Module de Droi Isp
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DROIT/LEGISLATION/DEONTOLOGIE
I/ INTRODUCTION AU DROIT :
A. DEFINITION DU DROIT :
Le Droit, est l'ensemble des dispositions interprétatives ou directives qui à un moment et
dans un Etat déterminés, règlent le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports
que les personnes publiques ou privées entretiennent. La solution des conflits entre
personnes privées en raison de leurs statuts différents ou de relations faisant appel au droit
international sont régis par le Droit International privé. Les relations juridiques entre États
sont déterminées par le Droit International Public.
En considération de l'objet du Droit, et dans un but pédagogique, le Droit privé fait l'objet de
divisions telles que : le droit civil, le droit procédural, le droit commercial, le droit social et à
leur tour ces matières font l'objet de sous-divisions, par exemple le droit civil se divise en :
droit des personnes, droit des régimes matrimoniaux, droit des successions, droit des biens,
droit des obligations et des contrats.
B. SOURCES DU DROIT
2. LE DROIT ALGERIEN
Le droit algérien est un système de droit écrit : inspiré du droit français jusqu’au 5 juillet
1973, ces lois ont été abrogées et donc inspiré de la nouvelle constitution algérienne, il est
caractérisé par la codification systématique des acquis juridiques et est constitué en système
fondé sur la référence systématique à l’écrit. D’où le rôle primordial de la loi. Cependant, il
utilise également des sources dérivées (ou indirectes).
2. 1. LES TEXTES FONDAMENTAUX
Le droit algérien s’appuie sur les textes fondamentaux que sont :
A. LA CONSTITUTION :
Loi fondamentale, la constitution qui régit actuellement l’Algérie (constitution votée par
référendum populaire après l’indépendance). Elle est composée du préambule de
fondements historiques et l’appartenance musulmane de l’Algérie et inspirée de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du texte constitutionnel proprement dit et
des décisions du Conseil constitutionnel).
A. LA LOI
Elle est constituée de l’ensemble des textes législatifs. On distingue plusieurs sortes de
loi : lois constitutionnelles (qui modifient la constitution), lois organiques (qui précisent et
appliquent des articles de la constitution), lois ordinaires adoptées à l’issue de la navette
parlementaire).
B. LE DÉCRET
Sa rédaction et sa promulgation reviennent au pouvoir exécutif : les décrets sont signés par
le président de la République et le Premier ministre (ils sont souvent les « décrets
d’application » d’une loi).
C. L’ORDONNANCE :
Après avis favorable du Conseil d’Etat et avec l’assentiment du président de la République,
l’ordonnance est adoptée en Conseil des ministres et a force de loi.
D. L’ARRÊTÉ
Il peut être ministériel, préfectoral ou municipal dans l’ordre hiérarchique. C’est une
décision d’ordre pratique. Selon sa source, il s’applique à un territoire géographiquement
délimité.
A. LA JURISPRUDENCE :
Ce sont des textes émanant des cours de justice sur lesquels s’appuient les magistrats pour
régler certains litiges. Ces textes peuvent être une interprétation de la loi ou une réponse
donnée à une situation caractérisée par le vide juridique. Ils « font jurisprudence », c’est-à-
dire qu’ils constituent une référence pour trancher dans des cas identiques.
B. LA DOCTRINE :
C’est un ensemble d’analyses et d’études de concepts juridiques, de cas concrets ou de faits
de société qui peuvent aider le magistrat dans sa prise de décision.
C. LA COUTUME :
Il s’agit d’un ensemble d’habitudes et de réactions à des situations pratiques nées en dehors
de la justice mais faisant l’objet d’un large consensus au sein des autorités judiciaires qui les
ont avalisées et éventuellement généralisées au fil du temps.
Jurisprudence, doctrine et coutume peuvent être à l’origine d’un acte législatif qui entérine
et formalise une pratique, lui donnant par-là force de loi.
A. LE DROIT PENAL :
Le droit pénal est la branche du droit qui détermine les infractions, les sanctions que la
société impose à ceux qui commettent ces infractions et les mesures de prévention ainsi que
les modalités de la répression des faits constitutifs d'infractions.
B. LE DROIT CIVIL :
Le droit civil est celui qui règlemente les relations privées des citoyens entre eux. Il s’agit de
l’ensemble des normes juridiques régissant les liens personnels ou patrimoniaux entre des
personnes privées, qu’elles soient physiques ou morales, de nature privée ou publique. Son
objectif est de protéger les intérêts de la personne au sein de l’ordre morale et patrimonial.
Cette branche du droit reconnait chaque personne en tant que sujet de droit, peu importe
ses activités particulières. En général, elle renferme l’ensemble des normes figurant dans le
code civil. Concernant le droit anglo-saxon, le droit civil correspond au droit continental (ou
civil law) et au droit positif (en opposition au droit naturel).
Le droit civil comprend donc le droit des personnes (dans la mesure où il règle leur capacité
juridique), le droit des obligations et des contrats, le droit des biens, le droit de la famille, le
droit des successions et les normes de responsabilité civile, par exemple.
Pour comprendre la branche du droit civil, il faut tout d’abord connaitre la notion du droit
naturel, qui est l’ensemble des principes du juste et de l’injuste ayant pour inspiration la
nature. Les droits naturels, qui sont universels et inaliénables, se matérialisent au moyen du
droit positif ou effectif.
Le droit positif, à son tour, peut être divisé en droit public et en droit privé. Au sens large du
terme, le droit civil fonctionne en quelque sorte comme synonyme de droit privé, étant
donné qu’il engage les normes relatives à l’État et à la capacité des personnes.
C. LE DROIT ADMINISTRATIF :
Le droit administratif est l’ensemble des règles de droit applicables aux organismes publics,
d’une part dans leur composition et dans leur fonctionnement et d’autre part dans leurs
rapports avec les administrés que sont les populations. Composante principale du droit
public, le droit administratif concilie l’intérêt général et les intérêts particuliers. Il s’applique
notamment au pouvoir exécutif et tranche les conflits qui peuvent opposer un particulier à
l’administration.
TITRE I
PRINCIPES ET DISPOSITIONS FONDAMENTAUX
Chapitre I
Principes fondamentaux
Article 1er. - La présente loi a pour objet de fixer les dispositions fondamentales en matière
de santé et de concrétiser les droits et devoirs relatifs à la protection et à la promotion de la
santé de la population.
Art. 3. - Les objectifs en matière de santé visent la protection de la vie de l'homme contre les
maladies et les risques, ainsi que l'amélioration des conditions de vie et de travail,
notamment par :
- le développement de la prévention ;
- la distribution de soins répondant aux besoins de la population ;
- la protection sanitaire prioritaire des groupes à risques ;
- la généralisation de la pratique de l'éducation physique, des sports et des loisirs ;
- l'éducation sanitaire.
Art. 4. - Le système national de santé se définit comme l'ensemble des activités et des
moyens destinés à assurer la protection et la promotion de la santé de la population.
Son organisation est conçue afin de prendre en charge les besoins de la population en
matière de santé, de manière globale cohérente et unifiée dans le cadre de la carte sanitaire.
TITRE II
Chapitre 4
Section 1
Définition des tâches
Art. 39. Les infirmiers brevetés sont chargés, notamment, d’exécuter les prescriptions
médicales et les soins de base. Ils veillent à l’hygiène, à l’entretien et au rangement du
matériel.
Art. 40. Outre les tâches dévolues aux infirmiers brevetés, les infirmiers diplômés d’Etat
sont chargés d’exécuter les prescriptions et les soins polyvalents. A ce titre, ils sont chargés,
notamment :
- de participer à la surveillance clinique des malades et des thérapeutiques mises en œuvre ;
- de favoriser le maintien, l’insertion ou la réinsertion des patients dans leur cadre de vie
habituelle ;
- de participer à des actions de prévention en matière de santé individuelle et collective.
Art. 42. - Outre les tâches dévolues aux infirmiers de santé publique, les infirmiers
spécialisés de santé publique sont chargés, en fonction de leurs spécialités, notamment :
- d’exécuter les prescriptions médicales nécessitant une haute qualification, notamment les
soins complexes et spécialisés ;
- de participer à la formation des paramédicaux. La liste des spécialités citées ci-dessus est
fixée par arrêté du ministre chargé de la santé.
Art. 43. - Outre les tâches dévolues aux infirmiers spécialisés de santé publique, les
infirmiers majors de santé publique sont chargés, notamment :
-d’élaborer et de réaliser, en liaison avec l’équipe médicale, le projet de service ;
-de programmer les activités de l’équipe de l’unité ;
- d’assurer le suivi et l’évaluation des activités de soins ;
-de contrôler la qualité et la sécurité des soins et les activités paramédicales ;
-d’assurer la gestion de l’information relative aux soins et aux activités paramédicales ;
-d’accueillir et d’organiser l’encadrement des personnels des Etudiants et des stagiaires
affectés au service.
Section 2
Conditions de recrutement et de promotion
1- par voie d’examen professionnel, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers
brevetés justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité.
Art. 46. - Sont promus, en qualité d’infirmier spécialisé de santé publique, par voie de
concours sur Epreuves, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers de santé publique
justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité et ayant suivi avec succès une
formation de 12 à 18 mois, selon les spécialités. La durée, le contenu du programme et les
modalités d’organisation de la formation sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé de
la santé et de l’autorité chargée de la fonction publique.
Art. 47. - Sont promus en qualité d’infirmier major de santé publique, par voie de concours
sur Epreuves, dans la limite des postes à pourvoir, les infirmiers spécialisés de santé publique
justifiant de cinq (5) années de service effectif en cette qualité et ayant suivi avec succès une
formation dont la durée, le contenu du programme et les modalités d’organisation sont fixés
par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de l’autorité chargée de la fonction
publique. Section 3 Dispositions transitoires d’intégration
Art. 48. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier breveté les infirmiers brevetés et les
infirmières brevetées en soins obstétricaux, titulaires et stagiaires.
Art. 49. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier de santé publique les infirmiers diplômés
d’Etat, titulaires et stagiaires. Les fonctionnaires cités ci-dessus sont astreints, après leur
intégration, à suivre une formation de neuf (9) mois dont le contenu du programme et les
modalités d’organisation sont fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et de
l’autorité chargée de la fonction publique.
Art. 50. - Sont intégrés dans le grade d’infirmier spécialisé de santé publique les infirmiers
principaux titulaires et stagiaires
DROITS ET OBLIGATIONS DES FONCTIONNAIRES DE LA SANTE
Ordonnance n°06-03 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15
juillet 2006 portant statut général de la fonction publique
TITRE II
GARANTIES, DROITS ET OBLIGATIONS DU FONCTIONNAIRE
Art. 27 - Aucune discrimination ne peut être faite entre les fonctionnaires, en raison de leurs
opinions, de leur sexe, de leur origine ainsi que de toute autre condition personnelle ou
sociale.
Art. 30 - L'Etat est tenu de protéger le fonctionnaire contre les menaces, outrages, injures,
diffamations ou attaques de quelque nature que ce soit, dont il peut être l'objet, dans ou à
l'occasion de l'exercice de ses fonctions et de réparer le préjudice qui en résulterait.
L'Etat est, dans ces conditions, subrogé aux droits du fonctionnaire pour obtenir réparation
de l'auteur des faits.
L'Etat dispose, en outre, aux mêmes fins, d'une action directe qu'il peut exercer, au besoin,
par voie de constitution de partie civile devant la juridiction compétente.
Art. 31 - Lorsqu'un fonctionnaire est poursuivi par un tiers pour faute de service, l'institution
ou l'administration publique dont il relève doit le couvrir des condamnations civiles
prononcées à son encontre, dans la mesure où une faute personnelle détachable de
l'exercice de ses fonctions n'est pas imputable à ce fonctionnaire.
Art. 41 - Le fonctionnaire est tenu d'exercer ses fonctions en toute loyauté et impartialité.
Art. 42 - Le fonctionnaire doit s'abstenir de tout acte incompatible avec la nature de ses
fonctions, même en dehors du service.
Il est tenu d'avoir, en toute circonstance, une conduite digne et respectable.
Art. 45 - Sous peine de sanctions disciplinaires prévues par le présent statut, il est interdit à
tout fonctionnaire, quelle que soit sa position dans la hiérarchie administrative, d'avoir, par
lui-même ou par personne interposée et sous quelque dénomination que ce soit, à
l'intérieur ou à l'extérieur du pays, des intérêts de nature à compromettre son indépendance
ou à constituer une entrave à l'exercice normal de sa mission, dans une entreprise soumise
au contrôle ou en relation avec l'administration dont il relève.
Art. 46 - Lorsque le conjoint d'un fonctionnaire exerce, à titre professionnel, une activité
privée lucrative, déclaration doit en être faite à l'administration dont relève le fonctionnaire.
L'autorité compétente prend, s'il y a lieu, les mesures propres à sauvegarder l'intérêt du
service.
L'absence de déclaration constitue une faute professionnelle passible de sanctions
disciplinaires, tel que prévu à l'article 163 de la présente ordonnance.
Art. 47 - Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie administrative, est
responsable de l'exécution des tâches qui lui sont confiées.
La responsabilité propre de ses subordonnés ne le dégage nullement des responsabilités qui
lui incombent.
Art. 48 - Le fonctionnaire est tenu au secret professionnel. Il ne doit divulguer, en dehors des
nécessités de service, aucun document, fait ou information, dont il a connaissance ou qu'il
détient à l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Il ne peut être délié du secret
professionnel qu'après autorisation écrite de l'autorité hiérarchique habilitée.
Art. 50 - Le fonctionnaire est tenu, dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, de préserver
le patrimoine de l'administration.
Art. 51 - Le fonctionnaire ne doit, en aucun cas, utiliser les locaux, équipements et moyens
de l'administration, à des fins personnelles ou étrangères au service.
Art. 52 - Le fonctionnaire doit agir avec correction et déférence dans ses relations avec ses
supérieurs hiérarchiques, ses collègues et ses subordonnés.
Art. 53 - Le fonctionnaire est tenu d'agir envers les usagers du service public avec courtoisie
et diligence.
Art. 54 - Sous peine de poursuites judiciaires, il est interdit à tout fonctionnaire de solliciter,
exiger ou recevoir directement ou par personne interposée, en contrepartie d'une prestation
effectuée dans le cadre de ses fonctions, des présents, dons, gratifications ou avantages
quelconques, de quelque nature que ce soit.
LE SECRET PROFESSIONNEL
Définition
Le secret professionnel est la non divulgation à des tiers non concerné de tout
renseignement d'ordre médical ou personnel concernant une personne soignée.
La révélation intentionnelle
La révélation est punissable pénalement si elle est intentionnelle. Si elle n'est pas
intentionnelle, elle ne relève pas de la loi pénale mais il doit y avoir des dommages et
intérêts.
LA RESPONSABILITE INFIRMIERE
Définition
La responsabilité désigne le fait de supporter les conséquences de ses actes quand ils
portent préjudice à autrui.
Cadre législatif
Juridiquement, la responsabilité civile ou pénale résulte du lien entre 3 éléments :
La faute.
Le dommage.
Le lien de causalité.
Les responsabilités
Il y a 3 systèmes de responsabilités :
La responsabilité civile
La responsabilité civile entraîne des réparations pour la victime : dommage et intérêt. Il
fait intervenir le tribunal administratif.
C'est l'établissement de soins qui répond des fautes mais il faut prouver que le dommage
soit dû à une faute.
La responsabilité pénale
La responsabilité pénale entraîne une peine et l'ouverture d'un casier judiciaire.
L'infirmier peut être jugé responsable si ses faits et gestes constituent une atteinte au
droit commun.
La responsabilité disciplinaire
La responsabilité disciplinaire entraîne une sanction, un blâme, un avertissement voire une
radiation après le jugement d'un professionnel par ses pairs.
Le délit retenu est, dans la majeure partie des cas, celui d'homicide ou de blessures
involontaires.
I) La faute
Contrairement au droit civil, le droit pénal, en raison du principe de légalité, ne connaît pas
d’incrimination générale de la faute. La faute pénale est définie avec une plus grande
précision. Il existe trois types de faute en matière pénale : la faute simple, la faute
caractérisée et la faute résultant du manquement à une obligation de sécurité ou de
prudence imposée par la loi ou le règlement. Il convient de préciser qu’une faute peut être
commise à n’importe quel stade de l’exercice de l’activité médicale : au moment de
l’établissement du diagnostic, au moment du choix d’un traitement ou de sa mise en œuvre,
ou encore lors de la surveillance postopératoire du malade.
Pour ce qui est des fautes d’inattention ou de négligence, il convient de préciser qu'il s’agit
de fautes d'omission, constituant une abstention. Ainsi, il y a inattention lorsque, par
exemple, le médecin oublie une pince hémostatique ou une compresse dans la cavité
abdominale après l’intervention. Il y a négligence lorsque, par exemple, le chirurgien ne se
fait pas assister par un anesthésiste qualifié ou lorsque le chirurgien et l’anesthésiste
quittent la clinique seulement quelques instants après l’opération en laissant le malade sans
surveillance. L’erreur de diagnostic ou sa tardiveté ne sont constitutives d’une faute pénale
que si elles procèdent d’une négligence caractérisée.
Autres exemples de faute simple :
a) La maladresse et l'inattention
Les procédures fondées sur une maladresse ou une inattention du médecin sont rares
devant la Chambre criminelle. Il semble que ce contentieux soit plutôt déféré aux juridictions
civiles, la faute commise ne justifiant peut-être pas une poursuite pénale aux yeux des
victimes.
Constitue une inattention punissable la faute du chirurgien qui oublie des compresses dans
l'abdomen de la patiente opérée d'une colectomie. Cette faute avait été qualifiée de
maladresse ou négligence par les juges d’appel. La maladresse du gynécologue-obstétricien
dans l'utilisation des forceps, ayant provoquée la mort du nouveau-né, a également été
poursuivie et sanctionnée par le juge pénal.
b) L'imprudence
Parmi les arrêts récents, on peut citer comme exemple la faute du médecin anesthésiste qui
s'absente de la salle d'opération à un moment critique de l'intervention chirurgicale, pour
effectuer dans une salle voisine une autre anesthésie. Le patient a présenté des troubles
cardiaques ayant entraîné son décès après que l'infirmière lui eut administré une nouvelle
dose d'anesthésique en raison de son réveil précoce. L'imprudence se cumule ici avec la
violation, par l'anesthésiste, du décret régissant la pratique de son art.
Commet également une imprudence punissable le chirurgien qui, pour dresser un bilan de
stérilité secondaire, pratique un examen endoscopique sur une patiente à risque, entrée
dans le coma pendant l'intervention. L'examen, déconseillé dans le cas de la victime, a été
effectué sans nécessité et sans avoir épuisé les autres moyens de recherche.
Ont ainsi été sanctionnés le chirurgien et l'anesthésiste qui se sont abstenus d'ordonner le
transfert d'une patiente dans un CHU alors que cette solution s'imposait en raison de
l'insuffisance manifeste des possibilités techniques de l'hôpital local et de la divergence de
leurs diagnostics. La victime, gravement blessée dans un accident de la route, avait subi trois
interventions de chirurgie viscérale. Elle est décédée le lendemain de son admission à
l’hôpital.
Commet une négligence fautive le gynécologue accoucheur qui s'est rendu coupable de
carence dans le suivi postopératoire de sa patiente. Celle-ci avait donné naissance par
césarienne à des jumeaux après une grossesse à risque. Hospitalisée depuis plusieurs mois et
soumise à un traitement anticoagulant, elle aurait dû faire l'objet d'une surveillance
vigilante. Elle est décédée le surlendemain de l'accouchement des suites d'une hémorragie
intra-abdominale.
A également été condamné pénalement pour négligence dans le suivi post-opératoire d'une
enfant de 4 ans, opérée des amygdales, le médecin anesthésiste qui s'est abstenu de toute
prescription sur le volume, la nature et le débit de la perfusion intraveineuse pratiquée en
salle de réveil et destinée à maintenir un accès veineux en cas d'urgence. L'enfant est entrée
dans le coma puis décédée à la suite d'un œdème cérébral causé par une intoxication à l'eau
administrée, par la perfusion de sérum glucosé, en trop grande quantité.
Enfin, la faute caractérisée ne concerne que les personnes physiques. Il s’agit d’une faute
ayant permis la réalisation d’un dommage corporel en exposant autrui à un risque qu’on ne
pouvait ignorer. La faute caractérisée est une faute non intentionnelle et, pour cette raison,
moins grave que le manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence
imposée par la loi ou le règlement. En même temps, il s’agit d’une faute plus grave qu’une
faute simple dans la mesure où il est créé un risque d’une particulière gravité pour autrui. Il
convient de préciser que la faute caractérisée a nécessairement pour conséquence un
dommage corporel – blessures ou décès. Pour cette raison, il ne faut pas la confondre avec
le délit de risques causés à autrui prévu au Code pénal, qui consiste « seulement » à exposer
autrui à un danger de mort ou de blessure sans que pour autant un dommage corporel ne
survienne.
II) Le préjudice
Les atteintes involontaires à la vie ou à l’intégrité corporelle sont sanctionnées par le droit
pénal si elles ont eu pour conséquence un dommage corporel pour la victime, à savoir le
décès ou les blessures. Cela suppose préalablement l’existence d’une personne née et
vivante. Ainsi, il n’y a pas d’homicide ni de blessures involontaires lorsqu’il s’agit d’un fœtus.
La loi pénale étant d’interprétation stricte, il n’est pas possible d’étendre l’application de ses
dispositions à l’enfant avant sa naissance. En revanche, il y a lieu d’appliquer les règles
relatives aux atteintes involontaires à l’enfant qui vient de naître, même s’il décède très peu
de temps après l’accouchement – le cas échéant, l’enfant n’a vécu qu’une heure).
IV) Sanctions
Les sanctions encourues dépendent de la gravité du préjudice. S’agissant des personnes
physiques, elles sont prévues au Code pénal. En cas d’homicide involontaire, les sanctions
encourues sont une peine d’emprisonnement. Lorsque l’homicide involontaire résulte d’un
manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le
règlement, les peines encourues sont plus lourdes. Des peines complémentaires sont
également encourues, en particulier, s’agissant d’un homicide involontaire, l’interdiction
d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
laquelle l’infraction a été commise ainsi que l’affichage et la diffusion de la décision.
Enfin, pour ce qui est des personnes morales, le taux maximum de l’amende applicable est
égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques et au décuple en cas de
récidive. Les personnes morales encourent également des peines complémentaires,
notamment la fermeture définitive de l’établissement ou pour une durée de cinq ans au
plus.