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L'espace géographique. De l'absolu au relatif

Article · January 1993

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Amor Belhedi
Université de Tunis
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L’espace géographique. De l’absolu au relatif 1
GREES 1991,
Amor Belhedi, L’espace. Concepts et approches, 1993, 11-36

L'ESPACE GEOGRAPHIQUE
De l'absolu au relatif

Amor BELHEDI
Géographe, FSHS, Université de Tunis

Communication au sein du Groupe GREES 1991


Publiée in "L'espace: Concepts et approches." FSHS, 151 p, 1993, pp: 11 - 36

L'espace, du moins pour le géographe, n'est pas un simple concept. Il est, l'existence et
l'essence à la fois, dans la mesure où il représente la condition même de l'être et l'objet de la
discipline. Pour être, ne faut-il pas être quelque part ? L'espace constitue un mode
d'occurrence de la matière, un contexte de l'expérience humaine et un cadre de vie. On se
trouve ainsi, engagé avec tout ce qui est autour de nous par une série de relations diverses et
c'est par l'espace qu'on accède à la richesse de la diversité et de l'altérité : "on ne voit pas
comment échapper à l'espace à moins de se soustraire au monde", écrivait Thierry Deleuze
tandis que Heidegger disait que "l'être, c'est toujours un être là ".

Condition de l'être, l'espace correspond à une nécessité biologique selon les travaux des
éthologiques qui fait que la vie organise son espace. Il correspond aussi à une nécessité
sociale par le biais de l'appropriation.

Mode et condition d'occurrence de l'être et de la matière, l'espace constitue le concept de


base en géographie. Il constitue l'objet de la géographie même selon certains qui définissent
les sciences par un objet. Il se trouve cependant, que le concept d'espace est le concept le plus
entaché d'ambiguïtés ! Le géographe utilise abondamment le concept d'espace mais il a
toujours été peu clair à son propos : "il y a peu de débat métrologique sur la nature de l'espace
comme concept organisateur écrivait en 1969 David Harvey et je dirais même comme concept
fondateur !

Le mot "espace" n'est même pas défini dans certains dictionnaires de base de géographie
comme celui de Pierre George (1970), non plus celui de "lieu". S'agit-il là d'une évidence qui
fait que l'espace du géographe colle trop à la réalité pour être défini ? Comme expliquer cette
négligence alors que la géographie se définit comme la science de l'espace : "La science totale
de l'espace humaine" écrivait Pierre George (1961), "l'étude de la différenciation spatiale
"selon (Hartshorne 1959) et que l'espace est le signe d'identité de la discipline (P. Haggett
1973, P. Claval 1972...) poussant même à la limite vers la géométrie et la physique.

Jamais le mot espace n'a été aussi employé, mais jamais il n'a été aussi chargé l'ambiguïtés
si bien qu'on souvent tendance à l'évacuer comme concept peu pertinent dans la mesure où il
doit être toujours accompagne d'un qualificatif. Il se trouve « secteurialisé » (espace
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économique, industriel, agricole, récréatif....), cloisonné (espace urbain, rural...) et partitionné


(local, régional, national...)

L'espace du géographe est constitué par "l'épiderme de la terre" selon Jean Tricart, c'est à
dire la surface terrestre et la biosphère, c'est "l'espace habitable" qui tend de plus en plus à se
confondre avec la surface du globe, c'est l'Oekoumène de Max SORRE. C'est aussi, "l'espace
accessible" utilisé pour l'existence de l'homme (ce qui inclut les mers et l'atmosphère) selon
Jean Gottman. De là, à l'espace local ! L'espace se présente comme cette étendue à la surface
de la terre, composé d'un ensemble objets et le sujets qui le ponctuent, l'organisent et lui
donnent un sens : "l'espace est une étendue mesurable, il est préalable à l'objet qui l'occupe et
se confort avec les choses (espace concret) qui l'identifient (J. G Charre 1975).

On peut relever trois dimension de cet espace géographique qui ont jalonné l'évolution
générale de la discipline : une dimension mathématico-géométrique, une dimension historico-
géographique et une dimension socio-cognitive. Cette évolution fait qu'on est passé de
l'espace absolu à l'espace relatif, de l'étendue au produit et l'objectif au subjectif.

L'espace, comme le temps, pose problème à celui qui veut l'analyser. Peut-on poser
l'espace devant soi et l'étudier ? N'est-on pas déjà dedans sans pouvoir en sortir ? N'est-ce pas
là déjà un biais spatial qui nous rend un peu prisonniers ? Peut-on étudier objectivement ce
dont on est prisonnier ?

I - DE L'ESPACE ABSOLU A L'ESPACE RELATIF


L'examen des travaux et des recherches en géographie montre que l'espace avait au début
une connotation absolue dans le sens d'un support, d'une étendue inamovible il a perdu, entre
temps, ce caractère absolu.

1 - L'espace : Cadre-étendue-support

La conception d'un espace absolu prévalait aux origines de la géographie, elle continue à
caractériser dans une très grande partie la géographie physique. Cet espace qu'il fallait situer
dans le cosmos et représenter est un cadre de référence dans lequel on localise les objets
moyennant un système de coordonnées qui quadrillent l'espace : les méridiens et les
parallèles.

C'est une conception géométrique de l'espace qui prévaut : l'espace est l'ensemble de lieux
(points) définis par leurs coordonnées qui peuvent être multiples (latitude, longitude, altitude,
temps...) où peut calculer les distances, des surfaces, déterminer les limites et les représenter :
la cartographie utilise ces données de l'espace absolu. Faut-il rappeler la liaison historique
entre la géographie et les mathématiques dans la Grèce comme au moyen âge : géographie et
géométrie s'associent par représenter l'espace terrestre.

L'espace géographique est ainsi, un espace localisable, concret et banal disait François
PERROUX, il se fait et évolue à partir d'un système de relations dans un cadre concret : la
surface de la terre. C'est un espace changeant et différencié dont l'apparence est le paysage
que Vidal de La Blache appelait "physionomie" et qui se décrit. Cet espace est imprégné
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d'histoire (O. Dollfus 1970), ce qui le distingue de l'espace mathématique (continu,


homogène, infini...) ou économique (discontinu...).

Kant n'envisageait-il pas l'espace indépendamment de la matière ? L'espace, contenant, est


une catégorie sans substance contenu, ce que revient à distinguer la localisation (les
coordonnées) des propriétés du contenu (la substance). Cet espace-contenant, convient à la
question, classique en géographie : où ? On retrouve ici l'école qui fait de la géographie " la
science des localisations" que V.A Annuchin (1977) rattache à Kant et néo-kantiens.

A ce niveau, l'espace est une étendue formée de lieux, un support de distributions qu'on
peut représenter, mesurer et localiser. On retrouve la vision classique de la géographie : la
géo-graphein n'est-elle pas description de la terre, description indispensable à l'explication ?
Cette approche verbo-conceptuelle s'intéresse au visible : l'observation, pour saisir l'évolution,
l'interaction et les facteurs qui sont derrière. Que ce soit dans l'analyse du paysage physique,
urbain ou rural, la démarche est similaire : un va et vient entre la description et l'explication,
une reconstitution historique, un déchiffrement des systèmes actifs et une étude des héritages.

Pour en arriver à l'explication, trois courants sont à distinguer et ont dominé les travaux
géographiques :
- Le déterminisme : le principal représentant est Karl Ritter (1836), ce paradigme consiste
à concevoir l'espace comme un support physique. Le facteur naturel détermine l'histoire et
l'organisation de l'espace à fois. Ce courant a dominé certains travaux notamment en
géographie rurale et régionale : l'habitat est dispersé ou groupé selon les donnés édaphiques et
pédagogiques, les facteurs sociaux se trouvent totalement évacués.
- L'environnementalisme : il est né avec Frédéric Ratzel (1897), il fait de l'environnement
l'élément moteur de l'évolution. Cette évolution est forcément sélective par suit de l'influence
de Darwin. L'espace est donc une contrainte naturelle qui détermine l'adaptation. La
géographie serait alors " l'étude des rapports entre l'homme et le milieu " et dont relève de nos
jours l'écologie (avant la lettre) et les modèles biologique, Vidal de La Blache, Max Sorre, Le
Lannou, Chorley...) ?
- Le possibilisme : ce courant s'est développé avec Vidal de la Blache (1902-1922), il
stipule l'existence d'un vaste éventail de possibilités qu'offre la nature et que l'homme peut
(exploiter) utiliser différemment : "la nature propose et l'homme dispose ". L'espace constitue
alors une opportunité, une liberté qu'offre la nature à l'homme qu'il exploite selon l'état de ses
techniques et les choix socio-économiques, le même milieu physique (forêt, désert, pentes...)
se trouve, à travers le monde, exploité différemment. Ce paradigme met, au centre de ses
préoccupations, la différenciation spatiale et la variété des aménagements effectuées par
l'homme dans une perspective moropho-fonctionnelle : la fonction détermine la forme.
L'espace est conçu comme une donnée variable, une étendue humanisée à la surface de la
terre, on retrouve là, la centralité de la géographie régionale qui a dominé (elle domine encore
la discipline d'un côté, celle du particulier de l'autre.

C'est un parti humaniste, l'homme ne peut utiliser que cette marge de liberté, plus ou
moins grande selon les milieux. On s'ingénie alors à mettre en relief l'utilisation judicieuse du
milieu naturel, les différentes manières d'adaptations pour en tirer parti et les diverses
contraintes et la façon dont elles se trouvent contournées. C'est pourquoi, on s'intéresse au
visible, compte tenu de l'état des techniques : le paysage. Il s'agit alors de décrire, de
reconstituer l'histoire et d'expliqué ces paysages et c'est à l'évidence qu'on, se trouve plus à
l'aise au niveau de l'unité naturelle. Ce paradigme positiviste fait de l'espace un fait
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"relativement " autonome : une étendue, des distances, des dotations de facteurs que l'action
humaine utilise différemment : ne définit-on pas la géographie comme "la science de la
différenciation spatiale" et l'espace comme une "étendue-donnée" variable : la géographie n'a
raison d'être que si les dieux présentent des différences " écrivait Le Lannou. On retrouve
aussi Paul CLAVAL lorsqu'il voit que la géographie est cette science spatiale, l'étude de la
différenciation spatiale qui résulte de deux facteurs en relation dialectique : les faits spatiaux
qui sont autonomes et l'action humaine (C.V. Beunigen 1979), on voit ici la rencontre du
déterminisme et du possibilisme ! On retrouve aussi Michel Rochefort (1976) qui écrivait que
"l'espace est non seulement un milieu physique mais aussi une organisation antérieure".

L'espace absolu est d'abord une localisation, un contexte, étendue qui forme à la fois la
condition, la contrainte et la possibilité, d'où la géographie physique et la bio-écologie d'un
côté, l'étude de l'organisation de l'espace fonctionnel de l'autre. On retrousse ici l'école néo-
positive qui voit en l'espace un support d'organisation et un champ , d'où l'analyse du rôle de
la distance comme facteur autonome, c'est ce qu'on trouve dans les modèles spatiaux de VON
Thünen, Christaller, de Weber ou la maximisation de l'interaction chez Paul Claval.

2 - L'espace à géométrie variable :

Mais un contenant seul, un cadre de référence est vide de sens, si bien qu'on s'est
acheminé progressivement au concept de l'espace relatif, notamment après le second conflit
mondial. Cet espace relatif s'exprime d'abord en termes de temps et de coût beaucoup plus que
de distance physique ce qui fait qu'on se situe dans un autre espace, un espace susceptible de
contraction et d'extension, un espace à géométrie variable selon le sujet (profil, revenu, CSP,
âge...), le groupe et l'état des techniques de communication, un espace mobile. Désormais, on
se situe dans un espace-temps ou un espace-coût (ou tantôt l'un, tantôt l'autre), l'unité de
mesure n'est plus la distance physique si bien qu'on se trouve souvent devant un chemin, un
voie qui ne sont pas nécessairement les plus courts en termes de Kms, la pratique quotidienne
de l'espace de chacun de nous confirme ces faits. On ne choisit pas souvent le chemin le plus
court : on choisit le plus attrayant, le plus calme, le plus aimé, le moins saturé les moments et
les objectifs du déplacement. Ne rejette-t-on pas, ici la neutralité de l'espace ? L'espace
géographique n'est pas un espace vide du géomètre, il se trouve ponctué d'objectifs qui lu
donnent une identité, une structure et un sens !

Il y a là, la notion de fonction d'usage, la centralité du vécu, du perçu, et de la praxis où


temps et coût sont devenus de plus en plus déterminants dans la pratique spatiale. La même
distance se trouve parcourue (traversée) à des coût de plus en plus bas (relativement) et en un
temps sans cesse réduit. C'est cet espace-temps (ou coût) qui permet d'analyser le mouvement:
les flux, les comportements, les décisions et de là toute la dynamique. On a tendance à
mesurer l'espace par ce qu'on dépense pour annihiler la distance et maîtriser l'espace, c'est
comme on réduit l'espace à une dimension : résultat de la temporisation croissante (on soumet
tout au temps, à l'éphémère et de la vision économiciste (l) !

Cet espace relatif est très complexe dans la mesure où il introduit des distorsions dans
l'espace absolu et de là dans notre représentation qu'on se fait de lui : l'espace-temps (coût)
varie selon les directions ! Cette difficulté est au niveau de l'analyse que de la représentation :
comment représentation : comment représenter des distances non uniformes sur un plan ?
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3 - De l'espace précis à l'espace flou

Le géographe étudie l'espace dans le sens d'une portion de la terre, d'une étendue, d'une
partie appartenant à un ensemble plus vaste. Le paradigme central est alors de s'ingénier à
prouver (ou réfuter) l'appartenance de la partie (S) à l'ensemble (E). N'est-ce pas là, le
principe fondateur de la géographie régionale ? Il s'en suit l'importance accordée au problème
des limites : la géographie n'est-elle pas la science de la différenciation spatiale ? Pour
prouver (fonder) la différence, encore faut-il tracer les limites ! On retrouve là, l'école de La
Blache qui a donné (encore de nos jours) les plus étudies régionales.

En réalité, si on regarde les choses les choses d'un peu plus près, un élément peut
appartenir à la fois à plus d'un ensemble, à plusieurs espaces et contribue ainsi au
fonctionnement de plusieurs champs en fonction de l'éclairage, on privilégie telle ou telle
relation, le problème de l'échelle n'est pas étranger. Des villes et des espaces situés dans les
franges du Sahel ou autour de Sfax ne participent-elles pas à d'autres espaces comme l'espace
Tunisois, Soussien ou Sfaxien....? Peut-on avoir des limites précises dans un espace ouvert ?
N'est-on pas devant des franges, des zones de transition plus ou moins étendues beaucoup
plus que des limites nettes et tranchées ? Des franges dont les éléments appartiennent, à la fois
à plus d'un ensemble.

Au lieu d'espaces précis, biens circonscrits, on est plutôt devant des espaces flous qu'on ne
peut appréhender que moyennant de nouvelles méthodes : les ensembles flous, les nuées
dynamiques, les méthodes discriminants... Les problèmes de polarisation, de zones
d'influence et de hiérarchie relèvent plutôt de ce paradigme.

4 - L'espace : attribut ou fondateur ?

Les phénomènes qu'on étudie font une partie intégrante de l'espace, ils sont même, la
condition sine quoi non pour le caractériser, l'identifier, lui donner une structure. La structure
n'est-elle pas, dans un sen, la disposition spatiale. Dans cette optique, l'espace ne peut pas être
défini seulement par ses coordonnées mais aussi par les propriétés et attributs attachés aux
substances qui le définissent. Tunis est-elle seulement une simple localisation ? Est-elle
seulement un support physique ? Il se trouve, qu'à part les spécialistes, on n'a aucune idée de
ce substrat physique mais Tunis est pour la majorité des gens est tout autre chose ! L'espace
est donc contenant et contenu à la fois, c'est l'espace relatif. L'espace n'existe pas
indépendamment de la matière, de la substance et de la localisation de cette matière qui le
ponctue et la localisation abstraite ne constitue guère la géographie... Cet espace n'existe pas
non plus en dehors de la société. L'espace se trouve défini par ses attributs beaucoup plus que
par ses coordonnées, il est plus qu'un simple contenant (W. Bunge 1966) ou un support
matériel : "un terme spatial non réfère à une substance suffisamment défini pour être un
concept significatif" (R. Sack 1973).

Cela ne revient-il pas à tenir le langage de la géométrie et de la substance à la fois : des


coordonnées et des attributs (D. Harvey 1969) ? On peut contourner cette difficulté en
considérant la localisation comme un attribut, la carte n'est pas, en même temps, des densités,
des modalités d'occupation, des limites, des franges de transition...

Il y a lieu ici de signaler le problème d'échelle : la pertinence des résultats n'est valable
qu'à des échelles données si bien que l'échelle doit être désormais incorporée comme une
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variable. Les études ont montré que ce qui est valable à une échelle peut ne pas l'être à une
autre échelle si bien que la démarche au même titre que les résultats doivent être nuancés et
l'échelle introduite dans l'analyse. Nos travaux récents ont montré que l'homogénéité croît en
sens inverse de l'échelle. Lorsque l'échelle change, les phénomènes changent de grandeur
mais surtout de nature : une ville millionnaire comme Tunis n'est pas la somme de 20 villes de
50.000 habitants. Ainsi, une ville être au centre d'un espace local tout en participant à un
espace local tout en participant à un espace régional, national et international à la fois : c'est le
cas de plusieurs centres où on a des unités industrielles exportatrices ou une activité
touristique...

Cette relativité provient aussi d'un autre fait : l'espace est de plus en plus égocentré.

II - L'ESPACE EGO-CENTRE
L'espace est une étendue aménagée par l'homme pour y vivre, c'est vivre, c'est un espace
social régi par la maximisation de la reproduction perspective marxiste ou radicale) ou de
l'interaction (perspective libérale) sociales (J.B RACINE 1989). Il est donc une projection des
rapports sociaux, d'où l'inévitable déformation/médiation dont la pratique renvoie à une
dimension subjective et cognitive.

1 - L'espace sémantide : une écriture !

Le fait spatial est résultat d'un processus interactif complexe : objet-perception filtrée-
image mentale-décision-pratique spatiale. On réagit à l'espace dans la mesure où on le connaît
et on le perçoit, on l'interprète à travers l'expérience et la connaissance (accumulée) qu'on a de
lui : il y a une image qui assure la médiation dont l'analyse s'impose pour comprendre la
relation sujet-objet.

Cette relation sujet-objet devient ainsi au centre d'intérêt, elle est nécessaire pour
comprendre l'homme et l'espace à la fois, dans la mesure où il y a identifié. L'espace n'est que
ce qu'on lui donne comme sens, ce qu'on pense qu'il est. Cet espace n'est rien sans les hommes
qui lui donnent un sens comme disait Jean Michel Bertrand (1978) : "la ville est faite plus
d'idées que de pierre ou de bétons".

On passe ainsi, de la géographie de l'objet à la géographie du sujet qui crée l'objet en


même temps qu'il se crée. Il y a là, une rupture épistémologique et paradigmatique : au lieu de
partir des attributs de l'espace "absolu "mesurés "objectivement et de données observées et de
variables collectées on part des construits du sujet. Le point de départ est désormais le sujet
qui connaît, perçoit et pratique l'espace, l'image qu'il se fait de cet espace et la relation qui en
résulte. Comprendre l'espace revient à saisir la relation privilégiée qui s'instaure entre l'espace
et le sujet : la géographie devient alors l'étude des connaissances et des pratiques que la
société a de son espace (C. Raffestin 1978).

Ce paradigme stipule l'unité, voire l'identité entre le sujet et l'espace, que l'un n'existe que
par l'autre : c'est prendre la relation avec l'espace comme objet d'étude. Cette relation varie
selon les individus, elle se trouve affectée par le système socioculturel c'est à dire l'image
collective ou dominante. Cette image mentale est partiellisée et fonctionnalisée, d'où la
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nécessité de recomposer : c'est l'objet de la géographie psychosociale : l'étude de la


conception de l'espace subjectif.

Dire que l'espace est ce qu'on pense qu'il est, c'est affirmer la présence d'une image
mentale de l'espace qui constitue une référence ; l'espace mental dirait J. B Racine (1989) : le
rapport sujet-espace est inversé. L'espace n'existe qu'à travers la perception qu'on peut avoir et
la carte mentale constitue l'instrument l'analyse approprié. Elle exprime les perceptions, les
préférences et les connaissances de l'espace. L'image a une identité, une structure (chemin,
axes, moud, repères, limités...) et une signification (relation émotive objet-sujet), la démarche
ici peut être béhavioriste ou phénoménologique.

On ne revient de l'espace que ce qu'on connaît et on perçoit, cette connaissance


(expériences), limités déjà, se trouve filtrée et oriente la pratique spatiale par suite d'un
processus itératif complexe. Cet espace mentale devient central pour comprendre les
comportements spatiaux, les formes, les localisations ; les relations spatiales en sont le
résultat mais contribuent à leur tour à moduler et les comportements et la connaissance.
L'image mentale est sélective et partielle par essence, il y a donc un biais spatial et à la macro-
géographie qui tend à niveler ce biais, se référer à l'espace absolu, il a la micro-gégraphie qui
s'intéresse au groupes et individus et de là aux espaces relatifs.

On peut dire aussi que l'homme construit l'espace, l'organise à son image, il lui donne des
sens d'où d'importance de la sémiotique. L'espace est porteur de sens qu'il incombe de
déchiffrer pour explorer l'humain. L'espace constitue un champ sémantique, une écriture, il est
le signifiant et le signifié à la fois. Les problèmes d'organisation spatiale ne sont que des
problèmes d'organisation spatiale ne sont que des problème d'adaptation à un espace
physique, de spatialité matérielle dirait Raymond Ledrut : habiter n'est pas seulement avoir un
territoire, ce qui nous conduit à privilégier la sémiotique connotative et le symbolisme : "Les
hommes ne peuvent rien voir autour d'eux qui ne soit leur visage, qui ne leur pale d'eux
mêmes" disait K. Marx, si bien que l'espace aménagé se révèle un texte, une écriture où se
projette celui qui l'a crée. Le paysage new-yorkais : les grattes ciels, les pylônes, le design de
verre et de béton, l'éruption brutale du CBD et du Word Trade Center avec l'antimonde que
cela secrète et cultive : Harlem, drogue, ghetto noir... sont en totale adéquation avec
l'idéologie sous-jacente et qui y vit (J. B Racine 1989).on peut faire de même pour tous les
paysages.

L'espace géographique est un espace humanisé et construit, il constitue une réalité


historique construite à partir de la réalité matérielle et de l'étendue. On passe alors de géo-
graphie (description de la terre) à l'étude de la terre comme écriture à déchiffrer (E. Dardel
1952). L'espace est un sémantide au sens de Jacques Ruffle (1976) ou de Roland Barthes qui
écrivait que "tout usage social est converti en signe de cet usage "la géographie a, depuis une
vingtaine d'années, commencé à étudier l'espace-signe ; foisonnement de la géographie de la
perception et des comportements est indicatif : l'espace égo-centré devient l'objet de la
géographie.

2 - L'espace-produit

- L'espace est par ailleurs, un produit à plus d'un titre : dans le sens d'une construction
matérielle, d'une transformation constante mais aussi dans le sens qu'il a une signification, de
là il est un construit. Ce second sens précède le premier dans l'explication est ce à travers quoi
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nous existons, c'est à dire nous sommes en relation et aussi les espaces " (R. Ledrut 1976).
Qui dit espace, dit vie, existence et une mise en relations, de là l'espace se trouve produit "
dans la mesure où des relations qui s'établissent créent l'espace et déterminent la structure ".
Un produit ne peut être effectivement compris et saisi qu'à partir ce sont il est issu, à partir de
celui qui l'a produit : la nature mais surtout la société. Même dans le parti naturaliste, l'espace
physique est dans, une certaine mesure, une construction dans le sens qu'il est toujours le
résultat de processus finalisés, même si cette finalisation n'est pas consciente (érosion,
transport, accumulation...), dans le sens aussi que cet espace physique (forêt, montagne,
plage...) ne se trouve plus jamais à l'état naturel. L'espace physique, bien qu'il existe
indépendamment de l'homme mais cela est une autre question, se trouve affecté de multiples
manières :
- L'approche et la représentation de cet espace sont déjà affectées par la perception, une
certaine manière de voir les choses.
- Cet espace physique est le résultat physique est le résultat d'une histoire (naturelle) qui
s'est faite progressivement, même s'il y a des éruptions rapides, où l'action de l'homme est
souvent déterminante. Il est en plus sujet aux interventions anthropiques qui constituent un
des plus importants paramètres dans l'analyse et la compréhension des faits spatiaux.
L'homme intervient en tant que producteur (acteur, intervenant), connaisseur et finalité (de la
connaissance et de l'action) : l'espace est appréhendé de manière à occulter certains aspects
(totalement ou partiellement, consciemment ou inconsciemment) ou privilégier d'autres, il se
trouve ainsi (in/dé) formé, si bien que l'espace physique n'est plus l'espace naturel dans le sens
produit totalement par la nature. L'espace est construit en même temps que il constitue un
construit.

L'espace est toujours et nécessairement relié à la société qui l'occupe et l'aménage, il n'y a
pas de faits spatiaux qui existent comme variable indépendante du groupe social : ce serait
absurde d'essayer d'expliquer l'organisation spatiale de la cellule du corps humain par
exemple sans faire appel à la biologie. De la même, "il est impossible d'avancer dans
l'explication des phénomènes spatiaux réglés par des processus sociaux, sans utiliser des
théories de la société "José L Corragio 1977). Au niveau social, l'espace ne constitue pas une
donnée autonome et exogène, il est construit en modes d'organisations spatiales, se trouve à
chaque moment relié à la société qui détermine et fonde son espace à la manière de l'histoire
qui ne reçoit pas son objet scientifique-le temps - comme une donnée externe, le construit en
modes de productions et de formations sociales ; le temps se trouve, à chaque instant relié au
milieu, au contexte et au processus social. De la même manière, les formes spatiales sont à
relier nécessairement aux processus sociaux.

III - L'ESPACE MEDIATIQUE : un rapport social,


l'espace instrumental
L'espace assure en fait, la médiation entre la société et l'individu. Il constitue le moyen et
l'instrument de l'intégration sociale. La positon spatiale n'est jamais fortuite, ni neutre
notamment dans un espace centré, c'est à dire organisé. L'influence de l'espace physique sur
l'individu se trouve médiatisée par le système socioculturel alors que ce dernier est à son tour
médiatisé, inscrit et pérennisé par/dans et à travers l'espace.
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1 - L'espace : une mégastructure à mécanismes propres

La relation est interactive et dialectique, l'espace est loin d'être une simple projection :
"Les structures spatiales déterminent donc des effets propres mais non autonomes, c'est à dire
des effets qui se déduisent comme tels de la structure spatiale, mais qui ne peuvent se
comprendre qu'à partir de la structure sociale " (Jean Remy et Liliane Voyé, 1981), ceci
rejoint un peu ce que nous avons tenté de dé-montrer dans un travail récent (1989) : l'espace
constitue une mégastructure qui assure l'occurrence, la régulation et la reproduction du
système socio-économique, "une sorte de logique organisationnelle interne qui guide la mise
en place des différents éléments constitutifs de l'espace" (H Isnard 1978, p112). Elle dispose
de mécanismes et de processus propres qu'on a souvent tendance à évacuer en négligeant
l'aspect médiatique de l'espace. C'est ce que la Charte d'Athènes a oublié, en voulant établir un
lien direct entre les formes spatiales. L'école fonctionnaliste ne part-elle pas de l'hypothèse
que pour changer la vie, il faudrait changer l'espace ?

L'espace assure la médiation de la relation sociale (sociétale), l'attitude vis à vis des lieux
et des formes spatiales est liée à ce qu'ils représentent comme valeur et devenir. La relation
est loin d'être linéaire entre la forme, la valeur et le comportement, elle interactive et
dialectique à la fois, ce qui nous conduit à poser le problème de l'espace comme champ ou
fondateur ?

2 - L'espace : un rapport social

Nous avons vu la totale adéquation entre l'idéologie dominante et les paysages spatiaux,
que ces derniers constituent un véritable langage qui véhicule les rapports sociaux. L'espace
constitue un rapport social : "les rapports sociaux de production ont une existence sociale en
ce qu'ils ont une existence spatiale : il se projettent en un espace, ils s'y s'inscrivent en le
produisait "(H Lefèbvre). Il y a donc une relation double entre l'espace et les rapports sociaux
: l'espace assuré la médiation des rapports sociaux qui assurent à leurs tour la médiation du
milieu physique et des formes spatiales. Cette mégastructure ne peut être qu'en parfaite
adéquation avec le système qui l'a créée, même s'il y a inévitablement une contradiction. Les
rapports spatiaux tendent à créer un espace des rapports de production et annihiler l'espace-
étendue : "le capital tend à dépasser les barrières, à annihiler l'espace " disait K. Marx.

C'est à travers que ces rapports sociaux se matérialisent et s'expriment : "la structuration
de l'espace que ces rapports sociaux se matérialisent et s'expriment : "la structuration de
l'espace est la dimension spatiale des rapports sociaux et ceux-ci étant lutte des classes, la
structuration de l'espace est lutte de classes, non seulement en ce quelle en est le produit,
mais en ce qu'elle en est un en jeu et même un moyen" (A. Lipietz 1977). Pour H Lefèbvre
(1968) "l'espace est politique et stratégique", ce n'est nullement une confiscation, c'est un
prolongement de l'instinct territorial qui est aussi déterminant que la sexualité (H Isnard
1978). Le territoire est cet espace a été façonné, à partir d'éléments historiques ou naturels
mais politiquement" la rigidité des formes assure la pérennité et la reproduction des formes
sociales qui créent des configurations spatiales appropriées : c'est l'espace instrument,
l'aménagement du territoire ne prend-il les chose à l'envers ?
L’espace géographique. De l’absolu au relatif 10
GREES 1991,
Amor Belhedi, L’espace. Concepts et approches, 1993, 11-36

3 - Utopie spatiale ou utopie sociale ?

On peut se pose question si pour modifier les rapports sociaux, on pourrait changer
l'espace dans la mesure où il y a totale adéquation entre formes spatiales et comportement ?
On retrouve là l'origine de l'utopie spatiale qui a donné lieu à une importante littérature sur la
cité idéale (P. Claval 1981) qui évacue même l'espace et les rapports sociaux. On retrouve
aussi la Charte d'Athènes et l'école fonctionnaliste mais aussi les villes nouvelles dont on
connaît les échecs. On peut convenir avec J. B Racine qu'il faudrait mieux inverser la
démarche et partir du social pour que l'utopie soit au moins plus fructueuse.

Au terme de ce survol rapide et partiel, probablement partial aussi, on voit que le concept
de l'espace a évolué d'un espace physique support-étendue-localisation, on s'est acheminé vers
l'espace champ-fonctionnel puis à l'espace social-produit-rapport social selon un cheminement
complexe et dialectique. On est passé le long de cette évolution de l'espace absolu à l'espace
relatif. L'approche a évolué en conséquence passant du parti naturaliste et de l'humanisme en
première étape au néo-positivisme, à la fonctionnalité et à l'induction en seconde phase, enfin
à un paradigme social et dialectique mettant les rapports sociaux et le vécu au centre.

L'espace se relativise tant au niveau du concept que de l'approche. Même l'étude du milieu
physique se finalise de plus en plus en mettant l'homme et la société au centre des
préoccupations. Cette évolution est plus ou moins valable selon les branches, la géographie
physique commence à connaître ce type de problèmes dans la mesure où elle étudié de plus en
plus des espaces physiques de moins en moins naturels et oriente ses analyse au profit de la
société : l'homme est aussi l'acteur et la finalité (processus érosifs, micro-climats, confort
thermique, désertification, innocentions)

Il convient de signaler aussi qu'on peut trouver les divers paradigmes et les approches
correspondantes en même temps, parfois chez le même chercheur. La réalité n'est-elle pas
dans ces multiples facettes à la fois ? Ne court-on le risque d'un court-circuitage ? La
multiplicité méthodologique ne pose-elle pas le problème de l'éclectique ?þ

Références

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CLAVAL P - 1981 : La logique des villes. Paris, Litec, 633p.
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Amor Belhedi, L’espace. Concepts et approches, 1993, 11-36

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pp : 16-34.

Notes

[1] - La cosmographie était une branche très influente de la géographie. Elle s'est détachée au
moyen âge pour faire partie des mathématiques.
[1] - La cartographie représentait jusqu'à une époque récente une partie intégrante de la
géographie, elle s'est détachée pour constituer une discipline à part, compte tenu du
développement et de la complexité croissante des techniques.
[1]- la fonction détermine la forme
L’espace géographique. De l’absolu au relatif 12
GREES 1991,
Amor Belhedi, L’espace. Concepts et approches, 1993, 11-36

[1]- La centralité du vécu, du perçu permet d'analyser le mouvement réduit l'espace à une
dimension et de la vision économiciste et varie dans le temps.
[1] - Il faudrait probablement faire la jonction avec les autres disciplines. On assiste en
mathématiques, au développement d'autres métriques que celle d'Euclide: métrique de
Riemann, Minkowski... En physique, on est passé de l'espace absolu de Newton à l'espace
relatif d'Einstein. La relativité ne conduit-elle pas à renier la neutralité et l'absolu ?
[1] - Selon Raymond Ledrut, l'auteur de l'image de la Cité, Kevin Lynch (1969) a suivi une
démarche psychobiologique rattachant l'image à la fonction d'adaptation de l'individu au
milieu. Cf. R Ledrut : Images de la ville 1973.
[1] – Cf. louis Althusser et Etienne Balibar - 1968 : "Lire le Capital", pp: 112-150, pour
l'histoire et le temps, Alain Lipietz - 1977 : "Le capital et son espace" pour l'espace.
[1] - La cosmographie était une branche très influente de la géographie. Elle s'est détachée au
moyen âge pour faire partie des mathématiques.
[1] - La cartographie représentait jusqu'à une époque récente une partie intégrante de la
géographie, elle s'est détachée pour constituer une discipline à part, compte tenu du
développement et de la complexité croissante des techniques.

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