L'afrique Et Les Africains Dans La Bible-Copier
L'afrique Et Les Africains Dans La Bible-Copier
L'afrique Et Les Africains Dans La Bible-Copier
Seigneur Jésus-Christ et par leur vie de famille qu’ils font bien partie du
message chrétien :
Moïse et Fanta Doumbouya
Younoussa et Alphonsine Djao
Jules et Jacqueline Ouoba
Ibrahim et Bibiane Coulibaly
Abdoulaye et Elisabeth Sangho
Mutua et Stephanie Mahiaini
Kwame et Jackie Busumbru
Robert et Grace Setor
Bibliographie
Avant-propos
Je suis le premier à admettre qu’il serait préférable qu’un Africain écrive un
livre sur l’Afrique et les Africains dans la Bible. Si je l’écris, ce n’est pas
parce que je pense savoir plus que mes frères et sœurs africains sur le sujet.
Mais le sujet m’intéressait tellement que j’avais commencé cette recherche il
y a trois ans, lors d’un cours sur l’Ancien Testament à la faculté de théologie
à Denver (USA). Après avoir fini une courte dissertation sur le sujet, et suite
à mon retour en Afrique, je montrai mon travail au directeur du Centre de
Publications Évangéliques, qui m’encouragea à développer le sujet et à lui
soumettre par la suite un manuscrit. Hélas, je mis presque trois ans pour
répondre à sa demande ; heureusement, il est un homme très patient.
En même temps, ce n’est pas forcément mauvais qu’un homme blanc écrive
un livre sur les Africains dans la Bible. Je n’écris pas pour « défendre ma
peau », comme une amie me l’a dit récemment. Je n’ai rien à gagner
personnellement en prenant la position que j’ai prise dans cet ouvrage, et
j’espère que cela est garant d’une certaine objectivité tout au long de ce
manuscrit. Au lecteur de juger.
Avec le sursaut des ordinateurs sur la scène commerciale, des logiciels sur
tout sujet imaginable, et l’arrivée des sites Internet, tout cela change la façon
de faire la recherche. Parfois dans ce livre je fais référence à un article qui se
trouve sur un disque compact (un CD en parler de tous les jours) et non sur
une page d’un livre. Je constate que ceci rend un peu plus difficile le travail
de quelqu’un qui veut vérifier l’exactitude de ce que j’écrivis, et je lui
demande d’avance de bien vouloir m’excuser cet inconvénient.
Malheureusement – ou heureusement, selon son avis – c’est l’avenir de la
rédaction et on doit s’y adapter.
Je dois aussi avouer que je suis quelque peu embarrassé par les ouvrages que
je cite dans ce livre, puisqu’un grand nombre d’entre eux sont des livres
écrits en anglais et non en français. Cela provient du fait que la plupart des
livres dans ma bibliothèque personnelle sont des textes en anglais, mais je
fais toutefois un effort conscient d’augmenter le nombre de livres en français
qui s’y trouvent. S’il existe des fautes de traduction de l’anglais au français,
j’en suis personnellement responsable.
Il y a plusieurs façons d’épeler des noms qui se trouvent dans la Bible, et on
voit deux ou trois orthographes différentes selon la version de la Bible que
l’on utilise. Le lecteur remarquera que j’opte pour l’orthographe qui se trouve
dans la Bible Segond révisée. Pour faciliter la recherche de ces noms, je joins
une appendice où je donne quelques unes de ces orthographes variantes.
Aussi, je décide d’ajouter deux autres appendices où je cite les références
bibliques qui parlent de l’Afrique et des Africains, puisque la pure quantité de
ces références est impressionnante, et leur simple présence appuie la thèse de
ce livre, à savoir que le christianisme n’est pas une « religion des Blancs »,
mais qu’il se qualifie bien d’une religion africaine. Chercher et trier toutes
ces références était un travail assez ennuyeux, et là aussi la concordance
électronique que j’utilise est en anglais. Il se peut donc que certaines
références soient fausses, à cause de la différence de numérotation de versets
ou de l’appellation de lieux ou de personnages entre les versions anglaises et
françaises de la Bible.
Enfin, la quatrième appendice indique les noms que certains savants – surtout
les théologiens « afrocentriques » – considèrent comme des Africains, mais
beaucoup d’autres savants en contestent la validité.
Le lecteur remarquera également qu’il existe beaucoup de notes dans ce livre.
La raison pour cela est, d’une part, de soutenir les différentes idées qui se
trouvent dans ces pages et, d’autre part, de donner les titres où on peut faire
de recherches personnelles pour en savoir plus.
Je veux remercier sincèrement tout le personnel à l’INADES (Institut
Africain pour le Développement Economique et Social) à Abidjan, car c’était
à leur bibliothèque que j’ai trouvé la plupart des ouvrages en français que je
cite dans ce document. Grâce à eux, la recherche pour ce présent ouvrage
s’est étendue et, je l’espère, s’est améliorée. Je ne peux que souhaiter un
nombre important d’auteurs africains francophones qui feront beaucoup
mieux que moi en écrivant des livres théologiques pertinents dans le
domaine. Et je remercie surtout le professeur J. Daniel Hays, professeur à
Ouachita Baptist University aux États-Unis, pour les polycopies de ses
articles qu’il m’a envoyées, ainsi que pour les nombreux messages par
courrier électronique dans lesquels il m’a expliqué les sens des noms propres
et a donné son raisonnement pour sa position sur plusieurs personnages
bibliques. Son aide m’a permis de connaître les pensées d’un expert dans le
domaine. Je suis aussi reconnaissant au professeur Daniel Carroll R. de la
faculté de théologie de Denver. C’est lui qui m’a suggéré en premier lieu
d’étudier ce sujet il y a trois ans, et grâce à lui j’ai pu contacter le professeur
Hays.
Mon désir est que ce livre soit un outil pratique pour tout pasteur, voire
tout(e) chrétien(ne), qui cherche à savoir un peu plus sur le rôle des Africains
dans la Bible.Que le lecteur comprenne que c’est Dieu lui-même qui inspira
les auteurs bibliques de mentionner l’Afrique et les Africains dans leurs
différents écrits.
Timothée WELCH
Abidjan, août 2001
Introduction
Une critique souvent entendue du christianisme en Afrique est qu’il est une «
religion des Blancs ». On suppose que c’était des Européens ou des
Américains qui firent venir le christianisme sur le continent africain.
Toutefois, un survol de l’histoire de l’Église montre clairement que des
Africains étaient eux-mêmes chrétiens depuis de nombreux siècles avant
l’arrivée des premiers missionnaires occidentaux, et aussi bien longtemps
avant la naissance de l’Islam. Certains chrétiens africains défendaient la foi
avec intelligence, combattant le polythéisme de l’empire romain. Pendant les
cinq premiers siècles du christianisme des personnages tels que Tertullien,
Clément, Origène, Cyprien et Augustin – tous fils d’Afrique – écrivirent des
œuvres influentes qui aidaient l’église chrétienne dans le monde entier à
poser de fondements solides.1 Il est intéressant de noter que les premières
églises à utiliser le latin dans le culte se trouvaient non en Italie mais en
Afrique du nord, dans la région de Carthage (la Tunisie de nos jours).2
Dans son article sur l’état de l’évangile en Afrique aujourd’hui, le Dr Tite
Tiénou dit que « reconnaître l’Afrique comme l’un des centres de la foi
chrétienne implique que le christianisme est une religion africaine. »3
Effectivement, le grand nombre d’Africains chrétiens témoigne de l’influence
de l’évangile en Afrique moderne.
Le but de ce présent document n’est pourtant pas de parler du rôle des
Africains ni dans l’histoire de l’Église, ni dans le 21e siècle, mais de montrer
combien l’Afrique et les Africains figurent dans la Bible elle-même. De
nombreuses références à l’Afrique et aux Africains se trouvent dans la Bible,
et non seulement dans le Nouveau Testament mais aussi dans l’Ancien. Nous
verrons donc que les Africains ne sont pas seulement bénéficiaires du
message chrétien; ils en font vraiment partie. Le christianisme a des
profondes racines en Afrique et, de ce fait, se qualifie bien d’une « religion
africaine » ; il est aussi africain que les « religions traditionnelles africaines »
de nos jours.
Mon souhait ardent est que le lecteur voie combien la Bible parle des
Africains, et que cette connaissance l’aide à comprendre que les Africains, en
tant que descendants de Cham, ne sont pas maudits (comme le prétendent
certains en interprétant mal le verset Genèse 9.25),4 mais qu’ils sont comme
toutes les autres races dans ce monde ; c’est-à-dire, qu’ils sont responsables
devant Dieu pour leurs actions, les bonnes comme les mauvaises. Les
Africains sont parfois l’objet de la bénédiction de l’Éternel, et ils sont des fois
l’objet de sa discipline. Ils sont parfois l’instrument de Dieu pour bénir le
peuple d’Israël, et ils sont des fois son instrument pour le punir. Les exemples
de tous ces cas se verront dans les pages suivantes.
Mais avant d’aller plus loin, on doit se poser une question de base. Comme la
Bible parle des Égyptiens et des Libyens ainsi que des « Noirs » (Éthiopiens),
peut-on considérer ces Nord-Africains comme vraiment Africains ?
Il y a les théologiens dits « afrocentriques » qui maintiennent que les
Africains venant du sud du Sahara jouèrent un grand rôle dans le
développement non seulement en Éthiopie mais aussi en Égypte. Par
exemple, le théologien noir américain Cain Hope Felder dit : « Avec les
découvertes archéologiques en 1962 à Qustul, en haute Nubie [au nord du
Soudan], nous avons maintenant une preuve manifeste que la civilisation
égyptienne antique fut préfigurée et formée par les développements au sud,
en Nubie. »5 Ainsi, disent-ils, l’Égypte antique eut ses origines en Afrique
noire et les Égyptiens peuvent être bel et bien considérés comme des
Africains.
Cette conclusion ne se limite pas aux théologiens « afrocentriques ». Il y a
2500 ans, vers l’an 460 av. J.-C., l’historien grec Hérodote affirma que «
l’Égypte dériva de la culture de la grande Éthiopie. »6 Le savant africain le
plus connu qui traite ce sujet, Cheikh Anta Diop du Sénégal, insiste aussi sur
le fait que les Égyptiens sont Africains. Il dit :
Il ressort de l’examen des diverses représentations que l’Égypte devait alors
être peuplée d’une race nègre ayant asservi les quelques éléments proto-
indoeuropéens et sémites qui, au hasard de leurs déplacements, s’étaient
infiltrés dans la vallée.
En effet, toutes les représentations figurant incontestablement des rois proto-
dynastiques et même « dynastiques » (1re, 2e,3e) sont de type « négroïde ».
C’est le cas du Seigneur Tera-Neter (temple de Aunu dans la cité de Hemen
près de Louxor), du roi Narmer, le Menès des textes égyptiens, qui unifia le
pays pour la première fois, du roi Khasekhen 2e dynastie, du roi Zozer 3e
dynastie, etc.7
Mais d’autres savants, y compris des savants noirs, ne sont pas tout à fait
d’accord avec cette conclusion. Ils pensent que ces théologiens afrocentriques
sont coupables de trop simplifier la situation en appelant les Égyptiens «
noirs »,8 et je suis d’accord que parfois ces derniers exagèrent en attribuant
une présence et contribution africaines un peu partout dans la Bible.9 En fait,
plusieurs sources (par exemple, le livre The Times Atlas of World History et
l’encyclopédie Compton’s Interactive Encyclopedia), parlent des Égyptiens
comme des « Afro-asiatiques », c’est-à-dire, un mélange de peuples africains
et sémites venant de l’Asie.10 Raymond Mauny, après avoir parlé de plusieurs
possibilités pour l’origine des Égyptiens, ajoute : « L’Égypte, terre de
métissage des races et des civilisations au carrefour de trois continents, telle
est bien la vocation logique de ce pays. Vouloir monopoliser l’ensemble au
profit d’une seule des composants est aller à l’encontre de la vérité. »11
Le Nouveau dictionnaire biblique (version en anglais) parle des premiers «
vrais » Égyptiens comme ceux appelés les Taso-Badariens, qui établirent la
première culture prédynastique. Il continue en disant que ces derniers
semblent être d’origine africaine, ensemble avec deux autres cultures qu’on
appelle Nagada I et Nagada II. C’est seulement vers l’an 3000 av. J.-C. que
des Asiatiques arrivèrent et se fusionnèrent avec ce peuple prédynastique.12
Ce qui est intéressant est que le Nouveau dictionnaire biblique révisé (version
en français) donne une autre explication de l’origine des Égyptiens :
A l’époque préhistorique, des Chamites de race blanche pénétrèrent en
Égypte par vagues successives et supplantèrent les aborigènes. Plus tard,
d’autres envahisseurs venus de la Babylonie, sémites en grande partie,
occupèrent l’Égypte et influencèrent sa langue. Dans la même période, des
Nubiens se mélangèrent aussi aux Égyptiens.13
Concernant l’origine du peuple égyptien, il semble alors que la version en
français met l’accent sur les peuples asiatiques et la version en anglais met
l’accent sur les peuples africains. Mais dans les deux cas, ils parlent de «
fusion » et de « mélange », admettant donc que les Égyptiens sont dans une
certaine mesure un peuple « afro-asiatique ». Même Diop admet que ce «
métissage » s’est produit.14
Margaret Bunson parle aussi des peuples prédynastiques en Égypte, à savoir,
les peuples appelés Badariens (4500 – 4000 av. J.-C.), ceux de Nagada I
(4000 – 3500 av. J.-C.) et ceux de Nagada II (3500 – 3000 av. J.-C.). Elle
affirme que « la poterie fabriquée par les Badariens démontre un travail
sophistiqué et artistique … » et que c’est pendant la « séquence culturelle »
de Nagada II que l’on voit l’évidence des changements qui résultèrent des
contacts avec d’autres peuples et d’autres régions.15 Elle atteste aussi que,
lorsque les deux Égyptes – la Basse Égypte dans le nord et la Haute Égypte
dans le sud – se réunirent vers 3000 av. J.-C., il s’agissait plutôt du royaume
du sud qui vint dominer les peuples du nord.
Selon l’évidence, la Basse Égypte ne fut pas un royaume à vrai dire lorsque
les armées vinrent du sud pour dominer la région et créer une nation unie …
Le concept d’une Basse Égypte en tant que royaume avec son propre
caractère unique sur les plans géographique et social, est fort probablement
une invention … Les nomes [provinces administratives] furent établies par
les rois des premières dynasties, mais il est probable que la Haute Égypte ait
été avancée à cet égard.16
Bref, l’Égypte connut des influences des peuples asiatiques venant du nord
pendant et après la période 3500 – 3000 av. J.-C., mais ces peuples y
trouvaient une culture déjà assez avancée, et le moteur derrière l’unification
des deux Égyptes vers 3000 av. J.-C. venait du sud, du royaume de la Haute
Égypte, et non du nord.
Le Dictionnaire biblique pour tous s’accorde avec Bunson et avec le
Nouveau dictionnaire biblique en anglais concernant l’origine des Égyptiens.
Il dit :
Les premiers Égyptiens qui se sont installés dans la vallée du Nil sont appelés
Taso-Badariens et semblent avoir été d’origine africaine. Ces communautés
se sont accrues, avec des sanctuaires locaux et des croyances en une vie après
la mort. Le premier pharaon de toute l’Égypte fut semble-t-il Narmer de
Haute Égypte qui conquit le royaume rival du Delta et fonda la première
dynastie.17
Le sud conquit le nord, et non vice versa.
Certains mettraient toujours l’accent sur le fait que les Asiatiques sont arrivés
en grand nombre en Égypte, et c’est cela qui exclut les Égyptiens d’être
appelés des « Africains ». Mais si on maintient que les Égyptiens sont des
Asiatiques et non des Africains, il me semble logique alors que l’on ne peut
non plus considérer les Anglais ou les Français comme des Européens, mais
qu’on doit les appeler des « Euro-asiatiques ». Après tout, à l’époque où les
asiatiques venaient pour vivre en Égypte (vers 3000 av. J.-C.), il existait très
peu d’ « européens ». Selon le Times Atlas of World History,18 les quatre
premières civilisations commencèrent en Égypte, en Mésopotamie, en Inde et
en Chine. C’est à partir de ces quatre régions que les invasions et les
migrations débutèrent, dans le troisième millénaire av. J.-C., et que des
peuples du Moyen Orient commencèrent à migrer en Europe, dans les régions
au nord et à l’ouest de la Mer Noire. Le fait qu’on appelle certaines langues
comme le français et l’anglais ainsi que le sanskrit et le perse, des langues «
indo-européennes », cela montre que ce lien existait entre l’Asie et l’Europe
il y a quelques millénaires. Ces peuples asiatiques trouvèrent sur place des «
paysans agricoles européens » qui habitaient des hameaux et non des villes
développées.
Comme l’Égypte, l’Europe connut des importantes migrations de peuples
asiatiques vers 3000 av. J.-C. Pourtant, je ne connais aucun savant qui fait
allusion aux Européens comme des « Euro-asiatiques » à cause de ce lien
historique. Et si ce n’est pas le cas pour les Européens, pourquoi est-il le cas
pour les Égyptiens ? On comprend peut-être mieux pourquoi certains
théologiens « afrocentriques » – par exemple, Randall Bailey – se plaignent
du fait que dans des livres théologiques « on remarque une tendance à exclure
et à minimiser le sujet de l’influence africaine … il y a des efforts de déplacer
l’Égypte en dehors de l’Afrique en maintenant une distinction nette entre
l’Afrique subsaharienne et l’Égypte. »19
Géographiquement, l’Égypte fait partie de l’Afrique. Comment peut-on la
considérer autrement ? Elle n’est pas comme le sous-continent indien qui
s’est physiquement joint à l’Asie ; toute l’Afrique du nord a toujours fait
partie de l’Afrique. L’égyptologue français Jean Leclant, qui n’est pas
d’accord avec l’idée que les Égyptiens sont des noirs, accepte néanmoins
qu’on peut les considérer comme Africains :
Si les Égyptiens en effet, ceux des pyramides et ceux de nos jours, ne sont
évidemment pas des Nègres, il demeure que la civilisation égyptienne antique
est par excellence une civilisation africaine. L’Égypte est avant tout terre
d’Afrique. Et la civilisation pharaonique peut servir d’introduction à la
connaissance du monde noir.20
Je conclus donc que le peuple éthiopien ou kouchite mentionné dans la Bible
est un peuple africain venant du Soudan ou de l’Éthiopie de nos jours. Et,
tout en admettant que les avis sont partagés sur ce point, je prends la position
que le peuple égyptien est aussi un peuple africain, même s’il est métis, à la
fois chamite et sémite. A mon avis, le mot « Africain » n’est pas
nécessairement synonyme du mot « noir », ce qui différencie ma position de
celle de certains théologiens afrocentriques. Mais cela ne change ni le fait que
les Égyptiens ont des racines noir-africaines suffisamment présentes, ni celui
qu’ils ont une présence physique sur le continent africain depuis plus de cinq
millénaires. Mon approche est alors autant géographique que ethnique, et je
crois que les deux approches sont valables. Ces deux éléments ensemble font
que l’on peut considérer les Égyptiens comme un vrai peuple africain.
Compte tenu de cette définition du mot « Africain », nous passerons aux
textes bibliques pour voir la présence de l’Afrique et des Africains dans la
Bible.
Égypte/Mitsraïm
Il est peut-être surprenant de constater que la présence africaine est beaucoup
plus évidente dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. Ceci est dû au
fait que le peuple d’Israël passa plus de 400 ans en Égypte (voir Genèse 37 à
Exode 14). Ainsi, le seul pays d’Égypte est mentionné 586 fois dans l’AT, et
les Égyptiens 91 fois, pour un total de 677 fois.35 Un auteur explique que «
l’Égypte, dans sa relation avec Israël, reçoit plus d’attention dans les pages de
l’Ancien Testament, que tout autre pays. »36
Par occasion Cham est utilisé comme un nom poétique pour signifier
l’Égypte (voir Psaume 78.51 ; 105.23, 27 et 106.22), autres fois c’est le mot
rahab qui veut dire « vantard » et représente le nom d’un monstre mythique
de la mer (voir Psaume 87.4 ; 89.11 ; Ésaïe 30.737 et 51.9). La plupart du
temps, cependant, c’est le nom Mitsraïm qui est employé pour désigner
l’Égypte. Mitsraïm veut dire « deux Égyptes », se référant aux deux parties
d’Égypte, la Haute Égypte (la vallée du Nil) et la Basse Égypte (la plaine du
delta).
L’espace ne permet pas de commenter chaque verset où la Bible parle de
l’Égypte ou d’un Égyptien. Mais on peut néanmoins faire remarquer certains
Égyptiens dans l’Ancien Testament.
Agar
Après le séjour d’Abraham et Sara en Égypte, ils se retournèrent en Canaan.
Il arriva que Sara ne put toujours pas avoir un bébé. C’est alors que Sara
donna l’une de ses servantes égyptiennes, Agar, comme femme à Abraham et
celle-ci devint la mère d’Ismaël, le premier fils d’Abraham (voir Genèse
chapitre 16). Sara maltraita ensuite et chassa Agar, mais l’Éternel envoya un
ange pour consoler cette femme africaine. En plus, Dieu lui fit une promesse
semblable à celle qu’il donna à Abraham au chapitre 15, c’est-à-dire, Dieu lui
promit : Je multiplierai beaucoup ta descendance, et on ne pourra la compter
tant elle sera nombreuse (Gen 16.10). Cette promesse fut répétée à Agar
lorsqu’elle craignait pour la vie de son fils (Gen. 21.18). Parmi les quatre
personnes (Abraham, Isaac, Jacob et Agar) qui reçurent de telles promesses
de la part de l’Éternel, nous oublions souvent que l’une d’elles fut africaine.
Potiphar et sa femme
Avant d’être nommé ministre du Pharaon, Joseph était esclave dans la maison
d’un certain Potiphar. On ne sait pas grand choses sur la vie de Potiphar, à
part le fait qu’il était un homme de confiance du Pharaon et le chef de la
garde royale (Genèse 39.1, FC). Sa femme, par contre, n’était pas une
personne digne de confiance, car elle était prête à tromper son mari en
couchant avec Joseph. Elle cherchait jour après jour d’aller au lit avec Joseph,
mais il lui refusait. Cette femme inventa alors une histoire sur comment
Joseph essaya de coucher avec elle, et par la suite Potiphar envoya Joseph en
prison. La femme de Potiphar est connue donc comme une femme trompeuse
et menteuse.
1ère dynastie
Menès/Narmer 3100 – 3037
Aha 3037 – ?
Djer ?
Ouadji ?
Den/Oudimou ?
Adjib ?
Semerkhet ?
Ka ? – 2770
2ème dynastie
Hotepsekhemoui 2770 – ?
Nebrê ?
Nineter Neterimou ?
Ouneg ?
Senedj ?
Peribsen ?
Khasekhem ?
Khasekhemoui ? – 2650
L’ancien empire 2650 – 2150
3ème dynastie
Sanakht Nebka 2650 – 2630
Djoser Neterierkhet 2630 – 2611
Sekhemkhet 2611 – 2603
Khaba 2603 – 2599
Neferka 2599 – ?
Houni/Hou ? – 2575
4ème dynastie
Snéfrou 2575 – 2551
Khéops 2551 – 2528
Didoufri 2528 – 2520
Khéphren 2520 – 2494
Baoufré 2494 – 2490
Mykérinos Menhaurê 2490 – 2472
Shepseskaf 2472 – 2467
Dedefptah 2467 – 2465
5ème dynastie
Ouserkaf 2465 – 2458
Sahourê 2458 – 2446
Néferirkaré-Kakaï 2446 – ?
Shepseskarê ? – 2419
Néferefrê 2419 – 2416
Niouserrê Ini 2416 – 2396
Menkaouhor Akaouhor 2396 – 2388
Dedkarê-Isési 2388 – 2356
Ounas 2356 – 2323
6ème dynastie
Téti 2323 – 2311
Ouserkarê 2311 – 2310
Pépi Ier Merirê 2310 – 2261
Mérirê-Antiemsaf Ier 2261 – 2247
Pépi II Neferekarê 2247 – 2153
Mérirê-Antiemsaf II 2153 – 2152
Nicotris 2152 – 2150
8ème dynastie
??
9ème dynastie
Khéti Ier ?
Plusieurs rois inconnus ?
10ème dynastie
Neferkarê ?
Khéti III ?
Mérikarê ?
Iti ?
12ème dynastie
Amenemhat Ier 1963 – 1934
Sésostris Ier 1934 – 1898
Amenemhat II 1898 – 1866
Sésostris II 1866 – 1862
Sésostris III 1862 – 1843
Amenemhat III 1843 – 1798
Amenemhat IV 1798 – 1798
Sébekneferourê 1798 – 1786
13ème dynastie49
14ème dynastie
Des petits pharaons qui furent contemporains de la 13ème dynastie
15ème dynastie
Des pharaons Hyksos dont :
Salitis ?
Sheshi ?
Khian ?
Apophis ?
Khamudi ?
16ème dynastie
Des petits pharaons Hyksos qui furent contemporains de la 15ème dynastie
17ème dynastie
De nombreux pharaons à Thèbes, dont :
Antef V ?
Sébekemzaf Ier ?
Nebireyeraw ?
Sébekemzaf II ?
Tao Ier ?
Tao II ?
Kamose ?
18ème dynastie
Amosis 1550 – 1525
Aménophis Ier 1525 – 1504
Thoutmès Ier 1504 – 1492
Thoutmès II 1492 – 1479
Hatshepsout 1479 – 1457
Thoutmès III 1479 – 1425
Aménophis II 1425 – 1401
Thoutmès IV 1401 – 1391
Aménophis III 1391 – 1353
Aménophis IV Akhénaton 1353 – 1337
Sémenekharê 1337 – 1336
Toutânkhamon 1336 – 1327
Aÿ 1327 – 1323
Horemeb 1323 – 1295
19ème dynastie
Ramsès Ier 1295 – 1294
Sethi Ier 1294 – 1279
Ramsès II 1279 – 1213
Mérneptah 1213 – 1203
Amenmès 1203 – 1200
Séthi II 1200 – 1194
Siptah 1194 – 1188
Taousert 1188 – 1186
20ème dynastie
Sethnakht 1186 – 1184
Ramsès III 1184 – 1153
Ramsès IV 1153 – 1148
Ramsès V 1148 – 1144
Ramsès VI 1144 – 1136
Ramsès VII 1136 – 1128
Ramsès VIII 1128 – 1125
Ramsès IX 1125 – 1107
Ramsès X 1107 – 1098
Ramsès XI 1098 – 1069
21ème dynastie
Smendès 1069 – 1044
Herihor 1044 – 1040
Psousennès Ier 1040 – 992
Pinedjem ?
Amenophtis 993 – 984
Osarkon/Osorkon Ier 984 – 978
Siamen 978 – 959
Psousennès II 959 – 945
22ème dynastie
Sheshonq Ier /Chichaq 945 – 924
Osarkon II 924 – 909
Takelot Ier 909 – ?
Sheshonq II ? – 883
Osarkon III 883 – 855
Takelot II 860 – 835
Sheshonq III 835 – 783
Pami 783 – 773
Sheshonq V 773 – 735
Osarkon V 735 – 712
23ème dynastie
Plusieurs rois régnèrent à Thébes, Tanis et ailleurs, parallèlement à la 22ème
dynastie, dont :
Pedubaste Ier 828 – 803
Osarkon IV 777 – 749
Peftjauawybast 740 – 725
24ème dynastie
Deux pharaons régnèrent à Saïs, parallèlement à la 22ème dynastie :
Tefnakhte 724 – 717
Bocchoris 717 – 712
25ème dynastie (Nubie et Thèbes)
Kashta 770 – 750
Plye 750 – 712
26ème dynastie
Nékao/Néko Ier 672 – 664
Psammétique Ier 664 – 610
Néko II 610 – 595
Psammétique II 595 – 589
Apriès 589 – 570
Amasis 570 – 526
Psammétique III 526 – 525
28ème dynastie
Amyrtaios 404 – 399
29ème dynastie
Néferités Ier 399 – 393
Psammutis 393
Hakoris 393 – 380
Néferités II 380
30ème dynastie
Nectanébo Ier 380 – 362
Téos 365 – 360
Nectanébo II 360 – 343
Les noms qui suivent ne sont pas ceux des pharaons, mais plutôt des
conquérants qui dominèrent l’Égypte.
2ème domination perse 343 – 332
Artaxerxès III 343 – 338
Arsès 338 – 336
Darius III 336 – 332
Époque Ptolémaïque
Ptolémée Ier 304 – 284
Ptolémée II 285 – 246
Ptolémée III 246 – 221
Ptolémée IV 221 – 205
Ptolémée V 205 – 180
Ptolémée VI 180 – 164, 163 – 145
Ptolémée VII 145
Ptolémée VIII 170 – 163, 145 – 116
Ptolémée IX 116 – 107, 88 – 81
Ptolémée X 107 – 88
Cléopâtre Bérénice 81 – 80
Ptolémée XI 80
Ptolémée XII 80 – 58, 55 – 51
Bérénice IV 58 – 55
(Cléopâtre VII 51 – 30)
Ptolémée XIII 51 – 47
Ptolémée XIV 47 – 44
Ptolémée XV 44 – 30
Empereurs romains
César Auguste 30 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.
Tibère 14 – 37
Caligula 37 – 41
Claude 41 – 54
Néron 54 – 68
Galba 68 – 69
Othon 69
Vitellius 69
Vespasien 69 – 79
Titus 79 – 81
Domitien 81 – 96
Nerva 96 – 98
... et ainsi de suite, jusqu’en 395 ap. J.-C. Comme l’ère du NT s’arrête vers
100 ap. J.-C., les autres empereurs ne sont pas mentionnés ici.
So
L’Ancien Testament mentionne brièvement quelques autres pharaons
égyptiens dont on ne connaît que peu. So, roi d’Égypte, reçut une demande
d’aide de la part du roi Osée, le dernier roi du royaume du nord (voir 2 Rois
17.1-5), bien que ce dernier fut vassal du roi assyrien Salmanasar V. Il n’est
pas évident que So put venir à son secours, car par la suite le roi Osée fut
enfermé dans une prison par le roi d’Assyrie. Concernant l’identité de So, le
Nouveau dictionnaire biblique révisé offre quatre possibilités :
1. So serait le pharaon Osarkon IV (727-716 av. J.-C.).
2. So, vocalisé Sewe, serait un général égyptien, devenu par la suite le
pharaon Shaba(ko).
3. So serait Sibe, le commandant en chef de l’armée égyptienne, qui, allié à
Hanin, roi de Gaza, livra bataille en 720, à Sargon II, roi d’Assyrie.
4. So ne serait pas un nom propre mais une transcription de l’égyptien et
serait le So (ou vizir) du roi d’Égypte, qui était alors Osarkon IV.58
Néko II
Le pharaon Néko II, de la 26e dynastie, est mentionné en 2 Rois, chapitres 23
et 24, et parallèlement en 2 Chroniques, chapitre 35. Il partit en 609 ou 608
av. J.-C. pour aider le roi d’Assyrie, Assour-Ouballit II, qui luttait contre les
Babyloniens près de la ville de Harân. Josias, roi de Juda, et son armée
sortirent rencontrer l’armée égyptienne, avec des résultats désastreux : Le roi
Josias marcha à sa rencontre ; et le Pharaon le fit mourir à Meguiddo, dès
qu’il le vit (2 Rois 23.29). Le passage en 2 Chroniques explique que Néko II
ne voulait pas combattre l’armée de Josias, mais que Josias insista. Néko lui
envoya des messagers pour dire : Qu’ai-je à faire avec toi, roi de Juda ? Ce
n’est pas contre toi que je viens aujourd’hui ; c’est contre une maison avec
laquelle je suis en guerre. Dieu m’a dit de me hâter. Ne t’oppose pas à Dieu,
qui est avec moi, de peur qu’il ne te détruise. Mais Josias ne se détourna pas
de lui, et il se déguisa pour le combattre sans écouter les paroles de Néko,
qui venaient de la bouche de Dieu… (2 Chr 35.21,22) Nous voyons donc
qu’un pharaon africain reçut un message de la part de Dieu, message qu’il
communiqua au roi de Juda qui était lui-même sensé y obéir. Mais Josias
refusa d’écouter les paroles de Néko, qui venaient de la bouche de Dieu. Ce
roi africain fut le porte-parole de l’Éternel. Le refus de Josias d’écouter
l’Éternel par le biais de Néko II lui coûta la vie.
Le fils de Josias, Yoahaz, devint ensuite roi de Juda, mais il ne régna que
trois mois lorsque Néko II le fit prisonnier et l’emmena en Égypte où il
mourut. Néko II établit le frère aîné de Yoahaz, Yehoyaqim, comme roi, et ce
dernier lui fournissait le tribut exigé. En 605 av. J.-C. Néko II rencontra le
prince héritier babylonien, Neboukadnetsar, dans la bataille de Karkemich où
il fut complètement battu par ce dernier. Le pharaon retourna donc en Égypte
et Yehoyaqim devint vassal de Babylone. Trois ans plus tard Neboukadnetsar
revint pour étouffer une révolte de Juda, Yehoyaqim comptant apparemment
sur l’aide de Néko II dans sa lutte contre Babylone. Mais, cette aide ne vint
pas car, comme nous explique la Bible, A cette époque, le roi d’Égypte cessa
ses expéditions militaires, car le roi de Babylone s’était emparé de tous les
territoires qui, depuis le torrent bordant la frontière nord de l’Égypte jusqu’à
l’Euphrate, avaient été sous domination égyptienne (2 Rois 24.7, Bible du
Semeur). Néko II put garder Égypte sous sa contrôle, mais il perdit toutes les
provinces d’Asie qu’il avait conquises auparavant.
Hophra
Nous voyons un dernier pharaon égyptien dans les livres prophétiques de
Jérémie (chapitre 37 et la fin du chapitre 44) et d’Ézéchiel (chapitres 17 et
29-32). Il s’agit du pharaon Hophra, qui régna entre 588 et 569 av. J.-C.
Après sa victoire sur Jérusalem, Neboukadnetsar établit Sédécias comme roi
de Juda. Mais, comme Yehoyaqim avant lui, celui-ci se révolta contre
Babylone et se tourna vers l’Égypte pour trouver de l’aide militaire, malgré
les avertissements des prophètes Jérémie et Ézéchiel. Hophra et son armée
attaquèrent l’armée babylonienne – mais sans succès, comme l’avait prédit
les prophètes Jérémie (Jér. 37.7) et Ézéchiel (Ézéch. 17.17 et 29.3-16) – et se
retournèrent en Égypte.
Une chose qui distingua Hophra d’autres pharaons était son orgueil. La Bible
dit que son cœur était fier de sa hauteur (Ézéch. 31.10) et que Dieu enverrait
contre lui tous les plus violents parmi les nations ; ils saccageront l’orgueil
de l’Égypte (Ézéch. 32.12). Hophra eut l’audace de dire que c’était lui-même
qui créa le Nil (voir Ézéch. 29.3,9) ; il se prenait vraiment pour un dieu. Par
la suite, Dieu prononça sept oracles contre l’Égypte – les chapitres 29 au 32
constituent une série d’oracles contre l’Égypte et son pharaon. Ces passages,
ainsi que Jérémie 44.30, annonce très clairement la mort du pharaon Hophra.
Le Nouveau dictionnaire biblique révisé nous parle de sa fin : « Après une
campagne désastreuse en Libye et une révolte qui eut comme résultat la co-
régence avec Ahmosis, Hophra trouva la mort lors d’un conflit avec ce
dernier. »59
Yarha
Nous avons déjà vu que les Égyptiens accueillaient souvent les Juifs ou
d’autres peuples étrangers. Mais l’inverse était aussi vrai : les Juifs
accueillaient aussi les étrangers et les acceptaient comme membres du peuple
de Dieu. Un tel exemple se trouve en 1 Chroniques 2.34,35. Yarha fut un
esclave égyptien qui put prendre la fille de Chéchân pour femme. On ne sait
pas plus sur lui, mais il dut être un homme de distinction, car son beau-père
lui donna sa fille au lieu de la donner à un homme juif. Et le fils de Yarha
figura parmi les descendants de Juda, ce qui indique que Yarha s’était sans
doute converti au judaïsme. Son histoire ressemble à celle de Joseph, mais à
l’inverse : Joseph fut un esclave juif qui prit une femme égyptienne, tandis
que Yarha fut un esclave égyptien qui prit une femme juive.
Bitya
Un autre exemple de ce même principe se voit en 1 Chroniques 4.18, où
Bitya, une fille du Pharaon (on ignore lequel), épousa un homme juif appelé
Méred. On suppose que cet homme de la tribu de Juda fut d’une certaine
importance, puisqu’il se maria à la fille d’un pharaon. Mais il semble que ce
mariage – contrairement à celui de Salomon et la fille d’un autre pharaon –
fut plus qu’un arrangement commercial, puisque le nom Bitya veut dire «
fille (dans le sens d’adoratrice) de l’Éternel ».60 Son nom indique donc qu’elle
se convertit au culte de l’Éternel. En tant qu’Égyptienne, elle fut accueillie
parmi le peuple d’Israël.
Libye/Pouth
Dans l’Ancien Testament il y a huit références à la Libye/Pouth ou à un
Libyen.
Pouth, l’un des fils de Cham, est traditionnellement considéré par beaucoup
comme le père des tribus libyennes, à l’ouest de l’Égypte. Mais tout le monde
n’accepte pas que la tribu de Pouth s’était installée en Libye. Quelques-uns,
se basant sur des textes égyptiens, pensent plutôt que cette tribu s’installa en
Somalie. Ils pensent que les mots « pouth » et « punt » sont des variantes du
même mot. D’autres optent pour la Libye, se basant sur des textes perses et
babyloniens.61 Mais le Nouveau dictionnaire biblique révisé dit ceci :
L’opinion la plus récente assimile Pouth à Punt, au sud ou au sud-est de
Kouch. Punt est d’ordinaire identifié avec les Somalis. D’après Glaser, le
nom de Punt désigna d’abord l’Arabie orientale, puis l’Arabie méridionale
(Côte des parfums), et enfin la côte africaine des Somalis.62
En tout état de cause, Pouth/Punt est un peuple africain, soit des Libyens, soit
des Somalis.
Les Libyens sont généralement vus comme des soldats. La Bible les appelle
hommes de guerre… [qui] suspendaient chez toi le bouclier et le casque…
(Ézéchiel 27.10), ceux … de Pouth, qui manient le bouclier (Jérémie 49.6), et
… les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et des
cavaliers très nombreux ? (2 Chroniques 16.8). La plupart du temps ils
étaient alliés aux ennemis d’Israël, des ennemis comme les Assyriens
(Nahoum 3.9), les Kouchites (2 Chroniques 16.8), les Égyptiens (Jérémie
49.6), ceux de Tyr (Ézéchiel 27.10), et ceux du nord, près de la Mer Noire
(Ézéchiel 38.5).
Poutiel
En Exode 6.25 nous lisons l’histoire d’un homme du nom de Poutiel. Il donna
une de ses filles en mariage à Eléazar, il fut donc le beau-père d’Eléazar, fils
d’Aaron. Le nom Poutiel est intéressant. –iel est un suffixe en hébreu qui veut
dire « de Dieu ». Par exemple, Gabriel veut dire « homme de Dieu »,
Daniel veut dire « juge de Dieu », Otniel veut dire « force de Dieu », etc.
Alors, Poutiel devient « Pout[h] de Dieu », ce qui peut signifier un Libyen
(ou un Somali) qui adore le Dieu d’Israël. On suppose donc qu’il fut un
Libyen ou un Somali qui décida de suivre l’Éternel. Le fait qu’Aaron permit
le mariage entre son fils et la fille de Poutiel indique que Poutiel fut un
homme qui suivait le Seigneur avec beaucoup de sérieux, et qu’il avait bien
inculqué sa foi à sa fille.
Hays dit que le nom Poutiel est un nom emprunté à la langue égyptienne avec
le suffixe ajouté.63 Si oui, cela veut dire que Poutiel fut peut-être Égyptien et
non Libyen/Somali. Mais dans les deux cas, il s’agit d’un homme africain.
Chichaq
Un pharaon intéressant est mentionné en 1 Rois chapitre 11, verset 40. Il
s’agit du premier pharaon dont la Bible donne le nom, le pharaon Chichaq.
Notons en passant que l’Égypte connut des pharaons non-égyptiens. Nous
avons déjà vu le cas des pharaons « Hyksos » qui venaient du Moyen Orient.
Chichaq était africain mais non égyptien, étant le premier pharaon libyen.
Membre d’une famille noble libyenne, il renversa la faible 21e dynastie –
dynastie avec laquelle Salomon avait fait une alliance – et fonda la 22e
dynastie, régnant entre 945 et 924 av. J.-C. Cinq ans après la mort de
Salomon, lorsque Roboam était roi en Juda et Jéroboam était roi en Israël,
Chichaq envahit Juda (voir 1 Rois 14.25, 26 et 2 Chroniques 12.1-12). Le
passage en Chroniques est clair : Chichaq (avec ses alliés éthiopiens et
libyens) était l’instrument de Dieu pour punir l’infidélité de Roboam et du
peuple.
La cinquième année du règne de Roboam, Chichaq, roi d’Égypte, monta
contre Jérusalem, parce qu’ils avaient été infidèles à l’Éternel. Il avait 1200
chars et 60.000 cavaliers et il vint d’Égypte avec lui un peuple innombrable,
des Libyens, des Soukkiens et des Éthiopiens. Il s’empara des villes fortes
qui appartenaient à Juda et arriva jusqu’à Jérusalem. ... Chichaq, roi
d’Égypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la maison de l’Éternel
et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit les boucliers d’or que
Salomon avait faits (2 Chroniques 12.2-4, 9).
Ce roi puissant était le premier vainqueur à piller Jérusalem. Il n’en serait pas
le dernier, car le peuple de Juda passait par plusieurs périodes d’infidélité où
Dieu les punissait en envoyant des armées ennemies, notamment les
babyloniens. Quant à Chichaq, après avoir battu Juda, il continua son
expédition jusqu’aux plaines de Jizréel et de Meguiddo au nord d’Israël. Il
attaqua Jéroboam et le mit à pied. On peut imaginer que c’était aussi dû à la
désobéissance de Jéroboam (voir 1 Rois, chapitres 12-14) que Dieu utilisa le
pharaon Chichaq comme son instrument de punition.
La Bible ne parle pas de cette invasion du nord ; c’est plutôt grâce à un grand
bas-relief trouvé à Karnak (Thèbes) sur lequel se trouve une liste des 150
villes et villages conquis par Chichaq. Bright remarque : « Les armées
égyptiennes dévastèrent la Palestine d’un bout à l’autre. . . répandant la
destruction partout. »64 Heureusement pour Juda et Israël, Chichaq ne put
exploiter son avantage militaire, compte tenu de la faiblesse interne de son
régime. Il se retira de la Palestine et ne revint pas.
Les Soukkiens
Nous voyons le nom d’un peuple mentionné dans les versets plus hauts – les
Soukkiens. Nous ne savons presque rien d’eux. Une note dans la NIV Study
Bible dit qu’il s’agit probablement d’un groupe de mercenaires libyens dont
parlent certains textes égyptiens.65 Le Nouveau dictionnaire biblique révisé
ajoute : « Peuplade qui avait fourni des soldats à Chichaq, roi d’Égypte, pour
envahir la Palestine. Ils étaient de race africaine. »66
Éthiopie/Kouch
L’autre fils de Cham qui s’installa en Afrique est Kouch. Ce nom ou sa forme
adjective se trouvent 48 fois dans l’Ancien Testament où il veut dire
Éthiopie/Éthiopien.67 Neuf autre fois il sert de nom propre d’une personne. Il
veut dire « noir » en hébreu. Un verset de l’Ancien Testament qui en parle
indirectement est Jérémie 13.23 : Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un
léopard ses taches ? La TOB (traduction œcuménique de la Bible) traduit ce
verset en disant : Un Noir peut-il changer de peau … Ceci illustre le fait
qu’au temps de Jérémie le mot « kouchite » était synonyme de noir.
Comme les Libyens, les Éthiopiens/Kouchites sont connus comme des bons
soldats. Plusieurs de ces mêmes versets qui parlent des Libyens (voir ci-
dessus) parlent aussi des Éthiopiens. Il semble même que les Éthiopiens
dépassaient la puissance des Libyens, du moins pour un temps, puisque la
Bible parle de « la puissance illimitée » de l’Éthiopie (Nahoum 3.9). Et cette
puissance africaine venant de l’Égypte et de l’Éthiopie était un piège pour de
nombreux rois d’Israël. C’est pourquoi on voit souvent les prophètes qui
avertissaient les rois et le peuple d’Israël de ne pas se confier dans les
puissances régionales, mais de se confier en Dieu.
Phinéas
Le premier personnage kouchite dans l’Ancien Testament est quasiment
caché. Il faut étudier le sens de son nom pour savoir qu’il est Kouchite. Je
parle de Phinéas, le fils d’Eléazar et petit-fils d’Aaron. Sa mère fut la fille de
Poutiel (voir plus haut).
Le nom « Phinéas » est emprunté à la langue égyptienne. Le mot égyptien
pour « Kouchite/Nubien » est nehsiu, et l’article « le » est le préfix ph.
Phinéas veut donc dire « le Kouchite/le Nubien ».68 C’est la première fois
qu’on voit ce nom dans l’Ancien Testament. Mais comment se fait-il que le
petit-fils d’Aaron a un nom qui veut dire « le Kouchite » ? Une réponse qui
semble logique est que sa mére fut une Kouchite, c’est-à-dire que la fille de
Poutiel était une Noire. Nous avons déjà vu que Poutiel fut peut-être un
homme libyen ou somali, ce qui fait qu’il avait un teint foncé. Si la femme de
Poutiel était une Kouchite, sa fille serait une métisse – moitié Kouchite
moitié Libyen – et la progéniture d’un tel mariage aurait une peau presque
noire. (Ce serait vrai aussi pour un mariage entre Kouchite et Égyptien.) Il
semble alors que Phinéas eut un teint très foncé, ce qu’il eut du côté de sa
mère, et c’est pour cela qu’on lui donna son nom. Hays parle aussi d’un
mariage mixte entre un Hébreu (Eléazar, père de Phinéas) et une Kouchite (la
mère de Phinéas) pour expliquer pourquoi leur fils est appelé Phinéas.69 En
tout état de cause, il peut être considéré comme un Africain.
Nous voyons transparaître le caractère de Phinéas d’une façon très claire en
Nombres chapitre 25. Les Israélites commençaient à prendre des femmes
moabites et madianites pour participer ensuite aux sacrifices de leurs dieux,
dont une partie intégrale de leur « adoration » de Baal-Peor était la débauche.
Ils commirent le double péché d’idolâtrie et d’immoralité sexuelle. C’est
ainsi que la colère de Dieu s’enflamma contre le peuple d’Israël et beaucoup
furent tués par la plaie. Pour mettre fin à ce fléau et donc à la mort de
beaucoup d’innocents, Moïse commanda aux chefs du peuple de mettre à
mort les coupables. Mais avant l’exécution de l’ordre de Moïse, un certain
Israélite du nom de Zimri amena une femme madianite dans sa tente, tout
juste devant Moïse et les autres chefs d’Israël, pour coucher avec elle. Parce
qu’il fut un prince de la tribu de Siméon, pensait-il qu’il pouvait faire cela
sans impunité ? Quel que soit son raisonnement, ce fut un acte effronté de
désobéissance, une rupture flagrante de l’alliance entre Dieu et son peuple, et
Zimri l’étalait devant tout le monde. Bref, il se moquait ouvertement de Dieu.
Lorsque Phinéas vit ce qui se passait, son zèle pour l’Éternel et pour la justice
le poussait à intervenir. Il prit une lance, entra dans la tente, et perça les deux
coupables. Un défi effronté nécessita un acte extrême de jalousie pour Dieu.
Cet acte zélé de Phinéas, cette obéissance à l’ordre de Moïse, sauva la vie des
milliers de personnes. Dès qu’il tua les deux coupables, la plaie s’arrêta. Sa
juste indignation contre le péché allait de pair avec son amour pour son
peuple. Dieu se détourna de sa colère après la mort de ces deux personnes, au
lieu d’attendre la mort de tous les coupables, comme Moïse l’avait
commandé.
Le résultat du zèle de Phinéas était que Dieu fit une « alliance de paix » avec
lui, une « alliance d’un sacerdoce perpétuel » (vs. 13). Dans l’histoire
d’Israël, Dieu fit des alliances perpétuelles avec peu de personnes : Abraham,
Isaac, Jacob, David et Phinéas. Alors, ici nous voyons que de ces cinq
hommes, l’un fut un Africain. Il semble peut-être logique, puisque Phinéas a
fait l’expiation pour les Israélites (vs. 13) en arrêtant la plaie, qu’il fut ensuite
nommé sacrificateur, c’est-à-dire, celui qui faisait l’expiation pour le peuple
d’Israël une fois par an (voir Lévitique chapitre 16). Il remplit cette fonction
de souverain sacrificateur pendant presque vingt ans – sinon plus – à partir de
la mort de son père Eléazar (Josué 24.33). Quant à ses descendants, nous
apprenons que « ses descendants occupèrent le poste de souverain
sacrificateur jusqu’à la destruction du Temple par les Romains en 70 ap. J.-
C., à part une courte période où la maison d’Éli prit leur place. »70
Nous voyons d’autres exploits de Phinéas dans l’Ancien Testament. Il
accompagna par exemple 12.000 hommes dans leur bataille contre les
Madianites (Nombres 31.6). Et en Juges 20 nous voyons qu’il servit de porte-
parole de Dieu, car c’était Phinéas… qui se tenait à cette époque en présence
de Dieu… (vs. 28). Il conseilla les Israélites de s’attaquer aux Benjaminites, à
cause de la turpitude de ces derniers.
Mais on ne doit pas se tromper en prenant Phinéas comme un belliqueux. En
Josué 22 nous voyons qu’il joua aussi le rôle de médiateur. Il empêcha les
tribus d’Israël de se faire emporter par l’émotion, écoutant calmement et
sagement l’explication des tribus de l’est du Jourdain et convainquant les
autres de ne pas monter en bataille contre ces derniers (vs. 30-33). En parlant
de ces événements dans la vie de Phinéas, Wenham mentionne « son courage
et son caractère décisif ».71
La Bible elle-même fait deux remarques très intéressantes sur Phinéas.
D’abord, en Psaume 106.30,31 on lit : Phinéas se leva pour régler l’affaire,
et la plaie s’arrêta ; cela lui fut compté comme justice, de génération en
génération pour toujours. Nous voyons que, de la même manière que la foi
d’Abraham fut compté comme justice (Rom. 4.3), le zèle de Phinéas lui fut
compté comme justice aussi. Ce sont les deux seuls exemples dans la Bible
où cette phrase riche de sens est utilisée.
Deuxièmement, le verset 1 Chroniques 9.20 dit : et Phinéas, fils d’Eléazar,
avait été autrefois leur conducteur. L’Éternel était avec lui. Les livres des
Chroniques furent rédigés plus de 600 ans après la mort de Phinéas. L’auteur
de ces livres ne mentionne pas les exploits de Phinéas, comme l’a fait le
psalmiste. Il ne mentionne même pas l’affaire avec les Madianites. Mais deux
caractéristiques sont rappelés : Phinéas fut le conducteur du peuple d’Israël,
et l’Éternel était avec lui. Quelle épitaphe formidable ! On se souvient de lui
parce qu’il était un très bon dirigeant, et on rappelle que sa relation avec
l’Éternel était intime. Quel beau souvenir de ce leader africain qui dirigea le
peuple d’Israël pendant une période turbulente de son histoire.
Avec Lévi (voir Malachi 2.4-6) et Tsadoq (voir Ézéchiel 43.19 et 44.15),
Phinéas figure parmi les trois sacrificateurs qui servent de repère pour tous
les autres sacrificateurs de l’Ancien Testament.
Zérah
La deuxième partie du chapitre 14 de 2 Chroniques nous parle d’un kouchite
du nom de Zérah, et cette fois-ci c’est un kouchite ennemi du peuple d’Israël.
Il s’agit d’un commandant de l’armée éthiopienne qui attaqua Asa, roi de
Juda, vers l’an 900 avant J.-C. Probablement Zérah fut un général envoyé en
campagne militaire par le pharaon Osarkon IV, les Égyptiens et les
Éthiopiens étant souvent ensemble sur le champ de bataille. Zérah fut
commandant d’une très grande armée dotée de 300 chars. Mais le roi Asa
invoqua l’Éternel, et grâce à l’intervention de Dieu, Zérah et son armée furent
complètement vaincus à Marécha (voir verset 11). Malgré leur défaite, cette
histoire nous montre, selon Hays, que les kouchites jouèrent un important
rôle géopolitique dans le Moyen Orient en général, et en Israël en
particulier.84
Tirhaqa
Comme nous l’avons vu plus haut, les pharaons en Égypte n’étaient pas
toujours des Égyptiens. L’Ancien Testament nous parle d’un pharaon
éthiopien nommé Tirhaqa en 2 Rois, chapitres 18 et 19 et Ésaïe, chapitres 36
et 37. Les chapitres 18-20 et 30-31 d’Ésaïe font allusion à ses prédécesseurs.
Le fait qu’il vint de l’Éthiopie explique pourquoi en 2 Rois 19.9 on l’appelle
« le roi d’Éthiopie » et non le roi d’Égypte. Quelques notes de la Bible du
Semeur et la NIV Study Bible nous aide à comprendre le contexte de ces
passages :
A l’époque d’Ésaïe, vers la fin du 8e siècle, à partir de 715 av. J.-C., des
pharaons nubiens (éthiopiens) ont dominé l’Égypte (25e dynastie) ; ils ont
cherché en Palestine un appui contre l’Assyrie. ... [Il se peut qu’il y avait] des
luttes intestines qui opposèrent les Égyptiens entre eux à la fin de la 24e
dynastie (saïte) et qui permirent aux rois éthiopiens de la 25e dynastie de
s’imposer dans tout le pays... Après la conquête du royaume du nord par
l’Assyrie en 722-721 av. J.-C., le roi Ézéchias de Juda se trouva sous une
grande pression de s’allier avec l’Égypte. Le prophète Ésaïe l’avertit d’une
manière urgente de ne pas conclure une telle alliance. ... En 712, le roi
Shabaka de Nubie (d’Éthiopie) se rendit maître de toute l’Égypte. ... Après
que Shabaka devint pharaon, les plus petites nations dans la région d’Aram
(Syrie) et Canaan cherchèrent son aide contre l’Assyrie. Juda se joignit
apparemment à eux.85
Nous voyons alors que Juda fit une alliance avec l’Égypte à cause des
menaces de Sennachérib, roi d’Assyrie. Vers l’an 701 av. J.-C. l’armée
assyrienne assiégea Jérusalem pendant le règne d’Ézéchias. Tout comme
Ésaïe, mais pour d’autres raisons, le messager assyrien mettait en garde le roi
de Juda contre une trop grande confiance en Égypte et son pharaon (2 Rois
18.21 ; Ésaïe 36.6). Le pharaon dont il est question est Tirhaqa, troisième et
dernier pharaon de la 25e dynastie. La Bible du Semeur nous explique : « En
701 av. J.-C., Tirhaqa, frère du pharaon Shebitko, n’était que prince en
Égypte. Il a régné de 690 à 660 av. J.-C. mais a dû participer à l’expédition
envoyée au secours d’Ézéchias. »86 En fin de compte, Ésaïe eut raison.
L’armée de Tirhaqa n’était pas digne de confiance ; elle fut vite défaite par
l’armée du Sennachérib dans la bataille d’Elteqé.87 Dieu lui-même battit
l’armée assyrienne (voir Ésaïe 37.36,37).
Malgré cette défaite du pharaon Tirhaqa, nous voyons ici que le roi de Juda
était prêt à faire appel à un roi africain, et que ce roi africain entra en alliance
avec le peuple de Dieu et vint même au secours de ce peuple lorsqu’il était
menacé, malgré les conséquences potentiellement dangereuses.
Ébed-Mélek
La Bible nous parle d’un Éthiopien qui se distingua très bien dans le service
de l’Éternel, pourtant il est peu connu par la plupart des chrétiens. Il s’agit
d’Ébed-Mélek ; nous lisons son histoire en Jérémie chapitres 38 et 39. Il est
intéressant de noter qu’au chapitre 37 nous voyons un Africain (le pharaon
Hophra) qui ne put sauver le peuple de Dieu malgré sa grande armée et sa
force militaire, mais au chapitre 38 nous voyons un Africain (Ébed-Mélek)
qui sauva la vie du prophète de Dieu par sa diplomatie et son courage
personnel.
Ébed-Mélek (ce qui veut dire en hébreu « serviteur du roi ») fut «
chambellan dans le palais du roi » de Juda, Sédécias. La Bible du Semeur
traduit cette phrase par « fonctionnaire attaché au palais royal », tandis que la
version ancien Segond la traduit par « eunuque qui était dans la maison du roi
» et la version Français Courant donne « un homme de confiance au palais
royal ». Selon le Nouveau dictionnaire biblique révisé, un eunuque est
quelqu’un qui était castré, mais « d’après [l’historien juif] Josèphe, la
castration n’était pratiquée par les Juifs ni sur les hommes ni sur les animaux
et la Loi dans son esprit était opposée à un tel traitement en Israël... Les
eunuques acquéraient souvent de hautes charges et une grande autorité ... »88
Ceci peut expliquer pourquoi ces différentes traductions de la Bible choisirent
plusieurs façons d’interpréter ce mot. Hays conclut que « Ébed-Mélek fut
peut-être un mercenaire dans l’armée égyptienne, ou l’officier le plus haut en
grade de l’armée kouchite-égyptienne à Jérusalem, l’équivalent d’un attaché
militaire de nos jours. Ceci peut expliquer pourquoi Sédécias n’hésita pas à
lui accorder l’audience et pourquoi il consentit si vite [à la proposition
d’Ébed-Mélek]. »89
En tant que « fonctionnaire » et « homme de confiance » au palais royal, il
était au courant du fait que le prophète Jérémie fut pris par les ministres du
roi et jeté dans une citerne pleine de boue. Il se rendit auprès du roi Sédécias,
qui siégeait à la porte de Benjamin. Notons que la porte de la ville était
souvent utilisée par le roi comme lieu de tribunal.90 Là, Ébed-Mélek dénonça
publiquement ce que firent ces ministres, sachant que ceux-ci voulaient
mettre Jérémie à mort comme traître. En plaidant le cas de Jérémie devant le
roi, il obtint la permission de le retirer de la citerne. Il prit soin de ne pas
blesser davantage le prophète et lui donna des lambeaux usés et de vieux
haillons qu’il pourrait placer sous ses aisselles, par-dessous les cordes. Cet
acte à la fois pratique et réfléchi nous montre jusqu’à quel point Ébed-Mélek
était plein d’égards pour le prophète. Mais cet acte lui coûta aussi quelque
chose : par la suite il vivait dans la peur de ces ministres du roi (voir Jér.
39.17).
En Jérémie 39 Dieu lui-même parle de la bénédiction qu’il réserve pour
Ébed-Mélek. Aux versets 15-18 Dieu promet de le délivrer du malheur qui va
venir sur la ville de Jérusalem (elle était assiégée par l’armée babylonienne à
l’époque – vers 587 av. J.-C.). Sa vie sera épargnée ; il ne tombera pas par
l’épée. Quel soulagement pour Ébed-Mélek de savoir que sa vie sera protégée
contre tous ses ennemis, soit les babyloniens soit les ministres juifs de
Sédécias.
La raison pour cette bénédiction de Dieu sur Ébed-Mélek se trouve en Jér.
39.18, et elle est simple : « parce que tu as eu confiance en moi. » L’Éternel
le récompense pour sa foi, une foi connue par son courage devant le roi et ses
ministres, et une foi connue par sa compassion envers Jérémie. L’auteur
David Adamo résume bien en disant :
Lorsque des savants examinèrent le courage, la promptitude et la compassion
d’Ébed-Mélek, ainsi que sa capacité de faire ressortir le meilleur d’un roi
d’Israël, ils considérèrent cette histoire [d’Ébed-Mélek] en Jérémie 37.7-13
comme l’une des plus belles histoires de l’Ancien Testament. Poussé à sauver
la vie d’un autre sans en calculer le prix à lui-même, un homme noir
autrement inconnu passe de l’obscurité jusqu’à l’immortalité.91
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Total 66 fois 92
Ce nombre réduit de références à l’Afrique et aux Africains dans le Nouveau
Testament par rapport à l’Ancien ne veut pas toutefois dire que le
christianisme s’intéresse moins à l’Afrique que s’y intéresse le Judaïsme.
Lorsque Jésus, à la fin de son séjour sur terre, donna le mandat aux disciples
de « faire de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28.19), l’Afrique
n’était pas exclue. D’ailleurs, Jésus dit à ses disciples qu’ils seront ses
témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux
extrémités de la terre (Actes 1.8). Par la suite c’est l’Afrique qui est le
premier lieu représentant les « extrémités de la terre » à recevoir la bonne
nouvelle de Jésus-Christ (voir Actes chapitre 8). L’Éthiopie occupe alors la
première place vis-à-vis de la mission trans-culturelle de l’Église. Mais avant
de regarder cette histoire dans ses détails, nous allons voir en ordre
chronologique d’autres Africains dont parle le Nouveau Testament.
Le jour de la Pentecôte
En Actes chapitre 2 nous voyons que Dieu envoya le Saint-Esprit sur les
disciples qui, par la suite, parlaient des merveilles de Dieu à des Juifs pieux
qui séjournaient à Jérusalem. Parmi ces derniers furent des gens de l’Égypte
et du territoire de la Libye voisine de Cyrène, ainsi que des gens de beaucoup
d’autres pays. Par un miracle de Dieu, les 120 disciples arrivèrent à parler à
tous ces gens dans leurs langues maternelles (dialektos en grec). Cela veut
dire que les disciples parlaient aux Juifs d’Égypte dans une langue
égyptienne. Ils parlaient à ceux de la Libye dans une langue libyenne. Les
disciples parlaient de Jésus dans la langue maternelle de chaque auditeur.
Le fait que les disciples aient utilisé ces diverses langues maternelles, et non
le grec ou l’hébreu, me fait croire que, lorsqu’on parle dans ce passage de
ceux qui habitent l’Égypte et la Libye, il s’agit des personnes d’origine
africaine. Si ces gens de l’Égypte et de la Libye étaient des Juifs d’Israël qui
résidaient seulement en Afrique, et non des Juifs africains, les disciples
auraient pu leur parler en langue araméenne ou grecque, comme fit Pierre
tout de suite après. Le miracle de ces « langues de feu » venant du Saint-
Esprit n’aurait pas été nécessaire si ces personnes étaient des Juifs d’Israël et
non des Juifs autochtones d’Afrique.
Si ce miracle eut lieu, c’était pour assurer que chaque auditeur comprenne
bien le message du salut en Jésus-Christ. Aujourd’hui les traducteurs de la
Bible se servent de ce même principe, car il n’y a pas de meilleur moyen pour
faire passer un message que de le faire dans sa propre langue maternelle.
Le résultat de Pentecôte fut la naissance de l’église primitive à Jérusalem.
Nous voyons au verset 41 que 3.000 personnes furent ajoutées aux croyants
qui nombraient 120 personnes auparavant. Il est évident que certains de ces
3.000 personnes furent ces mêmes Égyptiens et Libyens de Cyrène qui
avaient entendu le message de Jésus-Christ dans leur propre langue.
Selon le texte ces personnes restèrent à Jérusalem, du moins pour un certain
temps, où ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la
communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières (Actes
2.42). Leur foi mûrissait.
Les Affranchis
Le verset Actes 6.9 parle d’une discussion entre Étienne et certains Juifs,
dont ceux de « la synagogue dite des Affranchis ». La traduction en français
courant utilise la phrase « la synagogue dite des ‘Esclaves libérés’ » et donne
une note d’explication : « La synagogue des ‘Esclaves libérés’ (ou
‘Affranchis’) regroupait les descendants d’anciens esclaves emmenés par le
général romain Pompée en 63 avant J.-C. et libérés par la suite. »98 Le
Nouveau dictionnaire biblique révisé éclaire un peu plus en disant que «
c’étaient probablement des Juifs qui, faits prisonniers par Pompée et d’autres
généraux romains, avaient été déportés à Rome, puis libérés. »99 Puisque la
campagne militaire de Pompée eut lieu en Palestine, les esclaves en question
seraient probablement des Juifs venant d’Israël.
Pourtant on peut se demander si certains de ces esclaves libérés furent des
Africains. On pose la question, non parce qu’il est difficile pour nous
aujourd’hui de dissocier l’esclavage des peuples africains, mais plutôt parce
que le verset Actes 6.9 indique un lien possible entre les Affranchis et ceux
d’Alexandrie et de Cyrène.
Qui discutaient alors avec Étienne ? La traduction Segond révisée donne
l’impression qu’il y avait cinq groupes de personnes qui parlaient avec
Étienne : les « Affranchis », les Cyrénéens, les Alexandrins, les gens de la
Cilicie et les gens de l’Asie. D’autres traductions, telle que la Bible du
Semeur et la version français courant, disent que les « Affranchis »
comprenaient les gens de Cyrène, d’Alexandrie, de Cilicie et d’Asie. Les avis
sont partagés sur cette question, et certains pensent qu’il n’y a pas de solution
claire.100 Mais quelle que soit la solution, il est probable que ces esclaves
libérés fussent des Juifs d’Israël, comme implique le Nouveau dictionnaire
biblique révisé, et non des Juifs africains, même si certains de ces Juifs
résidaient maintenant à la ville de Cyrène ou d’Alexandrie.
Le dignitaire éthiopien101
Retournons en Actes 8 où nous voyons la persécution de l’Église, suite à la
mort d’Étienne, ce qui eut lieu entre deux et cinq ans après le jour de la
Pentecôte.102 C’est peut-être ici où quelques Africains convertis (du chapitre
2) retournèrent en Égypte et en Libye. D’autres convertis se dispersèrent à
travers la Judée et la Samarie, proclamant le message de la bonne nouvelle de
Jésus (versets 1 à 4).
Mais l’histoire à la fin de ce chapitre parle d’une autre nationalité africaine,
car le Saint-Esprit envoya Philippe le diacre à parler à un eunuque éthiopien.
Ce dernier fut un dignitaire, ou bien un haut fonctionnaire, de la reine de
l’Éthiopie. Le verset 27 dit qu’il était « le surintendant de tous les trésors » de
la reine Candace. Une note dans la Bible du Semeur nous aide à comprendre
l’arrière-plan de cet homme :
Les hommes au service d’une reine étaient souvent castrés. Ce terme s’est
appliqué par la suite aux différents dignitaires du palais royal. Aux temps
bibliques, le nom Éthiopie désignait la Nubie, dans l’actuel Soudan, à
quelques 800 kilomètres au sud de l’Égypte. Il existait quelques colonies
juives dans ce pays. Ainsi ce haut dignitaire a pu apprendre à connaître leur
religion mais, selon la Loi, un eunuque ne pouvait pas faire partie du peuple
de Dieu.103
Cet homme était venu à Jérusalem pour adorer Dieu, et sur le chemin de son
retour il lisait le prophète Ésaïe, chapitre 53. Mais il ne comprenait pas tout à
fait de qui le prophète parlait. C’est pour cela que l’Esprit avait envoyé
Philippe chez ce dignitaire, pour l’aider à comprendre que le passage parlait
de Jésus-Christ. Une fois qu’il le comprit, il demanda à Philippe de le
baptiser, ce que fit Philippe. Aussitôt Philippe fut enlevé par l’Esprit et
l’Éthiopien ne le vit plus. Alors, ce dernier continua son chemin pour
l’Afrique, « le cœur rempli de joie. »
Nous ne lisons plus rien à propos de cet homme dans le Nouveau Testament.
Prêcha-t-il la Bonne Nouvelle de Jésus en Afrique ? Fut-il fondateur d’une
église chrétienne en Éthiopie ? Nous n’avons aucun moyen pour répondre
avec certitude à ces questions. Selon Stedman, « la tradition rapporte que de
nombreux Éthiopiens acceptèrent Christ à la suite de son témoignage. »104
Mais, l’essentiel est que quelqu’un de l’Afrique eut l’occasion d’entendre le
message de l’Évangile, comme ceux de l’Asie et de l’Europe en eurent
l’occasion plus tard. Voici ce qu’un théologien dit de cette histoire :
La façon dont cette histoire se présente est un rappel que l’Afrique, les terres
au-delà du Nil, auront une histoire chrétienne aussi ; une histoire non encore
esquissée, et distincte de celle de l’Asie et de l’Europe, sujet des Actes des
Apôtres. Elle est distincte, certes, mais non tout à fait indépendante ; cet
Éthiopien est, après tout, un voyageur international qui connaît les grandes
routes du monde gréco-romain. Dans cette histoire en Actes, il arrive en tant
que pèlerin, et il rentre en tant que chrétien. Peut-être ce n’est pas trop
imaginaire d’insinuer que lui, ou l’un de ces descendants spirituels, voyagera
un jour sur ces mêmes routes comme représentant et porteur de l’évangile
chrétien.105
Nous voyons alors que la première personne « étrangère » à recevoir une
explication de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ fut un Africain, et cela fut
une conséquence directe de l’action du Saint-Esprit.
Apollos
Apollos est un cas très intéressant, et c’est le dernier que je vais traiter. Nous
le voyons pour la première fois en Actes 18.24 et 25, où il est écrit :
Un Juif du nom d’Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé
dans les Écritures, était arrivé à Éphèse. Il était instruit dans la voie du
Seigneur et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui
concernait Jésus, tout en ne connaissant que le baptême de Jean.
Apollos venait de la ville d’Alexandrie, une grande ville en Égypte (voir plus
loin) où habitaient entre 600.000 et 700.000 personnes. Elle avait un quartier
juif comme elle avait aussi un quartier égyptien, romain et grec. Puisque le
verset Actes 18.24 appelle Apollos « un Juif », on peut supposer qu’il habitait
ce quartier juif. Il semble aussi que Apollos ne fut pas un converti récent au
Judaïsme, puisque Luc (l’auteur du livre des Actes) utilise le mot « Juif » et
non « prosélyte » comme il utilise ailleurs pour parler de ceux d’un arrière-
plan païen qui devinrent Juifs (voir Actes 2.11 ; 6.5 ; 13.43).
Mais la question se pose : Apollos était-il d’un arrière-plan égyptien ou
hébreu ? Lui ou ses aïeux étaient-ils parmi tous les Juifs d’Israël qui
immigrèrent à Alexandrie ? Ou bien était-il un Égyptien dont sa famille
s’était convertie au judaïsme quelques générations auparavant ? Le mot «
originaire » nous aide à répondre à cette question. Souvent dans le Nouveau
Testament, lorsqu’on parle d’une naissance, on utilise le mot grec gennao.
C’est le cas concernant Jésus : Jésus était né [gennao] à Bethléem en Judée »
(Matthieu 2.1). C’est aussi le cas de toute la généalogie de Jésus en Matthieu
chapitre 1 : Abraham engendra [gennao] Isaac ; Isaac engendra [gennao]
Jacob… Toutefois, lorsqu’on parle de la naissance d’Apollos, à part la
traduction français courant,112 on ne dit pas que Apollos est né à Alexandrie
mais plutôt qu’il est originaire d’Alexandrie. Le mot grec utilisé est la forme
nominative genos, du verbe ginomai. Il veut dire plutôt « race » et non
seulement « naissance ». Il est traduit « race » en 1 Pierre 2.9 : Vous, par
contre, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un
peuple racheté…
Cette même traduction du mot genos se trouve en Philippiens 3.5 où l’apôtre
Paul dit qu’il est de la race d’Israël. On le voit aussi en Apocalypse 22.16 où
Jésus dit qu’il est la postérité de David. (La Bible du Semeur utilise le mot «
descendant » ici.) Donc, le mot genos au verset Actes 18.24 veut dire « race,
descendant » et implique non seulement que Apollos naquit à Alexandrie,
mais que Apollos est « un Alexandrin de race ». C’est ainsi que l’on voit la
traduction littérale de ces mots dans un Nouveau Testament grec
interlinéaire.113
En plus, le dictionnaire écrit par W. E. Vine, An Expository Dictionary of
New Testament Words, dit ceci du mot genos : « génération, sorte, race,
utilisé au datif avec l’article pour signifier “par race” en Actes 18.2 et 24 …
»114 . Un autre dictionnaire, The New International Dictionary of New
Testament Theology, rédigé par Colin Brown, dit ceci du mot genos : « Le
nom genos, formé de la même racine et lié au verbe ginomai (voir
“naissance”), est fréquemment traduit par race (sauf où il correspond au mot
hébreu mîn = sorte, en Genèse 1). Dans la Septante comme dans le Nouveau
Testament son sens principal est nation, peuple ou tribu …). »115
De par ces arguments grammaticaux, ma conclusion est donc que Apollos fut
« originaire » d’Alexandrie, exactement comme dit la plupart des textes du
Nouveau Testament, et non seulement un sémite né à Alexandrie. Cela veut
dire qu’il fut de « la race des Alexandrins », c’est-à-dire de nationalité
égyptienne. Il venait d’une famille juive – probablement juive de longue date
– et c’est pour cela qu’il connaissait si bien les Écritures.
Une possibilité intéressante se propose ici : certains savants pensent que
l’auteur de l’épître aux Hébreux était Apollos. Ce fut Martin Luther qui
proposa en premier lieu le nom d’Apollos comme auteur de ce livre du
Nouveau Testament. L’introduction à cet épître dans la NIV Study Bible dit
que Barnabas et Apollos sont les deux candidats principaux comme auteur. Si
c’est vrai – et c’est impossible de vérifier – cela veut dire que l’un des auteurs
inspirés de Dieu pour écrire une partie de la Bible était un Africain.
Égypte
Comme je l’ai dit plus haut, le pays d’Égypte est mentionné presque 600 fois
dans la Bible, et des événements très importants y eurent lieu. Le peuple
d’Israël passa plus de 400 ans en Égypte. Le début de leur séjour en Afrique
était paisible, mais ce peuple finit par devenir les esclaves des Égyptiens.
Dieu suscita son prophète, Moïse, pour faire sortir son peuple de l’Égypte, en
faisant toutes sortes de miracles et prodiges pour convaincre le pharaon
égyptien de donner son accord. Et le plus grand miracle de l’Ancien
Testament est sans doute la traversée par le peuple d’Israël de la Mer des
Joncs (appelée la Mer Rouge dans beaucoup de Bibles). Ce miracle marquait
le début de l’exode du peuple d’Israël et servait de rappel au peuple en tout
temps de la fidélité de l’Éternel. Mais de nos jours on oublie souvent que ce
très grand miracle eut lieu en Afrique. En fait, plusieurs des miracles de Dieu
(les dix plaies, les dix commandements, etc.) eurent lieu en Égypte (voir plus
loin la section sur la péninsule du Sinaï).
Un autre événement dont on ne parle que peu est le séjour de Jésus lui-même
en Égypte. Le prophète Osée en parla 750 ans avant qu’il ne se réalise, et
l’évangéliste Matthieu nous le rappelle (voir Osée 11.1 et Matthieu 2.15).
Comme Israël, le peuple choisi de Dieu, commença son histoire par un séjour
en Afrique, Jésus, le Fils de Dieu, l’a fait aussi. Il est impossible à déterminer
combien de temps
Jésus passa en Afrique. Plusieurs auteurs, se basant sur le fait que le roi
Hérode mourut en l’année 4 av. J.-C., croient que c’est aussi l’année où Jésus
naquit. Bien qu’il semble contradictoire de dire que Jésus est né en 4 av. J.-
C., le problème est plutôt avec les calendriers du Moyen Age qui se
trompaient sur la date de certains événements. En corrigeant pour ces erreurs,
beaucoup fixent l’année de la naissance de Jésus-Christ entre 6 et 4 av. J.-C.
Il semble clair que Joseph et Marie prirent Jésus et fuirent Hérode tout de
suite après être averti par l’ange. Aussi, les historiens sont plus ou moins
d’accord que Hérode mourut quelques mois après. Jésus passa donc plusieurs
mois de sa vie en Égypte, peut-être jusqu’à une année, mais probablement
pas plus de temps que ça. Jésus a-t-il appris à parler en Afrique ? A-t-il appris
à marcher en Afrique ? Il est impossible de donner une réponse certaine à ces
questions.
La péninsule du Sinaï
Nous avons déjà remarqué que des événements importants se passèrent en
Afrique – tels que le miracle de la traversée de la Mer des Joncs – même si
les personnages concernés n’étaient pas eux-mêmes Africains. Mais Dieu ne
se limita pas à un seul miracle en Afrique. Après la traversée de la Mer des
Joncs par le peuple Hébreu, celui-ci passa 40 ans dans le désert, ou plutôt
dans plusieurs déserts (Chour, Sin, Parân). Tous ces déserts se trouvent à la
péninsule du Sinaï. Pendant ce temps, Dieu opéra de nombreux miracles en
faveur de son peuple :
• il dirigea le peuple d’Israël par une colonne de nuée et une colonne de feu
(Exode 13) qui restait plus tard au-dessus du tabernacle (Exode 40) ;
• il donna la manne comme nourriture (Exode 16) ;
• il fit venir de l’eau du rocher (Exode 17) ;
• il donna sa loi, en écrivant lui-même les dix commandements sur des tables
de pierre (Exode 20) ;
• il remplit le tabernacle de sa gloire (Exode 40) ;
• il donna les cailles (la viande) à manger pendant un mois (Nombres 11) ;
• il fit fendre la terre pour mettre fin à la révolte de Qoré, Datan et Abiram
(Nombres 16) ;
• il fit bourgeonner le bâton d’Aaron (Nombres 17).
Avec le chapitre 20 du livre des Nombres, le peuple d’Israël arriva dans le
désert de Tsîn, endroit qui peut être considéré comme la frontière entre
l’Afrique et l’Asie. Nous constatons donc que tous les miracles sus-
mentionnés – dont plusieurs des plus grandes manifestations de l’Éternel –
eurent lieu en Afrique, puisque la péninsule du Sinaï en fait partie. Ce fait est
souvent oublié par ceux qui lisent la Bible. Lorsque Dieu écrivit ses lois sur
les tables de pierre au Mont Sinaï, son peuple était toujours en Afrique.
Les déserts
Plusieurs déserts sont mentionnés dans la Bible. Après la traversée de la Mer
des Joncs, le peuple d’Israël commença son exode en passant par le désert de
Chour. Ensuite il passa par le désert de Sin, le désert du Sinaï et le désert du
Parân. Ces lieux étaient des endroits inhospitaliers où l’eau était difficile à
trouver et le climat était parfois insupportable. L’Éternel se servit de telles
circonstances pour démontrer son pouvoir et son amour envers son peuple.
La Bible mentionne d’autres lieux africains presque sans commentaire. Tel
est le cas pour les villes comme Soukkoth, Migdol, Pi-Béseth, Tsoân,
Ramsès, Pitom, Patros, On, Tahpanhès et Syène, ou les campements comme
Étam, Pi-Hahiroth, Baal-Tsephôn et Rephidim, des lieux qui se trouvent tous
en la partie principale d’Égypte ou sur la péninsule du Sinaï. Mais quelques
campements sont décrits. Par exemple, le campement de Mara est connue
pour le fait que son eau était amère. Par contre, le campement d’Élim est
connue pour ses douze sources d’eau et soixante-dix palmiers, un véritable
oasis (voir Exode 15.27).
Gochên
Gochên est une région d’Égypte qui se trouve dans le delta du Nil, à quelques
kilomètres au nord-est de la ville d’On/Héliopolis. Ce district convenait à
l’élevage du gros et du petit bétail, et était considéré comme faisant partie de
la meilleure partie du pays, selon le pharaon au temps de Joseph (voir Gen.
47.6). Une note dans la Bible du Semeur explique que Gochên est « une
région très fertile et propre à l’élevage. »119 C’est pour cela que le pharaon dit
que c’est là où on mange les meilleurs produits du pays (voir Gen. 45.18).
Le Nil
Il n’est pas exagéré de dire que l’Égypte dépendait du Nil pour ses moyens
d’existence. Sans ce fleuve, l’Égypte ne serait jamais devenue une puissance
mondiale. Le Nouveau dictionnaire biblique révisé dit ceci du Nil :
Le Nil couvrait de si vastes étendues, surtout durant l’inondation, qu’il
prenait parfois le nom de « mer » (voir Nahoum 3.8). D’ailleurs le nom arabe
du Nil, « el Bahr » veut dire « la mer ». Les cours d’eau alimentant le lac
Victoria-Nyanza constituent les sources ultimes du Nil, qui a 6500 kilomètres
de long. … Pendant que le fleuve poursuit son cours sinueux à travers les
terres desséchées, une grande quantité de ses eaux s’élimine par évaporation,
par infiltration et surtout par un vaste système de canaux d’irrigation,
indispensables à l’agriculture.
La célèbre crue annuelle du Nil, fertilisant la contrée privée de pluie, demeura
un mystère pour les anciens (Hérodote 2.19-25). … Sans la crue annuelle, ce
pays serait dénué de végétation. Selon la célèbre expression d’Hérodote, «
l’Égypte est un don du Nil ». La montée du Nil Bleu et de l’Atbara sont la
cause de la crue; le fleuve grossit d’abord lentement, depuis le début de juin,
puis beaucoup plus vite, à partir du 15 ou 20 juillet. A la fin de septembre,
l’eau cesse de monter et reste de 20 à 30 jours au même niveau. En octobre,
la crue reprend et atteint son maximum (100.000 m3 par seconde). Dès lors le
niveau baisse : à la fin de décembre le fleuve est de nouveau dans son lit. En
janvier, février, mars, les champs s’assèchent graduellement. L’inondation a
ameubli et fertilisé le sol. … Les anciens Égyptiens inscrivaient
régulièrement quel avait été le niveau de la crue en différents endroits. Au
temps des Pharaons, l’année agricole égyptienne se divisait en trois saisons:
la période de l’inondation (fin juin à fin octobre); celle des cultures (fin
octobre à fin février), enfin, celle des récoltes (fin février à fin juin).
…La longueur de la région arrosée par le Nil, de la mer à la première
cataracte, est d’environ 835 kilomètres ; sa largeur mesure en moyenne 20
kilomètres. La partie cultivable, comprise entre la cataracte et la mer, compte
à peu près 33.668 km2 ; elle égale presque la superficie de la Hollande.
L’Égypte de l’antiquité était un petit pays, mais c’était proportionnellement le
plus long du monde.120
Nous voyons donc pourquoi ce fleuve était si important pour les Égyptiens ;
leur agriculture, leur commerce, tout comme leur vie en dépendaient.
Ce grand fleuve est mentionné 22 fois dans l’Ancien Testament (du moins
dans la version Segond révisée). Il est aussi la scène de deux miracles de
Dieu : l’Éternel changea l’eau du Nil en sang (voir Exode, chapitre 7) et
ensuite il fit fourmiller le Nil de grenouilles (voir Exode, chapitre 8). Ce n’est
pas étonnant que Dieu, voulant retenir l’attention des Égyptiens, commença
par frapper le Nil, puisqu’il était tellement important comme source de vie.
Memphis/Noph
Ville égyptienne importante. D’après Hérodote, son fondateur fut le premier
roi historique de l’Égypte, Ménès, qui la bâtit sur des terres arrachées au Nil
par assèchement. Memphis s’élevait dans la plaine, sur la rive occidentale du
Nil, à environ 16 kilomètres en amont du sommet du delta. Elle fut la capitale
de la Basse-Égypte sous les 3e, 4e, 5e, 7e, 8e dynasties, affirme Manéthon
(prêtre et historien égyptien du IIIe siècle av. J.-C.). On y adorait le dieu Ptah.
Quand Thèbes devint capitale, Memphis resta florissante; elle ne déclina qu’à
partir de la fondation d’Alexandrie. Les Hébreux la connaissaient sous les
noms de Noph et de Moph (Osée 9.6, texte hébreu). Après la chute de
Jérusalem et l’assassinat de Guedalia, les Juifs s’enfuirent en Égypte ; il y en
eut qui s’établirent à Noph (Memphis, Jér. 44.1). Jérémie et Ézéchiel
annoncèrent son jugement. Une partie considérable de Memphis existait
encore au Moyen Age, mais on lui enlevait sans cesse des matériaux pour la
construction du Caire. Sur l’emplacement de Memphis, il n’y a plus que deux
villages arabes, mais dans les environs, 20 pyramides (l’antique nécropole) et
le fameux sphinx attestent noblement sa grandeur passée.128
Héliopolis/On
Dans l’antiquité, ville célèbre de la Basse-Égypte, à quelques kilomètres à
l’est du Nil, dans le delta, et à environ 30 kilomètres de Memphis. On, siège
principal du culte solaire, était appelée Héliopolis par les Grecs et Beth-
Chémèch par Jérémie. Il semble bien qu’Ésaïe fait allusion à cette ville (Ésaïe
19.18). Un léger changement, dans la première lettre du nom, transforme le
sens de « ville du Soleil » en celui de « cité de destruction ». Si l’on admet
cette lecture, proposée par de nombreux exégètes, le passage signifie que le
culte du soleil fera place à l’adoration du vrai Dieu, les idoles ayant été
détruites. Les prêtres et les médecins avaient dans cette ville des écoles
dépendant du temple consacré au soleil. Les philosophes grecs venaient y
étudier. A l’époque d’Hérodote, les prêtres d’On étaient les meilleurs
historiens de toute l’Égypte (Hérod. 2.3). Pharaon donna pour femme à
Joseph la fille d’un prêtre d’On.129
Thèbes (Amôn de No = cité d’Amôn)
Ce nom désigne la ville égyptienne de Thèbes. Hérodote dit l’avoir atteinte
en neuf jours depuis On, en remontant le Nil. Ahmès I chassa d’Égypte les
Hyksos, puis réorganisa et développa l’empire. Il fit de Thèbes la capitale,
l’agrandit et l’embellit. Homère parle de ses 100 portes (Iliade 9.381). Amon
était la divinité tutélaire de cette ville; le grand-prêtre d’Amon était le second
après le roi. Thèbes fut le centre de la civilisation égyptienne jusqu’au
moment où deux invasions frappèrent la cité : a) Ésar-Haddon, roi d’Assyrie,
s’empara de l’Égypte en 671 av. J.-C. ; b) Assourbanipal, son fils et
successeur, se mit de nouveau en campagne en 667, et les Assyriens
atteignirent Thèbes. Lors d’une deuxième expédition en 663, Assourbanipal
pilla la ville. Malgré ce désastre, la cité demeura longtemps importante.
Cornelius Gallus détruisit Thèbes parce qu’elle s’était associée à la Haute-
Égypte, de 30 à 29 av. J.-C., pour se révolter contre les exactions romaines.
Des vestiges splendides de la ville, temples, obélisques, sphinx, etc.
subsistent encore à Louqsor et Karnak (noms actuels de la ville), sur la rive
droite du Nil. Il y en a aussi à Qurneh et à Medinet-Habu, sur la rive gauche.
Dans une gorge à l’ouest de l’ancienne cité, on a retrouvé, taillés dans le roc
calcaire, la très fameuse Vallée des Rois. Les ruines de Thèbes sont
incontestablement parmi les plus remarquables de la vallée du Nil sauf pour
les pyramides de Guizeh. Le temple de Karnak est une merveille et son
architecture représente un prodige d’habileté mécanique. Sa grande salle
hypostyle a 134 colonnes, dont les plus hautes ont 23 mètres de haut et 3,65
mètres de diamètre. La salle elle-même mesure 100 mètres de long sur 54
mètres de large. Les inscriptions y sont si nombreuses que, dit-on, « chaque
pierre en est elle-même un livre, et chaque colonne une librairie ».130
Cyrène
Ville importante d’une colonie grecque du nord de l’Afrique, Cyrène était
magnifiquement placée sur un plateau, à plus de 600 mètres d’altitude, et à
environ 16 kilomètres de la Méditerranée. Cette cité était l’une des cinq villes
grecques formant le groupe appelé Pentapole, situé dans la Cyrénaïque
libyenne, la Tripolitaine actuelle. On pense que des Doriens fondèrent Cyrène
vers 632 av. J.-C. Sous le règne des Ptolémées, au troisième siècle av. J.-C.,
de nombreux Juifs résidaient à Cyrène. Simon, qui fut contraint de porter la
croix de Jésus, semble avoir été un Juif de Cyrène.131
En lisant ce que dit le Nouveau dictionnaire biblique révisé sur ces cinq villes
et sur le Nil, il est de plus en plus facile à comprendre pourquoi l’Égypte et
ses environs furent reconnus comme des régions d’abondance et de richesse
aux temps de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Libye, Éthiopie
La Bible mentionne la Libye et l’Éthiopie à plusieurs reprises, comme nous
l’avons vu plus haut, mais elle ne décrit pas en détail ces endroits. A part le
fait que les Libyens soient connus comme des guerriers, la Bible ne dit rien
sur le pays lui-même. Quant à l’Éthiopie, les Écritures parlent un peu plus
d’elle que de la Libye. Un exemple intéressant se trouve dans Job 28.19 où
nous lisons de la topaze d’Éthiopie, ce qui indique que ce pays était connu
pour cette pierre précieuse. Hays dit ceci concernant la culture et les richesses
de l’Éthiopie :
Kerma devint la ville capitale, et prospéra du 2500 à 1500 av. J.-C. Cette
culture excella aux arts ainsi qu’à la fabrication des articles de bronze, surtout
des armes. Ces gens furent connus pour la céramique, produisant de la poterie
la plus avancée de cette période-là. Peut-être la matière première en Kouch la
plus importante fut l’or. Gadd écrit que cette région fut « la mine d’or
générale du monde antique. » Cette richesse fut une grande tentation pour
leurs puissants voisins au nord, les Égyptiens.132
Comme l’Égypte, l’Éthiopie fut considérée comme un pays d’abondance par
les civilisations d’antan. Nous avons vu plus haut que pendant le temps du
prophète Nahoum (vers 650 av. J.-C.) on parlait de « la puissance illimitée »
de l’Éthiopie (Nahoum 3.9). Ceci montre que la puissance et la richesse de
l’Éthiopie n’était pas quelque chose d’éphémère.
Appendice 1
Noms propres d’Africains et de lieux d’Afrique dans la Bible
(selon quatre traductions de la Bible)
Appendice 2
Références bibliques aux Africains
Appendice 3
Références bibliques aux lieux d’Afrique
Appendice 4
Notes
1
Dans son livre L’histoire et le rôle de la Bible en Afrique, Ype Schaaf appelle Origène « le fondateur
de l’exégèse biblique », et remarque : « A côté de Tertullien, le défenseur de l’Église d’Afrique du
Nord , Cyprien en devient l’organisateur, et Augustin le grand théologien. » (pp. 17, 20). (Dokkum,
Pays-Bas : Éditions des Groupes Missionnaires, 2000). Nous voyons donc le rôle critique que jouaient
ces savants d’Afrique.
2
Voir le livre en anglais Church History in Plain Language écrit par le Dr Bruce Shelley, p. 46 (Dallas
: Word Publishing, 1982).
3
Voir l’article par le Dr Tite Tiénou entitré « The state of the gospel in Africa », dans le journal
Evangelical Missions Quarterly, avril 2001, p. 154.
4
Pour une bonne explication de cette mauvaise interprétation, voir le livre Is Africa Cursed ? par le Dr
Tokunboh Adeyemo (Nairobi : CLMC, 1997), et surtout le chapitre 2, pp. 11-19.
5
Voir le livre en anglais Troubling Biblical Waters écrit par Cain Hope Felder, p. 9 (Maryknoll : Orbis
Books, 1989).
6
Ibid.
7
Voir le livre Antériorité des civilisations négres : mythe ou vérité historique ? par Cheikh Anta Diop,
pp. 27-28 (Dakar : Présence Africaine/édition Club Africain de Livre, 1972).
8
Voir par exemple l’article par Edwin Yamauchi, « Afrocentric Biblical Interpretation » dans la revue
Journal of the Evangelical Theological Society, 39, no 3, 1996.
9
Par exemple, pour Alfred Dunston, les Madianites en Exode chapitre 2 sont une tribu de noirs ou bien
des noirs vivaient parmi eux. Voir p. 97 du livre The Black Man in the Old Testament and its World
(Philadelphia : Dorrance and Company, 1974). Pour Charles Copher, Moïse, Aaron et Miryam sont
tous des noirs. Voir p. 156 du livre par Cain Hope Felder, Stony the Road We Trod : African-American
Biblical Interpretation (Minneapolis : Fortress Press, 1991). Les uns considèrent le prophète Sophonie
comme un noir, puisqu’il est le fils de « Kouchi » ; les autres disent que la femme Sulamite est une
noire puisq’elle dit « Je suis bronzée (noire) … » en Cantique 1.5. Voir aussi l’article « Africa and the
Biblical Period » dans le journal Harvard Theological Review no 64, 1971, ainsi que l’introduction
écrite par Cain Hope Felder dans The Original African Heritage Study Bible où il explique que Jésus
était un Noir (pp. xiv-xv).
10
The Times Atlas of World History, p. 45 (Maplewood NJ : Hammond, 1979); Compton’s Interactive
Encyclopedia, l’article sur « Ancient Egypt » (Compton’s NewMedia, Inc., version 3.00, 1994).
11
Voir Diop, Antériorité des civilisations nègres, p. 243.
12
Voir le New Bible Dictionary, pp. 338-339 (Grand Rapids MI : Eerdmans, 1962).
13
Voir l’article no 24373 sur « l’Égypte » dans la version électronique du Nouveau dictionnaire
biblique révisé (Villeurbanne : Éditions Clé, 1997).
14
Voir p. 244 du livre Antériorité des civilisations négres où il dit : « Certes le métissage égyptien s’est
développé en éventail au cours de l’histoire, personne ne le nie, mais il est remarquable qu’il n’ait
jamais réussi à bouleverser les constantes raciales de la population primitive, celle de la haute Égypte
en particulier. Le teint des Égyptiens s’est éclairci à travers l’histoire comme celui des Nègres antillais,
mais les Égyptiens n’ont jamais cessé d’être des Nègres. »
15
Voir le livre The Encyclopedia of Ancient Egypt par Margaret Bunson, p. 76 (New York : Facts on
File, Inc., 1991).
16
Ibid., p. 74. Voir aussi le livre écrit par Baines et Málek, Atlas of Ancient Egypt, p. 30, qui dit que «
les cultures nubiennes de la période de Nagada II, qui se trouvaient dans le sud jusqu’à Khartoum,
n’étaient pas nettement distinctes de celles de l’Égypte. » (New York : Facts on File, 1980).
17
Dictionnaire biblique pour tous, p. 159 (Valence: Ligue pour la lecture de la Bible, 1994).
18
Voir The Times Atlas of World History, surtout les articles « The beginnings of civilisation in the
Eurasian world 3600 to 1500 BC » (pp. 52-53) et l’article « Invasions and migrations : Indo-Europeans
and Semites » (pp. 60-61).
19
Voir l’article de Randall Bailey, « Beyond Identification : The Use of Africans in Old Testament
Poetry and Narratives » dans le livre Stony the Road We Trod : African-American Biblical
Interpretation, édité par Cain Hope Felder (Minneapolis : Fortress Press, 1991), p. 167.
20
Jean Leclant, « Un tableau du Proche-Orient à la fin du XVIIIe siècle », Bulletin de la Faculté des
Lettres de Strasbourg, février 1961, no 5, p. 252, cité dans Diop, Antériorité des civilisations négres, p.
69.
21
Voir la note en bas de page dans la Bible du Semeur, p. 9 de l’AT qui se réfère au verset Genèse
10.6. La Nubie est la région au nord du Soudan.
22
Voir par exemple le Nouveau dictionnaire biblique révisé, version électronique de la Bible Online,
article no 25312 sur « Kouch », ou la carte sur la table des nations dans le même ouvrage. Voir aussi la
définition de « Kouch » ou des descendants de Kouch dans le Dictionnaire biblique pour tous, le
Smith’s Bible Dictionary, le New International Bible Dictionary, et bien d’autres.
23
Voir la note en bas de page 9 de l’AT dans la Bible du Semeur.
24
Voir la note en bas de page 21 dans la NIV Study Bible.
25
Nouveau dictionnaire biblique révisé, version électronique de la Bible Online, article no 25357 sur «
Lehabim ».
26
Voir la note en bas de page dans la NIV Study Bible, p. 21, ainsi que l’article no 25812 sur «
Naphtouim » du Nouveau dictionnaire biblique révisé.
27
Voir l’article sur « Pathros » en Nelson’s New Illustrated Bible Dictionary, édité par Ronald
Youngblood (Nashville : Thomas Nelson Publishing, 1995).
28
Beaucoup parlent des Philistins comme un peuple indo-européen, mais pour l’idée qu’ils sont un
amalgame de peuples, voir David Howard, l’article sur « les Philistins » dans le New International
Dictionary of Old Testament Theology and Exegesis, tome 4, p. 1049 (Grand Rapids : Zondervan,
1997).
29
Nouveau dictionnaire biblique révisé, version électronique, article no 25273 sur « Kaslouhim ».
30
Le livre Theological Wordbook of the Old Testament par Harris, Archer et Waltke dit que la
connexion entre l’Éthiopie et l’Arabie est vue par le fait que la langue éthiopienne est une langue
sémitique. Voir volume no 1, p. 435 (Chicago : Moody Press, 1980).
31
Voir le livre en anglais par Cain Hope Felder, Troubling Biblical Waters, p. 25 (Maryknoll : Orbis
Books, 1989). Aussi, le Révérend Père J.-B. Coulbeaux dit : « “Kous” et “Ethiopien” sont donc deux
termes équivalents, désignant une même race. A ce titre, ils signifiaient également les Koussites de
l’Arabie, comme ceux du continent Africain. ... Les enfants de Kous s’étaient, en effet, dispersés, partie
en Arabie et partie en Afrique … » Voir son livre Histoire politique et religieuse de l’Abyssinie, depuis
les temps les plus reculés jusqu’à l’avènement de Ménélick II, p. 80. (Paris : Geuthner, 1929).
32
Cheikh Anta Diop, L’Unité culturelle de l’Afrique Noire, p. 54 (Dakar : Présence Africaine, 1959).
33
Voir J.-B. Coulbeaux, Histoire politique et religieuse de l’Abyssinie, p. 121, où il dit : « Il est
impossible de nier l’implantation de la race sémitique au milieu des descendants de Kous. Cet élément
survenu y a pris une telle prédominance sur l’ancien, qu’il n’a pu résulter que d’une grande invasion et
d’une conquête. On ne trouve, il est vrai, aucun témoignage contemporain qui nous atteste ou nous
décrive le fait de ces grandes immigrations en Abyssinie ; mais il est nécessaire qu’elles aient eu lieu.
On en a des preuves évidentes, 1) dans les traditions des diverses tribus qui en partagent le territoire ; 2)
dans la langue sémite qui y prédomine, et qui a laissé des inscriptions en son écriture primitive ; 3) dans
un grand mélange de types sémitiques parmi les populations Kouchites. Le fait d’une immigration sur
une grande échelle est donc un événement hors de doute pour l’histoire. Ces traditions, ces mœurs, ces
types, cette langue, n’ont ni germé ni grandi là, sans y avoir été implantés. »
34
Pourtant, voir la Bible du Semeur, qui est moins stricte géographiquement et traduit « Kouch » par «
Éthiopie » dans ce verset. Elle s’explique: Kouch, terme qui désigne dans le reste de l’Ancien
Testament le Soudan ou l’Éthiopie. Le fleuve [Guihôn] serait donc le Nil. Certains, cependant, situent
le pays de Kouch, dont parle ce passage, en Mésopotamie. (p. 3 de l’AT).
35
Ces chiffres proviennent de l’article no 4714 sur « Mitsraïm » dans le lexique Enhanced Strong’s
Lexicon (Logos Research Systems, Inc., 1995) sur le logiciel Nelson’s Electronic Bible Reference
Library.
36
Voir James Hoffmeier, l’article sur « l’Égypte » dans le New International Dictionary of Old
Testament Theology and Exegesis, tome 4, p. 564.
37
La Bible du Semeur donne la note suivante concernant ce verset : « ‘L’Agitée’ se dit en hébreu
rahab. Ésaïe joue ici avec le mot Rahab, nom d’un monstre mythique de la mer, qui est parfois donné à
l’Égypte dans l’Ancien Testament… » (p. 740 de l’AT).
38
Voir le livre en anglais par John Bright, A History of Israel, pp. 51-54 et 81-85 (Philadelphia :
Westminster Press, 1976). Notons que d’autres pensent que le pharaon en question s’agit d’un pharaon
de la 10e dynastie qui vivait vers 2090 av. JC (par exemple, voir la chronologie dans la NIV Study
Bible).
39
Bright, A History of Israel, pp. 52-53.
40
Les avis ne sont pas unanimes concernant l’identité de ce pharaon. Bright dit que c’est l’avis de
beaucoup que les ancêtres d’Israël entrèrent en Égypte pendant la période des pharaons appelés «
Hyksos », un terme qui veut dire « souverains des pays étrangers ». Il s’agit des pharaons du Moyen
Orient d’origine sémitique qui envahirent l’Égypte et y régnèrent pendant plus d’un siècle (voir Bright,
p. 61). Alors on ne peut pas les appeler « africains » dans le sens strict du mot. Mais le Nouveau
dictionnaire biblique révisé explique : « On a supposé que Joseph fut premier ministre sous le règne
d’un Hyksos, mais on pourrait aussi situer ce fait plus tôt, sous la 12e dynastie » (p. 386). C’est difficile
de résoudre ce problème ; tout dépend de la période du temps dans laquelle on pense que Joseph vivait
en Égypte.
41
La note dans la Bible du Semeur dit : Plusieurs siècles séparèrent la mort de Joseph de l’avènement
du nouveau roi. (p. 53 de l’AT ). La note dans la NIV Study Bible s’accorde avec cette conclusion,
disant : Entre la mort de Joseph et l’avènement du nouveau roi passaient plus de 200 ans. (p. 88).
42
Bible du Semeur, p. 53 de l’AT.
43
NIV Study Bible, p. 88; Bright, p. 122; Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 386. Notons qu’il y a
plusieurs façons d’épeler les noms des différents pharaons. A part les citations tirées directement de la
Bible du Semeur, j’utilise l’orthographie trouvée dans le Nouveau dictionnaire biblique. Remarquons
que Amosis = Ahmès/Ahmosis ; Thouthmès = Toutmès/Thoutmosis ; Sethi = Séthi/Séti.
44
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 26214 sur « Pitom ».
45
Voir l’article no 24373 sur « l’Égypte » dans le Nouveau dictionnaire biblique révisé, et aussi la NIV
Study Bible, la note en bas de p. 89.
46
Voir l’article sur « l’Histoire d’Égypte » dans le Nelson’s New Illustrated Bible Dictionary.
47
Il n’est pas clair si Chiphra et Poua sont Égyptiennes ou non. La plupart des textes parle des « sages-
femmes des Hébreux » au verset 15 d’Exode chapitre premier. Cela veut-il dire qu’elles furent elles-
mêmes membres du peuple Hébreu, ou bien qu’elles furent des Égyptiennes qui travaillaient pour les
Hébreux ? Par contre, la Bible du Semeur traduit « deux sages-femmes pour les Hébreux », et donne
une note qui explique que ces deux femmes sont « sans doute les responsables des sages-femmes. Elles
portent des noms égyptiens. » (p. 54 de l’AT). Ceci semble plus logique, vu le fait qu’elles eurent
audience avec le Pharaon lui-même et vu la nature de son ordre à ces femmes. Mais, une note dans la
NIV Study Bible dit que ces deux femmes portent des « noms sémitiques et non égyptiens » (p. 88).
Alors, qui a raison ? Si on conclut que Chiphra et Poua sont Égyptiennes, on peut modifier la première
phrase du paragraphe pour dire « Ici nous rencontrons trois femmes africaines qui changèrent le cours
d’histoire. »
48
Cette liste, à la base, a été tirée de l’internet (voir http://perso.infonie.fr/boubouss/égypte/
égypte.htm). Certaines modifications de cette liste ont été faites selon les dates et noms donnés par le
livre écrit par Baines et Málek, Atlas of Ancient Egypt, pp. 36-37.
49
D’autres classent cette dynastie dans le moyen empire et non dans la 2ème période intermédiaire.
Voir, par exemple, le livre Atlas of Ancient Egypt par Baines et Málek.
50
Voir la NIV Study Bible, p. 89, et aussi le Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 386.
51
Diop, L’Unité culturelle de l’Afrique Noire, p. 154.
52
Voir la Bible du Semeur, p. 55 de l’AT.
53
Voir le Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 386.
54
Traditionnellement on l’appelle la Mer Rouge. Mais la Bible Segond Révisée l’appelle la mer des
Joncs et la Bible du Semeur l’appelle la mer des Roseaux. La note en bas de page dans la Bible du
Semeur (p. 66 de l’AT) donne quelques possibilités comme site actuel de la traversée du peuple
d’Israël. Voir aussi le livre en anglais Old Testament Survey par LaSor, Hubbard et Bush, pp. 128-130,
pour d’autres sites possibles.
55
Voir James Hoffmeier, l’article sur « l’Égypte » dans le New International Dictionary of Old
Testament Theology and Exegesis, tome 4, p. 565.
56
Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 1015. Notons que la Bible du Semeur et la NIV Study Bible
donnent aussi le nom de Psousennès II comme le pharaon possible dans ce récit.
57
Voir la NIV Study Bible, p. 470.
58
Le Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 26721 sur « So ». Pourtant, la version écrite (et
non électronique) donne d’autres possibilités pour l’identité de So : (1) Tefnakhte, de la 24e dynastie,
qui habitait à Saïs dans le delta ; (2) Shabaka, premier roi de la 25e dynastie ; (3) Shabakota [Shebitko],
deuxième roi de la 25e dynastie ; (4) Sibe/Sewe, le Tartân d’Égypte dont parle le roi assyrien Sargon II.
Il résume en disant que « nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de l’identifier. » p. 1016.
59
Voir le Nouveau dictionnaire biblique, version en anglais, p. 536.
60
Voir l’article no 23761 sur « Bitya » dans le Nouveau dictionnaire biblique révisé.
61
Voir l’article sur « Put » dans le Nouveau dictionnaire biblique, version anglaise, p. 1066.
62
Nouveau dictionnaire biblique révisé, version française, p. 1054. Comme la version française (1992)
est plus récente que la version anglaise (1962), il se peut que cette première se base sur de nouveaux
résultats des recherches et exprime mieux la pensée courante.
63
Voir l’article par J. Daniel Hays entitré « Moses: The Private Man behind the Public Leader » dans le
journal Bible Review, numéro 16, août 2000, p. 63.
64
Bright, A History of Israel, p. 230.
65
NIV Study Bible, page 630.
66
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 26751 sur « Soukkiens ».
67
Ce chiffre provient de l’article no 3568ff sur « Kouch » dans le lexique Enhanced Strong’s Lexicon
(Logos Research Systems, Inc., 1995) sur le logiciel Nelson’s Electronic Bible Reference Library.
68
Voir l’article sur « Phinéas » dans le dictionnaire New Bible Dictionary, p. 992, le même article dans
le dictionnaire Nelson’s New Illustrated Bible Dictionary, ainsi que l’article par J. Daniel Hays, «
Moses : The Private Man behind the Public Leader », p. 692 dans le journal Bible Review.
69
Ibid.
70
Voir l’article sur « Phinéas » dans le Nelson’s New Illustrated Bible Dictionary, version électronique.
71
Voir l’article sur « Aaron » par Gordon J. Wenham dans le New International Dictionary of Old
Testament Theology and Exegesis, tome 4, p. 347.
72
La Bible en français courant, p. 171.
73
La Sainte Bible, version établie par les moines de Maredsous, 1969, p. 151. Concernant le femme de
Moïse, la Bible TOB dit aussi que « Kouchite pourrait désigner une femme appartenant à la tribu
madianite de Kouchân. » (p. 179).
74
NIV Study Bible, p. 205.
75
Voir la page 332 dans la Bible Nouvelle Version Segond Révisée.
76
Voir l’article par J. Daniel Hays, « Moses: The Private Man behind the Public Leader » dans le
journal Bible Review, numéro 16, août 2000, p. 60.
77
Voir l’article par E. J. Young sur « Aaron » dans le New Bible Dictionary, p. 1.
78
Cité dans l’article par J. Daniel Hays, « The Cushites : A Black Nation in the Bible », p. 399, dans le
journal Bibliotheca Sacra.
79
Voir le livre en anglais par Cain Hope Felder, Stony the Road We Trod : African-American Biblical
Interpretation. Ce sont des avis donnés par quelques théologiens dits « afrocentriques », tels que Felder,
Dunston et Copher. Felder opte pour le racisme ; Dunston pense que le problème est plutôt l’orgueil de
Séphora. Copher n’explique pas la cause du problème, mais il élimine le racisme parce que pour lui «
… eux tous – Séphora, Moïse, Aaron, Miryam – tous sont des noirs. » Ce genre de raisonnement
montre que parfois les théologiens afrocentriques ont tendance à exagérer, à mon avis. Notons aussi
que Hays pense que la raison la plus logique est celle du racisme.
80
Diop, L’Unité culturelle de l’Afrique Noire, p. 54.
81
Voir J.-B. Coulbeaux, Histoire politique et religieuse de l’Abyssinie, p. 93.
82
Le Royal Order of Éthiopian Hebrews maintient que la reine de Saba eut un garçon dont le roi
Salomon fut le père, et que l’empereur Haïlé Sélassié est l’un de ses descendants. Pour une courte
explication de cette histoire, voir Schaaf, L’histoire et le rôle de la Bible en Afrique, p. 9.
83
Bright, A History of Israel, p. 211.
84
Voir Hays, « The Cushites: A Black Nation in the Bible », pp. 402-403 dans le journal Bibliotheca
Sacra.
85
Bible du Semeur, pp. 725-726 de l’AT; NIV Study Bible, pp. 1038, 1050.
86
Bible du Semeur, p. 390 de l’AT.
87
Voir le Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 1016.
88
Nouveau dictionnaire biblique révisé, p. 443.
89
Voir l’article par J. Daniel Hays, « Black Soldiers in the Ancient Near East », p. 50 dans le journal
Bible Review, août 1998.
90
Pour d’autres exemples de cette pratique, voir Genèse 19.1, Ruth 4.1 et 2 Samuel 15.2.
91
David Adamo, The Place of Africa and Africans in the Old Testament and its Environment, pp. 202-
203. (Ann Arbor : University Microfilms International, 1986).
92
Ces chiffres proviennent des articles respectifs dans le lexique Enhanced Strong’s Lexicon (Logos
Research Systems, Inc., 1995) sur le logiciel Nelson’s Electronic Bible Reference Library.
93
Voir le livre par le père John Baur, 2000 ans de christianisme en Afrique, Histoire de l’Église
africaine, pp. 9-10. [Traduction par Yves Morel s. j.] (Abidjan : INADES, 1999).
94
Le Dictionnaire biblique pour tous dit que Lucius « enseignait à Antioche où il avait probablement
été l’un des premiers missionnaires (Actes 13.1; cf. 11.19ss). » p. 323.
95
Voir l’article sur « Simon » dans Smith’s Bible Dictionary, version électronique (Nashville : Thomas
Nelson, 1997).
96
Par exemple, la NIV Study Bible, p. 1526, ainsi que le commentaire par William Hendriksen, p. 963
qui utilisent le mot « probable » en parlant du fait que Simon de Cyrène était un Juif. Voir Hendriksen,
The Gospel of Matthew (Grand Rapids : Baker, 1973).
97
Voir William Barclay, The Gospel of Mark, pp. 379-380 (Philadelphia : Westminster Press, 1954).
98
Voir la note dans la Bible en français courant, p. 178 du NT.
99
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 23130 sur les « Affranchis ».
100
Voir par exemple G. T. D. Angel, l’article sur « libertinos » où il dit que certains optent pour une
seule synagogue dans ce verset, d’autres optent pour deux et d’autres cinq. Lui-même pense qu’une
synagogue est l’interprétation naturelle de ce verset, mais il conclut que la question reste ouverte sur la
composition des Affranchis. Voir le New International Dictionary of New Testament Theology, tome 3,
pp. 598-599.
101
Titre utilisé par la Bible du Semeur.
102
Voir le « Tableau chronologique » cité dans La Bible Déchiffrée, p. 549 (Valence : Éditions LLB,
1983). Les chronologies dans la NIV Study Bible parlent de cinq ans entre Pentecôte et la mort
d’Étienne (voir les pp. 1480 et 1666).
103
Bible du Semeur, note en bas de page 146 du NT. Comparer H. Baltensweiler, dans son article sur le
mot « eunuque », qui dit que « parfois lorsque le terme ‘eunuque’ fait allusion à un haut dignitaire
d’état (cf. Actes 8.27), il n’est pas clair si on doit comprendre le mot littéralement, ou si ‘eunuque’ n’est
qu’un simple titre. » Cet article se trouve dans le New International Dictionary of New Testament
Theology, tome 1, p. 560.
104
Voir Ray Stedman, Introduction aux livres de la Bible, p. 599 (Marne-la-Vallée : Farel, 2000).
105
Andrew Walls, « Africa in Christian History » dans le Journal of African Christian Thought, tome 1,
no 1, juin 1998, p. 2.
106
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 23839 sur « Candace ». Notons que Meroë est
aussi appelé Méroé.
107
Diop, L’Unité culturelle de l’Afrique Noire, pp. 54-55.
108
Voir la note dans la Bible du Semeur, p. 150 du NT.
109
Voir la note dans la NIV Study Bible, p. 1669.
110
Voir l’article no 26700 sur « Siméon » dans le Nouveau dictionnaire biblique révisé.
111
Voir le Dictionnaire biblique pour tous, p. 532.
112
Les traductions qui utilisent « originaire » sont le Segond, Segond révisée, Semeur et la TOB. La
traduction des moines de Maredsous utilise la phrase synonyme « natif d’Alexandrie », tout comme la
traduction NIV en anglais.
113
Voir le Pocket Interlinear New Testament rédigé par Jay Green Sr. (Grand Rapids : Baker, 1983), p.
327.
114
Voir W. E. Vine, An Expository Dictionary of New Testament Words (Old Tappan, New Jersey :
Fleming H. Revell, 1940), p. 110, tome 1.
115
Voir Colin Brown dans The New International Dictionary of New Testament Theology, tome 2,
(Grand Rapids : Zondervan, 1976) p. 35.
116
NIV Study Bible, p. 26.
117
Bible du Semeur, p. 347 de l’AT.
118
Bible du Semeur, p. 659 de l’AT.
119
Bible du Semeur, p. 45 de l’AT.
120
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 25880 sur « le Nil » et l’article no 24373 sur «
l’Égypte ».
121
Voir James Hoffmeier, l’article sur « l’Égypte » dans le New International Dictionary of Old
Testament Theology and Exegesis, tome 4, p. 567.
122
Voir la NIV Study Bible, la note en bas de page 846.
123
Selon Colin Brown dans The New International Dictionary of New Testament Theology, tome 2,
(Grand Rapids : Zondervan, 1976) p. 294, où il cite l’ouvrage de Strack et Billerbeck intitulé
Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch.
124
Voir Mark Phelps, l’article no 8104 ‘rhb’ dans le New International Dictionary of Old Testament
Theology and Exegesis, tome 3, p. 1065.
125
Par exemple, la Bible du Semeur donne comme titre à ce chapitre « le Roi et le Règne à venir » (p.
717 de l’AT). Une note dans la NIV Study Bible, p. 1027, dit que certains interprètent la phrase « une
seconde fois » comme référence au retour de Jésus-Christ. Aussi, dans le livre Old Testament Survey
de LaSor, Hubbard et Bush, ils parlent de ce passage comme se référant au « royaume messianique »,
disant que « le royaume à établir dans les derniers jours sera ‘à toujours et à perpétuité’. Il comprend les
nations (les païens) et s’étend aux extrémités de la terre. » p. 401.
126
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 23216 sur « Alexandrie ».
127
Voir le livre par le père John Baur, 2000 ans de christianisme en Afrique, Histoire de l’Église
africaine, p. 9.
128
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 25633 sur « Memphis ».
129
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 25956 sur « On ».
130
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 23267 sur « Thèbes ».
131
Nouveau dictionnaire biblique révisé, l’article no 24191 sur « Cyrène ».
132
Hays, « The Cushites: A Black Nation in Ancient History », p. 275, dans le journal Bibliotheca
Sacra.
133
Voir notes 12212 à 12515 plus haut.
134
Voir la NIV Study Bible, p. 1391.
135
Voir l’article par Hays, « The Cushites: A Black Nation in the Bible », p. 406 dans le journal
Bibliotheca Sacra.
136
Comme expliqué plus haut (voir note no 39), tous les pharaons n’étaient pas africains. Les pharaons
appelés « Hyksos », un terme qui veut dire « souverains des pays étrangers » vinrent du Moyen Orient.
Ils furent d’origine sémitique et envahirent l’Égypte, y régnant pendant plus d’un siècle. Il est donc
possible que le pharaon en Genèse chapitre 12, ou bien celui dans les chapitres 37-50, n’est pas
africain. Toutefois, le Nouveau dictionnaire biblique révisé place les pharaons « Hyksos » entre le
temps d’Abraham et Joseph, ce qui fait que tous les pharaons dont parle la Bible sont Africains.