Esthétique
Esthétique
Esthétique
personnage, esthétique et
valeurs - œuvre intégrale:
le rouge et le noir,
stendhal, 1830. - parcours
associé «le personnage,
esthétique et valeurs»
Le personnage de roman a cela de particulier qu’il permet au
lecteur de s’immerger dans une histoire particulière au travers de
lui. Le personnage est ainsi marqué de l’esthétique de son
auteur. Personnage positif ou négatif, il représente en effet des
valeurs et donne lieu à une représentation du monde: celle qui
correspond à la vision particulière que l’auteur cherche à en
donner.
Le réel est donc un réel choisi, sélectionné par l’auteur, et retranscrit selon une vision
particulière: ainsi parle-t-on de «réalisme subjectif». Pour Stendhal, le monde
procède de la vision qu’on a de lui.
Par ailleurs, Stendhal ne s’efface pas de son texte, mais marque fortement sa
présence au travers d’intrusions d’auteur.
Julien est le héros du roman: il est le fil conducteur, présent de façon majoritaire et
porte les valeurs de l’auteur.
Premièrement, il est jeune. Chez Stendhal, la jeunesse est valorisée, et les héros
meurent jeunes.
Julien n’est pas pour autant un «héros de roman», à qui il arrive des aventures
extraordinaires. C’est plutôt un personnage humilié, un écorché vif, qui vit mal d’être
né artisan et rejeté.
S’il se conduit souvent de façon vile et lâche, c’est parce qu’il s’adapte à la société
de la Restauration, qui pousse à ces comportements immoraux. Stendhal défend
l’hypocrisie comme une réponse appropriée à certaines situations.
Dans le roman, Julien est à la fois pédagogue et élève. Il apprend les signes et les
codes des divers groupes sociaux. La dimension pédagogique et des figures
d’enseignants sont d’ailleurs très prégnantes dans ce roman, qui raconte l’éducation
politique, sociale et sentimentale de Julien.
Mais Julien ne réussit pas son ascension sociale. Il refuse les groupes et aime
l’isolement. La réussite sociale n’est pour lui que l’instrument de l’estime de soi, qu’il
cherche par-dessus tout à acquérir.
Mais Julien est aussi hétéronome, excessivement modelé et formé par ses lectures:
le Mémorial de Sainte-Hélène, les bulletins de la grande armée, les ouvrages du
maréchal d’empire Gouvion Saint-Cyr, La Nouvelle Héloïse de Rousseau.
Cet extrait montre avec beaucoup d’ironie à quoi tient «la réputation de Monsieur de
Rênal», maire d’une petite ville de province, duquel Julien, à ce stade initial du récit,
cherche vivement à se rapprocher.
- Extrait I, 27 du début du chapitre à «c’était mourir» (pages 268-269)
Le discours de l’auteur et la voix de Julien sont mêlés dans cet extrait, montrant de
quelle manière Stendhal confond l’expérience de son personnage, auquel il accorde
un libre monologue intérieur, avec le présent de l’écriture.
- Extrait II, 22, de «Longtemps Julien fut laissé à ses réflexions» à «Voir la
gazette des tribunaux» (pages 502-503)
Alors que Julien écoute une conversation politique à la dérobée, Stendhal insère
dans son récit un court dialogue argumentatif dans lequel paradoxalement il évoque
et met en cause la présence du thème de la politique dans une œuvre de fiction.
- Extrait II, 45, de «Il avait pris ses arrangements d’avance» à la fin du roman
(pages 659-661).
Il s’agit de l’explicit du roman. Le père Goriot, mort dans la misère et la solitude, est à
peine enterré que ses filles, qu’il a tant chéries, tournent les talons. Quant à
l’ambitieux Rastignac, il lance un défi en regardant Paris, où il prévoit de connaître
une ascension sociale.
● Le personnage de Julien
Julien compense la médiocrité de son origine par ses aspirations élevées, par la
puissance de sa volonté et par son désir de conquête. Il est en état constant
d’incandescence affective. Personnage romantique, il cherche à dominer sa
sensibilité.
Julien peut néanmoins être qualifié d’anti-héros. Il est humilié, vit mal d’être rejeté,
cherche à tout prix la reconnaissance des autres. C’est un personnage en recherche
d’identité.
Il est également lâche et hypocrite: Stendhal considère que ces comportements sont
appropriés dans certaines situations.
Julien apprend les signes et les codes des divers groupes sociaux. Le roman raconte
son éducation politique, sociale et sentimentale. Mais la réussite sociale n’est pour lui
que l’instrument de l’estime de soi, qu’il cherche par-dessus tout à acquérir.
- Les Illusions perdues, Balzac, 1837-1843: Lucien perd ses illusions concernant la
provinciale Madame Bargeton, qu’il trouve désormais inadaptée à son ascension
sociale.
- Bel-Ami, Maupassant, 1885: Dès les premières lignes du roman, Georges Duroy
est séduisant, arriviste et orgueilleux.