Rapport de Stage Version Finale
Rapport de Stage Version Finale
Rapport de Stage Version Finale
Présenté par
Aymen CHAABEN
Présenté par
Aymen CHAABEN
Date : Date :
A mes chers parents, Taher et Zakia, pour leur amour et leurs sacrifices,
A ma chère grand-mère,
Tout d’abord, je remercie le bon dieu qui m’a permis d’arriver à ce stade de
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de mon stage et
procédés.
Je désire aussi remercier Mme Aida, pour ses nombreuses appréciables relectures et
corrections de ce rapport.
Je voudrais aussi associer à ces remerciements Mme Nihel Ben Amar, Professeure à
LETTRE GRECQUES.......................................................................................................... xi
GLOSSAIRE.......................................................................................................................... xiii
Introduction ............................................................................................................................ 4
I.1.2 Le traitement conventionnel des eaux usées au niveau des STEPs ..................... 5
Introduction .......................................................................................................................... 25
i
II.2.1 Description du pilote .......................................................................................... 26
Introduction .......................................................................................................................... 36
Conclusion ........................................................................................................................... 43
Introduction .......................................................................................................................... 44
ii
IV.1.1 Modèle à flux constant ....................................................................................... 44
Conclusion ........................................................................................................................... 59
Introduction .......................................................................................................................... 60
Conclusion ........................................................................................................................... 74
ANNEXE .................................................................................................................................... i
iii
LISTE DES FIGURES
Figure I-1 : Les procédés de traitement des eaux usées [4] ....................................................... 5
Figure I-2: schéma (a) BRM immergée (BRMI), et (b) BRM immergée en externe (BRMIe)
[19] ............................................................................................................................................. 8
Figure I-3 : Schéma des différents mécanismes de colmatage[34].......................................... 15
Figure I-4 : Représentation du procédé en boucle ouverte [54]............................................... 21
Figure I-5 : Représentation du procédé en boucle fermée [54]. .............................................. 22
Figure II-1 : schéma représentatif de la configuration du traitement secondaire par BRMIe 26
Figure II-2 : schéma représentatif du pilote ............................................................................. 27
Figure II-3 : Le BRM Zenon ZW-10 installé dans la salle des suppresseurs d'air à la STEP de
Charguia ................................................................................................................................... 28
Figure II-4 : Photographie de la membrane; (a) vue en face, (b) vue d'en haut ...................... 29
Figure II-5 : Détermination de flux critique pour le BRMIe ................................................... 30
Figure II-6 : La variation du taux de colmatage en fonction de flux de perméat durant la montée
et la descente ............................................................................................................................ 31
Figure II-7 : Perméabilité à l'eau de la membrane ................................................................... 33
Figure III-1 : Evolution expérimentale de la PTM en fonction du temps écoulé sous trois cycles
de filtration/rétro-lavage consécutifs ; t=10min : t=45s: Q=0.16 L/min: Q=0.29L/min.......... 40
Figure III-2 : évolution du taux de colmatage résiduel en fonction du temps pour les 4
expériences sur un temps du fonctionnement entre 4 et 5 heures ............................................ 41
Figure III-3 : évolution du taux de colmatage résiduel en fonction du temps pour les 4
expériences sur un temps du fonctionnement entre 4 et 5 heures ............................................ 42
Figure IV-1 : Représentation graphique de simulations d'ajustement de modèle de Charfi et
coll. avec les données expérimentales des 4 expériences A (t F=10min ; tbw=45s_bw),
B(tF=5min ; tbw=30s_bw), C(tF=12min ; tbw=60s_bw) et D(tF=9min ; tbw=60s_r) .................. 49
Figure IV-2 : (a) la stratégie optimale de fonctionnement pour une production nette de volume
V*=0.06m3/m2 ; (b) la masse déposée sur la surface de la membrane ..................................... 54
Figure IV-3 : la variation de la masse m(t) par rapport à la variation de la commande de contrôle
optimal ..................................................................................................................................... 55
Figure IV-4 : Comparaison théorique de la puissance hydraulique consommée durant le
fonctionnement de BRMIe entre l’expérience (A) en mode temporisé et celle avec contrôle
optimal ..................................................................................................................................... 56
iv
Figure IV-5 : (a) la stratégie optimale de l’expérience (C) pour une production nette de volume
V*=0.06m3/m2 ; (b) la masse déposée sur la surface de la membrane en fonction du volume
produit ...................................................................................................................................... 57
Figure IV-6 : Comparaison théorique de la puissance hydraulique consommée durant le
fonctionnement de BRMIe entre l’expérience (C) en mode temporisé et celle avec contrôle
optimal ..................................................................................................................................... 58
Figure V-1 : schéma explicatif d’un contrôle optimal en boucle fermée ................................ 61
Figure V-2 : Modèles couplés de BRM [86] ........................................................................... 62
Figure V-3 : Représentation schématique du modèle AM2b................................................... 65
Figure V-4 : Variation des paramètres biologiques en fonction du temps .............................. 71
Figure V-5 : évolution de la PTM en fonction du temps ......................................................... 71
Figure V-6 : évolution de la masse du gâteau en fonction du temps ....................................... 72
Figure V-7 : évolution de la masse des PMS bloquant les pores de la membrane .................. 72
Figure V-8 :évolution de la PTM en fonction du temps .......................................................... 73
Figure V-9 : Simulation de (a) : l’évolution de l’énergie consommée en fonction du temps, et
(b) : évolution de la productivité de l’eau en fonction du temps, pour un contrôle en mode
temporisé .................................................................................................................................. 73
Figure V-10 : Simulation de (x):l’évolution de l’énergie consommée en fonction du temps ;
(y) : l’évolution de la productivité de l’eau en fonction du temps, pour un contrôle optimal en
boucle fermée ........................................................................................................................... 74
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES ACRONYMES
ASM : Modèle des boues activés (En anglais : Activated Sludge Model)
CF : Coliformes Fécaux.
CT : Coliformes Totaux
MF : MicroFiltration
PT : Phosphore total
PMS : Produits Microbiens Solubles (En anglais : Soluble Microbial Products (SMP))
TR : Taux de Rétention
UF : UltraFiltration
vii
NOMENCLATURE
a : paramètre du modèle liée au rétro-lavage (s-1)
Cp : Concentration du perméat(mg/L).
viii
Jv : Flux volumique (L/m2.h) (LMH).
ix
PTMi : Pression Transmembranaire initiale associée au colmatage résiduel interne (Pa).
x
tF : temps de filtration (min)
u : variable de contrôle .
LETTRE GRECQUES
α : Résistance spécifique du gâteau (m.kg-1).
xi
ΔPTM : différence de pression transmembranaire associée au colmatage résiduel externe (Pa)
εA(t) : la surface poreuse qui est une fraction de la surface utile totale.
xii
GLOSSAIRE
Bioréacteur à membrane : c’est une technologie basée sur la combinaison d’un procédé de
boues activée et d’un système de filtration membranaire de microfiltration ou ultrafiltration.
Colmatage résiduel interne : lié à l’adsorption de solutés dans les pores et au blocage des
pores.
Contrôle optimal : c’est une stratégie d’optimisation du contrôle du colmatage qui a comme
objectif de minimiser la consommation énergétique ou maximiser la productivité.
Demande chimique en oxygène : est la consommation en dioxygène pour oxyder les matières
organiques et minérales de l’eau par des oxydants forts.
Eaux usées municipales : sont des eaux usées provenant des foyers, des entreprises, des
industries et des institutions et qui sont rejetées dans les égouts.
xiii
INTRODUCTION GENERALE
Les effluents municipaux issus des stations d’épuration, basés sur le traitement conventionnel
contiennent des quantités non négligeables de polluants organiques, inorganiques et
microbiens, qui sont rejetés dans l’environnement par voie directe. Pour pallier le déficit
croissant des ressources en eau, ces eaux usées sont de plus en plus largement traitées pour être
réutilisées. Pour résoudre ce problème important, les technologies membranaires, en particulier
les bioréacteurs à membrane (BRM), peuvent constituer une voie potentielle pour traiter ces
eaux usées et être par suite réutiliser.
Les avantages de ces procédés résident dans leur aspect non contaminant, leur facilité
d'automatisation et leur capacité à éliminer simultanément divers contaminants en une seule
étape de traitement. Ces technologies offrent la possibilité de purifier et de désinfecter
simultanément l'eau sans formation des autres composés. En revanche, un problème appelé
colmatage, lié à l’accumulation de la matière sur la surface de la membrane, persiste lors du
fonctionnement d’un procédé de filtration membranaire. Le colmatage membranaire limite les
performances du système par la diminution de la production d’eau traitée et l’augmentation de
la consommation énergétique due à l’accroissement de la pression transmembranaire (PTM) et
ainsi la réduction de la durée de vie de la membrane.
Afin de limiter le phénomène du colmatage, plusieurs travaux ont été faits pour l’optimisation
des systèmes d’ultrafiltration pour le traitement des eaux usées. Depuis une vingtaine d'années,
l’effort est intensifié pour comprendre le phénomène du colmatage et prédire ses mécanismes
par des outils de modélisation en vue de limiter ses impacts.
1
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette présente étude qui vise à appliquer différentes
stratégies d’optimisation : stratégie de nettoyage périodique, stratégie de modélisation du
colmatage dans le but d’appliquer une solution optimale à une production de volume de
perméat prédéfinie et stratégie de contrôle optimal à boucle fermée pour le contrôle du système
de filtration à long terme.
La première phase s’est déroulée à la station d’épuration de Charguia. Un pilote BRM, a été
alimenté par les eaux provenant des bassins d’aération de la STEP pour la séparation entre les
boues et les eaux épurées. Afin de minimiser la consommation énergétique de système, un
contrôle optimal en boucle ouverte a été appliqué à l’aide d’identification des paramètres du
modèle utilisé.
Le premier chapitre est une synthèse bibliographique composé tout d’abord d’une description
des eaux usées municipales et leurs traitements conventionnels. Ensuite, nous détaillons les
technologies des bioréacteurs à membrane BRM (aérobie et anaérobie) ainsi le phénomène de
colmatage et les moyens pour lutter contre ce phénomène. Nous terminons par la présentation
des stratégies de contrôle des systèmes de filtration membranaire pour limiter le colmatage,
minimiser la consommation énergétique et augmenter la productivité de l’eau traitée.
Le deuxième chapitre décrit les conditions opératoires et les dispositifs utilisés dans ce travail.
Nous commençons par une description de la station d'épuration de Charguia I, de l'unité
expérimentale utilisée et du module membranaire intégré. Nous détaillons les conditions
opératoires appliquées sur le bioréacteur à membrane. Nous terminerons le chapitre par une
description de la méthodologie de nettoyage du module membranaire et de différentes
techniques analytiques utilisées.
Dans le troisième chapitre, nous présentons, au premier, les résultats des performances du BRM
comparés au traitement conventionnel. Dans une deuxième section, une étude du colmatage du
2
BRM est effectuée en se basant sur l’évolution du colmatage réversible et irréversible des 4
expériences réalisées.
Le quatrième chapitre présente, d’abord, une modélisation de colmatage basé sur un modèle
développé par Charfi et coll. caractérisant le colmatage du gâteau et négligeant le colmatage
irréversible. La deuxième partie est dédiée à la présentation d’une approche numérique
d'optimisation qui permet de déterminer la séquence optimale de rétro-lavage (fréquence et
instants de commutations optimaux entre filtration/lavage physique) minimisant l’énergie
totale consommée d'un procédé de filtration membranaire fonctionnant à flux de perméat
constante. Dans ce chapitre, le problème d'optimisation est résolu par l’utilisation d’un solveur
programmés sous MATLAB.
Afin de contrôler un système de filtration membranaire pendant une longue durée, nous avons
développé dans le dernier chapitre une stratégie de contrôle optimal à boucle fermée. Nous
commençons par la description de la stratégie et les modèles utilisés pour développer cette
approche analytique. Puis, nous détaillons le couplage d’un modèle biologique à un modèle de
filtration sur lequel nous pouvons appliquer ce mode de contrôle. Nous terminons par une
application théorique de cette stratégie sur un BRMAn.
3
Chapitre I : Etude bibliographique
I. Etude bibliographique
Introduction
Ce premier chapitre est une synthèse bibliographique et il est structuré comme suit : dans la
première section, les eaux usées municipales sont décrites, ainsi que leurs paramètres et leur
traitement conventionnel. Dans la deuxième section nous détaillons les technologies des
bioréacteurs à membrane BRM (aérobie et anaérobie), leurs grandeurs caractéristiques et aussi
leurs performances. Le colmatage membranaire avec ses formes et ses mécanismes sont
développés dans la troisième section, aussi que les moyens pour lutter contre ce phénomène.
La dernière section est consacrée aux stratégies de contrôle qui nous permettent d'optimiser le
fonctionnement des systèmes de filtration membranaire et de limiter le colmatage.
4
Chapitre I : Etude bibliographique
Plusieurs paramètres physicochimiques indiquent le degré de pollution des eaux usées tels que
le pH, la conductivité, les matières en suspension (MES), la demande chimique en oxygène
(DCO), la demande biochimique en oxygène (DBO), la teneur en nitrites, nitrates et phosphore
total [2].
L'analyse bactériologique vise à rechercher et dénombrer des germes suivants : germes totaux,
coliformes totaux et fécaux, streptocoques fécaux, Clostridium sulfito-réducteurs [3].
5
Chapitre I : Etude bibliographique
I.1.2.1 Le prétraitement
Les eaux brutes, avant leur traitement proprement dit, doivent subir un prétraitement physique
ou mécanique. Ce traitement est destiné pour l’extraction de la plus grande quantité possible
des éléments dont la nature où la dimension constituera un trouble pour les traitements à venir.
Selon la nature des eaux à traiter et la conception des installations, le prétraitement peut
comprendre les opérations de dégrillage, principalement pour l’élimination des déchets
volumineux par la mise en place d’un système de grille, de dessablage pour l’élimination du
sable et du gravier par sédimentation et de dégraissage-déshuilage ou d’écumage-flottation
pour l’élimination des huiles et des graisses [5].
6
Chapitre I : Etude bibliographique
La clarification permet de séparer l'eau épurée des boues secondaires, produites du traitement
biologique, par décantation. Cette décantation se fait dans des structures spéciales,
généralement circulaires, appelées clarificateurs ou décanteurs secondaires.
Une partie des boues secondaires est rejetée en aval vers le traitement des boues, une autre
partie est recyclée vers le bassin d'aération pour maintenir la biomasse nécessaire au
fonctionnement de la station.
7
Chapitre I : Etude bibliographique
ou planes sont les plus utilisées. L’aération est sous forme de fines bulles insufflées dans les
bassins biologiques. Elle lutte également contre le colmatage de la membrane en créant une
agitation à proximité de la membrane. Aussi, elle aide également à fournir l'oxygène nécessaire
au métabolisme cellulaire. Les principaux avantages de cette configuration, par rapport à la
configuration externe (membrane céramique) sont la faible consommation d'énergie (1 kWh
m) [10-12, 14] et le faible prix des membranes organiques. Une autre configuration immergée
en externe est apparue ces dernières années (Figure I-2(b)). Elle est constituée d'une membrane
immergée de type fibre creuse ou d'une membrane organique plane dans un réservoir situé à
l’extérieur du bassin biologique. L'avantage de cette configuration est de séparer l’insufflation
d’air nécessaire au métabolisme bactérien de celle nécessaire au décolmatage de la membrane.
Figure I-2: schéma (a) BRM immergée (BRMI), et (b) BRM immergée en externe (BRMIe)
[19]
8
Chapitre I : Etude bibliographique
Cp : Concentration du perméat(mg/L).
Pression Transmembranaire
9
Chapitre I : Etude bibliographique
La perméabilité (Lp°) d'une membrane est une propriété inhérente à la membrane qui dépend
de sa structure. En pratique, la perméabilité peut être définie comme étant le rapport du flux de
perméat (Jv) sur la pression transmembranaire effective (PTM) :
𝐽𝑣 °
𝐿𝑝° = 𝑃𝑇𝑀 (Équation I-4)
Le débit net de production est le rapport du volume filtré moins le volume nécessaire pour le
rétrolavage par unité de temps :
(𝑄𝐹 ∗𝑡𝐹 −𝑄𝑏𝑤 ∗𝑡𝑏𝑤 )
𝑄𝑝𝑛𝑒𝑡 = (Équation I-5)
𝑡𝐹 +𝑡𝑏𝑤
La résistance hydraulique (Rm) d'une membrane peut être définie comme étant sa résistance à
l'écoulement du fluide à filtrer à travers la membrane. La résistance d'une membrane est
l'inverse de sa perméabilité :
1
𝑅𝑚 = 𝐿° ∗𝜇 (Équation I-6)
𝑝
Le temps de séjour des boues (TSB) (ou le temps de rétention des solides) est un paramètre
important pour la conception et l'exploitation des boues activées. Le choix du TSB a de
10
Chapitre I : Etude bibliographique
nombreux effets sur les performances du procédé, sur la production de boues et sur la demande
en oxygène. Le temps de rétention peut être estimé en divisant le volume de bioréacteur par le
débit d’extraction des boues.
𝑉
𝑇𝑆𝐵 = 𝑄 (Équation I-7 )
𝑏
Le temps de séjour hydraulique, défini comme le rapport entre le volume du réacteur et le débit
d'alimentation, il représente le temps de séjour moyen des cellules et des substrats à l'intérieur
du réacteur.
𝑉
𝑇𝑆𝐻 = 𝑄 (Équation I-8)
𝐹
Le TSH et le TSB (l’âge des boues : θ) sont des paramètres importants dans les processus
biologiques. La présence de la membrane permet au BRM de fonctionner à de fortes
concentrations de biomasse et des âges des boues élevées, indépendamment du TSH [1].
La charge massique
La charge massique d'une station d'épuration à boues activées, notée Cm, est le rapport entre la
masse de DBO5 reçue en une journée et la masse de microorganismes présents dans le bassin
d'aération, exprimée en MVS (Matière Volatile Sèche). Elle s'exprime en
kg(DBO5)/kg(MVS)/j.
11
Chapitre I : Etude bibliographique
(𝑆𝑒 −𝑆)
𝐶𝑚 = 𝑄𝐴 ∗ (Équation I-10)
𝑉∗𝐶
Plusieurs études ont rapporté des réductions très importantes des pollutions organiques et
inorganiques, selon le type d'eau traitée, le type de composés organiques, le type de membrane
utilisée et les conditions de traitement appliquées.
12
Chapitre I : Etude bibliographique
enlèvement de la DBO de 90% à 97% a été obtenu avec des BRM. La concentration en DBO
correspondante dans le perméat est généralement inférieure à 10 mg/L. Le taux d'élimination
de la DCO était compris entre 90 % et 98 %, correspondant à une concentration en DCO
d'environ 40 mg/L dans le perméat. L'efficacité d'élimination de la DCO du BRM est meilleure
que celle des procédés conventionnels à boues activées qui est généralement de 75 % à 85 %
[9]. Cela peut s'expliquer par la rétention complète des solides obtenue par le BRM et la
minimisation des pertes de boues vers l'effluent [19].
Pour les BRMAn, plus de la moitié des travaux de recherche ont été réalisés dans une gamme
de charge entre 0,5 et 8,0 kg DCO/m3.j, c'est à dire une charge organique considérablement
faible pour un réacteur anaérobie, avec des concentrations en DCO à l’entrée de 3,5 à 35 g/L.
Aussi, seulement 22 % des travaux ont été réalisés sous forte charge organique (20 à 28 kg
DCO/m3.j), avec une réduction substantielle de la DCO (89 - 99 %) et dans des conditions
opératoires stables [26]. D'autres publications rapportent une élimination de 80 % à 99 % de la
DCO lorsque les charges organiques sont maintenues entre 8 et 17 kg DCO/m3.j.
D'autre part, le BRM peut être utilisé pour l’élimination de l'azote (N-NH4 et N-NTK) et le
phosphore (P-PO4 et PT). Les suppressions de PT et de N-NH4 peuvent atteindre
respectivement 97 % et 99 % selon les conditions d'exploitation et le type d'effluent traité.
Barrios-Martinez et coll. [23], ont appliqué le procédé BRM aérobie (membrane inorganique)
à une solution synthétique en appliquant 5 heures de TSH, un TSB de 7 jours et MES à une
concentration de 10 g·L-1 et ils ont observé une élimination de l’ammoniac et le phosphore total
qui atteint 93% et 90% respectivement.
Pour les BRMAn, plusieurs études ont été menées à l'échelle du laboratoire en utilisant
principalement des eaux usées synthétiques. Les principaux polluants inorganiques sont
l'ammoniac, l'azote total (NTK), le phosphore total (PT). En effet, l'élimination de l'ammoniac
était faible (<20%), avec des concentrations d'ammoniac dans l'influent et l'effluent de 45-65
mg/L et 38-52 mg/L, respectivement dans [27] et [28]. À des teneurs élevées en DCO (>13000
mg/L) et en ammoniac (>3000 mg/L) dans l'influent, le taux moyen d'élimination de
l'ammoniac est faible. Cependant, Ma et coll. (2013) [29] ont noté une faible élimination de
l'ammoniac et une élimination plus importante du PT (60 %). En outre, d’autres travaux ont
noté que les performances de traitement du NTK, du PT et de l'ammoniac étaient généralement
faibles (tous les taux d'élimination étaient inférieurs à 30 %) et que l'élimination élevée
13
Chapitre I : Etude bibliographique
inattendue du PT (60%) dans la référence [29] pourrait être due au fait que des eaux usées
municipales réelles contenaient du phosphore particulaire.
Hermia (1982) [33] a classifié d’une manière plus précise des types de colmatage basée sur la
comparaison entre la taille des particules et celle des pores de la membrane. Cette classification
reste aujourd’hui très utilisée (Figure I-3).
14
Chapitre I : Etude bibliographique
Le colmatage par gâteau : la taille des particules est supérieure à celle des pores, un
colmatage en surface dit colmatage par gâteau se produit (dépôt en surface de la
membrane).
Bouchage du pore : Si la taille des particules est largement inférieure à celle des pores,
les particules entrent à l’intérieur de la membrane réduisant progressivement la taille
des pores jusqu’à les boucher totalement.
Blocage du pore : Si la taille des particules est similaire à celle des pores un phénomène
de blocage de pore se produit. Ce phénomène de blocage entraine une diminution de la
surface poreuse de la membrane.
On peut également adjoindre à ces différents types de colmatage des phénomènes qui explique
le maintien de la matière à la membrane : adsorption et polarisation de concentration. Ces deux
derniers phénomènes ne font pas directement intervenir la taille des flocs mais plutôt les
interactions entre la suspension et la membrane.
15
Chapitre I : Etude bibliographique
La matière en suspension
Il a été rapporté que le colmatage augmente dès que l'état de floculation de la biomasse dans le
bioréacteur est bas [36]. LI et coll. (2005) [37] ont pu réduire les blocages importants des pores
en développant des boues granuleuses dans le bioréacteur. Aussi, les flux de perméat obtenus
dans ces conditions étaient le double des flux observés dans les BRM conventionnels
fonctionnant dans les mêmes conditions opératoires. Les résultats de l’étude de CICEK et coll.
[34] montrent que lorsque la concentration de MES était comprise entre 8 et 15 g.L-1, le flux
de perméat était plus élevé et diminuait plus lentement par rapport à la concentration de MES
entre 2 et 8 g.L-1.
D’autres montrent que sur une plage de concentrations bien définie aucun effet n’est
observable, mais qu’au-delà d’une valeur limite, le colmatage dû à la matière solide devient
significatif : Le-Clech et coll. trouvent dans [32] par exemple que le colmatage devient
significatif quand la concentration en biomasse passe de 8 g/L à 12 g/L. En dessous de 8 g/L
ils n’observent aucune différence.
Le surnageant
16
Chapitre I : Etude bibliographique
Defrance et coll. [38], en 1999, ont rapporté que dans un bioréacteur à membrane, traitant de
l’eau domestique à un âge de boue de 60 jours, le surnageant contribuait à la hauteur de 35 %
du colmatage total de la membrane en céramique.
En 2001, Bouhabila et coll. [39] ont obtenu une contribution du surnageant de 76 % dans un
bioréacteur à membrane fibres creuses alimenté en eau synthétique à un âge de boue de 20
jours.
En somme, la part de colmatage induit par le surnageant peut ainsi varier de 37 à 76 % pour un
âge de boue de 20 jours et de 29 à 35 % pour un âge de boue de 60 jours selon les auteurs.
D’après la littérature, on trouve la notion de flux critique [40,41] qui est le flux en dessous
duquel le colmatage se produit très faiblement au cours du temps. Le-Clech et coll. (2003) [32]
observent que la PTM augmente quel que soit le débit de filtration appliqué, prouvant la
présence de colmatage, bien qu’il soit minime. Pour un test de flux minimum de 2 L/h.m², ils
ont observé une augmentation de 0,04 bar/j (testé sur 15 minutes). En pratique, l'augmentation
de la pression transmembranaire est maintenue faible jusqu’à des flux de 10 L/h.m². Ainsi, ce
flux ne peut être déterminé qu’à partir des expériences à court terme et, comme le mentionnent
ces auteurs, ce flux peut provoquer un colmatage important pour des durées de fonctionnement
plus longues.
De nombreuses études indiquent que le flux à travers la membrane et la PTM doivent être
maintenus inférieurs à des valeurs critiques respectives. Ces valeurs critiques doivent être
déterminées pour chaque type d’effluent, de membrane et de configuration du module
membranaire [34,38].
17
Chapitre I : Etude bibliographique
I.3.3.2 Aération
Pour les BRMI les principaux mécanismes qui peuvent avoir lieu à l’aide de l’aération pour
limiter le colmatage sont [44] :
- des forces de cisaillement dû aux poches de gaz que se déplacent le long de la surface
des fibres,
- des écoulements latéraux de liquide induits par le passage des bulles d’air,
- des mouvements latéraux des fibres liées à leur flexibilité.
Ainsi, Suh et coll. (2013) [46] ont montré que l'utilisation de l'aération dans le cycle de lavage
est plus efficace que l'utilisation continue de l'aération dans le processus de filtration.
En 2015, De Temmerman et coll. [47], ont étudié l’effet de variation de débit des fines bulles
d’air et ont constaté qu’une augmentation de flux d’aération va engendrer une augmentation
du taux de colmatage (total et irréversible) due à la modification de taille des particules qui
sont devenus plus fines.
Dans leur étude [48], Zhang et coll. (2019) ont déduit que la sélection de l'intensité d'aération
et du diffuseur optimaux serait une stratégie potentiellement efficace pour le contrôle du
colmatage de la membrane dans le système BRM.
I.3.3.3 Relaxation
La relaxation est une technique appliquée généralement dans le cas des membranes à fibres
creuses ou planes, et elle est souvent associée avec une aération de la membrane pour améliorer
les forces de cisaillement.
Zsirai et coll. [49] ont montré que la relaxation et le rétro-lavage ont la même efficacité de
réduction du colmatage réversible, pourtant le taux de colmatage irréversible est mieux réduit
par le rétro-lavage que par la relaxation.
18
Chapitre I : Etude bibliographique
Dans la littérature, les protocoles de relaxation (durée et fréquence) varient selon le procédé de
filtration et le liquide à traiter. Par exemple, la relaxation de la membrane dans les bioréacteurs
aérobies est effectuée toutes les 7 à 15 minutes pendant 1 à 2 minutes [50, 51]. Cependant, la
relaxation est plus fréquente pour les membranes immergées dans des bioréacteurs anaérobies,
par exemple 0,5 à 2 minutes après une filtration de 4 à 10 minutes [50,52].
I.3.3.4 Rétro-lavage
Le rétro-lavage correspond à un flux inverse à travers la membrane. Différents protocoles de
rétro-lavage (durée fréquence et débit) ont été publiés dans la littérature. Une étude de Wang
et coll. (2014) [50] les a subdivisés en deux groupes :
Pour qu’un rétro-lavage soit efficace, plusieurs paramètres tel que la durée, la fréquence et le
flux du rétro-lavage sont à optimiser pour améliorer les performances (énergie, productivité)
du BRM [50].
Robles et coll. (2013) [52] ont réalisé différentes expériences sur un bioréacteur à membrane
anaérobie afin de savoir l'effet de la durée et la fréquence du rétro-lavage sur l'efficacité du
lavage physique. Dans leur cas d'étude, un cycle du rétro-lavage de 30 secondes après 50
minutes de filtration a été suffisant pour maintenir une bonne productivité du procédé.
Wang et coll. (2014) [53] ont résumé que les flux de rétro-lavage étaient d’une à trois fois
supérieurs aux flux de filtration, et que les durées de rétro-lavage étaient soit plus longues pour
un rétro-lavage moins fréquent (c'est-à-dire 7 - 16 min de filtration/30 - 60 s de rétro-lavage),
soit plus courtes pour un rétro-lavage plus fréquent (c'est-à-dire 5 - 12 min de filtration/5 - 20
s de rétro-lavage).
19
Chapitre I : Etude bibliographique
Le but du contrôle optimal est d'amener le système d'un état initial donné à un certain état final,
en respectant éventuellement certains critères. La théorie de ce contrôle consiste à analyser les
propriétés d'un système dynamique que l'on peut manipuler à l’aide d’une commande.
En effet, un problème de contrôle optimal est essentiellement défini par trois éléments [54] :
- Modèle du procédé : Il définit les entrées, les sorties et les états qui permettent de décrire
le système réel.
Cogan et coll. (2014,2016) [55, 56] ont appliqué le principe de Maximum de Pontryagin (PMP)
afin de déterminer les instants optimaux de commutation entre les périodes de filtration et de
lavage qui maximisent la production nette d'eau sur un temps de fonctionnement donné d'un
procédé de filtration membranaire. Les auteurs ont adopté un modèle spécifique publié dans la
littérature décrivant les dynamiques des systèmes d'ultrafiltration/ microfiltration.
Kalboussi et coll. (2019) [57] ont défini un problème de contrôle optimal pour maximiser la
production nette par unité de surface pour un temps d'exécution bien défini. La variable de
contrôle était les directions d'écoulement : la filtration et le rétro-lavage de la membrane
colmatée. Les auteurs ont supposé que seul le dépôt de particules sur la surface de la membrane
est responsable du colmatage, tandis que le blocage des pores est négligé. Ils ont adopté un
modèle simple et très générique développé par Benyahia et coll, (2013) [58]. Le PMP a été
appliqué à un modèle de filtration membranaire et montre des résultats intéressants pour
maximiser la production nette d'eau.
De même, F. Aichouche et coll. (2020) [59] se sont intéressés dans leurs travaux au contrôle
optimal des systèmes de production-régénération. Le but de l'optimisation est d'identifier la
meilleure méthode de synthèse pour minimiser l'énergie totale consommée lors de la filtration
et du nettoyage des membranes à un niveau de production fixe. Les auteurs ont développé un
modèle mathématique simple avec une "variable cachée" explicative pour capturer le
comportement dynamique du processus dans deux modes de fonctionnement basés sur le PMP.
Une application numérique a été effectuée, pour pouvoir illustrer le contrôle de la stratégie
optimale.
20
Chapitre I : Etude bibliographique
Le terme contrôle ou commande désigne toute action imposée à un système pour influer sur
son évolution dynamique.
Dans la boucle ouverte (Figure I-4), la valeur de sortie n’est pas utilisée pour corriger l’écart
par rapport à la consigne donnée à l’entrée. La boucle ouverte ne peut être appliquée
(théoriquement) que si le modèle de procédé est parfait et en l’absence de perturbations.
L’autre type de contrôle est dit en boucle fermée (Figure I-5) puisque le bouclage entre l'agent
exécutif (l’actionneur), l'effecteur (le procédé), et le nouvel agent exécutif (le correcteur) est
effectué par l'information sensorielle, ou rétroaction, ce qui entraîne la régulation du système
afin de maintenir la sortie du système aussi proche que possible à la consigne souhaitée
quelques soient les perturbations. Dans la boucle fermée, le rebouclage (rétroaction ou
21
Chapitre I : Etude bibliographique
Recevoir des mesures de la sortie (des observations) qui permettent de connaitre l'état
actuel du système et sa réaction suite aux ordres donnés [54].
Cette valeur est comparée à celle de la consigne, donnant la différence entre la valeur
de la consigne moins la valeur mesurée pour produire l’écart e.
Cette différence est fournie au correcteur principal dont la fonction est de modifier la
valeur de la variable de contrôle u pour réduire l'erreur e. Le correcteur n'intervient pas
directement mais il donne la valeur de la commande via un actionneur [60].
Dans le cadre de contrôle des systèmes de filtration membranaire, un système de contrôle a été
mis au point par Smith et coll [62] en 2006, qui suit l’augmentation cumulative de la PTM au
cours de filtration pour le déclenchement d’un cycle de rétro-lavage si la PTM dépasse la valeur
22
Chapitre I : Etude bibliographique
En 2008, Vergas et coll. ont développé un système de contrôle en boucle fermée basé sur des
mesures continues de la PTM et du flux de perméat, et ensuite l'algorithme décide le moment
où il faut déclencher un cycle de retro-lavage. Les résultats ont montré que l'algorithme proposé
était robuste et qu'il était capable de maintenir la PTM en dessous des valeurs critiques et de
maintenir le flux au maximum pendant la majeure partie du temps de filtration [63].
Après, pour éviter les pertes de production d’eau qui due à l’application de la stratégie ordinaire
avec fréquence de nettoyage préétablie, Villarroel et coll. (2013) ont étudié dans [64] le
développement d’un système de contrôle en boucle fermée pour le déclenchement d’un cycle
de rétro-lavage ou de relaxation selon l’état du colmatage de la membrane indiquée par la
PTMsp (une valeur seuil prédéfinie). Les résultats de cette étude ont montré que ce système
ajuste automatiquement la fréquence de nettoyage physique en fonction du colmatage de la
membrane, ce qui entraine une amélioration de la productivité de l’eau du BRM. De plus, la
même stratégie a été adopté par Vera et coll. en 2014 afin d’initier un cycle de rétro-lavage
lorsque la pression atteint la valeur seuil (PTMsp). Cette étude a validé avec succès le
fonctionnement du système pendant plus de 4 mois avec une rétention complète des boues [65].
Les auteurs soulignent que l'efficacité du système de contrôle est directement liée au valeur
seuil de la PTM considérée.
Ainsi, Robles et coll. ont décrit dans [66] une méthode basée sur un modèle pour optimiser la
filtration dans un BRMAn. La variable de contrôle proposée a permis d’optimiser la filtration
avec de faibles exigences de calcul une économie d’énergie de l’ordre de 25% a été observée
en appliquant le barbotage de gaz.
En outre, Gonzalez et coll. (2018) [67] ont proposé un système de contrôle en boucle fermée
basé sur la durée de filtration pour obtenir une performance optimale. Le contrôle permet un
ajustement du flux de perméat et de la pression transmembranaire finale admissible en temps
réel, pour obtenir la durée de filtration souhaitée dans chaque cycle de filtration. Les résultats
présentés dans cette étude démontrent que les performances de filtration des BRM,
23
Chapitre I : Etude bibliographique
Dans un système du traitement aérobie des eaux usées, l'aération est l'élément le plus critique
de ce système. Elle fournit l'oxygène dissous nécessaire aux micro-organismes, maintient les
solides en suspension et contrôle le colmatage des bioréacteurs à membrane. Par suite, une
grande partie de la consommation énergétique dans le BRM est liée à l’existence des systèmes
d'aération supplémentaires pour l'atténuation du colmatage.
En 2011, Ferrero et coll. ont présenté dans [68,69] un algorithme de contrôle innovant pour
l'optimisation du système d’aération qui est basé principalement sur les mesures de
perméabilité à court terme pour décider l’augmentation ou la diminution de l’aération. La
validation avec différentes configurations de membranes a permis d'économiser jusqu'à 21%
de l'énergie utilisée pour l'aération.
L’étude de Mannina et coll. (2020) [70] traite différents scénarii de contrôle pour minimiser la
consommation de l’énergie au niveau des BRM. Les résultats montrent que l’application du
contrôle en boucle fermée du flux d'air basé sur les concentrations d'ammoniac et de nitrite
dans le réacteur aérobie, permet de réduire jusqu’à 82% l’énergie consommée.
24
Chapitre II : Matériel et méthodes
Une fois prétraitée, l'eau est envoyée au décanteur primaire Le traitement biologique se fait
dans quatre bassins d'aération contenant des diffuseurs pour l'injection d'air. L'air est injecté
par trois compresseurs fonctionnant d'une façon automatique et alternante sous le contrôle
d'une valeur de consigne de pression à déterminer pour pouvoir assurer une concentration en
oxygène dissous de 1 mg/L.
Le débit de l'eau entrante aux bassins d'aération, d'un volume de 9000 m3 varie entre 3000 et
5000 m3/h. Le temps de séjours dans les bassins d'aération varie entre 1.8 et 3h. La
concentration de MES de la liqueur mixte varie entre 2.5 et 3.5g/L en moyenne pour assurer
une bonne décantation. L'effluent est ensuite renvoyé dans quatre décanteurs secondaires
circulaires, un grand décanteur de volume 7700 m3 avec un débit entrant de 1200m3/h et trois
autres d'un volume total de 4350 m3 avec un débit de 200 m3/h. Le temps de séjours dans les
décanteurs secondaires est donc de 6h 30min.
L'eau épurée ne subit pas une désinfection ou des traitements complémentaires pour éliminer
l'azote et le phosphore. Une quantité de cette eau est directement réutilisée pour l’arrosage et
le reste est déversé dans le canal el KHLIJ ou dans la station de pompage à Chotrana. Quant
aux boues excédentaires, une partie est réinjectée dans le bassin d'aération, ce sont les boues
de retour et l'autre partie est envoyée à la STEP de Chotrana II en vue de leur épandage agricole
25
Chapitre II : Matériel et méthodes
ou de leur élimination. Le temps de rétention des solides TSB varie entre 8 et 18 jours pour une
boue à moyenne charge. Durant notre période de traitement, le TSB est de 15 jours.
Un automate (Siemens SIMATIC HMI) installé sur le tableau de commande permet le réglage
de la vitesse de la pompe en sens direct (filtration) et sens inverse (rétro-lavage) ainsi que les
durées de filtration/rétro-lavage. La pompe d'alimentation est ajustée de sorte que le débit du
perméat soit quasi-identique au débit d'alimentation afin de maintenir un volume constant dans
le réacteur. Pour suivre l’évolution du colmatage, la pression transmembranaire est enregistrée
toutes les 10 secondes sur une clé USB. Les débits de filtration/rétro-lavage sont lus à l'aide
d'un débitmètre électromagnétique KOBOLD MIM installé en aval de la pompe P2. L'aération
dans le réacteur est effectuée en continue par une injection d'air comprimé à la base du module
membranaire. Cet apport d’oxygène est nécessaire pour le traitement biologique et pour le
26
Chapitre II : Matériel et méthodes
nettoyage des fibres creuses par turbulence. Le débit d'air est ajusté à travers une vanne de
régulation et est mesuré par un débitmètre. Pour l’extraction des boues en excès, la pompe
péristaltique (P3) est mise en place.
27
Chapitre II : Matériel et méthodes
Figure II-3 : Le BRM Zenon ZW-10 installé dans la salle des suppresseurs d'air à la STEP de
Charguia
28
Chapitre II : Matériel et méthodes
Figure II-4 : Photographie de la membrane; (a) vue en face, (b) vue d'en haut
Les expériences ont été effectuées à la température ambiante durant les mois de mars-avril et
Mai. Aucun changement significatif de la composition de l’effluent n’a été observé durant cette
période.
29
Chapitre II : Matériel et méthodes
pH 6.8
Conductivité [µS.cm-1] 3419
MES (g.L-1) 2.7
Turbidité [NTU] 966
DCO (mg.L-1) 518
0,7 14
0,6 12
0,5 10
FLUX (LMH
PTM (BAR)
0,4 8
0,3 6
0,2 4
0,1 2
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
TEMPS (S)
30
Chapitre II : Matériel et méthodes
1
.bar-1), une augmentation progressive de la PTM, due à l'accumulation de la matière à la
surface de la membrane, est observée. Pour mieux déterminer la valeur exacte du flux critique
le taux de colmatage (dP/dt) en fonction du flux appliqué a été calculé (Figure II-6).
12
10
8
dP/(dt) (mBar/min)
6
Montée
4 descente
0
0 2 4 6 8 10 12
Jv (L/m2.h)
D’après la figure II-6, le taux de colmatage augmente d’une manière importante (dP/dt > 2
mbar.min-1) à partir de Jv = 8,5 LMH. Nous considérons pour la suite de l’étude que 8,5 LMH
est la valeur du flux critique et que toutes les expériences de filtration qui seront effectuées par
la suite seront faites à un flux fixe de 6.3 et 6.8 LMH en dessous du flux critique.
Pour étudier le colmatage de la membrane dans des conditions de fonctionnement réelles, nous
avons choisi d’appliquer des procédures de filtration/nettoyage utilisées à grand échelle
[74]. Pour cela, 4 procédures de nettoyage appliquées à échelle industrielle ont été envisagées
dans cette étude : 3 expériences (A, B et C) en utilisant le rétro-lavage comme méthode de
31
Chapitre II : Matériel et méthodes
nettoyage physique et 1 expérience (D) avec relaxation. Le tableau II-3 résume les différentes
procédures appliquées.
Temps de
min 10 5 12 9
filtration
Temps de
s 45 (bw) 30 (bw) 60 (bw) 60 (r)
nettoyage
Jbw LMH 13 13 13 0
Pour déterminer la perméabilité à l’eau, le flux de filtration de l’eau à travers la membrane est
varié par la variation de la vitesse de rotation de la pompe et pour chaque flux, la valeur de la
PTM est notée.
32
Chapitre II : Matériel et méthodes
100
90
80
70
Flux (LMH)
60
50
40
30
20
10
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
PTM (Bar)
Dans notre cas, la perméabilité à l’eau Lp°1 est égale à 180 L/m2.h.bar avec un coefficient de
détermination R2=0.9863.
A partir de l’Equation I-6, la résistance de la membrane est déduite: Rm est égale à 2×10+12m-
1
.
33
Chapitre II : Matériel et méthodes
A la fin de chaque expérience, le module membranaire est démonté et rincé avec de l'eau de
robinet pour enlever les matières en suspension qui s'y attachent. Puis, la membrane est
immergée, toute la nuit, dans une solution de NaClO à faible concentration (<100 ppm).
La turbidité est la teneur d’une eau en particules suspendues qui la troublent. La turbidité a été
mesurée à l’aide d’un turbidimètre WTWTM TURB550 conforme à la forme NF EN ISO 7027
donnant des mesures jusqu’à 10000 NTU (unités néphélométriques).
34
Chapitre II : Matériel et méthodes
35
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
Les effluents du BRM ont montré des valeurs de DCO, moins élevées que celles du traitement
conventionnel (tableau III- 1) avec un taux d'abattement de la matière organique plus important.
En effet, les rendements épuratoires moyens pour la DCO atteints avec le BRM sont de l'ordre
de 94% alors que lors du traitement conventionnel sont dans l’ordre de 91%. Malgré le
changement des conditions opératoires en termes de durée de filtration, de flux de rétro-lavage
et de durée de rétro-lavage au cours de la réalisation des expériences, cela n'a pas eu un effet
sur le taux d'abattement de la DCO.
Plusieurs études ont rapporté des taux d'abattement de la DCO allant jusqu'à 99%,
dépendamment du type d'eau traitée, des composés organiques et des conditions de traitement
36
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
imposés (TSH, TSB, MES). Alors dans notre cas, les valeurs trouvées sont plutôt similaires à
celles trouvées par BATTISTINO et coll. (2006) [34] en traitant des EUM (élimination de
≥94% de la DCO).
De plus, ces valeurs de la DCO à la sortie du BRMIe ont été conformes aux exigences de la
Norme Tunisienne NT de 2018 relatives aux rejets d’effluents dans le milieu hydrique
(ANNEXE 1).
Pendant toute la période de suivi du BRM, la concentration de phosphore total PT à l'entrée est
d’environ 14.8 mg/L, en moyenne. Après traitement, la concentration résiduelle du phosphore
total a été très faible (1 mg/L), indiquant un taux d'abattement du phosphore très important
dans l’ordre de 93.2%. Ces résultats des concentrations enregistrées à la sortie du traitement
par le BRM ont été inférieures aux valeurs limites exigées par l'arrêté du 26 Mars 2018
(ANNEXE1).
37
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
Dans l'ensemble, les eaux traitées par le BRM pourraient être réutilisées pour l'irrigation sans
restriction et sont conformes aux exigences de l'OMS concernant la réutilisation des eaux
traitées dans l'irrigation [81].
38
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
Tableau III-1 : Tableau récapitulatif des caractéristiques au niveau du BRMIe et traitement conventionnel
Azote total
Paramètre PH Conductivité DCO MES Turbidité PO43-
Echantillon (NTot)
Unité - μS/cm mgO2/L mg/L NTU mg/L mg/L
Max 7,1 5490 655 3260 966
2344 318
Affluent Min 6,6 2025 801 115 14,8
39
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
Figure III-1 : Evolution expérimentale de la PTM en fonction du temps écoulé sous trois
cycles de filtration/rétro-lavage consécutifs ; t=10min : t=45s: Q=0.16 L/min: Q=0.29L/min
D'après la figure III-1, un phénomène en deux étapes est généralement observé au fur et à
mesure que la filtration progresse : une augmentation rapide de la PTM suivie d'une
augmentation linéaire. L’augmentation rapide est probablement due aux phénomènes de
recompressions de la couche de colmatage et l'augmentation linéaire de la PTM (2 ème phase)
pourrait être causée par un mécanisme de développement de la couche de gâteau à la surface
de la membrane [75]. Cette couche de gâteau est principalement formée par le dépôt de gros
solides en suspension et peut être efficacement éliminée par le rétro-lavage
40
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
linéaire est observée. En conséquence, la phase de recompressions est définie par ∆PTM égale
à la différence entre PTMi et PTM0.
Le colmatage réversible peut être évalué par le taux de colmatage rf (Equation II-8) qui
correspond à la pente (dPTM/dt) de la variation linéaire de la PTM au cours de la 2 ème phase
du cycle (Figure III-1) et le colmatage irréversible peut être évalué par la variation de la
PTM0/(PTMi)0 au cours des cycles.
5 Expérience A Expérience B
Expérience C Expérience D
4
rf (Pa/s)
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Nombre de cycles
Figure III-2 : évolution du taux de colmatage résiduel en fonction du temps pour les 4
expériences sur un temps du fonctionnement entre 4 et 5 heures
41
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
D'après la figure III-2, Nous observons que quel que soit les conditions opératoires, le taux de
colmatage réversible décroit en fonction du temps et semble se stabiliser à partir du 6ème cycle
à une valeur de 1 Pa/s pour les expériences A, C et D et à partir du 15ème cycle à une valeur 1.8
Pa/s pour l’expérience B. Le taux de colmatage réversible est légèrement plus important pour
l’expérience B que pour les autres expériences. En effet pour l’expérience B (5min +30s BW)
le cycle de filtration est plus court et le rétro-lavage est plus fréquent donc la matière solide se
dépose rapidement sur la surface de la membrane pour former une couche de gâteau induisant
des taux de colmatage réversible élevés. La vitesse de formation du gâteau est atténuée, pour
des temps de filtration plus long, à cause de la déposition des solutés entre les couches du
gâteau.
3
(PTM0/(PTMi)0)
2,5
1,5
1
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 20000
Temps (s)
Figure III-3 : évolution du taux de colmatage résiduel en fonction du temps pour les 4
expériences sur un temps du fonctionnement entre 4 et 5 heures
L'évolution de (PTM0/(PTMi)0), en fonction du temps a été défini pour l'identification du
colmatage de compression de la couche externe et celui du blocage des pores. Nous observons
une augmentation progressive de ce dernier dès les premiers cycles. Le colmatage résiduel est
cependant moins important pour l'expérience A.
D'après les figures III-2 et III-3, nous observons que l’application de la relaxation (expérience
D) en tant que nettoyage physique est aussi efficace que le rétro-lavage pour réduire le
colmatage réversible et résiduelle.
42
Chapitre III : Etude des performances et du colmatage du BRM
Conclusion
Dans ce chapitre, l’étude des performances d’un système de filtration membranaire BRMIe a
été réalisée en analysant la qualité d’eau à l’entrée et à la sortie du BRMIe. Les résultats
d’analyse ont montré des valeurs de DCO (32 mgO2/L), MES (0.88 mg/L) et Turbidité
(0.32NTU) plus faible que celles du traitement conventionnel (DCO (42 mgO2/L), MES (17.3
mg/L) et Turbidité (3.5 NTU)). Aussi, le taux d’élimination de la matière inorganique par le
BRMIe est plus important pour le phosphore total (PT=93.2%) que pour l’azote total
(NT=48.7%).
Ainsi, nous avons étudié l’influence des paramètres de filtration et de rétro-lavage sur le
colmatage de la membrane. Les résultats comparatifs entre les expériences ont montré que,
quelques soit les conditions opératoires, la vitesse de formation du gâteau à la surface de la
membrane décroit et se stabilise à partir du 6ème cycle. De plus, les résultats montrent que des
rétro-lavages plus fréquents avec des temps de filtration plus court accroit le colmatage. Enfin
nous remarquons que les performances de la relaxation vis-à-vis du colmatage réversible et
irréversible sont similaires à ceux du rétro-lavage.
43
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Dans une première partie de ce chapitre, l’efficacité du modèle de Charfi et coll. [82] (défini
pour décrire le colmatage réversible) à reproduire les dynamiques de variation de la PTM avec
ajustement de ces paramètres pour le procédé du BRMIe, a été vérifiée. Dans une deuxième
partie, nous appliquons le problème de contrôle optimal développé par F. Aichouche et coll.
[59] en se basant sur les deux expériences (A : 10 min+45s) et (C :12min +60s) modélisées
dans la première partie de ce chapitre. Le but de la stratégie optimale est la minimisation de
l’énergie total consommée, en déterminant le nombre de commutation entre la filtration et le
rétro-lavage, pour un volume de perméat prédéfini. Pour finir, nous avons évalué l’efficacité
de ces stratégies optimales par rapport aux stratégies classiques (A et C).
Pour les besoins de cette étude, le modèle de A. Charfi a été simplifié sur la base des hypothèses
suivantes :
44
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
D’où la dynamique de l’évolution de la masse pour les deux phase filtration et nettoyage
physique pourrait être s’écrire comme suit :
𝑢+1 1−𝑢
𝑚̇ = 𝑓1 (𝑚) − 𝑓2 (𝑚) (Équation IV-4)
2 2
u : une variable de contrôle qui est égale +1 au cours de la phase de filtration et -1 au cours de
la phase de rétro-lavage (ou relaxation).
Pour simuler l’évolution de la PTM en fonction du temps, nous l’exprimons selon la loi de
Darcy :
45
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
De ce fait, le modèle a été comparé aux données expérimentales afin d'ajuster au mieux les
sorties du système considéré (c.à.d. les données simulées et les données expérimentales).
L'identification des paramètres du modèle a été réalisée à l'aide d'un algorithme d'optimisation
programmée par le logiciel MATLAB. Ce programme fait appel à une fonction d'optimisation
non-linéaire sous contraintes « fmincon ».
L'optimisation de ces paramètres est basée sur la méthode des moindres carrés (LS) qui permet
la minimisation de la fonction objective sous contraintes à partir d'une condition initiale X 0.
Afin de garantir la positivité des paramètres et définir les bornes inférieures et supérieures des
solutions admissibles, les contraintes de la fonction ont été utilisées. Ces contraintes
représentent les conditions sur les variables à identifier. Dans notre cas, la fonction objective
est donnée par l'équation IV-7 :
1
𝐿𝑆 = 𝑃𝑇𝑀 ∑(𝑦𝑖 − 𝑦̂𝑖 )2 (Équation IV-8)
𝑖
Comme il a été mentionné précédemment dans les hypothèses, nous allons négliger le
colmatage résiduel dans ce modèle et nous nous limitons à la modélisation du colmatage par
formation de gâteau à la surface de la membrane. Afin d'évaluer l'efficacité du modèle à
reproduire les données de validation, le coefficient de détermination R2 a été calculé. Ce
46
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
coefficient nous permet de déterminer la qualité de l'ajustement entre les prédictions du modèle
de Charfi et coll. et les données expérimentales selon l'équation IV-12 :
(𝑦̂ −𝑦̅ )
𝑅 2 = ∑𝑛𝑖=1 (𝑦𝑖 −𝑦̅𝑖 ) (Équation IV-9)
𝑖 𝑖
Un ajustement du modèle de Charfi et coll. a été effectué avec les données expérimentales des
4 expériences ((A) : tF=10min ; tbw=45s), ((B) : tF=5min ; trelax=30s), et ((C) : tF=12min ;
tbw=60s), ((D) : tF=9min ; trelax=60s).
Les valeurs des conditions initiales nécessaires au calcul des constantes du modèle et les
valeurs des paramètres optimisés sont indiquées dans les tableaux suivants :
Valeurs
Conditions
Unités Experience Experience Experience Experience
initiales
A B C D
Jv m3/m2.s 1,898×10-6 1,893*10-6 1,772×10-6 1,78×10-6
Jbw m3/m2.s 3,470×10-6 3,470×10-6 3,440×10-6 0 (relaxation)
PTMi Pa 5075 3977 4876,3 4930.5
Rm m-1 2,002×1012 2,002×1012 2,002×1012 2,002×1012
m0 Kg/m2 4,800×10-3 6,100×10-3 11×10-3 5,500×10-3
C Kg/m3 3,170 3,170 2,910 2,910
b Kg/m2.s 6.018×10-6 6×10-6 5,157×10-6 5,179×10-6
C : Valeur de la matière en suspension, b=Jv*C, m0 : la masse initialement déposée sur la
membrane.
A l’issu de l’ajustement, trois paramètres (d, a et α) ont été optimisés par la fonction
« fmincon » de Matlab. « d » est un paramètre qui traduit la force de cisaillement, « a » quantifie
47
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Les valeurs obtenues pour ces paramètres pour coller aux données expérimentales de la PTM
au cours du temps, sont présentées dans le Tableau IV-3.
Les données théoriques de la PTM normalisée sont tracées avec les données expérimentales
sur la Figures IV.1. Afin d’évaluer l’efficacité de l’ajustement, nous avons mesuré le
coefficient de détermination R2 et les valeurs obtenues sont affichées sur le tableau IV-3.
Tableau IV-3: Paramètres identifiés par la méthode des moindre carré après calage des
données expérimentales au modèle
Les résultats d’ajustement du modèle sur les données expérimentales de la PTM normalisée
(PTM/PTMi) en fonction du temps des quatre expériences sont représentés par la figure IV-1.
48
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Les résultats regroupés dans le tableau IV-3 montrent que les paramètres du modèle identifiés
dépendent de la procédure de nettoyage appliquée. En comparant les expériences (A, B et C)
réalisées avec un rétro-lavage, nous observons que la masse déposée présente des résistances
spécifiques (α) différentes, malgré la similitude des conditions d'aération (même débit
d'aération) et de la solution d'alimentation filtrée. La résistance spécifique α augmente avec la
durée de la phase de filtration. Nous en déduisons que la couche du gâteau formé devient de
plus en plus résistante lorsque la durée de filtration augmente probablement en raison une
épaisseur plus importante. En raisonnant sur la force du cisaillement (ꞵC), nous observons que
son effet est moins important pour une durée de filtration plus élevée, ce qui concorde
49
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
inversement avec les résultats des résistances spécifiques du gâteau ; l'effet de l'aération serait
moins important si le gâteau est plus résistant.
Pour l'expérience D effectuée avec la relaxation comme nettoyage physique, nous observons
que la résistance spécifique α est plus élevée que ceux obtenus par les expériences A, B et C.
L'efficacité de la relaxation pour le nettoyage de la membrane est moins importante que
l'efficacité du rétro-lavage, ce qui explique l’importance de flux à contre-courant durant la
phase de nettoyage physique. De plus, le modèle prédit que le détachement de la masse déposée
sur la membrane par cisaillement est plus important par la relaxation (βC=21.3 m2.kg-1) que par
rétro-lavage, cela est liée à l’efficacité de nettoyage plus faible en cas de la relaxation.
En conclusion, le modèle de Charfi et coll. reproduit les données expérimentales d’une manière
suffisamment bonne, simple et générique pour entreprendre le travail de contrôle optimal des
BRMIe.
L'objectif dans notre cas est le contrôle du colmatage afin de minimiser l’énergie hydraulique
totale consommée ET par la pompe de filtration sur une période donnée [0, T] avec T le temps
final auquel la production nette du perméat est atteinte V*.
La demande de l’énergie hydraulique totale est la somme des énergies consommées lors de la
phase de filtration et celles pendant la phase du rétro-lavage. Elle est exprimée sous la fonction
ET qui dépend de la masse m(t) et la commande u(t) :
50
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
𝑡 1+𝑢 1−𝑢
𝐸𝑇 (𝑚(𝑡), 𝑢) = ∫0 𝑓 ( 𝐸𝐹 (𝑚(𝑡)) + 𝐸𝑏𝑤 (𝑚(𝑡))) 𝑑𝑡 (Équation IV-10)
2 2
Les deux équations précédentes peuvent-être réécrites sous les formes suivantes :
Pour l’état initial de la membrane décrit par m0, notre objectif est de déterminer une stratégie
optimale de contrôle pour une production totale fixée V*.
Le processus s’arrête au premier instant tf pour lequel la cible est atteinte : V(tf)=V*.
51
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
+1 , 𝑠𝑖 𝑚 < 𝑚̅ 𝑒𝑡 𝑉 < 𝑉𝑒
𝑢(𝑚, 𝑉) = { 𝑢̅ , ̅ 𝑒𝑡 𝑉 ≤ 𝑉̅
𝑠𝑖 𝑚 = 𝑚 (Équation IV-16)
−1, 𝑠𝑖 𝑚 > 𝑚 ̅ 𝑜𝑢 𝑉 ≥ 𝑉̅
̅ , 𝑉̅ et 𝑢̅ sont les paramètres du contrôle optimale et dépendent des paramètres du modèle de
𝑚
colmatage. Ve correspond au volume pour lequel m atteint la valeur de 𝑚
̅.
En d’autres termes la stratégie optimale peut être décrite comme suit : dans un premier
intervalle de volume produit [0, Ve] correspondant à un premier temps [0, te], si la membrane
est propre (m0 < ͞m) un cycle de filtration (u=1) est initié jusqu'à ce que l'état du colmatage de
la membrane m atteigne une valeur seuil ͞m.
Dans un second intervalle de volume [Ve, ͞V] (temps [te, ͞T]), un intervalle dont le contrôle est
constant noté ͞u dit "arc singulier" est appliqué afin de maintenir l'état de colmatage de la
membrane m autour de ͞m jusqu'au temps T̅ (correspond au volume produit ͞V). Le contrôle ͞u
prend une valeur entre -1 et 1 si le système fonctionne en alternant des cycles de filtration et
de rétro-lavage.
Lorsque le volume ͞V est atteint, nous terminons par un cycle filtration jusqu'au temps final T.
Dans notre cas, nous supposons que le contrôle ͞u représente le pourcentage du temps net de
production sur le temps du cycle de fonctionnement, tel que :
𝑡 −𝑡
𝑢̅ = 𝑡𝑓 +𝑡𝑏𝑤 (Équation IV-17)
𝑓 𝑏𝑤
Durant l’arc singulier, tf et tbw sont respectivement le temps de filtration et le temps du rétro-
lavage dans un cycle de fonctionnement.
IV.2.4 Applications
Pour évaluer l’efficacité de la stratégie optimale développée par F. Aichouche et coll., la
solution a été appliquée en simulation à deux cas d’études sur le système de BRM :
Expérience (A) et expérience (C) modélisée dans la section IV-1 par le modèle de Charfi et
coll. .
52
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Etant donné que l'objectif principal de cette étude est la minimisation de l'énergie hydraulique
totale consommée par la pompe de perméation (ET) les paramètres du modèle relatifs aux
énergies hydrauliques nécessaires durant la phase de filtration (cp, dp) et de rétro-lavage (cr,
dr) ont été calculés selon les équations (IV-13) et (IV-14) et représentés dans le tableau IV-5.
cp m5.Pa.s-1kg-1 0.7055
dp m3.Pa.s-1 0.0101
cr m5.Pa.s-1kg-1 2.3684
dr m3.Pa.s-1 0.0339
La stratégie optimale correspondante au système modélisé est représentée dans la figure IV-2.
53
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Figure IV-2 : (a) la stratégie optimale de fonctionnement pour une production nette de
volume V*=0.06m3/m2 ; (b) la masse déposée sur la surface de la membrane
Dans notre cas, la condition initiale m0 à t=0s est égale à 4.8*10-3 kg/m² et elle est inférieure
à ͞m=0.0188 kg/m². Par conséquent, le système fonctionne dans un premier temps en filtration
(u=1) jusqu'à un volume Ve=0,0044 m3/m² correspondant à une durée de filtration de 39
minutes calculée en se basant sur l'équation (IV-14). Après ce temps, la masse accumulée à la
surface de la membrane m(t) atteint ͞m et c'est à ce moment-là que le contrôle singulier ͞u est
appliqué jusqu'à ce que le volume soit égale à ͞V.
La valeur de ū dans ce cas d'étude est égale à 0.8089 et ͞V correspond à 0,0519 m³/m². Pendant
l'intervalle du volume de l'arc singulier [Ve, ͞V] qui correspond à une durée de 9 heures et demi,
la masse de gâteau (m) a été maintenue à ͞m.
Finalement, la trajectoire optimale se termine avec un cycle de filtration mis en place lorsque
V=͞V avec une durée de 71 minutes.
Comme déjà énoncé, la solution optimale ne peut être appliquée tel qu’elle est définie puisque
ū n’a pas de signification physique. Pour cela, l’équation VI-16 a été utilisée pour approximer
ū par des cycles périodiques de filtration et rétro-lavage. Pour un temps de rétro-lavage de 45
54
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
s (le même que pour l’expérience A), le temps de filtration calculé est de 425 secondes (7
minutes et 5 secondes).
Les résultats de simulation de l’expérience (A) sur une production de volume de perméat
prédéfinie ont été comparés avec ceux de la stratégie optimale (Figure IV-3).
55
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
56
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
cp m5.Pa.s-1kg-1 0.6683
dp m3.Pa.s-1 0.0088
cr m5.Pa.s-1kg-1 2.5244
dr m3.Pa.s-1 0.0333
Pour le cas de l’expérience (C), nous avons choisi la même production de volume prédéfinie
V* pour le contrôle optimal.
Figure IV-5 : (a) la stratégie optimale de l’expérience (C) pour une production nette de
volume V*=0.06m3/m2 ; (b) la masse déposée sur la surface de la membrane en fonction du
volume produit
57
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
Pour le cas de cette expérience, la condition initiale m0 à t=0s est égale à 0.011 kg/m² et elle
est inférieure à ͞m=0.0264 kg/m². Par conséquent, le système fonctionne dans un premier temps
en filtration (u=1) jusqu'à un volume Ve=0,0056 m3/m² pendant une durée de filtration de 52
minutes calculée en se basant sur l'équation (IV-14). Après ce temps, la masse accumulée à la
surface de la membrane m(t) atteint ͞m et par conséquent débute le contrôle singulier ͞u jusqu'à
ce que le volume soit égale à ͞V. La valeur de ū dans ce cas est égale à 0.7715 et ͞V correspond
à 0,0464 m³/m². Donc selon l’approximation, cela correspond à un temps de filtration de 7 min
et 45s pour un temps de rétro-lavage de 60s (identique à celui de l’expérience C).
La masse de gâteau m(t) attachée à la surface de la membrane est gardée proche de ͞m durant
le fonctionnement du BRMIe sur l'arc singulier [Ve, ͞V] correspondant à une durée de 9 heures
et 40 minutes de contrôle singulier.
Finalement, une commande u=1 (filtration) a été appliquée sur une durée de 2 heures et 7
minutes de V=͞V jusqu’à V=V*.
La figure IV-5 montre les résultats de simulation de l’expérience (C) et celle de la stratégie
optimale sur une production de volume de perméat prédéfinie (V*= 0,07m3/m2) .
58
Chapitre IV : Modélisation et Contrôle optimal en boucle ouverte
D’après la figure IV-6, nous observons qu’à partir de deux heures de fonctionnement la
différence de l’énergie consommée entre les deux stratégies (la solution optimale par rapport à
l’expérience (C) en mode temporisé) devient significative. Après 12h et 30min de
fonctionnement, la puissance hydraulique consommée est minimisée de 11,16% (minimisation
plus forte que l’expérience (A)).
Conclusion
Dans un premier temps, nous avons évalué la capacité du modèle de Charfi et coll. à reproduire
les données expérimentales pour le BRMIe pour différentes stratégies de filtration et de
nettoyage physique. Les résultats de simulation montrent une bonne reproduction des données
expérimentales pour les quatre expériences avec des coefficients de régression supérieur à
88.5%.
Dans un deuxième temps, la solution optimale a été déterminée et validée théoriquement pour
les deux expériences (A) et (C). L’application théorique de la solution optimale conduit à une
minimisation de l’énergie total consommée pour les deux cas étudiés.
En conclusion, le modèle peut donner une illustration satisfaisante du gâteau formé avec une
valeur suffisamment précise lors des premiers cycles. Un contrôle en boucle fermée est
envisagé à plus long terme pour rectifier les paramètres du modèle en fonction du degré de
colmatage de la membrane.
59
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
Nous avons choisi d’appliquer la synthèse du contrôle optimale en boucle fermé sur un BRM
anaérobie. Pour simuler le fonctionnement du BRMAn un modèle couplé proposé par Benyahia
et coll. [84] a été utilisé. Ce modèle couplé est un modèle qui décrit les dynamiques du système
biologique (AM2b) et les dynamiques du système de filtration pour un BRMAn.
60
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
+1 , 𝑠𝑖 𝑚 < 𝑚̅ 𝑒𝑡 𝑡 < 𝑡𝑒
𝑢(𝑚, 𝑉) = {𝑢̅0 , 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑒 < 𝑡 ≤ 𝑡𝑒 + 3 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒𝑠 (Équation V-1)
𝑢̅1 , 𝑢̅2 , … , 𝑢̅𝑁 𝑠𝑖 𝑉𝑒 < 𝑉 < 𝑉̅
61
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
Dans un premier intervalle de temps [0, te], on considère toujours que la membrane est propre
(m0=0) un cycle de filtration (u=1) est initié jusqu'à ce que l'état du colmatage de la membrane
m atteigne une valeur seuil ͞m.
Dans un second intervalle du temps [te, te+3cycles], le contrôle noté ͞u0 est constant durant les
3 cycles pour maintenir l'état de colmatage de la membrane m(t) autour de ͞m0
Dans un troisième intervalle de temps, le contrôle noté ͞ui (i : 1, 2, 3, ...) dit "arc singulier" est
variable jusqu’à l’arrêt du procédé ou jusqu’à colmatage sévère de la membrane.
Le contrôle ͞ui prend une valeur entre -1 et 1 puisque le système fonctionne en alternant des
cycles de filtration et de rétro-lavage. Certes, nous devons approximer la commande ͞u par des
cycles de filtration (u = 1) et des cycles de rétro-lavage (u = −1) à l'aide de l'équation IV-16
décrite dans la section IV.2.3.
62
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
Le premier modèle intégré a été proposé par Lee et coll. [86], en couplant le modèle ASM1-
SMP (Soluble Microbial Product) de Lu et coll. [87] avec l'approche RES (Résistance en série)
en prenant en compte les solides totaux en suspension comme un facteur important pour
l'encrassement (c'est-à-dire la résistance du gâteau) alors que le SMP était trivial (c'est-à-dire
sans blocage des pores).
Dans l’étude de Lee et coll. (2002) [86], l'ASM1 a été modifié pour prendre en compte les
caractéristiques biologiques du procédé BRMI, et le modèle de résistance en série a été intégré
dans l'ASM1 modifié pour décrire le colmatage de la membrane. Les résultats montrent que le
SMP joue un rôle important dans le colmatage de la membrane et la qualité de l'effluent et que
le modèle développé serait un outil utile pour optimiser les conditions opératoires ainsi que les
paramètres de conception d'un système BRMI.
Ainsi, Zarragoitia G. et coll. (2008) [88], ont développé un modèle mathématique pour évaluer
l'influence d'une aération intermittente des bulles synchronisée ou non avec les cycles de
filtration sur le contrôle du colmatage de la membrane, en tenant compte des effets de l'intensité
du cisaillement sur l'élimination du gâteau de boue. Cependant, ces derniers modèles
présentaient certaines limites, notamment un bilan DCO incomplet et incorrect et la négligence
d'un certain nombre de mécanismes physiques clés.
Un modèle simple a été proposé par Benyahia et coll. (2016) [84] pour l'encrassement des
membranes, prenant en compte deux phénomènes principaux du colmatage : la formation de
gâteau et le colmatage (ou blocage) des pores. Le modèle est couplé à un modèle simple de
digestion anaérobie pour décrire la dynamique d'un bioréacteur anaérobie à membrane
(BRMAn). D’après les travaux publiés dans la réf. [84], ce modèle prédit assez bien les flux
volumiques du perméat avec un coefficient de corrélation R2=0,97.
Ce modèle couplé sera détaillé dans la section qui suit et sera utilisé pour simuler les données
dynamiques (PTM) pour un BRM anaérobie.
63
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
Acidogenèse :
𝑘1 𝑆1 → 𝑋1 + 𝑘2 𝑆2 + 𝑘4 𝐶𝑂2
Méthanogenèse :
𝑘3 𝑆2 → 𝑋2 + 𝑘5 𝐶𝑂2 + 𝑘6 𝐶𝐻4
Avec :
64
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
En plus des hypothèses biologiques, d'autres hypothèses liées au processus ont été utilisées.
65
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
-Le premier est causé par la masse m(t) de solides qui se fixent sur la surface de la membrane,
également appelé formation de gâteau ou encrassement du gâteau. Selon la taille des particules
et des pores, les plus grosses particules sont retenues, ce qui entraîne une diminution de la
surface filtrante de la membrane.
-Le second est dû aux particules Sp(t) retenues à l'intérieur des pores de la membrane sous
forme de SMP, appelée ici constriction des pores. Leur taille peut être inférieure à celle des
pores et elles sont connues pour obstruer progressivement les pores de la membrane. Ce
phénomène réduit généralement la surface poreuse de la membrane.
Avec :
Rg : Résistance de la couche du gâteau (m-1), Rs : Résistance due au blocage des pores (m-1).
𝛼 : Résistances spécifiques (m.kg-1), α’ : Surface bloquée par unité de masse de colmatants (m2
.kg-1) Vp : le volume total des pores (m2), 𝜖𝐴(𝑡) : la surface poreuse qui est une fraction de la
surface utile totale.
𝐴0
𝐴(𝑡) = 𝑚(𝑡) 𝑆𝑝 (𝑡)
(Équation V-5)
1+ + ′
𝜎 𝜎
𝑄 𝑄 𝑄
𝑆1̇ = 𝑉𝑖𝑛 𝑆1𝑖𝑛 − ( 𝑜𝑢𝑡
𝑉
+ 𝑉𝑤 ) 𝑆1 − 𝑘1 𝜇1 (𝑆1 )𝑋1 − 𝐶𝑠1 𝑆1 (Équation V-10)
67
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
𝑄 𝑄 𝑄𝑤
𝑆2̇ = 𝑉𝑖𝑛 𝑆2𝑖𝑛 − ( 𝑜𝑢𝑡 + ) 𝑆2 − 𝑘3 𝜇2 (𝑆2 )𝑋2 + (𝑘2 𝜇1 (𝑆1 ) + 𝑏2 𝜇𝑃𝑀𝑆 (𝑃𝑀𝑆))𝑋1 − 𝐶𝑠2 𝑆2
𝑉 𝑉
(Équation V-11)
̇ = −𝑀. 𝑃𝑀𝑆 + (𝑏3 𝜇1 (𝑆1 ) + 𝑘𝑑1 − 𝑏1 𝜇𝑃𝑀𝑆 (𝑃𝑀𝑆))𝑋1 + (𝑏4 𝜇2 (𝑆2 ) + 𝑘𝑑2 )𝑋2 − 𝐶𝑃𝑀𝑆 𝑃𝑀𝑆
𝑃𝑀𝑆
(Équation V-12)
𝑆1
𝜇1 (𝑆1 ) = 𝜇1𝑚𝑎𝑥 ∗ 𝐾 (Équation V-13)
1 +𝑆1
𝑆2
𝜇2 (𝑆2 ) = 𝜇1𝑚𝑎𝑥 ∗ 𝑆2 (Équation V-14)
𝐾2 +𝑆2 + 2
𝐾𝑖
𝑃𝑀𝑆
𝜇𝑃𝑀𝑆 (𝑃𝑀𝑆) = 𝜇𝑃𝑀𝑆𝑚𝑎𝑥 ∗ 𝐾 (Équation V-15)
3 +𝑃𝑀𝑆
𝑄𝑜𝑢𝑡 𝑄𝑤
𝑀=𝛽∗ + (1 − 𝛽) ∗ (Équation V-16)
𝑉 𝑉
68
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
𝑆2̇ = −𝑘3 𝜇2 (𝑆2 )𝑋2 + (𝑘2 𝜇1 (𝑆1 ) + 𝑏2 𝜇𝑃𝑀𝑆 (𝑃𝑀𝑆))𝑋1 (Équation V-20)
̇ = (𝑏3 𝜇1 (𝑆1 ) + 𝑘𝑑1 − 𝑏1 𝜇𝑆𝑀𝑃 (𝑆𝑀𝑃))𝑋1 + (𝑏4 𝜇2 (𝑆2 ) + 𝑘𝑑2 )𝑋2
𝑆𝑀𝑃 (Équation V-21)
Avec w et w’ des constantes positives qui quantifie l’efficacité du nettoyage physique (s-1).
Les paramètres du modèle utilisés pour la simulation sont ceux de la réf. de Benyahia et coll.
[84]. Benyahia et coll. ont validé le modèle couplé avec des données expérimentales obtenues
à partir d’un BRMAn en traitant des eaux usées municipales. Les valeurs des paramètres du
modèle (biologiques et ceux de la filtration) sont indiquées dans le Tableau IV.2,
La figure V-4 montre la variation des paramètres biologiques : la biomasses acidogènes X1(t),
et méthanogènes X2(t), la matière organique S1(t), les AGV S2(t) et les PMS S(t). Ces
variables atteignent un état d’équilibre à partir de 30 heures de fonctionnement. D’après la
figure V-5, la PTM augmente progressivement jusqu’à 28420 Pa à tf = 81h.
Tableau V-2 : Valeurs des paramètres du modèle utilisés pour la simulation tirées de la réf.
[84]
69
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
70
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
71
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
Pour déterminer l’instant de début de l’arc singulier (à partir duquel nous commençons le
contrôle en boucle fermée), nous appliquons l’approche du contrôle optimal en boucle ouverte
sur le système considéré.
Les résultats de simulation montrent que l’arc singulier commence après 3h30min de
fonctionnement de BRMAn en phase de filtration, en considérant que nous partons d’une
membrane propre (m0= 0 g/m2). Dans la phase de l’arc singulier, la figure V-6 montre que la
masse du gâteau a été maintenue au voisinage de ͞m égale à 3.01 g, ce que valide la capacité de
la stratégie à contrôler le colmatage réversible. L'évolution de la PTM en fonction du temps
augmente progressivement jusqu'à atteindre 0.2975 Bar (Figure V-8) et dans la phase de l'arc
singulier, elle suit l'allure de l'évolution de la masse de PMS bloquant les pores de la membrane
(colmatage irréversible) (Figure V-7). Donc, l'augmentation de la PTM due principalement au
colmatage irréversible.
72
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
73
Chapitre V : Contrôle à boucle fermée appliqué à un BRMAn
L’application théorique de la stratégie de contrôle optimal en boucle fermée, pour produire 2.7
m3 de l’eau traitée, a permis de minimiser l’énergie totale consommée de 10.2%.
Conclusion
La stratégie optimale en boucle fermée développée dans ce chapitre est basé sur l’approche
analytique de contrôle optimal de F. Aichouche. Afin de comparer l’efficacité de la stratégie,
nous avons simulé un modèle couplé d’un BRMAn sans application de contrôle (mode
temporisé) et avec application de contrôle. Théoriquement, pour le même volume produit, les
résultats montrent que l’application de cette stratégie de contrôle a minimisé la consommation
de l’énergie totale de 10.2%
74
Conclusion générale
Le traitement des eaux usées municipales par les technologies de séparation membranaire tels
que l’ultrafiltration a été développé pour garantir une qualité d’eau traitée susceptible d’être
réutiliser dans plusieurs domaines. La technologie de BRM est relativement plus couteuse par
rapport aux systèmes conventionnels à boues activées, c’est pourquoi, pour la développer et
l’optimiser, des gros efforts ont été faits pour réduire ses coûts d'exploitation. En effet, le
problème majeur des BRM est le phénomène du colmatage membranaire.
Notre étude nous a permis d’évaluer les performances d’un système d’UF pour un traitement
secondaire des eaux issues des bassins d’aération (BRMIe) de la STEP de Charguia I. Nous
avons réalisé quatre expériences pour étudier l’effet des conditions opératoires (temps de
filtration, temps du nettoyage physique, rétrolavage/relaxation) sur le fonctionnement du
BRMIe. Pour l’optimisation de ce procédé, deux types de stratégie de contrôle ont été mis en
jeu, l’un est un contrôle à court terme appelé un contrôle optimal en boucle ouverte et l’autre
en boucle fermée pour le contrôle à une longue durée de fonctionnement. L’objectif de ces
stratégies est la minimisation de l’énergie total consommée par rapport au volume de perméat
produit.
La première partie de l’étude a été consacrée pour l’évaluation des performances du BRMIe et
la caractérisation du colmatage de la membrane. Pour cela, nous avons commencé par les
résultats d’analyse de la qualité de l’effluent du BRMIe. Les résultats d’analyse ont montré que
le traitement par BRMIe a permis d’avoir des performances d’élimination des polluants plus
important qu’avec le traitement conventionnel. De plus, le BRMIe nous a permis d’obtenir des
concentrations faibles de DCO (< 41 mgO2/L), de MES (≤ 1,25 mg/L), de l’azote total (≤ 59
mg/L) et du phosphore total (≤ 1 mg/L) et d’une turbidité (≤ 0,67 NTU). Ces valeurs obtenues
ont été conformes à la norme NT 106.02 relatives aux rejets d’effluents dans le milieu hydrique.
Dans la deuxième partie, nous avons testé le modèle de Charfi et coll. à reproduire les données
expérimentales de différentes expériences effectuées sur le BRMIe. Pour simplifier
mathématiquement le problème d’optimisation, seulement le colmatage du gâteau a été
modélisé. Les résultats de la simulation de ce modèle nous ont donné des bons ajustements
avec des coefficients de régression supérieur à 88.5%. En se basant sur les paramètres du
modèle de Charfi et coll. identifiés lors de la modélisation, nous avons appliqué théoriquement
75
le problème du contrôle optimal développé par F. Aichouche et coll. pour la minimisation de
l’énergie hydraulique totale pour un volume produit de perméat prédéfini. L’application
théorique de la stratégie optimale a permis de réduire l’énergie totale consommée du BRMIe
jusqu’à 11.16%, pour une production du volume de perméat prédéfini.
76
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83
ANNEXE
i
ANNEXE
ii
ANNEXE
Aluminium : Al mg/l 5 5 10
Antimoine : Sb mg/l 0.1 0.1 0.2
Argent : Ag mg/l 0.1 0.05 0.1
Arsenic : As mg/l 0.1 0.05 0.1
Baryum : Ba mg/l 10 0.5 10
Berylium : Be mg/l 0.05 0.01 0.05
Bore : B mg/l 20 2 2
Brome actif : Br2 mg/l 0.1 0.05 0.1
Cadmium : Cd mg/l 0.005 0.005 0.1
Chrome Cr6 mg/l 0.5 0.01 0.5
Chrome Cr3 mg/l 2 0.5 2
Cobalt : Co mg/l 0.5 0.1 0.5
Cuivre : Cu mg/l 1.5 0.5 1
Cyanures : CN mg/l 0.05 0.05 0.5
Etain : Sn mg/l 2 2 2
Fer : Fe mg/l 1 1 5
Hydrocarbures mg/l 10 2 10
aliphatiques totaux
Manganèse : Mn mg/l 1 0.5 1
Mercure : Hg mg/l 0.001 0.001 0.01
Molybdène : Mo mg/l 5 0.5 5
Nickel : Ni mg/l 2 0.2 2
Phénols mg/l 0.05 0.002 1
Plomb : Pb mg/l 0.5 0.1 1
Sélénium : Se mg/l 0.5 0.05 1
Solvants chlorés mg/l 0.05 0 0.1
Titane : Ti mg/l 0.001 0.001 0.01
Zinc : Zn mg/l 10 5 5
Coliformes fécaux Par 100 ml 2000 2000
Salmonelles Par 5000 ml Absence Absence
Streptocoques fécaux Par 100 ml 1000 1000
Vibrions cholériques Par 5000 ml Absence Absence
a
Source : INNORPI (1989 )
iii
ANNEXE
MES (mg/l) 30 30
iv
ANNEXE
La dynamique de la masse attachée à la membrane est représentée par une fonction positive
décroissante :
2. Stratégie d’optimisation
En appliquant le PMP et suivant le problème d’optimisation développé par F. Aichouche et
coll., nous pouvons calculer la masse singulier « ͞m » en vérifiant plusieurs conditions. Une fois
la masse de l’arc singulier « ͞m » est calculée, nous pouvons déterminer le contrôle singulier
« ͞u » donnée par l’équation suivante :
−(𝑑+𝑎)∗𝑚̅ +𝑏
𝑢̅ = (𝑎−𝑑)∗𝑚̅ +𝑏
(4)
Ainsi, le calcul de volume de commutation ͞V peut être obtenu en intégrant vers l'arrière la
dynamique de filtration f1 entre le volume final prédéfini et le volume ͞V produit par le flux de
filtration, ce qui revient à écrire :
̅ 𝑑𝑚
𝑚
𝑉̅ = 𝑉 ∗ − 𝐽𝑣 ∫𝑚̅ 𝑓 𝑓 (𝑚) (5)
1
v
ANNEXE
Aussi, le volume Ve est calculé pour le commencement du contrôle en arc singulier par
l’équation suivante :
̅
𝑚 𝑑𝑚
𝑉𝑒 = 𝐽𝑣 ∫𝑚 (6)
0 𝑓1 (𝑚)
Ainsi, afin de contrôler le système en termes du temps au lieu de volume , nous utilisons
l’équation IV-14 dans la section IV.
vi
Titre : Traitement des eaux usées municipales par Bioréacteur à Membrane (BRM):
Optimisation du nettoyage physique par contrôle optimale
Résumé : Ce travail porte sur l’optimisation des procédés de filtration membranaire afin de
limiter le phénomène du colmatage. Ce phénomène est l’inconvénient majeur des procédés
de filtration membranaire qui induit des pertes de performances des BRM. Cette étude
constitue de trois parties : l’évaluation des performances de BRMIe et l’étude du colmatage
en changeant les paramètres de filtration, ainsi application d’un contrôle optimal en boucle
ouverte sur un BRMIe et nous terminons par la simulation d’un contrôle en boucle fermée
appliqué sur un BRMAn modélisé par couplage. Le système de filtration par BRMIe est
considéré plus efficace que le traitement conventionnel en comparant la qualité des effluents
de deux systèmes. Pour l’étude de colmatage, la stratégie du nettoyage par le rétro-lavage
est estimée plus efficace que la relaxation en terme de limitation du colmatage réversible et
résiduel. Alors, pour le contrôle des BRM, l’application d’une stratégie de contrôle optimal
pour le BRMIe en se basant sur des outils de modélisation par Matlab est réalisée pour
minimiser la consommation énergétique. Théoriquement, cette stratégie a permis de
minimiser 11,16% de l’énergie totale consommée. Finalement, en utilisant un modèle
couplé et l’approche analytique de contrôle optimal, l’application d’une stratégie de
contrôle à boucle fermée sur le plan théorique a permis de minimiser l’énergie totale
consommée et le temps de fonctionnement de BRMAn nécessaire pour produire un volume
de perméat bien déterminé.
تحسين التنظيف الفيزيائي عن طريق التحكم: معالجة مياه الصرف الصحي البلدية بواسطة مفاعل حيوي غشائي:العنوان
األمثل
هذه الظاهرة هي العيب. يركز هذا العمل على تحسين عمليات الترشيح الغشائي للحد من ظاهرة االنسداد: مل ّخص
تتكون هذه الدراسة من.الرئيسي لعمليات الترشيح الغشائي التي تؤدي إلى فقدان األداء في المفاعالت الحيوية الغشائية
، تقييم أداء المفاعل الحيوي الغشائي المغمور خارجيًا ودراسة االنسداد عن طريق تغيير معامالت الترشيح:ثالثة أجزاء
مع محاكاة عنصر تحكم.وكذلك تطبيق التحكم األمثل في الحلقة المفتوحة على مفاعل حيوي غشائي مغمور خارجيًا
يعتبر نظام ترشيح المفاعل الحيوي.الحلقة المغلقة المطبق على مفاعل حيوي غشاء الهوائي على غرار االقتران
بالنسبة.الغشائي الخارجي المغمور أكثر كفاءة من المعالجة التقليدية من خالل مقارنة جودة النفايات السائلة للنظامين
تعتبر استراتيجية التنظيف عن طريق الغسيل العكسي أكثر فاعلية من االسترخاء من حيث الحد من، لدراسة االنسداد
يتم تنفيذ إستراتيجية تحكم مثالية، للتحكم في المفاعل الحيوي الغشائي، بعد ذلك.االنسداد القابل لالنعكاس والمتبقي
، من الناحية النظرية.للمفاعل الحيوي الغشائي المغمور خارجيًا استنادًا إلى أدوات النمذجة لتقليل استهالك الطاقة
باستخدام نموذج مقترن والنهج، أخيرا
ً . من إجمالي الطاقة المستهلكة٪11.16 جعلت هذه االستراتيجية من الممكن تقليل
أتاح تطبيق استراتيجية التحكم في الحلقة المغلقة على المستوى النظري تقليل إجمالي الطاقة، التحليلي للتحكم األمثل
. حجم محدد جيدا من تتخلل.المستهلكة ووقت تشغيل المفاعل الحيوي الغشائي
التنظيف، الترشيح، االنسداد، المفاعل الحيوي الغشائي المغمور خارجيًا، الترشيح الفائق، األداء: المفاتيح
. االقتران، الحلقة المغلقة، الحلقة المفتوحة، التحكم األمثل، الفيزيائي