Ademe - Metro - Chapitre 9 - Immobilisation
Ademe - Metro - Chapitre 9 - Immobilisation
Ademe - Metro - Chapitre 9 - Immobilisation
Entreprises et Collectivités
Juin 2010
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Les facteurs d'émission seront affinés par itérations successives lorsque quelques calculs
précis auront été effectués chez des constructeurs de bâtiments et des fabricants de biens
d'équipement.
9.2 BATIMENTS
Une étude a été réalisée par le CNRS (programme ECODEV) en 1998 qui donne la répartition
des bâtiments mis en chantier en 1990 par nature d'utilisation et qui donne aussi les dépenses
énergétiques globales par nature de bâtiment. Les consommations intermédiaires (transports,
fabrication des matériaux, etc.) sont prises en compte dans cette étude.
Les bâtiments sont censés être soit à structure béton (par exemple un immeuble de bureaux),
soit à structure métallique (par exemple un hangar ou un bâtiment d'exploitation agricole).
Une estimation de la répartition entre les 2 a été faite par le CNRS.
Enfin un bâtiment à structure métallique est grosso modo 3 fois plus économe en énergie à la
construction qu'un bâtiment béton.
2
Type de bâtiment M totaux Milliers de tonnes équivalent % en structure
pétrole correspondant à la métallique
construction
Logements 25 080 000 4 050 0%
Bâtiments agricoles 12 733 000 2 056 50%
Bâtiments industriels 17 495 000 2 825 70%
Garages 1 854 000 299 50%
Commerces 5 553 000 897 30%
Bureaux 6 981 000 1 127 10%
Enseignement 2 536 000 410 0%
Santé 2 599 000 420 0%
Loisirs 2 213 000 357 20%
Tableau 1 : Dépenses énergétiques pour la construction de bâtiment selon leur activité.
Sur la base de ces données, on peut reconstituer la dépense énergétique au m2 des bâtiments
construits (tableau ci-dessous).
2 2 2 1 2 2
Type de bâtiment M totaux M métalliques M béton kep /M Kep/M béton
métal
Logements 25 080 000 0 25 080 000 54 161
Bâtiments agricoles 12 733 000 6 366 500 6 366 500 81 242
Bâtiments industriels 17 495 000 12 246 500 5 248 500 101 303
Garages 1 854 000 927 000 927 000 81 242
Commerces 5 553 000 1 665 900 3 887 100 67 202
Bureaux 6 981 000 698 100 6 282 900 58 173
Enseignement 2 536 000 0 2 536 000 54 162
Santé 2 599 000 0 2 599 000 54 162
Loisirs 2 213 000 442 600 1 770 400 62 186
Tableau 2 : Dépense énergétique pour la construction des bâtiments par matériaux
Il reste à déterminer le facteur d'émission d'un kep (kilo d'équivalent pétrole) dans la
construction, si possible en tenant compte des gaz mineurs.
1
kep signifie kilo équivalent pétrole, tep tonne équivalent pétrole
2
Contenu carbone découlant du mix énergétique moyen de l'industrie pour les combustibles fossiles.
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 4 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
- des émissions non énergétiques sont rajoutées dans le ciment (ratio de 1,35 pour un),
et dans les métaux non ferreux (ratio 1 pour 1, pour l'aluminium).
On voit donc que les émissions sont de 8.800.000 tonnes d'équivalent carbone (incluant une
partie des gaz mineurs) pour une consommation de 11.819.000 tep, donc en première
approximation cela nous amène, pour la suite du raisonnement, à 0,74 tonne équivalent
carbone par tep utilisée dans le bâtiment.
On peut alors assez facilement obtenir des facteurs d'émission par m2 à partir des données ci-
dessus, en affectant aux "contenus en énergie" du Tableau 1 :le facteur d'émission de 0,74
tonne équivalent carbone par tep utilisée dans le bâtiment
2
Type de bâtiment kg équivalent carbone par m
Construction métallique Construction béton
(hangar…) (immeuble de bureaux)
Logements 40 119
Bâtiments agricoles 60 179
Bâtiments industriels 75 225
Garages 60 179
Commerces 50 150
Bureaux 43 128
Enseignement 40 120
Santé 40 120
Loisirs 46 138
Tableau 4 : Facteurs d’émission au m² des bâtiments en fonction de leur type et de leur
activité.
Par exemple, les émissions liées à la construction d'une maison de 150 m2 en béton seront de
l'ordre de 150*119 = 17.850 kg équivalent carbone, ou encore 17,8 tonnes équivalent carbone.
Quand on voit que le chauffage de 150 m2 représente de 0,5 à 2 tonnes équivalent carbone par
an, ce montant n'est pas tout à fait négligeable, même amorti sur quelques dizaines d'années.
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 5 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Dans le tableur Bilan Carbone seules deux approches ont été conservées : l'approche par les
m² (voir § 9.2.1) et l'approche par les quantités de matériaux mis en œuvre (voir § 9.2.3).
Les facteurs d'émission préconisés pour cette approche sont issus de la base de données
INIES6. Cette base de donnée est constituée de fiches de Déclaration Environnementale et
Sanitaire (FDES) de différents produits de construction fournies par les fabricants et syndicats
professionnels de la branche et qui proposent des informations sur l'anayse du cycle de vie des
produits. Il est ainsi possible pour chaque matériaux d'identifier les émissions de GES dues à
sa production, son transport, sa mise en oeuvre et également sa fin de vie. La base INIES
recense à l'heure actuelle une quarantaine FDES et est enrichie régulièrement par de nouvelles
fiches.
3
Consommation directe pour la réalisation des chantiers, la consommation indirecte pour la
fabrication des matériaux, leur approvisionnement et leur transport vers les chantiers, et les
consommations annexes des autres branches de l'économie imputable aux bâtiments (assurances par
exemple)
4
Source Carbone 4
5
L’Unité fonctionnelle est définie par l’ISO 14040 comme la "Performance quantifiée d'un système de
produits destinée à être utilisée comme unité de référence dans une analyse du cycle de vie"
6
INIES : Informations sur l’Impact Environnemental et Sanitaire. La base de données INIES est
accessible gratuitement sur internet (www.inies.fr).
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 6 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Quelques facteurs d’émission ont été extrait de cette base de données et sont présentés dans le
tableau ci-dessous :
Facteurs d’émission
Matériaux / Produits Unités utilisées
en k éq C par unité
Mur en maçonnerie de blocs en béton m² 5,01
Poutrelle en béton précontraint mL 0,92
Carreaux de plâtre 1 m² de paroi 4,47
Bardage acier simple peau 1 m² de paroi 2,32
Tuile béton 1 m² de toiture 2,86
Complexe de doublage d'isol. Therm 1 m² de paroi 1,64
Revêtement de sol PVC homogène 1 m² de sol 1,80
Canalisations PVC 1 mL 0,70
Panneau de plafond suspendu 1 m² 1,17
Monomur terre cuite 1 m² 14,73
Tableau 5 : Facteurs d’émissions des matériaux et produits de construction issus de la
base INIES
La seule publication actuellement disponible en France est une étude réalisée par Colas en
septembre 20037, d'où sont tirés les chiffres ci-dessous. Les facteurs détaillés au § 9.2.3ci-
dessus sont également valides si nécessaire.
Ces composants sont alors mélangés en parts variables et fournissent des "produits" qui sont
directement utilisés lors de la construction, et qui portent des noms usuels pour les sociétés de
travaux routiers.
Seuls sont mentionnés ci-dessous les produits dont les équivalent carbone ne sont pas abordés
au Chapitre 5 (donc notamment pas l'acier). Il s'agit pour l'essentiel de constituants propres à
la construction de voies routières. La publication discrimine les émissions des phases de
7
Colas / 2003 / La route écologique du futur, analyse du cycle de vie.
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 7 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Produit Kg équivalent
carbone par tonne
Béton bitumineux 15
Grave bitume 3 13
Enrobé à module élevé 15
Enrobé tiède 14
Grave émulsion 8
Béton bitumineux à froid 10
Grave ciment 14
Grave ciment préfissurée 14
Grave liant hydraulique 6
Grave liant routier préfissurée 6
Béton de ciment (routier) 37
Béton armé continu (routier) 55
Grave non traitée 4
Sol traité liant routier 4
Recyclage en place à chaud (REC) 11
Béton bitumineux avec 10% REC 14
Béton bitumineux avec 20% REC 12
Béton bitumineux avec 30% REC 11
Béton bitumineux avec 50% REC 10
Recyclage en place à l'émulsion 3
Tableau 6 : Facteurs d’émission des matériaux de construction des routes et parking
Dans la mesure où ces valeurs incluent la mise en œuvre, il n'y a pas lieu de tenir compte d'un
quelconque supplément à ce titre (les émissions du siège ne sont pas réintégrées au prorata,
mais comme pour toute activité industrielle il est peu probable que cela change
significativement les valeurs). Incidemment notons que le pourcentage du "supplément
d'émissions" lié au transport et à la mise en œuvre oscille entre 10% et 30% (le gravier non
traité sortant du lot avec 50%) et que la moyenne s'établit à un peu plus de 15% (tableau ci-
dessous).
Cela incite à prendre comme référence cette valeur de 15% pour les émissions liées à la phase
de construction. En d'autres termes, lorsque les émissions de construction d'un bâtiment seront
déduites des poids de matériaux mis en œuvre, on rajoutera un supplément de 15% aux
émissions de fabrication des matériaux utilisés pour tenir compte de cette étape.
La nomenclature sur laquelle s'appuie l'étude de Colas8 est celle du LCPC9-SETRA10. Elle
comporte 8 classes de voies, dont les intitulés vont de TC1 à TC8.
8
Colas / 2003 / La route écologique du futur, analyse du cycle de vie.
9
LCPC signifie Laboratoire Central des Ponts et Chaussées.
10
SETRA signifie Service d'Etudes techniques des Routes et Autoroutes (Service du Ministère des
Transports)
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 9 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
La publication précitée fournit alors des valeurs pour les émissions ramenées au m2 de voie
construite, pour chaque classe de voie, en fonction du type de structure. Ces valeurs ont été
reprises sur un graphique (elles ne figurent pas sous forme de tableau dans la publication),
donc sont susceptibles d'être incertaines de quelques % de ce fait, mais compte tenu des
dispersions très souvent supérieures des valeurs réelles autour des valeurs moyennes fournies
par les analyses de cycle de vie, cela n'est pas gênant.
2
kg équivalent carbone par m selon la structure
Type de voie
Béton armé Semi-rigide Bitume
TC1 85 40 15
TC2 87 45 20
TC3 92 45 25
TC4 100 54 28
TC5 105 57 32
TC6 115 60 37
TC7 125 65 40
Tableau 9 : Facteurs d’émission de la construction de routes en fonction du type de
voie
Les valeurs concernant les voies classées TC8 ne figurent pas dans l'étude, mais une
interpolation linéaire des valeurs obtenues pour les classes précédentes (en fonction de la
classe) donne probablement un ordre de grandeur correct.
9.3.2.4 Parkings
Les techniques de construction sont les mêmes pour les parkings que pour les chaussées. En
première approximation, la structure de chaussée d'un parking de supermarché correspond à
une classe de trafic TC2. Celle d'une aire de repos moyenne sur une autoroute correspond à un
trafic de classe TC311.
9.4.1 Véhicules
Les calculs effectués au § 4.1.1.1 (chapitre 4 – Prise en compte des transports) permettent de
proposer un facteur d'émission de 1,5 tonne équivalent carbone par tonne de véhicule pour la
fabrication (véhicules terrestres).
Cette estimation tient compte de tous les gaz à effet de serre retenus.
Cette estimation tient compte de tous les gaz à effet de serre retenus.
Il s'agit bien sûr d'une approximation grossière, toutefois les entreprises disposant de lignes de
production consomment généralement de grosses quantités d'énergie pour la fabrication, et
cette énergie sera souvent prépondérante devant les amortissements.
11
Echanges avec Julien BILAL, Colas, Mai 2004
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 11 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
9.4.3 Informatique
On y trouve tout d'abord les chiffres suivants relatifs à la fabrication des composants (micro-
processeur, par exemple) à partir des "galettes" de silicium. La fabrication de la galette n'est
pas prise en compte ; il s'agit donc de la consommation d'énergie liée à la seule production des
puces à partir des galettes. L'année de référence est 2002 et il s'agit de calculs personnels de
l'auteur de cette publication.
En supposant que le charbon représente 70% de la génération d'électricité dans les pays
concernés, que la consommation directe de combustibles est uniquement du gaz, et enfin que
le rendement des centrales est de 50%, nous arrivons à un pourcentage de 90% pour le
charbon et 10% pour le gaz dans la répartition entre combustibles fossiles primaires (les 94 kg
de combustibles fossiles "contenus" dans les puces d'un ordinateur se répartissent donc en 9,4
kg de gaz et le reste de charbon).
Dans la mesure où les combustibles fossiles utilisés sont donnés en unités de poids et non en
unités d'énergie, il faut noter que plus la part du gaz est importante, et plus les émissions sont
élevées. Cela est normal : par unité de poids les émissions de CO2 du gaz sont supérieures à
celles du charbon (car une tonne de charbon contient moins d'énergie qu'une tonne de gaz).
Ainsi les hypothèses ci-dessus conduisent à surestimer le poids du charbon dans le total (car
une partie de l'électricité est faite au gaz, une autre - plus modeste - au pétrole, et enfin il y a
peut-être un peu de pétrole dans les consommations directes).
Il y a donc peu de chances que le mix retenu conduise à surestimer les émissions de CO2 si les
poids de combustibles "contenus" dans cette fabrication sont correctement calculés par
l'auteur.
12
Publié par Kluwers Academic Publishers, 2004
13
Inclut la production de l'électricité. Les fabricants de puces sont au Japon et aux USA, où l'électricité
issue de combustibles fossiles représente environ les deux tiers du total, ainsi qu'en Europe, ou le
fossile représente environ 50% du total
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 12 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Avec les mêmes hypothèses qu'au paragraphe précédent, le charbon représente 50% de
l'énergie fossile primaire.
9.4.3.3 Ecrans
La même référence bibliographique que ci-dessus donne ensuite des valeurs correspondant
respectivement à la fabrication des tubes cathodiques (source EIAJ, année de référence 1997),
et des écrans plats (source EPA, année de référence 2002).
Pour les tubes cathodiques, ce sont les données de l'industrie japonaise qui ont servi de
référence.
14
2004 / Université des Nations Unis / Electronic Industry Association of Japan / Eric Williams et R.
Kuehr / Computers and the environment ; Understanding and managing their impacts.
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 13 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Sans précisions sur la part de l'électricité, les valeurs contenues dans la publication exploitée
sont les suivantes :
La proportion de charbon dans l'énergie primaire sera supposée être de 40% pour la
production des matériaux de base (qui est surtout gourmande en chaleur, donc en
consommation directe de gaz). En tout état de cause, la variation de ce pourcentage ne joue
qu'à la marge.
Avec ces diverses données nous aboutissons au total suivant pour un ordinateur de bureau à
écran cathodique
Une unité centrale seule pourra être créditée d'un facteur d'émission de 140 kg équivalent
carbone (on déduit le tube, les matériaux pour le boîtier de l'écran, et la moitié des émissions
pour les produits chimiques amont).
Pour un ordinateur à écran plat, les données deviennent alors les suivantes :
Les ordinateurs portables (à écran plat) prendront également le même facteur d’émission, qui
peut éventuellement être modulé par le rapport entre le prix d’achat de l’ordinateur et le prix
moyen de la catégorie.
15
Collecte et traitement des produits électriques et électroniques "grand public" en fin de vie, étude
GIRUS pour la Région Nord Pas de Calais et pour l'ADEME, octobre 1998
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 15 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités
Pour les serveurs et grosses unités, nous proposons, à titre conservatoire, d'affecter les valeurs
d'émission au prorata du prix de vente, comparé au prix d'une unité centrale (voir ci-dessus).
Ainsi si un serveur ou une grosse imprimante coûte l'équivalent de 5 fois le prix d'une unité
centrale d'ordinateur personnel, on pourra lui affecter un facteur d'émission de 5*140 = 700
kg équivalent carbone.
Ce facteur d’émission sera retenu à titre conservatoire pour les approches budgétaires, avec
une incertitude de 50%.
16
Ces calculs ont été effectués sur la base des coûts moyens comparés par un service achat de grande
banque.
2001-2010 © ADEME - Guide des facteurs d’émissions - Version 6.1
Chapitre 9 – Prise en compte de l’amortissement des immobilisations 16 / 17
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités