La Culture Fourragère À Base de Ppaanniiccuum M M Maaxxiim Muum M
La Culture Fourragère À Base de Ppaanniiccuum M M Maaxxiim Muum M
La Culture Fourragère À Base de Ppaanniiccuum M M Maaxxiim Muum M
CIRAD
Recommandations techniques
Panicum maximum Jacq est une haute graminée vivace cespiteuse, de 1 m à 3 m. Elle produit des
feuilles larges de 10 mm à 25 mm et développe en fin de saison des pluies une grande panicule de
30 cm à 50 cm. Les épillets lancéolés, trois fois plus longs que larges, dont les glumelles de
la seconde fleur sont ridées transversalement, permettent de reconnaître l’espèce (figure 1).
En conditions naturelles, elle croît dans les clairières en forêt dense, dans les lisières forestières
et les bords de routes de la région guinéenne d’Afrique de l’Ouest.
Des travaux de sélection et d’hybridation de cette espèce ont été menés par l’ORSTOM, dans le cadre
de recherche fondamentale, ainsi que pour la production fourragère. De nombreuses variétés cultivées
existent un peu partout dans le monde tropical et qui s’échappent parfois spontanément
des cultures.
L’avantage
de Panicum maximum
Plante forestière à l’origine, Panicum maximum résiste cepen-
dant bien au feu. C’est une excellente fourragère à producti-
vité élevée. La variété C1, par son feuillage fin et sa bonne
appétibilité, s’est révélée particulièrement adaptée à la zone
soudanienne.
Forte productivité
L’intérêt de Panicum maximum cv. C1 apparaît dans les expé-
riences de Grimaud et Ouedraogo (in Godet et coll.) menées à
Banankélédaga, près de Bobo-Dioulasso (figure 2). Quatre
types d’exploitation par coupe ont été appliqués, combinant
coupes haute (10 cm) ou basse (près du sol) et rythme rapide
(1 mois) ou lent (2 mois). Seul Panicum maximum dépasse
10 t/ha de matière sèche. Si le rythme lent est conseillé pour
Andropogon gayanus, la coupe basse rapide s’impose à
Panicum maximum pour assurer une bonne valeur nutritive.
La forte productivité influe aussi sur le maintien de la fertilité.
Selon Picard (1979), l’apport au sol d’une culture de Panicum
maximum en zone humide est de 9 à 16 t/ha/an de matière
organique.
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400 Figure 2. Production comparée de 3 graminées
fourragères utilisées à Bobo-Dioulasso, selon
200 4 traitements résultants de la combinaison de coupes
0 haute ou basse et de rythmes rapide ou lent. D’après
Andropogon gayanus Brachiaria ruziziensis Panicum maximum Grimaud et Ouédraogo (in Godet et coll. 1998).
NB : c’est la coupe basse rapide qui garantit la meilleure
basse - rapide basse - lent valeur nutritive.
haute - rapide haute - lent
Technologie de l’association
Le travail du sol tiquées de Stylosanthes hamata. Les semences des deux
plantes sont fines, surtout celles de Panicum maximum, et ne
La préparation du sol doit être assez fine pour une bonne doivent pas être enfouies profondément. En semis mécanisé,
implantation de Panicum maximum. Un labour en traction ani- il est préférable d’utiliser un épandeur de type « Vicon » plutôt
male, suivi d’un hersage est possible sur les sols légers et qu’un semoir perfectionné.
bien défrichés. Sur les sols lourds, un travail fin motorisé est
La pouvoir germinatif de Panicum maximum cv. C1 est très
conseillé : labour à la charrue à disques ou pulvérisage lourd,
variable. Il atteint 90 % lorsque les semences sont récoltées à
suivi du passage d’un cultivateur à dents. On trouvera d’am-
la main par la méthode d’ensachage. Il peut être très faible si
ples détails sur les défrichements et le travail du sol dans la
les semences sont récoltées mécaniquement ou dans d’autres
fiche MCD-IEMVT (1991).
conditions.
La fertilisation L’enclosure
Une fertilisation complète n’est généralement pas utile. Par La protection de la parcelle pendant l’installation est indispen-
contre, l’épandage de phosphore est nécessaire pour lever les sable et une clôture est souvent utile. Pour de petites parcel-
carences et faciliter le développement du Stylosanthes. Les les, elle peut être de conception traditionnelle et renforcée par
doses conseillées sont 50 unités de P2O5 (150 kg à 200 kg de la suite par une haie vive ou des piquets vifs. La clôture ser-
phosphate naturel), renouvelables tous les 5 ans. vira ensuite à mieux gérer l’exploitation de la pâture.
6
5
4
3
2
1
0 Figure 5. Productivité de l’association Panicum maximum
Sols épuisés Sols moyens et Stylosanthes hamata comparée aux pâturages naturels,
sur deux types de sol dans la région de Korhogo,
jachère jachère
dégradée ou savane association en Côte d’Ivoire, (d’après César et coll. 1999).
Mattoni et Grimaud donnent, pour la région de Bobo- L’association fourragère de Panicum maximum et Stylo-
Dioulasso, des productions laitières satisfaisantes pour des santhes hamata bien exploitée peut apporter des bénéfices
zébus Peulh en pâturage permanent. Elles sont un peu plus conséquents à l’exploitant, jusqu’à 90 000 FCFA par hectare
faibles en pâturage rationné (figure 7). et par an, pour une association munie de clôture, et avec un
amortissement calculé sur dix ans (tableau 2).
Jachère Association
2,0
production laitière (l/j)
1,5
1,0
Figure 7. Production laitière de zébus nourris
0,5 par l’association de Panicum maximum et
Stylosanthes hamata, en pâturages permanent
et rationné à Bobo-Dioulasso.
0,0
1 2 3 4 5 6 (D’après Mattoni et Grimaud in Godet et al.)
mois de lactation
permanent rationné
Gestion et durabilité 12 t/ha. La charge de saison des pluies appliquée est forte,
particulièrement les trois dernières années. Cette charge ne
Rythme d’exploitation perturbe en rien le Panicum, dont le pourcentage s’accroît
jusqu’à 80 %. Mais il semble qu’elle fasse régresser le
L’intervalle entre les pâtures doit être déterminé par la grami- Stylosanthes qui disparaît presque en dernière année.
née de manière à assurer une bonne valeur alimentaire de la Corrélativement, le sol nu augmente, mais les adventices dis-
plante dominante. Ainsi, la figure 8 montre que le rythme de paraissent, étouffées par le Panicum.
25 jours convient à l’association Panicum maximum et Stylo-
santhes hamata, alors qu’il est trop rapide pour Andropogon Cette expérience montre à quel point la gestion d’une associa-
gayanus qui régresse. L’association de Andropogon gayanus tion est délicate, car on n’a généralement pas la possibilité
et Stylosanthes hamata doit être exploitée à 45 jours. dans un élevage de modifier la charge à la demande.
Mais le rythme ne doit pas non plus gêner le développement Aujourd’hui, la parcelle fourragère de Banankélédaga a 12
de la légumineuse. Un intervalle plus rapide avec l’association ans. Panicum maximum est toujours en place et reste en bon
de Panicum maximum risquerait de faire disparaître Stylo- état. Stylosanthes hamata est encore présent, bien que rare.
santhes hamata. Quelques adventices, surtout légumineuses, ont tendance à
se multiplier mais ne mettent pas en cause la parfaite péren-
nité de Panicum maximum sous le climat de Bobo-Dioulasso.
Durabilité et charge
L’expérience de Godet et coll. à Banankélédaga donne de Entretien
précieux renseignements sur l’évolution pendant six ans d’une
Après disparition d’une légumineuse dans une association, un
association implantée en 1991 (figure 9).
sur-semis est possible. La graminée sera rabattue par de for-
Si l’on excepte les données de 1992, qui représentent la bio- tes charges, puis la légumineuse ensemencée dans les raies
masse maximale et non la production cumulée par coupes, la d’une légère scarification, si possible après une fertilisation
production fourragère globale se maintien entre 9 t/ha et phosphatée.
100
90
Composition floristique (%)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
26/06 16/07 08/08 03/09 28/09 23/10
1. Panicum 1. Stylosanthes
2. Andropogon 2. Stylosanthes
6
La culture fourragère à base de Panicum maximum
%
12 100
70
8
60
6 50
40
4
30
20
2
10
0 0
1992 1993 1994 1995 1996 1997
Conclusion
La culture fourragère en association de Pan nicumm maximmumm et Stylossan
nthess ham
mata est une technique
intéressante et novatrice, capable d’améliorer l’alimentation du bétail en Afrique de l’Ouest. Sa pro-
ductivité est élevée et sa valeur fourragère est bonne. La pérennité de la graminée est garantie ; quant
à la légumineuse, elle peut être réintroduite tous les 5 à 10 ans en cas de disparition.
Son installation est cependant assez coûteuse, et sa gestion est délicate pour un éleveur qui ne serait
pas initié aux techniques d’exploitation des cultures fourragères. Elle correspond à une option
d’intensification fourragère et de pâturage pérenne. Elle ne convient pas aux cultures assolées. Enfin
Pannicum
m maxim mumm donne de bons résultats à l’ensilage, mais il procure un foin de qualité médiocre
7
Cette fiche est destinée aux décideurs, aux vétérinaires,
Î aux agronomes et aux techniciens d’élevage. Ces derniers
Février 2005 - Cirdes - Maquette Mariam Ouédraogo
Contact CIRAD
Cirdes
Unité de recherche en productions animales (URPAN)
Centre
Centre 01 BP 454, Bobo-Dioulasso 01, BURKINA FASO de coopération
international
internationale
de recherche-
développement Téléphone : (226) 97 22 87 en recherche
sur l’élevage Fax : (226) 97 23 20 agronomique
en zone Email : cirdes@ird.bf pour le
subhumide www.cirdes.org développement