Mémoire
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Mémoire
TITRE:
Problématique de l’Automédication dans
la commune I du District de Bamako
Thèse
Présentée et soutenue publiquement le 10 / 07/ 2018 devant le jury de la
Faculté de pharmacie
JURY
Président : Pr Elimane MARIKO
Membres : Dr Issa COULIBALY
Dr Abdou DOUMBIA
Co-directeur : Dr Abdourahamane COULIBALY
Directeur : Pr Samba DIOP
SIAKA COULIBALY 1
LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA FACULTE DE PHARMACIE
FACULTE DE PHARMACIE
ANNEE UNIVERSITAIRE 2017-2018
ADMINISTRATION
DOYEN : M. BOUBACAR TRAORE-Professeur
VICE-DOYEN : M. Aboubacar I. MAIGA-Professeur
SECRÉTAIRE PRINCIPAL : M. SEYDOU COULIBALY-Administrateur
Civil
AGENT COMPTABLE : M. FAMALE DIONSAN- Contrôleur des Finances
LES PROFESSEURS HONORAIRES
M. Mamadou KOUMARE
Pharmacognosie
M. Boulkassoum HAIDARA
Législation
M. Boubacar Sidiki CISSE
Toxicologie
M. Daouda DIALLO Chimie générale &
minérale
M. Massa SANOGO Chimie
Analytique
M. Moussa HARAMA Chimie
organique
M. Abdourahamane S.MAIGA
Parasitologie
M. Brehima KOUMARE
Bactériologie-virologie
M. Gaoussou KANOUTE Chimie
analytique
M. Alou A KEITA
Galénique
M. Mamadou KONE
Physiologie
SIAKA COULIBALY 2
M. Elimane MARIKO
Pharmacologie
DER DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
1. Professeur/Directeur de recherche
M. Bakary M. CISSE
Biochimie
M. Abdoulaye DABO Biologie/parasitologie
Chef de DER
M. Amagana DOLO Parasitologie-
Mycologie
M. Boubacar TRAORE Parasitologie-
Mycologie
M. Mounirou BABY
Hématologie
M. Alassane DICKO Santé
publique
2. MAITRES DE CONFERENCES/MAITRES DE RECHERCHE
M. Flabou BOUGOUDOGO Bactériologie-
Virologie
M. Bourèma Kouriba Immunologie
M. Mahamadou Diakité Immunologie
M. Souleymane DIALLO Bactériologie-
Virologie
M. Ousmane Koita Parasitologie-
Moléculaire
M. Abdoulaye Djimdé Microbiologie-
Immunologie
M. Abdoulaye Touré Entomologie
Moléculaire-Médicale
M. Akory AG Iknane Santé
Publique/Nutrition
3. MAITRES ASSISTANTS/CHARGE DE RECHERCHE
SIAKA COULIBALY 3
Mme Fanta SANGHO Santé
Publique
M. Aldjouma GUINDO
Hématologie
M. Mahamadou Soumana SISSOKO
Epidémiologie
M. Kassoum KAYENTAO
Epidémiologie
M. Issiaka SAGARA
Epidémiologie
M. Charles ARAMA Immunologie
M. Ousmane TOURE Santé Publique/Santé
environnement
4. ASSISTANTS/ATTACHE DE RECHERCHE
M. Seidina Aboubacar Samba DIAKITE
Immunologie
M. Modibo DAO
Immunologie
M. Klétigui Casmir DEMBELE
Biochimie clinique
M. Oumar GUINDO
Biochimie
M. Falaye KEITA
Epidémiologie
M. Yaya GOITA
Biochimie clinique
M. Samba Adama SANGARE
Bactériologie-Virologie
M. Seydou Sassou COULIBALY
Biochimie
SIAKA COULIBALY 4
1. PROFESSEURS/DIRECTEUR DE RECHERCHE
M. Ousmane DOUMBIA Pharmacie
chimique
M. Ababacar I MAIGA Toxicologie
2. MAITRES DE CONFERENCES/MAITRE DE RECHERCHE
M. Bénoit Yaranga KOUMARE Chimie
analytique
M. Sékou BAH Pharmacologie
Chef de DER
3. MAITRE ASSISTANT
M. Tidiane DIALLO
Toxicologie
4. ASSISTANT/CHARGE DE RECHERCHE
M. Mody CISSE Chimie
thérapeutique
M. Ousmane DEMBELE Chimie
thérapeutique
M. Mahamadou TANDIA Chimie
analytique
M. Madani MARIKO Chimie
analytique
M. Hamadoun Abba TOURE
Bromatologie
M. Blaise DACKOUO Chimie
analytique
DER DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES
1. PROFESSEURS/DIRECTEURS DE RECHERCHE
M. Drissa DIALLO
Pharmacognosie
M. Saibou MAIGA Législation
Chef de DER
Mme Rokia SANOGO
Pharmacognosie
SIAKA COULIBALY 5
2. MAITRES ASSISTANTS/CHARGE DE RECHERCHE
M. Yaya COULIBALY Législation
M. Loséni BENGALY Pharmacie
Hospitalière
3. ASSISTANTS/ATTACHE DE RECHERCHE
M. Bacary Moussa CISSE
Galénique
M. Bourama TRAORE
Législation
M. Hamma Boubacar MAIGA
Galénique
M. Hammadou Abba TOURE
Bromatologie
M. Adama DENOU
Pharmacognosie
M. Mahamane HAIDARA
Pharmacognosie
M. Issa COULIBALY
Gestion
M. Souleymane Dama Sciences
Pharmaceutiques
M. Antoine Dara Sciences
Pharmaceutiques
M. Balla Fatogoma COULIBALY
Pharmacie
Hospitalière
M. Karim TRAORE Sciences
pharmaceutique
DER DES SCIENCES FONDAMENTALES
1. PROFESSEURS/DIRECTEURS DE RECHERCHE
M. Mahamadou TRAORE
Génétique
SIAKA COULIBALY 6
2. MAITRE DE CONFERENCES/MAITRE DE RECHERCHE
M. Mouctar DIALLO
Biologie/Parasitologie
M. Kaourou DOUKOURE
Physiologie
3. ASSISTANTS/ATTACHE DE RECHERCHE
M. Moussa KONE Chimie
organique
CHARGES DE COURS & ENSEIGNANTS VACATAIRES
M. Bouba DIARRA
Bactériologie
M. Boubacar KANTE
Galénique
M. Yaya KANE
Galénique
M. Mamadou Lamine DIARRA
Botanique
M. Boubakary Maiga Chimie
Organique
M. FANA TANGARA
Mathématique
M. Abdel Kader TRAORE Sémiologie-
Pathologie-médicale
M. Seydou DOUMBIA
Secourisme
M. Abdel Kader MAIGA
Secourisme
M. Moussa I DIARRA
Biophysique
M. Massambou SACKO
SCMP-SIM
Mme Fatoumata SOKONA Santé
environnement
SIAKA COULIBALY 7
M. Abdourahamane COULIBALY
Anthropologie
M. Atimé Djimdé
Bromatologie M. Boubacar Zibeirou
Physique
SIAKA COULIBALY 8
Dédicace
Je dédie ce travail
A Allah pour m’avoir donné la force, je rends grâce au prophète Mohamed
(PLS)
A Mon père Aly Coulibaly
Il est de coutume qu’un père soit fier de son enfant et moi Boi, je suis fier d’être
ton fils. Il ne cesserait de remercier les cieux pour m’avoir donné un père
comme toi. Ce travail est le fruit de ta très grande patience, me voilà aujourd’hui
Docteur en pharmacie.
A ma mère
Ramata Berthé tu n’a jamais cessé de m’encourager durant tout le long de mes
études. Je prie Allah pour qu’il t’accorde longue vie afin de partager le fruit de
ce travail.
A mes frères
Vos bravoures et sages conseils mon servis de boussole. Merci
Remerciements
Mes remerciements vont
A mon père : Merci Boi de nous considérer comme la priorité de ta vie. Merci
de m’avoir appris que la bonté est l’essence de la vie.
A ma mère : merci pour tes bénédictions
À mon Tonton Adama Coulibaly : merci pour tes soutiens matériels et moraux.
SIAKA COULIBALY 9
Hommage aux membres du jury
A notre maître et président du jury
Pr Elimane Mariko
Professeur honoraire de pharmacologie à la FMOS et FAPH
Ancien chef de DER des sciences du médicament
Colonel Major à la retraite des armées maliennes, de la défense et des
anciens combattants
Ancien coordinateur de la cellule sectorielle VIH/SIDA au Ministère de
la défense et des anciens combattants
Président de l’association des ressortissants de la commune de DOMBA
Cher maître,
C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce jury
malgré vos multiples occupations.
Votre qualité d’homme de science, votre simplicité et votre rigueur dans le
travail bien fait ont forcé notre admiration envers vous.
Recevez ici cher maître, l’expression de nos sentiments de profonde gratitude.
SIAKA COULIBALY 10
A notre maître et membre du jury
Dr Issa COULIBALY
Maître Assistant en gestion de la FMOS/FAPH
Titulaire d’un Mastère en management des établissements de santé
publique
Membre du laboratoire de recherche en Télé Médecine et gouvernance
publique de l’université Cheick Anta DIOP de Dakar
Membre du laboratoire de recherche en stratégie, organisation et
gestion des ressources humaines de l’école supérieur polytechnique de
Dakar
Membre du laboratoire en science de gestion de l’université de Dakar
Membre du groupe de recherche sur le secteur public en Afrique
Ancien président de l’ordre des pharmaciens de la région de kolikoro
Cher maître
Vos grandes qualités de formation ainsi que votre modestie font de vous un
homme exceptionnel. Nous avons admiré votre rigueur scientifique tout au
long de ce travail. Votre présence à nos côtés, à toutes les étapes de la
réalisation de ce travail, relève votre bonté et votre disponibilité.
Cher maître nous vous en remercions infiniment et vous en serons toujours
reconnaissant.
SIAKA COULIBALY 11
A notre maître et membre du jury
Dr Abdou Doumbia
Promoteur de la pharmacie Lacina Samaké à Bamako
Membre du comité d’éthique national de la santé et des sciences de la
vie
Administrateur de l’hôpital de Kati
Administrateur de l’université des sciences techniques et technologie
de Bamako
Président d’honneur de l’ordre des pharmaciens du Mali
Président d’honneur du collectif des jeunes pharmaciens du Mali
Ancien vice-président de l’inter ordre des pharmaciens d’Afrique (IOPA)
Chevalier de l’ordre national du Mali
Cher maître ;
Nous ne saurions jamais trouver de mots pour témoigner notre
Reconnaissance, non seulement pour l’intérêt que vous portez à ce travail,
mais aussi, la simplicité avec laquelle vous nous avez accueillis. Votre
disponibilité nous a permis d’apprécier en vous vos éminentes qualités
humaines et scientifiques.
Soyez rassuré de notre profonde reconnaissance et veuillez recevoir nos
sincères remerciements.
SIAKA COULIBALY 12
A notre maître et Co-directeur
Dr Abdourahamane COULIBALY
PhD, anthropologie. Diplômé de l’école des Hautes Etudes en sciences
sociales de Marseille.
Cher maître,
Nous sommes très heureux de compter parmi vos élèves. Votre courtoisie,
votre sympathie et votre grande disponibilité à transmettre votre savoir ne
peuvent que nous rendre fiers d’avoir un maître comme vous. Recevez ici cher
maître, nos sincères remerciement et l’expression de notre profonde gratitude.
SIAKA COULIBALY 13
A notre maître et directeur de thèse
Professeur Samba DIOP
Maitre de conférences en anthropologie médicale
Enseignant chercheur en écologie humaine, anthropologie et éthique
de santé du DER santé publique de la FMOS,
Responsable de l’unité de recherche formative en science humaines,
sociales et éthique SEREFO/VIH/SIDA/FMOS,
Membre du comité d’éthique institutionnel et national du Mali.
Cher maître,
Nous avons été très sensibles en nous confiant ce travail. Vous avez donné le
meilleur de vous-même pour cette thèse. Nous apprécions beaucoup votre
esprit d’organisation, du travail bien fait et votre simplicité derrière laquelle se
cache un cœur généreux et courtois. Votre profond respect de la personne
humaine nous a rapprochés de vous. Recevez ici, notre profonde gratitude et
reconnaissance.
SIAKA COULIBALY 14
Liste des abréviations
AMM : Autorisation de mise sur le marché
IST : Infection sexuellement transmissible
OMS : Organisation Mondiale de la santé
DCI : Dénomination commune Internationale
AINS : Anti inflammatoire non stéroïdien
PDDSS : Plan Décennal de Développement sanitaire et social
CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
SIAKA COULIBALY 15
Liste des tableaux
Tableau I : Fréquence de l’automédication au sein de l’effectif des
consommateurs.
Tableau II : Classification des consommateurs qui ont fait de l’automédication
en fonction du statut professionnel
Tableau III : Fréquence de l’automédication en fonction de l’âge
Tableau IV : Fréquence de l’automédication en fonction du sexe
Tableau V : Fréquence de l’automédication en fonction du niveau
d’instruction :
Tableau VI : Fréquence des plaintes les plus courantes
Tableau VII : Fréquence des médicaments utilisés
Tableau VIII : représente la famille et les usages les plus courantes des
produits cités
Tableau XII : A la question de savoir le temps mis par les patients pour
consulter un médecin en cas d’échec, les résultats obtenus étaient les suivants :
SIAKA COULIBALY 16
Table des matières
I. Introduction .......................................................................................................... 1
II. Les objectifs de la recherche ............................................................................. 3
I. Généraliés ............................................................................................................. 4
I.1.définition des notions ......................................................................................... 4
1. Automédication : ................................................................................................. 4
1- Définition de l’O.M. S ......................................................................................... 4
2- Définition selon le code de la santé publique français. .................................... 4
3- Médicament essentiel, générique, médicament en nom de marque ou
spécialité. .................................................................................................................. 4
I.2. les causes courantes de l’automédication ....................................................... 6
I.3. Les risques et les conséquences liées à l’automédication .............................. 7
I.3.1. Risques Thérapeutiques ................................................................................ 7
I.3.2 Les conséquences de l’automédication ......................................................... 8
I.4. Quelques pratiques courantes liées à l’automédication ................................ 9
II. Aperçu de la littérature sur le thème de l’automédication .......................... 10
I. Cadre de l’étude ................................................................................................. 12
I.1. Données démographiques .............................................................................. 12
I.2. Données sanitaires........................................................................................... 12
II. Méthodologie de la recherche………………………………..……………....14
1. Matériel et méthode…………………………………………………………...14
1.1. Principales variables étudiées………………………………..……..………14
1.2. Population étudiée…………………………………………………………..14
1.3. Critères d’inclusion et critères de non inclusion…….……………….…..14
2. Outils de collecte des données. ......................................................................... 15
2.1. Le questionnaire soumis aux consommateurs ............................................. 15
2.2. Le questionnaire adressé au personnel de santé.......................................... 15
2.3. Le questionnaire adressé aux vendeurs des médicaments de la rue, ........ 15
2.4. Le guide d’enquête adressé aux différents cible .......................................... 15
3. Déroulement de l’enquête. ................................................................................ 16
3.1. Difficultés rencontrées ................................................................................... 16
3.2. Méthode d’Analyse des données ................................................................... 16
SIAKA COULIBALY 17
III. Les résultats de l’étude ................................................................................... 17
Constats généraux sur l’automédication. ............................................................ 17
III.2. Plaintes courantes conduisant le plus souvent à l’automédication ......... 21
III.3. Médicaments les plus souvent utilisés en automédication dans la
commune I du district de Bamako. ...................................................................... 23
III.4. Provenance des médicaments utilisés ........................................................ 28
III. 5. Raisons poussant à l’automédication ........................................................ 29
III.6. Facteurs favorisant l’automédication ........................................................ 29
III.7. Connaissances, attitudes et pratiques des consommateurs ..................... 30
III. 8. Opinion des vendeurs des médicaments de la rue sur les profils des
clients et le contrôle de la date de péremption des produits.............................. 35
IV. Discussion ......................................................................................................... 37
IV.1. Quelques repères sur la fréquence de l’automédication à travers le
monde...................................................................................................................... 37
IV.2. Les plaintes généralement traitées à travers l’automédication ............... 38
IV.3. Médicaments le plus souvent utilisés en automédication ......................... 39
IV.4. Provenance des médicaments utilisés......................................................... 40
IV.5. Motifs conduisant à la pratique de l’automédication ............................... 40
IV.6. Regard du personnel médical sur l’automédication…………………….43
V.conclusion…………………………………………………………………….45
VI.Recommandations……………………………………………………………46
1. Les consommateurs…………………………………………..…………….46
2. les professionnels de la santé…………………………………..……………..46
2.1. Les pharmaciens……………………………………………………………46
2.2. le personnel médical et paramédical……………………….……………..47
3. Les pouvoirs publics .......................................................................................... 47
Référence Bibliographie.................................................................................... ....48
ANNEXES ............................................................................................................ ..51
SIAKA COULIBALY 18
I. Introduction
Depuis toujours, l’homme a éprouvé le besoin de connaitre la nature de la
maladie qui l’affecte et de trouver le remède approprié pour la prévenir et la
guérir. L’automédication par définition est l’institution d’un traitement
médicamenteux par le patient, de sa propre initiative et sans prescription
médicale[ ].
L’automédication est l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes
pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, des
médicaments considérés comme tels et ayant reçu l’AMM (l’autorisation de
mise sous le marché), avec la possibilité d’assistance et de conseils de la part des
pharmaciens. Cette définition est celle retenue par le comité permanent des
médecins européens [ ]
D’après une estimation de l’OMS, sur la population du globe qui dépasse les
quatre milliards d’habitants, il y a 80% des personnes qui ont recours aux
médecines traditionnelles pour satisfaire leurs besoins en soins de santé primaire
[ ]
5 à 10% de médicament vendus en France le sont sans ordonnance médicale
(34). Aux Etats-Unis, l’automédication est très également une pratique courante.
En France, le marché de l’automédication est peu développé par rapport
aux autres pays européens. En 2006, il ne représentait que 6% du chiffre
d’affaire du marché des médicaments de ville, alors que cette proportion est
triplée en Suisse ou doublée en Allemagne ou au Royaume-Uni.
En Afrique, une étude menée sur 764 malades atteint d’IST (infection
sexuellement transmissible) à Kumasi (Ghana) a montré que 74,5% de ces
patients avaient pratiqué l’automédication avant d’aller à l’hôpital. (36)
Au Mali, l’importance de cette pratique est considérable. Il s’agit d’un
phénomène répandu et qui s’observe dans toutes les couches de la société. Ainsi,
une étude menée dans les officines à Bamako a montré que 64,52% des clients
n’avaient pas l’ordonnance lors des achats en 2003. D’autre part, une étude à
Niono dans les familles a révélé que les femmes de 15 à 56 ans préfèrent se
soigner par les plantes médicinales avant d’aller au centre de santé tandis que les
hommes de la même tranche d’âge pratiquaient l’automédication avec les
produits pharmaceutiques d’abord et ce n’est qu’en cas d’échec qu’ils se
dirigeaient vers le centre de santé. Ces hommes étaient paradoxalement plus
conscients de la possible toxicité des médicaments que les femmes. Dans ces
familles enquêtées, il en résultait que l’automédication était pratiquée à 13,3% et
tous ces traitements étaient insatisfaisants presque dans 54,41% des cas. Pendant
ces traitements, les antibiotiques étaient plus utilisés suivis des autres classes
thérapeutiques[ ].
SIAKA COULIBALY 19
L’automédication peut entrainer plusieurs conséquences, entre autres les
problèmes éthiques, les aspects juridiques et légaux, voire l’installation des
maladies qui peuvent se manifester immédiatement ou à long terme.
D’une manière générale, il n’y pas beaucoup d’études ayant porté sur les usages
populaires du médicament et encore moins sur l’automédication. Notre travail a
comme ambition de contribuer à combler ce vide.
SIAKA COULIBALY 20
II. Les objectifs de la recherche
Objectif général :
Évaluer la fréquence de l’automédication dans la commune I du district
Bamako.
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement l’étude vise à :
Recenser les signes, symptômes et circonstances qui conduisent le plus
souvent à l’automédication ;
Déterminer la provenance des médicaments utilisés dans
l’automédication ;
Déterminer les différents facteurs qui influencent et qui poussent les
individus à pratiquer l’automédication.
SIAKA COULIBALY 21
I. Généralités
I.1. Définition des notions
1. Automédication :
Étymologiquement l’automédication se décompose de la manière suivante :
Un préfixe grec « auto » qui veut dire soi-même
Un terme latin « médication » qui a rapport se rapporte au médicament.
Deux (2) notions fondamentales interviennent à ce niveau :
La faculté à effectuer soi-même l’acte thérapeutique
Le médicament
Médicament
1- Définition de l’O.M. S
Le médicament est « toute substance entrant dans la composition d’un produit
pharmaceutique et destinée à modifier ou explorer un système physiologique ou
un état pathologique dans l’intérêt de la personne qui la reçoit » [ ].
2- Définition selon le code de la santé publique français.
Le législateur français a défini le médicament comme étant « toute substance ou
composition présentée comme possédant les propriétés curatives ou préventives
à l’égard des maladies humaines ou animales ainsi que tous les produits pouvant
être administrés à l’homme ou à l’animal en vue d’établir un diagnostic ou de
restaurer corriger ou modifier leur fonction organique[ ].
3- Médicament essentiel, générique, médicament en nom de marque ou
spécialité.
Médicament essentiel :
Ce sont des médicaments dont l’efficacité thérapeutique est prouvée par des
essais cliniques contrôlés, qui présentent des garanties suffisantes de sécurité et
qui sont susceptibles de satisfaire au besoin en matière de prévention et de
traitement des maladies les plus répandues[ ].
Revus et adoptés par l’O.M.S. ce sont des médicaments destinés aux affections
les plus couramment rencontrées et qui sont les plus efficaces, les moins
dangereux et les plus accessibles à tout point de vue, particulièrement aux
populations les plus démunies.
SIAKA COULIBALY 22
L’O.M.S. définit le médicament essentiel comme un médicament, sûr, fiable :
Et qui répond :
Aux besoins sanitaires réels et courants.
A une efficacité thérapeutique significative.
Et d’une qualité suffisante et d’un niveau acceptable pour son prix.
De cette définition, on déduit que le médicament essentiel possède un rapport
cout/bénéfice minimisé et un rapport bénéfice/risque optimisé[ ].
Médicament générique :
C’est une copie du médicament original dont la production et la consommation
sont rendues possibles par la chute du ou des brevets couvrant le médicament. Il
est la copie rigoureuse d’un médicament existant sur le marché depuis plus de
20 ans, en ce qui concerne son dosage, sa forme galénique, son utilisation et ses
indications[ ].
Médicament en nom de marque ou spécialité :
Il possède le même nom chimique servant à désigner la molécule qu’on appelle
« dénomination commune internationale » ou D.C.I. et donc normalement ils ont
la même efficacité thérapeutique.
Le nom de marque est choisi par le fabricant ou le distributeur et est caractérisé
par la firme concernée[ ].
L’automédication se définit comme la prise de médicaments sans avis médical.
Elle comporte trois étapes : un auto diagnostic, une auto prescription et une
auto dispensation/consommation.
Selon PIERRE et PIERRE (1989) ; l’automédication se définit comme « le fait
de prendre des médicaments sans que ceux-ci n’aient été prescrits par un
médecin ou un infirmier et sans avoir au préalable pris conseil auprès d’un
médecin ou d’un infirmier »[ ].
Pour QUENEAU et DECOUSUS, l’automédication est définie « comme la prise
d’un ou de plusieurs médicaments en l’absence de prescription médicale
actuellement destinée au malade »[ ].
Pour BRECKLER, c’est « l’utilisation par des personnes à leur propre initiative,
de spécialités d’automédication délivrées sans ordonnances »[ ].
Selon HERXEIMER : « pratiquer l’automédication c’est prendre un médicament
de sa propre initiative »[ ].
SIAKA COULIBALY 23
Pour POUILLARD, l’automédication est : « l’utilisation, hors prescription
médicale, par des personnes pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur
propre initiative, de médicaments considérés comme tels et ayant reçu l’AMM,
avec la possibilité d’assistance ou de conseils de la part des pharmaciens. » cette
définition est celle retenue par le comité permanent des Médecins
Européens »[ ].
Enfin selon une source de la Direction Générale de la Santé (France),
« l’automédication est le fait de prendre des médicaments sans avis médical
direct »[ ].
Toutes ces définitions sont très proches les unes des autres. La souffrance
(symptôme, signe, maladie), le médicament et le comportement en constituent
les éléments importants.
On pourrait sur la base de l’expérience distinguer deux modalités de
l’automédication :
- L’automédication active ou directe : elle est la plus courante et correspond
à la définition classique du concept. L’individu fait son auto diagnostic,
prend la décision de ce traité lui-même ;
- L’automédication passive ou indirecte ou l’individu subit la prise du
médicament sous l’action ou l’influence d’un tiers. Il en devient alors un
récepteur. C’est le cas des enfants par exemple.
I.2. Les causes courantes de l’automédication
Quelle qu’en soit la modalité, les facteurs suivants sont évoqués pour justifier la
pratique de l’automédication : la commodité, le cout, la gestion du temps, les
rapports malade-médecin, l’accès aux médicaments.
°La commodité : elle est reliée à la difficulté d’accès au médecin. Le malade
prend la décision de ce traité avec « ce qu’il a sous la main », Il peut
éventuellement aller voir le pharmacien dans son officine. Alors il obtient non
seulement le médicament adapté à sa situation pathologique mais aussi un
« avis » gratuit.
°Le cout : le traitement par automédication coute moins cher qu’une
consultation suivie de la prescription.
°La gestion du temps : l’automédication permet une meilleure utilisation du
temps, un gain de temps lors de la rémission précoce des symptômes quand ils
sont traités de façon anticipée. Cela permet de ne pas ’interrompre les activités
professionnelles génératrices de revenus financiers. De plus, en cas de
pathologie chronique, il suffit de recycler les vieilles ordonnances ou les
anciennes boites de médicaments. C’est plus rapide que d’aller voir un médecin.
SIAKA COULIBALY 24
Enfin, une affection reconnue par le patient ne nécessite pas de consultation
médicale, mais le conseil d’un tiers.
°La confrontation avec le personnel soignant dans une moindre mesure : le
malade développe quelques fois un complexe d’infériorité. Il perçoit le médecin
comme dominateur, différent.
°L’accès aux médicaments est facilité par la vente illicite, les médicaments
génériques, l’armoire à pharmacie, la responsabilité du pharmacien impliquée
dans la délivrance sans contrôle de certains produits soumis aux règles de
délivrance[ ].
SIAKA COULIBALY 25
4. Le risque cutané
On distingue des rashs bénins, des érythèmes pigmentés fixes, du prurit
simple[ ].
5. Le risque allergique
Les sulfamides, la quinine, le paracétamol et mêmes les antibiotiques peuvent
comporter un tel risque[ ].
I.3.2 Les conséquences de l’automédication
1. La mauvaise tolérance ; les effets secondaires.
°Ce sont les effets indésirables qui surviennent au cours ou après
l’administration d’un médicament. Ils varient en fonction de la dose, de la
physiologie, du sexe, du poids, de l’âge, de la constitution génétique. Les effets
secondaires peuvent être classés en trois catégories.
Les effets liés à l’effet pharmacodynamique principal du médicament qui est
utilisé en thérapeutique. On distingue les hémorragies survenant chez les
malades atteints de thromboses et soumis à un traitement anticoagulant ; ou
encore les altérations de l’épithélium digestif provoquées par les antimitotiques
dont l’action s’exerce sur toutes les cellules en voie de multiplication.
Les effets liés à l’un ou l’autre des effets pharmacodynamiques accessoires du
produit, inutiles au but thérapeutique poursuivi. En exemple on peut citer la
destruction de la flore intestinale textée par les antibiotiques dits à large spectre,
utilisés à fortes doses et de façon prolongée : en raison de l’effet antimicrobien
peu sélectif de ces médicaments, une pullulation de germes résistants survient
avec les conséquences que cela implique.
Les effets apparaissant fortement chez certains malades ou chez certaines
catégories de malades : on peut donner le cas de la quinine qui entraine des
démangeaisons ou celui des antihistaminiques qui entrainent la somnolence[ ].
2. L’interaction médicamenteuse
Ce sont les modifications des effets d’un médicament par un autre administré au
malade simultanément ou antérieurement. Les conséquences peuvent être
particulièrement dangereuses :
Augmentation du risque d’ulcère avec les salicylées et les A.I.N.S. ;
Diminution de l’efficacité des contraceptifs oraux lorsqu’ils sont associés
aux barbituriques ;
Augmentation des effets hypnotiques des barbituriques lorsqu’ils sont
associés avec l’alcool éthylique[ ].
SIAKA COULIBALY 26
3. Les intoxications médicamenteuses
Elles représentent le danger le plus préoccupant. Elles interviennent : soit
lorsqu’une dose importante de médicaments a été absorbée, par accident ou par
tentative de suicide ;
Soit lorsqu’il y a absorption de médicaments de mauvaise qualité, toxiques ou
ayant été détériorés. L’OMS a dénoncé ce fait dans un article paru dans son
dernier bulletin intitulé : « utilisation de médicaments toxiques dans les pays en
développement »[ ].
4. La pharmaco dépendance et la toxicomanie :
Elles sont à craindre surtout avec les opiacés. D’autres médicaments rendent les
individus dépendants : les antalgiques mineurs, les antimigraineux, les
hypnotiques ;
5. Les résistances
Elles proviennent de l’utilisation abusive de certaines molécules. Elles sont
surtout observées avec les antibiotiques et les sulfamides et, actuellement, les
antipaludéens.
6. L’aggravation sournoise d’un état au départ peu grave.
Elle survient en cas de traitement inadapté à la situation pathologique. Elle
retarde la prise en charge de la maladie. Elle peut aboutir à la mort. On peut citer
en exemple :
Le cas d’un individu qui souffre de la fièvre typhoïde et qui se traite avec
des antipaludéens ;
Le cas d’une infection urinaire évoluant à bas bruit avec un traitement à
base d’antiseptiques urinaires inadaptés ;
Le cas d’une infection pulmonaire traitée par un simple sirop.
SIAKA COULIBALY 27
Le malade achète l’ensemble des médicaments prescrits mais ne respecte
pas les indications de prescription ; dans ce cas, le patient peut ne
consommer que quelques-uns des médicaments prescrits, voire aucun
d’eux, ou il peut en modifier la posologie, la durée et ou la répartition des
prises.
L’inobservance dépendrait :
Du malade ; elle varie avec l’âge, le sexe, l’ethnie, le contexte socio-
économique et psychologique
De la maladie et en particulier de sa gravité et de sa curabilité ;
Du médecin, de sa relation avec le malade ;
Du traitement : elle est plus fréquente avec les psychotropes, les
antalgiques et les anti-inflammatoires.
L’inobservance contribue à laisser évoluer des affections non ou mal traitées
(HTA, Diabète, maladie infectieuse…), entraine l’accumulation des
médicaments à domicile pouvant favoriser les suicides ainsi que les
intoxications accidentelles, facilite l’automédication ultérieure de la part du
malade et de son entourage et est inutilement couteuse[ ].
2. L’abus des médicaments
L’abus des médicaments se définit comme la prise excessive de médicaments.
Les conséquences en sont :
Des phénomènes d’intoxications,
Des résistances en matière d’antibiotiques ;
Une accoutumance.
Il traduit un désarroi vis-à-vis de la maladie et de son traitement, une
problématique personnelle ou encore une mauvaise compréhension de la
prescription et de son importance[ ].
SIAKA COULIBALY 28
Au Sénégal une étude a été faite par NDIR qui s’est interrogé sur cette pratique
et sur ses motivations[ ].
En France, l’agence de sondage Taylor Nelson Sofres Santé a fait une étude
pour déterminer les approches, les motivations des consommateurs et la
politique mise en œuvre par les pouvoirs publics pour canaliser ce phénomène et
en extraire les aspects positifs[ ].
Dans le cadre de sa thèse en médecine, KASSABI BOROWIEC. a fait une
enquête sur le thème de l’automédication et sur son importance en pratique
médicale sur un échantillon de malades en consultation[ ].
Enfin HERXHEIMER a présenté les résultats d’une étude effectuée en Grande-
Bretagne et montré l’universalité de cette pratique[ ].
Notre étude quant à elle présente l’ampleur de ce phénomène, de même que
certains de ses facteurs déterminants dans la Commune I du District de Bamako.
SIAKA COULIBALY 29
I. Cadre de l’étude
I.1. Données démographiques
La commune I est située sur la rive gauche du fleuve de Bamako. Elle est
constituée de neuf quartiers dont le plus ancien du district autour duquel s’est
construit jadis le village de Bamako.
La commune I s’étend sur une superficie de 34,26 Km2 soit 12,83% de la
superficie du district de Bamako (267 Km2) pour une densité qui est passée de
5345,9 habitants/Km2 en 1995 à 6339,5 habitants/ Km2 en 2000 (183150
habitants contre 217190 habitants en 2000) soit une progression de 18,6% en 5
ans.
I.2. Données sanitaires
I.2.1. La politique nationale de santé :
La constitution du Mali garantit le droit à la santé.
En 1991 : libéralisation de la filière des soins de santé. L’initiative de Bamako
(1987) autorise l’exercice privé de la médecine, supprime le principe de gratuité
des soins, et abolit le monopole de l’état sur les importations de médicaments.
En 1996, la loi sur la mutualité a été votée. Elle qui a permis le développement
de nombreuses mutuelles de santé qui contribuent actuellement au financement,
à la fourniture et l’accès aux soins de santé au Mali.
Le Mali a développé un premier plan Décennal de Développement sanitaire et
social (PDDSS 1998-2007) qui vise globalement les objectifs suivants
- L’amélioration de la qualité des services et des soins
- L’élargissement de la couverture sanitaire
- La promotion de la reproduction
La mise en œuvre opérationnelle du PDDSS 1998 -2008 s’est effectuée à travers
deux programmes quinquennaux appelés « PRODESS I » (1998 -2002) et
« PRODESS II »
Nous sommes aujourd’hui dans la 2ème phase du PRODESS II (2014 – 2023).
Cette 2ème phase est fortement inspirée des orientations du cadre stratégique de
lutte contre la pauvreté (CSLP).
En 2003, Le budget global de la santé était de 42.566.216.000 FCFA
(65Millions d’euros).
Ce budget est financé sur fonds propre de l’Etat et par les partenneur bilatéraux
et multilatéraux.
SIAKA COULIBALY 30
I.2.2. Organigramme du système de santé :
Mise en œuvre par la DNS sous la tutelle du Ministère chargé de la santé, la
politique sanitaire du Mali repose sur un système pyramidale composé de
plusieurs niveaux : centre de santé communautaire (Cscom) ===== centre de
santé de référence (Csref) (1ère référence) ………… Hôpitaux régionaux (2ème
référence) ……………hôpitaux nationaux (3ème référence)
Les hôpitaux régionaux et autres structures décentralisées sont sous la direction
nationale de la santé (DNS) qui met en œuvre les différents plans nationaux par
pathologie (ex : paludisme, SIDA, etc…)
Le système de santé du Mali est marqué par une Décentralisation sanitaire
(1992) avec un rôle croissant donnée aux communautés à travers les asaco et
une déconcentration des services de l’Etat, c’est-à-dire les différentes directions
régionales du ministère de la santé (DRS). Il faudra aussi souligner une plus
grande implication des maires de communes dans la gestion des centres de santé
communautaire et des centres de santés de référence (Csref).
Les organes mis en place à la faveur du PRODESS sont les conseils régionaux
d’orientation, de conception et d’exécution des programmes sociaux sanitaires
(CROCEPS) : permet de réunir toutes les autorités régionales (de santé et
administratives) et de produire un programme d’action de santé pour le national.
SIAKA COULIBALY 31
II. Méthodologie de la recherche
1. Matériel
1.1. Principales variables étudiées.
Les variables suivantes ont été retenues pour décrire les caractéristiques
essentielles du phénomène de l’automédication dans la commune I du district de
Bamako.IL s’agit de l’âge, du sexe, de la situation professionnelle et du niveau
d’instruction.
1.2. Population étudiée
Elle est constituée de toutes les personnes agrées de 15 ans au moins présentes
au moment de l’enquête dans la commune I du district de Bamako.
C’est une étude descriptive qui a pour but d’évaluer l’ampleur de
l’automédication et les pratiques associées à partir d’une enquête effectuée sur la
base d’un échantillon de 102 consommateurs, 38 membres du personnel de
santé, 50 vendeurs des médicaments de la rue, dans la commune I du district de
Bamako.
1.3. Critères d’inclusion et critères de non inclusion
Inclusion
Pour l’enquête auprès des consommateurs : toute personne âgée de 15 ans
au moins, résidant habituellement dans la commune I du district de
Bamako.
SIAKA COULIBALY 32
2. Outils de collecte des données.
2.1. Le questionnaire soumis aux consommateurs
Il a été réalisé pour recueillir les données suivantes :
Les caractéristiques démographiques et socio-économiques des personnes
interrogées (âge, le niveau d’instruction, le sexe, la situation
professionnelle)
Les symptômes, signes et situations qui nécessitent la prise de
médicaments ;
La provenance des médicaments utilisés ;
La nature des médicaments consommés ;
Les attitudes adoptées par les patients face à l’automédication.
2.2. Le questionnaire adressé au personnel de santé
Il comporte des indications et des questions relatives :
Au contact et à la façon dont les praticiens prennent en charge les malades
pratiquant l’automédication ;
Aux conseils donnés par les praticiens ainsi qu’à leur appréciation
personnelle de ce phénomène.
2.3. Le questionnaire adressé aux vendeurs des médicaments de la rue,
Il comporte des indications et des questions relatives :
Aux catégories de personnes qui achètent les médicaments de la rue
A la date de péremption des médicaments
SIAKA COULIBALY 33
3. Déroulement de l’enquête.
L’enquête s’est déroulée du 1er octobre 2017 au 1er Décembre 2017. Elle a été
conduite par nous-même. Elle a consisté à interroger et à discuter avec toutes les
personnes rencontrées dans la rue, dans les maisons ainsi que dans les officines
privées en leur soumettant le questionnaire prévu à cet effet.
3.1. Difficultés rencontrées
La difficulté majeure a été de mettre en confiance les consommateurs afin qu’ils
acceptent de répondre aux questions posées. L’autorisation de la DPM et la
collaboration avec le CSRef de la commune I a dans une certaine mesure réduit
cet écueil.
Malgré cette autorisation, certains individus ne trouvant rien à gagner dans cette
enquête ont refusé de se prêter à l’exercice.
En résumé, il m’a fallu subir les fluctuations d’humeur des consommateurs
avant d’atteindre l’effectif d’échantillon attendu.
Pour ce qui concerne le personnel de santé, la difficulté majeure était relative à
la disponibilité des praticiens. Cela a ralenti dans une certaine mesure l’enquête.
3.2. Méthode d’Analyse des données
La saisie des données s’est faite sur Word puis certaines données ont été traitées
par Epi info. Cet outil (Epi info 7) a permis de déterminer l’existence ou non de
différences statistiquement significatives.
SIAKA COULIBALY 34
III. Les résultats de l’étude
Constats généraux sur l’automédication.
Ils se résument aux données relatives à la fréquence de l’automédication par
rapport aux facteurs suivants :
La situation professionnelle ;
L’âge ;
Le sexe ;
Le niveau d’instruction.
III.1.1. Fréquence globale de l’automédication
Le tableau suivant résume les résultats obtenus :
Tableau I : Fréquence de l’automédication au sein de l’effectif des
consommateurs.
Echantillon Pratiquent Ne pratiquent pas
l’automédication l’automédication
102 78 24
La majorité des personnes qui se sont prêtées à l’enquête (76,47%) ont pratiqué
l’automédication.
SIAKA COULIBALY 35
Tableau II : Classification des consommateurs qui ont fait de l’automédication
en fonction du statut professionnel
commerçant 15 19,23%
Scolaires 15 19,23%
fonctionnaires 9 11,54%
Ménagères 19 24,36%
Ouvriers 20 25,64%
Total 78 100%
SIAKA COULIBALY 36
III.1.2. Automédication en fonction des âges
Les résultats sont consignés dans le tableau 3
Tableau III : Fréquence de l’automédication en fonction de l’âge
Effectifs Pratiquent Ne pratiquent pas %A+
Total l’automédication (A+) l’automédication
15--20 25 15 10 60%
20--30 32 25 7 78%
30--40 26 22 4 84%
40 + 19 16 3 84%
SIAKA COULIBALY 37
III.1.3. Fréquence de l’Automédication selon le sexe des individus
Tableau IV : Fréquence de l’automédication en fonction du sexe
Effectifs Pratiquent Ne pratiquent
Total l’automédication pas
l’automédication
Homme 66 50 16 75%
Femme 36 28 8 77%
Total 102 78 24
On note un pourcentage de 77% chez les femmes alors qu’il n’est que de 75%
chez les hommes.
SIAKA COULIBALY 38
III.1.4. Automédication et niveau d’instruction
Tableau V : Fréquence de l’automédication en fonction du niveau
d’instruction :
Nombre Pratiquent Ne pratiquent %= A+
Total l’automédication pas
(A+) l’automédication
Non instruit 33 27 6 81%
primaire 12 8 4 66%
secondaire 18 12 6 66%
supérieur 39 31 8 79%
Total 102 78 24
SIAKA COULIBALY 39
Le tableau VI. Résume les données relatives aux symptômes, signes et
circonstances qui entrainent le plus souvent la pratique de l’automédication
Tableau VI : Fréquence des plaintes les plus courantes
Symptômes, signes et Nombre N78=%
circonstances
Fatigue 43 55%
Diarrhée 41 52%
Mycoses 39 50%
Angine 40 51%
Asthme 30 38%
Nausées Vomissement 36 46%
constipation 32 41%
Rhumatisme 26 33%
HTA 19 24%
Furoncles abcès 15 19
Brulure d’estomac 20 25%
I.S.T 25 32%
Retard des règle 10 12%
Le Maux de tête ce place largement en tête de liste avec 96% des réponses.
SIAKA COULIBALY 40
III.3. Médicaments les plus souvent utilisés en automédication dans la
commune I du district de Bamako.
Tableau VII : Fréquence des médicaments utilisés
Médicaments Nombres de personnes pourcentage
antalgiques 74 94%
antibiotique 65 83%
vermifuge 64 82%
antitussifs 64 82%
antipaludéens 53 67%
AINS 49 62%
Antimycosiques 30 38%
Vitamines 25 32%
Anti diarrhéique 21 26%
Laxatifs 18 23%
Antiémétiques 11 14%
Tranquillisants 9 11%
Pansements gastriques 9 11%
Antihypertenseurs 7 8%
Antiasthmatiques 5 6%
Antispasmodiques 5 6%
SIAKA COULIBALY 41
III.3.1. Brève Description des molécules les plus utilisées (Vidal 2012)
III.3.1.1. Le paracétamol
Il est doté d’une activité antalgique et antipyrétique sans effets anti-
inflammatoires ; il est principalement utilisé dans le traitement de la douleur et
de la fièvre.
Les surdosages s’accompagnent de douleurs abdominales, nausées ou de
cytolyse. Le traitement prolongé peut être aussi responsable d’atteintes
hépatiques.
III.3.1.2. L’ampicilline
L’ampicilline appartient au groupe Beta-lactamines à spectre large à certains
gram-
III.3.1.3. L’amoxicilline
C’est une aminopénicilline, avec le même spectre et les mêmes indications que
l’ampicilline, mais elle a une meilleure absorption digestive, avec des taux
sériques plus importants.
III.3.1.4. L’association sulfaméthoxazole + Trimetoprim (Bactrim)
C’est un antibiotique à large spectre bactériostatique essentiellement, pouvant
devenir bactéricide à doses élevées.
III.3.1.5. Le diazépam (valium…)
C’est un anxiolytique de la classe des benzodiazépines doué d’activité sédative,
hypnotique, myorelaxante et amnésiante. Ses propriétés font son succès car on
lui attribue des potentialités défatigantes.
Cependant, ce produit peut être responsable de nombreux accidents dont la
dépendance physique (sevrage à l’arrêt brusque).
SIAKA COULIBALY 42
III.3.1.6. Le métronidazole (Flagyl…)
C’est une molécule très utilisée en cas d’infection parasitaire. Elle est active sur
les flagellés (trichomonas) sur les amibes et sur certains germes anaérobies
sensibles. C’est un médicament qu’on peut utiliser chez la femme enceinte mais
non chez celle qui allaite en raison du passage dans le lait.
III.3.1.7. L’albendazole (verzol, zentel…)
Deuxième molécule plus utilisée en matière de déparasitage, l’albendazole est
très active sur enterobius vermicularis, ankylostoma duadenale, necator
américanus, ascaris lumbricoides. C’est une molécule très efficace, bien tolérée
par l’homme mais déconseillée chez la femme enceinte et chez celle allaitante.
III.3.1.8. Bromazépam (Lexomil…)
Il appartient à la famille des B.Z.D. anxiolytique agissant au niveau du système
nerveux central. Il a les mêmes propriétés que le diazépam. C’est une molécule
très prisée compte tenu du stress prévalant sur la population.
À utiliser avec prudence chez la femme enceinte au cours du dernier trimestre de
la grossesse.
SIAKA COULIBALY 43
III.3.1.11. La sulfadoxine+Pyriméthamine (Maloxine…)
Cette association a fait ses preuves ne serait-ce que par son cout. Très
accessible.
SIAKA COULIBALY 44
Le tableau VIII : représente la famille et les usages les plus courantes des
produits cités
SIAKA COULIBALY 45
III.4. Provenance des médicaments utilisés
Au marché 24 3O,77%
Chez des amis 8 10,26%
Total 78 100%
SIAKA COULIBALY 46
III. 5. Raisons poussant à l’automédication
Total 78 100%
15,38% des personnes interrogées n’ont pas la maitrise de leur temps (ils ont
d’autres priorités).
III.6. Facteurs favorisant l’automédication
SIAKA COULIBALY 47
Conseils prodigués par le personnel sanitaire
Déception 8 10,25%
Total 78 100%
« J’ai été déçus, parce que j’ai eu absence de résultats. » (Moussa C,25Ans,
Djelibougou)
SIAKA COULIBALY 48
Délai de recours au personnel sanitaire en cas d’échec
Tableau XII : A la question de savoir le temps mis par les patients pour
consulter un médecin en cas d’échec, les résultats obtenus étaient les suivants :
Total 78 100%
SIAKA COULIBALY 49
Motifs courants de l’arrêt du traitement
Total 78 100%
La majorité des personnes (43 soit 55,13%) affirment vouloir arrêter en absence
de résultat. Les déclarations suivantes traduisent certaines de ces opinions :
SIAKA COULIBALY 50
Conservation du produit après usage
Tableau XIV : Quant à la conservation de la boite lorsque tous les comprimés
ne sont pas utilisés, les réponses sont les suivantes :
Total 78 100%
SIAKA COULIBALY 51
Connaissance des effets néfastes des médicaments
Tableau XV : A la question relative à la connaissance des effets néfastes des
médicaments utilisés, les réponses suivantes ont été données :
Total 78 100%
Les extraits d’entretiens suivants traduisent les différentes réponses données par
les enquêtés sur les effets néfastes des médicaments :
SIAKA COULIBALY 52
III. 8. Opinion des vendeurs des médicaments de la rue sur les profils des
clients et le contrôle de la date de péremption des produits
Péremption
Total 50 100%
SIAKA COULIBALY 53
Type de clientèle
Tableau XVII : A la question relative à la connaissance des catégories de
personnes qui achètent de plus les médicaments de la rue :
Femme 40 80%
Homme 10 20%
Total 50 100%
La majorité des praticiens (80%) affirment que c’est les femmes qui sont
majoritairement représentées parmi la clientèle. C’est ce que soulignent les
extraits d’entretiens suivants :
« C’est les femmes qui achètent de plus ces médicaments, car c’est plus facile
d’en avoir. » (Adama T, 30 Ans, Banconi)
« C’est les Hommes qui achètent de plus car ils n’ont pas assez de temps pour se
faire consulter à chaque fois qu’ils ressentent une douleur. » (Aminata C, 27Ans,
Boulkassoumbougou)
SIAKA COULIBALY 54
IV. Discussion
IV.1. Quelques repères sur la fréquence de l’automédication à travers le
Monde
1. fréquence de l’automédication
D’après une étude réalisée par l’agence Taylor Nelson Sofres Santé pour
l’association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication
responsable, cette pratique est fréquente parmi les personnes de 18 à 45 ans[ ].
Cette étude est confirmée par un compte rendu d’un magazine médical suisse
SCHWEI MED WOCHENSCHR. Les auteurs de cette étude affirment que la
proportion de jeunes de 15 à 20 ans pratiquant l’automédication est de 57%
[ ].
SIAKA COULIBALY 55
Les personnes de la classe des 35 à 50 ans ont un pourcentage d’automédication
de 90%. Les sujets qui ne pratiquent pas l’automédication sont ceux ayant
affirmé ne vouloir prendre aucun risque[ ].
Enfin, dans la classe des 50 ans et plus, le taux est de 66%. Il s’agit de personnes
qui souffrent d’affections chroniques ou qui sont fragiles de nature. Elles
préfèrent consulter un médecin[ ].
Cela n’est pas en accord avec POUILLARD qui affirme que l’automédication
augmente chez les adultes de 40-79 ans et diminue à partir de 80 ans[ ].
Pour EIDENBENZ Jürg R les céphalées sont plus fréquentes (42%), suivies des
affections respiratoires (31%), des soucis professionnels (21%), des difficultés
liées au moral (15%). Pour KASSABI-BOROWIEC, les céphalées viennent en
tête avec 71,60%, suivies du rhume avec 51,50% ; ensuite viennent la toux
43,10% et la diarrhée 38% [ ].
SIAKA COULIBALY 56
IV.3. Médicaments le plus souvent utilisés en automédication
SCHNETZER, cité par QUENEAU affirme que les médicaments utilisés varient
suivant les auteurs. Ainsi il trouve dans l’ordre les laxatifs (25,4%), les
tranquillisants (23,2%), les antalgiques (23,2%) et les hypnotiques (10,2%) [ ].
Une autre étude réalisée par QUENEAU donne les résultats suivants : aspirine et
autres antalgiques (30,6%), pommades (8,9%), hypnotiques et tranquillisants
(8,6%), laxatifs (6,1%), pansements gastriques (3,7%), fortifiants (2,7%) [ ].
SIAKA COULIBALY 57
IV.4. Provenance des médicaments utilisés
La plupart des médicaments sont achetés en pharmacie, car c’est le cadre légal
de la dispensation des médicaments[ ]. On note une extension du marché
illicite des médicaments malgré les mesures prises par les pouvoirs publics.
Les parents et les amis ont aussi leur part de responsabilité dans l’utilisation
anarchique des médicaments à cause des dons de médicaments.
KASSABI – BOROWIEC trouve dans son étude que 67% des personnes font de
l’automédication parce qu’elles ne se sentent pas assez malades pour consulter
un médecin, ou bien par parce qu’elles ne veulent pas déranger le médecin pour
des troubles mineurs (31%). Par ailleurs 25% des patients invoquent le fait
qu’ils savent se soigner tout seul et traiter leurs symptômes[ ].
SIAKA COULIBALY 58
Les conditions socio-économiques de la commune I du district de Bamako
viennent en tête de liste. En effet, le faible pouvoir d’achat et le manque de
temps ont été cités par beaucoup d’enquêtés pour justifier le fait de ne pas aller
se faire consulter chaque fois qu’ils ressentent un symptôme.
SIAKA COULIBALY 59
Un constat similaire a été fait dans une étude menée par KASSABI-
BOROWIEC
Notre échantillon comporte des personnes qui ont prétendu ne pas faire de
l’automédication ou plus exactement ne prendre aucun médicament sans avis
médical. Mais elles ont affirmé ne pas condamner pour autant la pratique de
l’automédication, puisqu’elles l’appliquent dans certaines conditions.
SIAKA COULIBALY 60
Le constat a été fait que les malades prennent assez souvent des médicaments
avant de venir voir les médecins. Face à ce fléau, 87% des praticiens ont affirmé
leur prodiguer des conseils en les amenant à évaluer le rapport risque et
bénéfice. Bien souvent, ils procèdent à des réajustements de la posologie ou ils
prescrivent d’autres médicaments. Dans tous les cas, il y a nécessité d’un
encadrement du malade afin d’éviter des dérapages.
Lorsqu’on les interroge sur les capacités des patients à leur donner le nom des
médicaments utilisés, 70% affirment que tous les malades qu’ils ont eus au
cours des jours précédant l’enquête ont été à mesure de donner le nom des
produits utilisés. Ils l’ont fait en raison de leur niveau d’instruction et des
sources d’approvisionnement que sont les pharmacies privées.
Mais pour 30% d’entre eux, certains malades ont été incapables de donner des
renseignements sur les médicaments utilisés en raison de leur faible niveau
d’instruction et d’information sur les médicaments achetés dans la rue avec une
désignation vernaculaire parfois.
Une étude effectuée en 1965 aux Etats-Unis a évalué les accidents et incidents
liés aux médicaments à 10,8% chez les malades hospitalisés. Des enquêtes
ultérieures ont fait état de pourcentages allant de 0,45 à 26% [ ].
D’autres conséquences ont été relevées chez les patients. Ce sont les interactions
médicamenteuses, l’exacerbation des effets secondaires à type de gastralgie,
hémorragie digestive suivi ou non de perforation, vertiges, allergies, rash cutané
etc.
SIAKA COULIBALY 61
Quand on demande aux praticiens de dresser une liste des médicaments les plus
utilisés, l’anti inflammatoire vient en tête, suivis des antalgiques et des
antitussifs. Les médecins ont noté aussi une utilisation abusive des antibiotiques
surtout les Beta-lactamines.
SIAKA COULIBALY 62
V. Conclusion
L’automédication est une pratique dangereuse lorsqu’elle intervient de façon
inconsidérée en raison des risques inhérents aux médicaments et des
conséquences que de tels risques entrainent.
Ainsi des désagréments liés à des accidents et des incidents liés à l’utilisation
des médicaments surviennent. Ceux-ci sont dus le plus souvent aux erreurs
thérapeutiques et aux effets indésirables des médicaments[ ].
Nous avons noté au cours de notre enquête une prise de conscience collective
des différents acteurs, consommateurs, personnel de santé et pouvoir publics,
vendeurs.
SIAKA COULIBALY 63
VI. Recommandations
L’automédication est un phénomène de société qui doit être pris au sérieux. Il
est donc impérieux que les actions hardies soient engagées sur le plan sanitaire
et socio-politique.
À ce titre nous formulons quelques recommandations en direction des différents
acteurs, les consommateurs, le personnel médical et les pouvoirs publics.
1. Les consommateurs
L’éducation des consommateurs constitue la pierre angulaire de toute politique
de santé publique. Les consommateurs doivent être en contact permanent avec
les partenaires socio-sanitaires que sont les médecins les pharmaciens et les
sages-femmes qui sont les seuls en mesure d’assurer la prise en charge socio-
psychologique des patients.
2. les professionnels de la santé
2.1. Les pharmaciens
Le pharmacien peut jouer un grand rôle dans la maitrise du fléau de
l’automédication. En effet, c’est le partenaire socio-sanitaire qui se situe à mi-
distance entre le malade et le médecin et il est constamment sollicité.
Le pharmacien doit mener des actions de sensibilisation des patients ; il doit
donner des informations correctes sur les produits utilisés et les conséquences
éventuelles du non-respect de la posologie ; il doit mettre en confiance les
malades et les orienter vers le médecin lorsque l’affection nécessite une prise en
charge médicale ; il doit tempérer la tendance de la population à la
surconsommation de médicament et la mettre en garde contre les inconvénients
de l’usage intempestif de médicament.
Il doit être disponible et accessible à tout moment ;
Il doit être rigoureux dans la délivrance du médicament et éventuellement
contrôler l’utilisation que le patient en fera ;
Il doit attirer l’attention des patients sur le fait que le conseil thérapeutique
donné par rapport à une situation bien définie ne doit pas être détourné de son
but initial et appliqué ailleurs. Chaque situation nécessite un conseil et des
médicaments bien spécifiques.
SIAKA COULIBALY 64
2.2. Le personnel médical et paramédical.
Nous suggérons au personnel médical et paramédical :
- D’informer les patients sur les dangers du non-respect des prescriptions,
de la réduction volontaire des posologies ou de l’arrêt d’un traitement
avant son terme
- D’éviter autant que possible la prescription d’ordonnances longues et
coûteuses en les limitant au minimum indispensable.
3. Les pouvoirs publics
Ils sont les gérants de la santé. Ils leur appartiennent d’initier une politique
sanitaire qui permettra à chacun de remplir son rôle à la place qui est la sienne.
Ils doivent revaloriser l’image du médecin et améliorer la capacité des soins des
infrastructures sanitaires.
Nous les encourageons à appliquer les mesures appropriées en vue d’atteindre
les objectifs visant à assurer à terme la santé pour tous. Pour cela ils doivent
veiller notamment à :
- Respecter la loi cadre pour une politique pharmaceutique adéquate ;
- Respecter l’assurance de la qualité du médicament dans le cadre juridique
approprié (AMM, Inspection pharmaceutique, Contrôle de qualité des
médicaments)
- La création d’un laboratoire de contrôle de qualité de médicament dans
les directions régionales de la santé.
- L’usage rationnel du médicament par la formation et le recyclage des
prescripteurs et dispensateurs ;
L’application de la règlementation en matière de prescription et de dispensation,
l’actualisation et la diffusion d’ordinogrammes à l’usage du personnel soignant
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
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14) KNAUTH C. Utilisation des médicaments dans les quartiers pauvres du
PEROU, Med. Ess. ; le point ,1993, N° 14, P13
21) PIERRE B, PIERRE G. Dictionnaire médical pour les régions tropicales. Bureau
D’études et de Recherches pour la promotion de la Santé Kangu- Mayumbé,
1989.
www.Conseil-National.médecin.fr
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27) SOFRES-SANTE Information et automédication Association Française de
l’industrie Pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA),
Paris, Mai 2001, 27p http://www.tns-
sofres.com/etudes/sante/150601_automed.pdf
www.medecine-et-santé.com/Premiers soins/Automédication.html
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40) NGANDJUI A. (1998). Contribution à l’étude de
l’approvisionnement, de la prescription et de la consommation des
médicaments dans quelque services d’hospitalisation de l’hôpital
national du point « G ». Thèse de pharmacie Bamako, N°32
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ANNEXES
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ANNEXE 1
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8) Connaissez-vous tous les effets négatifs du médicament que vous
achetez ?
OUI NON
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
9) Que faites-vous de la boite quand vous ne la terminez pas ?
Vous la jetez
Vous la donnez a un tiers
Vous la conservez
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ANNEXE 2
6) Quels sont les catégories de personnes qui achètent de plus chez vous ?
Homme
Femme
Autre
8) Quelle est la provenance des produits que vous vendez ? Comment est
organisé le circuit de vente ? (Grossistes, demi grossiste, détaillant, etc.)
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demandez aussi où se trouve les grossistes, demi grossistes dans Bamako.
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
9) Vous arrive-t-il de conseiller d’utiliser des médicaments sans consultation
médicale ?
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
10) Dans les 6 dernier mois, à qui avez-vous conseillé d’utiliser un
médicament sans avis médical ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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ANNEXE 3
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FICHE TECHNIQUE
NOM : COULIBALY
PRENOM : Siaka
TITRE : Problématique de l’automédication dans la commune I du district de
Bamako.
ANNEE : 2017-2018
VILLE : BAMAKO
PAYS D’ORIGINE : MALI
LIEU DE DEPOT : FAPH Bamako MALI
SECTEUR D’INTERET : santé publique
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Résumé
L’automédication correspond à la prise de médicament sans prescription
médication, c’est un phénomène très fréquent et qui peut être à la source d’effet
indésirable, parfois sévères d’interactions médicamenteuses, de phénomènes
d’accoutumance, toutes situations qui imposent au médecin et au pharmacien
d’informer le malade sur ces risques.
Au terme de notre étude, et à la lumière de nos résultats, il ressort que 25,64%
des consommateurs étaient des ouvriers, les antalgiques ce place en tête avec
94% restant de loin les principaux produit d’automédication, suivis des
antibiotiques, des vermifuges, des antitussifs, des autres classes thérapeutiques.
On constat que l’automédication est pratiquée par 77% chez les femmes alors
qu’il n’est que de 75% chez les hommes
Il est fondamental pour la santé publique d’éviter au maximum et de faire
comprendre au public les risques de l’automédication.
A cet égard, tous les acteurs de la santé doivent se sentir concernés.
Mots clés : Automédication, Problématique
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SERMENT DE GALIEN
Je jure, en présence des maitres de la faculté, des conseils de
L’Ordre des pharmaciens, et de mes condisciples :
D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de
Leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur
Enseignement,
D’exercer dans l’intérêt de la Santé Publique ma profession avec
Conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur,
Mais aussi les règles de l’honneur, de la probité et du
Désintéressement,
De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le
Malade et sa dignité humaine,
En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon
État pour corrompre les mœurs et favoriser les actes criminels,
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
Promesses,
Que je sois couvert d’opprobres et méprisé de mes confrères si j’y
Manque !
Je le jure !
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