Guide Administratif VD

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L e guide de l’expert

administratif
Mise à jour juin 2020

Conseil national des compagnies d’experts de justice


Association reconnue d’utilité publique
par décret du 31/03/2008
L
Guide de l’expert 2020
devant les tribunaux administratifs
et les cours administratives d’appel
Comprenant :
Décret n° 2010-164 du 22 février 2010 relatif aux
compétences et au fonctionnement des juridictions
administratives

Décret n° 2012-1437 du 21 décembre 2012 relatif à la


communication électronique devant les juridictions
administratives
(Arrêtés des 20 décembre 2012, 22 avril et 27 mai 2013)

Décret n° 2013-730 du 13 août 2013 relatif aux procédures


d’inscription des experts auprès des Cours administratives
d’appel
(Arrêtés du 19 novembre 2013)

Décret n° 2015-1145 du 15 septembre 2015 modifiant le code


de justice administrative (partie réglementaire)

Décret n° 2016-1481 du 02 novembre 2016 relatif à


l’utilisation des télérecours devant les juridictions
administratives

LOI n°2016-1547 du 18 novembre 2016

1
Décret n° 2017-566 du 18 Avril 2017 relatif à la Médiation
Administrative

Décret n° 2018-251 du 06 avril 2018 télérecours citoyens

Décret n° 2019-82 du 07 Février 2019 modification article


Médiation

Décret n° 2019-1502 du 30 décembre 2019 relatif aux référés


en matière de secret des affaires

Décret n° 2020-516 du 05 mai 2020 modifiant les répartitions des


juridictions

Mise en application pratique des missions


confiées par les juridictions administratives

Mise à jour du 05 juin 2020

2
PREFACE
Ce nouveau guide de l’expert nommé par un tribunal administratif ou une
Cour administrative d’appel est issu de la mise à jour et d’un
enrichissement des versions précédentes.
Cet ouvrage a pour objectif d’aider l’expert dans l’accomplissement de sa
mission. C’est d’abord un outil pratique dans lequel sont clairement
exposées les spécificités de la procédure administrative. Il apporte
également une aide face aux difficultés de toute nature auxquelles l’expert
peut être confronté.
Le Conseil National des Compagnies d’Experts de Justice est heureux de
mettre à jour un tel ouvrage de référence à la disposition de l’expert
désigné par une juridiction administrative. Nul doute que cet ouvrage
contribuera à la reconnaissance de l’importance de son rôle, les avis
contenus dans son rapport apportant un éclairage technique attendu par
le juge administratif avant qu’il rende sa décision.
Ce travail d’une grande qualité a été réalisé par notre confrère et ami
Bernard LEICEAGA, administrateur du CNCEJ et responsable du pôle
administratif à la commission juridique. Il a recueilli de nombreux avis
autorisés auprès de hauts magistrats administratifs, il a puisé dans les
ressources du Conseil National des Compagnies d’Experts de Justice, avant
de produire ce nouveau guide très actuel, les textes les plus récents y
étant mentionnés et commentés. Ce document est le fruit de son
expérience en la matière après vingt années de constant travail accompli
auprès des juridictions administratives, qu’il
en soit vivement remercié.
C’est un plaisir et un honneur que de pouvoir
préfacer ce remarquable ouvrage dont j’ai pu
apprécier tout l’intérêt pour le nouvel expert
comme pour l’expert confirmé.
Bonne lecture à tous.

Annie VERRIER,
Présidente du Conseil national
des compagnies d’experts de justice

3
PREAMBULE
Le Code de justice administrative, par décret n°2073-730 du 13
Août 2013, précise le statut de l’expert et tout particulièrement les
critères de sélection des candidats pour une inscription sur un des
huit tableaux dressés par les cours administratives d’appel.

La jurisprudence du Conseil d’Etat donne à l’expert le statut de


collaborateur du service public de la justice (CE, sect., 10 février
1967, Rec., p. 70. et sect., 26 février 1971, Aragon, ibid, p. 172).

L'expertise devant les tribunaux administratifs et les cours


administratives d'appel est régie par les dispositions du Code de
justice administrative, qui diffèrent sur plusieurs points des
dispositions applicables aux expertises ordonnées par les tribunaux
judiciaires.

Nous notons à l’article R. 621-2 du CJA (modifié selon décret du


13/08/2013, article 8) :

« Le président du tribunal administratif ou de la cour administrative


d’appel, selon le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la section
du contentieux choisit les experts parmi les personnes figurant sur
l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut,
le cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. Il fixe
également le délai dans lequel l’expert sera tenu de déposer son
rapport au greffe ».

Le choix de l’expert appartient au chef de la juridiction ou au


magistrat qu’il a désigné en charge des questions d’expertise.

L’expert est au service du juge qui l’a commis afin de l’éclairer


techniquement sur des questions de fait, objet d’une mission
clairement définie.
4
Les tribunaux administratifs comme les cours administratives
d’appel restent libres de désigner tout professionnel de leur choix.

Nous rappelons l’article R. 122-25-1 du code de justice


administrative (décret n° 2006-964 du 01/08/2006, en vigueur au
01/09/2006), applicable au Conseil d’Etat, qui indique :

« Il peut être établi, chaque année, pour l’information des juges, un


tableau national des experts près le Conseil d’Etat, dressé par le
président de la section du contentieux, après consultation des
présidents des cours administratives d’appel ».

L’article R. 221-9 du code de justice administrative, précise :

« Il est établi, chaque année, par le président de la cour


administrative d’appel, un tableau des experts auprès de la cour et
des tribunaux administratifs du ressort, selon une nomenclature
arrêtée par le vice-président du Conseil d’Etat correspondant aux
domaines d’activité dans lesquels les juridictions administratives
sont susceptibles de recourir à une expertise.
« Le président de la cour administrative d’appel arrête les
inscriptions en fonction des besoins des juridictions statuant dans
chacun de ces domaines, après avis de la commission prévue à
l’article R. 221-10 ».

Dès sa désignation, et après avoir prêté serment d’accomplir sa


mission avec conscience, objectivité, impartialité et diligence,
l’expert a le statut de collaborateur du service public de la justice,
agent de l’Etat, pendant la durée de la mission qui lui a été confiée.

Il ne peut accepter une mission que s’il estime qu’elle entre dans le
champ de ses compétences, qu’il peut la remplir dans les délais
impartis, faute de quoi il s’expose à être condamné à des frais
frustratoires et à des dommages et intérêts (article R 621-4 du
CJA).
5
En fin de mission, une ordonnance de taxe est rendue par le
président de la juridiction qui a désigné l’expert. En cas
d’insolvabilité avérée de la partie qui succombe et dans certaines
conditions, en sa qualité de collaborateur occasionnel du service
public de la justice, l’expert dispose d’une action contre l’Etat (CE
sect., 26 février 1971, Aragon, ibid, p. 172).

La responsabilité de l’Etat pourrait être recherchée pour


dysfonctionnement du service public de la justice dans le cas de
retard d’un expert déjà surchargé ou dans le cas d’incompétence
(Protection fonctionnelle pour les collaborateurs occasionnels du
service public - CE 13 janvier 2017 n° 386799).

Malgré son statut de collaborateur du service public de la justice,


l’expert n’est pas entièrement dégagé de ses responsabilités : il
peut être recherché pour des actes pénalement répréhensibles, des
fautes personnelles détachables du service et, s’il ne remplit pas sa
mission, il peut être condamné à des frais frustratoires et à des
dommages et intérêts.

Au regard de la mise en cause possible de sa responsabilité, il est


impératif que l’expert souscrive une assurance de responsabilité
civile professionnelle avec une garantie subséquente ; en effet, en
matière administrative le délai de prescription est de droit commun
(5 ans), selon la loi du 17 juin 2008.

Son statut de collaborateur occasionnel de justice lui impose


également, outre le maintien du niveau de ses connaissances
techniques et scientifiques, de maîtriser parfaitement les règles
procédurales de l’expertise par des formations et leur suivi régulier.

6
SOMMAIRE
0 – Préambule p. 4

I - La mission de l'expert p. 8

II - La désignation, le serment, le déroulement p. 10

III – La Médiation p. 25

IV – Déroulement de la mission p. 32

V - L'allocation provisionnelle p. 46

VI - Le rapport de l'expert p. 50

VII - Les honoraires, frais et débours p. 54

VIII – Appel d’un jugement p. 69

IX - Les missions particulières p. 70

X - Procédures d’inscription p.74

XI - Télérecours dématérialisation administrative p. 89

XII - Conclusions p. 93

XIII- Annexes
- Notice utilisation plateforme CE pour les échanges
experts/juridictions administratives p.98
- Comparaison entre procédures administratives
et procédures civiles p.107
- Tableau cours administratives d’appel
/cours d’appel p.145
7
I - La mission de l'expert
1.1 - Les limites de la mission de l'expert

A. L'expert ne peut être missionné que pour examiner et éclairer de


sa science des questions de fait.

L'expert est ainsi régulièrement chargé :


− de collecter des documents, de visiter des lieux, de décrire un
processus, d'auditionner des parties ou des tiers, par exemple
des sachants,
− de déterminer exactement la question qui lui est posée
(compétence technique, problèmes de santé, comptes
d’un chantier, bilan société ou examiner les désordres d’une
construction etc…
− de répondre aux questions ou désordres cités dans les
assignations précisés sur les ordonnances.
− Il convient de préciser qu’il appartient aux parties d’apporter la
preuve de l’existence de leurs dommages. Une expertise
judiciaire ne vise pas à remplacer la preuve que doit apporter un
demandeur.
Il n’appartient pas à l’expert de suppléer à la carence de la partie
dans l’administration de la preuve.
Ce point est important en matière administrative pour
l’application ou détournement possible par les parties de
l’article R. 532-3.
− de donner son avis sur un lien de causalité,
− de proposer l'évaluation d'un pourcentage d'incapacité ou de la
gravité d'un préjudice esthétique ou d'un pretium doloris, le
montant d'un préjudice matériel ou financier...
− de donner au juge des éléments permettant d'apprécier si des
travaux, opérations comptables ou une opération chirurgicale
ont été conduits conformément aux règles de l'Art,

8
− de donner tous les éléments de fait, relatifs notamment à
l'imputabilité du dommage, permettant au juge de répartir les
responsabilités.

B. En revanche, l'expert ne peut être chargé d'examiner et encore


moins de trancher des questions de droit.

Il ne peut :
− se prononcer sur la qualification de faute ;
− se prononcer sur la responsabilité juridique ;
− se prononcer sur le caractère indemnisable ou non d'un
chef de préjudice.
− étendre la mission sur des points non intégrés ou justifiés dans
la mission initiale (administration de la preuve par les parties).
− Effectuer une médiation entre les parties sans en avoir informé
le magistrat en charge du dossier.

9
II - La désignation, le serment,
le déroulement
2.1 - La désignation

Qui peut être choisi comme expert ?

En vertu de la jurisprudence, le juge ne peut désigner comme


expert une personne frappée d'une incapacité juridique générale,
par exemple du fait d'une faillite.

En outre, lorsque la loi réserve certains actes à des personnes


habilitées, comme en matière médicale, l'expert désigné doit
posséder la qualification requise.

Enfin, le juge a pour pratique de désigner comme expert une


personne physique, et non la société à laquelle elle appartient.

Il est important que l’expert ainsi désigné puisse présenter toutes


les garanties d’impartialité, de formation technique et procédurale
et d’assurance nécessaires à la bonne conduite des opérations
confiées.

Le juge administratif choisit librement la personne qui lui paraît


avoir la compétence requise en fonction des questions sur
lesquelles il a besoin d'être éclairé.

Depuis les décrets du 01 août 2006 et celui du 13 août 2013, le code


de justice administrative ouvre au président de la section du
contentieux du Conseil d'Etat ou ceux des cours administratives
d'appel, la possibilité de dresser un tableau annuel des experts
auprès de leur juridiction.

Il est précisé en annexe 8 du décret du 13 août 2013 : « Le


président du tribunal administratif ou de la cour administrative
10
d’appel, selon le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la section
du contentieux choisit les experts parmi les personnes figurant sur
l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut,
le cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. Il fixe
également le délai dans lequel l’expert sera tenu de déposer son
rapport au greffe ».

R.221-13 - La demande d’inscription au tableau est adressée au


président de la cour administrative d’appel territorialement
compétente, au plus tard le 15 septembre de chaque année… ».
(Voir procédure complète d’inscription en fin d’ouvrage page
74)

Arrêté du 19 novembre 2013 relatif au dossier de candidature


pour application Article R. 221-13,

Article 1
Les demandes d’inscription aux tableaux des experts prévues à
l’article R. 221-13 du code de justice administrative sont adressées
aux présidents des cours administratives d’appel selon le formulaire
de présentation figurant à l’annexe I du présent arrêté.

Ces demandes sont accompagnées des pièces justificatives


mentionnées à l’annexe II du présent arrêté.

Article 2
Les demandes de réinscription prévues à l’article R. 221-13 du code
de justice administrative sont adressées aux présidents des cours
administratives d’appel selon le formulaire de présentation figurant
à l’annexe III du présent arrêté. Ces demandes sont accompagnées
des pièces justificatives mentionnées à l’annexe IV du présent
arrêté.

11
Article 3
Les candidatures déposées postérieurement à la publication du
présent arrêté en vue d’une inscription ou d’une réinscription aux
tableaux visés ci-dessus devront s’y conformer.

Type de mission

La nature des principaux contentieux porte sur :


a) Au fond, au cours de la procédure de jugement de l'affaire,
parce que le juge estime avoir besoin d'être plus
complètement éclairé sur certains des aspects techniques
du dossier.
- Recours de plein contentieux (visant à faire reconnaitre
un droit, à obtenir une indemnisation…)
- Recours pour excès de pouvoir (visant à faire annuler
une décision)

b) L’avis technique

c) En cas d’urgence en référés


- Type de référé : suspension, injonction ou « liberté »,
mesure d’urgence, conservatoire ou « mesures utiles »,
fiscal, provision, constat, expertise ou « instruction », en
matière de secret des affaires

d) Moyens d’investigation – L’expertise

Le dernier référé en matière de secret des affaires est paru au JO du


31/12/2019, il s’agit de l’article :

Article R. 557-3 - « Lorsqu'il est saisi aux fins de prévenir une


atteinte imminente ou faire cesser une atteinte illicite à un secret
des affaires, le juge des référés peut prescrire toute mesure

12
provisoire et conservatoire proportionnée, y compris sous astreinte.
Il peut notamment ordonner l'ensemble des mesures mentionnées à
l'article R. 152-1 du code de commerce. »

L’expert est principalement désigné en référé instruction, constat


ou expertise comme moyen d’investigation.

1. Le Constat

Lorsque le sujet se limite à la simple constatation de faits, la


juridiction peut recourir à l’intervention d’un expert pour lui confier
une mission de constat.

La rapidité (du constat visuel de la réalité des faits et de la


délivrance de l’avis rendant compte des conséquences immédiates
de ce qui a été allégué) constitue la caractéristique fondamentale
d’une telle mission, non affranchie des impératifs de la
contradiction.

R. 531-1 - : « S'il n'est rien demandé de plus que la constatation de


faits, le juge des référés peut, sur simple requête qui peut être
présentée sans ministère d'avocat et même en l'absence d'une
décision administrative préalable, désigner un expert pour constater
sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige
devant la juridiction ».
« Il peut, à cet effet, désigner une personne figurant sur l’un des
tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut, le cas
échéant, désigner toute autre personne de son choix ».
Avis en est donné immédiatement aux défendeurs éventuels.
Par dérogation aux dispositions des articles R. 832-2 et R. 832-3, le
délai pour former tierce opposition est de quinze jours ».

L'expert est missionné pour éclairer de sa science des questions de


fait utiles à la solution d'un litige. Il doit limiter ses travaux aux
questions, telles qu'elles sont énoncées dans la mission.
13
La mission ne peut porter que sur la constatation d’une situation de
fait, par exemple la description de l’état matériel des lieux ou de
l’état d’un bien.

La recherche des causes de la situation donnée ou les moyens d’y


remédier est proscrite dans le cadre d’un constat.

R. 531-2 – « Les dispositions des articles R.621-3 à R.621-11, à


l'exception du second alinéa de l'article R.621-9, ainsi que des
articles R.621-13 et R.621-14 sont applicables aux constats
mentionnés à l'article R.531-1 ».

Il s’agit principalement du serment, de l’acceptation de la mission,


de la récusation, du sapiteur et du déroulement de l’expertise,
jusqu’aux frais d’expertise.

2. Procédure d’instruction en matière de référé

Nous ne développerons pas la procédure préalable dans le cadre de


l’instruction qui initie une expertise et qui est suivie directement
par les Parties.

Les articles intéressant l’expertise seront développés ci-dessous, au


fur et à mesure de l’avancement de la mission :

R. 532-2– « Notification de la requête présentée au juge des référés


est immédiatement faite au défendeur éventuel, avec fixation d'un
délai de réponse ».

R. 532-3– « Le juge des référés peut, à la demande de l'une des


parties formée dans le délai de deux mois qui suit la première
réunion d'expertise, ou à la demande de l'expert formée à tout
moment, étendre l'expertise à des personnes autres que les parties
initialement désignées par l'ordonnance, ou mettre hors de cause
une ou plusieurs des parties ainsi désignées.

14
Il peut, dans les mêmes conditions, étendre la mission de l'expertise
à l'examen de questions techniques qui se révéleraient
indispensables à la bonne exécution de cette mission, ou, à l'inverse,
réduire l'étendue de la mission si certaines des recherches
envisagées apparaissent inutiles ».

R. 532-4 – « Le juge des référés ne peut faire droit à la demande


prévue au premier alinéa de l'article R.532-3 qu’après avoir mis les
parties et le cas échéant les personnes auxquelles l'expertise doit
être étendue en mesure de présenter leurs observations sur l'utilité
de l'extension ou de la réduction demandée.

Il peut, s’il l’estime opportun, débattre des questions soulevées par


cette demande lors de la séance prévue à l'article R.621-8-1».

R. 532-5 – « Les dispositions des articles R.621-1 à R.621-14, à


l'exception du second alinéa de l'article R.621-9, sont applicables
aux référés mentionnés à l'article R.532-1, sous réserve des
dispositions du présent chapitre. Les attributions dévolues par le
premier alinéa de l'article R.621-2 au président du tribunal
administratif ou de la cour administrative d'appel ou, au Conseil
d'État, au président de la section du contentieux sont exercées par le
juge des référés ».

Quand la décision d’une demande de référé instruction ou


d’expertise est acceptée, la mission de l’expert est ordonnée.

Rappel - Il ne peut être demandé à un expert de se prononcer sur


des questions de droit (comme interpréter les stipulations d’un
contrat)

15
3. Le Référé instruction

R. 532-1 - « Le juge des référés peut, sur simple requête et même en


l'absence de décision administrative préalable, prescrire toute
mesure utile d'expertise ou d'instruction.
Il peut notamment charger un expert de procéder, lors de
l'exécution de travaux publics, à toutes constatations relatives à
l'état des immeubles susceptibles d'être affectés par des dommages
ainsi qu'aux causes et à l'étendue des dommages qui surviendraient
effectivement pendant la durée de sa mission.
Les demandes présentées en application du présent chapitre sont
dispensées du ministère d'avocat si elles se rattachent à des litiges
dispensés de ce ministère ».

Ce type de mission dit « référé préventif » présente l’inconvénient


de placer l’expert en position de maitre d’œuvre, mobilisable à tout
instant durant le déroulement du chantier.
Il est à noter que l’expert n’est pas assuré pour effectuer des
missions qui pourraient se rapprocher des missions de maitrise
d’œuvre.
L’expert a la possibilité de solliciter, auprès du magistrat chargé du
suivi du dossier, la modification de sa mission, en application de
l’article R. 532-3 du CJA, car il ne peut se substituer au maitre
d’œuvre pour « vérifier les dommages qui pourraient survenir
durant les travaux ».
D’autant que cela augmente le cout de l’expertise et laisse des
dossiers inutilement en stock dans les greffes des tribunaux.
Le magistrat rendra le cas échéant une ordonnance de modification
de mission.

L’expert ne devrait constater que l’état des immeubles voisins


préalablement à l’exécution de travaux publics et déposer son
rapport sans plus attendre.

16
Si un désordre survient durant les travaux, les sinistrés peuvent
faire appel à leurs assureurs ou déposer une nouvelle requête au
regard du rapport avant travaux établi par l’expert désigné par le
TA.

Les visites doivent être effectuées dans le respect du contradictoire.

4. Moyens d’investigation - L’expertise

R. 621-1-1 - « Le président de la juridiction peut désigner au sein de


sa juridiction un magistrat chargé des questions d’expertise et du
suivi des opérations d’expertise.

« L’acte qui désigne le magistrat chargé des expertises peut lui


déléguer tout ou parties des attributions mentionnées aux articles R
621-2, R 621-4, R 621-5, R 621-6, R 621-7, R 621-11, R 621-12, R
621-12-1 et R 621-13.

« Ce magistrat peut assister aux opérations d’expertise ».

R. 621-1 - « La juridiction peut, soit d'office, soit sur la demande des


parties ou de l'une d'elles, ordonner, avant dire droit, qu'il sera
procédé à une expertise sur les points déterminés par sa décision.

L’expert peut se voir confier une mission de médiation. Il peut


également prendre l’initiative, avec l’accord des parties, d’une telle
médiation.

Si une médiation est engagée, il en informe la juridiction. Sous


réserve des exceptions prévues par l’article L.213-2, l’expert remet
son rapport d’expertise sans pouvoir faire état, sauf accord des
parties, des constatations et déclarations ayant eu lieu durant la
médiation ».

17
Dans le cadre d’une possible médiation, il est indispensable que les
experts suivent les formations ad hoc pour éviter une faute de
procédure.

Le décret du 18 avril 2017 a institué des procédures spécifiques


aux médiations voir paragraphe 5.1 – La Médiation

R. 621-2- « Il n'est commis qu'un seul expert à moins que la


juridiction n'estime nécessaire d'en désigner plusieurs. Le président
du tribunal administratif ou de la cour administrative d’appel, selon
le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la section du
contentieux choisit les experts parmi les personnes figurant sur l’un
des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut, le
cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. Il fixe
également le délai dans lequel l’expert sera tenu de déposer son
rapport au greffe.

Lorsqu'il apparaît à un expert qu'il est nécessaire de faire appel au


concours d'un ou plusieurs sapiteurs pour l'éclairer sur un point
particulier, il doit préalablement solliciter l'autorisation du président
du tribunal administratif ou de la cour administrative d'appel ou, au
Conseil d'État, du président de la section du contentieux. La décision
est insusceptible de recours ».

R. 621-3- « Le greffier en chef ou, au Conseil d'État, le secrétaire du


contentieux notifie dans les dix jours à l'expert ou aux experts la
décision qui les commet et fixe l'objet de leur mission. Il annexe à
celle-ci la formule du serment que le ou les experts prêteront par
écrit et déposeront au greffe dans les trois jours pour être joint au
dossier de l'affaire.
Par le serment, l'expert s'engage à accomplir sa mission avec
conscience, objectivité, impartialité et diligence ».

La prestation de serment vaut acceptation de la mission.

18
C'est donc dès ce stade que l'expert doit se poser l’ensemble des
questions lui permettant soit d’accepter la mission en pleine
conscience des obligations et devoirs qu’il se crée, soit d’adresser à
la juridiction un refus motivé.

Lorsqu'un expert craint de se trouver dans une situation


d'empêchement, il doit, sauf s'il refuse la mission, le faire connaître
au président de la juridiction qui l'a désigné (au Conseil d’État, au
président de la section du contentieux) qui apprécie alors s'il y a
empêchement.

Bien au-delà des cas d’empêchement (semble-t-il liés à la seule


connaissance préalable de l’affaire), l’expert doit, au moment
d’accepter ou de refuser la mission, engager « en son honneur et en
sa conscience » une réflexion globale sur sa situation personnelle et
professionnelle au regard des dispositions de l’article 6 de la
C.E.D.H., dispositions qui soulèvent les questions de
l’indépendance, de l’impartialité et même de la disponibilité au
regard du délai raisonnable.

Le jugement ou l'arrêt ordonne l'expertise, définit la mission et fixe


le nombre d’experts.

Le président du tribunal ou de la cour désigne l'expert et fixe le


délai qui lui est imparti pour remplir sa mission.

Dans la pratique, selon les juridictions, pour une expertise en


référé, comme avant dire droit, l’expert est contacté par le service
des expertises de la cour administrative d’appel ou du tribunal
administratif afin de lui faire part de la mission, des parties en cause
et connaitre ses disponibilités.

Cette prise de contact permet d’éviter tout retard dans


l’établissement de l’ordonnance et des remplacements successifs

19
d’experts surchargés, n’ayant pas les compétences ou connaissant
l’une des parties.

2.2- Le serment

Lorsqu’il reçoit sa mission, l’expert désigné prête serment par écrit


et :

« S’engage à accomplir sa mission avec conscience, objectivité,


impartialité et diligence » selon l’article R. 621-3 »

Le serment est prêté pour chaque mission.

Il vaut acceptation de la mission et du délai imparti pour


l'accomplir.

La formule est adressée à l'expert par le greffe en même temps que


la décision qui le désigne et dans les trois jours qui suivent cette
notification – c'est-à-dire en fait par retour de courrier – l'expert
fait parvenir au greffe la formule du serment complétée et signée.

2.3. La définition de la mission

La mission de l'expert est définie par l'ordonnance ou le


jugement qui décide le recours à l'expertise. Ses contours
doivent être rigoureusement respectés : seule la juridiction a
compétence pour la définir.

Le juge des référés peut à la demande de l’une des parties


étendre la mission d’expertise à l’examen de questions
techniques ou effectuer l’appel en cause ou la mise hors de
cause d’autres personnes, dans les deux mois qui suivent la
première réunion d’expertise.

Il est très important d’informer le greffe du Tribunal de la


date de la première réunion contradictoire, afin qu’il puisse
20
déterminer le point de départ des 2 mois, qui limite les actions
des Parties pour les appels en cause ou modifications de la
mission.

L’expert peut formuler les mêmes demandes au juge des référés


à tout moment.

Le juge des référés devra recevoir les observations des parties


avant toute modification. Il pourra débattre de ces questions en
séance contradictoire.

R. 532-3- « le juge des référés peut, à la demande de l’une des


parties dans le délai de deux mois qui suit la première réunion
d’expertise, ou à la demande de l’expert à tout moment, étendre
l’expertise à des personnes autres que les parties initialement
désignées par l’ordonnance, ou mettre hors de cause une ou
plusieurs des parties ainsi désignées.

« Il peut, dans les mêmes conditions, étendre la mission de


l’expertise à l’examen de questions techniques qui se révèlerait
indispensable à la bonne exécution de cette mission, ou, à l’inverse,
réduire ladite mission si certaines des recherches envisagées
apparaissent inutiles.

R. 532-4- « Le juge des référés ne peut faire droit à la demande


prévue au premier alinéa de l’article R 532-3 qu’après avoir mis les
parties et le cas échéant les personnes auxquelles l’expertise doit
être étendue en mesure de présenter leurs observations sur l’utilité
de l’extension ou de la réduction demandée.

« Il peut, s’il l’estime opportun, débattre des questions soulevées par


cette demande lors de la séance prévue à l’article R 621-8-1 ».

R. 532-5- « Les dispositions des articles R. 621-1 à R. 621-14, à


l’exception du second alinéa de l’article R. 621-9, sont applicables

21
aux référés mentionnés à l’article R. 532-1, sous réserve des
dispositions du présent chapitre. Les attributions dévolues par le
premier alinéa de l’article R. 621-2 au président du tribunal
administratif ou de la cour administrative d’appel ou, au Conseil
d’Etat, au président de la section du contentieux sont exercées par
le juge des référés ».

On voit ici l’importance de la mission confiée à l’expert. Il lui


appartient de proposer, à tout moment (et particulièrement au-
delà des deux mois suivant la première réunion, les conseils n’ayant
plus cette possibilité), l’extension ou la réduction du périmètre de
l’expertise et des parties attraites.
Il peut également demander des précisions sur le contenu de sa
mission.

La demande de l’expert qui n’est pas une partie au litige, est


dispensée du ministère d’avocat (CE 6 décembre 2013).

L’expert doit prendre la précaution de faire établir la requête en


extension de mission ou d’appel en cause, par la partie
demanderesse, avec tous les justificatifs nécessaires en relation
avec la mission initiale (contrats, marchés, descriptifs, courriers,
analyses et dommages complémentaires, etc.).

Lors du dépôt de la requête par l’expert, il est automatiquement


inscrit par le greffe sur la liste des parties.

En cours d’instruction, il recevra tous les courriers, observations et


demandes de tous les intervenants dans le respect du
contradictoire. Il n’a pas à prendre part aux débats, au risque de
perdre son impartialité. A ce stade de l’instruction, il n’a pas à
donner de renseignement technique concernant le déroulement de
ses investigations.
Sauf à être directement interpellé par une observation, il n’a pas
à répondre aux questions posées.
22
L’expert est neutre et doit le rester durant toute sa mission. Il
présente au magistrat cette requête, dressée par le conseil du
demandeur. Il n’a aucune responsabilité à prendre.

Le juge instruira cette demande, recevra les observations des


parties avant de rendre une nouvelle ordonnance.

Selon l’article R. 532-4, il peut être entendu par le magistrat dans le


cadre de la séance prévue à l’article R. 621-8-1.

L’expert ne peut poursuivre sa mission ou répondre aux demandes


des Parties, sans cette nouvelle ordonnance.

Ces articles ne s’appliquent qu’aux expertises ordonnées en


référé.

En effet, lorsque l’expertise procède d’un jugement avant dire droit,


c’est à la formation de jugement, et à elle seule, qu’il appartient de
déterminer le périmètre de l’expertise, auquel il ne peut dès lors
être porté atteinte hors les voies de recours juridictionnelles.

En fin de mission, si l'expert reste en-deçà de ce qui lui a été


demandé, le juge l'invitera à compléter son rapport. S'il va au-
delà, il ne pourra être payé pour le travail accompli en excès,
quand bien même la juridiction y trouverait des informations
utiles.

2.4 – Le règlement amiable du litige

L’expert : technicien « interdit de droit » :


Il n’est pas inutile de rappeler que l’expert ne peut se prononcer sur
la qualification de faute, sur la responsabilité juridique, sur le
caractère indemnisable ou non d’un préjudice, etc.

23
Sa mission se limite à donner son avis de technicien sur des faits,
sur leur origine et leur cause, et sur leurs conséquences techniques
et financières, afin de mettre la juridiction en mesure de statuer en
droit (sur les fautes, manquements, responsabilités,
indemnisations, préjudices, etc.).

Selon la qualité des investigations techniques et de l’analyse du


litige effectué par le technicien, les parties peuvent tenter un
rapprochement amiable par la médiation.

24
III – La Médiation
Contrairement aux autres juridictions, l’expert nommé par une
juridiction administrative peut se voir confier une mission de
médiation.

Les premières assises nationales de la médiation administrative se


sont tenues le 18 décembre 2019.

Le Code de justice administrative (partie réglementaire) est


complété par un chapitre III selon décret du 18 avril 2017.

La médiation est un processus amiable et confidentiel de résolution


des conflits.

Ces dispositions ont été introduites pour l’application de la loi de


modernisation de la justice du XXIème siècle.

A la lecture de ces articles, et particulièrement le R. 213-3, il est


indispensable qu’une formation à cette nouvelle discipline qu’est la
médiation, soit suivie par le médiateur.

Les procédures contentieuses se déroulent dans le respect du


principe de la contradiction (contradictoire) et une médiation
introduit des notions de confidentialité des échanges entre les
intervenants à la négociation.

Le médiateur est un facilitateur. Il est formé pour aider les parties à


trouver leur solution. Il doit améliorer la communication et n’a pas
vocation à trancher le litige. La solution est construite et choisie par
les parties.

Il parait donc impossible d’agir comme médiateur dans le cadre


d’une expertise, ce qui explique les différentes modifications
apportées à l’article R. 621-1.

25
En partie législative, au Chapitre III, en section 1, nous relevons les
dispositions générales suivantes concernant la Médiation :

L. 213-1 – « La médiation régie par le présent chapitre s’entend de


tout processus structuré, quelle qu’en soit la dénomination, par
lequel deux ou plusieurs parties tentent de parvenir à un accord en
vue de la résolution amiable de leurs différends, avec l’aide d’un
tiers, le médiateur, choisi par elles ou désigné, avec leur accord,
par la juridiction ».

L. 213-2 – « Le médiateur accompli sa mission avec impartialité,


compétence et diligence.
Sauf accord contraire des parties, la médiation est soumise au
principe de confidentialité. Les constatations du médiateur et les
déclarations recueillies au cours de la médiation ne peuvent être
divulguées aux tiers ni invoquées ou produites dans le cadre d’une
instance juridictionnelle ou arbitrale sans l’accord des parties.
Il est fait exception au deuxième alinéa dans les cas suivants :
1° En présence de raisons impérieuses d’ordre public ou de motifs
liés à la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant ou à
l’intégralité physique ou psychologique d’une personne ;
2° Lorsque la révélation de l’existence ou la divulgation du contenu
de l’accord issu de la médiation est nécessaire pour sa mise en
œuvre ».

L. 213-3 – « L’accord auquel parviennent les parties ne peut porter


atteinte à des droits dont elles n’ont pas la libre disposition ».

L. 213-4 – « Saisie de conclusions en ce sens, la juridiction peut,


dans tous les cas où un processus de médiation a été engagé en
application du présent chapitre, homologuer et donner force
exécutoire à l’accord issu de la médiation ».

26
La section 2 traite de la médiation à l’initiative des Parties

L. 213-5 – « Les parties peuvent, en dehors de toute procédure


juridictionnelle, organiser une mission de médiation et désigner la
ou les personnes qui en sont chargées.
Elles peuvent également, en dehors de toute procédure
juridictionnelle, demander au président du tribunal administratif
ou de la cour administrative d’appel territorialement compétent
d’organiser une mission de médiation et de désigner la ou les
personnes qui en sont chargées, ou lui demander de désigner la ou
les personnes qui sont chargées d’une mission de médiation
qu’elles ont elles-mêmes organisée. Le président de la juridiction
peut déléguer sa compétence à un magistrat de la juridiction.
Lorsque le président de la juridiction ou son délégataire est chargé
d’organiser la médiation et qu’il choisit de la confier à une
personne extérieure à la juridiction, il détermine s’il y a lieu d’en
prévoir la rémunération et fixe le montant de celle-ci.
Les décisions prises par le président de la juridiction ou son
délégataire en application du présent article ne sont pas
susceptibles de recours.
Lorsqu’elle constitue un préalable obligatoire au recours
contentieux en application d’une disposition législative ou
réglementaire, la médiation présente un caractère gratuit pour les
parties ».

L. 213-6 – « Les délais de recours contentieux sont interrompus et


les prescriptions sont suspendues à compter du jour où, après la
survenance d’un différend, les parties conviennent de recourir à la
médiation ou, à défaut d’écrit, à compter du jour de la première
réunion de médiation.
Ils recommencent à courir à compter de la date à laquelle soit
l’une des parties ou les deux, soit le médiateur, déclare que la
médiation est terminée. Les délais de prescription recommencent à
courir pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois ».

27
La section 3 comprend la médiation à l’initiative du Juge

L. 213-7 – « Lorsqu’un tribunal administratif ou une cour


administrative d’appel est saisie d’un litige, le président de la
formation de jugement peut, après avoir obtenu l’accord des
parties, ordonner une médiation pour tenter de parvenir à un
accord entre celles-ci ».

L. 213-8 – « Lorsque la médiation est confiée à une personne


extérieure à la juridiction, le juge détermine s’il y a lieu d’en
prévoir la rémunération et fixe le montant de celle-ci.
Lorsque les frais de la médiation sont à la charge des parties,
celles-ci déterminent librement entre elles leur répartition.
À défaut d’accord, ces frais sont répartis à parts égales, à moins
que le juge n’estime qu’une telle répartition est inéquitable au
regard de la situation économique des parties.

Lorsque l’aide juridictionnelle a été accordée à l’une des parties, la


répartition de la charge des frais de la médiation est établie selon
les règles prévues au troisième alinéa du présent article. Les frais
incombant à la partie bénéficiaire de l’aide juridictionnelle sont à
la charge de l’État, sous réserve de l’article 50 de la loi ° 91-647 du
10 juillet 1991 relative à l’aide juridique.

Le juge fixe le montant de la provision à valoir sur la rémunération


du médiateur et désigne la ou les parties qui consigneront la
provision dans le délai qu’il détermine. La désignation du
médiateur est caduque à défaut de consignation dans le délai et
selon les modalités impartis. L’instance est alors poursuivie ».

L. 213-9 – « Le médiateur informe le juge de ce que les parties sont


ou non parvenues à un accord ».

28
L. 213-10 – « Les décisions prises par le juge en application des
articles L. 213-7 et L. 213-8 ne sont pas susceptibles de recours ».

Dans sa partie réglementaire nous relevons les dispositions


générales suivantes :

R. 213-1 – « La médiation porte sur tout ou partie d’un litige ».

R. 213-2 – « La médiation peut être confiée à une personne


physique ou à une personne morale. Si le médiateur désigné est
une personne morale, son représentant légal désigne la ou les
personnes physiques qui assureront, au sein de celle-ci et en son
nom, l’exécution de la mission ».

R. 213-3 – « La personne physique qui assure la mission de


médiation doit posséder, par l’exercice présent ou passé d’une
activité, la qualification requise eu égard à la nature du litige. Elle
doit en outre justifier, selon le cas, d’une formation ou d’une
expérience adaptée à la pratique de la médiation ».

Médiation à l’initiative des Parties


R. 213-4 – « Par dérogation à l’article L. 411-2 du code des
relations entre le public et l’administration, lorsque, en application
de l’article L. 213-6 du présent code, le délai de recours
contentieux a été interrompu par l’organisation d’une médiation,
l’exercice d’un recours gracieux ou hiérarchique ne l’interrompt
pas de nouveau, sauf s’il constitue un préalable obligatoire à
l’exercice d’un recours contentieux ».

Médiation à l’initiative du Juge


R. 213-5 – « Lorsque le juge estime que le litige dont il est saisi est
susceptible de trouver une issue amiable, il peut à tout moment
proposer une médiation. Il fixe aux parties un délai pour répondre
à cette proposition ».

29
R. 213-6 – « Outre les éléments figurant à l’article L. 213-8, la
décision qui ordonne une médiation mentionne l’accord des
parties. Elle désigne le médiateur et, le cas échéant, la durée de sa
mission et les modalités de sa rémunération. Cette décision est
notifiée au médiateur et aux parties ».

R. 213-7 – « Lorsque la mission de médiation est rémunérée, le


président de la juridiction, après consultation du président de la
formation de jugement, peut, soit au début de la médiation, soit
au cours de celle-ci, accorder au médiateur, sur sa demande, une
allocation provisionnelle à valoir sur le montant de ses honoraires
et débours ».

R. 213-8 – « En aucun cas la médiation ne dessaisit le juge, qui


peut prendre à tout moment les mesures d’instruction qui lui
paraissent nécessaires ».

R. 213-9 – « Le médiateur peut, avec l’accord des parties et pour


les besoins de la médiation, entendre les tiers qui y consentent.
Le médiateur tient le juge informé des difficultés qu’il rencontre
dans l’accomplissement de sa mission.

Le juge met fin à la médiation à la demande d’une des parties ou du


médiateur. Il peut aussi y mettre fin d’office lorsque le bon
déroulement de la médiation lui apparaît compromis ».

Ces dispositions sont applicables au Conseil d’Etat

R. 114-1 – « La médiation devant le conseil d’État est régie par les


dispositions du chapitre III du titre 1ER du livre II. Pour l’application
de ces dispositions, les pouvoirs dévolus au président de la
juridiction sont exercés par le président de la section du
contentieux ».

30
5.2 - La conciliation

Si les parties viennent à trouver un arrangement en cours


d’expertise, elles peuvent chercher à se concilier selon l’article R
621-7-2.
L’expert dépose son rapport au magistrat qui l’a commis en prenant
soin d’y annexer le protocole signé entre les parties, accompagné
de sa note d’honoraire.

Il est préférable que l’expert présente l’estimation de ses frais et


honoraires aux Parties avant rédaction du protocole d’accord.

L’expert n’a à établir aucun protocole d’accord entre les parties.


Seules les parties ou leurs conseils sont habilités à rédiger ces
documents.

Le magistrat rendra une ordonnance de taxation selon l’article R.


621-11.

R. 621-7-2 – « Si les parties viennent à se concilier, l’expert constate


que sa mission est devenue sans objet et en fait immédiatement
rapport au magistrat qui l’a commis.

« Son rapport, accompagné de sa note de frais et honoraires, doit


être accompagné d’une copie du procès-verbal de conciliation signé
des parties, faisant apparaître l’attribution de la charge des frais
d’expertise.

« Faute pour les parties d’avoir réglé la question de la charge des


frais d’expertise, il y est procédé, après la taxation mentionnée à
l’article R. 621-11, par application des articles R. 621-13 ou R. 761-1,
selon les cas ».

31
IV. Déroulement de la mission
4.0. Généralité

Tout au long des opérations, l'expert doit conserver – dans la forme


et encore plus dans le fond – une stricte impartialité qui est une
obligation juridique et qui, avec sa compétence technique, fait son
autorité.

4.1. La convocation des parties

R. 621-7 - « Les parties sont averties par le ou les experts des jours
et heures auxquels il sera procédé à l'expertise ; cet avis leur est
adressé quatre jours au moins à l'avance, par lettre recommandée.

« Les observations faites par les parties, dans le cours des


opérations, sont consignées dans le rapport. »

Devant les tribunaux administratifs de Mayotte, de la Polynésie


française, de Mata-Utu et de Nouvelle-Calédonie, le président du
tribunal fixe par ordonnance les délais dans lesquels les parties
doivent être averties ainsi que les moyens par lesquels cet avis est
porté à leur connaissance ».

La première convocation est adressée aux parties par lettre


recommandée avec avis de réception et à leurs mandataires par
lettre simple.

Si des réunions ultérieures sont nécessaires, cette formalité est


inutile à l'égard des parties présentes ou représentées lorsque la
date en a été fixée d'un commun accord et consignée par écrit,
notamment dans le compte rendu de réunion notifié aux parties.

32
La convocation doit être adressée quatre jours au moins à l'avance.
Il s'agit là du minimum prévu par le Code et il est raisonnable, sauf
urgence, de laisser aux parties un délai supérieur (en fonction du
type de mission), d’autant que le délai postal pour recevoir les
accusés de réception est supérieur à 15 jours.

Le report n'est pas de droit sauf cas de force majeure ou motif


légitime : l'expertise est contradictoire dès lors que les parties ont
été régulièrement convoquées, même si elles ont été défaillantes
sans motif légitime.
Des délais supplémentaires sont nécessaires pour les Parties
demeurant hors métropole.

Le CJA en son article R. 431-8 prévoit : « Les parties non


représentées devant un tribunal administratif par un avocat ou un
avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation qui ont leur
résidence en dehors du territoire de la République et en dehors de
l'Union européenne, de l'Espace économique européen ou de la
Suisse doivent faire élection de domicile sur l'un de ces territoires.

Il est donc important que toutes les parties aient élu domicile sur un
de ces territoires afin de gérer au mieux la diffusion des divers
documents.

4.2 Les incidents qui peuvent survenir suite à la désignation de


l'expert

A. L'expert souhaite s'adjoindre un sapiteur

Si l'expert souhaite cependant recourir à la désignation d'un


sapiteur, il doit préalablement demander l'autorisation du chef de
juridiction (ou du juge des référés) conformément à l’article R.
621-2 § 2: « Lorsqu'il apparaît à un expert qu'il est nécessaire de
33
faire appel au concours d'un ou plusieurs sapiteurs pour l'éclairer
sur un point particulier, il doit préalablement solliciter l'autorisation
du président du tribunal administratif ou de la cour administrative
d'appel ou, au Conseil d'État, du président de la section du
contentieux. La décision est insusceptible de recours ».

Il convient, dans ce cas, qu'il précise les points sur lesquels devra se
prononcer le sapiteur et donne une estimation du coût
supplémentaire induit. Il peut proposer le nom du sapiteur qu'il
souhaite voir désigner ou indiquer la qualification précise de la
personne recherchée.

Si l'expert a besoin de recourir à des assistants techniques ou à des


laboratoires pour des prestations matérielles (ex : analyses,
prélèvements matériaux, sondages), il est conseillé de faire
procéder à des estimations préalables, voire, si le montant en est
élevé, de mettre en concurrence plusieurs prestataires, et d'en
informer les parties. L'expert doit en effet s'assurer que l'expertise
sera faite au moindre coût et le président de la juridiction est en
droit de lui refuser le remboursement des frais inutiles ou excessifs.

Il appartiendra ensuite à l'expert d'indiquer au sapiteur de façon


précise – et de préférence par écrit – les points auxquels celui-ci
devra répondre.

Il convient enfin de ne pas confondre, bien que la frontière soit


parfois ténue :

− le recours à un sapiteur qui effectue une partie de


l'expertise et remplace l'expert sur un ou plusieurs points et
qui émet des conclusions techniques sur les points confiés
par l’expert. Ce sapiteur doit être désigné par ordonnance
dans le respect du Code de justice administrative selon art.
R. 621-2 § 2.

34
− le recours à des assistants techniques ou à des laboratoires
chargés de prestations matérielles, de mesure ou
d'analyses, pour lesquels aucune autorisation du président
de la juridiction n'est nécessaire.

− la possibilité d’entendre tous sachants.

B. L'expert ou le sapiteur connaît déjà l'affaire

L'expert qui a eu à connaître de l'affaire pour laquelle il est désigné


ou est en passe de l'être doit le faire connaître au président de la
juridiction avant d'accepter la mission. Le président apprécie s'il y a
empêchement. Il en est de même pour un éventuel sapiteur.

Le fait d'avoir déjà été désigné par voie juridictionnelle dans la


même affaire ne constitue pas un empêchement. En revanche, une
expertise serait irrégulière si, par exemple, le médecin désigné
comme expert avait déjà examiné le dossier ou la personne à titre
privé et formulé un diagnostic sur l'origine des troubles qui sont
l'objet du litige.

C. L'expert ou le sapiteur est récusé ou récusable

S'il existe une raison sérieuse de mettre en doute l'impartialité de


l'expert (ou du sapiteur), du fait d'un lien particulier avec l'une des
parties, celui-ci doit immédiatement l'indiquer au président de la
juridiction qui l'a désigné, qui appréciera s'il doit procéder à son
remplacement.

R. 621-5 - « Les personnes qui ont eu à connaître de l'affaire à un


titre quelconque sont tenues, avant d'accepter d'être désignées
comme expert ou comme sapiteur, de le faire connaître au président
de la juridiction ou, au Conseil d'État, au président de la section du
contentieux, qui apprécie s'il y a empêchement ».

35
Cette règle de procédure ne fait pas obstacle à ce qu’un expert qui
a été précédemment désigné par voie juridictionnelle, se voit à
nouveau désigné pour une nouvelle mission sur la même affaire (CE
18/12/1908 Le Beschu de Champsavin).

Une partie peut également demander la récusation de l'expert (ou


du sapiteur).

R. 621-6 – « Les experts ou sapiteurs mentionnés à l’article R. 621-2


peuvent être récusés pour les mêmes causes que les juges. S'il s'agit
d'une personne morale, la récusation peut viser tant la personne
morale elle-même que la ou les personnes physiques qui assurent en
son nom l'exécution de la mesure. La partie qui entend récuser
l'expert doit le faire avant le début des opérations ou dès la
révélation de la cause de la récusation. Si l'expert s'estime
récusable, il doit immédiatement le déclarer au président de la
juridiction, ou, au Conseil d’Etat, au président de la section du
contentieux ».

Elle doit le faire par requête, motivée et justifiée, adressée à la


juridiction

− avant le début des opérations d’expertise

− ou dès la révélation de la cause de la récusation.

L'expert recevra copie de la demande de récusation et devra


s’abstenir de toute opération jusqu’à qu’il soit statué.

Dans les huit jours de cette communication, l’expert fait savoir s’il
accepte d'être récusé ou s'il s'y oppose, en mentionnant dans ce cas
les motifs de sa position.

S'il s'y oppose, c'est la juridiction qui décidera s'il y a lieu de faire
droit à la demande de récusation, en audience publique dont les
experts et les parties sont avisés.
36
L’expert n’est pas admis à contester la décision qui le récuse.

R. 621-6-1 –« La demande de récusation formée par une partie est


présentée à la juridiction qui a ordonné l’expertise. Si elle est
présentée par un mandataire, ce dernier doit être muni d’un pouvoir
spécial.

« Elle doit à peine d’irrecevabilité indiquer les motifs qui la


soutiennent et être accompagnée des pièces propres à la justifier ».

R. 621-6-2 – « Le greffier en chef, ou, au Conseil d’Etat, le secrétaire


du contentieux, communique à l’expert copie de la demande de
récusation dont il est l’objet.

« Dès qu’il a communication de cette demande, l’expert doit


s’abstenir de toute opération jusqu’à ce qu’il y ait été statué ».

R. 621-6-3 – « Dans les huit jours de cette communication, l’expert


fait connaître par écrit soit son acquiescement à la récusation, soit
les motifs pour les lesquels il s’y oppose ».

R. 621-6-4 – « Si l’expert acquiesce à la demande de récusation, il


est aussitôt remplacé.

« Dans le cas contraire, la juridiction, par une décision non motivée,


se prononce sur la demande, après audience publique dont l’expert
et les parties sont avertis.

« Sauf si l’expertise a été ordonnée sur le fondement du titre III du


livre V, cette décision ne peut être contestée devant le juge d’appel
ou de cassation qu’avec le jugement ou l’arrêt rendu
ultérieurement.

« L’expert n’est pas admis à contester la décision qui le récuse ».


37
Les motifs de récusation sont appréciés par le juge administratif en
s'inspirant des dispositions des articles 234 et 341 du Code de
procédure civile applicables aux juridictions judiciaires.

Il s'agit des différents liens qui pourraient exister entre l'expert et


l'une des parties, et pourraient faire douter de l'impartialité de son
expertise : lien de parenté ou d'alliance, existence d'une créance ou
d'une dette, lien de subordination, existence d'un procès passé ou
actuel, amitié ou inimitié notoire, etc.

Lorsque l'Etat est partie au litige, les liens ne sont pas appréciés par
rapport à l'Etat dans son ensemble mais par rapport à
l'administration directement intéressée et à ses responsables.

D. L'expert n'accepte pas la mission

R. 621-4 – (alinéa 1) « Dans le cas où un expert n'accepte pas la


mission qui lui a été confiée, il en est désigné un autre à sa place ».

C'est un cas d'autant plus rare que, en général, un contact préalable


a été pris avec l'expert pour recueillir son consentement et se
mettre d'accord sur le délai d'accomplissement de la mission.

Toutefois, si à la lecture de la mission telle qu'elle est détaillée dans


l'ordonnance ou le jugement et du délai indiqué, l'expert estime ne
pas pouvoir mener à bien les opérations d'expertise, il est
préférable qu'il demande immédiatement son remplacement : en
effet, la signature du formulaire de prestation de serment implique
que l'expert accepte de remplir la mission dans sa totalité et dans le
délai indiqué.

E. L'expert est défaillant

Il s'agit d'un expert qui a accepté la mission et ne la remplit pas ou


ne respecte pas les délais impartis.

38
- à la demande d'une partie, il peut être condamné par la
juridiction – après avoir été mis en mesure de s'expliquer

– à rembourser les frais frustratoires (c'est-à-dire inutilement


engagés) ainsi qu'à payer des dommages-intérêts.

- s'il y a lieu, il est remplacé par le juge qui l'a désigné. Il est
alors tenu de restituer, selon les instructions qui lui seront
données par la juridiction, l'intégralité des pièces qui lui ont
été communiquées pour l'exercice de sa mission.

R. 621-4 - (alinéa 2) « L’expert qui, après avoir accepté sa mission,


ne la remplit pas ou celui que ne dépose par son rapport dans le
délai fixé par la décision peut, après avoir été invité par le président
de la juridiction à présenter ses observations, être remplacé par une
décision de ce dernier. Il peut, en outre, être condamné par la
juridiction, sur demande d’une partie et, au terme d’une procédure
contradictoire, à tous les frais frustratoires et à des dommages-
intérêts ».

4.3 Le caractère contradictoire des opérations d'expertise

A. Droit commun
Les parties sont (par la ou les convocations) mises à même
d'assister à la totalité des opérations d'expertise : visite des lieux,
prélèvements d'échantillons, mesures sur place, interrogatoire des
parties ; il ne peut y avoir de réunion séparée avec une partie.

Les parties reçoivent communication de tous les documents remis à


l'expert (sur sa demande ou spontanément, peu importe) y compris
les observations que lui feraient parvenir telle ou telle partie : il n'y
a pas à faire de distinction entre les documents remis par des tiers
ou par les parties.

39
Lorsqu'une information est couverte par un secret protégé par la
loi, l'expert doit aviser la partie qui la détient qu'elle accepte, en la
lui donnant, que cette information soit communiquée à l'autre
partie, en raison du caractère contradictoire de la procédure. A
défaut d'une telle acceptation, elle ne peut communiquer
l'information à l'expert.

Les observations écrites ou orales (dires) des parties doivent être


récapitulées dans le rapport final.

Remarque : Le Code de justice administrative ne prévoit pas la


rédaction d'un « pré-rapport » dans le cadre d'une expertise
ordonnée par une juridiction administrative.

Si l'expert choisit toutefois de recourir à l’établissement d’une note


de synthèse, une telle décision ne doit pas avoir pour effet de
retarder le dépôt du rapport d'expertise.

En particulier, l'expert doit fixer des délais brefs aux parties pour
produire leurs observations et ne peut justifier par leur absence un
retard dans le dépôt du rapport définitif.

Le procès n’étant pas la « chose » des parties, l'expert est au service


du juge à qui il doit ses réponses et non aux parties.

Il n’a pas paru souhaitable de reprendre, dans le Code de justice


administrative, les dispositions du deuxième alinéa de l'article 276
du code de procédure civile, à contraindre l’expert à prendre en
compte les dires des parties, il a été redouté que, pendant
l'expertise, ne naisse un débat sur les conclusions de l'expert, débat
qui n’a sa place, dans la conception de la justice administrative, que
devant le juge.

Le rapport doit consigner les observations faites par les parties (art.

40
R. 621-7 du CJA), même les observations orales doivent être
consignées (Conseil d’Etat 24/02/1995, Stihle).

Il n’est pas interdit à l'expert de devancer le débat qui naîtra sur son
rapport ni de se prononcer sur le contenu de dires ou observations
qu'il a reçus, pour autant qu'ils apportent un élément pertinent
dans le débat.

Il peut fixer un délai aux parties pour formuler leurs observations ou


réclamations et ne plus prendre en compte celles qui sont
formulées après l’expiration de ce délai.

L’expert est maître de la conduite des opérations d’expertise, il


doit agir avec bon sens, selon l’importance du dossier, pour
apporter au magistrat un éclairage complet sur les questions
techniques posées, sans augmenter le délai imparti par des
échanges inutiles avec les Conseils (cf. XIX° Congrès du CNCEJ de
Versailles).

B. Expertise médicale :

Le contradictoire doit se combiner avec le respect dû au secret


médical :

− L'examen du patient s'effectue hors la présence des autres


parties, sauf si ces dernières se font représenter par un
médecin (avec l’accord du patient).

− En revanche, les parties doivent être averties des


constatations et conclusions de l'expert et mises à même de
présenter leurs observations. Elles doivent également être
convoquées si l'expert examine des pièces.

41
4.4 - Les incidents qui peuvent survenir en cours d’expertise

A- Le cas de pièces retenues par l'une des parties

Il peut arriver que l'expertise suppose la production de pièces par


l'une des parties et que celle-ci s'y refuse. En cas de difficulté,
l'expert en informe le président de la juridiction qui peut ordonner
la production des documents sous astreinte, autoriser l’expert à
passer outre ou à déposer son rapport en l’état.

R. 621-7-1 – « Les parties doivent remettre sans délai à l’expert tous


documents que celui-ci estime nécessaires à l’accomplissement de
sa mission.

« En cas de carence des parties, l’expert en informe le président de


la juridiction qui, après avoir provoqué les observations écrites de la
partie récalcitrante, peut ordonner la production des documents, s’il
y a lieu sous astreinte, autoriser l’expert à passer outre, ou à
déposer son rapport en l’état.

« Le président peut en outre examiner les problèmes posés par cette


carence lors de la séance prévue à l’article R. 621-8-1.

« La juridiction tire les conséquences du défaut de communication


des documents à l’expert ».

B- La durée des opérations

La durée des expertises contribue très largement à la longueur des


procédures dans leur ensemble.

Le respect du délai imparti à l'expert est donc une obligation


absolue. Pour respecter ce délai, il lui appartient de faire preuve de
fermeté à l'égard des parties qui auraient une attitude dilatoire et,

42
en cas de grave difficulté, d'en informer par écrit le président de la
juridiction.

Le délai initialement fixé par le président de la juridiction ou par le


juge des référés a été déterminé en fonction des éléments du
dossier.

En fonction de l'évolution des opérations d'expertise, l'expert peut


toutefois demander la prorogation du délai. Cette demande doit
être formulée par écrit et être motivée. Le juge y fera droit si elle
paraît raisonnable compte tenu des circonstances de l'affaire.

Une ordonnance de prorogation de délai sera rendue par le


magistrat et notifiée aux parties par le Greffe.

En cas de dépassement injustifié du délai, l'expert peut être


considéré comme défaillant et être remplacé.

C- Les relations avec la juridiction pendant les opérations


d'expertise

Les opérations d'expertise sont menées sous la seule responsabilité


de l'expert qui doit veiller lui-même à assurer leur caractère
contradictoire à l'égard des parties.

Le président de la juridiction peut organiser une ou plusieurs


séances en vue de veiller au bon déroulement de ces opérations.
Lors de ces séances contradictoires, les questions liées aux délais
peuvent être analysées ainsi que les points concernant la
communication des pièces, le versement d’allocations
provisionnelles et le périmètre de l’expertise.

R. 621-8-1 – « Pendant le déroulement des opérations d’expertise, le


président de la juridiction peut organiser une ou plusieurs séances
en vue de veiller au bon déroulement de ces opérations. A cette
séance, peuvent notamment être examinées, à l’exclusion de
43
tout point touchant au fond de l’expertise, les questions liées aux
délais d’exécution, aux communications de pièces, au versement
d’allocations provisionnelles, ou, en manière de référés, au
périmètre de l’expertise.

« Les parties et l’expert sont convoqués à la séance mentionnée à


l’alinéa précédent, dans les conditions fixées à l’article R. 711-2.

« Il est dressé un relevé des conclusions auxquelles ont conduit les


débats. Ce relevé est communiqué aux parties et à l’expert et versé
au dossier.
« La décision d’organiser une telle séance, ou de refus de
l’organiser, n’est pas susceptible de recours ».

Pour information, extrait des articles inclus dans le texte précèdent


R. 711-2, 1er alinéa - « Toute partie est avertie, par une notification
faite par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou
par la voie administrative mentionnée à l'article R. 611-4, du jour où
l'affaire sera appelée à l'audience ».

R. 611-4 - « La notification peut également être effectuée dans la


forme administrative. Il est donné récépissé de cette notification et,
à défaut de récépissé, il est dressé procès-verbal de la notification
par l'agent qui l'a faite. Le récépissé ou le procès-verbal est transmis
immédiatement au Greffe. »

D- Sanctions des irrégularités dans le déroulement des opérations

1ère hypothèse : l'irrégularité n'est pas regardée par le juge


comme de nature à affecter la fiabilité des constatations et des
conclusions de l'expert. Le rapport perd son autorité de rapport
d'un expert mandaté par la justice mais demeure une pièce du
dossier, soumise à discussion contradictoire, qui peut être
utilisée par le juge au même titre que les autres pièces du
dossier.
44
2ème hypothèse : l'irrégularité est d'une nature ou d'une gravité
telle (par exemple une collusion entre l'expert et une partie)
qu'elle ôte toute fiabilité au rapport. Ce dernier est alors
purement et simplement écarté.

E - Transport sur les lieux d’un magistrat

R. 622-1 - Modifié par Décret n°2019-82 du 7 février 2019 - art. 40


« La juridiction peut décider que l'un ou plusieurs de ses membres se
transporteront sur les lieux pour y faire les constatations et
vérifications déterminées par sa décision.

Ceux-ci peuvent, en outre, dans le cours de la visite, entendre à titre


de renseignements les personnes qu'ils désignent et faire faire en
leur présence les opérations qu'ils jugent utiles.

Les parties sont averties du jour et de l'heure auxquels la visite des


lieux doit se faire.

Il est dressé procès-verbal de l'opération.

La visite des lieux peut également être décidée au cours de


l'instruction par le président de la formation de jugement ou de la
chambre chargée de l'instruction ».

45
V - L'allocation provisionnelle
En matière d'expertise administrative, la consignation initiale
n'existe pas. Mais il est loisible à l'expert de demander le versement
d'une allocation provisionnelle.

L’expert doit démarrer immédiatement ses opérations dès qu’il


reçoit l’ordonnance qui le désigne.

R. 621-12 – « Le président de la juridiction, après consultation du


président de la formation de jugement, ou, au Conseil d’Etat, le
président de la section du contentieux peut, soit au début de
l'expertise, si la durée ou l'importance des opérations paraît le
comporter, soit au cours de l'expertise ou après le dépôt du
rapport et jusqu'à l'intervention du jugement sur le fond, accorder
aux experts et aux sapiteurs, sur leur demande, une allocation
provisionnelle à valoir sur le montant de leurs honoraires et
débours.

Il précise la ou les parties qui devront verser ces allocations. Sa


décision ne peut faire l'objet d'aucun recours. »

Cette demande doit être adressée au juge. Il est en effet interdit de


réclamer aux parties des sommes autres que celles allouées par le
juge (cf. article R. 621-14).

Afin d’éviter tous litiges ultérieurs, il est conseillé à l’expert de


donner l’estimation des frais et honoraires prévisibles, dès le début
ou durant le déroulement des opérations.
Ainsi les parties et le magistrat seront informés des dépenses à
engager et des allocations provisionnelles à ordonner en cours
d'expertise.

46
Le montant de cette allocation provisionnelle doit être demandé
avec bon sens, au regard de l’avancement des investigations, du
temps passé en étude et frais réellement engagés.

Lorsque cette allocation est octroyée, une ordonnance d’allocation


provisionnelle est rendue par le magistrat et notifié par le greffe. En
l’absence de versement par la partie qui en a la charge dans le mois
qui suit sa notification, à la demande de l’expert, le président établi
une mise en demeure.

L’expert suspend ses opérations durant ce délai.

L’allocation provisionnelle est réglée directement à l’expert, il n’y a


pas de service des régies, pour les expertises, dans les juridictions
administratives.

Passé ce nouveau délai, faute de règlement, l’expert est appelé à


déposer son rapport se limitant au constat des diligences effectuées
et de cette carence avec sa note de frais et honoraires.

R. 621-12-1 – « L’absence de versement, par la partie qui en a la


charge, de l’allocation provisionnelle, dans le mois qui suit la
notification de la décision mentionnée à l’article R 621-12, donne
lieu, à la demande de l’expert, à une mise en demeure signé du
président de la juridiction.

Si le délai fixé par cette dernière n’est pas respecté, et si le rapport


d’expertise n’a pas été déposé à cette date, l’expert est appelé par le
président à déposer, avec sa note de frais et honoraires, un rapport se
limitant au constat des diligences effectuées et de cette carence, dont
la juridiction tire les conséquences, notamment pour l’application des
dispositions du deuxième alinéa de l’article R. 761-1.
Le président peut toutefois, avant d’inviter l’expert à produire un
rapport de carence, soumettre l’incident à la séance prévue à
l’article R. 621-8-1 ».

47
Pour information, extrait de l’article concernant les dépens et frais
d’expertises
R. 761-1 2ème alinéa - « Sous réserve de dispositions particulières, ils
sont mis à la charge de toute partie perdante sauf si les
circonstances particulières de l'affaire justifient qu'ils soient mis à la
charge d'une autre partie ou partagés entre les parties. ».

5.1 - L'allocation provisionnelle dans le cas d'une expertise


ordonnée par jugement avant dire droit :

S'il s'agit d'une expertise ordonnée par un jugement avant dire


droit, l'ordonnance de taxe ne désigne pas la partie qui doit
assumer la charge des honoraires de l'expert. A la demande de
l'expert, le président de la juridiction rend une ordonnance
d'allocation provisionnelle qui désigne la ou les parties qui en
assumeront le paiement.

En cas de non-paiement, toujours à la demande de l'expert, le


président de la juridiction signe une mise en demeure de payer
dans un délai fixé (art. R 621-12-1 CJA).

L'allocation provisionnelle a pour objet de permettre à l'expert de


percevoir une avance sur ses honoraires et débours. En effet, le
délai du jugement dans lequel la charge des frais sera fixée pouvant
être variable, l’expert se garantit de toute attente de règlement de
ses honoraires.

L'allocation provisionnelle constitue souvent un moyen pour


l'expert de se prémunir contre l'insolvabilité ou la mauvaise volonté
du débiteur futur des frais et honoraires de l'expertise.

48
5.2 - L'allocation provisionnelle dans le cas d'une expertise
ordonnée en référé :

Les modalités de demande et d’attribution sont identiques au point


précédent. La date limite pour accorder une allocation
provisionnelle est le dépôt du rapport de l'expert ; en effet, après ce
dépôt, les frais et honoraires dus à l'expert sont fixés par le
président de la juridiction par la délivrance d’une ordonnance de
taxation.

Observations importantes

R. 621-14 – « L'expert ou le sapiteur ne peut, en aucun cas, et sous


quelque prétexte que ce soit, réclamer aux parties ou à l'une d'entre
elles une somme quelconque en sus des allocations provisionnelles
prévues à l'article R. 621-12, des honoraires, frais et débours
liquidés par le président du tribunal ou de la cour ou, au Conseil
d’Etat, le président de la section du contentieux ».

Aucune somme ne peut être perçue hors délivrance d’une


ordonnance rendue par le Chef de juridiction.

49
VI - Le rapport de l'expert

6.1 - L'unicité du rapport d'expertise

Elle ne pose évidemment aucun problème lorsque – ce qui


heureusement est le cas général – il n'y a qu'un seul expert ou
encore lorsque l'expert, après y avoir été autorisé, a eu recours à un
sapiteur.

Lorsqu'il y a plusieurs experts :

- ils procèdent ensemble aux opérations d'expertise, ce qui signifie


qu'au cas où ils se sont réparti les tâches, ils doivent au moins
confronter leurs travaux et en discuter avant de conclure,

- ils dressent un seul rapport dont les conclusions sont en principe


communes, sauf à mentionner au rapport l'avis motivé de chaque
expert en cas de désaccord.

R. 621-8 – « S'il y a plusieurs experts, ils procèdent ensemble aux


opérations d'expertise et dressent un seul rapport. S'ils ne peuvent
parvenir à la rédaction de conclusions communes, le rapport
comporte l'avis motivé de chacun d'eux ».

6.2 - Le contenu du rapport d'expertise

Le rapport comporte le compte-rendu des opérations matérielles et


doit consigner les observations écrites ou orales faites par les
parties au cours des opérations.

Il comporte ensuite le raisonnement qui, aux yeux de l'expert,


justifie ses conclusions.

50
Il comporte enfin les conclusions de l'expert qui sont sa réponse aux
questions posées et uniquement celles-là. Cette réponse doit
figurer à la fin du rapport et être présentée clairement et
brièvement.

La pratique la plus courante consiste à reprendre successivement


chacun des points de la mission et à y répondre brièvement, en se
référant si nécessaire aux développements figurant dans le corps du
rapport.

Le rapport ne doit pas être alourdi de documents de référence


(correspondances, résultats exhaustifs d'analyses, bibliographies,
etc.). Ces documents trouvent leur place dans des annexes
regroupées, si nécessaire, dans un volume distinct.

Les pièces remises en cours d’expertise par les parties, n’ont plus à
être jointes au rapport, celles-ci ayant déjà été diffusées
contradictoirement.

Seul le rapport déposé au Tribunal comporte ces documents avec


les documents établis par l’expert qui lui ont servi à bâtir son
raisonnement.

Si l'expert a été autorisé à faire appel au concours d'un sapiteur, il


lui appartient d’apprécier les réponses qu'il apporte et d'intégrer à
son rapport les conclusions de ce dernier.

Le travail du sapiteur doit en outre être joint dans son intégralité en


annexe du rapport d'expertise

6.3 - Le dépôt du rapport d'expertise


− Le rapport doit être déposé au Greffe dans le délai prescrit
en deux exemplaires, avec la note de frais et honoraire.

51
− L'expert doit notifier le rapport en copie aux parties.
Attention, si le Greffe demande le dépôt du rapport sous
forme numérique, il appartiendra dans ce cas au greffe de
notifier le rapport aux Parties.

− Sur accord des parties, cette notification peut s’opérer par


voie de transmission électronique.

− Les parties sont invitées par le greffe de la juridiction à


fournir leurs observations dans le délai d'un mois.

Pour cette notification du rapport (à la juridiction et aux parties),


seules sont annexées les pièces nécessaires à la compréhension du
rapport.

R. 621-9 – modifié par décret n° 2012-1437 du 21 décembre 2012 -


art 3
« Le rapport est déposé au greffe en deux exemplaires. Des copies
sont notifiées par l’expert aux parties intéressées. Avec leur accord,
cette notification peut s’opérer sous forme électronique.
Le greffe peut demander à l’expert de déposer son rapport sous
forme numérique. La notification du rapport aux parties est alors
assurée par le greffe.

Les parties sont invitées par le greffe de la juridiction à fournir leurs


observations dans le délai d’un mois ; une prorogation de délai peut
être accordée. »

Le rapport peut aussi être déposé sous forme numérique via la


plateforme d’échange du Conseil d’état mise en place dans de
nombreux TA et CAA (voir Pièce annexe).
L’expert se rapprochera du greffe du tribunal administratif pour
obtenir son code d’accès à cette plateforme.

52
Contrairement aux expertises judiciaires :
− le dépôt du rapport ne dessaisit pas l’expert :

R. 621-10 - « La juridiction peut décider que le ou les experts


se présenteront devant la formation de jugement ou l'un de
ses membres, les parties dûment convoquées, pour fournir
toutes explications complémentaires utiles et notamment se
prononcer sur les observations recueillies en application de
l'article R. 621-9 ».

− Il n’est pas demandé à l’expert de joindre sa note de frais et


honoraire lors de la diffusion de son rapport aux Parties.
− La notification de l’ordonnance de taxation aux Parties est
effectuée par le greffe du tribunal administratif.

6.4 - La comparution personnelle de l'expert pour explications


complémentaires utiles

Ce n’est qu’à partir de ces échanges de mémoire, décrits ci-dessus,


que la comparution personnelle de l'expert pour explications
complémentaires peut devenir utile :

− elle peut être décidée par la juridiction,


− elle est exceptionnelle en pratique.

53
VII - Les honoraires, frais et débours
R. 761-1 - « Les dépens comprennent les frais d'expertise,
d'enquête et de toute autre mesure d'instruction dont les frais ne
sont pas à la charge de l’Etat.

Sous réserve de dispositions particulières, ils sont mis à la charge


de toute partie perdante sauf si les circonstances particulières de
l'affaire justifient qu'ils soient mis à la charge d'une autre partie ou
partagés entre les parties.

L’Etat peut être condamné aux dépens ».

R. 761-2 – « En cas de désistement, les dépens sont mis à la charge


du requérant sauf si le désistement est motivé par le retrait total
ou partiel de l’acte attaqué, opéré après l’enregistrement de la
requête, ou, en plein contentieux, par le fait que, postérieurement
à cet enregistrement, satisfaction totale ou partielle a été donnée
au requérant ».

R. 761-3 – « Dans tous les cas où une partie fait signifier une
décision par acte d’huissier de justice, l’huissier de justice a droit
aux émoluments qui lui sont attribués par le tarif en vigueur
devant les tribunaux de grande instance ».

7.1 - Les honoraires et remboursements de frais auxquels


l'expert a droit sont définis à l’article R. 761-4
R.761-4 - « La liquidation des dépens, y compris celle des frais et
honoraires d'expertise définis à l'article R. 621-11, est faite par
ordonnance du président de la juridiction, après consultation du
président de la formation de jugement ou, en cas de référé ou de
constat, du magistrat délégué.

54
Au Conseil d'Etat, la liquidation est faite par ordonnance du
président de la section du contentieux »
Les experts et sapiteurs ont droit :

- à des honoraires,
- au remboursement de leurs frais et débours.

7.2 - Observations
Afin de suivre les préconisations de la commission de réflexion sur
l’expertise de Mars 2011, il est recommandé à l’expert :

- de souscrire une assurance multirisque pro et une


assurance RC
- de solliciter des allocations provisionnelles en cours
d’expertise
- d’informer régulièrement les parties du montant
prévisionnel de l’expertise.

7.3 - Les honoraires

Les honoraires (vacations) correspondent au travail personnel de


l'expert ou du sapiteur : étude du dossier, mise au net du rapport,
dépôt du rapport, démarches diverses en vue de l'accomplissement
de la mission.

Les critères de détermination du montant des honoraires sont :

- la difficulté des opérations, l'importance, l'utilité et la nature


du travail de l'expert ou du sapiteur. Il n'existe pas de barème
- l’appréciation de l’utilité des opérations effectuées
- les opérations entachées d’irrégularité
- le travail accompli en excès (dépassement de la mission)
- la nécessité d’un travail complémentaire dû aux insuffisances
du rapport initial
55
- la rémunération des assistants de l’expert
- les honoraires du (ou des) sapiteur(s) ajoutés à ceux de
l’expert
- l’intervention d’un tiers comme sapiteur non désigné par le
tribunal
- etc.

Les vacations de secrétariat sont incluses dans les honoraires de


l’expert.

7.4 - Les frais et débours

Les « frais et débours » correspondent aux frais de transport,


aux coûts postaux, aux frais de photocopie, etc. ... Ils doivent
être assortis de justificatifs. En particulier, l'expert ne peut
demander à ce titre le remboursement d'un montant
forfaitaire de frais généraux, correspondant à l'imputation
d'une partie de ses coûts fixes de fonctionnement : ces frais
sont déjà inclus dans ses honoraires.

L'expert doit veiller à ne pas exposer des frais excessifs au regard de


l'enjeu du litige car il s'exposerait alors à ce qu'ils ne lui soient pas
remboursés. En cas d'hésitation, il lui est possible de saisir le juge
qui a ordonné l'expertise.

L’article R. 621-11 du Code de justice administrative est ainsi


modifié :

« Les experts et sapiteurs mentionnés à l'article R. 621-2 ont droit à


des honoraires, sans préjudice du remboursement des frais et
débours.

56
Chacun d'eux joint au rapport un état de ses vacations, frais et
débours.
« Dans les honoraires sont comprises toutes sommes allouées pour
étude du dossier, frais de mise au net du rapport, dépôt du rapport
et, d'une manière générale, tout travail personnellement fourni par
l'expert ou le sapiteur et toute démarche faite par lui en vue de
l'accomplissement de sa mission.

Le président de la juridiction, après consultation du président de la


formation de jugement, ou, au Conseil d'État, le président de la
section du contentieux fixe par ordonnance, conformément aux
dispositions de l'article R. 761-4, les honoraires en tenant compte des
difficultés des opérations, de l'importance, de l'utilité et de la nature
du travail fourni par l'expert ou le sapiteur et des diligences mises en
œuvre pour respecter le délai mentionné à l'article R. 621-2.

Il arrête sur justificatifs le montant des frais et débours qui seront


remboursés à l'expert. »

« S'il y a plusieurs experts, ou si un sapiteur a été désigné,


l'ordonnance mentionnée à l'alinéa précédent fait apparaître
distinctement le montant des frais et honoraires fixés pour chacun.

Lorsque le président de la juridiction envisage de fixer la


rémunération de l'expert à un montant inférieur au montant
demandé, il doit au préalable l'aviser des éléments qu'il se propose
de réduire, et des motifs qu'il retient à cet effet, et l'inviter à
formuler ses observations ».

7.5 - La taxe sur la valeur ajoutée

Les experts qui exercent de façon indépendante une activité de


prestataire de services sont assujettis aux cotisations sociales,

57
imposable à l’impôt sur le revenu et à la taxe sur la valeur ajoutée
dans les conditions de droit commun (IRPP, CET et TVA).

Si l'expert est redevable de la TVA, il doit l'acquitter aussi bien au


titre de ses honoraires que du remboursement de ses frais, la base
d'imposition étant constituée par toutes les sommes perçues en
contrepartie de la prestation de services. Il doit, par conséquent,
mentionner le montant de ses honoraires et de ses frais hors taxe,
et y ajouter la TVA au taux en vigueur.

Si l'expert bénéficie de la franchise en base (lorsque le montant


annuel de ses honoraires et frais ne dépasse pas une limite fixée
chaque année par la loi de finances, selon l’article 293 B du CGI), il
est exempté du paiement de la TVA ; il doit alors mentionner, d'une
part, le montant de ses honoraires (sans TVA) et, d'autre part, le
montant de ses frais TVA incluse, puisqu'il ne pourra pas déduire le
montant de la taxe acquittée au titre de ceux-ci. La somme qui lui
sera allouée correspondra au total de ces deux montants.

Le statut fiscal de l’expert est toujours en évolution (régime social


des indépendants ou Régime général de la sécurité sociale
applicable aux COSP).
Il est prudent que le technicien se rapproche du CNCEJ ou de son
expert-comptable pour exercer son activité en conformité avec les
textes en vigueur (article L.640-1 du code de la sécurité sociale, Loi
de financement de la sécurité sociale pour 2019 et son décret
d’application).

7.6 - La procédure : cas d'une expertise ordonnée dans le cadre du


jugement d'un litige au fond

Il convient de présenter deux opérations bien distinctes :


− la liquidation (ou encore taxation) qui fixe les sommes
auxquelles l'expert a droit,
58
− la charge des frais de l'expertise, qui désigne le débiteur de
ces sommes.

1. La liquidation

- Elle est faite par le président de la juridiction dont


l'ordonnance dite « de taxation » est un acte administratif.

- Elle intervient après le dépôt du rapport d'expertise.

- Prise après consultation du président de la formation de


jugement, l'ordonnance fixe les honoraires et arrête, sur
justificatifs, le montant des frais et débours à rembourser à
l'expert. Le président peut être amené à demander à
l'expert des explications complémentaires s'il l'estime
nécessaire.

- L'ordonnance n'a pas à être motivée. Elle est exécutoire


dès son prononcé et peut être recouvrée contre les
personnes privées ou publiques par les voies de droit
commun. Le débiteur sera identifié lors du jugement au
fond.

- Cette ordonnance peut être contestée par les parties et par


l'expert dans le mois qui suit sa notification, devant la
juridiction à laquelle appartient l’auteur de l’ordonnance.

- La requête est transmise par le président de la juridiction à


un tribunal administratif conformément à un tableau
d’attribution arrêté par le président de la section du
contentieux.

Sauf dans le cas d'une erreur matérielle qui appellerait une simple

59
rectification, il est inutile de demander au président de la juridiction
de modifier son ordonnance car il n'a pas compétence pour le faire.

Le premier alinéa de l’article R. 761-5 du Code de justice


administrative est remplacé par les dispositions suivantes :

« Les parties, (l’Etat lorsque les frais d’expertise sont avancés au


titre de l’aide juridictionnelle,) ainsi que, le cas échéant, l’expert
peuvent contester l’ordonnance mentionnée à l’article R 761-4
devant la juridiction à laquelle appartient l’auteur de l’ordonnance.

Sauf lorsque l’ordonnance émane du président de la section du


contentieux du Conseil d’Etat, la requête est transmise sans délai
par le président de cette juridiction à un tribunal administratif
conformément à un tableau d’attribution arrêté par le président de
la section du contentieux.

« Le président de la juridiction à laquelle appartient l’auteur de


l’ordonnance ou, au Conseil d’Etat, le président de la section du
contentieux est appelé à présenter des observations écrites sur les
mérites du recours ».

« Le recours mentionné au précédent alinéa est exercé dans le délai


d’un mois à compter de la notification de l’ordonnance sans
attendre l’intervention de la décision par laquelle la charge des frais
est attribuée ».

2. La charge des frais de l'expertise

Elle est fixée par le jugement sur le fond et – en principe – attribuée


à la partie perdante ou qui s'est désistée. C'est ce jugement qui
permet à l'expert de se faire payer.

60
7.7 - La procédure : cas du référé

Dans cette hypothèse, l'ordonnance de taxe, contrairement au cas


précédent, désigne la ou les parties qui assumeront la charge des
frais et honoraires.
Elle est exécutoire dès son prononcé et peut être recouvrée contre
les personnes privées ou publiques par les voies de droit commun.

Lors du jugement du procès sur le fond – s'il y en a un – le juge peut


modifier la charge finale des frais d'expertise.

R. 621-13 alinéa 1, précise :


« Lorsque l’expertise a été ordonnée sur le fondement du titre III du
livre V, le président du tribunal ou de la cour, après consultation, le
cas échéant, du magistrat délégué, ou, au Conseil d’Etat, le
président de la section du contentieux en fixe les frais et honoraires
par une ordonnance prise conformément aux dispositions des
articles R 621-11 et R 761-4.
Cette ordonnance désigne la ou les parties qui assumeront la charge
de ces frais et honoraires. Elle est exécutoire dès son prononcé, et
peut être recouvrée contre les personnes privées ou publiques par
les voies de droit commun. Elle peut faire l’objet, dans le délai d’un
mois à compter de sa notification, du recours prévue à l’article R
761-5.

R. 621-13 alinéa 2 - « …Dans le cas où les frais d'expertise


mentionnés à l'alinéa précédent sont compris dans les dépens d'une
instance principale, la formation de jugement statuant sur cette
instance peut décider que la charge définitive de ces frais incombe à
une partie autre que celle qui a été désignée par l'ordonnance
mentionnée à l'alinéa précédent ou par le jugement rendu sur un
recours dirigé contre cette ordonnance… ».

« Dans les cas mentionnés au premier alinéa, il peut être fait

61
application des dispositions de l’article R.621-12 et R.621-12-1 ».

En ce cas, la régularisation s'effectuera entre les parties concernées,


sans intervention de l'expert. Il serait en effet inéquitable que les
honoraires perçus par l’expert, dès le dépôt de son rapport, lui
soient réclamés en remboursement par la Partie qui en a fait
l’avance, plusieurs années après la fin de l’intervention de l’expert.

7.8 - Observations pratiques :


Dans le cas d’une expertise avant dire droit, cas assez rare, le
règlement de l’expert nécessite trois étapes :

• dans un premier temps, dès le dépôt du rapport, le


montant des frais et honoraires est déterminé par
l’ordonnance de taxe rendue par le président de la
juridiction, après consultation du président de la formation
de jugement (CJA art. R. 621-11 et R. 761-4) ;

• dans un deuxième temps, sur la base de cette ordonnance


de taxe, l’expert doit demander au président de la
juridiction de rendre une ordonnance d’allocation
provisionnelle à hauteur de la totalité de la rémunération
accordée ; cette ordonnance, qui peut être contestée dans
le délai d’un mois suivant sa notification (CJA art. R 761-5),
n’est pas revêtue de la force exécutoire, et le recouvrement
des sommes dues à ce stade reste incertain ;

• dans un troisième temps, la charge de la rémunération de


l’expert est déterminée par le jugement au fond, et en
principe attribuée à la partie perdante ou qui s’est désistée
(CJA art R. 761-1 et 2).

62
Dans le cas d’une expertise avant dire droit, seul le jugement au
fond est revêtu de la force exécutoire. Ce jugement, susceptible
d’être rendu plusieurs années après le dépôt du rapport, garantit le
paiement de la rémunération de l'expert en l’état de la
jurisprudence.

Dans le cas de l’expertise avant dire droit, il est donc très important
que l’expert demande en temps utile une allocation provisionnelle
aussi proche que possible de la rémunération définitive qui sera
soumise à la taxation.

Les ordonnances d’allocations provisionnelles ou de taxation sont


notifiées par le Greffe aux Parties.

7.9 - Aide juridictionnelle


Lorsque les frais sont mis à la charge d'une partie admise à l'aide
juridictionnelle, c'est l'Etat qui doit acquitter les frais – en tout ou
partie - selon que l'aide est totale ou partielle. Le règlement par
l’Etat obéit à la même procédure que devant les juridictions
judiciaires.

7.10 - Contestation ordonnance de taxation


Ces ordonnances de taxation, qui n’ont pas à être motivées,
sont notifiées aux parties par la juridiction. Elles peuvent être
contestées dans le délai d’un mois suivant leur notification.

Le dossier est alors transféré devant une juridiction dite « de


recours » qui statue en formation de jugement, après la tenue
d’une audience où l'expert peut présenter ses observations
(sans ministère d'avocat, sauf si le litige principal est assujetti
à ce ministère). La décision de ce tribunal restant susceptible
d’appel.

63
L’appel à taxe n’est pas suspensif de paiement, même par la
partie qui la conteste.

Devant la juridiction de recours, l’État est représenté par le


président de la juridiction initiale qui présente ses observations
écrites sur « les mérites du recours » selon l’article R761-5 ci-
dessous :

R. 761-5 - « Les parties, ainsi que, le cas échéant, l'expert, peuvent


contester l'ordonnance mentionnée à l'article R 761-4 devant la
juridiction à laquelle appartient l'auteur de l'ordonnance.

Sauf lorsque l'ordonnance émane du président de la section du


contentieux du Conseil d'État, la requête est transmise sans délai
par le président de la juridiction à un tribunal administratif
conformément à un tableau d'attribution arrêté par le président de
la section du contentieux.

Le président de la juridiction à laquelle appartient l'auteur de


l'ordonnance ou, au Conseil d'État, le président de la section du
contentieux est appelé à présenter des observations écrites sur les
mérites du recours.

Le recours mentionné au précédent alinéa est exercé dans le délai


d'un mois à compter de la notification de l'ordonnance sans
attendre l'intervention de la décision par laquelle la charge des frais
est attribuée ».

7.11 - Le recouvrement

Il appartient à l'expert de demander directement à la personne


mentionnée par le jugement ou l'ordonnance de lui verser le
montant des honoraires et remboursements de frais déterminés
par le juge.

64
7.12 - En cas de mauvais vouloir du débiteur

Si l'expertise a été ordonnée dans le cadre d'un litige au fond, c'est


le jugement qui tranche le litige qui a désigné la partie devant
supporter les frais d'expertise. Si cette partie est une personne
publique, l'expert peut s'adresser au comptable assignataire (pour
l'Etat) ou au préfet ou à l'autorité de tutelle (pour une collectivité
territoriale ou un établissement public) sur le fondement de l'article
1er de la loi n° 80-539 du 16 juillet 1980, pour qu'il soit procédé au
paiement.

Si le débiteur est une personne privée, l'expert peut s'adresser à un


huissier de justice qui poursuivra l'exécution forcée de la créance.

Si les frais ont été mis à la charge de l'une des parties par
l'ordonnance de taxation (cas de l'expertise ordonnée en référé),
l'ordonnance qui détermine la partie débitrice est exécutoire dès
son prononcé et la créance peut être recouvrée contre les
personnes privées ou publiques par les voies de droit commun.

7.13 - En cas d'insolvabilité du débiteur

Si le débiteur est insolvable, l'expert dispose, sur le fondement de la


responsabilité sans faute, d'une action contre l'Etat, en raison de sa
qualité de collaborateur du service public de la justice (Arrêt Aragon
– CE 26/02/1971).

Il doit prouver qu'il a au préalable accompli toutes les diligences


nécessaires pour obtenir le paiement de ses frais et honoraires par
le débiteur et qu'il n'a pu en obtenir le recouvrement. En effet, le
débiteur doit être réellement insolvable et pas seulement de
mauvaise foi.

65
Les demandes tendant à l'engagement de la responsabilité de l'Etat
doivent être adressées au Conseil d'État, à l'attention de M. le
Secrétaire général du Conseil d’Etat, en vue d'un règlement
amiable.

7.14 – Facturation électronique

Selon l’Ordonnance du 26 juin 2014, les sous-traitants admis au


paiement direct par l’Etat, les collectivités publiques et les
établissements publics transmettent leurs factures sous forme
électronique.

Selon les demandes de ces entités publiques, l’expert peut être


amené à présenter son ordonnance de taxation ou d’allocation
provisionnelle sous forme dématérialisé.

Dans ces conditions, il parait prudent que tous les experts


s’inscrivent sur la plateforme CHORUS PRO (que les pénalistes
connaissent bien) en attendant les demandes de ces entités
publiques.

Conformément à l’article 3 de cette ordonnance, elle est


aujourd’hui applicable.

Une formation par vos compagnies pourra vous aider dans cette
démarche.

Ordonnance n° 2014-697 du 26 juin 2014 relative au


développement de la facturation électronique :

« Article 1
I. - Les titulaires ainsi que les sous-traitants admis au paiement
direct de contrats conclus par l'Etat, les collectivités territoriales et
les établissements publics transmettent leurs factures sous forme
électronique.

66
II. - L'Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics
acceptent les factures transmises sous forme électronique par les
titulaires et les sous-traitants admis au paiement direct mentionnés
au §I, dans les conditions prévues à l'article 2.

Article 2
Une solution mutualisée, mise à disposition par l'Etat et dénommée
« portail de facturation », permet le dépôt, la réception et la
transmission des factures sous forme électronique.
L'Etat, sauf impératif de défense ou de sécurité nationale, les
collectivités territoriales et les établissements publics ainsi que les
titulaires et les sous-traitants admis au paiement direct de leurs
contrats utilisent le portail de facturation pour la mise en œuvre des
obligations fixées à l'article 1er.

Article 3
I. L’obligation prévue au I de l'article 1er s'applique aux contrats en
cours d'exécution ou conclus postérieurement :
1° Au 1er janvier 2017 : pour les grandes entreprises et les
personnes publiques ;
2° Au 1er janvier 2018 : pour les entreprises de taille intermédiaire ;
3° Au 1er janvier 2019 : pour les petites et moyennes entreprises ;
4° Au 1er janvier 2020 : pour les microentreprises.
Ces catégories d'entreprises sont celles prévues pour l'application de
l'article 51 de la loi du 4 août 2008 susvisée.

II. L’obligation prévue au II de l'article 1er entre en vigueur le 1er


janvier 2017.
III.- L'article 25 de la loi du 4 août 2008 susvisée est abrogé à
compter du 1er janvier 2017 ».

Article 4
« Les dispositions de la présente ordonnance ne s'appliquent pas à
Saint-Martin ».

67
Article 5
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités d'application de la
présente ordonnance. »

Décret n° 2016-1478 du 2 novembre 2016 relatif au


développement de la facturation électronique

« Publics concernés : Etat, collectivités territoriales, établissements


publics et opérateurs économiques.
Objet : dématérialisation des factures transmises par les titulaires
ainsi que les sous-traitants admis au paiement direct de contrats
conclus par l'Etat, les collectivités territoriales et les établissements
publics.
Entrée en vigueur : conformément à l'article 3 de l'ordonnance n°
2014-697 du 26 juin 2014 relative au développement de la
facturation électronique, le décret entre en vigueur de manière
différée et progressive :

- l'obligation de transmission des factures électroniques s'applique


aux contrats en cours d'exécution ou conclus postérieurement :
- au 1er janvier 2017 : pour les grandes entreprises et les personnes
publiques ;
- au 1er janvier 2018 : pour les entreprises de taille intermédiaire ;
- au 1er janvier 2019 : pour les petites et moyennes entreprises ;
- au 1er janvier 2020 : pour les microentreprises.
Ces catégories d'entreprises sont celles prévues par le décret n° 2008-
1354 du 18 décembre 2008 ;
- l'obligation d'acceptation des factures électroniques entre en
vigueur le 1er janvier 2017.

Notice : le décret fixe les modalités d'application des nouvelles


obligations de transmission et d'acceptation des factures
électroniques, prévues par l'ordonnance n° 2014-697 du 26 juin 2014
relative au développement de la facturation électronique. »

68
VIII - Appel d’un Jugement
Ces extraits d’articles concernent particulièrement les justiciables

R. 811-1 –« Toute partie présente dans une instance devant le


tribunal administratif ou qui y a été régulièrement appelée, alors
même qu’elle n’aurait produit aucune défense, peut interjeter
appel contre toute décision juridictionnelle rendue dans cette
instance ».

R. 811-2 –« Sauf disposition contraire, le délai d’appel est de deux


mois. Il court contre toute partie à l’instance à compter du jour où
la notification a été faite à cette partie dans les conditions prévues
aux articles R.751-3 à R.751-4-1
Si le jugement a été signifié par huissier de justice, le délai court à
dater de cette signification à la fois contre la partie qui l’a faite et
contre celle qui l’a reçue ».

69
IX - Les missions particulières
9.1 - L’avis technique

La formation de jugement peut charger le consultant de fournir un


simple avis technique sur quelques points bien déterminés. Le
dossier de l’instance n’est pas remis au consultant qui n’a pas à
opérer en respectant une procédure contradictoire.

L’avis est consigné par écrit. Il est communiqué aux parties par la
juridiction.

La note de frais et d’honoraire est jointe à l’avis.

Au chapitre V du titre II du livre VI du CJA, après l’article R. 625-1, il


est inséré deux articles R.652-2 et R.625-3 ainsi rédigés :

R. 625-2 – « Lorsqu’une question technique ne requiert pas


d’investigations complexes, la formation de jugement peut charger
la personne qu’elle commet de lui fournir un simple avis technique
sur les points qu’elle détermine.
Elle peut, à cet effet, désigner une personne figurant sur l’un des
tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Elle peut, le cas
échéant, désigner toute autre personne de son choix.
Le consultant, à qui le dossier de l’instance n’est pas remis, n’a pas à
opérer en respectant une procédure contradictoire à l’égard des
parties ».

« L’avis est consigné par écrit. Il est communiqué aux parties par la
juridiction.

« Les dispositions des articles R. 621-3 à R. 621-6, R. 621-10 à R.


621-12-1 et R. 621-14 sont applicables aux avis techniques. »

70
R. 625-3 – « La formation chargée de l’instruction peut inviter toute
personne, dont la compétence ou les connaissances seraient de
nature à l’éclairer utilement sur la solution à donner à un litige, à
produire des observations d’ordre général sur les points qu’elle
détermine.

« L’avis est consigné par écrit. Il est communiqué aux parties.

« Dans les mêmes conditions, toute personne peut être invitée à


présenter des observations orales devant la formation chargée de
l’instruction ou la formation de jugement, les parties dûment
convoquées ».

9.2 - Immeubles menaçant ruine – (I.M.R)

Des missions visant les bâtiments menaçant ruine ou insalubres


peuvent être ordonnées par les tribunaux administratifs au regard
des articles L.511-1 et suivants et L.521-1 et suivants du code de la
construction et de l’habitation.

Ces missions type IMR (Immeubles menaçant ruine) sont réalisées


dans l’urgence selon l’article L.511-3 du même code.

Les délais d’exécution sont de 24h00.

Il est donc nécessaire que l’expert, dès que le Greffe l’informe de la


mission qui lui est confiée dans ce cadre, communique
immédiatement au greffe de ses disponibilités.

Les règles de récusation étant également applicables, il est


important de connaître les parties en présence et d’informer le
greffe de toutes difficultés.

Avant la notification par le tribunal de l’ordonnance, par courrier


avec AR, la mission est adressée par diffusion informatique.

71
A réception, l’expert prend rendez-vous téléphoniquement avec le
demandeur qui se chargera d’informer les autres parties du jour et
de l’heure de la réunion contradictoire sur les lieux.

Dès la fin de la réunion, l’expert établit son rapport qu’il notifie


directement aux parties. Il en adresse deux exemplaires au Greffe
du Tribunal qui l’a commis avec sa note de frais et honoraires.

Il ne peut dépasser le cadre de sa mission. Si nécessaire, lors de sa


visite, il est tenu de « signaler d’autres faits révélant l’insécurité de
l’immeuble » ; dans ces conditions, le maire pourra recourir à une
autre procédure pour les faire analyser.

Le rapport de l’expert peut conclure à l’existence d’un péril grave et


imminent ou à un péril simple. L’évacuation de l’immeuble pouvant
être ordonnée, le rapport doit être précis.

Lors du dépôt du rapport, une des parties peut contester le


déroulement contradictoire des opérations, eu égard au délai très
bref de ce type de mission.

Les réclamations présentées à l’expert dans les 48h00 suivant le


dépôt du rapport peuvent conduire le technicien à réunir de
nouveau les parties afin d’expliquer le caractère du péril constaté.

Cette réunion de synthèse n’a pas à être systématisée mais elle


permet de clore le débat technique et la poursuite des mesures
prévues par le code de la construction.

Selon le cas, le maire ordonne les mesures provisoires nécessaires


pour garantir la sécurité et fixe le délai de réalisation de ces
travaux. Il peut en adresser une copie à l’expert pour information.

L’expert peut être appelé à vérifier la réalisation de ces mesures

72
provisoires et leur date d’achèvement. Il ne peut s’agir d’une
mission de maîtrise d’œuvre ou de bonne fin de travaux définitifs.

Il est impératif que le demandeur s’adjoigne les services d’un


Maître d’œuvre pour vérifier la bonne exécution des réparations,
consolidations et réfection des travaux urgents.

Le tribunal administratif établit une ordonnance de taxation qui fixe


le montant et précise la partie qui doit la régler.

9.3 - Les vérifications d’écritures

La vérification d’écriture est une forme d’expertise, qui permet au


juge de s’assurer, en cas de doute, de l’authenticité d’un document
ou d’une signature.

R. 624-1 – « La juridiction peut décider une vérification d'écritures


par un ou plusieurs experts, en présence, le cas échéant, d'un de
ses membres.

Le président du tribunal administratif ou de la cour administrative


d’appel, selon le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la
section du contentieux peuvent désigner, à cet effet, une personne
figurant sur l'un des tableaux établis en application de l'article
R.221-9. Ils peuvent, le cas échéant, désigner toute autre personne
de leur choix ».

R. 624-2 – « L'expert a droit à des honoraires et, le cas échéant, au


remboursement de ses frais et débours dans les conditions fixées à
l'article R. 621-11 ».

9.4 - Enquête publique

Le rôle, la mission et le rapport du commissaire enquêteur ne sont


pas développés dans le présent guide.

73
X - Procédures d’inscription
Décret n°2013-730 du 13/08/2013 - Modifiées par décret 2015-
1145 du 15 septembre 2015.

Nous rappelons le travail accompli depuis 1996 pour la


reconnaissance du statut de l’expert administratif et de la mise en
place de procédures d’inscription des experts administratifs auprès
des cours administratives d’appel.

Les deux juridictions judiciaire et administrative ont à ce jour leurs


experts inscrits sur des listes de C.A ou de tableaux de C.A.A.

Le Conseil d’Etat n’a pas, pour le moment, établi de tableau selon


l’article R. 122-25-1 (décret du 01/08/2006).

Depuis l’entrée en application du décret du 13/08/2013, chaque


CAA a établi ses tableaux, couvrant ainsi l’ensemble du territoire
national.

10.1 - Commission d’inscription


La commission ad hoc auprès de la cour administrative d’appel se
réunit chaque année conformément à l’Art. R 221-10 qui prévoit :

« La commission mentionnée au second alinéa de l'article R.221-9


est présidée par le président de la cour administrative d'appel.

Elle est composée des présidents des tribunaux administratifs ayant


leur siège dans le ressort de la cour ou de magistrats les
représentant ainsi que d'experts inscrits au tableau de la cour.
Chaque commission comporte au moins deux experts sans que leur
nombre puisse excéder le tiers de ses membres.

74
Les experts sont désignés par le président de la cour administrative
d'appel pour une durée de trois ans renouvelable, après avis de la
compagnie d'experts auprès de la cour ou, le cas échéant, de tout
autre organisme représentatif.

En cas de nécessité, notamment lorsque la commission comporte


des membres résidant outre-mer ou se prononce sur le dossier d'un
candidat résidant outre-mer, tout ou partie de ses travaux peuvent
se tenir à distance par un moyen de communication audiovisuelle.
En cas d'impossibilité avérée de recourir à un tel procédé, les
membres de la commission peuvent être individuellement consultés
par écrit ».

10.2 - Les critères d’inscription


Nous rappellerons les critères retenus par la juridiction
administrative pour l’inscription de ses techniciens :

R. 221-11 -

• « Peuvent être inscrites sur le tableau des experts les


personnes physiques qui remplissent les conditions suivantes :

• « 1° Justifier d’une qualification et avoir exercé une activité


professionnelle, pendant une durée de dix années
consécutives au moins, dans le ou les domaines de
compétence au titre desquels l’inscription est demandée, y
compris les qualifications acquises ou les activités exercées
dans un Etat membre de l’Union européenne autre que la
France ;

• « 2° Ne pas avoir cessé d’exercer cette activité depuis plus de


deux ans avant la date limite de dépôt des candidatures, le 15
septembre de chaque année ;

75
• « 3° Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale ou
d’une sanction disciplinaire pour des faits incompatibles avec
l’exercice d’une mission d’expertise ;

• « 4° Justifier du suivi d’une formation à l’expertise ;

• « 5° Avoir un établissement professionnel ou sa résidence


dans le ressort de la cour administrative d’appel.

• « Les demandes de réinscription obéissent aux mêmes


conditions. Toutefois, la condition prévue au 2° n’est pas
opposable à l’expert lors de sa première réinscription à
l’issue de la période probatoire.

• « Les experts inscrits, à l’issue de la période probatoire, sur


l’une des listes prévues par la loi n° 71-498 du 29 juin 1971
relative aux experts judiciaires sont réputés remplir les
conditions énoncées au 1° et au 4° du présent article. Il en
va de même des experts inscrits sur la liste nationale prévue
par l’article L. 1142-10 du code de la santé publique ».

R. 221-12 - « L’inscription est effectuée pour une durée probatoire


de trois ans.

Elle peut être assortie de l’obligation de suivre une formation


complémentaire pendant cette période, relative notamment à la
procédure contentieuse administrative et aux spécificités de
l’expertise devant les juridictions administratives.

• « Les réinscriptions sont effectuées pour une durée de cinq


ans renouvelable ».

76
10.3 – Observations

La formation initiale et son suivi au fil des années devient un


élément essentiel pour le choix des experts. La compétence du
technicien dans la rubrique professionnelle sollicitée (cf. arrêté du
19/11/2013) doit être justifiée.

La justification des critères de moralité, de compétence, de


qualification, d’expérience et de formation technique ou
procédurale est devenue obligatoire pour les deux juridictions dans
le respect des décrets concernant les experts judiciaires (décret du
24/12/2012) ou administratif (décret du 13/08/2013).

Ces obligations font suite aux travaux de la commission de réflexion


de mars 2011 (paragraphe II article A- Améliorer la qualité de la
justice au regard de l’expert.

Article B- Améliorer la qualité de la justice au regard des opérations


d’expertise, préconisations n° 14, 15, 16, 17, 20) ainsi qu’à l’arrêt
rendu par la Cour de Justice de l’Union Européenne du 17 mars
2011 (points 53, 54, 55, 57, 60, 63 et 76) ayant imposé à la France
l’obligation de motiver les décisions prises en matière de
désignation des experts.

Les qualifications du candidat acquises dans d’autres Etats


membres de l’Union Européenne doivent être prises en
considération.

Il est important de justifier une activité professionnelle pendant


une durée de dix années et de ne pas avoir cessé d’exercer cette
activité depuis plus de deux ans.

77
La formation continue du technicien est obligatoire, en matière
procédurale comme en matière professionnelle.

10.4 - Procédures de demande d’inscription sur les tableaux des


CAA

R. 221-13 – « La demande d’inscription au tableau est adressée au


président de la cour administrative d’appel territorialement
compétente, au plus tard le 15 septembre de chaque année. Elle
précise le ou les domaines d’activité au titre desquels le candidat
sollicite son inscription. Elle est accompagnée des pièces propres à
justifier que celui-ci satisfait aux conditions prévues par l’article R.
221-11 et à permettre à la commission de donner son avis sur les
éléments d’appréciation définis par l’article R. 221-14.

• « La demande d’inscription est accompagnée d’une


déclaration sur l’honneur aux termes de laquelle le candidat
mentionne ses liens directs ou indirects avec tout organisme
de droit public ou privé intervenant dans son domaine
d’activité et s’engage à ne pas effectuer, pendant la durée
de son inscription au tableau, d’activité incompatible avec
l’indépendance et l’impartialité nécessaires à l’exercice des
missions qui lui seront confiées en application du présent
code.

• « Le formulaire de présentation de la demande et la


composition du dossier d’inscription et de réinscription sont
fixés par arrêté du vice-président du Conseil d’Etat.

R. 221-14 – « Pour instruire le dossier de candidature, le président


de la cour administrative d’appel désigne un ou plusieurs
rapporteurs choisis au sein de la commission prévue à l’article R.

78
221-10 ou, le cas échéant, à l’extérieur de celle-ci, en fonction de
leurs compétences dans le domaine d’activité au titre duquel la
demande est présentée.

• « La commission entend le ou les rapporteurs désignés pour


instruire la demande. Elle peut se faire communiquer tout
renseignement ou document utiles et procéder à l’audition
du candidat.

• « La commission vérifie que le candidat remplit les


conditions énoncées à l’article R. 221-11 et apprécie la
qualification de celui-ci, l’étendue de sa pratique
professionnelle, sa connaissance des techniques de
l’expertise et sa capacité à exercer sa mission avec
conscience, objectivité, impartialité et diligence. Elle tient
compte des besoins des juridictions du ressort.

• « Lorsque la commission est saisie d’une demande de


réinscription, elle apprécie, en outre, les conditions dans
lesquelles l’expert s’est acquitté des missions qui ont pu lui
être confiées et s’assure qu’il a actualisé ses connaissances
tant dans sa spécialité que dans la pratique de l’expertise
devant les juridictions administratives.

R. 221-15 - « La décision par laquelle le président de la cour


administrative d’appel refuse l’inscription ou la réinscription d’un
candidat est motivée. Elle est notifiée au candidat par lettre remise
contre signature ».

• « En application du II de l’article 21 de la loi du 12 avril


2000, et par dérogation au délai de deux mois prévus au
premier alinéa du I, le silence gardé par le président de la
79
cour administrative d’appel pendant seize mois sur la
demande d’inscription ou de réinscription d’un candidat
vaut acceptation ».

R. 221-16 – « Les experts inscrits au tableau informent, sans délai, le


président de la cour administrative d’appel de tout changement
intervenu dans leur situation au regard des éléments définis à
l’article R. 221-11 ainsi que des modifications à apporter à la
déclaration d’intérêts prévue au deuxième alinéa de l’article R. 221-
13.

• « Ils indiquent, à la fin de chaque année civile, au président


de la cour administrative d’appel si des missions leur ont été
confiées et, dans ce cas, lui adressent la liste des rapports
qu’ils ont déposés et des missions en cours devant les
juridictions administratives. Ils indiquent également les
formations suivies en mentionnant les organismes qui les
ont dispensées.

R. 221-17 – « Le retrait d’un expert du tableau est prononcé par le


président de la cour administrative d’appel soit à la demande de
l’intéressé, soit lorsque celui-ci ne remplit plus les conditions prévues
par le 3° ou le 5° de l’article R. 221-10, soit en cas de radiation
définitive des listes prévues par la loi n° 71-498 du 29 juin 1971
relative aux experts judiciaires ou de la liste nationale prévue par
l’article L. 1142-10 du code de la santé publique.

R. 221-18 – « La radiation du tableau d’un expert en cas de


manquement aux obligations qui lui incombent en cette qualité peut
être prononcée par décision du président de la cour administrative
d’appel après avis de la commission prévue à l’article R. 221-10.

80
• « La commission doit, au préalable, informer l’intéressé des
griefs retenus à son encontre et le mettre en mesure de
présenter ses observations. L’intéressé est entendu par la
commission s’il en fait la demande.

• « La décision par laquelle le président de la cour


administrative d’appel prononce la radiation d’un expert est
motivée.

R. 221-19 – « La décision prise par le président de la cour


administrative d’appel en application des articles R. 221-15, R. 221-
17 ou R. 221-18 peut être contestée dans le délai d’un mois à
compter de sa notification. La requête est formée auprès de la cour
et est transmise sans délai par le président de celle-ci à une autre
cour administrative d’appel, conformément à un tableau
d’attribution arrêté par le président de la section du contentieux.

• « Le président de la cour administrative d’appel, qui a rendu


la décision attaquée, est appelé à présenter des
observations écrites sur les mérites du recours.

R. 221-20 – « Le tableau des experts est tenu à la disposition du


public dans les locaux de la cour administrative d’appel et des
tribunaux administratifs du ressort. Il est publié sur le site internet
des juridictions administratives.

81
10.5 - Dispositions particulières aux cours administratives d’appel
de Paris et de Versailles

R. 221-21 – « Pour les cours administratives d’appel de Paris et de


Versailles :

• « 1° Le tableau des experts et l’ensemble des décisions y


afférentes sont établis conjointement par les deux
présidents de cour ;

• « 2° La commission prévue par l’article R. 221-10 associe les


présidents des tribunaux administratifs ayant leur siège dans
le ressort des deux cours ou leur représentant ;

• « 3° La condition d’établissement ou de résidence prévue


par le 5° de l’article R. 221-11 s’apprécie également au
regard du ressort des deux cours ».

10.6 - Arrêté du 19 novembre 2013 relatif à la nomenclature


prévue à l’article R. 221-9 du Code de justice

Elle reste identique à celle établie pour les juridictions judiciaires.

Article 1
« Les tableaux des experts prévus à l’article R. 221-9 du code de
justice administrative sont dressés conformément à la nomenclature
suivante, qui se divise en branches (ex. : A), rubriques (ex. : A.1) et
spécialités (ex. : A.1.1) ».

82
10.7 - Arrêté du 19 novembre 2013 relatif au dossier de
candidature
Article R. 221-13,

Article 1
« Les demandes d’inscription aux tableaux des experts prévues à
l’article R. 221-13 du Code de justice administrative sont adressées
aux présidents des cours administratives d’appel selon le formulaire
de présentation figurant à l’annexe I du présent arrêté.

Ces demandes sont accompagnées des pièces justificatives


mentionnées à l’annexe II du présent arrêté ».

Article 2
« Les demandes de réinscription prévues à l’article R. 221-13 du
code de justice administrative sont adressées aux présidents des
cours administratives d’appel selon le formulaire de présentation
figurant à l’annexe III du présent arrêté. Ces demandes sont
accompagnées des pièces justificatives mentionnées à l’annexe IV
du présent arrêté ».

Article 3
« Les candidatures déposées postérieurement à la publication du
présent arrêté en vue d’une inscription ou d’une réinscription aux
tableaux visés ci-dessus devront s’y conformer ».

Article 4
« Le vice-président du Conseil d’Etat est chargé de l’exécution du
présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République
française.
Fait le 19 novembre 2013.
J.-M. Sauvé »

83
10.8 - Observations
Le formulaire de demande d’inscription est à télécharger sur le site
du Conseil d’Etat ou sur les sites des huit CAA.

Il reprend en particulier : (Le R. 221-13 du Code de justice


administrative) :
a) Exercice de la profession correspondante à la demande
L’état civil, l’adresse personnelle et professionnelle.

Le(s) domaine(s) de compétence au titre duquel ou desquels vous


êtes déjà inscrit et l’année d’inscription.

Le(s) domaine(s) de compétence au titre duquel ou desquels


l’inscription est demandée.

L’activité professionnelle actuelle (en détaillant la nature de


l’activité pour mettre en évidence le lien avec le domaine de
compétence au titre duquel l’inscription est demandée ; si votre
seule activité professionnelle est l’expertise, indiquez-le).

La durée de l’exercice professionnel et la date de cessation


d’activité.
Les activités professionnelles antérieures, si elles sont en rapport
avec le domaine de compétence au titre duquel l’inscription est
demandée.

b) Qualification
Titres ou diplômes attestant de la qualification acquise dans le
domaine de compétence au titre duquel l’inscription est
demandée.
Formation continue suivie au cours des cinq dernières années dans
le domaine de compétence au titre duquel l’inscription est
demandée.

84
c) Compétence juridique et procédurale
Formation juridique générale.

d) Formation à l’expertise :
- devant les juridictions de l’ordre judiciaire,
- devant les juridictions de l’ordre administratif.

Inscription sur une liste d’experts établie par une juridiction,

Références des cinq dernières expertises réalisées pour une


juridiction administrative (y compris en qualité de sapiteur), quelle
que soit leur ancienneté, en indiquant :
― la juridiction qui l’a ordonnée ;
― la date du jugement ou de l’ordonnance qui l’a ordonnée ;
― la date du dépôt de votre rapport.

La Formation pour les probatoires et les quinquennaux est


OBLIGATOIRE.

Il est évident qu’une formation initiale est demandée pour tous les
postulants, sur l’organisation judicaire en général, les diverses
procédures et la connaissance du fonctionnement des organismes
d’état pour la justice administrative.

10.9 - DÉCLARATION SUR L’HONNEUR


Elle doit être impérativement jointe à la demande d’inscription,
sans omettre de préciser les noms des organismes de droit public
ou privé pour lesquels l’experts aurait des liens direct ou indirect.

Je, soussigné(e) (nom) (prénom)


certifie sur l’honneur l’exactitude des renseignements ci-dessus
mentionnés et m’engage à porter à la connaissance du président de
la cour administrative d’appel de ........... toutes modifications
susceptibles d’intervenir dans ma situation.

85
J’affirme ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale ou
d’une sanction disciplinaire pour des faits incompatibles avec
l’exercice d’une mission d’expertise.

Je m’engage à ne pas effectuer, pendant la durée de mon inscription


au tableau, d’activité incompatible avec l’indépendance et
l’impartialité des missions d’expertise auprès des juridictions
administratives.

Les organismes de droit public ou privé intervenant dans mon


domaine d’activité avec lesquels j’entretiens des liens directs ou
indirects sont les suivants :

Je m’engage à faire connaître au président de la juridiction, ou au


président de la section du contentieux du Conseil d’Etat, tous les
faits ou situations de nature à porter atteinte à mon indépendance,
et notamment, avant d’être désigné comme expert ou sapiteur, les
raisons qui pourraient s’y opposer, conformément à l’article R. 621-
5 du code de justice administrative.
Je m’engage à respecter les causes de récusation énoncées à
l’article R. 621-6 du code de justice administrative et, si je m’estime
récusable, à en faire une déclaration immédiate au président de la
juridiction, ou au président de la section du contentieux du Conseil
d’Etat.

Je m’engage à signaler les liens, réguliers ou épisodiques, que je


pourrais entretenir avec l’une ou plusieurs des parties au litige, ou
assureurs de ces parties, dès lors que l’identité de ces parties, ou de
leurs assureurs, m’est connue à la date de ma désignation en qualité
d’expert ou de sapiteur ou m’est révélée au cours de ma mission
d’expertise.

Je m’engage à répondre aux sollicitations des juridictions, à


accomplir ma mission d’expert avec diligence et à réaliser
personnellement les expertises qui me seront confiées.
86
ANNEXEII
LISTE DES PIÈCES À JOINDRE À LA DEMANDE D’INSCRIPTION
Lettre de motivation.

• Copie d’une pièce d’identité ou d’un titre de séjour en cours


de validité.
• Pour les personnes n’exerçant plus d’activité
professionnelle : justificatif de domicile.
• Déclaration d’affiliation à l’URSSAF (le cas échéant).
• Pour les dirigeants de sociétés : K Bis et numéro
d’inscription SIRET.
• Pour les auto-entrepreneurs : option pour le statut d’auto-
entrepreneur.
• Pour les salariés : attestation de l’employeur autorisant le
candidat à effectuer les éventuelles expertises pendant son
temps de travail.
• Pour toute profession relevant d’un ordre professionnel,
joindre l’attestation d’inscription.
• Pour les fonctionnaires, les agents non titulaires de droit
public et les ouvriers des établissements industriels de
l’Etat : autorisation de cumul d’activité délivrée par
l’autorité dont vous relevez.
• Justificatif de l’exercice d’une activité professionnelle
pendant dix années consécutives dans le domaine de
compétence au titre duquel l’inscription est demandée.
• Copie des diplômes et titres universitaires obtenus, leur
équivalence et, le cas échéant, leur traduction s’ils ont été
délivrés par des institutions étrangères.
• Copie des diplômes ou certificats de formation à l’expertise.
• Liste des publications et travaux effectués.
• Justificatif d’une inscription sur une liste d’experts établie
par une autre juridiction (le cas échéant).

87
ANNEXEIII
Concerne les demandes de réinscription.

Ce dossier est sensiblement équivalent à celui d’une inscription sauf


à présenter les formations techniques et procédurales suivies
durant les 5 années d’inscription :

• Travaux scientifiques, techniques et professionnels réalisés et


publications et communications effectuées depuis la
précédente inscription au tableau spécialement valorisantes en
raison de leur ampleur, de leur difficulté ou de leur
retentissement.
• Formations juridiques générales et formations à l’expertise
suivies depuis la précédente inscription au tableau (précisez la
date et la nature de ces formations ainsi que l’organisme qui les
a dispensées et, éventuellement, le diplôme ou certificat
obtenu).

88
XI – TELERECOURS
Diffusion et communication électronique

Selon le décret n° 2010-112 du 02 février 2010, le Conseil d’Etat a


mis en place un système sécurisé d’échange électronique des
informations.

L’arrêté du 06 mai 2010 précisait la liste des informations relative à


la délivrance et à la validation des certificats électroniques mis à la
disposition des usagers par les autorités administratives dans le cas
d’un téléservice.

Le conseil d’Etat par la Direction des systèmes d’information


mettait en place les télérecours, dont il assurait la gestion
complète.

Une expérimentation préalable avait été lancée par le décret N°


2005-222 du 10 mars 2005 pour la communication des requêtes,
mémoires et notification des décisions par voie électronique.

Le décret n° 2016-1481 du 02 novembre 2016 marque l’entrée en


vigueur des Télérecours au 1er Janvier 2017.

R. 414-1 - « Lorsqu'elle est présentée par un avocat, un avocat au


Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, une personne morale de
droit public autre qu'une commune de moins de 3 500 habitants ou
un organisme de droit privé chargé de la gestion permanente d'un
service public, la requête doit, à peine d'irrecevabilité, être adressée
à la juridiction par voie électronique au moyen d'une application
informatique dédiée accessible par le réseau internet. La même
obligation est applicable aux autres mémoires du requérant.

89
Lorsqu'elle est présentée par une commune de moins de 3 500
habitants, la requête peut être adressée au moyen de cette
application….. »
Ce décret rend obligatoire l’utilisation de l’application de
Télérecours tant en demande qu’en défense ou en intervention
pour les avocats, les personnes publiques, à l’exception des
communes de moins de 3500 habitants et les personnes morales d
droit privé chargées d’une mission permanente de service publique.

Cette possibilité est ouverte aux avocats, aux avocats au Conseil


d’Etat et à la Cour de cassation, aux administrations de l’Etat, aux
personnes morales de droit public et aux organismes de droit privé
chargés de la gestion d’un service public.

R. 414-6 - « Les personnes physiques et morales de droit privé non


représentées par un avocat, autres que celles chargées de la gestion
permanente d’un service publique peuvent adresser leur requête à
la juridiction par voie électronique au moyen d’un téléservice
accessible par le réseau internet.
Ces personnes ne peuvent régulièrement saisir la juridiction par voie
électronique que par l’usage de ce téléservice… ».

A compter du 01 décembre 2018, le télérecours citoyen a été mis


en place pour toutes les requêtes de particuliers non représentés
par un avocat.

A ce jour, nous relevons que les expertises administratives en


phase contentieuse ne font pas partie du dispositif.

Nous relevons néanmoins au paragraphe 3 de l’article R 611-8-5,


une modification importante concernant le dépôt du rapport que
nous avons indiqué précédemment :

90
Après le premier alinéa de l’article R. 621-9, il est inséré un alinéa
ainsi rédigé :

« Le greffe peut demander à l’expert de déposer son rapport sous


forme numérique. La notification du rapport aux parties est alors
assurée par le greffe ».

C’est la seule information donnée à l’expert pour diffuser son


rapport sous forme numérique.

Il faut l’aval du greffe qui devra ensuite notifier le rapport, sur


support numérique, aux parties.

L’application de ce paragraphe est à suivre au sein des divers TA ou


CAA car le travail de diffusion de ces supports numériques
augmentera la tâche des greffes.

La précédente rédaction de l’article R 621-9 en date du 22 février


2010 avait mis à la charge des experts la diffusion des copies
papiers des rapports.

Eu égard à ces textes, il est nécessaire de se rapprocher des


présidents de CAA ou TA pour harmoniser nos actions et éviter des
erreurs de procédure, des pertes ou destructions de données,
surtout pour conserver la confidentialité et la sécurité de nos
échanges.

Plateforme dématérialisée d’échanges

Il existe une plateforme dématérialisée, mise en place par le Conseil


d’état, pour l’échange de pièces entre l’expert et le greffe des
différentes juridictions.

Une notice d’utilisation a été établie ce qui permet des échanges


et envoi de lourds dossiers de façon dématérialisé et sécurisée
91
(gains de copie, envois postaux, etc…) : voir document en annexe
page 98

L’expert sollicitera du greffe un code d’accès à cette plateforme.

92
XII - Conclusions
Il est important de rester proche du président de la juridiction afin
de suivre ses instructions pour l’exécution de la mission confiée,
dans le respect du code de justice administrative.

L’expert restera à l’écoute des magistrats et du greffe pour toutes


questions relevant des télérecours et des diffusions numériques
sécurisées.

Il en sera de même pour l’élaboration d’une note de synthèse si elle


est demandée par le magistrat ou si l’importance de la mission la
requiert.

Certains T.A ou C.A.A appliquent des échanges dématérialisés, selon


procédures mise en place par le Conseil d’Etat.

Le CJA doit être régulièrement lu par l’expert.

L’expert doit suivre une formation régulière.

Une médiation ne peut être effectuée par l’expert en cours de ses


opérations expertales.

Cette nouvelle édition est particulièrement opportune en raison des


réformes des procédures administratives intervenue par :

• Décret n° 2010-164 du 22 février 2010 relatives aux


compétences et au fonctionnement des juridictions
administratives ;
• Décret n° 2012-1437 du 21 décembre 2012 relatif à la
communication électronique devant les juridictions
administratives, (Arrêtés des 20 décembre 2012, 22 avril
et 27 mai 2013) ;
93
• Décret n° 2013-730 du 13 août 2013 relatif aux procédures
d’inscription des experts auprès des Cours administratives
d’appel (Arrêtés du 19 novembre 2013) ;
• Décret n° 2015-1145 du 15 septembre 2015 modifiant le
code de justice administrative (partie réglementaire) ;
• Décret n° 2016-1481 du 02 novembre 2016 relatif à
l’utilisation des télé-recours devant les juridictions
administratives ;
• Décret n° 2016-1478 du 2 novembre 2016 relatif au
développement de la facturation électronique
• LOI n°2016-1547 du 18 novembre 2016;
• Décret n° 2017-566 du 18 Avril 2017 relatif à la Médiation
Administrative ;
• Décret n° 2018-251 du 06 avril 2018 télé-recours citoyens ;
• Décret n° 2019-82 du 07 Février 2019 modification article
Médiation ;
• Décret n°2019-82 du 7 février 2019 - art. 40 – Transport du
magistrat sur les lieux
• Décret n° 2019-1502 du 30 décembre 2019 relatif aux
référés en matière de secret des affaires
• Décret n° 2020-516 du 05 mai 2020 concernant la nouvelle
répartition des Ta

94
Guide dressé et mis à jour par
Bernard LEICEAGA

- Ing. EURING - membre du FEANI Bruxelles


- IPF (Fr)- certifié COFRAC-compétence Ingénieur BTP-
« spécialité expertises »
- PHD Civil Eng (US)
- Ing. MIET (UK)
- Expert près la Cour Administrative d’Appel de Marseille
et la Cour d’appel d’Aix en Provence.
- Responsable du pôle administratif au sein de la commission
juridique du CNCEJ
- Membre d’honneur de la CECAAM
- Ancien Président de CAABLE
- Administrateur UCECAAP, CNCEJ, CECAAM et UCEJAM
- Administrateur SNIPF, V/P Provence Méditerranée,
responsable accueil pour la certification des compétences
selon accréditation COFRAC.
- Administrateur IESF-CA
- Membre associé de l’IHEDN – responsable Réserve citoyenne

Après lecture de :

• M. EMMANUELLI, Président de chambre au tribunal


administratif de Nice
• Maître Patrick DE FONTBRESSIN, conseiller juridique du
C.N.C.E.J.
• La commission juridique du C.N.C.E.J.

95
BIBLIOGRAPHIE
• Code de Justice Administrative (C.J.A)
• Code Procédures Civiles (C.P.C)
• Lois, Décrets et arrêtés concernant la justice
administrative ;
• Arrêt du 17/03/2011 de la Cour de Justice de l’Union
Européenne
• Décret n° 2012-1451 du 24/12/2012 relatif à l’expertise et
instruction des affaires devant les juridictions judiciaires
• Décret n° 2012-1515 du 29/12/2012 portant sur diverses
dispositions relatives à la procédure civile (signature
électronique jugements)
• Rapport N° CGEFI-15-03-18 et N° IGSJ-2015-23 concernant
la revue des dépenses sur les frais de justice
• Acte du XIX° congrès du CNCEJ à Versailles
• Rapport commission de réflexion sur l’expertise de mars
2011
• Site du Conseil d’Etat : www.conseil-etat.fr

96
ANNEXES

97
NOTICE UTILISATION PLATEFORME ECHANGES
EXPERTS JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES
Mise à jour du 01/06/2020

Préambule :

Télérecours mis en place par les Juridictions Administratives,


permettant les échanges procéduraux selon les décrets des
02/11/2016 et 06/04/2018, ne sont pas applicables pour les
expertises.

Les experts n’ont pas accès à Télérecours

1. Selon instructions portées sur l’ordonnance de désignation,


avec l’accord des parties et de leurs conseils, les échanges par
système informatisés sont possibles (selon application de
l’article R. 621-9 du CJA).

2. Pour les communications avec les Juridictions Administratives


(CE, CAA ou TA), le Conseil d’Etat a mis en place une plateforme
d’échanges dématérialisés.

Les avocats utilisent Télérecours

Sur invitation de la juridiction administrative, les parties peuvent


partager des fichiers sur cette plateforme d’échanges.

Observations
Après finalisation des procédures de mise en place de la
plateforme, les experts pourront diffuser leur rapport et comptes
rendus sous forme dématérialisée à l’ensemble des parties et
Conseils.

98
Pour le moment la plateforme est utilisée pour le dépôt des
rapports.
Les accords des Parties et adresses courriels seront à obtenir en
début d’expertise.
Les parties ou Conseil n’ayant pas de code d’accès ne pourront pas
diffuser de pièce.
Les Parties n’ayant pas d’adresse courriel recevront les pièces sous
forme « papier » dans le respect du contradictoire.

Pour le moment, nous n’avons pas d’autre information à fournir,


mais l’utilisation de la plateforme s’est généralisée entre les
greffes des TA ou CAA et les experts.
L’expert peut adresser tous documents à destination des greffes
par cette plateforme, rapport, demandes d’allocation
provisionnelle, requêtes en ordonnance commune ou extension
de mission, état des missions fin d’année, demande de
réinscription etc..

99
Notice d’utilisation de la plateforme d’échanges
Entre Experts  juridictions administratives
(mise à jour du 01/05/2020)

1. Vous recevrez au préalable, du service du Greffe en charge des


expertises, vos code et identifiant d’accès.
Ce code (ou mot de passe) est valable et renouvelable
trimestriellement

2. A partir de leur réception, vous pourrez accéder au site dont


l’adresse est : https://www.echange.juradm.fr
Après avoir entré vos codes et identifiants :
2.1. Vous trouverez vos paramètres (éviter les modifications).
2.2. Sur l’écran, vous trouverez deux onglets :
• Fichiers reçus
• Fichiers partagés
En marge (de droite – a- b) vous trouverez les informations
concernant la validité de votre compte, l’espace utilisé et un
moteur de recherche de dossier.

2.2.1 Fichiers reçus


Vous y trouverez tous les documents transmis par
le Greffe:
• Mission
• Pièces de la procédure, requête
• Mémoires
• Observations des conseils
• Réponses à vos questions du magistrat ou du greffe
Observation
- Vous recevrez par courriel les accusés de réception
confirmant l’ouverture de vos pièces par le (ou les)
destinataire (s).
100
- N’oubliez pas de classer ces accusés de réception.

2.2.2 Fichiers partagés


Vous y trouverez la liste des fichiers que vous avez
partagés avec le Greffe.
Il s’agit uniquement des documents nécessaires au
suivi de la procédure par le magistrat. Evitez l’envoi
des copies des courriers, comptes rendus et autres
documents adressés aux parties.

Vous pourrez transmettre :


• Votre acceptation de mission
• Vos demandes de désignation d’un sapiteur
• Vos demandes d’extension de mission
• Vos demandes d’appel en cause
• Vos demandes d’allocation complémentaire
• Vos demandes de prorogation de délai
• Vos questions au magistrat sur des points
de la mission ou des difficultés rencontrées
• Votre rapport définitif
• Votre note de frais et honoraires
• Etc…
Observation
Vous trouverez les réponses et pièces sur l’onglet Fichiers reçus
(2.2.1)
Nota
Les ordonnances de désignation de sapiteur, allocation
provisionnelle, modification de mission, appel en cause ou
ordonnance de taxation vous seront toujours transmises par
courrier avec RAR.

101
2.2.2.1 Comment partager un fichier
Vous cliquez sur l’index et la page « Dépôt et Partage »
s’ouvre :
a) « Destinataires » - Vous indiquez l’adresse du Greffe de
la Juridiction qui vous a missionné.
• Les adresses de greffe sont nominatives
(prénom.nom@juradm.fr) ou générique selon les
Tribunaux et greffes des référés.
• Une boite générique a été créée dans tous les TA,
pour recevoir les courriels en l’absence du greffier en
charge de la chambre des référés (prendre attache du
TA, pour obtenir l’adresse).
• Ultérieurement vous pourrez indiquer les adresses
des parties et des Conseils, selon instructions à venir,
pour diffuser vos pièces dans le respect du
contradictoire.
• Si vous avez plusieurs destinataires, ne pas oublier
de mettre des virgules entre chaque adresse.
• Mettez-vous en destinataire, vous recevrez ainsi sur
votre messagerie la preuve d’envoi à enregistrer dans
votre dossier (la liste d’envoi de la plateforme n’est
valable que 2 mois !).

b) « Déposer un fichier » - Vous joignez la ou les pièces à


diffuser sous format .pdf

102
Rappel :
Pour le moment, les adresses mel de toutes les parties ne sont pas
à instruire. Vos envois ne sont destinés qu’aux Greffes des
Juridictions.
c) Vous pouvez sécuriser le partage en cliquant sur l’index
« sécuriser le partage »
Un mot de passe s’incrémentera automatiquement en
fin de message à l’attention du destinataire (sur sa boite
de messagerie).
Ce mot de passe lui sera demandé pour ouvrir les
pièces jointes

Observations :
✓ Il ne faut pas créer de mot de passe. Cette opération est
automatique.

✓ Sur un partage sécurisé, le mot de passe apparaît en fin de


message d’information sur la messagerie.
Il est plus simple de ne pas cocher la case « Sécuriser le
partage » cela simplifie la recherche du code au destinataire

d) Il est important de personnaliser le courriel de


notification.
En cliquant sur l’index, « personnaliser le courriel de
notification », une autre page s’ouvre.
d1) Vous indiquerez l’objet du mel pour permettre un
traitement et un classement aisé par le Greffe.
N’oubliez pas de noter vos propres références de
dossier

Exemples :
• Prestation serment (acceptation de mission)
• Demande de sapiteur
• Extension de mission
103
• Ordonnance commune
• Questions mission
• Rapport
• Note de frais et honoraires
• Autres.

Pour le « message du courriel », donnez quelques


précisions sur votre demande qui se trouve en pièce
jointe

e) Quand vous avez terminé, cliquez sur « Partager » pour


envoyer votre message.
Vous recevrez un courriel de confirmation dès que
votre message aura été lu et les PJ ouvertes (voir
Fichiers reçus 2.2.1 - observation).

2.2.2.2 Transfert de fichiers déjà partagés


Si vous souhaitez transférer des dossiers à d’autres Parties
après votre premier envoi :

a) Vous revenez sur « Liste de vos envois »


b) Vous sélectionnez le fichier que vous souhaitez
transférer à d’autres parties en cliquant sur la case
blanche,
c) Sur le tableau de droite « rubrique action » vous cliquez
sur partager avec d’autres utilisateurs,
d) En bas de page vous cliquez sur partager et vous vous
retrouvez sur la « page partage » pour reprendre les
actions décrites en 2.2.2.1

Généralités
Votre code est valable trois mois pour toutes vos expertises, sur
l’ensemble du territoire et auprès de toutes les Juridictions
Administratives.

104
Il vous appartient de classer les pièces reçues dans vos dossiers
d’expertise.

Conclusion

A ce stade de l’expérimentation, 100% des rapports sont déposés


sous cette forme dématérialisée auprès du TA de Strasbourg.

Conformément à l’article R. 621-9 du CJA, pour le dépôt du rapport,


aux instructions portées sur les ordonnances et avec l’accord des
parties (ne pas oublier de solliciter cet accord et les adresses de
courriels en début d’expertise), les échanges en cours d’expertise
peuvent être entièrement dématérialisés (attention à la
sécurisation de vos échanges) sauf :

• La première convocation en RAR


• L’envoi des courriers aux parties non munies de système de
communication informatique (adresse courriel)
• Les échanges avec les Parties sont limités aux capacités de
stockage des systèmes informatiques.
• Vous devez vérifier la capacité et la protection de vos
systèmes informatiques, de vos scanners (bureautique en
général), stockage, etc.

Le Greffe se charge des communications et notifications avec les


avocats ou Parties (mémoires, observations, etc…).
Il sert également d’interface avec l’expert.

Le système pourra être complété au fur et à mesure des retours


d’expérience qui seront synthétisés par le coordinateur
administratif du CNCEJ.

Nous ne manquerons pas d’échanger avec les services des Greffes


pour améliorer les transmissions de pièces, en utilisant toutes les
potentialités de la plateforme.
105
Restez à l’écoute de vos chefs de juridiction et du service du greffe
chargé des expertises pour l’utilisation de cette plateforme.
Nous restons à votre service.

Bernard LEICEAGA,
Administrateur CNCEJ,
Responsable pôle administratif au sein de la commission juridique du CNCEJ

Bibliographie et explications :
Greffe TA de Strasbourg
Greffe TA de Nice

106
COMPARAISON entre PROCEDURES
Administratives et Civiles
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

PREAMBULE

Généralités Le procès n’est pas la chose des parties, mais L'instance est la chose des Parties.
du juge dans le cadre des mesures
d’instruction.

L’expertise en matière administrative a pour


objet d’éclairer le juge sur une question de
fait.

L’expert est un collaborateur occasionnel du L’expert est un auxiliaire de justice.


service public de la justice, agent de l’Etat.

Assurances Fortement conseillées, même avec le statut de Fortement conseillées.


RC Pro, collaborateur occasionnel du service public Proposition assurance experts établie par la
Expertises (COSP). société SOPHIASSUR ou sociétés ayant les
juridictionnelles Proposition assurance experts établie par la mêmes garanties
société SOPHIASSUR ou sociétés ayant les
mêmes garanties

107
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

DESIGNATION

Désignation R.621-1 : La juridiction peut, soit d'office, soit Art. 232 - Le juge peut commettre toute
expert sur la demande des parties ou de l'une d'elles, personne de son choix pourl'éclairer par des
ordonner, avant dire droit, qu'il sera procédé constatations, par une consultation ou par une
à une expertise sur les points déterminés par expertise sur une question de fait qui requiert
sa décision. L’expert peut se voir confier une les lumières d'un technicien.
mission de médiation. Il peut également
prendre l’initiative, avec l’accord des parties,
d’une telle médiation. Si une médiation est
engagée, il en informe la juridiction. Sous
réserve des exceptions prévues par l’article
L.213-2, l’expert remet son rapport
d’expertise sans pouvoir faire état, sauf accord
des parties, des constatations et déclarations
ayant eu lieu durant la médiation.

R.621-2 : Il n'est commis qu'un seul expert à Art. 264 - Il n'est désigné qu'une seule personne
moins que la juridiction n'estime nécessaire à titre d'expert à moins que le juge n'estime
d'en désigner plusieurs. nécessaire d'en nommer plusieurs.
Le président du tribunal administratif ou de la
cour administrative d’appel, selon le cas, ou, Art. 233 - Le technicien, investi de ses pouvoirs
au Conseil d’Etat, le président de la section du par le juge en raison de sa qualification, doit
contentieux choisit les experts parmi les remplir personnellement la mission qui lui est
personnes figurant sur l’un des tableaux confiée. Si le technicien désigné est une
établis en application de l’article R. 221-9. Il personne morale, son représentant légal soumet
peut, le cas échéant, désigner toute autre à l'agrément du juge le nom de la ou des
personne de son choix. Il fixe également le personnes physiques qui assureront, au sein de
délai dans lequel l’expert sera tenu de celle-ci et en son nom l'exécution de la mesure.
déposer son rapport au greffe.

R. 221-9 : Il est établi, chaque année, par le


président de la cour administrative d’appel, un
tableau des experts auprès de la cour et des
tribunaux administratifs du ressort, selon une
nomenclature arrêtée par le vice-président du
Conseil d’Etat correspondant aux domaines
d’activité dans lesquels les juridictions
administratives sont susceptibles de recourir à
une expertise.

Le président de la cour administrative d’appel


arrête les inscriptions en fonction des besoins
des juridictions statuant dans chacun de ces
domaines, après avis de la commission prévue
à l’article R. 221-10.

108
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

PRESTATION de SERMENT

L'expert prête serment à chaque mission L'expert inscrit sur la liste de la CA, prête
ordonnée, selon formulaire remis par le serment dès son inscription valable 5 ans
greffe et à retourner sous 3 jours. si le technicien désigné n'est pas inscrit il doit
prêter serment à chaque mission ordonnée.

Prestation de R. 621-3 : Le greffier en chef ou, au Conseil Art. 267 - Dès le prononcé de la décision
serment d'État, le secrétaire du contentieux notifie nommant l'expert, le secrétaire de la juridiction
dans les dix jours à l'expert ou aux experts la lui en notifie copie par tout moyen. L'expert fait
décision qui les commet et fixe l'objet de leur connaître sans délai au juge son acceptation ; il
mission. Il annexe à celle-ci la formule du doit commencer les opérations d'expertise dès
serment que le ou les experts prêteront par qu'il est averti que les parties ont consigné la
écrit et déposeront au greffe dans les trois provision mise à leur charge, ou le montant de la
jours pour être joint au dossier de l'affaire. première échéance dont la consignation a pu
être assortie, à moins que le juge ne lui enjoigne
d'entreprendre immédiatement ses opérations.

Serment Par le serment, l'expert s'engage à accomplir Art. 237 - Le technicien commis doit accomplir
sa mission avec conscience, objectivité, sa mission avec
impartialité et diligence ». conscience, objectivité et impartialité.
Art. 239 - Le technicien doit respecter les délais
qui lui sont impartis.
Note : Les Experts doivent accomplir leur
mission, de faire leur rapport et de donner leur
avis en leur honneur et conscience

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Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
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la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

CONSTATS - REFERES INSTRUCTION

Constats R. 531-1 : S'il n'est rien demandé de plus que Art. 249 - Le juge peut charger la personne qu'il
la constatation de faits, le juge des référés commet de procéder à des constatations. Le
peut, sur simple requête qui peut être constatant ne doit porter aucun avis sur les
présentée sans ministère d'avocat et même conséquences de fait ou de droit qui peuvent en
en l'absence d'une décision administrative résulter.
préalable, désigner un expert pour constater Art 250 - Les constatations peuvent être
sans délai les faits qui seraient susceptibles de prescrites à tout moment, y compris en
donner lieu à un litige devant la juridiction. Il conciliation ou au cours du délibéré. Dans ce
peut, à cet effet, désigner une personne dernier cas, les parties en sont avisées. Les
figurant sur l’un des tableaux établis en constatations sont consignées par écrit à moins
application de l’article R. 221-9. Il peut, le cas que le juge n'en décide la présentation orale.
échéant, désigner toute autre personne de
son choix. Avis en est donné immédiatement
aux défendeurs éventuels. Par dérogation aux
dispositions des articles R. 832-2 et R. 832-3,
le délai pour former tierce opposition est de
quinze jours.

Référé R. 532-1 : Le juge des référés peut, sur simple Art. 145 - S’il existe un motif légitime de
instruction requête et même en l'absence de décision conserver ou d’établir avant tout procès la
ou référé administrative préalable, prescrire toute preuve des faits dont pourrait dépendre la
préventif mesure utile d'expertise ou d'instruction. solution d’un litige, les mesures d’instruction
Il peut notamment charger un expert de légalement admissibles peuvent être ordonnées
procéder, lors de l'exécution de travaux à la demande de tout intéressé, sur requête ou
publics, à toutes constatations relatives à en référé.
l'état des immeubles susceptibles d'être
affectés par des dommages ainsi qu'aux
causes et à l'étendue des dommages qui
surviendraient effectivement pendant la
durée de sa mission.

Art. 146 - Une mesure d'instruction ne peut être


ordonnée sur un fait que si la partie qui l'allègue
ne dispose pas d'éléments suffisants pour le
prouver. En aucun cas une mesure d'instruction
ne peut être ordonnée en vue de suppléer la
carence de la partie dans l'administration de la
preuve.

Art 238 - Le technicien doit donner son avis sur


les points pour l'examen desquels il a été
commis. Il ne peut répondre à d'autres
questions, sauf accord écrit des parties. Il ne
doit jamais porter d'appréciations d'ordre
juridique.

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Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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EXTENSION MISSION

Notes Par une partie dans un délai de 2 mois après A la demande des Parties et selon décision du
la première réunion. Magistrat
Par l'expert à tout moment. Une ordonnance doit être rendue par le
Une ordonnance doit être rendue par le magistrat
magistrat.

Extension R. 532-3 : Le juge des référés peut, à la Art. 148 - Le juge peut conjuguer plusieurs
mission demande de l'une des parties formée dans le mesures d'instruction.
délai de deux mois qui suit la première Il peut, à tout moment et même en cours
réunion d'expertise, ou à la demande de d'exécution, décider de joindre toute autre
l'expert formée à tout moment, étendre mesure nécessaire à celles qui ont déjà été
l'expertise à des personnes autres que les ordonnées.
parties initialement désignées par Art 149 - Le juge peut à tout moment accroître
l'ordonnance, ou mettre hors de cause une ou ou restreindre l'étendue des mesures prescrites.
plusieurs des parties ainsi désignées.

Il peut, dans les mêmes conditions, étendre la


mission de l'expertise à l'examen de questions
techniques qui se révéleraient indispensables
à la bonne exécution de cette mission, ou, à
l'inverse, réduire l'étendue de la mission si
certaines des recherches envisagées
apparaissent inutiles.

Art. R. 532-4 : Le juge des référés ne peut faire Art. 150 - La décision qui ordonne ou modifie
droit à la demande prévue au premier alinéa une mesure d'instruction n'est pas susceptible
de l’article R 532-3 qu’après avoir mis les d'opposition ; elle ne peut être frappée d'appel
parties et le cas échéant les personnes ou de pourvoi en cassation indépendamment du
auxquelles l’expertise doit être étendue en jugement sur le fond que dans les cas spécifiés
mesure de présenter leurs observations sur par la loi. Il en est de même de la décision qui
l’utilité de l’extension ou de la réduction refuse d'ordonner ou de modifier une mesure.
demandée.

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(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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CONCILIATION

Notes En cours d'expertise, les Parties peuvent se Interdiction de concilier les Parties.
concilier. En cours d'expertise, les Parties peuvent se
L'expert constate la fin de sa mission et concilier.
informe le magistrat. L'expert constate la fin de sa mission et
La taxation est ordonnée par le magistrat informe le magistrat

Conciliation R. 621-7-2 : Si les parties viennent à se Art. 240 - Le juge ne peut donner au technicien
concilier, l’expert constate que sa mission est mission de concilier les parties.
devenue sans objet, et en fait immédiatement
rapport au magistrat qui l’a commis. Art. 171-1 - Le juge chargé de procéder à une
mesure d'instruction ou d'en contrôler
Son rapport, accompagné de sa note de frais l'exécution peut constater la conciliation, même
et honoraires, doit être accompagné d’une partielle, des parties.
copie du procès-verbal de conciliation signé
des parties, faisant apparaître l’attribution de Art. 281 - Si les parties viennent à se concilier,
la charge des frais d’expertise. l'expert constate que sa mission est devenue
sans objet ; il en fait rapport au juge. Les parties
Faute pour les parties d’avoir réglé la question peuvent demander au juge de donner force
de la charge des frais d’expertise, il y est exécutoire à l'acte exprimant leur accord.
procédé, après la taxation mentionnée à
l’article R. 621-11, par application des articles
R. 621-13 ou R. 761-1, selon les cas.

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Procédure administrative
(selon articles du CPC et
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MEDIATION

Médiation R.621-1 : La juridiction peut, soit d'office, soit Art. 1547 - Lorsque les parties envisagent de
sur la demande des parties ou de l'une d'elles, recourir à un technicien, elles le choisissent d'un
ordonner, avant dire droit, qu'il sera procédé commun accord et déterminent sa mission. Le
à une expertise sur les points déterminés par technicien est rémunéré par les parties, selon
sa décision. les modalités convenues entre eux.
L’expert peut se voir confier une mission de
médiation. Il peut également prendre
l’initiative, avec l’accord des parties, d’une
telle médiation.
Si une médiation est engagée, il en informe la
juridiction. Sous réserve des exceptions
prévues par l’article L.213-2, l’expert remet
son rapport d’expertise sans pouvoir faire
état, sauf accord des parties, des
constatations et déclarations ayant eu lieu
durant la médiation.

R. 213-2 : La médiation peut être confiée à Art. 1548 - Il appartient au technicien, avant
une personne physique ou à une personne d'accepter sa mission, de révéler toute
morale. Si le médiateur désigné est une circonstance susceptible d'affecter son
personne morale, son représentant légal indépendance afin que les parties en tirent les
désigne la où les personnes physiques qui conséquences qu'elles estiment utiles.
assureront, au sein de celle-ci et en son nom,
l’exécution de la mission.

R. 213-3 : La personne physique qui assure la Art. 1549 - Le technicien commence ses
mission de médiation doit posséder, par opérations dès que les parties et lui-même se
l’exercice présent ou passé d’une activité, la sont accordés sur les termes de leur contrat. Il
qualification requise eu égard à la nature du accomplit sa mission avec conscience, diligence
litige. Elle doit en outre justifier, selon le cas, et impartialité, dans le respect du principe du
d’une formation ou d’une expérience adaptée contradictoire. Il ne peut être révoqué que du
à la pratique de la médiation. consentement unanime des parties.

Notes A la lecture de ces articles, et particulièrement Art. 1550 - A la demande du technicien ou après
le R.213-3, il est indispensable qu’une avoir recueilli ses observations, les parties
formation à cette nouvelle discipline qu’est la peuvent modifier la mission qui lui a été confiée
médiation, soit suivie par le médiateur/expert. ou confier une mission complémentaire à un
autre technicien.

113
Notes Les procédures contentieuses se déroulent Art. 1551 - Les parties communiquent au
dans le respect du principe de la contradiction technicien les documents nécessaires à
(contradictoire) et une médiation introduit l'accomplissement de sa mission. Lorsque
des notions de confidentialité des échanges l'inertie d'une partie empêche le technicien de
entre les intervenants à la négociation. mener à bien sa mission, il convoque l'ensemble
Il parait donc impossible d’agir comme des parties en leur indiquant les diligences qu'il
médiateur dans le cadre d’une expertise, ce estime nécessaires. Si la partie ne défère pas à
qui explique les différentes modifications sa demande, le technicien poursuit sa mission à
apportées à l’article R 621-1. partir des éléments dont il dispose.

Art. 1552 - Tout tiers intéressé peut, avec


l'accord des parties et du technicien, intervenir
aux opérations menées par celui-ci. Le
technicien l'informe qu'elles lui sont alors
opposables.

Art. 1553 - Le technicien joint à son rapport, si


les parties et, le cas échéant, le tiers intervenant
le demandent, leurs observations ou
réclamations écrites. Il fait mention dans celui-ci
des suites données à ces observations ou
réclamations.

Art. 1554 - A l'issue des opérations, le technicien


remet un rapport écrit aux parties, et, le cas
échéant, au tiers intervenant. Ce rapport peut
être produit en justice.

114
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Procédure administrative
(selon articles du CPC et
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DEROULEMENT MISSION

Notes Avant d'accepter une mission, l'expert doit prendre connaissance du dossier ou de
Délais l'ordonnance afin de vérifier si la mission entre
dans ses compétences, s'il est disponible et s'il n'a aucun lien avec aucune des Parties
Les délais impartis sont à respecter impérativement. Si le délais devait être dépassé pour des
problèmes liés à l'avancement des opérations, remise de documents, essais, appel en cause,
etc.. une prorogation est à solliciter auprès du magistrat en charge des expertises en justifiant
la demande.

Notes L'expert est appelé par le greffe pour L'expert reçoit l'ordonnance qui le désigne. S'il
connaitre ses disponibilités avant d'accepter la accepte la mission, il peut démarrer ses
mission. Le Greffe lui adresse l'ordonnance, le opérations après avoir été informé par le greffe
formulaire de prestation de serment valant du dépôt de la consignation.
acception de mission et le dossier avec toutes
les pièces.
Il démarre ses opérations sans attendre, il n'y
a pas de consignation en juridiction
administrative

Acceptation R. 621 - 4 : Dans le cas où un expert n'accepte Art 238 - Le technicien doit donner son avis sur
mission pas la mission qui lui a été confiée, il en est les points pour l'examen desquels il a été
désigné un autre à sa place. commis. Il ne peut répondre à d'autres
L’expert qui, après avoir accepté sa mission, questions, sauf accord écrit des parties. Il ne
ne la remplit pas ou celui que ne dépose par doit jamais porter d'appréciations d'ordre
son rapport dans le délai fixé par la décision juridique.
peut, après avoir été invité par le président de Notes : le greffe de la juridiction adresse à
la juridiction à présenter ses observations, l’expert la décision qui fixe sa mission
être remplacé par une décision de ce dernier. L’expert doit sans délai faire connaître sa
Il peut, en outre, être condamné par la décision d’accepter ou de refuser sa mission.
juridiction, sur demande d’une partie, et au Avant d’accepter sa mission, l’expert doit
terme d’une procédure contradictoire, à tous apprécier s’il est en mesure de l’accomplir et
les frais frustratoires et à des dommages- envisager en conscience sa récusabilité ou son
intérêts éventuel déport, en cas notamment de conflit
d’intérêt. S’il y a doute sur ce point, il doit s’en
ouvrir, en toute transparence, aux parties.

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Procédure administrative
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CONVOCATIONS

Notes Convocations des Parties par courriers avec Convocations des Parties par courriers avec AR,
AR, 4 jours au moins avant la réunion. après avoir pris les convenances des Conseils, un
En pratique après avoir pris les convenances délai mini de 3 semaines est nécessaire pour
des Conseils, un délai de 3 semaines est recevoir les accusés de réception.
nécessaire pour recevoir les accusés de
réception.

Convocation Art. R. 621-7 : Les parties sont averties par le Notes : L’expert doit, dès réception de l’avis de
ou les experts des jours et heures auxquels il consignation et sauf avis contraire du magistrat,
sera procédé à l'expertise ; cet avis leur est commencer ses opérations. Il convoque les
adressé quatre jours au moins à l'avance, par parties à une réunion par lettre recommandée
lettre recommandée. avec avis de réception et copie aux conseils.
Les observations faites par les parties, dans le
cours des opérations, sont consignées dans le
rapport.

R. 431-8 : Les parties non représentées devant


un tribunal administratif par un avocat ou un
avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de
cassation qui ont leur résidence en dehors du
territoire de la République et en dehors de
l'Union européenne, de l'Espace économique
européen ou de la Suisse doivent faire
élection de domicile sur l'un de ces territoires.

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CONTRADICTOIRE

Respect impératif de cette règle procédurale

Contradictoire Les parties sont (par la ou les convocations) Art. 16 - Le juge doit, en toutes circonstances,
Notes mises à même d'assister à la totalité des faire observer et observer lui-même le principe
opérations d'expertise : visite des lieux, de la contradiction. Il ne peut retenir, dans sa
prélèvements d'échantillons, mesures sur décision, les moyens, les explications et les
place, interrogatoire des parties ; documents invoqués ou produits par les parties
il ne peut y avoir de colloque séparé avec une que si celles-ci ont été à même d'en débattre
partie contradictoirement. Il ne peut fonder sa décision
sur les moyens de droit qu'il a relevés d'office
sans avoir au préalable invité les parties à
présenter leurs observations.

Notes Les parties reçoivent communication de tous Notes : L’expert se fait communiquer les pièces
les documents remis à et informations utiles.
l'expert (sur sa demande ou spontanément, Il entend les parties et leurs conseils.
peu importe) y compris les observations que Il veille en toutes circonstances au respect du
lui feraient parvenir telle ou telle partie : il n'y principe de la contradiction.
a pas à faire de distinction entre les
documents remis par des tiers ou par les
parties

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Remise des documents sollicités par l'expert

Remise R. 621-7-1 : Les parties doivent remettre sans Art. 243 - Le technicien peut demander
documents délai à l’expert tous documents que celui-ci communication de tous documents aux parties
estime nécessaires à l’accomplissement de sa et aux tiers, sauf au juge à l'ordonner en cas de
mission. En cas de carence des parties, difficulté.
l’expert en informe le président de la
juridiction qui, après avoir provoqué les Art. 275 - Les parties doivent remettre sans délai
observations écrites de la partie récalcitrante, à l'expert tous les documents que celui-ci estime
peut ordonner la production des documents, nécessaires à l'accomplissement de sa mission.
s’il y a lieu sous astreinte, autoriser l’expert à En cas de carence des parties, l'expert en
passer outre, ou à déposer son rapport en informe le juge qui peut ordonner la production
l’état. des documents, s'il y a lieu sous astreinte, ou
Le président peut en outre examiner les bien, le cas échéant, l'autoriser à passer outre
problèmes posés par cette carence lors de la ou à déposer son rapport en l'état. La juridiction
séance prévue à l’article R. 621-8-1. La de jugement peut tirer toute conséquence de
juridiction tire les conséquences du défaut de droit du défaut de communication des
communication des documents à l’expert documents à l’expert.

Art. 133 – Si la communication des pièces n’est


pas faite, il peut être demandé, sans forme, au
juge d’enjoindre cette communication.

Art. 134 – Le juge fixe, au besoin à peine


d’astreinte, le délai, et, s’il y a lieu, les modalités
de la communication.

Art. 135 – Le juge peut écarter du débat les


pièces qui n’ont pas été communiquées en
temps utile.

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Séances ou audiences organisées par le magistrat

Difficultés, R. 621-8-1 : Pendant le déroulement des Art. 167 - Les difficultés auxquelles se heurterait
relation opérations d’expertise, le président de la l'exécution d'une mesure d'instruction sont
avec la juridiction juridiction peut organiser une ou plusieurs réglées, à la demande des parties, à l'initiative
séances en vue de veiller au bon déroulement du technicien commis, ou d'office, soit par le
de ces opérations. A cette séance, peuvent juge qui y procède, soit par le juge chargé du
notamment être examinées, à l’exclusion de contrôle de son exécution.
tout point touchant au fond de l’expertise, les
questions liées aux délais d’exécution, aux Art. 181 – Le juge peut, au cours des opérations
communications de pièces, au versement de vérification, à l’audience ou en tout autre
d’allocations provisionnelles, ou, en manière lieu, se faire assister par un technicien, entendre
de référés, au périmètre de l’expertise. les parties elles-mêmes, et toute personne dont
Les parties et l’expert sont convoqués à la l’audition paraît utile à la manifestation de la
séance mentionnée à l’alinéa précédent, dans vérité.
les conditions fixées à l’article R. 711-2. Il est
dressé un relevé des conclusions auxquelles Art. 245 - Le juge peut toujours inviter le
ont conduit les débats. Ce relevé est technicien à compléter, préciser ou expliquer,
communiqué aux parties et à l’expert, et versé soit par écrit, soit à l'audience, ses constatations
au dossier. La décision d’organiser une telle ou ses conclusions. Le technicien peut à tout
séance, ou de refus de l’organiser, n’est pas moment demander au juge de l'entendre. Le
susceptible de recours juge ne peut, sans avoir préalablement recueilli
les observations du technicien commis, étendre
la mission de celui-ci ou confier une mission
complémentaire à un autre technicien.

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Secret des affaires

Secret des R. 557-3 : Lorsqu'il est saisi aux fins de


affaires prévenir une atteinte imminente ou faire
cesser une atteinte illicite à un secret des
affaires, le juge des référés peut prescrire
toute mesure provisoire et conservatoire
proportionnée, y compris sous astreinte. Il
peut notamment ordonner l'ensemble des
mesures mentionnées à l'article R. 152-1 du
code de commerce.

Notes Lorsqu'une information est couverte par un


secret protégé par la loi, l'expert doit aviser la
partie qui la détient, qu'elle accepte, en la lui
donnant, que cette information soit
communiquée à l'autre partie, en raison du
caractère contradictoire de la procédure. A
défaut d'une telle acceptation, elle ne peut
communiquer l'information à l'expert.

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Procédure civile
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SAPITEURS (Adm)- TECHNICIENS (Civ) - ASSISTANTS TECHNIQUES

Notes Le sapiteur est désigné par ordonnance du Le Technicien est sous la responsabilité de
magistrat l'expert.
L'assistant technique est sous la
responsabilité de l'expert

Sapiteur R.621-2 alinea 2 : Lorsqu'il apparaît à un


expert qu'il est nécessaire de faire appel au
concours d'un ou plusieurs sapiteurs pour
l'éclairer sur un point particulier, il doit
préalablement solliciter l'autorisation du
président du tribunal administratif ou de la
cour administrative d'appel ou, au Conseil
d'État, du président de la section du
contentieux. La décision est insusceptible de
recours.

Notes Le recours à un sapiteur qui effectue une Note : Il est recommandé à l'expert d'indiquer
partie de l'expertise et remplace l'expert sur aux parties le nom et la qualité du technicien qui
un ou plusieurs points et qui émet des interviendra, afin de vérifier les problèmes
conclusions techniques sur les points confiés d'incompatibilités (même motif de récusation
par l’expert. Ce sapiteur doit être désigné par que pour l'expert).
ordonnance dans le respect du code de justice Le devis du technicien est à présenter aux
administrative selon art. R. 621-2 § 2. parties avec le contour de la mission proposé
par l'expert.

Notes Le recours à des assistants techniques ou à Notes : l’expert peut se faire assister par toute
des laboratoires chargés de prestations personne de son choix qui intervient sous son
matérielles, de mesure ou d'analyses, pour contrôle et sa responsabilité. Il s’agit alors d’une
lesquels aucune autorisation du président de simple assistance, le principe restant celui de
la juridiction n'est nécessaire. l’exercice personnel de sa mission par l’expert.
Mention doit être faite dans le rapport de
l’expert des noms et qualités des personnes qui
l’ont assisté.

121
Procédure civile
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(selon articles du CPC et
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RECUSATION

La récusation R. 621-5 : Les personnes qui ont eu à


connaître de l'affaire à un titre quelconque
sont tenues, avant d'accepter d'être désignées
comme expert ou comme sapiteur, de le faire
connaître au président de la juridiction ou, au
Conseil d'État, au président de la section du
contentieux, qui apprécie s'il y a
empêchement.

R. 621-6 : Les experts ou sapiteurs mentionnés Art. 234 - Les techniciens peuvent être récusés
à l’article R. 621-2 peuvent être récusés pour pour les mêmes causes que les juges. S'il s'agit
les mêmes causes que les juges. d'une personne morale, la récusation peut viser
S'il s'agit d'une personne morale, la récusation tant la personne morale elle-même que la ou les
peut viser tant la personne morale elle-même personnes physiques agréées par le juge.
que la ou les personnes physiques qui La partie qui entend récuser le technicien doit le
assurent en son nom l'exécution de la mesure. faire devant le juge qu'il l'a commis ou devant le
La partie qui entend récuser l'expert doit le juge chargé du contrôle avant le début des
faire avant le début des opérations ou dès la opérations ou dès la révélation de la cause de la
révélation de la cause de la récusation. récusation.
Si l'expert s'estime récusable, il doit Si le technicien s'estime récusable, il doit
immédiatement le déclarer au président de la immédiatement le déclarer au juge qui l'a
juridiction, ou, au Conseil d’Etat, au président commis ou au juge chargé du contrôle.
de la section du contentieux.

R. 621-6-1 : La demande de récusation formée Art. 235 - Si la récusation est admise, si le


par une partie est présentée à la juridiction technicien refuse la mission, ou s'il existe un
qui a ordonné l’expertise. empêchement légitime, il est pourvu au
Si elle est présentée par un mandataire, ce remplacement du technicien par le juge qui l'a
dernier doit être muni d’un pouvoir spécial. commis ou par le juge chargé du contrôle. Le
Elle doit à peine d’irrecevabilité indiquer les juge peut également, à la demande des parties
motifs qui la soutiennent et être ou d'office, remplacer le technicien qui
accompagnée des pièces propres à la justifier manquerait à ses devoirs, après avoir provoqué
ses explications.

621-6-2 : Le greffier en chef, ou, au Conseil


d’Etat, le secrétaire du contentieux,
communique à l’expert copie de la demande
de récusation dont il est l’objet.
Dès qu’il a communication de cette demande,
l’expert doit s’abstenir de toute opération
jusqu’à ce qu’il y ait été statué

122
R. 621-6-3 : Dans les huit jours de cette
communication, l’expert fait connaître par
écrit soit son acquiescement à la récusation,
soit les motifs pour les lesquels il s’y oppose

R. 621-6-4 : Si l’expert acquiesce à la demande


de récusation, il est aussitôt remplacé. Dans
le cas contraire, la juridiction, par une décision
non motivée, se prononce sur la demande,
après audience publique dont l’expert et les
parties sont avertis. L’expert n’est pas admis à
contester la décision qui le récuse

123
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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Allocations provisionnelles (Adm) - Consignations complémentaires (Civ)

Allocation R. 621-12 : Le président de la juridiction, après Art. 269 - Le juge qui ordonne l'expertise ou le
provisionnelle consultation du président de la formation de juge chargé du contrôle fixe, lors de la
jugement, ou, au Conseil d’Etat, le président nomination de l'expert ou dès qu'il est en
de la section du contentieux peut, soit au mesure de le faire, le montant d'une provision à
début de l'expertise, si la durée ou valoir sur la rémunération de l'expert aussi
l'importance des opérations paraît le proche que possible de sa rémunération
comporter, soit au cours de l'expertise ou définitive prévisible. Il désigne la ou les parties
après le dépôt du rapport et jusqu'à qui devront consigner la provision au greffe de
l'intervention du jugement sur le fond, la juridiction dans le délai qu'il détermine ; si
accorder aux experts et aux sapiteurs, sur leur plusieurs parties sont désignées, il indique dans
demande, une allocation provisionnelle à quelle proportion chacune des parties devra
valoir sur le montant de leurs honoraires et consigner.
débours. Il précise la ou les parties qui devront Il aménage, s'il y a lieu, les échéances dont la
verser ces allocations. consignation peut être assortie.
Sa décision ne peut faire l'objet d'aucun
recours

R. 621-12-1 : L’absence de versement, par la Art. 271 - A défaut de consignation dans le délai
partie qui en a la charge, de l’allocation et selon les modalités impartis, la désignation de
provisionnelle, dans le mois qui suit la l'expert est caduque à moins que le juge, à la
notification de la décision mentionnée à demande d'une des parties se prévalant d'un
l’article R 621-12, donne lieu, à la demande de motif légitime, ne décide une prorogation du
l’expert, à une mise en demeure signé du délai ou un relevé de la caducité. L'instance est
président de la juridiction. poursuivie sauf à ce qu'il soit tiré toute
Si le délai fixé par cette dernière n’est pas conséquence de l'abstention ou du refus de
respecté, et si le rapport d’expertise n’a pas consigner.
été déposé à cette date, l’expert est appelé
par le président à déposer, avec sa note de Art. 280 - L'expert peut, sur justification de l'état
frais et honoraires, un rapport se limitant au d'avancement de ses opérations, être autorisé à
constat des diligences effectuées et de cette prélever un acompte sur la somme consignée si
carence, dont la juridiction tire les la complexité de l'affaire le requiert. En cas
conséquences, notamment pour l’application d'insuffisance manifeste de la provision allouée,
des dispositions du deuxième alinéa de au vu des diligences faites ou à venir, l'expert en
l’article R. 761-1. fait sans délai rapport au juge, qui, s'il y a lieu,
Le président peut toutefois, avant d’inviter ordonne la consignation d'une provision
l’expert à produire un rapport de carence, complémentaire à la charge de la partie qu'il
soumettre l’incident à la séance prévue à détermine. A défaut de consignation dans le
l’article R. 621-8-1 délai et selon les modalités fixées par le juge, et
sauf prorogation de ce délai, l'expert dépose son
rapport en l'état.

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Procédure civile
Procédure administrative
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Perception de rémunération hors ordonnances

Important R. 621-14 : L'expert ou le sapiteur ne peut, en Art. 248 - Il est interdit a un technicien de
aucun cas, et sous quelque prétexte que ce recevoir directement d'une partie, sous quelque
soit, réclamer aux parties ou à l'une d'entre forme que ce soit, une rémunération même à
elles une somme quelconque en sus des titre de remboursement de débours, si ce n'est
allocations provisionnelles prévues à l'article sur décision du juge.
R. 621-12, des honoraires, frais et débours
liquidés par le président du tribunal ou de la
cour ou, au Conseil d’Etat, le président de la
section du contentieux

125
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Note de synthése

Note synthèse
Après avoir déposé sa note de synthèse,
L'expert doit joindre les observations qui lui
l'expert reçoit les Dires des Parties et doit y
sont remises par les parties.
répondre dans le corps de son rapport.

Le rapport doit consigner les observations Art. 276 - L'expert doit prendre en considération
faites par les parties selon art. R. 621-7, les observations ou réclamations des parties, et,
même les observations orales doivent être lorsqu'elles sont écrites, les joindre à son avis si
consignées (Conseil d’Etat 24/02/1995, Stihle) les parties le demandent.
Toutefois, lorsque l’expert a fixé aux parties un
délai pour formuler leurs observations ou
réclamations, il n’est pas tenu de prendre en
compte celles qui auraient été faites après
l’expiration de ce délai, à moins qu’il n’existe
une cause grave et dûment justifiée, auquel cas
il en fait rapport au juge.
Lorsqu’elles sont écrites, les dernières
observations ou réclamations des parties
doivent rappeler sommairement le contenu de
celles qu’elles ont présentées antérieurement. A
défaut, elles sont réputées abandonnées par les
parties. L’expert doit faire mention, dans son
avis, de la suite qu'il aura donnée aux
observations ou réclamations présentées.

Notes Certaines ordonnances prevoient la remise Notes: Bien qu’aucun texte ne le prévoie, les
d'une note de synthése aux Parties. documents ou notes de synthèse parfois appelés
Dans le cas contraire et pour des dossiers pré-rapports peuvent être établis à la demande
complexes, l'expert peut choisir de recourir à de certaines décisions.
l’établissement d’une note de synthèse. L'expert doit donner aux Parties un délai pour
Il doit fixer un bref délai aux parties pour faire part de leurs ultimes observations.
formuler leurs observations afin de ne pas
retarder le dépot du rapport.

L’expert est maître de la conduite des


opérations d’expertise, il doit
agir avec bon sens, pour apporter au magistrat
un éclairage complet sur les questions
techniques posées, sans augmenter le délai
imparti.

126
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Déplacement du Magistrat sur les lieux

Déplacement R. 622-1 : La juridiction peut décider que l'un Art. 156 – Le juge peut se déplacer hors de son
magistrat sur les ou plusieurs de ses membres se ressort pour procéder à une mesure
lieux transporteront sur les lieux pour y faire les d’instruction ou pour en contrôler l’exécution.
constatations et vérifications déterminées par
sa décision. Ceux-ci peuvent, en outre, dans le Art. 274 - Lorsque le juge assiste aux opérations
cours de la visite, entendre à titre de d'expertise, il peut consigner dans un procès-
renseignements les personnes qu'ils désignent verbal ses constatations, les explications de
et faire faire en leur présence les opérations l'expert ainsi que les déclarations des parties et
qu'ils jugent utiles. Les parties sont averties du des tiers ; le procès-verbal est signé par le juge.
jour et de l'heure auxquels la visite des lieux
doit se faire. Il est dressé procès-verbal de
l'opération. La visite des lieux peut également
être décidée au cours de l'instruction par le
président de la formation de jugement ou de
la chambre chargée de l'instruction.

127
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DEPOT RAPPORT

Notes Le rapport est déposé en 2 exemplaires au Le rapport est déposé au greffe et notifié aux
greffe et notifié aux Parties par courrier avec Parties par courrier avec AR. Il peut être diffusé
AR. Il peut être diffusé numériquement. numériquement.
La note de frais et honoraires n'est pas jointe La note de frais et honoraires est jointe aux
aux copies diffusées aux Parties copies diffusées aux Parties

Le Rapport- R. 621-8 : S'il y a plusieurs experts, ils Art. 282 - Si l'avis n'exige pas de
Dépôt procèdent ensemble aux opérations développements écrits, le juge peut autoriser
d'expertise et dressent un seul rapport. S'ils l'expert à l'exposer oralement à l'audience ; il en
ne peuvent parvenir à la rédaction de est dressé procès-verbal. La rédaction du
conclusions communes, le rapport comporte procès-verbal peut toutefois être suppléée par
l'avis motivé de chacun d'eux une mention dans le jugement si l'affaire est
immédiatement jugée en dernier ressort.
Notes Si l'expert a été autorisé à faire appel au Dans les autres cas, l'expert doit déposer un
concours d'un sapiteur, il lui appartient rapport au secrétariat de la juridiction. Il n'est
d’apprécier les réponses qu'il apporte et rédigé qu'un seul rapport même s'il y a plusieurs
d'intégrer à son rapport les conclusions de ce experts ; en cas de divergence chacun indique
dernier. son opinion.
Si l'expert a recueilli l'avis d'un autre technicien
Le travail du sapiteur doit en outre être joint dans une spécialité distincte de la sienne, cet
dans son intégralité en annexe du rapport avis est joint, selon le cas, au rapport, au procès-
d'expertise verbal d'audience ou au dossier.
Lorsque l’expert s’est fait assister dans
l’accomplissement de sa mission en application
de l’article 278-1, le rapport mentionne les nom
et qualités des personnes qui ont prêté leur
concours.
Le dépôt par l'expert de son rapport est
accompagné de sa demande de rémunération,
dont il adresse un exemplaire aux parties par
tout moyen permettant d'en établir la réception.
S'il y a lieu, celles-ci adressent à l'expert et à la
juridiction ou, le cas échéant, au juge chargé de
contrôler les mesures d'instruction, leurs
observations écrites sur cette demande dans un
délai de quinze jours à compter de sa réception.

128
R.621-9 : Le rapport est déposé au greffe en Art. 173 - Les procès-verbaux, avis ou rapports
deux exemplaires. établis, à l'occasion
Des copies sont notifiées par l’expert aux ou à la suite de l'exécution d'une mesure
parties intéressées. d'instruction sont adressés ou remis en copie à
Avec leur accord, cette notification peut chacune des parties par le secrétaire de la
s’opérer sous forme électronique. juridiction qui les a établis ou par le technicien
Le greffe peut demander à l’expert de déposer qui les a rédigés, selon le cas. Mention en est
son rapport sous forme numérique. La faite sur l'original.
notification du rapport aux parties est alors
assurée par le greffe.
Les parties sont invitées par le greffe de la
juridiction à fournir leurs observations dans le
délai d’un mois ; une prorogation de délai
peut être accordée

Notes Le rapport peut aussi être déposé sous forme Notes : Le dépôt du rapport est effectué par
numérique via la plateforme d’échange du l’expert auprès du secrétariat de la juridiction,
Conseil d’état mise en place dans de accompagné de sa demande de taxe de ses frais
nombreux TA et CAA et honoraires. Eu égard au délai de 5 ans de la
prescription de l’action en responsabilité contre
l’expert, selon le droit commun de l’article 2224.
Il est vivement recommandé de disposer de la
preuve de la remise de la copie du rapport aux
parties.
A cette fin, l’expert adresse à chacune d’entre
elles cette copie par lettre recommandée avec
A.R.

129
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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AUDIENCE après DEPOT RAPPORT

R. 621-10 : La juridiction peut décider que le Art. 283 - Si le juge ne trouve pas dans le
ou les experts se présenteront devant la rapport les éclaircissements suffisants, il peut
formation de jugement ou l'un de ses entendre l'expert, les parties présentes ou
membres, les parties dûment convoquées, appelées.
pour fournir toutes explications
complémentaires utiles et notamment se
prononcer sur les observations recueillies en
application de l'article R. 621-9

130
Procédure civile
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(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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HONORAIRES - TAXATION - NOTIFICATION

Notes L'ordonnance de taxation est notifiée aux L'ordonnance de taxe est notifiée aux Parties
Parties par le greffe du Tribunal conformément à l'article 725 du CPC

Honoraires R. 761-1 : Les dépens comprennent les frais


Taxation d'expertise, d'enquête et de toute autre
mesure d'instruction dont les frais ne sont pas
à la charge de l’Etat. Sous réserve de
dispositions particulières, ils sont mis à la
charge de toute partie perdante sauf si les
circonstances particulières de l'affaire
justifient qu'ils soient mis à la charge d'une
autre partie ou partagés entre les parties.

R.761-4 : La liquidation des dépens, y compris


celle des frais et honoraires d'expertise définis
à l'article R. 621-11, est faite par ordonnance
du président de la juridiction, après
consultation du président de la formation de
jugement ou, en cas de référé ou de constat,
du magistrat délégué.
Au Conseil d'Etat, la liquidation est faite par
ordonnance du président de la section du
contentieux

131
R.621-11 : Les experts et sapiteurs Art. 284 - Passé le délai imparti aux parties par
mentionnés à l'article R. 621-2 ont droit à des l'article 282 pour présenter leurs observations,
honoraires, sans préjudice du remboursement le juge fixe la rémunération de l'expert en
des frais et débours. fonction notamment des diligences accomplies,
Chacun d'eux joint au rapport un état de ses du respect des délais impartis et de la qualité du
vacations, frais et débours. travail fourni. Il autorise l’expert à se faire
Dans les honoraires sont comprises toutes remettre jusqu'à due concurrence les sommes
sommes allouées pour étude du dossier, frais consignées au greffe.
de mise au net du rapport, dépôt du rapport Il ordonne, selon le cas, soit le versement de
et, d'une manière générale, tout travail sommes complémentaires dues à l'expert en
personnellement fourni par l'expert ou le indiquant la ou les parties qui en ont la charge,
sapiteur et toute démarche faite par lui en vue soit la restitution des sommes consignées en
de l'accomplissement de sa mission. excédent.
Le président de la juridiction, après Lorsque le juge envisage de fixer la
consultation du président de la formation de rémunération de l’expert à un montant inférieur
jugement, ou, au Conseil d'État, le président au montant demandé, il doit au préalable inviter
de la section du contentieux fixe par l’expert à formuler ses observations.
ordonnance, conformément aux dispositions Le juge délivre à l'expert un titre exécutoire.
de l'article R. 761-4, les honoraires en tenant
compte des difficultés des opérations, de
l'importance, de l'utilité et de la nature du
travail fourni par l'expert ou le sapiteur et des
diligences mises en œuvre pour respecter le
délai mentionné à l'article R. 621-2.
Il arrête sur justificatifs le montant des frais et
débours qui seront remboursés à l'expert.
S'il y a plusieurs experts, ou si un sapiteur a
été désigné, l'ordonnance mentionnée à
l'alinéa précédent fait apparaître
distinctement le montant des frais et
honoraires fixés pour chacun.
Lorsque le président de la juridiction envisage
de fixer la rémunération de l'expert à un
montant inférieur au montant demandé, il
doit au préalable l'aviser des éléments qu'il se
propose de réduire, et des motifs qu'il retient
à cet effet, et l'inviter à formuler ses
observations

132
R.621-13 alinéa 1: Lorsque l’expertise a été Art. 724 - Les décisions mentionnées aux articles
ordonnée sur le fondement du titre III du livre 255, 262 et 284, émanant d'un magistrat d'une
V, le président du tribunal ou de la cour, après juridiction de première instance ou de la cour
consultation, le cas échéant, du magistrat d'appel, peuvent être frappées de recours
délégué, ou, au Conseil d’Etat, le président de devant le premier président de la cour d'appel
la section du contentieux en fixe les frais et dans les conditions prévues aux articles 714
honoraires par une ordonnance prise (alinéa 2) et 715 à 718. Si la décision émane du
conformément aux dispositions des articles R premier président de la cour d’appel, elle peut
621-11 et R 761-4. être modifiée dans les mêmes conditions par
Cette ordonnance désigne la ou les parties qui celui-ci.
assumeront la charge de ces frais et
honoraires.
Elle est exécutoire dès son prononcé, et peut
être recouvrée contre les personnes privées
ou publiques par les voies de droit commun.
Elle peut faire l’objet, dans le délai d’un mois à
compter de sa notification, du recours prévu à
l’article R 761-5

Notification de Pas de notification par l'expert. Art. 725 - La notification doit mentionner, à
taxe Le greffe de la juridiction notifie l'ordonnance peine de nullité, la teneur de l'article précédent
de taxation aux Parties ainsi que celle des articles 714 (alinéa 2) et 715.

Recouvrement Application du droit commun Application du droit commun


Après avoir effectué toutes les diligences
nécessaires, l'Etat peut se substituer au
mauvais payeur.

133
Procédure civile
Procédure administrative (
(selon articles du CPC et
selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

CONTESTATIONS d'HONORAIRES

Notes Devant la juridiction à laquelle appartient Devant la CA, après avoir informé la totalité
l'auteur de l'ordonnance dans le mois qui suit des parties par courriers avec AR dans le mois
sa notification qui suit sa notification

Contestations R. 761-5 : Les parties, (l’Etat lorsque les frais Art. 714 – L’ordonnance de taxe rendue par le
honoraires d’expertise sont avancés au titre de l’aide président d’une juridiction de première instance
juridictionnelle,) ainsi que, le cas échéant peut être frappée par tout intéressé d’un
l’expert, peuvent contester l’ordonnance recours devant le premier président de la cour
mentionnée à l’article R 761-4 devant la d’appel. Le délai de recours est d’un mois : il
juridiction à laquelle appartient l’auteur de n’est pas augmenté en raison des distances. Le
l’ordonnance. délai de recours et l’exercice du recours dans le
Sauf lorsque l’ordonnance émane du délai sont suspensifs d’exécution.
président de la section du contentieux du
Conseil d’Etat, la requête est transmise sans Art. 715 – Le recours est formé par la remise ou
délai par le président de cette juridiction à un l’envoi au greffe de la cour d’appel d’une note
tribunal administratif conformément à un exposant les motifs du recours.
tableau d’attribution arrêté par le président A peine d’irrecevabilité du recours, copie de
de la section du contentieux. cette note est simultanément envoyée à toutes
Le président de la juridiction à laquelle les parties au litige principal.
appartient l’auteur de l’ordonnance ou, au
Conseil d’Etat, le président de la section du Art. 716 – Les parties sont convoquées quinze
contentieux est appelé à présenter des jours au moins à l’avance par le greffier de la
observations écrites sur les mérites du cour d’appel. Le premier président ou son
recours. délégué les entend contradictoirement. Il
Le recours mentionné au précédent alinéa est procède ou fait procéder, s’il y a lieu, à toutes
exercé dans le délai d’un mois à compter de la investigations utiles.
notification de l’ordonnance sans attendre
l’intervention de la décision par laquelle la
charge des frais est attribuée

134
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

AVIS TECHNIQUES

Missions R. 625-2 : Lorsqu’une question technique ne Art. 256 - Lorsqu'une question purement
particulières requiert pas d’investigations complexes, la technique ne requiert pas
L'avis technique formation de jugement peut charger la d'investigations complexes, le juge peut charger
personne qu’elle commet de lui fournir un la personne qu'il commet de lui fournir une
simple avis technique sur les points qu’elle simple consultation.
détermine.
Elle peut, à cet effet, désigner une personne Art. 259 - Le consultant est avisé de sa mission
figurant sur l’un des tableaux établis en par le secrétaire de la juridiction qui le convoque
application de l’article R. 221-9. Elle peut, le s'il y a lieu. - Le consultant est avisé de sa
cas échéant, désigner toute autre personne de mission par le secrétaire de la juridiction qui le
son choix. convoque s'il y a lieu.
Le consultant, à qui le dossier de l’instance
n’est pas remis, n’a pas à opérer en respectant
une procédure contradictoire à l’égard des
parties.
L’avis est consigné par écrit. Il est
communiqué aux parties par la juridiction.

R. 625-3 : La formation chargée de


l’instruction peut inviter toute personne, dont
la compétence ou les connaissances seraient
de nature à l’éclairer utilement sur la solution
à donner à un litige, à produire des
observations d’ordre général sur les points
qu’elle détermine.
L’avis est consigné par écrit. Il est
communiqué aux parties.
Dans les mêmes conditions, toute personne
peut être invitée à présenter des observations
orales devant la formation chargée de
l’instruction ou la formation de jugement, les
parties dûment convoquées

135
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

I.M.R (Immeubles menaçants ruines)

Les IMR - Notes Des missions visant les bâtiments menaçant


ruine ou insalubres peuvent être ordonnées
par les tribunaux administratifs au regard des
articles L.511-1 et suivants et L.521-1 et
suivants du code de la construction et de
l’habitation.
Ces missions type IMR (Immeubles menaçant
ruine) sont réalisées dans l’urgence selon
l’article L.511-3 du même code.
Les délais d’exécution sont de 24h00

136
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

Vérifications d'écritures

Les vérifications R. 624-1: La juridiction peut décider une


d'écritures vérification d'écritures par un ou plusieurs
experts, en présence, le cas échéant, d'un de
ses membres.
Le président du tribunal administratif ou de la
cour administrative d’appel, selon le cas, ou,
au Conseil d’Etat, le président de la section du
contentieux peuvent désigner, à cet effet,
une personne figurant sur l'un des tableaux
établis en application de l'article R.221-9. Ils
peuvent, le cas échéant, désigner toute autre
personne de leur choix.

137
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Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
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PROCEDURES d'INSCRIPTION

Notes Dossier à déposer avant le 15 septembre à la Dossier à adresser au service du procureur du


cour administrative d'appel TJ avant le 01 mars

Procédures R. 221-9 : Il est établi, chaque année, par le Notes : L'inscription sur une liste entraîne pour
d'inscription président de la cour administrative d’appel, un l'expert certaines obligations :
tableau des experts auprès de la cour et des . prêter et respecter le serment
tribunaux administratifs du ressort, selon une . fournir à la cour d’appel et éventuellement à la
nomenclature arrêtée par le vice-président du Cour de cassation un rapport annuel de son
Conseil d’Etat correspondant aux domaines activité expertale et des formations suivies,
d’activité dans lesquels les juridictions . présenter sa candidature à la réinscription tous
administratives sont susceptibles de recourir à les cinq ans,
une expertise. . se soumettre à la discipline devant les chefs de
Le président de la cour administrative d’appel cour.
arrête les inscriptions en fonction des besoins
des juridictions statuant dans chacun de ces
domaines, après avis de la commission prévue
à l’article R. 221-10.

138
R. 221-10 : La commission mentionnée au Article 2 :
second alinéa de l'article R.221-9 est présidée I. - Il est établi pour l'information des juges :
par le président de la cour administrative 1° Une liste nationale des experts judiciaires,
d'appel. dressée par le bureau de la Cour de cassation ;
Elle est composée des présidents des 2° Une liste des experts judiciaires dressée par
tribunaux administratifs ayant leur siège dans chaque cour d'appel.
le ressort de la cour ou de magistrats les
représentant ainsi que d'experts inscrits au II.- L'inscription initiale en qualité d'expert sur la
tableau de la cour. Chaque commission liste dressée par la cour d'appel est faite, dans
comporte au moins deux experts sans que leur une rubrique particulière, à titre probatoire pour
nombre puisse excéder le tiers de ses une durée de trois ans.
membres. A l'issue de cette période probatoire et sur
Les experts sont désignés par le président de présentation d'une nouvelle candidature,
la cour administrative d'appel pour une durée l'expert peut être réinscrit pour une durée de
de trois ans renouvelable, après avis de la cinq années, après avis motivé d'une
compagnie d'experts auprès de la cour ou, le commission associant des représentants des
cas échéant, de tout autre organisme juridictions et des experts. A cette fin sont
représentatif. évaluées l'expérience de l'intéressé et la
connaissance qu'il a acquise des principes
directeurs du procès et des règles de procédure
applicables aux mesures d'instruction confiées à
un technicien.

Les réinscriptions ultérieures, pour une durée de


cinq années, sont soumises à l'examen d'une
nouvelle candidature dans les conditions
prévues à l'alinéa précédent.

III.- Nul ne peut figurer sur la liste nationale des


experts judiciaires s'il ne justifie soit de son
inscription sur une liste dressée par une cour
d'appel depuis au moins cinq ans, soit de
compétences reconnues dans un Etat membre
de l'Union européenne autre que la France et
acquises notamment par l'exercice dans cet Etat,
pendant une durée qui ne peut être inférieure à
cinq ans, d'activités de nature à apporter des
informations techniques aux juridictions dans le
cadre de leur activité juridictionnelle.

IV.- La décision de refus d'inscription ou de


réinscription sur l'une des listes prévues au I est
motivée.

Note : Les techniciens inscrits sur une liste de Article 3 : Modifié par la loi n°2004-130 du 11
cour administrative d'appel n'ont pas de février 2004.
dénomination particulière. Par analogie aux Les personnes inscrites sur l'une des listes
confrères judicaires, la dénomination tolérée instituées par l'article 2 de la présente loi ne
est "Experts près la cour administrative peuvent faire état de leur qualité que sous la
d'appel de …" dénomination : "d'expert agréé par la Cour de
cassation" ou "d'expert près la cour d'appel de
...".

139
R. 221-11 : critères d'inscription
1° Justifier d’une qualification et avoir exercé
une activité professionnelle, pendant une
durée de dix années consécutives au moins,
dans le ou les domaines de compétence au
titre desquels l’inscription est demandée, y
compris les qualifications acquises ou les
activités exercées dans un Etat membre de
l’Union européenne autre que la France ;
2° Ne pas avoir cessé d’exercer cette activité
depuis plus de deux ans avant la date limite de
dépôt des candidatures, le 15 septembre de
chaque année ;
3° Ne pas avoir fait l’objet d’une
condamnation pénale ou d’une sanction
disciplinaire pour des faits incompatibles avec
l’exercice d’une mission d’expertise ;
4° Justifier du suivi d’une formation à
l’expertise ;
5° Avoir un établissement professionnel ou sa
résidence dans le ressort de la cour
administrative d’appel.

R. 221-12 : L’inscription est effectuée pour


une durée probatoire de trois ans.
Elle peut être assortie de l’obligation de suivre
une formation complémentaire pendant cette
période, relative notamment à la procédure
contentieuse administrative et aux spécificités
de l’expertise devant les juridictions
administratives.
Les réinscriptions sont effectuées pour une
durée de cinq ans renouvelable.

R.221-13 : La demande d’inscription au Article 6 - Modifié par Décret n°2011-1173 du


tableau est adressée au président de la cour 23 septembre 2011 - art. 25
administrative d’appel territorialement Les demandes d'inscription initiale sur une liste
compétente, au plus tard le 15 septembre de dressée par une cour d'appel pour une durée de
chaque année. Elle précise le ou les domaines trois ans sont envoyées avant le 1er mars de
d’activité au titre desquels le candidat sollicite chaque année au procureur de la République
son inscription. Elle est accompagnée des près le tribunal judiciaire dans le ressort duquel
pièces propres à justifier que celui-ci satisfait le candidat exerce son activité professionnelle
aux conditions prévues par l’article R. 221-11 ou possède sa résidence ou, pour les demandes
et à permettre à la commission de donner son d'inscription dans la rubrique traduction, au
avis sur les éléments d’appréciation définis procureur de la République près le tribunal de
par l’article R. 221-14. grande instance du siège de la cour d'appel.

140
R. 221-15 : La décision par laquelle le
président de la cour administrative d’appel
refuse l’inscription ou la réinscription d’un
candidat est motivée. Elle est notifiée au
candidat par lettre remise contre signature ».
En application du II de l’article 21 de la loi du
12 avril 2000, et par dérogation au délai de
deux mois prévu au premier alinéa du I, le
silence gardé par le président de la cour
administrative d’appel pendant seize mois sur
la demande d’inscription ou de réinscription
d’un candidat vaut acceptation

R. 221-16.-Les experts inscrits au tableau


informent, sans délai, le président de la cour
administrative d’appel de tout changement
intervenu dans leur situation au regard des
éléments définis à l’article R. 221-11 ainsi que
des modifications à apporter à la déclaration
d’intérêts prévue au deuxième alinéa de
l’article R. 221-13.
Ils indiquent, à la fin de chaque année civile,
au président de la cour administrative d’appel
si des missions leur ont été confiées et, dans
ce cas, lui adressent la liste des rapports qu’ils
ont déposés et des missions en cours devant
les juridictions administratives. Ils indiquent
également les formations suivies en
mentionnant les organismes qui les ont
dispensées

R. 221-19 : La décision prise par le président


de la cour administrative d’appel en
application des articles R. 221-15, R. 221-17
ou R. 221-18 peut être contestée dans le délai
d’un mois à compter de sa notification. La
requête est formée auprès de la cour et est
transmise sans délai par le président de celle-
ci à une autre cour administrative d’appel,
conformément à un tableau d’attribution
arrêté par le président de la section du
contentieux.

141
R. 221-21.-Pour les cours administratives
d’appel de Paris et de Versailles :
1° Le tableau des experts et l’ensemble des
décisions y afférentes sont établis
conjointement par les deux présidents
de cour ;
2° La commission prévue par l’article R. 221-
10 associe les présidents des tribunaux
administratifs ayant leur siège dans le ressort
des deux cours ou leur représentant ;
3° La condition d’établissement ou de
résidence prévue par le 5° de l’article R. 221-
11 s’apprécie également au regard du ressort
des deux cours

142
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

INSCRIPTION TABLEAU Conseil d'Etat - LISTE Cour de Cassation

R.122-25-1 : Il peut être établi, chaque année, Article 1 - décret du 23/12/2004 : Il est dressé
pour l’information des juges, un tableau chaque année une liste nationale et une liste par
national des experts près le Conseil d’Etat, cour d'appel sur lesquelles sont inscrits les
dressé par le président de la section du experts désignés tant en matière civile qu'en
contentieux, après consultation des présidents matière pénale.
des cours administratives d’appel.

Nomenclature Les tableaux des experts prévus à l’article R. Les nomenclatures administratives et judiciaires
221-9 du code de justice administrative sont sont identiques.
dressés conformément à la nomenclature
suivante, qui se divise en branches (ex. : A),
rubriques (ex. : A.1) et spécialités (ex. : A.1.1)

143
Procédure civile
Procédure administrative
(selon articles du CPC et
(selon articles du CJA)
la Loi n° 71-478 du 29/06/1971)

COMMUNICATIONS DEMATERIALISEES

Notes

Communication seule avec le greffe de la


Possibilité échanges par système dématérialisé
juridiction par la plateforme dématérialisée
et sécurisé OPALEXE
du Conseil d'Etat (dépôt rapport)

Communication Il existe une plateforme dématérialisée, mise Art. 748-1 – Les envois, remises et notifications
électronique en place par le Conseil d’état, pour l’échange des actes de
Notes de pièces entre l’expert et le greffe des procédure, des pièces, avis, avertissements ou
différentes juridictions. Une notice convocations, des rapports, des procès-verbaux
d’utilisation a été établie ce qui permet des ainsi que des copies et expéditions revêtues de
échanges et envoi de lourds dossiers de façon la formule exécutoire des décisions
dématérialisé et sécurisée (gains de copie, juridictionnelles peuvent être effectués par voie
envois postaux, etc…) L’expert sollicitera du électronique dans les conditions et selon les
greffe un code d’accès à cette plateforme. modalités fixées par le présent titre, sans
préjudice des dispositions spéciales imposant
l'usage de ce mode de communication.

Art 748-6 – Les procédés techniques utilisés


doivent garantir, dans
des conditions fixées par arrêté du garde des
sceaux, ministre de la justice, la fiabilité de
l’indentification des parties à la communication
électronique, l’intégrité des documents
adressés, la sécurité et la confidentialité des
échanges, la conservation des transmissions
opérées et permettre d’établir de manière
certaine la date d’envoi et celle de la réception
par le destinataire.

144
Répartition par département et autres territoires des juridictions administratives,
CAA et TA (en attente création 9ème CAA à Toulouse) et des juridictions judiciaires
(CA à l’exception des tribunaux judiciaires)
Art. R. 221-3 du CJA mis à jour selon le décret n° 2020-516 du 05 mai 2020.

CAA Tribunaux administratifs Cours d'appel Judiciaires

BORDEAUX Agen : Gers, Lot et Lot-et-Garonne.


Basse-Terre : Guadeloupe Basse-Terre : Guadeloupe.
Saint-Martin : Saint-Martin
Saint-Barthélemy : Saint-
Barthélemy
Bordeaux : Dordogne, Gironde, Bordeaux : Charente, Dordogne et
Lot-et-Garonne Gironde.
Cayenne : Guyane Guyane : Cayenne
Schœlcher : Martinique Fort-de-France : Martinique
Saint-Pierre : Saint-Pierre-et-
Miquelon
Limoges : Corrèze, Creuse, Limoges : Corrèze, Creuse, et Haute-
Haute-Vienne, Indre Vienne.
Pau : Gers, Landes, Pyrénées- Pau : Landes, Pyrénées-Atlantiques et
Atlantiques, Hautes-Pyrénées. Hautes-Pyrénées.
Poitiers : Charente, Charente- Poitiers : Charente-Maritime, Deux-
Maritime, Deux-Sèvres, Vienne Sèvres, Vendée et Vienne.
Saint Denis : Réunion, Terres Saint-Denis : Mayotte et La Réunion.
australes et antarctiques
françaises
Mamoudzou : Mayotte
Toulouse : Ariège, Aveyron, Toulouse : Ariège, Haute-Garonne, Tarn
Haute-Garonne, Lot, Tarn, Tarn- et Tarn-et-Garonne.
et-Garonne.
Saint-Pierre-et-Miquelon, il n'y a pas de
cour d'appel, mais un Tribunal supérieur
d'appel.

DOUAI Amiens : Aisne, Oise, Somme Amiens : Aisne, Oise, et Somme.


Lille : Nord, Pas-de-Calais Douai : Nord et Pas-de-Calais.
Rouen : Eure, Seine-Maritime Rouen : Eure et Seine-Maritime.

LYON Clermont-Ferrand : Allier, Riom : Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-


Cantal, Haute-Loire, Puy-de- de-Dôme.
Dôme
Bourges : Cher, Indre et Nièvre.
Chambéry : Savoie et Haute-Savoie.
Dijon : Yonne, Côte-d'Or, Dijon : Côte-d'Or, Haute-Marne et
Nièvre, Saône-et-Loire. Saône-et-Loire.

145
Grenoble : Drôme, Isère, Grenoble : Hautes-Alpes, Drôme et
Savoie, Haute-Savoie Isère.
Lyon : Ain, Ardèche, Loire, Lyon : Ain, Loire et Rhône.
Rhône.

MARSEILLE Bastia : Corse-du-Sud, Haute- Bastia : Corse-du-Sud et Haute-Corse.


Corse
Marseille : Alpes-de-Haute- Aix-en-Provence : Alpes-de-Haute-
Provence, Hautes-Alpes, Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-
Bouches-du-Rhône. Rhône et Var.
Nice : Alpes-Maritimes

Nîmes : Gard, Lozère, Vaucluse. Nîmes : Ardèche, Gard, Lozère et


Vaucluse.
Montpellier : Aude, Hérault, Montpellier : Aude, Aveyron, Hérault et
Pyrénées-Orientales. Pyrénées-Orientales.

NANCY Besançon : Doubs, Jura, Haute- Besançon : Doubs, Jura, Haute-Saône et


Saône, Territoire de Belfort. Territoire de Belfort.
Châlons-en-Champagne : Reims : Ardennes, Aube, et Marne.
Ardennes, Aube, Marne, Haute-
Marne
Strasbourg : Bas-Rhin, Haut- Colmar : Haut-Rhin et Bas-Rhin.
Rhin, Moselle.
Metz : Moselle.
Nancy : Meurthe-et-Moselle, Nancy : Meurthe-et-Moselle, Meuse et
Meuse, Vosges. Vosges.

NANTES Angers : Maine-et-Loire, Mayenne et


Sarthe.
Caen : Calvados, Manche, Orne Caen : Calvados, Manche et Orne.
Nantes : Loire-Atlantique,
Maine-et-Loire, Mayenne,
Sarthe, Vendée
Rennes : Côtes-d'Armor, Rennes : Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-
Finistère, Ille-et-Vilaine, et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan.
Morbihan

PARIS Wallis et Futuna : Mata-Utu

Melun : Seine-et-Marne, Val-


de-Marne, intégralité de
l’emprise de l’aérodrome de
Paris-Orly
Montreuil : Seine-Saint-Denis,
intégralité de l’emprise de

146
l’aérodrome de Paris-Charles-
de-Gaulle
Nouvelle-Calédonie : Nouméa Nouméa : Nouvelle-Calédonie et Wallis-
et-Futuna.
Papeete : Polynésie Française, Papeete : Polynésie française.
Clipperton
Paris : Ville de Paris Paris : Paris, Seine-et-Marne, Yonne,
Essonne, Seine-Saint-Denis et Val-de-
Marne.

VERSAILLES Cergy-Pontoise : Val-d'Oise;


Hauts-de-Seine
Versailles : Yvelines, Essonne. Versailles : Eure-et-Loir, Hauts-de-Seine,
Val-d'Oise et Yvelines.
Orléans : Cher, Eure-et-Loir, Orléans : Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et
Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret.
Loiret.

OCCITANIE En attente création courant


2021

Lien pour accès carte interactive du Conseil d'Etat :


https://www.conseil-etat.fr/tribunaux-cours/la-carte-des-juridictions-
administratives

147
E D
S

A
Conseil National
des Compagnies
d’Experts de Justice
10, rue du Débarcadère
75852 PARIS Cedex 17
Tel : 01 45 74 50 60
Fax : 01 45 74 67 74
Mail : cncej@cncej.org
Site : www.cncej.org

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