Cours MR Bouattour ISCAE
Cours MR Bouattour ISCAE
Cours MR Bouattour ISCAE
COMPTABILITE ET
D’ADMINISTRATION DES
ENTREPRISES
COURS DE COMMISSARIAT
AUX COMPTES
A. Organe de désignation
B. Durée de la mission
C. Acceptation de la mission
D. Publicité de la désignation
Section 1 : Indépendance
A. Incompatibilités générales
B. Incompatibilités particulières
Section 2 : Moralité
Section 3 : Compétence
A. Récusation
B. Survenance un empêchement
C. dissolution et liquidation de la société
comptes
aux comptes
Section 3 : Responsabilité civile pour faute commise par les dirigeants de la société
INTRODUCTION
De ce fait, on peut conclure que le commissaire aux compte est une fonction et non
pas un titre alors que l’expert comptable est un titre. Ce dernier peut assurer parmi
ses différentes missions la fonction de commissaire aux comptes.
Les conditions d’inscription des experts comptables au tableau de l’Ordre des Experts
comptables de Tunisie sont détaillées par l’article 3 de la loi 88-108 du 18 août 1988
comme suit :
- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour crime ou délit, autre
qu’involontaire, de nature à entacher son honorabilité et notamment aucune de
celles visées par la législation en vigueur relative à l’interdiction du droit de gérer
et d’administrer les sociétés ;
- Etre titulaire du diplôme d’expert comptable ou d’un diplôme jugé équivalent par la
commission d’équivalence compétente relevant du ministère de l’enseignement
supérieur.
Le commissaire aux comptes ainsi que l’auditeur contractuel font recours aux mêmes
procédés et techniques d’audit.
Le réviseur des comptes est en fait le contrôleur des comptes (ou auditeur légal) des
établissements publics n’ayant pas un caractère administratif et des sociétés dont le
capital est entièrement détenu par l’Etat et ce, en vertu de l’article 13 de la loi 89-9 du
1er février 1989 relative aux participations et entreprises publiques telle que modifiée
et complétée par la loi 94-102 du 1er août 1994 et la loi 96-74 du 29 juillet 1996 qui
stipule que les comptes des établissements publics n’ayant pas un caractère
administratif et des sociétés dont le capital est entièrement détenu par l’Etat sont
soumis à une révision annuelle effectuée par un membre de l’Ordre des Experts
Comptables de Tunisie selon les conditions et modalités fixées par le décret 87-529
du 1er avril 1987 fixant les conditions et les modalités de la révision des comptes des
établissements publics à caractère industriel et commercial et des sociétés dont le
capital est totalement détenu par l’Etat.
est appelé réviseur des comptes et l’auditeur légal des autres sociétés, y compris les
entreprises publique ayant la forme de sociétés anonymes, est appelé commissaires
aux comptes.
C. Distinction entre commissaire aux comptes et commissaire aux apports :
L’ordre des Expert Comptables de Tunisie a été créé en vertu de la réforme de 1982
sous l’appellation : l’Ordre des Experts Comptables et des Commissaires aux
Comptes de Sociétés de Tunisie.
C. La loi 89-9 du 1er février 1989 relative aux participations et entreprises publiques
telle que modifiée et complétée par la loi 94-102 du 1er août 1994 et la loi 96-74 du
29 juillet 1996
J. La loi 2001-65 du 10 juillet 2001 relative aux établissements de crédit telle que
modifiée et complétée par la loi 2006-19 du 2 mai 2006
K. L’arrêté du ministre des finances du 5 juin 2002 relatif à la fixation des modalités
de l’audit externe des comptes des associations autorisées à accorder des
microcrédits
L. Le code des assurances promulgué par la loi 92-24 du 9 mars 1992 tel que
modifié et complété les textes subséquents :
M. Le décret 87-529 du 1er avril 1987 fixant les conditions et les modalités de la
révision des comptes des établissements publics à caractère industriel et
commercial et des sociétés dont le capital est totalement détenu par l’Etat
N. La circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n° 87-46 du 18 décembre 1987
telle que modifiée par la circulaire n° 91-24 du 17/12/91
PREMIERE PARTIE
STATUT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Chapitre 1 : Nomination du commissaire aux comptes
aux comptes
L’article 13 nouveau du code des sociétés commerciales prévoit que « les sociétés
commerciales sont tenues de désigner un commissaire aux comptes. Toutefois, les
sociétés commerciales, autres que les sociétés par actions, sont dispensées de la
désignation d’un commissaire aux comptes :
Selon l’article 1er du décret n°2006-1546 du 6 juin 2006 portant application des
dispositions des articles 13, 13 bis, 13 ter, 13 quater et 256 bis du CSC, les limites
chiffrées visées au deuxième paragraphe de l’article 13 du CSC ci-dessus évoquées
sont fixées comme suit :
Total du bilan : le total brut du bilan en tenant compte des amortissements et des
provisions ;
Total des produits hors taxes : total des produits hors taxes déduction faite de la
variation des stocks ;
Ces limites chiffrées ont été fixées par l’article 2 du décret n°2006-1546 du 6 juin
2006 portant application des dispositions des articles 13, 13 bis, 13 ter, 13 quater et
256 bis du CSC. Elles se détaillent comme suit :
Si la société ne remplit pas au moins 2 des limites chiffrées sus-indiquées, elle aura le
choix de désigner soit un expert comptable inscrit au tableau de l’OECT, soit un
technicien en comptabilité inscrit au tableau de la compagnie des comptables de
Tunisie (CCT).
- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour crime ou délit volontaire, de
nature à entacher son honorabilité et notamment pour ceux prévus par la
législation en vigueur relative à la privation du droit de gérer et d’administrer les
sociétés,
- Avoir accompli un stage d’au moins une année auprès d’un comptable inscrit au
tableau de la compagnie des comptables de Tunisie ou d’un expert comptable
inscrit au tableau de l’OECT et un stage supplémentaire d’au moins deux ans
auprès d’un commissaire aux comptes inscrit au tableau de la compagnie des
comptables de Tunisie au tableau de l’OECT.
Toutefois, la société est obligée, dans certains cas prévus par des textes spécifiques,
de nommer un expert comptable membre de l’OECT et ce, sans tenir compte des
limites chiffrées de total bilan, de total des produits hors taxes et de nombre moyen
des employés. C’est le cas notamment de :
- L’audit légal des sociétés admises à la cote de la bourse (Art 20 de la loi 94-117
du 14/11/1994 telle que modifiée et complétée par les textes subséquents).
Les membres de l’OECT peuvent constituer des sociétés civiles pour l’exercice de
leur profession à condition de remplir les conditions suivantes :
Ils peuvent, également, constituer, pour l’exercice de leur profession, des sociétés par
actions ou des SARL si les conditions suivantes sont remplies :
- Justifier que les trois quarts au moins de leurs actions ou de leurs parts sociales
sont détenues par des membres de l’OECT, le reste pouvant être détenu par
des personnes liées à la société par un contrat de travail,
- Choisir leur président, leur directeur général, leurs gérants ou leurs fondés de
pouvoir parmi les associés membres de l’OECT,
- Avoir, s’il s’agit de sociétés par actions, leurs actions sous la forme nominative et
dans tous les cas subordonner l’admission de tout nouvel associé à
l’autorisation préalable soit du conseil d’administration soit des propriétaires de
parts,
- Communiquer au conseil de l’OECT la liste de leurs associés ainsi que toute
modification apportée à cette liste,
Les membres inscrits sur la liste des techniciens en comptabilité peuvent constituer,
selon l’article 17 de la loi 2002-16 portant organisation de la profession des
comptables, des sociétés civiles ou
commerciales dont l’objet unique est l’exercice du commissariat aux comptes sous
réserve de remplir les conditions suivantes :
A. Organes de désignation
L’organe de désignation diffère selon la nature de la société ainsi que selon qu’il
s’agisse d’une nomination de commissaires aux comptes lors de la constitution de la
société ou au cours de sa vie sociale.
Il est à noter que la désignation des commissaires aux comptes peut être effectuée,
dans certains cas, par voie judiciaire.
Au cours de la vie sociale de la société : Par l’AGO statuant sur les états
financiers du dernier exercice du mandat (troisième année) du commissaire
aux comptes actuel.
Au cours de la vie sociale de la société : Par l’AGO statuant sur les états
financiers du dernier exercice du mandat du commissariat aux comptes actuel
(3ème exercice) ou par consultation écrite des associés s’ils sont inférieurs à 6
et si une clause statutaire le prévoit (article 126 du CSC).
Il est à noter que si le premier commissaire aux comptes est nommé par les statuts,
le commissaire aux comptes suivant serait nommé par une AGO. Il est à noter,
également, que le commissaire aux compte peut être nommé par l’Assemblée
Générale Extraordinaire en se basant sur le principe « qui peut le plus peut le moins
».
a. Durée du mandat
Les commissaires aux comptes sont nommés, dans tous les cas, pour un mandat de
3 ans renouvelables.
b. Nombre de mandats
L’article 3 du décret n°2006-1546 du 6 juin 2006 précise que « toute pratique pouvant
entraîner directement ou indirectement un dépassement du nombre maximum de
mandats successifs prévu par l’article 13 bis du code des sociétés commerciales
constitue un manquement au principe de rotation .
- une société d’expertise comptable résultant d’une opération de fusion lorsque l’une
des sociétés fusionnées a atteint le nombre maximum de mandats successifs,
- l’une des sociétés d’expertise comptable créée par scission d’une société
d’expertise comptable ayant atteint le nombre maximum de mandats successifs.
Il est à signaler que le commissaire aux comptes ayant achevé ses trois mandats
successifs peut reprendre sa mission à l’expiration du mandat du commissaire aux
comptes nommé pour les besoins de la rotation.
1
Article 13 bis du CSC
C. L’acceptation de la mission
L’article 172 du CSC précise que les premiers commissaires aux comptes d’une
société anonyme nouvellement constituée acceptent la mission qui leur est confiée
en signant le procès verbal de la séance de l’Assemblée Générale Constitutive.
b. Cas général
Cette même norme prévoit aussi que le commissaire aux compte doit, en acceptant la
mission, déclarer par écrit qu’il ne se trouve dans aucun cas d’incompatibilité, ni
d’interdiction légale ou réglementaire. Le commissaire aux comptes peut demander,
le cas échéant, un délai maximum d’un mois pour mettre fin aux causes
d’incompatibilités existantes à la date d’acceptation.
Par ailleurs, la norme n° 4 de l’OECT prévoit, que le commissaire aux comptes doit se
renseigner auprès de la société des causes de non renouvellement du mandat de
son prédécesseur et doit le contacter après avoir informé les dirigeants de la société
cliente, pour voir les raisons du non renouvellement de sa mission.
Au cas où le commissaire aux comptes refuse la mission qui lui a été confiée, il doit
en informer la société, par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les
15 jours qui suivent la date où il a eu connaissance de sa désignation (sans avoir
besoin de motiver sa décision).
D. La publicité de la désignation
ISCAE ELEMENTS DE COURS DE Bouattour Mohamed CAC 2019/20120
COURS DE COMMISSARIAT AUX COMPTES
La désignation du commissaire aux comptes doit être notifiée à l’ordre des experts
comptables de Tunisie et publiée au JORT et dans deux quotidiens dont l’un en
langue arabe
a. Notification à l’OECT
La désignation des commissaire aux comptes doit être notifiée, en vertu des
dispositions de l’article 265 du CSC, par lettre recommandée avec accusé de
réception, à l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie ou à la Compagnie des
Comptables de Tunisie par le représentant légal de la société dans un délai de 10
jours à compter de la date de la réunion de l’assemblée générale qui a procédé à la
désignation et par les commissaires aux comptes désignés dans un délai de 10 jours
à compter de la date d’acceptation de la mission.
A. Cas général
L’article 13 Ter renseigne sur les cas d’obligation de désigner 2 commissaires aux
comptes ou plus inscrits au tableau de l’OECT. Il s’agit, notamment :
2
Norme n° 4 de l’OECT.
3
Norme n° 4 de l’OECT.
- Des sociétés dont le total des engagements auprès des établissements de crédit et
l’encours de leurs émissions obligataires dépasse un montant fixé par décret. Ce
montant a été fixé par l’article 4 du décret n°2006-1546 du 6 juin 2006 à
25.000.000 DT.
Ces co-commissaires aux comptes ne doivent pas être liés par des relations
d’association ou par d’autres liens qui sont de nature à limiter leur indépendance. Ils
sont tenus de fixer les conditions et les modalités d’élaboration de leurs rapports en
recourant à la procédure de l’examen contradictoire.
Il s’agit d’une pratique qui peut être admise en droit tunisien et insérée dans les
statuts des sociétés (non prévue par les textes de loi). Le commissaire aux comptes
suppléant est désigné par l’assemblée mais il ne peut exercer ses fonctions qu’en
cas de défaillance du commissaire aux comptes titulaire (démission, révocation ou
empêchement). Il s’agit d’une désignation par anticipation permettant d’éviter la
convocation d’une assemblée générale pour nommer un commissaire aux comptes
en cas d’empêchement du premier. (Commissaire aux comptes nommé sous
condition suspensive).
Le commissaire aux comptes suppléant est désigné normalement pour un mandat de
3 ans. Il n’est soumis à aucune obligation d’investigation et ne peut jouir d’aucune
prérogative. Au moment de la défaillance du titulaire, le commissaire aux comptes
suppléant entre en fonction pour la période restante du mandat du titulaire ou pour la
période d’empêchement si elle est inférieure.
Toute désignation irrégulière est faite en contravention des articles 259 (le
commissaire aux comptes doit être une personne physique ou une société
professionnelle légalement habilitée à exercer ses fonctions), 260 (la durée du
mandat du commissaire aux comptes est de 3 ans sous réserve des dispositions de
l’article 13 bis du CSC relatives à la rotation) ou 263 alinéa 1 du CSC (le commissaire
aux comptes ne peut être nommé administrateur ou membre du directoire des
sociétés qu’ils contrôlent pendant les cinq années qui suivent la cessation de ses
fonctions).
Ces mêmes dispositions s’appliquent aux SARL étant donné que l’article 125 du CSC
prévoit l’application de toutes les dispositions spécifiques aux SA prévues au niveau
des articles 258 à 273 du SCS aux SARL.
Il est à noter qu’aucune sanction pénale n’a été prévue par le CSC ni à l’encontre des
administrateurs qui n’ont pas provoqué la désignation de commissaire aux comptes,
ni à l’encontre des commissaires qui ont irrégulièrement accepté des missions de
commissariat aux comptes à l’exception des dispositions de l’article 147 du CSC qui
prévoit une amende de 500 DT à 5.000 DT à l’encontre des gérants des SARL
n’ayant pas respecté les dispositions de l’article 123 du CSC (obligation de désigner
un ou plusieurs commissaires aux comptes).
Il est également interdit, en se référant aux dispositions de ce même article 11, aux
membres de l’ordre et à leurs salariés :
Le terme « indirectement » prévu par cet article 7 vise, à notre avis, aussi bien les
participations indirectes prises par le conjoint ou par l’intermédiaire d’une tierce
personne, que les participations détenues par le biais d’entreprise ou de sociétés
filiales ou apparentées et dans lesquelles le commissaire aux comptes détient
directement une participation.
L’article 23 de la loi 88-108 précise que « Les commissaires aux comptes, leurs
conjoints, leurs salariés ou les personnes exerçant pour leur compte ne peuvent se
voir confier aucune mission d’expertise comptable ou toute autre mission
contractuelle de la part de la société dont ils assurent le contrôle, de ses
administrateurs, de toute autre entreprise possédant le dixième du capital de la
société ou dont la société possède au moins le dixième de son capital. Il leur est
interdit d’en recevoir un avantage quelconque en plus de la rémunération afférente à
la mission légale de certification ».
5
L’article 7 de la loi 88-108.
Il est à noter que les membres du conseil de surveillance qui doivent être, par
référence à l’article 237 du CSC, obligatoirement des actionnaires de la société, ne
peuvent pas être nommés en tant que commissaires aux comptes de la société
même.
Il est à signaler que l’article 262 du CSC n’a pas prévu l’interdiction d’exercer la
fonction de commissaire aux compte pour les actionnaires apporteurs en numéraires.
Cette interdiction a été prévue par l’article 7 de la loi 88-108 sans mettre, toutefois,
l’accent sur l’impact du degré de parenté (interdiction seulement pour le commissaire
aux comptes lui même).
Sont désignés par parents, tous les parents en ligne directe (parents, grands parents,
enfants, petits enfants)
Sont désignés par « alliés », les parents jusqu’au 4ème degré inclusivement du conjoint
des administrateurs, membres du directoire ou apporteurs en nature.
Ascendants Descendants
et sœurs Ses
oncles et tantes
Ses grands
6
Article 262 du CSC.
« 2) Les personnes recevant sous une forme quelconque à raison de fonctions autres
que celles de commissaires, un salaire ou une rémunération des administrateurs ou des
membres du directoire ou de la société ou de toute entreprise possédant le dixième du
capital de la société, ou dont la société possède au moins le dixième du capital, 7»
En d’autre terme, le commissaire aux comptes ne peut pas exercer d’autres fonctions
autres que le commissariat aux comptes auprès d’une société, auprès de ces
administrateurs ou de ses membres du directoire ou auprès de toute entreprise
possédant 10% du capital de la société, ou dont la société possède au moins 10% du
capital.
EXEMPLES
1er cas
Expert comptable
Société A Administrateur PM de la
société A
7
Article 262 du CSC.
Il s’agit
d’une
mission
confiée au
commissaire
aux compte
par
l’administrateur personne morale de la société A dans C’est une situation régulière à condition de vérifier les
laquelle il assure la fonction de commissaire aux participations réciproques.
compte.
2ème cas
Expert comptable
La mission de commissariat aux apports
Société A Société B
Administrateur
commun
Le commissaire aux comptes reçoit une autre
rémunération autre que celle de CAC auprès de la même
3ème cas société. Il s’agit donc d’une situation
Expert comptable
4ème cas
Animation de séminaires Mission de formation de CAC d’incompatibilité.
est confiée, par Institut de formation
la société A, au professionnelle
commissaire
aux comptes
de la société B
et non pas par
l’administrateur
commun personne physique.
Il ne s’agit pas donc d’une situation d’incompatibilité. Il s’agit d’une situation d’incompatibilité
de la même société titre d’une mission autre que le
X commissariat aux comptes. Si l’un
des associés de la société
d’expertise comptable se trouve
Associé A dans une situation d’incompatibilité,
alors toute la société serait dans
Mission une situation d’incompatibilité.
d’assistance Expert
comptable de la comptable
société X
5ème cas
Le commissaire aux comptes
Cabinet A perçoit une
et B
6ème cas
Expert comptable X
Le commissaire aux comptes X est dans
la société A une
Sous-traitance
une situation d’incompatibilité car il reçoit de la part de
Mission de CAC deuxième rémunération autre
Expert comptable que le CAC d’une façon
Y indirecte à travers l’expert
comptable Y.
7ème cas
Mission d’organisation
Le
8ème cas commissaire
aux comptes
de la société
A loue à l’un
Expert comptable des
administrateurs de la société un appartement. Dans ce
cas la rémunération ne provient pas de fonctions
Mission de CAC Location d’un appartement exercées.
Si le loyer pratiqué est compatible aux loyers pratiqués
Société A Administrateur de la Société A pour un même local, le commissaire aux comptes n’est
pas dans une situation d’incompatibilité.
- Les avocats,
8
Article 262 du CSC.
Les personnes déchues du droit d’exercer les fonctions de membre d’un conseil
d’administration ou d’un directoire sont les personnes ayant subi un jugement suite à
un délit ou un crime commis tels que l’émission de chèque sans provision, la
banqueroute, etc.
4) « Les conjoints des personnes citées aux numéros (1) et (2) du présent alinéa.
Toutefois, aucune sanction n’a été prévue par les textes de loi en Tunisie à l’encontre
de toute personne qui continue à exercer ses fonctions bien qu’elle se trouve dans
une situation d’incompatibilité, ni à l’encontre de la société et de ses organes de
gestion.
SECTION 2 : LA MORALITE
- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour crime ou délit, autre
qu’involontaire, de nature à entacher son honorabilité et notamment aucune de
celles visées par la législation en vigueur relative à l’interdiction du droit de gérer
et d’administrer les sociétés ;
9
Article 262 du CSC.
10
Article 3 de la loi 88-108.
ISCAE ELEMENTS DE COURS DE Bouattour Mohamed CAC 2019/20120
COURS DE COMMISSARIAT AUX COMPTES
Exercice n°1 Exercice n°2 Exercice n°3 Date de la tenue de l’AGO pour
approbation des comptes du troisième exercice
Bien qu’il n’est pas tenu d’auditer les comptes de la société pour la période allant de
la clôture du dernier exercice de son mandat jusqu'à la date de tenue de l’assemblée
générale, le commissaire aux compte sortant doit exercer certaines diligences
jusqu’à cette date. Parmi ces diligences nous pouvons citer :
Cette démission ne pourra pas avoir pour motif la non exécution d’une obligation
légale telle que la révélation d’un fait délictueux. Dans un tel cas le commissaire aux
comptes peut engager sa responsabilité pénale pour non révélation.
Cette démission peut être également due à un motif légitime tel que l’état de santé du
commissaire aux comptes.
SECTION 3 : LA REVOCATION
La révocation ne peut être effectuée à cet effet que par l’assemblée générale
ordinaire et doit avoir un motif valable et légitime (faute grave). Bien que les
tribunaux soient les mieux placés pour apprécier la nature et la gravité de la faute
ayant donné lieu à la révocation, l’appréciation de l’existence de la faute et de sa
gravité est laissée, selon les dispositions l’article 260 du CSC, à l’assemblée des
actionnaires. Peuvent être, ainsi, qualifiées de fautes graves :
Si le commissaire aux comptes trouve que sa révocation est abusive et sans motif
valable, il pourrait s’adresser au juge pour demander des dommages et intérêts et
revoir la possibilité de la reprise de ses fonctions.
Il est à signaler, par ailleurs, que selon l’article 264 du CSC « le ou les commissaires
aux comptes peuvent être relevés de leurs fonctions pour juste motif par le juge des
référés à la demande :
- Du ministère public,
- Du conseil d’administration,
Le commissaire aux comptes relevé de ses fonctions est remplacé soit par
l’assemblée générale soit par le juge des référés ».
La révocation du commissaire aux comptes pourrait avoir lieu, selon l’article 264 du
CSC, suite à une faute grave commise par ce dernier ou en cas d’incapacité
d’exercice de ses fonctions dans les conditions et délais requis.
11
Article 260 du CSC.
A- La récusation
La demande de récusation doit être faite, selon cette même loi dans les trente jours
qui suivent la nomination.
La récusation d’un CAC a été prévue, dans le contexte tunisien, uniquement par
l’article 45 de la loi n°94-117 portant réorganisation du marché financier. Il s’agit dans
ce cas de la possibilité offerte au conseil du marché financier de demander la
récusation du commissaire aux comptes des sociétés faisant appel public à
l’épargne. Cette possibilité a été confirmée par la suite par les dispositions de l’article
264 du CSC. Ce qui laisse à penser que l’article 264 du CSC traite de la récusation.
Cette situation n’a pas d’effet sur la mission du commissaire aux comptes.
c- Empêchement définitif
« La dissolution de la société ne met pas fin aux fonctions des commissaires aux
comptes. En cas de nécessité, l’assemblée générale renouvelle leur mandat pour
toute la période de liquidation12».
Par contre, dans le cas d’une opération de fusion entrainant la création d’une
nouvelle entité, les mandats des commissaires aux comptes des sociétés disparues
arrivera à fin. Il en est de même pour le mandat du CAC de la société absorbée dans
le cas d’une fusion- absorption.
12
Article 260 du CSC.
En cas de défaut de publicité par la société, le commissaire est tenu d’inviter par écrit
les dirigeants à procéder aux formalités de publicité nécessaire et de procéder lui
même à la publication de la cessation de ses fonctions en l’absence de réaction de la
part de la société.
DEUXIEME PARTIE
AUX COMPTES
« …les commissaires aux comptes ainsi que leurs collaborateurs et les experts sont
astreints au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont
pu avoir connaissance à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions13 ».
13
Article 270 du CSC.
14
Article 8 de la loi 88-108.
- Les commissaires aux comptes du même groupe (entre ceux de la société mère et
ceux des sociétés filiales).
Cette interdiction permet d'éviter toute confusion entre les fonctions, et donc les
responsabilités, des dirigeants et celles du commissaire aux comptes.
15
Article 271 alinéa 2 du CSC.
16
Article 266 alinéa 3 du CSC.
- L’obligation d’alerter sur les difficultés de l’entreprise menaçant de faillite ainsi que
sur les actes de gestion qui sont de nature à menacer l’activité de l’entreprise ou
à compromettre la continuité de son exploitation ;
- Les avis et les conseils doivent être donnés dans le cadre de sa mission de
commissariat aux comptes et en relation directe avec cette mission et ce, dans
l’objectif d’aboutir à des états financiers sincères et réguliers,
- Le commissaire aux comptes ne doit pas recevoir des honoraires distincts au titre
de ces avis et conseils donnés à la société.
SECTION 3 : LA DILIGENCE
« Le commissaire aux comptes vérifie, sous sa responsabilité, la régularité des états
financiers de la société et leur sincérité conformément aux dispositions légales et
réglementaires en vigueur 17».
« Le ou les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier les livres, la caisse, le
portefeuille et les valeurs de la société, de contrôler la régularité et la sincérité des
inventaires, ainsi que l'exactitude des informations données sur les comptes de la
société dans le rapport du conseil d'administration ou du directoire.
17
Article 258 du CSC.
Ils peuvent se faire communiquer toutes les pièces qu'ils estiment utiles à l'exercice
de leur fonction et notamment les contrats, livres, documents comptables et registres
de procès verbaux et les bordereaux bancaires.
Les investigations prévues au présent article peuvent être faites tant auprès de la
société que des sociétés mères ou filiales au sens des lois en vigueur.
Les commissaires aux comptes peuvent également, le cas échéant, par ordonnance
du juge compétent, recueillir toutes informations utiles à l'exercice de leurs missions
auprès des tiers qui ont conclu des contrats avec la société ou pour son compte 18».
Le commissaire aux comptes doit accomplir les diligences nécessaires dans les
différentes phases de la mission :
L’auditeur contractuel est appelé, également, à mettre en œuvre les mêmes diligences
sus-indiquées.
Il est à préciser que le commissaire aux comptes a une obligation de moyens et non
pas de résultat. Il doit conduire convenablement sa mission en effectuant toutes les
diligences nécessaires et ce, sans limitation de temps. Ainsi, il se peut que le
commissaire aux comptes n’arrive pas, suite aux diligences accomplis, à détecter
certaines erreurs jugées parfois significatives.
Il est à signaler que le commissaire aux comptes est tenu, en se référant à l’article
259 du CSC, de tenir un registre de ses diligences professionnelles conformément
aux dispositions de la loi 88-108. Selon l’article 20 de cette loi « Le commissaire aux
compte tient un registre de ses diligences professionnelle. Il porte sur ce registre,
pour chacune des sociétés dont il assure le contrôle, les indications de nature à
permettre le contrôle ultérieur des travaux accomplis par lui. Il mentionne leur date,
leur durée et, s’il a été assisté de collaborateurs, l’identité de ses collaborateurs avec
les mêmes indications pour leurs travaux que pour les siens propres.
18
Article 266 du CSC.
Il est à signaler, à cet effet, que la loi a renvoyé à une norme professionnelle qui régit
les missions de co-commissariat aux comptes.
Les co-commissaires aux comptes sont tenus au respect des règles générales des
Codes d’Ethique et des Devoirs Professionnels en vertu desquelles ils entretiennent
entre eux des rapports de courtoisie et de confraternité ; ils doivent se garder de tous
actes ou paroles susceptibles de nuire à la situation ou à l'honorabilité de leurs
confrères.
Les règles générales d'acceptation et de maintien des missions, édictées par le code
des devoirs professionnels et les normes professionnelles en vigueur, doivent être
mises en œuvre par chacun des
19
Norme de l’OECT relative à l’exercice du co-commissariat aux comptes par deux ou plusieurs
commissaires aux comptes §1.
Chacun des co-commissaires aux comptes signe avec l’entité concernée une lettre de
mission.
- d’analyse de l'effet des évènements non liés à l'exploitation courante, mais pouvant
avoir une incidence significative sur les comptes ;
Actions devant être effectuées en commun par les co- commissaires aux comptes
Chacun des co-commissaires aux comptes documente ces activités dans son dossier
selon ses propres règles et procédures internes de travail.
Actions pouvant être effectuées en commun par les co-commissaires aux comptes
- Etendue et exécution des tests des contrôles internes comptables : si dans le cadre
de la compréhension des contrôles internes et de réalisation de tests sur les
contrôles, des zones géographiques devraient être couvertes (directions régionales,
agences, succursales, points de vente,…), l’identification des zones géographiques à
couvrir doivent être identifiées d’un commun accord pour éviter, dans la mesure du
possible, l’intervention des deux commissaires aux comptes sur la même zone
géographique. En cas de désaccord sur ce principe de non duplication et/ou sur les
modalités d’échange des conclusions, chaque commissaire aux comptes est
responsable de l’étendue qu’il définit pour ses tests et des conclusions globales qu’il
en tire.
Les actions réalisées en commun par les co-commissaires aux comptes doivent faire
l’objet d’un accord préalable en matière de répartition de la charge de travail, de
l’affectation des ressources nécessaires à leur exécution en préservant le principe de
la contribution effective et équilibrée des co-commissaires aux comptes ;
Les co-commissaires aux comptes établissent en commun les rapports, qu'il leur
appartient d'émettre, quand bien même leurs opinions, ou conclusions, seraient
différentes, en les attribuant à chacun des co-commissaires aux comptes.
En cas de désaccord des co-commissaires aux comptes sur l’émission des dits
rapports ou communications communes mêmes avec des appréciations différentes, il
en est fait état, chacun en ce qui le concerne auprès des destinataires de ces
rapports et communications, dans le cadre de la démarche ou de la procédure qu’il
aurait mise en œuvre 20».
L’article 269 du CSC a également précisé qu’en cas de pluralité de commissaires aux
comptes et de divergence entre leurs avis, ils doivent rédiger un rapport commun qui
indique l’opinion de chacun d’eux.
« En cas de partage du travail entre les commissaires, les photocopies des papiers
de travail du confrère peuvent servir à asseoir l’opinion du commissaire aux comptes.
La responsabilité de chacun d’entre eux demeure entière quant à la bonne exécution
de toutes les diligences 21».
DU CLIENT
Il est à signaler que, selon l’article 13 sexis du CSC, « Est puni d’un emprisonnement
de six mois et d’une amende de cinq milles dinars ou de l’une de ces deux peines,
tout dirigeant d’une société
20
Norme de l’OECT relative à l’exercice du co-commissariat aux comptes par deux ou plusieurs
commissaires aux comptes.
21
Norme N°5 de l’OECT relative au dossier annuel du commissaire aux comptes ; § 14.
Le commissaire aux comptes peut exercer le droit d’investigation aussi bien auprès
de la société qu’auprès des tiers et ce, pour obtenir les informations nécessaires à
l’accomplissement de sa mission.
« Le ou les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier les livres, la caisse, le
portefeuille et les valeurs de la société, de contrôler la régularité et la sincérité des
inventaires, ainsi que l'exactitude des informations données sur les comptes de la
société dans le rapport du conseil d'administration ou du directoire.
Il est à noter que le législateur tunisien n’a pas prévu, contrairement à son homologue
français, l’obligation de la convocation du commissaire aux comptes aux réunions
des organes sociaux (Conseils d’administration, Assemblées…).
L’article 266 du CSC précise que les commissaires aux comptes peuvent, également,
se faire communiquer toutes les pièces qu'ils estiment utiles à l'exercice de leur
fonction (notamment les contrats, livres, documents comptables et registres de
procès verbaux et les bordereaux bancaires) auprès des sociétés mères ou filiales
(sociétés qui possèdent directement ou indirectement plus de 50% du capital de la
société auditée ou dont celle ci détient plus de 50% du capital24).
22
Article 267 du CSC.
23
Article 267 du CSC.
24
Article 461 du CSC.
Par ailleurs, en cas d’établissement d’états financiers consolidés par la société mère
et « abstraction faite de la possibilité d'effectuer toutes les investigations auprès de
l'ensemble des sociétés membres du groupe, qu'il juge nécessaire, le commissaire
aux comptes ne certifie les états financiers consolidés qu'après avoir consulté les
rapports des commissaires aux comptes des sociétés appartenant au groupe lorsque
celles-ci sont soumises à l'obligation de désigner un commissaire aux comptes25 ».
Selon l’article 266 du CSC « Les commissaires aux comptes peuvent également, le
cas échéant, par ordonnance du juge compétent, recueillir toutes informations utiles
à l'exercice de leurs missions auprès des tiers qui ont conclu des contrats avec la
société ou pour son compte ». Il s’agit notamment de l’obtention des informations
nécessaires auprès des banquiers, des assureurs, des commissionnaires, des
clients, des fournisseurs, etc.
Les honoraires relatifs à la mission de commissariat aux comptes sont fixés par un
barème homologué par l’arrêté des ministres des finances et du tourisme, du
commerce et de l’artisanat du 28 février 2003 portant homologation du barème des
honoraires des auditeurs des comptes des entreprises de Tunisie tel que modifié par
l’arrêté des ministres des finances et du tourisme, du commerce et de l’artisanat du
24 septembre 2003, par l’arrêté des ministres des finances et du commerce et de
l’artisanat du 4 juillet 2006, par l’arrêté des ministres des finances et du tourisme, du
commerce et de l’artisanat du 12 mai 2012 et par l’arrêté du ministre des finances et
du ministre du commerce du 1er mars 2016.
- Total brut du bilan et engagements du bilan : total brut sans déduction des
amortissements et des provisions auquel s’ajoute un pourcentage de 20% des
engagements hors bilan tels que arrêtés conformément au système comptable
des entreprises ,
- Total des produits : total des produits déduction faite des variations des stocks et
augmenté de la TVA collectée,
Les honoraires qui en découlent s’entendent en hors taxes. Toute augmentation non
justifiée ou réduction au niveau de ces honoraires réglementaires engage la
responsabilité disciplinaire du commissaire aux comptes.
Toutefois, des honoraires supplémentaires peuvent être convenus dans certains cas.
Il s’agit notamment de :
25
Article 471 du CSC.
Lesdits travaux doivent être compatibles avec la mission principale d’audit des comptes ;
Les spécificités doivent être conformes aux normes édictées par l’OECT et
approuvés par le ministre chargé des finances ;
Dans le cas d’une mission de co-commissariat aux comptes, les honoraires découlant
de l’application du barème seront augmentés de 80% et partagés come il était
entendu.
« Le ou les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier les livres, la caisse, le
portefeuille et les valeurs de la société, de contrôler la régularité et la sincérité des
26
inventaires… ». Selon cet article, le commissaire aux comptes doit examiner la
validité des documents et des comptes et effectuer les contrôles physiques
nécessaires. Il s’agit, notamment, des :
Le commissaire aux comptes vérifie, Selon l’article 266 du CSC, d’une façon
périodique, l'efficacité du système de contrôle interne : évaluation détaillée du
contrôle interne et mise en œuvre des tests de procédures permettant de s’assurer
du bon fonctionnement de celui-ci.
- Achats- Fournisseurs,
- Ventes- Clients,
- Gestion de stocks,
- Gestion de la trésorerie,
- Gestion du personnel,
Le commissaire aux comptes doit mettre en place, dans un second lieu, les tests de
procédures nécessaires afin de réunir des éléments probants quant à l’efficacité du
fonctionnement des opérations de contrôle au sein de l’entité. (Ces contrôles sont
bien appliqués par les personnes dûment habilitées).
Dans un dernier lieu, le commissaire aux comptes arrêtera son évaluation définitive
des procédures afin de tirer les conclusions sur l’efficacité du système de contrôle
interne, de mesurer l’impact des faiblesses de contrôle interne sur la régularité et la
sincérité des comptes, de vérifier la possibilité de s’appuyer sur l’efficacité du
contrôle interne et de réduire, par la suite, l’étendue des contrôles substantifs.
Le terme régularité signifie que ces comptes sont établis conformément aux principes
et règles comptables définis par les textes réglementaires.
Le commissaire aux comptes doit avoir, sur la base des éléments probants recueillis,
une assurance raisonnable (et non pas la certitude), que les états financiers sont
sincères et réguliers.
Selon l’ISA 700 « Fondement de l'opinion et rapport d'audit sur les états financiers »,
les objectifs de l'auditeur sont les suivants :
- Arrêter une opinion sur les états financiers, basée sur une évaluation des
conclusions tirées des éléments probants recueillis ;
- Exprimer cette opinion dans un rapport d’audit qui décrit également le fondement de celle-ci.
Il est à noter que cette norme a été révisée par l’IAASB dans le cadre de la réforme
des normes sur le rapport d’audit initiée depuis 2009, qui a abouti à à la publication
d’une nouvelle norme ISA 701 ainsi que la révision des normes ISA 260, 560, 700,
701, 705, 706 et 720. Cette réforme a conduit à la mise à jour d’autres normes
comme conséquence de de la révision du format du rapport de l’auditeur notamment
les ISA’s 210, 220, 230, 510, 580 et 710.
Ces révisions ont été approuvées par le Conseil de l’OECT par résolution n°161/2016
du 2/11/2016, et ont fait l’objet d’une note d’orientation de l’Ordre sur les nouvelles
normes d’opinion le 15 février 2017, dont l’application est recommandée à partir du
15 décembre 2016 et obligatoire à partir du 15 décembre 2017.
27
Article 266 du CSC alinéa 2.
Le commissaire aux comptes doit indiquer dans son rapport que la direction de la
société est responsable de l'établissement des états financiers conformément au
référentiel comptable applicable. Il doit signaler que cette responsabilité comprend la
conception, la mise en place et le suivi d'un contrôle interne se rattachant à
l'établissement et la présentation sincère d'états financiers ne comportant pas
d'anomalies significatives, qu'elles résultent de fraudes ou d'erreurs. Il inclut,
également, le choix et l'application par l’entité de méthodes comptables appropriées
et l’arrêté d'estimations comptables raisonnables.
« Les commissaires aux comptes doivent déclarer expressément dans leur rapport
qu'ils ont effectué un contrôle conformément aux normes d'audit d'usage et qu'ils
approuvent expressément ou sous réserves les comptes ou qu'ils les désapprouvent.
Est réputé nul et de nul effet, tout rapport du commissaire aux comptes qui ne
contient pas un avis explicite ou dont les réserves sont présentées d'une manière
ambiguë et incomplète 28».
- Une certification pure et simple (Opinion sans réserves ou non modifiée selon l’ISA
700 intitulée « Fondement de l'opinion et rapport d'audit sur les états financiers) :
Elle est exprimée lorsque le commissaire aux comptes conclut, à travers les
travaux effectués par ses soins, que les états financiers présentent sincèrement,
dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière conformément au
référentiel comptable applicable. Il est possible dans certaines situations que le
contenu d’un rapport d'audit soit modifié par l’ajout d'un paragraphe d'observation
conformément aux dispositions de l’ISA 706 « Paragraphes d'observation et
paragraphes descriptifs d'autres questions dans le rapport de l'auditeur
indépendant ». Un tel paragraphe n'affecte pas l'opinion de l’auditeur mais
permet de mettre l’accent sur un point ayant une incidence sur les états
financiers (Problème significatif tel qu’un redressement fiscal subi par l’entité).
- Une certification avec réserves : Une opinion avec réserves est exprimée en cas
d’existence d’erreurs ou d’irrégularités et/ou de limitations à l’étendue des
travaux de l’auditeur dont l’importance et le nombre ne justifient par le recours à
une opinion défavorable. Ces réserves doivent être détaillées, justifiées et
quantifiées.
28
Article 269 du CSC alinéa 2.
comptes estime que seule une réserve ne permet pas d’informer les éventuels
utilisateurs des états financiers sur leur nature incomplète ou trompeuse. Le
refus de certification peut avoir, également, pour motif une limitation importante
ou concernant un nombre important d’éléments contenus dans les états
financiers et que l'auditeur n'a pas pu recueillir des éléments probants suffisants
et, à cet effet, il n’a pas pu exprimer une opinion sur les états financiers
(empêchement d’exercer la mission, refus de communiquer les documents
nécessaires…).
Selon les dispositions de l’article 270 du CSC, les commissaires aux comptes doivent
signaler à l’assemblée les irrégularités (toute action, omission ou situation qui viole
les textes réglementaires, les principes comptables ainsi que les statuts et les
résolutions des assemblées générales) et inexactitudes (traduction comptable ou
présentation d’un fait non conforme à la réalité que ce soit par erreur ou suite à une
fraude) qu’ils ont relevées au cours de l’accomplissement de leur mission. Les
inexactitudes et irrégularités relevées ayant une incidence sur les comptes doivent
être traduites en réserves au niveau du rapport général du commissaire aux
comptes.
Le rapport général du commissaire doit être structuré comme suit :
- Rapport sur l’audit des états financiers (obligatoire lorsque le rapport inclut une
section sur d’autres obligations légales et réglementaires),
« Les commissaires aux comptes sont tenus de présenter leur rapport dans le mois
qui suit la communication qui leur est faite des états financiers de la société 29». Il est
à noter, toutefois, que les SA et les SARL doivent convoquer une AGO dans un délai
de 6 mois à compter de la date de clôture de l’exercice (Soit le 30/06 pour les
exercices clos le 31/12).
Cette convocation doit avoir lieu, pour le cas des sociétés anonymes, par un avis
publié au Journal Officiel de la République Tunisienne et dans deux quotidiens dont
l'un en langue arabe et ce, dans le délai de quinze jours au moins avant la date fixée
pour la réunion (article 276 du CSC). En ce qui concerne les SARL, la convocation
doit être effectuée par lettre recommandée avec accusé de réception vingt jours au
moins avant la date de la tenue de l'assemblée générale (article 126 du CSC).
En conclusion, le commissaire aux comptes d’une SARL qui arrête ses états
financiers le 30 décembre devrait déposer son rapport de commissariat aux comptes
au plus tard le 10 juin de l’année suivante. Dans le cas d’une société anonyme, ce
rapport devrait être déposé au plus tard le 15 juin de l’année suivante.
Il est à signaler que le refus d’approbation des comptes par l’assemblée générale
n’engage pas la responsabilité du commissaire aux comptes, du moment qu’il a
accompli toutes les diligences requises dans le cadre de sa mission légale de
certification des comptes. Une telle situation ne constitue pas un handicape quant à
l’accomplissement de sa mission au titres des exercices avenirs.
29
Article 269 du CSC.
30
Article 280 du CSC.
31
Article 269 du CSC.
établissent les états financiers annuels ou qui examinent les états financiers
intermédiaires, ainsi qu’à toutes les assemblées générales.32»
« Les organes de direction et les chargés des affaires financières et comptables des
sociétés commerciales, soumises conformément aux dispositions du présent code à
l’obligation de désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes inscrits au
tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie, sont tenus de signer une
déclaration annuelle présentée aux commissaires aux comptes pour attester qu’ils
ont fourni les diligences nécessaires pour garantir l’exhaustivité et la conformité des
états financiers à la législation comptable 33» . Le contenu de cette déclaration (lettre
d’affirmation) a été fixé par l’arrêté du ministre des finances du 17 juin 2006 qui a
prévu également la possibilité, aux commissaires aux comptes ainsi qu’aux aux
organes de direction, d’ajouter les données qu’ils jugent nécessaires pour garantir
l’exhaustivité et la conformité des états financiers à la législation comptable en
vigueur.
Selon l’article 266 du CSC, les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier
l’exactitude des informations données sur les comptes de la société dans ce rapport.
Les vérifications effectuées se limitent aux informations se rapportant aux comptes
sans, toutefois, ignorer l’importance de signaler toute omission ayant pour objet
d’induire les lecteurs de ce rapport en erreur.
Contrairement aux états financiers, aucun délai n’a été prévu par la loi pour la
communication, par la société auditée, du rapport de gestion au commissaire aux
comptes sauf que la norme n° 7 de l’OECT a précisé que ce rapport doit lui être
communiqué au plus tard 10 jours avant la date limite du dépôt du rapport de
commissariat aux comptes.
Le commissaire aux comptes doit préciser dans son rapport général qu’il a procédé à
l'examen des informations contenues dans le rapport de gestion. Il doit mentionner,
le cas échéant, que ces informations n’appellent pas de sa part de remarques
particulières ou relater ses observations dans le cas contraire.
32
Article 266 bis du CSC
33
Article 13 quinter du CSC
Les conventions réglementées sont les conventions conclues entre la société et une
ou plusieurs personnes physiques ou morales ayant un lien quelconque de
dépendance directe ou indirecte avec la société. L’objectif recherché, par le
législateur, à travers la mise en place d’un régime de contrôle particulier, est
d’empêcher ces personnes de profiter de leur position dans la société et de servir
leurs propres intérêts (d’une façon directe ou indirecte) et de protéger, par la suite,
les intérêts des minoritaires.
Dans ce cadre l’article 200 dudit code a traité de cette question a prévu que ces
conventions doivent être soumises à l’autorisation du conseil d’administration, à
l’audit du commissaire aux comptes et à l’approbation de l’assemblée générale.
Article 200 (Modifié par la loi n° 2009-16 du 16 mars 2009).
A peine de nullité du contrat, il est interdit à tout actionnaire, à son conjoint, ses
ascendants ou descendants ou toute personne interposée pour le compte de l'un
d'eux, de contracter sous quelque forme que ce soit, des emprunts avec la société,
de se faire consentir par elle une avance, un découvert en compte courant ou
autrement, ou d'en recevoir des subventions afin de l'utiliser pour la souscription
dans les actions de la société.
4. Les conventions approuvées par l'assemblée générale, ainsi que celles qu'elle
désapprouve, produisent leurs effets à l'égard des tiers sauf lorsqu'elles sont
annulées pour dol. Les conséquences préjudiciables à la société de ces
conventions sont mises à la charge de l'intéressé lorsqu'elles ne sont pas
autorisées par le conseil d'administration et désapprouvées par l'assemblée
générale. Pour les opérations autorisées par le conseil d'administration et
désapprouvées par l'assemblée générale, la responsabilité est mise à la charge de
l'intéressé et des administrateurs, à moins qu'ils n'établissent qu'ils n'en sont pas
responsables.
5. Les obligations et engagements pris par la société elle-même ou par une société
qu'elle contrôle au sens de l'article 461 du présent code (1) , au profit de son
président-directeur général, directeur général, administrateur délégué, l'un de ses
directeurs généraux adjoints, ou de l'un de ses administrateurs, concernant les
éléments de leur rémunération, les indemnités ou avantages qui leurs sont
attribués ou qui leurs sont dus ou auxquels ils pourraient avoir droit au titre de la
cessation ou de la modification de leurs fonctions ou suite à la cessation ou la
modification de leurs fonctions, sont soumis aux dispositions des
sous-paragraphes 1 et 3 ci-dessus (Autorisation préalable du Conseil
d’administration e, approbation de l’assemblée et rapport spécial du commissaire
aux comptes). En outre de la responsabilité de l'intéressé ou du conseil
d'administration le cas échéant, les conventions conclues en violation aux
dispositions ci-dessus peuvent, le cas échéant, être annulées lorsqu'elles causent
un préjudice à la société.
(1) « Le groupe de société est un ensemble de sociétés ayant chacune sa personnalité
Selon l’article 252 du CSC, les dispositions de l'article 200 du même code sont
applicables aux opérations conclues entre la société et les membres du directoire, le
directeur général unique ou les membres du conseil de surveillance.
Il s’agit de conventions portant sur des opérations courantes entrant dans le cadre de
l’objet social de la société et conclues à des conditions normales. Elles échappent à
la procédure légale de contrôle.
Les mêmes conventions interdites prévues par l’article 200 du CSC sont applicables
pour les sociétés anonymes à directoire et conseil de surveillance. Les personnes
visées par l’interdiction sont :
Il est à noter, également, que toute convention qualifiée d’interdite conclue entre la
société et les personnes susvisées est nulle.
Les personnes visées par l’article 252 du CSC sont les membres du directoire, le
directeur général unique ou les membres du conseil de surveillance. Les
représentants permanents des personnes morales membres du conseil de
surveillance sont également visés par l’article 252 du CSC. En effet l’article 240 du
CSC stipule que « Une personne morale peut être nommée au conseil de
surveillance. Lors de sa nomination, elle est tenue de désigner un représentant
permanent qui est soumis aux mêmes conditions et obligations et qui encourt les
mêmes responsabilités civile et pénale que s'il était membre du conseil, en son nom
propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'il
représente ».
Toutes les conventions réglementées prévues par l’article 200 du CSC sont
applicables aux sociétés anonymes à directoire et conseil de surveillance.
Il est à noter que l’article 115 traite de toutes les conventions pour les cas des SARL
et que le législateur tunisien n’a pas prévu de conventions libres pour ce type de
sociétés.
b- Conventions interdites
L’article 116 du CSC précise qu’ il est interdit à la SARL d'octroyer des crédits (y
compris les découverts en compte courant) ou d'avaliser ou de garantir les
engagements, envers les tiers, des personnes suivantes :
Les conventions conclues avec les associés personnes morales d’une SARL sont
assimilées à des conventions réglementées étant donné qu’elles n’ont pas été
considérées comme conventions interdites au niveau de cet article 116 du CSC.
En ce qui concerne les autres conventions conclues avec les tiers, le PDG, le DG ou
le cas échéant, le directoire devrait informer le conseil au préalable.
Une fois informé, le conseil aura à statuer sur l’autorisation qui doit avoir lieu avant la
conclusion de la convention. Elle doit être spéciale et ne concerne qu’une convention
déterminée (Elle ne peut pas être générale) : chaque convention à autoriser doit faire
l’objet d’une délibération particulière.
Il est à signaler que cette autorisation doit être octroyée après délibération
contradictoire du conseil d’administration ou du conseil de surveillance suivie d’un
vote. L’article 249 du CSC précise que le membre du conseil de surveillance
concerné par la convention ne peut prendre part au vote sur l'autorisation sollicitée,
ni être pris en compte au quorum. Cette interdiction s’étend logiquement aux
administrateurs pour le cas des SA gérées par un conseil d’administration et ce, afin
d’éviter que l’administrateur soit juge et partie.
Une fois réuni, le conseil délibère sur la convention en question. Il peut à cet effet
refuser l’autorisation, s’abstenir de se prononcer sur la convention ou l’autoriser.
Le commissaire aux comptes doit être informé de toute convention autorisée par le
conseil, de préférence par écrit (LRAR,…) ou par une copie du PV du conseil.
L’obligation d’aviser le commissaire aux comptes incombe, selon la doctrine (étant
donné que l’article 200 est muet sur ce point), au président du conseil et également
au dirigeant concerné ou à tout membre du conseil si le président ne l’a pas fait.
Le commissaire aux comptes est tenu de rappeler les dirigeants de l’obligation de lui
communiquer les conventions nouvelles autorisées au cours de l’exercice ainsi que
les conventions conclues et autorisées au cours des exercices antérieurs et qui
continuent à produire leurs effets sur l’exercice en cours et ce, afin de lui permettre
de compléter son dossier et d’établir son rapport spécial.
Le commissaire aux comptes devrait réunir les informations sur les conventions dont
il a été avisé ou qu’il a découvertes au cours de l’accomplissement de sa mission. Il
vérifie la concordance de ces informations avec les documents de base dont elles
sont issues.
Lors des tests de procédures et des contrôles des comptes : examiner les
opérations effectuées avec les personnes visées par la réglementation ainsi
que les opérations non courantes ou conclues à des conditions anormales,
etc.
- Obtenir des informations à donner dans son rapport spécial. Ces informations portent
sur :
- Vérifier les informations obtenues ou collectées par rapport aux conventions dont il a
été informé ou qu’il a découvertes et ce, afin de s’assurer la concordance de ces
informations par rapport à leurs conventions respectives et de déterminer celles
n’ayant pas fait l’objet d’autorisations préalables. Il pourra ainsi examiner :
Le texte de la convention,
Le PV du conseil autorisant la convention,
Le commissaire aux comptes est tenu de rappeler, par une lettre, les dirigeants de
l’obligation de lui communiquer les conventions nouvelles autorisées au cours de
l’exercice ainsi que les conventions conclues et autorisées au cours des exercices
antérieurs et qui continuent à produire leurs effets sur l’exercice en cours.
Il est à noter que le dossier du commissaire aux comptes doit comporter une
documentation suffisante justifiant les diligences accomplies et le contenu de son
rapport spécial.
Il ne doit en aucun cas contenir une opinion sur l’utilité, le bien fondé ou l’opportunité
des conventions conclues
Ce rapport doit être intitulé, daté et signé par le commissaire aux comptes et déposé
dans les mêmes délais prévus pour le rapport général.
Plusieurs situations peuvent être traitées au niveau du rapport spécial du commissaire aux
comptes :
- Le PDG,
- Le DG,
- L’administrateur délégué,
L’Assemblée Générale Ordinaire (ou Extraordinaire pour les cas de la cession des
fonds de commerce ou de l’un des éléments qui les composent et de la location
gérance des fonds de commerce) doit statuer, en dernier lieu, sur les conventions
réglementées et ce, après lecture du rapport spécial du commissaire aux comptes. Il
s’agit, toutefois, d’un contrôle à posteriori puisque les conventions peuvent être
exécutées après l’autorisation du conseil.
L’assemblée générale doit délibérer sur chaque convention réglementée par le biais
d’un vote séparé. Il est à noter que le dirigeant intéressé par une convention non
autorisée objet d’un vote de l’AG destiné à couvrir sa nullité ne peut pas, par
référence à l’article 202 du CSC, prendre part au vote et ses actions ne sont pas
prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Dans ce cas, la convention approuvée produit ses effets et ne peut faire l’objet
d’aucun recours et ce, même si elle a des conséquences préjudiciables. Toutefois, la
responsabilité des personnes intéressées est engagée en cas de préjudice causé à
la société.
Toutefois, l’article 202 met l’accent sur la responsabilité dans le cas de conventions
conclues au détriment de la société en stipulant que « Tout avantage, précisé à
l'article 200 du présent code, procuré par l'effet des conventions au président ou au
directeur général ou au directeur général adjoint ainsi qu'à un ou plusieurs membres
du conseil d'administration au détriment de la société, ne les exonère pas de la
responsabilité.
Cas de dol
« Les conventions approuvées par l'assemblée générale, ainsi que celles qu'elle
désapprouve, produisent leurs effets à l'égard des tiers sauf lorsqu'elles sont
annulées pour dol. Les conséquences préjudiciables à la société de ces conventions
sont mises à la charge de l'intéressé lorsqu'elles ne sont pas autorisées par le conseil
d'administration et désapprouvées par l'assemblée générale. Pour les opérations
autorisées par le conseil d'administration et désapprouvées par l'assemblée générale,
la responsabilité est mise à la charge de l'intéressé et des administrateurs, à moins
qu'ils n'établissent qu'ils n'en sont pas responsables ».
En cas d’approbation par l’assemblée générale d’une convention autorisée, elle peut
la faire annuler en cas de découverte d’un dol et demander, le cas échéant, une
indemnité auprès du responsable de ce dol ou au conseil l’ayant autorisée.
convention -
( Voir le texte de la loi n°36 du 16 avril 2016 relative aux procédures collectives)
- Le règlement amiable,
- Le règlement judiciaire.
Ne bénéficie pas de ce régime toute entreprise qui, bien que solvable, s'abstient de
payer ses dettes, ainsi que toute entreprise qui a cessé son activité depuis au moins
un an.
Peut bénéficier de ce régime toute entreprise dont les pertes ont atteint la totalité des
fonds propres ou ayant enregistré des pertes dépassant trois quarts de ses fonds
propres sur trois années successives s'il se révèle au juge qu'il y a des chances
sérieuses pour son redressement ».
A- La notification des signes précurseurs des difficultés économiques : La
procédure d’alerte
La notification doit également être faite par l'associé ou les associés détenant au
moins le dixième du capital d'une société en difficultés économiques s'il s'agit d'une
société de capitaux ou d'une société à responsabilité limitée. Dans les autres
sociétés, elle doit être faite par tout associé nonobstant la part du capital social qu'il
détient ».
Résultat déficitaire,
Baisse de la marge expliquée par l’augmentation des charges,
Baisse du niveau d’activité de la société.
Situation financière déséquilibrée,
Fonds de roulement négatif,
Trésorerie négative, etc.
Le commissaire aux comptes doit être vigilent quant aux faits qui sont de nature à
menacer ou compromettre la continuité de l’exploitation de la société et doit bien
choisir la date de déclenchement de l’alerte car si elle est effectuée d’une façon
tardive, elle sera sans intérêt quant au redressement d’une situation définitivement
compromise et si elle est effectuée d’une façon prématurée, elle risque d’inquiéter les
banques et les tiers de la société et la mettre dans une situation qu’elle aurait pu
éviter.
A cet effet, la réponse des dirigeants est d’une importance accrue. Elle permet
d’analyser la situation de la société et de comprendre les éventuelles mesures à
envisager.
B- Le règlement amiable
Selon l’article 9 de la loi de 1995, tout dirigeant d'une entreprise peut demander par
écrit, avant la cessation de paiement, au président à la commission de suivi des
entreprises économiques, d’être admis au bénéfice du règlement amiable.
Les parties ne sont astreintes à aucune restriction dans la détermination des clauses
de l'accord de règlement. Cet accord peut porter sur l'échelonnement des dettes et
leur remise, sur l'arrêt du cours des intérêts ainsi que sur toute autre mesure.
leur nature, sur une période ne dépassant pas la durée de l'accord, et ce, nonobstant
toute disposition légale spéciale contraire.
Si la conclusion d'un accord à l'amiable dans le délai fixé par le président du tribunal
n'a pas été possible, ou si le débiteur s'abstient sciemment de se présenter auprès
du conciliateur bien qu'il ait été dûment assigné, le conciliateur remet un rapport au
président du tribunal qui rejette en conséquence la demande du règlement amiable,
ordonne l'ouverture de la procédure du règlement judiciaire s'il s'avère que
l'entreprise est en état de cessation de paiement de ses dettes au sens de la
présente loi, et en informe la commission de suivi des entreprises économiques.
C- Le règlement judiciaire
a- La période d’observation :
Le président du tribunal désigne, dans un délai ne dépassant pas les quinze jours à
partir de la date de réception de l'avis de la commission de suivi des entreprises
économiques ou à l'expiration du délai qui est imparti à cette dernière pour donner
son avis et au cas où il s'avère que la demande est fondée, un juge commissaire
auquel il confie le dossier et un administrateur judiciaire chargé de l'élaboration du
plan de redressement dans un délai de trois mois renouvelables pour la même durée
par décision du
b- La décision du tribunal
Le tribunal décide le rejet de la demande chaque fois qu'il s'avère que l'entreprise n'a
pas cessé ses paiements.
Le président du tribunal fixe les délais dans lesquels le contrôleur de l'exécution doit
lui communiquer ses rapports relatifs au déroulement des étapes de l'exécution du
plan, sans que ce délai ne dépasse six mois.
En se référant à l’article 270 du CSC, les commissaires aux comptes sont tenus de
révéler au procureur de la république les faits délictueux dont ils ont eu connaissance
sans que leur responsabilité puisse être engagée pour révélation de secret
professionnel.
Le terme « faits délictueux » est beaucoup plus large que le terme délit. Il englobe les
délits proprement dits, les crimes et les contraventions. Il s’agit d’infractions
commises au sein de la société auditée et se rapportant à son activité. Nous citons, à
titre d’exemples :
- Infractions relatives aux atteintes aux droits des actionnaires et aux modifications de
capital :
Cette même norme stipule que les informations révélées sont considérées
significatives lorsqu’elles correspondent à un fait ou un ensemble de faits ayant pour
effet de soustraire l’entreprise ou ses dirigeants à des dispositions légales. Il s’agit de
touts faits pouvant :
Le caractère significatif doit être apprécié à la date de survenance des faits et non
pas à la date de leur découverte par le commissaire aux comptes. Lorsque ce dernier
juge que les faits révélés sont non significatifs, il écarte la mauvaise foi de leur auteur
sous la condition d’une régularisation complète et rapide. Mais une fois renouvelés,
ces faits ne peuvent plus bénéficier de la présomption de bonne foi.
Cette révélation doit être faite antérieurement à la date de dépôt du rapport général
sur les comptes de l’exercice au cours duquel l’infraction a été consommée.
Il est à noter que le commissaire aux comptes est tenu de révéler les faits délictueux,
même en cas d’absence de préjudice causé à la société ou en cas d’absence d’une
plainte. La norme 10 précise que cette révélation doit être faite par écrit (lettre de
précision) et qu’il est souhaitable de la faire précéder par un entretien avec un
magistrat du ministère public.
Si le commissaire aux compte constate, dans le cas d’une révélation d’une infraction
au ministère public que l’assemblée annuelle des actionnaires n’a pas été convoquée
dans les délais prévus (conformément aux statuts de la société et/ou conformément
à la loi), il doit convoquer lui-même l’assemblée annuelle. Il en est de même en cas
d’infraction mettant en danger la pérennité de la société et les intérêts des
actionnaires ou des tiers.
valeurs mobilières précitées et les autres instruments financiers négociables sur des
marchés organisés ».
Selon les dispositions de l’article 2 de cette même loi, ces valeurs mobilières « sont
dématérialisées et sont représentées par une inscription au compte de leur
propriétaire auprès de la personne morale émettrice ou d’un intermédiaire agréé.
Elles se transmettront par transfert d’un compte à un autre.
La personne morale émettrice ou l’intermédiaire agréé délivrera à l’intéressé une
attestation portant sur le nombre des titres qu’il y détient ».
- Les restrictions dont ces titres peuvent être frappés tels que le nantissement et la
saisie.
Il est à noter que chaque société émettrice ou intermédiaire agréé doit tenir un journal
général des opérations, servi chronologiquement de toute écriture affectant les
comptes des titulaires inscrits chez lui.
Au cours de son mandat d’audit légal des comptes, le commissaire peut être appelé à
effectuer des diligences spécifiques en raison de certaines opérations dictées par la
spécificité de la société contrôlée ou suite à certaines modifications statutaires. Ces
diligences diffèrent selon les spécificités de chaque société et/ou selon la nature de
chaque opération effectuée.
Contrairement aux s
ociétés anonymes (régies par l’article 300 du CSC), aucune disposition réglementaire
n’a prévue ce type d’augmentation de capital pour les SARL.
Toutefois, l’article 131 du CSC prévoit que « Chaque associé aura le droit de
participer à l'augmentation du capital social proportionnellement à sa part.
Le droit de souscription des associés peut être exercé dans le délai fixé par la
résolution décidant l'augmentation du capital.
Les associés seront avisés de l'ouverture de la souscription ainsi que du délai pour
souscrire par lettre recommandée avec accusé de réception. Passé ce délai l'associé
est considéré comme ayant renoncé à son droit de participer à l'augmentation. Dans
ce cas, les parts sociales nouvelles non souscrites seront réparties entre les autres
associés dans un délai de vingt et un jours et proportionnellement à leur parts
sociales dans la société. Passé ce délai, la souscription sera ouverte aux tiers en
vertu d'une décision de l'assemblée générale.
Toutefois, aucune décision ne peut obliger un associé à augmenter son engagement social.
Le commissaire aux comptes doit vérifier les informations contenues dans le rapport
du conseil d’administration. Il s’agit, généralement, des motifs de l’augmentation du
capital, des motifs de la suppression des droits préférentiels de souscription, des
personnes auxquelles est réservée l’augmentation du capital ainsi que la répartition
des actions entre elles et les bases de calcul, etc.
Il doit également effectuer les recoupements avec les comptes de la société pour
vérifier le prix d’émission qu’elle a pratiqué et examiner les éléments du calcul de ce
prix d’émission
Le commissaire aux comptes est appelé à vérifier le contenu du certificat établi par le
conseil d’administration qui contient, généralement, toutes les informations se
rapportant à la créance échue à convertir (Montant, origine, ancienneté, identité du
bénéficiaire …) et de s’assurer de la réalité et de l’exactitude de la créance figurant
dans les comptes de la société. Il est tenu, à cet effet, de contrôler
Le commissaire aux comptes doit être vigilent à certains risques liés à l’opération tels
que l’existence d’un autre compte débiteur pouvant modifier la valeur de la créance,
l’existence d’opérations en suspens pouvant toucher la consistance de la créance ou
la survenance d’évènements postérieurs à la date d’élaboration du certificat du
conseil d’administration pouvant altérer la nature et la consistance de la créance.
Il est à noter que l’objectif recherché par le législateur en exigeant un contrôle assuré
par le commissaire aux comptes de la société est d’assurer des opérations de
réduction de capital sans porter atteinte au principe d’égalité entre les actionnaires
que ce soit au niveau des société anonymes qu’au niveau des SARL.
Il y a lieu, toutefois, de faire la différence entre les réductions de capital motivées par
des pertes et celles non motivées par des pertes.
La réduction du capital peut être une mesure obligatoire dans certains cas. En effet,
selon l’article 388 du CSC, « Si les comptes ont révélé que les fonds propres de la
société sont devenus en deçà de la moitié de son capital en raison des pertes, le
conseil d'administration ou le directoire doit dans les
Il est à signaler que la réduction de capital peut être effectuée par la diminution de la
valeur nominale des actions ou parts sociales sans descendre au dessous du
minimum légal (5DT pour les SA et les SARL) ou par la diminution du nombre
d’actions ou de parts sociales composant le capital social tout en échangeant les
titres existants par un nombre inférieur de nouveaux titres.
La réduction de capital non motivée par des pertes peut résulter d’une abondance du
capital social donnant lieu à un remboursement ou à une remise du non versé
lorsqu’il existe des actions partiellement libérées.
Elle peut résulter, également, d’une opération de rachat par la société de ses propres
actions. Ainsi, l’article 88 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier stipule que « Sont interdits la souscription et
l'achat par la société de ses propres actions.
Toutefois, l'assemblée générale extraordinaire qui décide une réduction du capital non
motivée par des pertes peut autoriser le conseil d'administration, pendant une
période déterminée à acheter un nombre d'actions en vue de leur annulation.
Dans ce cas, le capital est réduit à concurrence des actions effectivement achetées.
Ces actions doivent être annulées dans un délai de trois mois à partir de la date de
l'achèvement de l'opération d'achat.
Il est fait mention à cette annulation, sur le recto des titres au porteur, et sur les
registres de transfert pour les titres nominatifs.
Si les titres font l'objet de dépôt, leur annulation se fait par une mention en ce sens
portée sur les comptes ouverts auprès du dépositaire et par le retrait de ces titres
pour leur appliquer les procédures prévues à l'alinéa précédent du présent article.
L’article 321 du CSC prévoit que la réduction de capital peut être réalisée suite au
refus d’agrément du cessionnaire d’action lorsque cette clause d’agrément est
prévue par les statuts de la société. La réduction de capital apparaît dans ce cas
comme la solution idéale à ce conflit.
Dans une telle situation et à défaut d'accord entre les parties, le prix des actions est
déterminé par un expert comptable inscrit sur la liste des experts judiciaires, désigné
par voie de référés par le président du tribunal de première instance du lieu du siège
social.
Dans son rapport spécial, le commissaire aux comptes doit se prononcer sur la
régularité de l’opération tout en formulant ses éventuelles observations se rapportant
aux insuffisances ou aux irrégularités constatées.
Le commissaire aux comptes doit examiner le projet de transformation élaboré par les
dirigeants sociaux et exposant les causes, les objectifs et la forme de la nouvelle
société. Il doit porter son appréciation sur la régularité de l’opération de
transformation en s’assurant que :
- La transformation doit aboutir à une société dont la forme est prévue par le code
des sociétés commerciales (Article 433 du CSC).
- La décision de transformation d’une société est prise par l’AGE des associés.
Toutefois, la transformation d’une SARL en SNC, en SCS ou en SCA est
effectuée suite à la décision de l’AGE prise à l’unanimité sous peine de nullité
(Article 143 du CSC).
- La transformation d’une SARL en SA est décidée par l’AGE qui délibère selon les
conditions de quorum et de majorité prévues pour les SARL après présentation
d'un rapport spécial sur la situation de la société élaboré par un expert comptable
ou un comptable. Dans ce cas, les actifs non liquides sont évalués
conformément aux articles 173 et 174 du CSC relatifs au commissariat aux
apports.
Le commissaire aux comptes doit s’assurer que les intérêts des actionnaires sont
protégés au niveau de la nouvelle société formée et ce, en :
- Examinant les statuts de la nouvelle société pour s’assurer que les modifications
des clauses statutaires sont dues seulement à la transformation de la société.
Le commissaire doit formuler dans son rapport, ses observations sur les points
relevés jugés significatifs.
Les obligations convertibles en actions sont des obligations donnant droit, à leurs
titulaires, à la conversion de leurs obligations en actions, dans des périodes bien
déterminées et selon les conditions
fixées dans le contrat d’émission de l’emprunt obligataire et ce, pour devenir des
actionnaires de la société lors de l’exercice de l’option.
Selon l’article 341 du CSC, l'autorisation d’émission d’obligations convertibles en
actions comporte renonciation expresse des actionnaires à leur droit préférentiel de
souscription aux actions qui seront émises.
L’article 343 du CSC stipule que « Le prix d'émission des obligations convertibles en
actions ne peut être inférieur à la valeur nominale des actions que les obligataires
recevront en cas d'option pour la conversion ».