Dossier Pedagogique Street Art VF
Dossier Pedagogique Street Art VF
Dossier Pedagogique Street Art VF
« STREET ART»
Le concept du «street art» intéresse particulièrement les élèves... Ils connaissent tous un graffeur ou un
taggeur dans leur entourage. A partir de ce constat, pourquoi ne pas investir les murs du lycée, collège ou de
l’école ? Et même des lieux désaffectés, des enseignes fermées ?
Pour cela, il faudra s’intéresser à l’environnement architectural, historique et social de l’endroit choisi. Un
fil rouge peut être proposé en fonction de l’enseignant et de son projet. En effet, le travail sur une oeuvre
de street art peut se faire au travers d’un thème bien précis pour guider les recherches et les objectifs. Par
exemple, le thème «historique» a guidé le projet de Lodève : il s’est articulé, après de nombreuses réflexions
avec le thème du « Métissage » ou « Mes- tissages » en rapport avec les anciennes usines textiles présentent
mais aussi la manufacture des tapis…. Ce projet, à grande échelle, a permis un parcours artistique au centre-
ville qui a engendré en seulement une semaine beaucoup de rencontres, d’échanges, de créations et de
dialogues entre tous les acteurs du projet mais aussi avec le public.
Il est possible de créer un projet à plus petite échelle mais surtout chaque projet sera unique selon le lieu.
Dans ce dossier vous trouverez à la fois des définitions et des éléments historiques pour apporter des élé-
ments de questionnement et de compréhensions aux participants du projet ainsi que des éléments pédago-
giques pour aller vers la création d’une œuvre de street art … la rue est à vous !
Dans la langue et le dictionnaire français il ne semble pas exister de règles claires pour l’orthographe du terme «street
art» et ses déclinaisons. Nous privilégions ici l’utilisation de terme anglais : «street art»,»street artist», «street artists»
Définitions
du street art et
notions de base Res-
Street
sources
Rap- art: liens
pel des aux pro-
valeurs et ap- grammes et
proches péda- disciplines
Mé- gogiques Dis-
thodolo- positifs
gie pour une pédagogiques:
approche pédago- exemple de pro-
gique du street jet
art
Voici à titre d’exemple le lien entre le Street art et l’expérience présentée à la fin de
ce dossier :
histoire,
technologie (plan),
géographie,
lettres,
arts plastiques,
arts appliqués…
L’affiche :
C’est une technique ancrée dans une longue et ancienne tradition popu-
laire. Comme nous l’avons déjà évoqué, les mouvements révolutionnaires l’utili-
saient déjà comme moyen de propagande. L’affiche demande une préparation au pré-
alable et peut être soignée comme une peinture. Elle nécessite la présence de deux
personnes pour la coller à cause du seau de colle et du pinceau à transporter. Aussi
rapide à coller que le sticker ou le pochoir, l’impact visuel dû à sa taille est incompa-
rable. L’affiche trouve son intérêt dans l’aspect illégal et éphémère pour sa pose dans
la rue alors qu’elle a été préalablement travaillée comme un tableau. En outre, son
format lui confère une grande lisibilité sur les pour. Il est possible de nommer ATLAS,
SWOON comme street artist dont l’affiche est l’outil privilégié.
Le sticker :
Le mot sticker est issu du verbe anglais « to stick » c’est-à-dire coller. En français, il est
traduit par autocollant. C’est une technique qui connaît un véritable succès. Rapide et
peu coûteuse, elle est apparue dans les années 1980 avec le célèbre
« MY NAME IS » et a notamment servi de moyen de promotion pour les artistes de la
scène hip hop. L’avantage du sticker reste sa discrétion qui lui permet de rester long-
La fresque murale :
Elle est une forme de graffiti qui ne se décline pas sous la forme de lettrages. Elle
raconte souvent une histoire où apparaissent différentes formes de personnages.
Réalisée à la bombe, à la peinture acrylique ou au marqueur, la fresque murale peut
servir d’illustration à un graffiti, néanmoins elle demande du temps. Souvent réalisée
sur des murs de terrains vagues où les artistes ont le temps de peindre, elle peut
aussi être effectuée de manière plus rapide selon la simplicité du personnage ou de
la fresque. Parmi les artistes qui utilisent cette technique, il est possible de nommer
Miss Van, artiste toulousaine et ses poupées réalisées à la peinture acrylique. Elle a
marqué toute une génération de ses créatures sensuelles. Elle expose aujourd’hui son
travail dans des grandes galeries à travers le monde.
« C’est le moment où tu casses toutes les règles pour se défouler dans la rue (…). Le but
n’est pas de faire du beau dans le graffiti mais de se faire plaisir, de se démarquer, de
faire des trucs choquant. »
« C’est plus le parcours que tu fais et les moments d’adrénaline que ça t’apporte que la
pièce en elle-‐même (…). C’est revendiquer ton nom en fin de compte sans rien deman-
der à personne. »
« C’est une manière de prendre une place dans la société. »
« C’est prouver que tu sais créer quelque chose, que tu te démarques, autant dans
le trait que dans le mouvement et que tout le monde va reconnaître ton style, c’est
comme si tu avais déposé ta marque sans qu’il n’ y ait de valeurs matérielles, mais ça
va au delà de ça encore ».
« Faire du graffiti c’est politique, moi je pense qu’au niveau politique, quand tu t’appro-
pries déjà l’espace qui n’est pas le tien, c’est pas vraiment de la politique mais tu peux
considérer ça comme un « PUTCH » de l’espace public, tu déboutes la publicité, tu mets
la tienne à la place. »
« Une espèce de marque comme une signature en bas de page, je suis passé par ici,
et en même temps je vous montre mon style, car on est toujours fier de notre style et
c’est pour ça qu’on le travaille, de dire je suis passé par ici, car je pense pas qu’il y ait
vraiment comme à l’ancienne, le côté, quartiers, ceci est mon territoire, je crois pas que
cela existe à Bruxelles, d’où les graffitis »
« Moi je sais que dans la bouche d’une personne à l’autre ça change donc y’a pas vrai-
ment de définition académique et je trouve ça bien qu’il n’y en ait pas »
Pour aller plus loin sur la définition du street art et son histoire :
ANNEXE 3 : Lavigne Léa, M1 (principalement de la page 8 à 19)
1. Le choix du lieu
Le choix du lieu est à faire selon 3 aspects:
le lieu : source d’inspiration
Le street artist trouve son inspiration dans le lieu qu’il vient investir : dans l’architec-
ture, le mobilier, la signalétique, mais aussi les usages, les habitudes de ceux qui y
vivent.
Pour choisir le lieu, il est nécessaire d’arpenter la ville, pour trouver un lieu inspirant.
Une fois que celui-ci a été trouvé, il est intéressant de faire un observation plus fine :
sous différents angles, à différents moments de la journée.
La fiche « Lecture de lieu » est là pour guider/ aiguiser le regard du street artiste en
herbe.
ANNEXE 5 : Fiche lecture de lieu et ANNEXE 8 : Mode d’emploi lecture de lieu
la fréquentation et la visibilité
Le choix du lieu peut aussi dépendre de sa fréquentation. Cela dépendra du street
artist. Souhaite-t-il que son œuvre soit vue par beaucoup de gens ? Ou au contraire
préfère-t-il une œuvre intimiste ? Préfère-t-il qu’elle saute aux yeux ou au contraire
qu’elle se découvre pour les plus curieux ?
2. le choix de la technique
Le choix de la technique est important.
Pour débuter, il convient de choisir une technique simple et surtout de la tester avant,
en intérieur et en extérieur.
Il est intéressant de s’inspirer des techniques et œuvres de street artists reconnus
mais aussi de ce que l’on peut observer dans la sa ville !
Pour construire ce message, plusieurs chemins peuvent être pris (et se croiser) :
l’observation de la ville – les lieux et la vie des habitants, nos émotions (ce qui nous
révolte, attriste, fait vibrer...), les sujets qui nous touchent... Les idées peuvent être
notées, comme un brainstorming, dans un journal.
Pour aider à finaliser le message, chacun peut se poser la question : « Si j’avais la
possibilité de dire une chose au monde entier et que tout le monde l’entende, y prête
attention, qu’est-ce que je souhaiterais dire ? »
Bibliographies
Il existe de nombreux ouvrages sur le street art, soit des biographies d’artistes soit des
ouvrages par typologies de techniques ou au contraire des ouvrages compilant une
diversité de street artists et de techniques.
Nous ne les citerons pas tous. En voici deux qui nous ont accompagné lors du projet
mené à Lodève :
Réveillez la rue ! - Idées, astuces et outils pour embellir le quotidien, Kéri Smith, édi-
tion Hoebeke, 2012 http://www.hoebeke.fr/
LEMOINE Stéphanie, L’art urbain : du graffiti au street art, Paris, Éditions Belin, (Décou-
vertes Gallimard), 2012, 127 p.
Sitographie :
http://missticinparis.com/
http://www.jr-art.net/fr/jr
http://www.insideoutproject.net/fr
http://lodeveinsideout.wix.com/lodeve-inside-out
Annexes :
Tous les annexes mentionnés dans ce document sont à télécharger sur le site de la
manufacture des paysages : www.lamanufacturedespaysages.org dans le menu :
dossiers pédagogiques.
Editeur
La manufacture des paysages
Village des Arts et Métiers
34800 Octon
www.lamanufacturedespaysges.org Oeuvre sous licence Creative Commons :
Conception, rédaction et mise en forme
Aude LAVIGNE, Chrystelle ANDRE,
Karin BÖSIGER