Cour 5 Atomistique
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kérosène
BaCrO4 Ca2+
gasoil jaune
pétrole
lubrifiant
C2O4 2-
brut
CaC2O4
fuel blanc
L’analyse chimique (utilisant notamment le spectromètre de masse) permet de déterminer les éléments présents dans le
composé et leurs proportions.
Exemples: L’air est un mélange homogène : 78% de N2 – 22% de O2 . Les deux gaz peuvent être séparés par liquéfaction
suivie d’une distillation fractionnée (N2 bout à –146,9°C, O2 à –118,4°C)
Le lait est un mélange hétérogène constitué notamment de petites particules de graisse en suspension (colloïdes).
2. Les atomes
La notion d’atome remonte à 400 ans avant J.C., apparaissant dans les écrits de Démocrite, un philosophe grec. Mais les
premières preuves expérimentales de l’existence des atomes ont été rassemblées en 1805 par John Dalton :
loi des proportions définies
loi de conservation de la masse au cours d’une réaction ( énoncée par Lavoisier) : « lors d’une réaction chimique, la
masse totale des réactifs est égale à la masse totale des produits formés »
Il émit son hypothèse atomique, suggérant que la matière est constituée d’atomes et qu’un élément est caractérisé par des
atomes de même masse ; lors d’une réaction chimique, les atomes ne sont ni créés, ni détruits ; ils se recombinent. Ses travaux
lui permirent d’élaborer une échelle des masses atomiques relatives avec quelques erreurs dues à des mauvaises formulations
des composés chimiques. par exemple il considéra que la formule de l’eau était HO, conduisant à une masse 2 fois trop petite
pour l’oxygène.
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Dans un spectromètre de masse, un gaz est bombardé d’électrons de manière à créer des ions chargés positivement par
éjection d’un ou plusieurs électrons. Ces ions sont accélérés par un
champ électrique puis déviés plus ou moins fortement suivant leur Accélérateur
masse par un champ magnétique. Un détecteur permet de visualiser le détecteur haute tension
point d’impact de l’ion et donc d’en déduire sa masse avec une très Électro-aimant
grande précision. On peut séparer les isotopes d’un élément et mesurer
leurs abondances :
faisceau
Elément Isotope Abondance % Masse (kg) 1026
1 m1 d’ions
H 99,985 1,6735
Hydrogène 2 m2
H (=D) 0,015 3,3444
12
C 98,89 1,9926 U
Carbone 13 m3
C 1,11 2,1592
35
Cl 75,77 5,8066
Chlore 37
Cl 24,23 6,1382
2.2. Mole et masse molaire
Les masses des atomes sont toutes très petites ( entre 10-24 et Schéma d’un spectromètre de masse
-26
10 kg) et donc peu pratiques à utiliser dans le monde macroscopique.
La mole (mol) est l’unité que les chimistes utilisent pour exprimer un grand nombre atomes. Une mole est le nombre d’atome
qu’il y a dans 12g de carbone 12. Le nombre d’atomes dans une mole est appelé Nombre d’Avogadro :
12g
1 mole 6,023 1023 atomes
1,9926 10 23 g
On définit alors la masse molaire (MM) qui est la masse d’une mole d’atomes. On peut également définir la masse molaire
d’une molécule. L’unité de masse atomique est le 1/12 de la masse d’un atome de carbone 12
1,9926 10 23 g
1 uma 1,6605 10 24 g
12
3. Les molécules
Une molécule est un groupe de plus de deux atomes liés entre eux par des liaisons fortes ( liaisons covalentes). C’est la plus
petite partie d’un composé qui a les mêmes propriétés que le composé.
Une molécule est caractérisée par sa formule moléculaire et sa masse molaire moléculaire
Exemple : dans 100g d’éthanol C2H5OH, il y a 2,17 moles d’éthanol
Exemple : un gaz contient 81,1% de B et 18,9% de H en masse ; sa masse molaire est 53,32g
la formule moléculaire est B4H10
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anion acide
ion
ion ______ure
______ure ajout ions H + acide______hydrique
acide______hydrique
(Cl-,
(Cl-,chlorure)
chlorure) (HCl,
(HCl,acide
acidechlorhydrique)
chlorhydrique)
ion
ion ______ite
______ite ajout ions H + acide
acide ______eux
______eux
-
(NO
(NO22-nitrite
nitrite)) (HNO
(HNO22acide
acidenitreux
nitreux))
ion
ion ______ate
______ate acide
acide ______ique
______ique
ajout ions H +
-
(ClO
(ClO44 -perchlorate)
perchlorate) (HClO
(HClO44acide
acideperchlorique)
perchlorique)
Pour les polyacides, on peut former plusieurs anions par perte d’ion H+ :
H2SO4 donne HSO4- ion hydrogéno-sulfate ( ancien nom bisulfate)
H3PO4 donne H2PO4- ion dihydrogéno-phosphate
HPO42- ion monohydrogéno-phosphate
4. Composés ioniques et moléculaires
On construit le nom du composé à partir des ions présents dans l’ordre anion cation. La formule chimique s’écrit en
indiquer tout d’abord le cation :
HCl Chlorure d’hydrogène Na2CO3 carbonate de sodium
CuCl Chlorure cuivreux Al2O3 oxyde d’aluminium
Pour les composés binaires formés à partir de non-métaux, on peut avoir plusieurs formules que l’on va nommer en ajoutant un
préfixe numérique ( mono, di, tri , tétra, penta, hexa…):
CO monoxyde de carbone CO2 dioxyde de carbone
PCl3 trichlorure de phosphore PCl5 pentachlorure de phosphore
On procède de même pour les composés à base de métaux de transition qui possèdent généralement plusieurs nombre
d’oxydation :
MnO2 dioxyde de manganèse MnO oxyde de manganèse
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Anions Cations *
I- iodure
IO3- iodate Al 3+ aluminium
Fe 3+ fer III
NO2- nitrite Cr 3+ chrome III
NO3- nitrate
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1896-1900 Découverte de Ne, Kr, Xe après la création de la 8ème colonne due à l’existence prouvée de He et Ar.
Ce n’est pas le poids atomique mais la périodicité naturelle des propriétés
qui est représentée par son rang dans la classification. C’est l’évidence du “ numéro atomique ”.
Remarque: Aucune connaissance de la nature électronique de l’atome n’avait été nécessaire.
2. Structure de l’atome
1. les particules élémentaires
L’atome est vu comme formé par un “ nuage d’électrons chargé négativement ” (les électrons sont connus depuis la fin du
19ème siècle, rayons cathodiques) entourant un noyau chargé positivement (mis en évidence par RUTHERFORD: particules
- noyaux He2+ - traversant une mince lame d’or).
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2. Spectres atomiques
A l’état stable, l’électron est dit à l’état fondamental (Ground State); si on lui apporte de l’énergie, il prend alors un état
excité. Quand il retourne à l’état fondamental (10-8s), l’énergie excédentaire est restituée sous forme d’énergie lumineuse. La
dispersion de l’émission lumineuse par un prisme montre un spectre discontinu de raies de longueurs d’onde définies.
Pour l’Hydrogène, les raies ont été rassemblées en séries (domaines de longueur d’onde ou d’énergie).
RITZ (1908) a montré que les valeurs des longueurs d’onde expérimentales s’ajustaient sur une loi numérique du type:
1 1 1
RH ( 2 2 )
n1 n2
-1
avec RH=109737.3 cm (RH : constante de Rydberg, n1 et n2 entiers, n2>n1)
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cette expression peut s’identifier à W hcRH , alors on retrouve:
n2
e4m0
RH 109677.6cm1
820h3c
L’énergie de l’électron varie avec l’inverse du carré du nombre
entier n et peut donc prendre les valeurs prévues par la relation:
e4m 1 1
Wn 2 20 2 2 K 2 où n est le nombre quantique principal et
8 0h n n
K une constante positive.
Pour n=1, l’énergie est la plus basse possible
(Etat fondamental) : Wn=1= -13.6 eV= -21.76 10-19J.
v2 1 e2 h
Les relations : m0 2 et (m0 v)r n 4
r 4 0 r2 2
h2 0 h2 0
conduisent à : r n2 n2
a avec a 0.529Å , , c’est le
m0 e2 m0 e2
0 0
rayon de BOHR
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4. Classification périodique
Les éléments sont organisés dans la classification périodique à partir du classement par Z croissant et en tenant compte
des orbitales atomiques occupées:
La ligne représente une période valeur de n donnée (énergie moyenne)
La colonne correspond à une terminaison électronique identique qui définit un groupe ou famille chimique pour n>1
(ns1: alcalins, ns2: alcalino-terreux, ns2np5: halogènes ....) car le comportement chimique est déterminé par les électrons
périphériques. On peut alors avoir une vision de la classification périodique en termes de blocs dont le nombre dépend de la
dernière sous couche occupée définie par le nombre quantique l.
La notion de famille chimique (importance de la terminaison électronique) se traduit par la périodicité de certaines
propriétés (Densité électronique moyenne = Z/Volume de l’atome, Potentiel de 1ère ionisation..etc.).
Le numéro de la colonne indique en même temps le nombre d’électrons périphériques: par exemple, les éléments N, P, As,
Sb appartiennent au groupe V et possèdent tous 5 électrons sur leur couche la plus externe (s2p3).
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La séparation entre métaux et non métaux se font par une diagonale qui passe par les éléments B, Si, (Ge,As), (Sb ,Te). A
gauche de la diagonale on trouve les métaux, à droite les non métaux. Les éléments sur la diagonales sont des semi-
métaux. La majorité des éléments sont donc des métaux. Les principales différences sont :
- métaux : bons conducteurs, malléables, ductiles, oxydes basiques avec point de fusion élevé
- non métaux : isolants, cassants, oxydes acides avec bas point de fusion
- semi-métaux : conductivité augmente avec la température, cassants, oxydes amphotères
5. Stabilité électronique
5.1. Energie d’ionisation ou potentiel de 1ère ionisation (IE) (voir la variation périodique sur la figure)
C’est l’énergie nécessaire pour extraire, à l’atome gazeux isolé, l’électron le plus externe (c’est le potentiel qu’il faut
appliquer à une charge e pour l’envoyer à l’infini :
M(g) M e (énergie en eV ; 1 eV/atome =23,06 kcal/mole=9,649 104 J/mole).
Le potentiel d’ionisation varie avec Z (voir figure)
il augmente dans une période , des alcalins aux gaz rares.
il diminue quand n augmente dans une famille
Potentiels d’ionisation en eV
1ère ionisation 2ème ionisation
M M e M M2 e
Li 5.39 75.6
Na 5.14 47.3
K 4.34 31.8
Rb 4.18 27.4
Cs 3.89 23.4
.
La valeur très élevée du potentiel de 2ème ionisation des alcalins s’explique par la configuration électronique de M+
identique à celle des gaz rares.
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L’examen des valeurs de potentiel de 1ère ionisation des alcalins et de l’affinité électronique pour les halogènes met en
évidence la très grande stabilité de la structure électronique des gaz rares. La valeur plus faible de F s’explique par le petit
rayon atomique et donc sa forte densité électronique.
La configuration électronique ns2np6 sera considérée comme une référence de stabilité; les éléments
chimiques auront un comportement chimique qui les conduit à cette configuration (règle de l’octet - surtout
valable dans la 2ème période où les orbitales d ne peuvent pas participer).
5.3 Electronégativité
C’est la tendance qu’a un élément à attirer le doublet de liaison vers lui dans sa liaison covalente avec un autre élément.
Dans une molécule de type AB, liée par covalence, si A est plus électronégatif que B, le doublet de liaison sera “ tiré ” vers A.
Un élément ayant une faible électronégativité aura tendance à former un cation : c’est le cas des métaux.
Un élément ayant une forte électronégativité aura tendance à former un anion : c’est le cas des non-métaux
Parmi les échelles de classement proposées, une des plus simples est l’échelle de MULLIKEN :
IE AE
2
et des plus connues est l’échelle de PAULING, fondée sur les différences entre énergies de liaison dans la liaison
hétéronucléaire et les liaisons homonucléaires
Cette notion permet de prévoir le caractère de la liaison chimique que 2 éléments peuvent contracter :
Si les électronégativités sont voisines, la liaison sera covalente,
Si les électronégativités sont très différentes, la liaison prend un caractère ionique.
L’électronégativité est une grandeur relative qui varie dans le même sens que l’affinité électronique (grandeur absolue)
et l’énergie d’ionisation: le Fluor est l’élément le plus oxydant: il a la plus grande électronégativité.
Tout élément oxyde un élément d’électronégativité inférieure.
L’électronégativité décroît dans une famille quand Z augmente,
décroît dans une période, quand Z diminue.
Parenté diagonale : la ressemblance des propriétés chimiques d’éléments situés sur une même diagonale ( surtout dans la
partie gauche du tableau) s’explique par une valeur d’électronégativité voisine : par exemple, Li et Mg brûlent à l’air.
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Chimie nucléaire
1. Stabilité des atomes
On connaît près de 2000 noyaux d’atomes mais seulement 279 sont stables, c’est-à-dire qu’ils ne se désintègrent pas.
Quelques règles simples permettent d’identifier les noyaux stables :
- pour les noyaux légers (Z<20), les noyaux stables ont un nombre de protons égal au nombre de neutrons
- pour les atomes lourds, il faut plus de neutrons que de protons afin de neutraliser les forces de répulsion croissantes
entre les protons ( la masse volumique du noyau est d’environ 1014 g/cm3)
- 80% des noyaux stables possèdent un nombre pair de protons et 78% un nombre pair de neutrons
Tous les éléments qui contiennent plus de 83 protons sont radioactifs. Il est possible de synthétiser au laboratoire des radio-
isotopes (artificiels) qui n’existent pas à l’état naturel :
27
13 Al 42 He 30
15 P 0 n (première synthèse réalisée en 1934 par Pierre et Irène Joliot-Curie)
1
Si l’on compare la masse du noyau et la masse individuelle des protons et neutrons qui le composent, on trouve un
défaut de masse dans le noyau qui correspond à l’énergie de cohésion du noyau. Cette énergie peut être calculée à l’aide de la
relation d’Einstein : E mc
2
avec c = 3.108 ms-1
- radioactivité par capture d’électron ou capture K: l’électron de la couche la plus interne K est capturé par le
noyau et s’associe avec un proton pour donner un neutron (p + e- n) :
A
Z X e ZA1Y ex : 201
80 Hg e 201
79 Au
Les émissions de rayons et de particules par des substances radioactives peuvent être détectées par des compteurs
Geiger (Becquerel (Bq) = 1 désintégration/s = 27 10-12 Curies): les radiations ionisent le gaz qui occupent la chambre du
compteur ( de l’argon en général), et les ions ainsi produits permettent le passage d’un courant qui est ensuite détecté.
L’exposition aux rayonnements ionisants ( rayons X, , neutrons, particules ) endommage les cellules, les tissus ainsi que les
gènes. Par exemple, l’absorption de 710-10 moles de particules émis par 238U est fatale.
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3. Datation au carbone 14
3.1. Loi de décroissante radioactive
Tous les processus nucléaires ont une cinétique du premier ordre. Le taux de transformation d’un nucléide radioactif par
unité de temps est proportionnel au nombre de nucléides présents :
dN
N avec est la constante radioactive,
dt
Après intégration, on a obtient la loi de décroissante radioactive : N Noe t , No est le nombre de nucléides au temps t = 0
On définit la période T ou temps de ½ vie d’un nucléide Radionucléide Radionucléide Temps de ½ vie
radioactif comme étant le temps nécessaire à la transformation parent fille stable (années)
de la moitié de No initial : à durée de vie longue
40 40
T
ln 2 K Ar 1,25 x 109
87
Rb 87
Sr 4,88 x 1010
232 208
Le tableau ci-contre donne les périodes de quelques Th Pb 1,40 x 1010
radionucléides utilisés pour les datations. Les isotopes à durée 235
U 207
Pb 7,04 x 108
de vie longue sont utilisés en géologie pour la datation des 238 206
U Pb 4,47 x 109
roches. Compte tenu de la faible période du 14C (5730 ans), la
datation est très efficace pour dater des objets vieux d’un peu à durée de vie courte
moins de 30 000ans. 14
C 14
N 5,73 x 103
7N 0n 6 C 1H
14 1 14 1
Cet isotope s’incorpore dans les molécules de CO2 puis dans les tissus des plantes par photosynthèse. La concentration dans les
plantes vivantes (et dans les animaux qui les mangent) est maintenue constante de par l’équilibre avec l’atmosphère ; le
nombre de désintégration par unité de temps et de masse est également contant pour tous les organismes vivants (15,3
désintégration par minute et par gramme de carbone total noté dpm g-1). Quand la plante meurt, la concentration en 14C décroît
à cause de la désintégration :
0
6 C 7 N 1e
14 14
On mesure dans l’échantillon que l’on veut dater soit la proportion de carbone 14 par rapport au carbone total (isotope 12C et
13
C) à l’aide d’un spectromètre de masse soit le nombre v de désintégration par unité de temps et de masse (exprimé en dpm)
qui est proportionnel au nombre de nucléide N. Avec la loi de décroissance on en déduit l’âge de l’échantillon.
v ( t ) v ( t 0 ) e t
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