81,3 84,2
65 ans et plus 64,0 90,6
Milieu de résidence
Cotonou 89,4 84,0
Autres urbains 78,0 85,5
Ensemble urbain 80,0 85,2
Rural 81,1 83,4
Département
Alibori 84,9 95,1
Atacora 64,7 83,2
Atlantique 72,2 90,1
Borgou 68,5 88,8
Collines 90,2 86,3
Couffo 36,8 83,2
Donga 66,9 93,8
Littoral 89,4 84,0
Mono 86,1 76,6
Oueme 90,0 83,4
Plateau 81,5 73,4
Zou 85,4 86,6
Environ trois personnes sur cent disposent d’un compte d’épargne dans une
institution de financement et environ un individu sur cinq a participé à une
tontine.
Certains éléments d’appréciation confirment que l’épargne est une pratique courante au Bénin
et la circulation des tontiniers atteste que la pratique de la tontine est profondément ancrée
dans la culture béninoise notamment dans secteur informel (PNUD-Bénin, 2007). Le succès
des banquiers ambulants informels illustre mieux la vigueur de la demande de services
d’épargne. Ces collecteurs ambulants d’épargne mobilisent des sommes substantielles avec
des dépôts quotidiens aussi modestes que 100 F.CFA, et ils prélèvent habituellement une
53
commission mensuelle équivalente à un jour de dépôt (environ 3%) pour leurs services. En
d’autres termes, la demande de services de dépôt appropriés est si forte que les clients sont
prêts à accepter un taux d’intérêt négatif (PNUD-Bénin, 2007).
En 2015, seulement 2,7% des personnes enquêtées déclarent avoir un compte d’épargne dans
une institution de micro finance. Les hommes remplissent mieux cette formalité que les
femmes : 3,9% contre 1,6% des femmes. Au niveau départemental, le Littoral présente la
proportion la plus élevée de personnes disposant d’un compte au niveau d’une institution de
financement (6,8% des personnes interviewées disposent d’un compte d’épargne) suivi de
l’Ouémé (4,4%), de l’Atlantique (4,1%) et des Collines (3,3%). Selon le niveau d’instruction,
on constate que seulement 0,8% des individus n’ayant aucun niveau d’instruction dispose
d’un compte d’épargne contre 2,8% pour ceux ayant atteint le niveau primaire et 20,6% pour
ceux du niveau supérieur.
Au cours des 12 derniers mois qui ont précédé l’enquête, 18,7% des personnes interviewées
ont participé au moins une fois à une tontine. Cette pratique n’est pas liée au sexe de
l’individu car 19,0% des femmes et 18,3% des hommes interviewés ont participé à une
tontine. Ce comportement est plus développé dans le milieu urbain (19,5% des individus) que
dans le milieu rural (17,9%). Contrairement à l’épargne dans les institutions formelles de
financement, la participation à la tontine est beaucoup plus pratiquée par les personnes ayant
un bas niveau d’instruction (26,9% pour les individus ayant atteint le niveau primaire) contre
9,8% pour les personnes de niveau supérieur. La pratique de la tontine est plus constatée dans
les départements du Couffo (36,4%), de l’Ouémé (34,0%), du Plateau (32,9%) et du Zou
(31,1%).
54
Tableau 23 : Proportion (%) de la population ayant un compte d’épargne et ayant participé à une tontine
Pourcentage de la population
Caractéristiques sociodémographiques
Ayant un compte d'épargne Ayant participé à une tontine
Sexe de l'individu
Homme 3,9 18,3
Femme 1,6 19,0
Niveau d'instruction
Sans instruction/Aucun niveau 0,8 19,1
Primaire 2,8 26,9
Secondaire 1,2 20,8
Supérieur 20,6 9,8
Milieu de résidence
Cotonou 6,8 15,3
Autre urbain 4,0 20,3
Ensemble urbain 4,4 19,5
Rural 1,1 17,9
Département
Alibori 0,4 0,7
Atacora 0,7 5,4
Atlantique 4,1 19,8
Borgou 2,4 3,6
Collines 3,3 11,7
Couffo 0,9 36,4
Donga 0,7 4,1
Littoral 6,8 15,3
Mono 2,6 25,0
Ouémé 4,4 34,0
Plateau 1,2 32,9
Zou 2,3 31,1
Ensemble 2,7 18,7
Source : INSAE, EMICoV-2015
55
Foncier
Les Gouvernants du Dahomey ont perçu la nécessité de la maîtrise foncière et la terre sera
ainsi au cœur du processus d'affermissement de l'Etat Dahoméen et de son système de
développement économique. Aujourd’hui, le problème de la gestion du foncier continue à se
poser en termes d'accessibilité, de limite du territoire, de règlement des conflits liés au
foncier. A l’opposé, le dualisme du droit coutumier et du droit moderne demeure encore un
facteur qui paralyse toute mutation aisée vers la propriété privée. Cette situation conflictuelle
est permanent en milieu urbain comme rural en particulier au niveau des terres agricoles
(Conseil Economique et Sociale du Bénin, 2005).
Les résultats de l’EMICoV-2015 apportent quelques éléments d’appréciation de la situation
foncière au Bénin.
L’analyse des résultats du module foncier révèle que 58,0% des ménages interrogés ont au
moins un membre qui possède une parcelle ou des terres agricoles en 2015 contre 60,6% en
2011 et 62,9% en 2010. Selon le milieu de résidence, cette proportion est de 54,5% pour les
ménages ruraux et 63,9% pour les ménages résidents en milieu urbain.
La proportion des parcelles ou des terres possédant un titre foncier (véritable titre de propriété
conformément aux dispositions de la loi 65-25 du 14 août 1965 portant régime de la propriété
foncière) est passée de 2,1% en 2006 à 3,0% en 2011 puis à 4,4% en 2015.par ailleurs, 3,9%
des parcelles possèdent un permis d’habiter et 53,8% une convention de vente de la mairie.
56
Environ un béninois sur trois a entendu parler du titre foncier et estime
qu’il permet de sécuriser la parcelle.
En 2015, 31,9% des béninois âgés de 18 ans et plus perçoivent une plus grande sécurité
foncière, c’est-à-dire ont entendu parler du titre foncier et estime qu’il permet de sécuriser la
parcelle contre 32,9% en 2011, soit une légère baisse de 1point.
Les habitants des départements du Littoral (68,4%), de l’Ouémé (51,4%), du Plateau (44,2%)
et de l’Atlantique (38,1%) perçoivent une plus grande sécurité foncière à travers le titre
foncier. L’analyse selon le milieu de résidence montre que le titre foncier est plus urbain. En
effet, 44,2% des habitants du milieu urbain perçoivent une plus grande sécurité foncière à
travers le titre foncier contre seulement 19,1% du milieu rural.
Pourcentage des
Pourcentage des parcelles ayant ménages investissant Pourcentage de personnes percevant
fait l'objet de conflit sur les parcelles une plus grande sécurité foncière
Milieu de
résidence
Cotonou 3,63 48,02 68,44
Autres urbains 1,19 77,20 39,02
urbain 1,36 75,25 44,23
Rural 1,17 85,78 19,08
Département
Alibori ,44 93,96 6,08
Atacora ,22 88,51 9,58
Atlantique 1,36 73,91 38,13
Borgou 2,06 89,28 20,37
Collines ,80 85,02 17,19
Couffo 1,35 75,35 28,53
Donga ,24 91,34 12,59
Littoral 3,63 48,02 68,44
Mono 2,73 77,24 30,91
Oueme 1,46 71,53 51,35
Plateau ,35 75,33 44,17
Zou 2,01 77,27 32,47
Bénin 1,24 82,10 31,88
La proportion des parcelles ayant fait l’objet de conflits domaniaux au cours des douze
derniers mois est en baisse depuis 2006 (1,2% en 2015; 1,3% en 2011; 1,1% en 2010 contre
57
2% en 2006). Dans le Littoral, 3,6 % des parcelles ont fait l’objet de conflits, 1,36% dans
l’Atlantique, 2,7% dans le Mono et 2,01% dans le Zou
L’analyse du mode d’acquisition de la parcelle montre que 21,5% des parcelles ont été acquis
par achat en 2015 contre 23,7% en 2011 et 57,6% par héritage. L’héritage comme mode
d’acquisition est le plus dominant dans presque tous les départements à l’exception du Littoral
(87,7%), de l’Atlantique (58,0%) et de l’Ouémé (56,4%) où le principal mode d’acquisition
des parcelles est l’achat.
La principale utilisation faite des parcelles détenues par les béninois est l’exploitation
économique (56,2%).
58
Gouvernance et démocratie
93,6
89,7
85,3
79,2
74,0
70,1
69,5
57,7 60,2
54,0
2011 2015
59
Tableau 12: Perception sur le fonctionnement et les différents maux de l’administration
Pourcentage de la population
Caractéristiques Absentéisme est Corruption est un Politisation est un Incompétence est
Administration
sociodémographiques un problème de problème de problème de un problème de
fonctionne bien
l'administration l'administration l'administration l'administration
Sexe
Masculin 53,2 60,4 79,4 74,2 69,4
Féminin 54,8 60,0 79,0 73,8 69,6
Tranche d'âge
Moins de 30 ans 54,7 59,6 77,8 73,0 68,8
30 à 60 ans 53,6 60,2 79,5 74,2 69,6
Plus de 60 ans 54,6 62,1 82,0 76,1 71,4
Milieu de résidence
Cotonou 38,6 67,3 74,8 88,5 76,2
Autres Villes 54,6 62,1 87,1 76,1 72,0
Ensemble urbain 52,1 62,9 85,9 78,1 72,7
Rural 55,8 57,8 87,6 70,3 66,6
Niveau d’instruction
Aucun 56,6 56,1 94,4 69,2 65,7
Primaire 51,0 67,2 80,2 81,9 76,6
Secondaire 49,6 67,0 82,5 81,9 75,3
Supérieur 47,1 66,4 76,2 83,8 75,8
Département
Alibori 64,3 32,5 52,9 45,2 44,0
Atacora 67,7 46,9 63,1 57,6 56,9
Atlantique 53,8 56,6 80,0 72,2 69,4
Borgou 73,0 39,3 57,4 52,7 47,3
Collines 55,5 69,1 89,0 86,9 79,8
Couffo 42,3 48,3 69,0 65,8 65,7
Donga 52,3 74,2 89,2 84,2 81,0
Littoral 38,6 67,3 94,4 88,5 76,2
Mono 43,8 83,2 93,5 89,8 89,5
Ouémé 44,9 77,7 94,5 90,4 80,7
Plateau 51,1 67,5 83,9 76,1 71,1
Zou 52,6 77,4 94,6 91,3 87,3
Ensemble 54,0 60,2 79,2 74,0 69,5
Source : INSAE, EMICoV-2015
60
Tableau 13: Perception sur la démocratie et ses principes fondamentaux
Pourcentage de la population
Respectée
Respectée
Fondamentale
Fondamentale
sociodémographiques politique
reflète les
préoccupations
Favorable à la Favorable à la de la
démocratie décentralisation population
Sexe
Masculin 90,9 79,9 50,9 83,0 58,8 68,5 46,5
Féminin 91,1 79,9 52,6 83,3 59,8 68,8 46,8
Tranche d'âge
Moins de 30 ans 90,5 78,7 51,4 82,2 58,7 68,3 49,1
30 à 60 ans 91,3 80,0 51,7 83,4 59,4 68,6 46,0
Plus de 60 ans 90,8 82,6 53,7 85,0 60,8 70,3 42,8
Milieu de résidence
Cotonou 93,7 93,4 40,4 95,3 53,6 72,8 23,7
Autres Villes 91,9 80,9 51,3 85,0 61,1 69,8 45,8
Ensemble urbain 92,2 82,9 49,5 86,6 59,9 70,3 42,3
Rural 89,9 77,1 53,9 80,0 58,8 67,2 50,8
Niveau
d’instruction
Aucun 89,6 76,0 51,9 79,4 57,8 65,0 51,6
Primaire 93,6 86,7 54,2 89,8 64,2 75,6 39,0
Secondaire 93,2 85,9 50,8 89,3 60,0 74,2 38,9
Supérieur 93,0 86,8 46,1 88,3 61,0 75,0 35,3
Département
Alibori 78,9 55,9 36,8 61,0 38,2 45,0 68,9
Atacora 84,8 60,9 53,3 68,3 57,5 58,6 66,8
Atlantique 88,3 78,5 52,3 83,4 59,0 69,8 41,9
Borgou 89,3 68,0 54,9 73,2 57,6 61,9 70,6
Collines 97,9 94,1 70,2 92,5 79,7 85,9 47,2
Couffo 81,1 67,4 34,2 74,8 37,3 56,6 51,1
Donga 98,0 91,7 77,9 93,8 77,4 58,4 47,7
Littoral 93,7 93,4 40,4 95,3 53,6 72,8 23,7
Mono 97,4 89,4 36,1 91,8 63,7 73,5 24,8
Ouémé 93,9 90,9 47,6 94,3 62,7 76,9 29,9
Plateau 96,6 83,9 41,1 85,1 51,1 76,2 50,9
Zou 98,2 93,2 77,4 91,1 78,9 85,9 32,8
Ensemble 91,0 79,9 51,8 83,2 59,3 68,7 46,7
Source : INSAE, EMICoV-2015
61
principe de la liberté d’expression et 83,2% contre 97,2% en 2011 pour le principe de la
liberté politique).
Comparativement à l’année 2011, le respect des principes démocratiques a connu une chute
(51,8% contre 72,2% en 2011 pour le principe de la liberté d’expression et 59,3% contre
79,1% en 2011 pour le respect du principe de la liberté politique). Cette tendance baissière
dans le respect des principes démocratiques est demeurée au niveau de toutes les variables de
croisement.
Concernant la politique de décentralisation, 68,7% en 2015 contre 86,1% en 2011, y sont
favorables. Les départements qui sont en dessous du niveau national sont: Alibori (45,0%),
Atacora (58,6%), Borgou (61,9%), Couffo (56,6%) et la Donga (58,4%).
La politique de décentralisation devrait permettre une meilleure prise en compte de la
demande des citoyens, mais il ressort des résultats de l’EMICoV-2015, que la classe politique
béninoise a une image de moins en moins reluisante auprès de la population. En effet, 53,3%
des béninois estiment que la classe politique ne reflète pas les préoccupations de la population
contre 73,6% en 2011. Cette opinion est plus marquée dans les cinq départements peu
favorables à la décentralisation cités ci-dessus.
62
Paix et Sécurité
Le processus global d’intégration africaine nécessite l’élaboration d’indicateurs de
Gouvernance, de Paix et de Sécurité (GPS). L’objectif est d’établir quelques indicateurs
harmonisés de GPS à partir des outils et dispositifs de collecte nécessaires pour les renseigner
de façon régulière. A cet effet, l’EMICoV-2015 a saisi cette opportunité pour mettre à
disposition certains indicateurs sur la paix et la sécurité.
L’enquête EMICoV-2015 s’est intéressée à la paix et à la sécurité des populations. A cet effet,
31,6% des personnes interviewées estiment que les forces de l’ordre sont efficaces dans la
gestion de toutes formes de crimes. Lorsque les violences sont contre les femmes (29,7%),
contre les enfants (35,0%), les personnes handicapées (32,6%), le niveau d’appréciation
demeure le même. Le jugement des populations dans la gestion des crimes est faible dans les
départements de l’Alibori (18,2%), des Collines (20,7%) et de l’Atacora (25,1%), alors que
cette appréciation est meilleure chez les habitants de la Donga (63,0%) et du Zou (46,1%).
Cette appréciation varie selon le niveau d’instruction et le niveau de vie. Les personnes ayant
atteint le niveau supérieur ont un meilleur jugement de cette gestion des forces de l’ordre que
ceux qui n’ont aucun niveau d’instruction (29,2% pour aucun niveau contre 36,2% pour le
niveau secondaire). Cette même tendance s’observe aussi selon le niveau de vie où
l’appréciation passe de 26,7% chez les plus pauvres à 35,6% chez les plus riches.
La résidence en milieu urbain, surtout à Cotonou favorise une meilleure appréciation du rôle
des forces de l’ordre dans la gestion des infractions, 34,3% chez les habitants de Cotonou;
33,9% en milieu urbain et 29,4% en milieu rural.
63
Conclusion
L’EMICoV réalisée en 2015 a permis de collecter des données sur les caractéristiques des
ménages, la consommation des ménages, l’activité et les conditions de travail, la possession
de terres et la connaissance du titre foncier, l’accès au crédit et l’épargne, la gouvernance, la
démocratie et la paix et sécurité.
L’EMICoV réalisée en 2015 a porté sur 21 402 ménages avec 52,9% de la population qui
vivent en milieu rural et 47,1% de la population du pays sont âgées de moins de 15 ans. Cette
population est constituée à 50,5% d’hommes et 49,5% de femmes. Cette population pourrait
être le moteur de la prospérité économique, s’il existe les politiques et les programmes
nécessaires pour renforcer les opportunités qui s’offrent à elle. En outres, trois ménages sur
quatre (77,6%) ont à leur tête un homme. On note que 47,2% de la population n’ont aucun
niveau d’instruction, et seulement 2,7% ont atteint le niveau supérieur.
Pauvreté
Le seuil de pauvreté monétaire annuel est estimé à 140 808 FCFA en 2015 contre 120 839
FCFA en 2011 et connait ainsi sur la période une hausse de 16,5%. On note sur le plan
national que 40,1% de la population béninoise vivent en dessous du seuil de pauvreté
monétaire contre 36,2% en 2011. En milieu urbain, cette proportion est de 35,8% contre
43,6% en milieu rural.
Au Bénin, 28,7% de la population béninoise est pauvre en termes de condition d’existence
contre 30,2% en 2011. La pauvreté d’existence touche plus le milieu rural (36,0%) que le
milieu urbain (20,5%).
Emploi et chômage
Le taux d’activité de la population active âgée de 15 ans et plus est de 67,9% contre 72,0% en
2011 et 75,5% en 2007. Les hommes sont potentiellement plus actifs que les femmes, ceci au-
delà de 60 ans. La population âgée de 15 ans et plus résident en milieu rural est plus active
que celle vivant en milieu urbain (69,2% contre 66,6% en 2015).
64
L’observation des résultats de l’EMICoV_2015 selon le secteur d’activité montre que le
secteur informel mobilise 89,0% des actifs occupés contre 89,5% en 2011, alors qu’en 2006,
ce secteur mobilisait 95,3% des actifs occupés.
Le taux de chômage est passé de 2,6% en 2011 à 2,3% en 2015. Malgré cette réduction, le
niveau de Cotonou est demeuré au dessous du niveau national : 6,1%.
Les dépenses moyennes annuelles par tête sont estimées en 2015 à 238 343 FCFA, en hausse
par rapport à 2011 (227 064 F CFA) et à 2009 (220 444 F.CFA). Cette consommation par tête
est plus élevée dans les ménages dirigés par une femme que ceux dirigés par un homme (257
759 FCFA contre 234 435 FCFA en 2015) et ce comportement est le même depuis 2011 (275
143 FCFA contre 217 222 FCFA).
Les dépenses alimentaires représentent la moitié (48,9%) des dépenses de consommation des
ménages au Bénin en 2015. Le maïs en grains crus est l’aliment le plus consommé au Bénin
avec 19,3% des dépenses alimentaires.
Sécurité alimentaire
Les résultats de l’EMICoV-2015 indiquent que 20,2% des ménages sont en insécurité
alimentaire et 22,8% à risque de sécurité alimentaire. Comparé à 2011, le niveau d’insécurité
alimentaire est à la baisse. Les départements les plus touchés par l’insécurité alimentaire sont
l’Atacora et l’Alibori. Cependant, 46,1% des ménages déclarent n’avoir subi aucun choc au
cours des 12 derniers mois ayant précédés la date de l’enquête, mais, 18,0% ont été touché par
des chocs économiques et 23,0% des chocs biophysiques. Les chocs économiques ont touché
majoritairement les ménages vivant en milieu urbain 22,1% contre 14,4% pour le milieu rural.
Microfinance
4,0% des ménages ont bénéficié au moins une fois de prêt d’une institution de financement en
2015.
Dans le département du Plateau (7,9%), des Collines (7,6%) et du Littoral (5,6%), les
ménages ont plus bénéficié une fois d’un prêt auprès d’une institution de financement. La
complexité des démarches pour l’obtention du crédit (34,4%) et les garanties exigés trop
nombreuses (7,9%) sont les principales raisons de faible accès à la microfinance.
65
Les crédits obtenus ont servi à développer des affaires (46,2%) et à effectuer des achats
(20,0%). 59,8% des crédits adressés aux IMF ont été accordés à des individus exerçant dans la
branche « commerce et restauration » (42,8%) et à «l’agriculture, l’élevage et la pêche»
(16,9%).
Les résultats de l’enquête montrent que l’épargne informelle est plus développée que
l’épargne formelle, car au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, 18,7% de la
population ont participé une fois à une tontine et seulement 2,7% détiennent un compte
d’épargne.
Foncier
Les résultats de l’enquête révèlent que 58,0% des ménages interrogés ont au moins un
membre qui possède une parcelle ou des terres agricoles en 2015 contre 60,6% en 2011 et
62,9% en 2010. Seulement 4,4% des parcelles possèdent un titre foncier en 2015. En matière
de sécurisation foncière, 31,9% des béninois ont entendu parler du titre foncier et estiment
qu’il permet de sécuriser la parcelle.
Gouvernance et démocratie
Paix et sécurité
L’EMICoV-2015 a aussi cerné le volet paix et sécurité où les résultats indiquent que le tiers
(31,6%) de la population interviewée estime que les forces de l’ordre sont efficaces dans le
règlement de toutes les formes d’infractions. Lorsque le niveau d’instruction évolue ainsi que
le niveau de vie s’améliore, l’appréciation est meilleure.
66
Annexe
Tableau a1: Incidence de pauvreté monétaire des communes entre 2011 et 2015
67
Incidence de la pauvreté Incidence de la pauvreté
Communes Cadran de positionnement
monétaire P0 (%) en 2011 monétaire P0 (%) en 2015
N'dali 33,02 47,83 3
Nikki 43,87 41,31 4
Ouake 20,24 48,80 2
Ouesse 50,48 47,35 4
Ouidah 54,03 48,94 5
Ouinhi 43,98 31,90 4
Parakou 22,53 32,81 2
Péhunco 47,13 38,84 4
Perere 28,08 30,99 2
Pobe 44,67 23,93 4
Porto-Novo 19,06 36,08 2
Sakete 35,69 32,79 1
Savalou 45,55 22,47 5
Save 30,18 24,12 2
Ségbana 48,04 34,50 4
Seme-Kpodji 19,30 38,42 2
Sinende 28,93 31,16 2
So-Ava 60,98 49,59 5
Tanguiéta 33,94 34,94 1
Tchaourou 34,11 32,42 3
Toffo 56,96 46,90 4
Torri-Bossito 51,60 42,63 5
Toucountouna 38,67 49,99 6
Toviklin 44,17 37,15 4
Zagnanado 48,50 44,00 4
Za-Kpota 46,16 48,81 4
Ze 61,19 46,72 4
Zogbodomey 40,55 43,82 4
Bénin 36,2 40,1 3
Source : INSAE, EMICoV-2011 et EMICoV-2015
Tableau a2 : Répartition (%) des ménages selon le principal mode d'acquisition des aliments en 2015
Maïs 35,8 62,0 0,1 0,1 0,7 1,2 0,0 0,0 0,0
Mil 45,5 51,7 0,4 0,6 1,0 0,7 0,0 0,0 0,0
Sorgho 64,0 32,5 0,5 0,5 1,2 1,2 0,0 0,0 0,0
Riz 5,6 92,7 0,2 0,1 0,5 0,8 0,0 0,0 0,0
Manioc (racines, farine, gari,
26,2 71,2 0,2 0,1 1,2 1,0 0,1 0,0 0,0
attiéké)
Ignames 31,9 64,2 0,3 0,1 2,3 1,1 0,0 0,0 0,0
Banane plantain 14,6 81,8 0,6 0,3 2,1 0,4 0,0 0,1 0,0
Pain/beignets 1,7 97,2 0,2 0,1 0,4 0,2 0,0 0,0 0,0
Pâtes alimentaires 4,8 93,6 0,5 0,1 0,5 0,5 0,0 0,0 0,0
Autres tubercules 20,2 75,3 1,2 0,1 2,1 1,1 0,0 0,1 0,0
Arachides/ légumineuses
(haricots, pois, niébé, lentilles, 15,2 83,0 0,4 0,1 0,6 0,6 0,0 0,0 0,0
voandzou, etc)
Légumes (+feuilles) 21,7 72,5 0,3 0,1 0,8 0,8 0,1 3,7 0,1
Fruits (mangues, oranges,
20,3 61,1 0,5 0,1 3,9 0,5 0,0 13,6 0,1
bananes, etc.)
Viandes (bœuf, volaille,
7,3 85,9 0,4 0,1 1,3 0,6 0,1 4,0 0,1
mouton, porc, lapin, etc.)
68
Principal mode d'acquisition
69