Le Résumé
Le Résumé
Le Résumé
Introduction :
Résumer un texte cela signifie : le contracter, réduire de son volume tout en gardant cependant l’essentiel des idées
et du sens qu’il exprime. Pour résumer un texte sans le dénaturer il faut prendre en compte les éléments s uivants :
3- La synthèse et rigueur : distinguer l’essentiel du superflu, et l’exprimer de manière concise sans en changer le sens ;
4- Le sens de l’équilibre : un bon résumé reflète fidèlement l’importance des divers éléments du texte d’origine ;
5- Le sens de l’organisation et de l’articulation : un bon résumé montre clairement comment les idées s’enchaînent
6- Le langage : le résumé doit exprimer les idées du texte sans les reprendre tel quel, il s’agit donc de réécrire dans ses
propres mots le texte de départ ;
Etapes du résumé :
I. ANALYSE
Cette première phase du travail peut être réalisée directement sur la photocopie, en portant des annotations sur le
texte et dans ses marges : soulignement à l’aide de différentes couleurs, phrases en style télégraphique, symboles de
relations logiques.
A. La découverte du texte
1. Observation des références du texte Avant de commencer à lire le texte : nom de l’auteur, titre du livre d’où il est
extrait, date de publication. Même si l’on ignore qui est l’auteur, ces indications donnent une première idée sur la
nature et le sujet du texte, éventuellement sur son orientation idéologique.
2. Première lecture Lors de la première lecture du texte, on peut surligner les références culturelles qu’il mentionne
: noms propres, titres d’œuvres, dates, etc. — afin de déterminer rapidement le domaine de connaissance dont relève
le texte (histoire, sociologie, philosophie, critique littéraire…) Après la première lecture, pour faire un premier bilan,
on note en tête de son brouillon : - le thème du texte, - la thèse défendue par l’auteur.
1. Au niveau du paragraphe
a) Souligner les mots-clés, les expressions-clés, voire les phrases-clés (mais les passages soulignés doivent être courts).
b) Encadrer les articulations logiques et rétablir celles qui sont seulement suggérées (en effet, donc, c’est pourquoi)
2. Au niveau de l’ensemble du texte Repérer les paragraphes d’introduction, de conclusion, de transition. Rassembler
les paragraphes qui se rattachent à la même idée, par exemple, associer un paragraphe d’exemples à l’idée que ces
exemples illustrent.
II. SYNTHESE
C. Établissement du plan du texte et de celui du résumé
L’important, pour établir le plan d’un texte, n’est pas de le diviser en sections successives, mais de faire apparaître les
hiérarchies et les enchaînements d’idées.
Dans un premier temps, il faut établir un plan très détaillé (parties, sous-parties, sous-sous-parties…). On marque la
hiérarchie de ces sous-ensembles par des chiffres et des lettres : I. / A. / 1°) / a) Ce n’est qu’ensuite qu’on regarde ce
qui devra être éliminé pour le résumé. Il est obligatoire de conserver globalement le plan du texte dans le résumé,
même si quelques changements de détail sont possibles pour clarifier et simplifier sa structure.
D. Rédaction du résumé On fait une première rédaction au brouillon avant de recopier au propre. Au brouillon, il faut
toujours prévoir de grandes marges et des interlignes aérés pour faire des corrections et des réajustements. Pour le
comptage des mots, une méthode simple : sur sa feuille de brouillon, numéroter les lignes et écrire 10 mots par lignes.
Cette méthode évite d’avoir à recompter les mots après chaque retouche et permet, en outre, de vérifier tout au long
de la rédaction du résumé qu’il conserve le bon rapport de proportionnalité par rap port au texte à réduire.
Lors du premier jet, il vaut mieux faire trop long que trop court, car il est plus facile d’éliminer certains éléments que
d’en rechercher après pour grossir l’ensemble. Lors de la rédaction, il faut être attentif à : - trouver des formules
personnelles en cherchant des synonymes ; - mettre en valeur la progression du raisonnement en insistant sur les
articulations logiques ; - respecter l’équilibre du texte en accordant à chaque partie du raisonnement la place qui lui
convient, sans en développer une au détriment des autres.
L’apparence visuelle du travail est déterminante : une écriture lisible, sans rature. Après avoir écrit son résumé au
propre, le relire pour vérifier l’orthographe et la ponctuation.
Exercice :
TEXTE :
L'apparition des progrès techniques et scientifiques dans la vie quotidienne ne va pas sans problèmes sérieux.
Les villes qui devraient permettre de bénéficier du confort moderne connaissent un entassement qui y rend la ville
pénible : encombrement automobiles, insuffisance des transports en commun, bruit. Il s'y ajoute la pollution de l'air
due aux gaz lâchés par les automobiles ou les milliers de cheminées. Pour échapper à cette atmosphère pesante, le
citadin, peut-il fuir vers la nature ?
Oui à condition d'affronter les longues files de voitures qui quittent la ville chaque week-end vers une campagne qui
recule de plus en plus devant les banlieues. Ira-t-il passer ses vacances au bord de la mer ? Il risque de la trouver
polluée par le pétrole rejeté par les innombrables bateaux qui nettoient leurs cales, en mer ou font naufrage
provoquant des " marées noires ".
Pollution de l'air et de l'eau, disparition de la nature inquiètent les dirigeants des pays développés qui se demandent
si la vie sera encore possible dans quelques dizaines d'années et qui commencent à prendre des mesures pour protéger
" l'environnement ".
La presse écrite est en crise. Elle connaît en France et ailleurs une baisse notable de sa diffusion et souffre
gravement d'une perte d'identité et de personnalité. Pour quelles raisons et comment en est -on arrivé là ?
Indépendamment de l’influence certaine du contexte économique et de la récession il faut chercher, nous semble-t-
il, les causes profondes de cette crise dans la mutation qu'ont connue, au cours de ces dernières années, quelques-
uns des concepts de base du journalisme.
En premier lieu l'idée même d'information. Jusqu’à il y a peu, informer, c’était, en quelque sorte, fournir non
seulement la description précise - et vérifiée - d’un fait, d'un événement, mais également un ensemble de paramètres
contextuels permettant au lecteur de comprendre sa signification profonde. Cela a totalement changé sous l'influence
de la télévision, qui occupe désormais, dans la hiérarchie des médias, une place dominante et répand son modèle. Le
journal télévisé, grâce notamment à son idéologie du direct et du temps réel, a imposé peu à peu une conception
radicalement différente de l'information. Informer c'est, désormais, « montrer l'histoire en marche » ou, en d'autres
termes, faire assister (si possible en direct) à l'événement. Il s'agit, en matière d'informatio n, d'une révolution
copernicienne dont on n'a pas fini de mesurer les conséquences. Car cela suppose que l'image de l'événement (ou sa
description) suffit à lui donner toute sa signification, et que tout événement, aussi abstrait soit-il, doit impérativement
présenter une partie visible, montrable, télévisable. C'est pourquoi on observe une emblématisation réductrice de
plus en plus fréquente d'événements à caractère complexe.
Un autre concept a changé : celui d'actualité. Qu'est-ce que l'actualité désormais ? Quel événement faut-il privilégier
dans le foisonnement de faits qui surviennent à travers le monde ? En fonction de quels critères choisir ? Là encore,
l'influence de la télévision apparaît déterminante. C'est elle, avec l'impact de ses images, qu i impose son choix et
contraint la presse écrite à suivre. La télévision construit l'actualité, provoque le choc émotionnel et condamne
pratiquement les faits orphelins d'images au silence, à l'indifférence. Peu à peu s'établit dans les esprits l'idée que
l'importance des événements est proportionnelle à leur richesse en images. Dans le nouvel ordre des médias, les
paroles ou les textes ne valent pas des images.
Le temps de l'information a également changé. La scansion optimale des médias est maintenant l'instantanéité (le
temps réel), le direct, que seules télévision et radio peuvent pratiquer. Cela vieillit la presse quotidienne, forcément
en retard sur l'événement et, à la fois, trop près de lui pour parvenir à tirer, avec suffisamment de recul, tous les
enseignements de ce qui vient de se produire. La presse écrite accepte de s'adresser non plus à des citoyens, mais à
des téléspectateurs !
Un quatrième concept s'est modifié. Celui, fondamental, de la véracité de l'information. Désormais, un fait es t vrai
non pas parce qu'il correspond à des critères objectifs, rigoureux et vérifiés à la source, mais tout simplement parce
que d'autres médias répètent les mêmes affirmations et « confirment »... Si la télévision (à partir d'une dépêche ou
d'une image d'agence) présente une nouvelle et que la presse écrite, puis la radio reprennent cette nouvelle, cela
suffit pour l'accréditer comme vraie. Les médias ne savent plus distinguer, structurellement, le vrai du faux.
Enfin, information et communication tendent à se confondre. Trop de journalistes continuent de croire qu'ils sont
seuls à produire de l’information quand toute la société s'est mise frénétiquement à faire la même chose. Il n’y a
pratiquement plus d'institution (administrative, militaire, économique, culturelle, sociale, etc.) qui ne se soit dotée
d'un service de communication et qui n'émette, sur elle-même et sur ses activités, un discours pléthorique et élogieux.
À cet égard, tout le système, dans les démocraties cathodiques, est devenu rusé et intelligent, tout à fait capable de
manipuler astucieusement les médias et de résister savamment à leur curiosité. Nous savons à présent que la «
censure démocratique » existe.
À tous ces chamboulements s’ajoute un malentendu fondamental. Beaucoup de ci toyens estiment que,
confortablement installés dans le canapé de leur salon et en regardant sur le petit écran une sensationnelle cascade
d'événements à base d’images fortes, violentes et spectaculaires, ils peuvent s’informer sérieusement. C'est une
erreur majeure. Pour trois raisons : d'abord parce que le journal télévisé, structuré comme une fiction, n’est pas fait
pour informer mais pour distraire ; ensuite, parce que la rapide succession de nouvelles brèves et fragmentées (une
vingtaine par journal télévisé) produit un double effet négatif de surinformation et de désinformation ; et enfin parce
que vouloir s'informer sans effort est une illusion qui relève du mythe publicitaire plutôt que de la mobilisation civique.
S’informer fatigue, et c'est à ce prix que le citoyen acquiert le droit de participer intelligemment à la vie démocratique.