T36 Comprendre Sa Fiche de Paie

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L'Atelier Des Droits Sociaux

Comprendre sa fiche de paie


Décoder les enjeux du salaire

Jérôme Roland

NOVEMBRE 2022
Table des matières

INTRODUCTION ............................................................................................... 3

LA FICHE DE PAIE: GÉNÉRALITÉS ...................................................................... 4

 Définition ................................................................................................................. 4

 Les obligations de l’employeur ............................................................................... 4

 La remise de la fiche de paie .................................................................................. 4

 Mentions obligatoires ............................................................................................. 5

 Illustration ............................................................................................................... 6

DÉCODER LA FICHE DE PAIE ET LES ENJEUX QU’ELLE RÉVÈLE .............................. 7

 Du brut qui figure sur le contrat … au net finalement perçu .............................. 7

1.1. Salaire brut ....................................................................................................... 7

1.2. Cotisations sociales personnelles (et base ONSS) ............................................ 8

1.3. Salaire imposable .............................................................................................. 11

1.4. Salaire net ......................................................................................................... 12

1.5. Salaire net perçu ............................................................................................... 13

 Au-delà du brut qui figure sur le contrat : les cotisations sociales patronales .... 14

2.1. Salaire direct ..................................................................................................... 15

2.2. Salaire socialisé ................................................................................................. 15

CONCLUSION ................................................................................................. 18

1 Novembre 2022
L'actualité sociale connaissant très souvent des
modifications importantes, nous mettons régulièrement à
jour nos publications. Aussi, si vous n'êtes pas en possession
de la dernière édition de cette brochure, nous vous
conseillons vivement de vérifier auprès de nos services si
l'information qu'elle contient est toujours d'actualité avant
de l'utiliser. Des mises à jour sont téléchargeables sur notre
site : https://ladds.be

La reproduction de cette brochure n’est autorisée qu’avec l’accord de


l’association et moyennant la citation de la source
2 Novembre 2022
Introduction

L e 20 juin 2022 s’organisait, à l’initiative du front commun syndical (FGTB, CSC, CGSLB),
une grève nationale pour revendiquer une hausse du pouvoir d’achat. Entre 70.000 et
80.000 manifestant.e.s1 se retrouvaient alors dans les rues de Bruxelles, avec, pour
principale revendication, la modification significative de la norme salariale, instituée par la
loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises2.

Cette loi fixe, entre autres, lors des négociations interprofessionnelles qui ont lieu tous les
deux ans entre travailleur.euse.s et patrons, une marge maximale d'augmentation des
salaires. Cette marge, fixée à 6,10% en 1997, est descendue pour arriver à 0% en 2013 !
Remontée à 1,1% en 2017, elle est aujourd’hui de 0,4% (pour les années 2021-2022)3… Hors
indexation automatique des salaires et augmentation barémique liée à l’ancienneté, la
marge d’augmentation des salaires ne pourrait donc être que de maximum 0,4%. Cela ne
passe pas côté syndical… Et heureusement !

Pour tenter de saisir les enjeux derrière les salaires et leurs variations, il est indispensable de
comprendre ce que recouvre son propre salaire, reflet de la richesse que nous produisons en
tant que travailleur.euses. Et pour cela, rien de tel que de partir d’un document devenu
presque anodin, que nous scrutons peu alors qu’il révèle nombre de choses et d’éléments
essentiels : la fiche de paie ! Un document pourtant complexe si l’on y regarde de plus près,
que chaque travailleur.euse salarié.e a eu en main un jour ou l’autre, sans pour autant en
comprendre tous les tenants et aboutissants.

Tout au long de ce document, nous poursuivrons, au départ de la fiche de paie, l’objectif que
chacun.e puisse tenter de saisir les composantes de son salaire et le principe de solidarité
qui le sous-tend et fonde notre système de sécurité sociale, dont les politiques s’emparent,
tantôt pour le dégrader, rarement pour le valoriser. Nous tenterons également d’attirer
l’attention sur les discours et variables avec lesquels jouent nos responsables politiques et le
patronat de manière générale pour intégrer l’idée du salaire comme étant un coût pour la
société.

Qu’est-ce que je gagne vraiment ? Les cotisations constituent-elles réellement une charge
pour le.la travailleur.euse ? Et mon patron dans tout ça, me prend-il réellement de l’argent ?
Autant de questions entendues quotidiennement auxquelles nous allons tenter de répondre
et d’idées préconçues que nous vous proposons de déconstruire.

1. “ Grève nationale à Bruxelles ce lundi 20 juin 2022: les Belges ont manifesté pour leur pouvoir d’achat ”, site
L’Avenir, mis à jour le 20.06.2022 https://www.lavenir.net/actu/belgique/2022/06/20/greve-nationale-a-
bruxelles-ce-lundi-20-juin-2022-les-belges-ont-manifeste-pour-leur-pouvoir-dachat-
3INB7TC2GZHB7OBE3SWALAL26Y/
2. Loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité,
er
M.B., 1 août.
3. https://emploi.belgique.be/fr/themes/remuneration/norme-salariale

3 Novembre 2022
La fiche de paie : généralités

 Définition

La fiche de paie est le décompte de paie, le justificatif de paiement du salaire du.de la


travailleur.euse.

Elle comporte un certain nombre d’informations relatives au travail et à la rémunération : le


temps de travail et les heures supplémentaires éventuellement effectuées, les jours de
congé, les jours de maladie, le montant du salaire brut (base et primes diverses), le détail
des cotisations sociales, le montant du salaire net, etc.

Il est conseillé aux travailleur.euses de garder leurs fiches de paie, à tout le moins, leur
décompte annuel, tout au long de leur carrière, notamment en vue du passage à la pension.

 Obligations patronales

Afin que le.la travailleur.euse puisse se rendre compte de la manière dont a été calculée sa
rémunération finale nette mais aussi du montant des retenues opérées sur son salaire,
l'employeur.euse a l'obligation de lui remettre sa fiche de paie.

Il nous faut insister, ici, sur le fait que l’employeur.euse n’a donc aucune marge dans cette
obligation et ne pourrait conditionner la remise de la fiche de paie à quoi que ce soit.

 La remise de la fiche de paie

La fiche de paie est remise au moment du paiement du salaire, en main propre, par voie
postale ou sous format électronique.

Dans les cas où la rémunération est payée en deux fois, la fiche de paie devra être délivrée
lors de chaque règlement définitif de la rémunération qui a, en général, lieu à la fin de
chaque mois.4

En fin de contrat, elle sera également remise, comme tous les documents sociaux
obligatoires.

4. Loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la rémunération des travailleurs, art. 15, M.B 30 avril.

4 Novembre 2022
 Mentions obligatoires
Les mentions qui doivent apparaître sur chaque fiche de paie peuvent être définies au
niveau de la commission paritaire, donc par secteur d’activités.

À défaut d’une telle convention sectorielle, les mentions qui doivent apparaître seront celles
fixées par l'Arrêté royal du 27 septembre 19665. Les voici :
 le nom et l’adresse de l'employeur.euse ;
 le nom et l'initiale du prénom du.de la travailleur.euse ;
 le numéro matricule du.de la travailleur.euse chez l'employeur.euse ;
 la période à laquelle se rapporte le décompte ;
 l'importance des prestations (heures, jours, mois, nombre de pièces, etc.) ;
 la rémunération de base, quelle que soit l'unité prise en considération pour l'établir
(rémunération mensuelle, horaire, à la pièce, à la tâche, etc.) ;
 les sommes dues en espèces :
 pour le travail effectué ;
 comme sursalaire pour les heures supplémentaires ;
 pour les jours fériés et les jours de repos compensatoires ;
 en vertu d'obligations légales et conventionnelles relatives au maintien de la
rémunération pendant la suspension de l'exécution du contrat ;
 comme primes, etc.
 Les avantages en nature → Seuls les primes, les autres avantages en argent ainsi que les
avantages en nature peuvent être groupés sous une seule dénomination pour autant que
cela ne nuise pas à la clarté.
 Le total de la rémunération brute :
 les sommes non soumises aux retenues de sécurité sociale ;
 le montant « base ONSS » ;
 les sommes non imposables ;
 la somme nette octroyée ;
 les montants à déduire (avances, avantages en nature, amendes prévues par le
règlement de travail, cession et saisie de la rémunération, etc.), si nécessaire à
détailler en annexe ;
 le montant net à payer en espèces ;
 les retenues pour la sécurité sociale ;
 le montant du précompte professionnel (législation fiscale).

5. Arrêté royal du 27 septembre 1966 déterminant, pour le secteur privé, les renseignements que doit
contenir le décompte remis au travailleur lors de chaque règlement définitif de la rémunération, art. 2,
M.B., 11 oct.

5 Novembre 2022
 Illustration

Pour illustrer la suite de notre analyse, nous allons nous référer à un exemple fictif. Voici
donc la fiche de paie de Sasha, 28 ans, célibataire sans enfant mais en couple, employé à
temps plein (38h/semaine) au sein de la commission paritaire 329.02. Ci-dessous une
illustration de la fiche de paie que reçoit Sasha tous les mois :

6 Novembre 2022
Décoder la fiche de paie et les enjeux qu’elle révèle

 Du brut qui figure sur le contrat… au net finalement perçu

Chaque mois, Sasha perçoit sur son compte la somme de 2407,65€. C’est sa rémunération
nette. C’est aussi probablement celle qu’il a attendu de connaître avec impatience quand il a
signé son contrat de travail puisque le contrat de travail ne mentionne pas le salaire net mais
bien le salaire brut.

1.1. Salaire brut

Le salaire brut qui figure sur le contrat de Sasha, c’est le montant de 3857,66€.

Rémunérations - Heures - Avantages divers


22:30 Heure(s) Homeworking
127:30 Heure(s) prestée(s)
7:30 Heure(s) vacances
Montant heures prestées A 3.673,96
Brut base ONSS 100% : 3.857,66 A 183,70
Imposable fiscal (PP & fiche fisc.) : 3.353,46
41 Indemn. Déplacement/vélo (kms) à 0.25 F 10,25
TOTAL + 3.867,91

Sur sa fiche de paie cependant, ce montant peut être supérieur car il englobe plus que la
rémunération convenue. Il englobe en effet également les heures supplémentaires,
avantages extra-légaux, prime de fin d'année, salaire des jours fériés et des jours de
vacances, ainsi qu'un salaire garanti en cas de maladie ou d'accident du travail, entre autres.

Mais comment expliquer qu’entre ce montant brut et le montant net qui figure sur le
compte en banque d’un.e travailleur.euse, il y ait une telle différence ? Sasha ne comprend
pas car c’est son premier emploi. Il s’interroge : « c’est quoi cette différence entre salaire brut
et salaire net ? », « C’est les taxes c’est ça ? Je suis hyper taxé j’ai l’impression », « c’est du vol
de me prendre tout ça ! ».

Ce genre de questions et d’affirmations sont quotidiennes. Et à travers ce type de


questions et affirmations, il est intéressant de constater l’idée très ancrée dans l’esprit d’un
grand nombre que, concernant la rémunération perçue, il y aurait, quelque part, une partie
qui serait perdue, volée en quelque sorte. Or, ce n’est pas parce que quelque chose n’est
pas directement perçu qu’il est perdu ou qu’il ne revient pas sous une autre forme, à un
autre moment par exemple.

Le salaire brut de Sasha a été fixé conformément aux barèmes prévus dans les conventions
collectives de sa commission paritaire

7 Novembre 2022
 Convention collective ? Une convention collective de travail (CCT) est un accord
conclu entre les organisations syndicales et patronales ou un ou plusieurs employeurs.
Elle fixe toute une série de conditions de travail et de rémunération au sein d’une
branche d’activité (régime horaire, sursalaire, rémunération minimale, temps de
repos, travail en soirée, etc.)
 Commission paritaire ? Les commissions paritaires (et pour certaines, les
sous-commissions paritaires) regroupent des secteurs d’activité. C’est au sein de ces
commissions paritaires que se négocient les conventions collectives de travail. Il existe
une centaine de commissions paritaires en Belgique (textile, audiovisuel, horeca, etc.)

A savoir !
En l’absence de convention collective de travail au sein de la commission paritaire, on
appliquera le salaire communément appelé « salaire minimum », à savoir le revenu
minimum mensuel moyen établi par le Conseil National du Travail (CNT). Il s‘agit d’une
limite inférieure absolue pour la rémunération. Il ne peut donc y être dérogé. La notion de
revenu “moyen” est importante à garder en tête car ce revenu, établi sur une base de
temps plein, comprend certaines sommes payées dans le courant de l’année et ne
détermine donc pas exactement le salaire minimum mensuel auquel un.e travailleur.euse
peut prétendre. Au 1er novembre 2022, ce salaire était de 1974,20€ brut/mois pour un
temps plein6.

Sur ce salaire brut, les « taxes » dont parle Sasha ne peuvent pas être nommées comme
telles.

1.2. Cotisations sociales personnelles (et base ONSS)

Tout d’abord, on y retrouve des cotisations sociales personnelles prélevées sur ce qu’on
appelle « la base ONSS7 ».

ONSS : Office National de Sécurité Sociale


L'ONSS joue un rôle central dans la sécurité sociale belge. À la demande de et en
collaboration avec les décideurs politiques et les organisations d'employeurs et de
travailleurs, l'ONSS assure :
une perception correcte et rapide des cotisations sociales, la collecte et le contrôle des
données salariales et relatives au temps de travail, l'accompagnement des employeurs
et des prestataires de services sociaux dans leurs déclarations, le financement du
système de la sécurité sociale, le soutien de la politique de groupes-cibles régionale
par la perception des cotisations, la gestion de la sécurité sociale pour les marins, les
expatriés et le Fonds social Maribel.

6. Convention collective de travail n°43 https://cnt-nar.be/sites/default/files/documents/fr/cct-043_1.pdf


7. ONSS pour Office national de sécurité sociale.

8 Novembre 2022
Les données sur l'emploi, les salaires et les temps de travail collectées par l'ONSS sont
partagées dans la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale. Elles y sont à la disposition de
toutes les institutions de sécurité sociale et servent de : base pour le calcul et l'octroi
des droits sociaux aux travailleurs et de source d'informations statiques sur le marché
du travail pour les responsables politiques.
L'ONSS attache une grande importance au maintien et au renforcement de la protection
sociale de tous les travailleurs en Belgique. Outre le contrôle des déclarations des
employeurs, l'ONSS détecte également les fraudes et autres formes d'abus et
d'exploitation.

La première étape consiste donc à déterminer cette base ONSS. En général, cette base
ONSS correspond au salaire brut. Il est cependant possible que certains montants viennent
gonfler cette base. Ce sera par exemple le cas des avantages de toute nature (mise à
disposition d’un téléphone pour un usage privé, usage privé d’une voiture de société, …).
Sasha n’a pas de tels avantages. Sa base ONSS est donc son salaire brut contractuel, celui
qui figure donc dans son contrat de travail.

Dans tous les cas, cette « base » sera mentionnée sur la fiche de paie.

Une fois la base ONSS déterminée, nous allons pouvoir en déduire le montant qui va être
prélevé pour la sécurité sociale. En Belgique, le taux de prélèvement de base pour les
cotisations sociales personnelles est de 13,07% du salaire brut8.

Sur ces 13,07%, plus de la moitié est destinée au financement des pensions (7,5% sur les
13,07%). On retrouve ensuite 4,7% pour le secteur des soins de santé et les indemnités
d’incapacité et 0,87% pour l’assurance chômage9.

 Dans l’exemple de Sasha, employé, on obtient donc le montant suivant : 3857,66 euros
(base ONSS) x 13,07% = 504,2 euros. Cette somme de 504,2 euros constitue donc le
montant de ses cotisations sociales. Elle va être soustraite du salaire brut.

Retenues sociales, fiscales et autres


Cotis. ONSS rémun. normale B 504,20
Précompte prof. Rémun. normale D 924,63
Cotis. spéciale sécur. sociale G 31,43
TOTAL - 1.460,26

8. Chez les artistes et les ouvriers, il s’agira de 13,07% sur un salaire porté à 108%, les 8 % ajoutés
représentant le pécule simple octroyé pour quatre semaines de vacances en remplacement de la
rémunération ordinaire. Nous n’irons pas plus loin sur ce sujet complexe qui pourrait faire l’objet d’un
document à lui seul :
https://www.socialsecurity.be/employer/instructions/dmfa/fr/latest/instructions/socialsecuritycontributio
ns/contributions.html#h22
9. Pour plus de renseignements:
https://www.socialsecurity.be/employer/instructions/dmfa/fr/latest/instructions/socialsecuritycontributio
ns/contributions.html

9 Novembre 2022
Une fois prélévées les cotisations sociales personnelles, nous trouvons le salaire dit
« imposable », c’est-à-dire celui qui sera soumis à l’impôt.

Un mot sur le “Bonus à l’emploi”


Si cela ne concerne pas Sasha, le système du « bonus à l’emploi » concerne nombre de
travailleur.euses. D'application depuis 200010, il a pour but de garantir un salaire net plus
élevé aux travailleur.euses dont le salaire est inférieur à 2.963,04€ brut/mois (montant au
1er août 2022).

Ce système a été mis en place avec l'objectif de lutter contre ce que le gouvernement
nomme des “pièges à l’emploi”. Par ces termes, l’on désigne le fait que l’emploi ne serait
pas suffisamment attractif au regard de certaines prestations sociales. En résumé, si la
différence entre le salaire net de l’emploi est trop proche d’une prestation sociale (comme
l’allocation de chômage par exemple), les travailleus.euses sans emploi ne seraient pas
incité.es ou motivé.es à en occuper un… Faisant ici l’impasse sur le fait que nombre de
prestations sociales se situent proches ou en-dessous du seuil de pauvreté, et que l’enjeu
reste bien évidemment avant tout la valorisation de la rémunération du travail et des
conditions de travail.

Dans la pratique, ce mécanisme consiste en une réduction des cotisations sociales


personnelles en fonction de la hauteur du salaire. Ce montant est alors déduit des
cotisations personnelles normalement dues (13,07 %) au moment du paiement du salaire.

Ce système compense la totalité des cotisations personnelles pour une rémunération


jusqu'à environ 1750€ brut/mois. Dans les faits, il est donc possible, pour les salaires
compris entre +/- 1750€ brut/mois et 2963,04€ brut/mois de constater que le brut moins
les cotisations sociales personnelles ne totalise pas, sur la fiche de paie, un résultat égal au
brut – 13,07% du brut en question.

Dans tous les cas, si bonus à l’emploi il y a, il doit apparaître clairement sur la fiche de paie.

Exemple : une personne est rémunérée à un salaire de 1900€ brut pour un temps plein.
Dans ce cas de figure, si les cotisations sociales personnelles s’élèvent au départ à 248,33€, le
mécanisme du “bonus à l’emploi” déduit 237,71€ du montant des cotisations sociales initiales,
comme le montre le schéma suivant :

Revenu brut mensuel : 1900


Cotisations sociales personnelles : 1900 x 13.07% = 248,33
Bonus à l’emploi pour les bas salaires : (≤ 1974,20) = 242,4611
248,33 - 242,46 = 5,84
Revenu brut imposable : 1900 - 5,84 = 1894,16

10. Loi du 20 décembre 1999 visant à octroyer une réduction des cotisations personnelles de sécurité sociale
aux travailleurs salariés ayant un bas salaire, M.B 26 janvier 2000.
11. Pour plus de détails sur le calcul de la réduction, veuillez consulter le point 2 de ce lien :
https://www.socialsecurity.be/employer/instructions/dmfa/fr/latest/instructions/deductions/workers_re
ductions/workbonus.html

10 Novembre 2022
1.3. Salaire imposable

Il s’agit de la base sur laquelle sera calculé le précompte professionnel, c’est-à-dire l’avance
sur impôts. Cette base imposable peut elle-même être modulée selon que le.la
travailleur.euse possède certains avantages (comme une voiture de société) mais ce n’est
pas le cas de Sasha.

La base imposable, dans le cas du contrat qui nous occupe, est donc le salaire brut duquel
on aura retiré les cotisations sociales personnelles.

Pour calculer le montant du précompte professionnel, il n’est plus question d’un


pourcentage de prélèvement sur le salaire. Le montant retenu est en réalité barémisé, et
déterminé par le SPF Finances.

Il se présente sous forme de tableaux de tranches de salaires, sachant que plus le salaire
imposable est élevé, plus le précompte et la proportion qu’il représente va en augmentant.
Plus le salaire est bas, plus le précompte va en diminuant. Ainsi, par exemple, une
personne isolée qui a 1000€ mensuel imposable de revenus, se verra appliquer 2,94€ de
précompte. Une personne qui a 2000€ mensuel imposable de revenus, se verra par contre
appliquer un précompte de 303,83€.

Précompte pour 1000 euros imposable Précompte pour 2000 euros imposable

945,00 1965,00 290,99


960,00 1980,00 297,41
975,00 1995,00 303,83
990,00 0,13 2010,00 310,25
1005,00 2,94 2025,00 316,67
1020,00 5,75 2040,00 323,09
1035,00 8,56 2055,00 329,51
1050,00 11,36 2070,00 335,93
1065,00 14,17 2085,00 342,35
1080,00 16,98 2100,00 348,77
1095,00 19,79 2115,00 355,19
1110,00 22,60 2130,00 361,61
1125,00 25,41 2145,00 368,83
1140,00 28,22 2160,00 376,06

Vous trouverez, sur le site internet du SPF Finances, la grille des différents barèmes en
fonction du salaire.

Plusieurs éléments de la vie personnelle du.de la travailleur.euse auront un impact sur le


montant de ce précompte, notamment la situation familiale (isolé, cohabitant, personnes à
charge, etc.).

11 Novembre 2022
 Dans l’exemple de Sasha, comme le montre le tableau ci-dessous, le montant de son
salaire imposable étant de 3353,46 euros, son précompte – ou avance sur impôts – s’élève
à 946,63 euros (on se réfère toujours au barème qui se trouve en regard du montant qui
se rapproche le plus du montant imposable, mais en privilégiant le montant final
inférieur).

Retenues sociales, fiscales et autres


Cotis. ONSS rémun. normale B 504,20
Précompte prof. Rémun. normale D 924,63
Cotis. spéciale sécur. sociale G 31,43
TOTAL - 1.460,26

Précompte pour 3353,46 euros imposable


(1) (2) (3) (4)
3345,00 946,63 1100,14 1039,83
3360,00 953,86 1107,15 1047,99
3375,00 961,08 1114,15 1056,14
3390,00 968,30 1121,16 1064,30
3405,00 975,52 1128,17 1072,45
3420,00 982,75 1135,17 1080,61
3435,00 989,97 1142,18 1088,76
3450,00 997,19 1149,18 1096,92
3465,00 1004,41 1156,19 1105,08
3480,00 1011,64 1163,20 1113,23

Étant fiscalement isolé, une réduction de 22 euros sera en outre opérée sur son
prélèvement d’impôts. Son précompte s’élèvera donc, au final, à 924,63 euros.

Vous pouvez consulter ces règles de calcul du précompte en cliquant ici.

1.4. Salaire net

Une fois le précompte professionnel prélevé, nous retrouvons le salaire net. Mais ce n’est
pas encore nécessairement ce qui sera versé sur le compte en banque du.de la
travailleur.euse car divers éléments dits « divers négatifs » et « divers positifs » vont
encore entrer en jeu dans le calcul. Ceux-ci vont soit gonfler, soit diminuer la valeur du
salaire net finalement perçu.

 Dans l’exemple de Sasha, le salaire net équivaut à 2428,83 euros. Mais de cette dernière
rémunération, nous retrouvons encore ce qu’il est communément appelé des « divers
positifs et négatifs »

12 Novembre 2022
 Les divers négatifs12 sont ceux qui vont encore être soustraits du salaire net. Dans le
cas de Sasha, on retrouve la cotisation spéciale à la sécurité sociale qui s’élève à
28,87 euros. Elle sera différente selon l'importance de la rémunération mais aussi la
situation de ménage du.de la travailleur.euse. Elle est aussi une provision car son
calcul définitif est opéré lors de la déclaration d’impôts annuelle. Pour en savoir plus
sur cette cotisation et ses mécanismes, nous vous invitons à consulter les instructions
administratives ONSS en la matière.

Parmi les divers négatifs, on retrouve de manière fréquente, outre la cotisation


spéciale de sécurité sociale, des avantages en nature (le logement, le gaz, l’électricité,
l’eau, la nourriture fournie par l’employeur et consommée sur le lieu de travail, etc.)
ou les titres-repas (le.la travailleur.euse est en effet tenu.e de payer une quote-part
dite « personnelle », de minimum 1,09€ par titre-repas. Cette quote-part doit figurer
sur la fiche de paie et venir en déduction du net payé).

 Les divers positifs13 vont quant à eux venir gonfler le montant finalement perçu. Dans
le cas de Sasha, on retrouve les frais de transports car Sasha perçoit 12 euros
d’indemnité de déplacement vélo.

Parmi les divers positifs, on retrouve de manière fréquente l’intervention de


l’employeur dans les frais de déplacement ou dans les frais de connexion internet ou
téléphone. Cela peut également recouvrir l’octroi d’éco-chèques ou encore des primes
ou gratifications occasionnelles à l’occasion d’événements de la vie (mariage,
naissance, etc.)

1.5. Salaire net perçu

Une fois ces opérations effectuées, on obtient donc le salaire net finalement versé sur le
compte, communément appelé salaire « poche ».

 Dans l’exemple de Sasha, en retirant 28,87 euros de cotisation spéciale à la sécurité


sociale et en additionnant 12 euros de déplacement, il se retrouve à la fin de son mois
avec un salaire net à recevoir de 2407,65 euros.

= + -
Divers Divers Net à recevoir
Net
E positifs/net F négatifs/net G

2.428,83 10,25 31,43 2.407,65

12. Un divers « négatif » courant est par exemple les chèques-repas ou…
13. Par divers positifs, on peut par exemple citer les frais de téléphonie, de connexion internet, etc.

13 Novembre 2022
Voici un schéma récapitulatif du calcul de votre salaire net à recevoir :

SALAIRE SUPER BRUT

– Cotisations sociales patronales

SALAIRE BRUT

Divers+ éventuels = Base ONSS

– Cotisations sociales personnelles

= SALAIRE IMPOSABLE

– Précompte professionnel

= SALAIRE NET APRÈS IMPÔT

+ Divers+ éventuels

– Divers– éventuels

= SALAIRE NET VERSÉ

 Au-delà du brut qui figure sur le contrat : les cotisations sociales patronales

La fiche de paie ne s’arrête pas là en termes de renseignements. Ce serait en effet oublier un


élément central de la notion de salaire: les cotisations sociales ne sont pas uniquement
versées à la sécurité sociale par les travailleur.euses, mais également par les employeur.euses.

Chaque mois, l’employeur.euse verse en outre à la sécurité sociale un montant qui est un
pourcentage du salaire brut. Dans le cas de Sasha, ses cotisations s’élèvent à 1267,63 euros.

D’une manière résumée, les cotisations sociales patronales s’élèvent à 25% du brut (pour le
secteur marchand privé) ou 32,40% (pour le secteur non-marchand privé). Dans les faits, on
parlera ici de cotisations « de base » puisque de nombreuses réductions peuvent venir
s’ajouter, faisant diminuer, au final, la part des cotisations sociales patronales.

Réduction en faveur de groupes cibles comme les travailleur.euses en article 60, les
travailleurs “âgés”, “jeunes travailleurs”, premiers engagements, artistes, personnel
de maison, etc. ou en faveur de secteurs comme l’horeca ou les entreprises en
restructuration par exemple, ce ne sont pas moins d’une dizaine de réduction de
cotisations sociales patronales qui existent et sont à chaque fois amenées comme
étant destinées à soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises tout en
préservant le.la salarié.e au motif, vanté par le politique, que le salaire brut du.de la
salarié.e ne sera pas impacté.

14 Novembre 2022
Au final, salaire net + cotisations sociales personnelles + précompte professionnel +
cotisations sociales patronales représentent le salaire global du.de la travailleur.euse ou ce
que certain.es appellent le « super brut ».

Le monde patronal dira quant à lui que c’est ce que lui « coûte » son.sa salarié.e. Il n’est
d’ailleurs pas anodin de constater, sur la fiche de paie de Sasha, que ses cotisations sociales
personnelles sont dénommées “retenues de sécurité sociale” mais deviennent “des charges
patronales” quand il s’agit des cotisations qui doivent être versées par l’employeur.
Question de point de vue et surtout, l’occasion de rappeler des éléments centraux:

2.1. Le salaire direct

Nous le voyons très régulièrement, et c’est bien normal dans les périodes de précarisation
croissante que nous traversons, la première préoccupation d’un.e travailleur.euse reste de
savoir “Combien vais-je recevoir directement à la fin du mois ?”. Dans l’imaginaire
commun, le salaire représente la récompense directe et individuelle sur les tâches
accomplies. Ce salaire direct (car directement versé sur votre compte et à titre individuel)
est communément appelé le salaire net. Vous ne le trouverez ni sur le contrat de travail, ni
sur le formulaire C4 (remis en fin de contrat) mais bien sur la fiche de paie.

Mais ce salaire direct n’est en réalité qu’une partie du salaire. C’est d’ailleurs ce qui crée
souvent la confusion chez une partie des travailleurs.euses à la lecture d’une fiche de paie.

Le salaire net ne représente en effet que la partie visible de l’iceberg qu’est le salaire. Le
salaire sur lequel nos regards doivent se poser est avant tout le salaire global ou super
brut, celui qui détermine d’un point de vue monétaire la valeur de la productivité des
travailleur.euses, la richesse que nous créons tous et toutes.

Quand Sasha perçoit 2407,65 euros sur son compte, il oublie que la valeur totale de son
travail équivaut en réalité à 5135,54 euros (salaire brut + cotisations patronales). Il ne se
rend peut-être pas compte d’ailleurs de cette valeur mais sera peut-être étonné de ce qu’il
estime être « taxé ». Nous le voyons régulièrement, il est intéressant de constater l’idée
très ancrée dans l’esprit de nombreux.ses, que dans le salaire global, il y aurait finalement
une partie dont on bénéficierait directement et une partie que nous perdrions
définitivement, une partie volée en quelque sorte. Or, et nous le répétons, ce n’est pas
parce que quelque chose n’est pas directement perçu qu’il est perdu ou qu’il ne revient pas
sous une autre forme, à un autre moment par exemple. C’est ici qu’intervient la notion
essentielle de salaire socialisé.

2.2. Le salaire socialisé

Le salaire socialisé représente l’ensemble des cotisations sociales qui sont versées par
l’employeur.euse et le.la travailleur.euse chaque mois.

À hauteur de 13,07% du salaire brut pour les cotisations sociales personnelles et de 25%
(pour le secteur marchand privé) à 32,40% (pour le secteur non-marchand privé) du salaire

15 Novembre 2022
brut pour les cotisations sociales patronales, l’ensemble de ces cotisations représente donc
entre 38,07% et 45,47% du salaire brut. Dans les faits, on parlera ici de cotisations « de
base » puisque de nombreuses réductions peuvent venir s’ajouter, faisant diminuer, au
final, la part des cotisations sociales personnelles ou patronales.

Mais pourquoi salaire socialisé ?

Basé sur un principe de solidarité dont la Belgique devrait s'enorgueillir, une partie de
notre force de travail permet de façonner chaque jour la sécurité sociale. En ce sens, les
cotisations sociales sont la part collective du salaire.

Également appelé salaire indirect ou différé, nous lui préférons le terme de « socialisé » ou
« mutualisé » en ce qu’il fait ressortir son caractère collectif. Il est en effet utilisé pour
assurer toute une série de droits sociaux pour tous et toutes, et cela tout au long de la vie,
face aux risques et aux événements qui peuvent survenir : le risque d’un accident du travail
comme l’événement de l’arrivée d’un enfant ou de la mise à la pension par exemple.

Grâce aux cotisations sociales, nous ouvrons en effet des droits économiques et sociaux
dans les différents pans de la sécurité sociale :
 les pensions,
 l’assurance chômage,
 les accidents du travail,
 les maladies professionnelles,
 les prestations familiales,
 l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités,
 les vacances annuelles.

Sur 100% des cotisations sociales :

INAMI : 42,28%
ONP : 31,39%
ONEM : 18,35%
ONAFTS : 7,31%
FMP : 0,6%
FAT : 0,07%

16 Novembre 2022
Nous ne bénéficions cependant pas individuellement de ces droits au moment où les
cotisations sociales sont versées. Au moment où elles sont prélevées sur le salaire, elles
sont destinées à être dépensées, au même moment en quelque sorte, au profit d’une
personne qui perdrait son emploi ou serait hospitalisée par exemple. C’est en ce sens que
nous lui préférons le terme de salaire socialisé ou mutualisé, plus révélateur qu’”indirect” à
nos yeux.

Quant aux cotisations sociales patronales, elles sont certes versées par l’employeur.euse,
mais l’argent qu’elles nécessitent ne provient évidemment pas de nulle part.

Les cotisations sociales patronales découlent directement de la productivité des


travailleurs.euses et font donc partie intégrante de nos salaires. Quand Sasha travaille pour
son patron, et que ce dernier engrange des bénéfices, une part de ces bénéfices lui servira
à payer sa part de cotisations sociales.

La tendance récurrente à mettre en place, d’année en année, des réductions de cotisations


sociales patronales est un enjeu dont doivent se saisir les citoyen.nes. Car en diminuant les
cotisations sociales patronales, c’est notre salaire global qui diminue, la sécurité sociale qui
en est impactée et donc, les droits sociaux de la collectivité tout entière. Ce sont aussi les
profits des entreprises qui grandissent et permettent de faire vivre les actionnaires au
détriment de meilleures conditions de vie des travailleur.euses.

Travailleurs·euses
+ Matières premières

Produit de la vente de la production de biens et/ou services des travailleurs·euses


 Plus value

Salaire total (super brut) Bénéfices, matières premières,


investissements, dividendes

Avantages extra Salaire brut Cotisations sociales


légaux employeur

Non soumis
à l’ONSS

Fiche de paie

17 Novembre 2022
Conclusion

À travers cet outil, et la compréhension des composantes du salaire, nous souhaitons


attirer l’attention sur les enjeux qu’il représente pour chacun.e de nous.

Nous l’avons dit, la cotisation sociale est un enjeu de taille. Ce n’est par ailleurs pas pour rien
que certaines associations en Belgique ont lancé une pétition pour faire inscrire ce principe
de solidarité au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Nous tenons également à mettre en garde face au discours patronal autour de la sécurité
sociale et du salaire.

Car en posant le salaire comme une donnée chiffrée comparable indépendamment de tout
autre facteur, la loi ignore la productivité des travailleur.euses, dont découle concrètement
le salaire. Ignorer le lien entre productivité et salaire, voilà l'une des principales obsessions
du monde patronal.

Cette logique de l’esprit s'inscrit dans le discours ambiant selon lequel le salaire
représenterait un coût. Les médias et politiques nous ont à ce point martelés l’idée que “le
travail coûte trop cher en Belgique” qu’elle est malheureusement acquise et bien intégrée à
l’heure d’aujourd’hui. Il ne nous vient dès lors plus à l’idée de questionner cette allégation,
alors qu’il serait temps de nous rappeler que c’est le travail qui produit la richesse et non
l’employeur.

Dans un même ordre d’idées, les termes utilisés dans le monde du travail nous persuadent
que l’acteur - celui qui agit - est l’employeur et que le passif est le travailleur. Nous insistons
donc sur le fait que ce n’est pas le patron qui fait vivre ces travailleurs.euses, mais bien ces
travailleurs.euses qui font vivre l’entreprise.

L’idée, bien assimilée, que le travail représente un coût pour les entreprises, permet de
légitimer cette tendance à revendiquer la diminution des “coûts” et cotisations qui
composent le salaire.

Or les cotisations patronales découlent de la productivité des travailleurs.euses et font


partie intégrante de nos salaires. Elles représentent d'autant plus un enjeu politique sur la
compétitivité des entreprises, dans une logique actuelle de surprofit, qu'elles ne figurent
pas, toujours, sur la fiche de paie. Ce n'est bien sûr pas un hasard. Cela permet d’invisibiliser
toute une partie de notre salaire, que les politiques libérales se permettent de réduire ou de
faire reposer sur la collectivité, au nom de la relance économique et de la présence des
entreprises sur notre territoire notamment.

En ce sens, lutter pour une sécurité sociale forte et plus d’égalité, c’est donc aussi lutter
contre les incessantes réductions de cotisations sociales patronales. Car à chaque réduction
validée par l’Etat en cadeau aux entreprises, c’est un pouvoir de plus en plus important mis

18 Novembre 2022
dans les mains du monde patronal et des acteur.rices de la finance, au détriment de la force
de travail des travailleurs et travailleuses.

Pour le monde patronal, la cotisation sociale est inévitablement une variable qu’elle cherche
en permanence à diminuer afin de pouvoir maximiser ses profits. Pour les travailleur.euses,
la cotisation sociale est la garantie que face à certains risques sociaux, un filet est là pour ne
pas se retrouver démuni.e.

Elle est aussi un levier dans le rapport de force qui se joue avec le monde patronal.

A l’affirmation que l'État taxerait trop et que nous coûterions trop chers au monde patronal
en nous prenant ainsi trop d’argent, nous voudrions donc opposer la réflexion suivante, car
deux visions s’opposent en matière de prélèvement sur le salaire : La vision qui consiste à
penser « on me prend de l’argent » à la vision qui consiste à penser « je contribue à la
collectivité et la solidarité ».

19 Novembre 2022
L’objet social de l’Atelier des Droits sociaux

L'association a pour but la promotion de la citoyenneté active pour tous. Elle vise à la
suppression des exclusions en matière économique, juridique et politique, notamment sur le
plan du travail, de l'habitat, de la santé, de la sécurité sociale, de l'aide sociale et de l'aide
juridique. Elle accorde une attention particulière aux personnes qui rencontrent des
difficultés à exercer la plénitude des droits nécessaires pour participer pleinement à la vie
sociale, ainsi qu'à la sauvegarde et au développement des mécanismes de solidarité sociale.

Dans cette perspective, elle a pour objectifs l'élaboration et la mise en œuvre des moyens
permettant à tous les citoyens de connaître leurs droits, de les faire valoir et de s'organiser
collectivement pour les défendre ou les promouvoir, notamment par l'information la plus
large, l'aide juridique, des formations adaptées et l'appui aux initiatives d'organisation
collective. Dans la même perspective, l'association a également pour objectif l'information et
la sensibilisation des instances politiques, économiques et sociales sur les situations
d'exclusion des droits sociaux.

L’Atelier des Droits Sociaux met à disposition des associations, et du public, des outils
pédagogiques et une documentation générale sur les droits sociaux dans une optique de :
 Promotion des droits sociaux
 Lutte contre les mécanismes d’exclusion sociale
 Démocratisation de la culture juridique

L’asbl est reconnue comme organisation générale d’éducation permanente par la Fédération
Wallonie-Bruxelles et comme association œuvrant à l'insertion par le logement par la Région de
Bruxelles-Capitale.
Elle est soutenue comme initiative Santé par la Commission communautaire française.
Elle est agréée comme service juridique de 1ère ligne par la FWB.

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