Soyez - Fidèles - 1 2 Tim Tite Phile

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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE


TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. 18 Warren W. Wiersbe

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À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

1 et 2 Tim • Tite • Philémon • Soyez fidèles


1 et 2 Timothée • Tite • Philémon • Soyez fidèles
« Retiens fermement ce qui t’a été confié, remplis fidèlement ta
mission et garde intégralement ces préceptes afin de rester pur et
irréprochable jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ »
(1 Timothée 6 : 14 – Parole vivante).
Les trois lettres pastorales de Paul (1 et 2 Timothée, Tite) concer-
nent chaque chrétien. Omniprésent, le thème de la fidélité parcourt

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chaque chapitre : sois fidèle à la Parole, sois fidèle à ton devoir, sois
fidèle aux personnes parmi lesquelles tu exerces ton ministère.

fidèles
La brève lettre à Philémon, recommandant le retour en grâce d’un
esclave en fuite, illustre superbement l’action de Dieu en notre fa-
veur. Fort de ce modèle, Paul conseille au maître d’Onésime de ré-
gler ce problème tout en restant fidèle au Seigneur.
« Je souhaite poursuivre un double but dans ce livre : d’abord vous
aider à comprendre la mission d’une église locale et ensuite vous
encourager à vous y conformer. Si vous et moi restons fidèles aux
tâches que Dieu nous a confiées, alors son œuvre prospérera et son

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nom sera glorifié » – W. Wiersbe.

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En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.

biblique

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Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau
Testament de la collection « Soyez ».

W. Wiersbe
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1 et 2 Timothée • Tite • Philémon
Texte de Parole vivante inclus
ISBN 2-910-246-26-4

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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE
TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.
À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
18 Warren W. Wiersbe
1 et 2 Tim • Tite • Philémon • Soyez fidèles

1 et 2 Timothée • Tite • Philémon • Soyez fidèles


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« Retiens fermement ce qui t’a été confié, remplis fidèlement ta


mission et garde intégralement ces préceptes afin de rester pur et
irréprochable jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ »
(1 Timothée 6 : 14 – Parole vivante).
Les trois lettres pastorales de Paul (1 et 2 Timothée, Tite) concer-
nent chaque chrétien. Omniprésent, le thème de la fidélité parcourt
chaque chapitre : sois fidèle à la Parole, sois fidèle à ton devoir, sois
fidèle aux personnes parmi lesquelles tu exerces ton ministère.

fidèles
La brève lettre à Philémon, recommandant le retour en grâce d’un
esclave en fuite, illustre superbement l’action de Dieu en notre fa-
veur. Fort de ce modèle, Paul conseille au maître d’Onésime de ré-
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gler ce problème tout en restant fidèle au Seigneur.


« Je souhaite poursuivre un double but dans ce livre : d’abord vous
aider à comprendre la mission d’une église locale et ensuite vous
encourager à vous y conformer. Si vous et moi restons fidèles aux
tâches que Dieu nous a confiées, alors son œuvre prospérera et son
nom sera glorifié » – W. Wiersbe.
En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


biblique

Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau
Testament de la collection « Soyez ».
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1 et 2 Timothée • Tite • Philémon


Texte de Parole vivante inclus
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Soyez fidèles • 1 et 2 Timothée • Tite • Philémon
Warren W. Wiersbe

fidèles
biblique

commentaire

1 et 2 Timothée • Tite • Philémon


Texte de Parole vivante inclus
ELB est un département de BLF Europe
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :


Be Faithful
© 1981 SP Publications, Inc.
Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View • Colorado Springs •
Colorado 80918 • USA
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :


© 2006 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : Roger Foehrlé


Couverture et mise en page : BLF Europe
Imprimé dans l’Union européenne.

Les citations bibliques sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée


(Bible à la Colombe) © 2000 Société Biblique Française.

ISBN 2-910246-26-4
Dépôt légal 4e trimestre 2006

Index Dewey (CDD) : 227.83


Mots-clés : Bible – N. T. – Commentaire – Timothée – Tite – Philémon
Ce livre est dédié avec une tendre affection
à quelques amis très chers dont le cœur et la maison
nous ont été ouverts, à moi et à ma famille :
Allan et Jane Carter – Taunton, Somerset, Angleterre
Harvey et Ann Johnson – West Bloomfield, Michigan
Sprague et Dorothy Willard – Chicago, Illinois
Préface

Timothée n’était pas très heureux dans son église d’Éphèse


et Tite vivait une situation difficile sur l’île de Crète. Paul écrit à
ses deux compagnons : « Soyez fidèles ! Il est toujours trop tôt
pour abandonner ! »
Paul voudrait sûrement que les chrétiens de nos églises
d’aujourd’hui écoutent le même message. Sortez de votre tête
l’idée que les épîtres pastorales ne sont destinées qu’aux pasteurs
ou aux « travailleurs chrétiens à plein-temps ». Ces trois lettres
s’adressent à chaque chrétien, à chaque membre de l’Église.
Paul utilise le terme grec pistos, « fidèle », au moins 17 fois
dans ces trois lettres. Ce thème de la fidélité se retrouve dans
chaque chapitre : sois fidèle à la Parole, sois fidèle à ton devoir,
sois fidèle aux personnes au milieu desquelles tu exerces ton
ministère. Dieu est fidèle !
J’ai ajouté un chapitre consacré à Philémon. Ce chrétien n’était
pas pasteur, mais tout ce que Paul lui a écrit concorde parfaite-
ment avec le thème traité dans ce livre. Philémon devait affronter
le problème de son esclave Onésime qui s’était enfui. Paul l’en-
couragea avec le conseil suivant : « Reste fidèle au Seigneur pour
régler ce problème ». Cette lettre est une magnifique illustration
de ce que Dieu a fait pour nous en Jésus-Christ.
Le Dr V. Raymond Edman, le défunt président de l’université
de Wheaton, avait l’habitude de rappeler aux chrétiens : « Il est
toujours trop tôt pour abandonner ». Il avait raison. Nul doute
que ceux d’entre nous qui ont suivi son conseil ont découvert
que Dieu leur donne une puissance sans faille.
Je souhaite poursuivre un double but dans ce livre : d’abord
vous aider à comprendre la mission d’une église locale et ensui-
te vous encourager à vous y conformer. Si vous et moi restons

Soyez fidèles

fidèles aux tâches que Dieu nous a confiées, alors son


œuvre prospérera et son nom sera glorifié. Que pou-
vons-nous demander de plus ?

Warren W. Wiersbe

8
Note

Chronologie de la vie de Paul

Paul fut arrêté à Jérusalem vers l’année 57 de notre ère et


fut emprisonné à Césarée pendant deux ans (voir Actes 21 : 19-
26, 32). Le voyage de Paul à Rome pour y être traduit devant
l’empereur débuta vers septembre 59. Après un naufrage et une
attente de trois mois à Malte, il arriva à Rome vers février 60
(voir Actes 27-28). Là, il put habiter sa propre maison et exercer
son ministère en toute liberté.
Paul fut acquitté pour les charges qui pesaient contre lui et
relâché. Durant les deux années qui suivirent, il accomplit son
ministère dans différents lieux. C’est durant cette période qu’il
écrivit la première lettre à Timothée et la lettre à Tite.
Vers l’année 65, il fut à nouveau arrêté et cette fois-ci, on
l’enferma dans un cachot. C’est là qu’il écrivit la deuxième lettre
à Timothée, sa dernière lettre.
Les épîtres aux Éphésiens, aux Philippiens et aux Colossiens,
ainsi que celle destinée à Philémon, furent écrites durant sa pre-
mière captivité à Rome.


1 Timothée

Suggestion de plan

Thème : Comment réaliser la mission d’une


église locale (3 : 15).

I. L’église et son message – 1 Timothée 1


1. Enseigner une doctrine saine (1 : 1-11)
2. Proclamer l’Évangile (1 : 12-17)
3. Défendre la foi (1 : 18-20)
II. L’église et ses membres – 1 Timothée 2 et 3
1. Les hommes : dans la prière (2 : 1-8)
2. Les femmes : dans la soumission (2 : 9-15)
3. Des pasteurs compétents (3 : 1-7)
4. Des diacres compétents (3 : 8-13)
5. Des croyants convaincus (3 : 14-16)
III. L’église et son pasteur – 1 Timothée 4
1. Un pasteur bon, prêchant la Parole (4 : 1-6)
2. Un pasteur pieux, pratiquant la Parole
(4 : 7-12)
3. Un pasteur en croissance, progressant dans
la Parole (4 : 13-16)

11
Soyez fidèles

IV. L’église et sa mission – 1 Timothée 5 et 6


1. À l’égard des membres âgés (5 : 1-2)
2. À l’égard des veuves âgées (5 : 3-10)
3. À l’égard des veuves jeunes (5 : 11-16)
4. À l’égard des dirigeants de l’église
(5 : 17-25)
5. À l’égard des serviteurs (les esclaves)
(6 : 1-2)
6. À l’égard des faux docteurs (6 : 3-10)
7. À l’égard du pasteur (6 : 11-16, 20-21)

12
1

1 Timothée 1
Reste au travail !
« Recherchons hommes acceptant maigre salaire,
pour voyage périlleux dans froid glacial. Plusieurs
mois dans l’obscurité, danger constant. Retour sain et
sauf peu probable. Honneur et reconnaissance en cas
de succès ».
Cette annonce fut publiée dans un journal londo-
nien et des milliers d’hommes y répondirent ! Elle était
signée par le célèbre explorateur de l’Arctique, Sir
Ernest Shackleton, et c’est ce qui lui valut son succès.
Si Jésus-Christ s’était mis à la recherche d’ouvriers
par voie d’annonce, celle-ci aurait pu être libellée de la
manière suivante :
« Hommes et femmes demandés pour une tâche
difficile : m’aider à construire mon Église. Vous serez
souvent incompris, même par ceux qui travaillent avec
vous. Vous subirez des attaques incessantes de la part
d’un ennemi invisible. Vous ne verrez peut-être pas le
résultat de votre travail, et vous ne rentrerez en pos-
session de votre récompense que le jour où tout votre
travail sera terminé. Cela pourra vous coûter votre mai-
son, vos ambitions, peut-être même votre vie ».
En dépit des exigences posées, Jésus reçoit de nom-
breuses « candidatures » de la part de ceux qui, avec
joie, se donnent entièrement à lui. Il est de toute évi-
dence le plus grand des maîtres pour lequel n’importe
qui peut travailler. La tâche de construire son Église est
certainement le plus grand défi pour lequel un croyant
peut donner sa vie.
13
Soyez fidèles

Timothée était un jeune homme ayant répondu à


l’appel du Christ ; il voulait l’aider à construire son
Église. Il était un des compagnons personnels de Paul.
À l’instar de Tite, Timothée se donnait corps et âme
pour accomplir ses tâches dans les églises que Paul
avait fondées. Timothée avait été élevé dans une famille
croyante (2 Tim. 1 : 5). Paul lui-même l’avait amené
à la foi en Christ, ce qui explique que Paul l’appelait
« mon véritable enfant dans la foi » (1 Tim. 1 : 2).
Timothée avait une mère juive et un père grec. Il
était tellement dévoué à Christ que les chefs de la com-
munauté locale le recommandèrent à Paul. Paul l’adjoi-
gnit alors à son « staff missionnaire » (Actes 16 : 1-5). Il
répétait fréquemment au jeune homme qu’il avait été
choisi pour ce ministère (1 Tim. 1 : 18 ; 4 : 14). Timothée
était fidèle au Seigneur (1 Cor. 4 : 17) et manifestait un
profond intérêt pour le peuple de Dieu (Phil. 2 : 20-22).
Mais malgré son appel, malgré son intime collabo-
ration avec Paul et malgré ses dons spirituels, Timothée
était souvent en proie au découragement. Lors de leur
dernière rencontre déjà, Paul l’avait encouragé à res-
ter à Éphèse pour y terminer son travail (1 Tim. 1 : 3).
Apparemment, Timothée avait des problèmes de santé
(1 Tim. 5 : 23) et des périodes de découragement. En
outre, on a l’impression que certains membres de l’égli-
se n’accordaient pas à leur jeune pasteur le respect dû à
un serviteur de Dieu (1 Tim. 4 : 12 ; 2 Tim. 2 : 6-8).
Éphèse était loin d’être un poste facile pour un pas-
teur. (Existe-t-il vraiment « des postes faciles » ? J’en
doute.) La ville était entièrement vouée au culte de
Diane, la déesse protectrice de l’instinct sexuel. Les
représentations lascives qui la dépeignaient contri-
buaient largement à cette immoralité sexuelle généra-
le qui régnait dans la ville (voir Actes 19). Paul avait
abattu un grand travail durant ses trois ans de minis-
tère à Éphèse, de sorte que « tous ceux qui habitaient
la province d’Asie entendirent la Parole du Seigneur »
(Actes 19 : 10). Il n’était pas facile pour Timothée de
14
1 Timothée 1

succéder à un homme tel que Paul ! Évidemment, Satan


aussi avait ses ouvriers dans la ville. Dès lors qu’il y a
des possibilités de progrès spirituels, Satan est d’office
présent pour dresser des obstacles (1 Cor. 16 : 8-9).
Paul écrivit la lettre que nous intitulons « 1
Timothée » d’abord pour encourager Timothée, ensui-
te pour lui expliquer comment il faut administrer une
église locale, mais aussi pour lui permettre de renforcer
sa propre autorité en tant que serviteur de Dieu. Dans
le chapitre 1, Paul expose en détail les trois respon-
sabilités du pasteur et de la communauté d’une église
locale.

Enseigner une doctrine saine


(1 Tim. 1 : 1-11)
Dès les premiers mots de salutation, Paul affirme
son autorité en tant que serviteur de Jésus-Christ. Ceux
qui créaient des ennuis à Timothée devaient se rappeler
que leur pasteur était là, à cette place, parce que Dieu
l’y avait mis, parce que Dieu est aussi à la source de
l’autorité de Paul. Paul était un « apôtre », quelqu’un
que Dieu avait envoyé, chargé d’une mission spéciale.
Son statut d’apôtre lui a été attribué par une « injonc-
tion » de Jésus-Christ, et cette injonction est une
« injonction royale », car Paul et Timothée ont été tous
deux envoyés par le Roi des rois !
Jésus-Christ n’est pas uniquement Seigneur, mais il
est notre « Sauveur », un titre utilisé dix fois dans les
épîtres pastorales (1 Tim. 1 : 1 ; 2 : 3 ; 4 : 10 ; 2 Tim. 1 : 10 ;
Tite 1 : 3-4 ; 2 : 10, 13 ; 3 : 4, 6). Pour un Timothée décou-
ragé, les mots « notre espérance » (1 Tim. 1 : 1) consti-
tuaient un véritable remontant. Paul envoya le même
encouragement à Tite (1 : 2 ; 2 : 13 ; 3 : 7). Savoir que
Jésus-Christ reviendra pour nous, nous encourage à le
servir fidèlement.
L’une des raisons pour lesquelles les ouvriers chré-
tiens doivent rester à leur poste est que de faux doc-
15
Soyez fidèles

teurs sont à l’œuvre pour gagner les chrétiens à leur


cause. Au temps de Paul, il existait des prédicateurs de
fausses doctrines, il y en a encore aujourd’hui et nous
devons les prendre au sérieux. Ces faux discoureurs
n’ont pas de bonnes nouvelles pour les pécheurs per-
dus. De plus, ils font tout ce qui est en leur pouvoir
pour détourner les chrétiens du vrai chemin afin de les
amener à leur cause.
Paul utilise un langage militaire pour convaincre
Timothée et ses fidèles que le problème est sérieux
(1 Tim. 1 : 3). « Recommander » signifie ici « donner
des ordres stricts venant de la part d’un officier supé-
rieur ». Paul utilise ce mot huit fois dans ses deux
lettres à Timothée (1 Tim. 1 : 3, 5, 18 ; 4 : 11 ; 5 : 7 ;
6 : 13, 17 ; 2 Tim. 4 : 1). Il veut ainsi transmettre l’idée
suivante : « Timothée, tu n’es pas seulement un pasteur
d’une église vivant dans une ville difficile, tu es aussi
un soldat chrétien qui vit sous les ordres du Roi. À toi
maintenant de transmettre ces ordres aux soldats de ton
église ! »
Quel est donc cet ordre ? « N’enseigne pas de doctri-
nes différentes de celles que Paul a enseignées ! » Dans
le texte original, les mots « doctrine », « enseigner »,
« enseignant », « enseigne » « enseignement » revien-
nent trente-deux fois dans les épîtres pastorales. Dans
l’Église primitive, on enseignait aux croyants la Parole
de Dieu et la signification des vérités essentielles du
christianisme. Aujourd’hui, dans de nombreuses égli-
ses, la chaire et la tribune de la chorale sont des lieux
de divertissement et non d’illumination et d’enrichis-
sement.
Dieu a confié la vérité de sa Parole à Paul
(1 Tim. 1 : 11) et Paul l’a confiée à Timothée (6 : 20). Il
était de la responsabilité de Timothée de garder la foi
(2 Tim. 1 : 14) et de la transmettre aux croyants fidèles
(2 : 2).
Paul identifie les faux enseignements à « des fables
et à des généalogies sans fin » (1 Tim. 1 : 4). Tite a
16
1 Timothée 1

dû affronter ce même type d’enseignement en Crète


(Tite 1 : 14 ; 3 : 9). Les faux discoureurs se servaient de
la Loi de l’Ancien Testament, et plus spécialement des
généalogies, pour fabriquer toutes sortes de nouveautés
fantaisistes, et ces nouvelles doctrines détournaient le
peuple. Ils soulevaient de nombreuses questions mais
n’y apportaient pas de réponse. Ils ne mettaient pas en
avant « le plan de salut de Dieu » (« l’œuvre de Dieu
dans la foi », 1 Tim. 1 : 4), mais ils éloignaient les fidè-
les de la vérité. Au lieu de produire l’amour, la pureté,
une conscience bonne et une foi sincère, ces doctrines
nouvelles étaient source de division, d’hypocrisie et
créaient toutes sortes de problèmes.
Paul utilise le mot « conscience » vingt et une fois
dans ses lettres, et six de ses références se retrouvent
dans les épîtres pastorales (1 Tim. 1 : 5, 19 ; 3 : 9 ; 4 : 2 ;
2 Tim. 1 : 3 ; Tite 1 : 15). Le mot « conscience » signifie
« connaître avec ». La conscience est ce juge intérieur
qui nous accuse quand nous agissons mal et qui nous
approuve quand nous avons bien agi (Rom. 2 : 14-15).
Il est possible de pécher contre la conscience, ce qui a
pour effet de la « souiller » (Tite 1 : 15). Pécher de façon
répétitive durcit la conscience de telle sorte qu’elle en
devient insensible comme une callosité (Tim. 4 : 2).
Il est tragique que des chrétiens confirmés quittent
la bonne route parce qu’ils refusent la « doctrine pure »
(« une saine doctrine » 1 Tim. 1 : 10). Paul l’appelle
aussi « la doctrine conforme à la piété » (1 Tim. 6 : 3),
« les saines paroles » (2 Tim. 1 : 13), « la saine doc-
trine » (2 Tim. 4 : 3 ; Tite 1 : 9 ; 2 : 1), « la foi » (1 : 13 ;
2 : 2), et « parole saine » (Tite 2 : 8). Mais beaucoup de
personnes préfèrent les « vains discours » (1 Tim. 1 : 6)
de ceux qui racontent des histoires au lieu de prêcher
la pure Parole de Dieu qui apporte la sainteté dans nos
vies. Il est malheureux que de nos jours nous n’ayons
que ces vains discours (« des paroles creuses ») dans les
enseignements et la prédication, voire dans la musique.
En effet, de nombreux cantiques non seulement n’en-
17
Soyez fidèles

seignent aucune doctrine, mais véhiculent de fausses


doctrines. Un chanteur n’a pas plus le droit de chanter
un mensonge qu’un enseignant n’a le droit d’en ensei-
gner.
L’origine de cette fausse doctrine était la mauvaise
interprétation de la Loi de l’Ancien Testament. Ces
faux enseignants n’avaient pas compris le contenu ou
le but de la loi de Dieu. Ils éloignaient les croyants du
chemin de la grâce (Gal. 5 : 1ss) pour les amener dans
les liens du légalisme, tragédie qui se répète encore
aujourd’hui. La chair (notre vieille nature) aime le
légalisme religieux car ses règles et ses règlements per-
mettent à une personne de paraître sainte sans avoir à
changer réellement son cœur.
Paul dresse la liste des quatorze types de personnes
condamnées par la Loi (1 Tim. 1 : 9-10). Nombreuses
sont les listes de ce genre qui apparaissent dans le
Nouveau Testament (voir Marc 7 : 20-23 ; Rom. 1 : 18-
32 ; Gal. 5 : 19-21). L’usage légaliste de la vieille Loi
avait pour but de montrer du doigt les hors-la-loi, de
les réprimer et de les convaincre. La Loi ne peut pas
sauver des pécheurs perdus (Gal. 2 : 21 ; 3 : 21-29), elle
peut seulement révéler leur besoin d’avoir un sauveur.
Quand un pécheur croit en Jésus-Christ, il est délivré
de la malédiction de la Loi (Gal. 3 : 10-14). Le Saint-
Esprit remplit les justes exigences de la Loi quand un
croyant se donne à Dieu (Rom. 8 : 1-14).
Paul (1 Tim. 1 : 9-10) se concentre plus particulière-
ment sur cinq des dix commandements d’Exode 20 :
N° 5 : Honore ton père et ta mère « les parricides et
les matricides ».
N° 6 : Tu ne commettras pas de meurtre « les parri-
cides et les matricides, les meurtriers ».
N° 7 : Tu ne commettras pas d’adultère « les débau-
chés, les homosexuels ».
N° 8 : Tu ne commettras pas de vol « les trafiquants
d’esclaves (les kidnappeurs) ».

18
1 Timothée 1

N° 9 : Tu ne porteras pas de faux témoignage « les


menteurs, les parjures ».
C’est le « glorieux Évangile » qui sauve les pécheurs
perdus. Paul a expérimenté la puissance de l’Évan-
gile (Rom. 1 : 16), et le ministère de l’Évangile lui a
été confié (1 Thes. 2 : 4). La Loi et l’Évangile vont
toujours ensemble : la Loi sans l’Évangile est un dia-
gnostic sans remède et l’Évangile sans la Loi est uni-
quement la bonne nouvelle du salut pour des gens qui
pensent n’en avoir pas besoin parce qu’ils n’ont jamais
écouté la mauvaise nouvelle du jugement. La Loi n’est
pas l’Évangile, mais l’Évangile n’est pas sans lois
(Rom. 3 : 20-31).

Proclamer l’Évangile (1 Tim. 1 : 12-17)


La mention de « l’Évangile de la gloire du Dieu
béni » (traduction littérale de 1 Tim. 1 : 11) incite Paul
à amener son propre témoignage. Il était « la premiè-
re pièce à conviction » prouvant que l’Évangile de la
grâce de Dieu agit en toute réalité. Quand vous lisez
le témoignage de Paul (voir aussi Actes 9 : 1-22 ; 22 : 1-
21 ; 26 : 9-18), vous commencez à comprendre le mira-
cle de la grâce divine et sa puissance salvatrice.

Ce que Paul était auparavant (1 Tim. 1 : 13a)


Paul était un blasphémateur car il niait la divinité de
Jésus-Christ et obligeait les autres à en faire autant. Il
était un persécuteur qui utilisait la force physique pour
essayer de détruire l’Église. « Des menaces de mort »
constituaient la respiration de sa vie (Actes 9 : 1).
Durant cette période, Paul approuva la lapidation
d’Étienne et ravagea l’Église (Actes 8 : 1-4). Il finit
par découvrir qu’en persécutant l’Église chrétienne
(1 Cor. 15 : 9), il s’attaquait en fait à Jésus-Christ, le
Messie ! (Actes 9 : 4).
Paul était blessant, un mot qui veut dire « fier et
insolent ». L’équivalent en terme moderne pourrait
19
Soyez fidèles

être « une brute », dans l’idée d’un homme hautain


qui s’impose par la violence. Mais les causes profon-
des de cette conduite impie étaient « l’ignorance » et
« l’incroyance ». Bien que Paul de Tarse fût un homme
brillant et bien éduqué (Actes 22 : 3 ; Gal. 1 : 13-14),
son esprit restait aveugle devant la vérité (1 Cor. 2 : 14 ;
2 Cor. 4 : 3-4). C’était un homme pieux mais non tourné
vers le ciel ! Et il ne fut sauvé que lorsqu’il mit sa foi en
Jésus-Christ (Phil. 3 : 1-11).

Comment Paul fut sauvé (1 Tim. 1 : 13b-15)


Comment Dieu put-il sauver un pécheur si imbu de
lui-même et lui pardonner ? Les mots-clés sont « misé-
ricorde » et « grâce ». Dieu, dans sa miséricorde, ne
donna pas à Paul ce qu’il méritait. Bien au contraire,
Dieu, dans sa grâce, donna à Paul ce qu’il ne méritait
pas. Grâce et miséricorde sont l’amour de Dieu en
action, le prix payé par l’amour de Dieu pour sauver
les pécheurs perdus. Ce n’est pas uniquement l’amour
de Dieu qui nous sauve, car Dieu aime le monde entier
(Jean 3 : 16). C’est par la grâce que nous serons sau-
vés (Éph. 2 : 8-9) car Dieu est riche en miséricorde
(Éph. 2 : 4) et en grâce (Éph. 2 : 7).
Qu’est-ce que « l’ignorance » de Paul a à voir avec
son salut ? Est-ce que l’ignorance est une excuse aux
yeux de Dieu ? Bien sûr que non. Son ignorance est
à mettre en relation avec une loi judaïque spécifique
(Lév. 5 : 15-19 ; Nomb. 15 : 22-31). En Israël, si une per-
sonne péchait délibérément et de manière désinvolte,
elle était retranchée du peuple. Mais si elle péchait par
ignorance, il lui était permis d’apporter ses propres
offrandes afin d’expier ses péchés. Jésus reconnaît ce
principe quand il prie sur la croix : « Père, pardonne-
leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34).
Leur ignorance ne les a pas sauvés, la prière non plus
ne les a pas sauvés ; mais l’interaction de ces deux juge-
ments de Dieu, remis à plus tard, leur donna l’occasion
d’être sauvés.
20
1 Timothée 1

Paul affirme que « la grâce du Seigneur a sura-


bondé » envers lui, c’est-à-dire qu’il a fallu une grâce
extrêmement abondante pour le sauver ! Il aimait bien
utiliser le préfixe grec huper (qui indique « une quanti-
té extrêmement importante ») et certains mots dans ses
lettres en furent fréquemment ornés. À titre d’exemple,
il parle d’« une surabondance de la foi » (2 Thes. 1 : 3),
d’« une puissance surabondante » (Éph. 1 : 19), d’être
« plus que vainqueur » (Rom. 8 : 37). Le même préfixe
s’utilise dans la langue française sous la forme hyper.
Nous parlons d’enfants « hyperactifs » et de personnes
« hypersensibles ».
Paul explique clairement que le salut n’est pas
pour lui seul, mais qu’il est pour tous ceux qui reçoi-
vent Jésus-Christ (1 Tim. 1 : 15). Si Jésus a pu sauver
Saul de Tarse, le premier des pécheurs, il pourra sau-
ver n’importe qui ! Nous admirons l’humilité de Paul et
nous remarquons qu’il se considère lui-même comme
le « moindre des apôtres » (1 Cor. 15 : 9) et le « moindre
de tous les saints » (Éph. 3 : 8). Notez que Paul n’écrit
pas « dont j’étais le premier » mais « dont je suis le pre-
mier ».

Ce que Paul est devenu (1 Tim. 1 : 12, 16)


La grâce de Dieu transforma le persécuteur en pré-
dicateur, et le meurtrier en missionnaire ! Ce chan-
gement dans la vie de Paul fut si terrible que l’église
de Jérusalem crut y voir une ruse, et elle mit un cer-
tain temps avant d’accepter un tel homme en son sein
(Actes 9 : 26-31). C’est Dieu qui est à l’origine du
ministère de Paul, il ne le reçut ni de Pierre ni d’autres
apôtres (Gal. 1 : 11-24). Il a été appelé et mandaté par le
Christ élevé au ciel.
Dieu vit que Paul était fidèle, voilà pourquoi il lui
confia son Évangile. Chef religieux juif, ne connais-
sant guère l’Évangile et n’y croyant pas, Paul agissait
en bonne conscience et vivait selon les enseignements
qu’il avait reçus. Il en est souvent ainsi : ceux qui étaient
21
Soyez fidèles

de grands pécheurs deviennent des chrétiens réellement


convaincus et Dieu les utilise pour gagner de nombreu-
ses âmes. Non seulement Dieu a confié l’Évangile à
Paul, mais il l’a rendu capable de le servir (Phil. 4 : 13 ;
1 Cor. 15 : 10). Dieu donne toutes les forces nécessaires
aux personnes qui obéissent à son appel.
Mais Paul ne devint pas seulement un missionnaire,
il devint aussi un exemple (1 Tim. 1 : 16). Dans quelle
mesure Paul est-il un exemple pour des pécheurs per-
dus qui croient en Christ ? Aucun d’entre nous n’a vécu
l’expérience de Paul sur le chemin de Damas (Actes 9).
Nous n’avons pas vu de lumière, nous ne sommes pas
tombés à terre, nous n’avons pas entendu Jésus nous
parler du ciel. Mais Paul est un modèle (un « exem-
ple ») pour tous les pécheurs perdus parce qu’il a été le
premier des pécheurs ! Il est la preuve que la grâce de
Dieu peut changer tout pécheur !
Nous pouvons appliquer l’expérience de l’apôtre au
peuple d’Israël d’aujourd’hui. Ceux qui en font partie
sont, pourrait-on dire, les compatriotes de l’apôtre pour
lesquels il avait reçu une mission spéciale (Rom. 9 : 1-
5 ; 10 : 1-3). Le peuple d’Israël, ignorant de l’Évangile
comme Saul de Tarse, est pieux, juste, aveugle quant à
sa propre Loi et à son message concernant le Messie,
s’obstinant à ne pas croire. Un jour, Israël verra Jésus-
Christ comme Paul le vit, et tout Israël sera sauvé. « Ils
tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont trans-
percé » (Zach. 12 : 10).

Défends la foi (1 Tim. 1 : 18-20)


En plus de la prédication de la saine doctrine et de
la proclamation de l’Évangile, Dieu a donné une troi-
sième responsabilité à l’église locale.
À nouveau, Paul va utiliser le langage militaire pour
renforcer son affirmation, car le mot « commandement »
(1 Tim. 1 : 18 – Segond) signifie « un ordre urgent donné
par un officier supérieur » (1 : 3). Paul rappelle aussi à
22
1 Timothée 1

Timothée que c’est Dieu qui l’a choisi pour son minis-
tère. Apparemment, quelques-uns des prophètes des
communautés locales avaient été poussés par le Saint-
Esprit pour choisir Timothée (voir Actes 13 : 1-3 où se
trouve l’exemple d’une telle procédure).
Il n’était pas facile de servir Dieu à Éphèse, la
païenne, mais Timothée avait des ordres auxquels il lui
fallait obéir. Le devoir du soldat est « de plaire à celui
qui l’a enrôlé » (2 Tim. 2 : 4), et non de se faire plaisir à
soi-même. En outre, Timothée était là par affectation
divine : c’est Dieu qui l’avait choisi et envoyé. Cette
réalité lui donnait de l’assurance dans les jours diffici-
les. Si vous êtes serviteur de Dieu, appelé par l’Esprit,
obéissant à sa volonté, alors vous êtes capable « de ne
pas abandonner » et de terminer le travail. Ces garan-
ties rendaient Timothée capable de combattre le bon
combat.
Paul passe de l’image de l’armée à celle de la mari-
ne (1 Tim. 1 : 19). Il avertit Timothée que le seul moyen
de réussir est de s’en tenir fermement « à la foi et à une
bonne conscience ». Il ne suffit pas de proclamer notre
foi avec nos lèvres, nous devons pratiquer la foi dans
nos vies quotidiennes. Un homme déclarait, en parlant
de son pasteur jugé hypocrite : « Il est un prédicateur si
brillant que jamais il ne devrait quitter sa chaire, mais
il est un chrétien si médiocre qu’il n’aurait jamais dû y
monter ! »
Une bonne conscience est un élément essentiel pour
mener un bon combat et un bon ministère. L’éditeur de
revues H. L. Mencken définissait la conscience comme
« cette voix intérieure qui nous avertit que quelqu’un
est en train de nous regarder ». Mais un homme qui
a bonne conscience fera la volonté de Dieu, qu’on
l’observe ou qu’on le critique. Il dira comme Martin
Luther : « Je suis là, je ne peux rien faire d’autre, que
Dieu me vienne en aide ! »
Des chrétiens qui font naufrage par rapport à leur
foi le font en péchant contre leur conscience. Une
23
Soyez fidèles

mauvaise doctrine commence souvent par une mau-


vaise conduite, et généralement aussi par un péché non
avoué. Hyménée et Alexandre rejetaient sciemment
leur bonne conscience afin de justifier leur vie impie.
Paul ne nous dit pas de manière claire ce qu’ils com-
mettaient, sinon que leur péché avait quelque chose
de blasphématoire. Hyménée disait que la résurrection
était déjà arrivée (2 Tim. 2 : 16-18). Alexandre était un
nom très populaire à l’époque, aussi ne savons-nous
pas avec certitude si l’homme cité dans la deuxième
lettre de Paul (2 Tim. 4 : 14) était le même. Mais s’il
l’était, nous avons la certitude qu’il s’opposait à Paul
en prêchant de fausses doctrines.
« Livré à Satan » (1 Tim. 1 : 20) fait référence à une
discipline apostolique (voir 1 Cor. 5 : 5) et signifie un
retranchement de l’église locale. Le verbe « appren-
dre » (1 Tim. 1 : 20) signifie « apprendre par la disci-
pline ». Quand un chrétien refuse de se repentir, la
communauté locale peut exercer la discipline en l’ex-
cluant de la communion protectrice d’avec les saints, le
rendant ainsi plus vulnérable aux attaques de Satan. La
communion avec l’église locale, soumise à la volonté
de Dieu, accorde au croyant une protection spirituelle.
Satan doit demander à Dieu la permission pour atta-
quer un tel croyant (voir Job 1-2 ; Luc 22 : 31-34).
Chaque église locale livre un constant combat contre
les forces du mal. Il y a des faux prophètes et des faux
prédicateurs, et aussi des faux chrétiens. Satan est celui
qui génère les fausses doctrines, car de tout temps, il a
été un menteur (Jean 8 : 44). Il ne suffit pas à une église
locale d’enseigner une saine doctrine et de proclamer
l’Évangile. L’église doit aussi défendre la foi en dévoi-
lant les mensonges et en s’opposant aux doctrines des
démons (1 Tim. 4 : 1).
Il est important que notre ministère soit équilibré.
Certaines églises prêchent seulement l’Évangile et
enseignent rarement les vérités de la vie chrétienne
à leurs convertis. D’autres ne font que s’opposer aux
24
1 Timothée 1

fausses doctrines et n’exercent pas un ministère posi-


tif. Nous devons être enseignants d’une doctrine pure
(« saine doctrine », 1 Tim. 1 : 10) sinon les croyants ne
croîtront pas. Nous devons prêcher l’Évangile et gagner
à Christ ceux qui sont perdus. Et nous devons défendre
la foi contre ceux qui voudraient corrompre l’église
avec de fausses doctrines et des vies impies. C’est un
combat sans fin, mais il doit être mené jusqu’au bout.
Timothée a dû être grandement aidé et encouragé
à la lecture de la première partie de la lettre de Paul.
Dieu avait appelé Timothée, il l’avait équipé et l’avait
mis sur le lieu de son ministère. Le travail de Timothée
ne consistait pas à parcourir toute la ville d’Éphèse ni à
s’impliquer dans de multiples tâches. Son travail était
de veiller à ce que son église gagne ceux qui étaient
perdus, enseigne ceux qui étaient sauvés, et défende la
foi. Tout travail qui n’était pas en relation avec cette
triple mission devait être abandonné. Une des raisons
pour lesquelles les églises locales ont des problèmes
est que leurs pasteurs et leurs dirigeants spirituels sont
occupés par de trop nombreuses activités profanes et
ainsi n’exécutent pas les tâches pour lesquelles Dieu
les a appelés.
Il serait bon que les églises prennent le temps d’ef-
fectuer un inventaire spirituel !

25
2

1 Timothée 2
Culte ou cirque ?
« Mais que tout se fasse avec bienséance et ordre »
(1 Cor. 14 : 40) : voilà un principe de base pour l’ac-
complissement du ministère de l’église. Apparemment
le jeune Timothée avait quelques problèmes pour
appliquer ce principe dans les assemblées d’Éphèse.
Les cultes publics perdaient leur bonne tenue et leur
efficacité car hommes et femmes, membres de l’église,
désobéissaient à la Parole de Dieu.
– L’église est un organisme, me disait un pasteur, il
ne faut pas vouloir y mettre trop l’accent sur l’organi-
sation. Nous devons donner toute liberté à l’Esprit.
– Mais, répliquai-je, si l’organisme est déréglé, il
meurt. Oui, je suis d’accord qu’il faut donner toute
liberté à l’Esprit, mais le Saint-Esprit lui-même n’a pas
la liberté de désobéir à la Parole de Dieu.
Souvent, ce que nous pensons être « la liberté
de l’Esprit » n’est en fait que des idées charnelles de
quelques chrétiens qui ne cheminent pas avec l’Esprit.
Finalement, la « liberté » devient de l’anarchie et l’Es-
prit souffre quand une église s’éloigne petit à petit des
normes de la Parole de Dieu.
Pour contrer cette tendance, Paul exhorte à la fois
les hommes et les femmes de l’église et leur rappelle
leurs responsabilités spirituelles.

27
Soyez fidèles

Les hommes : dans la prière


(1 Tim. 2 : 1-8)
La priorité de la prière (1 Tim. 2 : 1a)
« En tout premier lieu » veut dire que la prière est
la chose la plus importante dans un culte public. Il est
triste de constater combien la prière a perdu de son
importance dans de nombreuses églises. « Si j’annonce
un repas, raconte un pasteur, les gens viennent de par-
tout pour y participer. Mais quand j’annonce une réu-
nion de prières, je suis heureux si les responsables se
montrent ! » Non seulement, les réunions spécifiques de
prière ont perdu leur place dans de nombreuses églises
locales, mais on a même diminué les temps de prières
dans les cultes publics. De nombreux pasteurs passent
plus de temps à faire des annonces qu’à prier !
Feu Sir Peter Deyneka, mon bon ami, fondateur
de la Slavic Gospel Association, me rappelait souvent
ceci : « Beaucoup de prières, beaucoup de puissance !
Pas de prières, pas de puissance ! » La prière constituait
une grande partie du ministère apostolique de la prédi-
cation de la Parole (Actes 6 : 4). Aujourd’hui, de nom-
breux pasteurs prennent énormément de temps pour
préparer leurs sermons sans jamais prendre le temps de
préparer leurs prières publiques. Par conséquent, leurs
prières sont routinières, répétitives, monotones. Je ne
dis pas que le pasteur doit écrire chaque mot et le lire,
mais il doit penser et réfléchir à ce qu’il veut exprimer
dans la prière. Ainsi, la « prière pastorale » sera préser-
vée de l’ennui et ne sera pas la répétition de ce qui a été
prié la semaine précédente.
Les membres de l’église ont aussi besoin de se pré-
parer à la prière. Nos cœurs doivent être en paix avec
Dieu et avec tout un chacun. Nous devons vraiment
vouloir prier, et pas uniquement prier pour plaire aux
autres (comme le faisaient les pharisiens, Matt. 6 : 5) ou
pour nous conformer à une obligation religieuse. Dieu
28
1 Timothée 2

cesse de bénir l’apostolat d’une église qui ne se fonde


plus sur la prière.

Les différents types de prières (1 Tim. 2 : 1b)


Il y a au moins sept noms grecs différents pour le
mot « prière » et quatre d’entre eux sont utilisés ici.
Requêtes comporte l’idée de « supplier pour un
besoin très ressenti ».
Prières est le terme le plus utilisé pour cette acti-
vité, il insiste sur le côté sacré de la prière. Nous prions
Dieu, la prière est un acte d’adoration, et pas seulement
l’exposé de nos vouloirs et de nos besoins. Nos cœurs
doivent avoir une attitude pleine de déférence quand
nous nous adressons à Dieu.
Intercession serait mieux traduit par « requê-
te ». Ce même terme est traduit par « prière » dans
1 Timothée 4 : 5, où il se réfère à la bénédiction pro-
noncée sur notre repas. (Il est plutôt évident que nous
n’intercédons pas pour notre repas au sens habituel de
ce mot). L’idée de fond est de « s’approcher d’une per-
sonne et de parler avec elle avec une pleine confiance ».
Cela laisse supposer que notre relation avec Dieu est
basée sur suffisamment d’amour pour que nous puis-
sions en toute confiance lui adresser nos prières.
Rendre grâces constitue vraiment une partie de
l’adoration et de la prière. Non seulement nous rendons
grâces pour les réponses accordées à nos prières, mais
aussi pour ce que Dieu est et pour tout ce qu’il fait pour
nous dans sa grâce. Nous ne devrions pas simplement
ajouter ces remerciements à la fin d’une prière tout
égoïste ! Rendre grâces devrait être l’un des éléments
essentiels de toutes nos prières. En fait, nous devrions
de temps en temps imiter David et présenter à Dieu
uniquement des actions de grâces sans y ajouter une
quelconque demande ! (voir Ps. 103).
« Prière et supplication [pétition] avec action de grâ-
ces » sont parmi les termes utilisés par Paul pour expri-
mer que nous avons la paix de Dieu dans nos cœurs
29
Soyez fidèles

(Phil. 4 : 6). Il faut noter que Daniel, le grand guerrier de


la prière, pratiquait cette manière de prier (Dan. 6 : 11).

Les sujets de prière (1 Tim. 2 : 1c-2)


« Tous les hommes » indique clairement qu’aucune
personne sur la terre n’est exclue de l’influence d’une
prière fondée sur la foi. (Nous n’avons aucun exemple
nous exhortant à prier pour les morts. Si nous devions
le faire, Paul n’aurait certes pas manqué de nous le
dire dans cette partie de sa lettre). Cela veut dire que
nous devons prier pour ceux qui ne sont pas sauvés et
pour ceux qui le sont, pour des personnes proches ou
lointaines, pour les ennemis aussi bien que pour les
amis. Malheureusement, les pharisiens n’avaient pas
ce regard universel quand ils priaient, car ils concen-
traient leur attention essentiellement sur Israël.
Paul presse l’Église de prier plus spécialement pour
ceux qui détiennent l’autorité. À cette époque, l’athée
Néron était sur le trône, et pourtant les croyants étaient
supposés prier pour lui ! Même si nous ne pouvons res-
pecter certains hommes et femmes dans l’autorité que
leur confèrent leurs fonctions, nous devons les respec-
ter et prier pour eux. D’ailleurs, c’est pour notre propre
bien que nous agissons ainsi : « afin que nous menions
une vie paisible et tranquille, en toute piété et dignité »
(2 : 2b). L’Église primitive a toujours été en proie aux
oppositions et aux persécutions, il était donc sage de
prier pour ceux qui détenaient l’autorité. « Tranquille »
fait allusion aux circonstances qui nous entourent,
alors que « paisible » se réfère à notre calme intérieur.
En conséquence, nous aurons des vies pieuses et hono-
rables.
Paul n’a évidemment pas cité toutes les personnes
pour lesquelles nous pouvons ou devons prier, puisque
« tous les hommes » recouvre l’ensemble de l’huma-
nité. Nous ne pouvons pas prier nominativement pour
chaque personne dans le monde, mais nous devons
certainement prier pour ceux que nous connaissons ou
30
1 Timothée 2

dont nous avons entendu parler. Pourquoi ? Parce que


c’est une bonne chose d’agir ainsi et que cela plaît à
Dieu.

Les raisons de prier (1 Tim. 2 : 3-4)


Le mot « bon » est un mot-clé dans les épîtres pas-
torales de Paul (1 : 8, 18 ; 2 : 3 ; 3 : 1, 7, 13 ; 4 : 4, 6 ;
5 : 4, 10, 25 ; 6 : 12-13, 18-19 ; 2 Tim. 1 : 14 ; 2 : 3 ; 4 : 7 ;
Tite 2 : 7, 14 ; 3 : 8, 14). Le mot grec insiste sur l’idée
de quelque chose qui est intrinsèquement bon et non
uniquement bon quant à ses effets. La prière en soi est
sans aucun doute une bonne pratique et par elle, de
nombreux avantages sont donnés.
Mais la prière plaît aussi au Seigneur. Le Père aime
quand ses enfants prient comme il le leur a recomman-
dé. Les pharisiens priaient pour être loués par les hom-
mes (Matt. 6 : 5) ou pour impressionner les autres ado-
rateurs (Luc 18 : 9-14). Les vrais chrétiens prient pour
plaire à Dieu. Ceci implique que nous priions selon la
volonté de Dieu, car prier de manière égoïste ne plaît
certainement pas au Père (Jac. 4 : 1-10 ; 1 Jean 5 : 14-
15). On dit souvent que le but de la prière n’est pas que
les volontés de l’homme se réalisent dans les cieux,
mais que la volonté de Dieu soit accomplie sur la terre.
Quelle est la volonté de Dieu ? Le salut des âmes per-
dues avant tout. Nous prions pour « tous les hommes »
parce que c’est la volonté de Dieu que « tous les hom-
mes » parviennent à la connaissance du salut à travers
la foi en Jésus-Christ. Dieu aime le monde (Jean 3 : 16)
et le Christ est mort pour le monde entier (1 Jean 2 : 2 ;
4 : 14). Jésus est mort sur la croix pour pouvoir amener
« tous les hommes » vers le salut (Jean 12 : 32). Cela
ne signifie pas toutes les personnes sans exception car
certainement tout le monde ne sera pas sauvé. Cela
signifie toutes les personnes sans distinction, les Juifs
et les Gentils, les riches et les pauvres, les croyants et
les païens.

31
Soyez fidèles

Si Dieu veut que personne ne périsse, pourquoi y a-t-


il alors tant de gens perdus ? Dieu manifeste une patien-
ce à toute épreuve envers les pécheurs perdus, retar-
dant même son jugement afin qu’ils puissent parvenir à
Christ (2 Pi. 3 : 9). Mais le salut dépend de la « connais-
sance de la vérité » (1 Tim. 2 : 4). Tout le monde n’a pas
entendu la vérité de l’Évangile, et nombreux sont ceux
qui l’ont entendue et la rejettent. Nous ne pouvons pas
expliquer le mystère de la souveraineté de Dieu et de
la responsabilité de l’homme (voir Jean 6 : 37) mais
nous savons que les deux sont enseignées dans la Bible
et qu’elles s’harmonisent dans le grand plan de salut
de Dieu. Nous savons que la prière occupe une place
importante dans le programme de Dieu pour atteindre
ce monde perdu. Nous avons la responsabilité de prier
pour les âmes perdues (Rom. 10 : 1) et de nous rendre
disponibles pour partager l’Évangile avec les autres.

La base de la prière (1 Tim. 2 : 5-7)


De nombreux croyants ne sont pas conscients que la
prière se fonde sur l’œuvre de Jésus-Christ en tant que
Sauveur et médiateur. En tant qu’homme-Dieu, Jésus-
Christ est le médiateur parfait entre le Dieu saint et ses
enfants pécheurs. L’une des plaintes de Job concerne
l’absence d’un médiateur qui pourrait porter son mes-
sage devant le trône de Dieu. « Il n’y a pas entre nous
d’arbitre, qui pose sa main sur nous deux » (Job 9 : 33).
Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, il nous faut donc
un seul médiateur, et ce médiateur est Jésus-Christ.
Personne d’autre n’est qualifié. Jésus-Christ est à la
fois Dieu et homme, et en conséquence peut donc être
cet « arbitre » entre Dieu et les hommes. Dans sa vie de
perfection et dans sa mort substitutive, il a satisfait aux
justes ordres de la sainte loi de Dieu. Il était « la rançon
pour tous ». Le mot « rançon » veut dire « un prix payé
pour la libération d’un esclave ». Sa mort était « pour
l’intérêt de tous ». Bien que la mort du Christ ne soit
efficace que pour ceux qui croient en lui, elle est pour-
32
1 Timothée 2

tant suffisante pour les péchés du monde entier. Jésus a


dit qu’il était venu « pour donner sa vie en rançon pour
beaucoup » (Matt. 20 : 28).
Christ est mort pour « tous les hommes » et Dieu
veut « que tous les hommes soient sauvés ». Comment
ce message peut-il être transmis à ce monde de péché ?
Dieu appelle et envoie des messagers qui apportent
l’Évangile aux pécheurs en perdition. Paul était un de
ces messagers : il était un prédicateur (le héraut du roi),
un apôtre (celui qui a reçu une mission spéciale) et un
enseignant. Le même Dieu qui fixe la fin (le salut des
perdus) fixe aussi les moyens pour cette fin : la prière
et la prédication de la Parole. Cette Bonne Nouvelle
n’est pas seulement pour les Juifs, mais aussi pour les
Gentils.
Si le fondement de la prière est l’œuvre sacrificielle
de Jésus-Christ sur la croix, la prière doit devenir alors
une très importante activité de l’église. Ne pas prier,
c’est ignorer la croix ! Prier uniquement pour nous
revient à nier la portée universelle de la croix. Ignorer
les âmes en perdition, c’est ignorer la croix. « Tous les
hommes » est la clé de ce paragraphe : nous prions pour
« tous » parce que Christ est mort pour « tous » et que
la volonté de Dieu est que « tous » soient sauvés. Nous
devons nous donner nous-mêmes à Dieu pour pren-
dre part à son programme universel qui est d’atteindre
toute personne avant qu’il soit trop tard.

L’attitude dans la prière (1 Tim. 2 : 8)


Paul confirme définitivement que ce sont « les
hommes » qui doivent prier dans l’assemblée locale.
Dans l’Église primitive, hommes et femmes priaient
(1 Cor. 11 : 4-5), mais ici, l’accent est mis sur les hom-
mes. Nous voyons souvent des réunions de prières pour
femmes, mais pas pour hommes. Si les hommes ne
prient pas, l’église locale n’aura pas de leaders consa-
crés pour superviser son ministère.

33
Soyez fidèles

Les hommes juifs avaient l’habitude de prier les


bras étendus et les mains tournées vers le ciel. Notre
attitude traditionnelle qui consiste à baisser la tête, à
joindre les mains et à fermer les yeux n’est ni exigée
ni fondée dans la Bible. En fait, on retrouve plusieurs
postures dans la Bible : être debout les mains étendues
(1 Rois 8 : 22) ; être à genoux (Dan. 6 : 11) ; être debout
(Luc 18 : 11) ; être assis (2 Sam. 7 : 18) ; courber la tête
(Gen. 24 : 26) ; lever les yeux vers le ciel (Jean 17 : 1) ;
se prosterner à terre (Gen. 17 : 3). L’important n’est pas
la posture du corps, mais l’attitude du cœur.
Paul insiste sur trois points essentiels pour une
prière efficace, la première étant « des mains pures ».
Visiblement, il est question d’une vie sainte. « Des
mains propres » étaient le symbole d’une vie irrépro-
chable (2 Sam. 22 : 21 ; Ps. 24 : 4). Si nous péchons dans
notre vie, nous ne pourrons ni prier ni attendre une
réponse de Dieu (Ps. 66 : 18).
« Sans colère » est la deuxième exigence : elle
demande que nous soyons en bons termes les uns avec
les autres. Une personne qui a toujours des problèmes
avec d’autres croyants, qui est davantage fauteur de
troubles que faiseur de paix, ne peut pas prier et rece-
voir de réponse de la part de Dieu.
« Sans contestations » suggère que nous devons prier
« dans la foi », mais le mot signifie réellement « sans se
disputer ». Quand nous avons de la colère dans notre
cœur, nous provoquons des disputes ouvertes avec les
autres. Les chrétiens devraient apprendre à avoir des
opinions divergentes sans pour autant devenir désa-
gréables. Nous devrions « faire tout sans murmures ni
discussions » (Phil. 2 : 14).
Une prière efficace exige donc que je vive dans
une relation juste avec Dieu (« des mains pures ») et
avec mes compagnons dans la foi (« sans murmures et
sans dissensions »). Jésus a enseigné cette même vérité
(Marc 11 : 24-26). Si nous passions davantage de temps
à préparer nos prières et à veiller à la droiture de nos
34
1 Timothée 2

cœurs devant Dieu, alors nos prières seraient bien plus


efficaces.

Les femmes : dans la soumission


(1 Tim. 2 : 9-15)
De nos jours, les mouvements de libération fémi-
nine et autres mouvements féministes voient rouge
quand on leur parle de soumission. Certains auteurs
bien-pensants ont même accusé Paul d’être un « vieux
célibataire endurci » qui en voulait aux femmes. Ceux
d’entre nous qui croient à l’inspiration et à l’autorité de
la Parole de Dieu savent que les enseignements de Paul
viennent de Dieu et non de lui-même. Si nous avons
des problèmes au sujet de ce que la Bible dit des fem-
mes dans l’église, il ne faut pas nous en prendre à Paul
(ou à Pierre, voir 1 Pi. 3 : 1-7), mais au Seigneur qui
leur a donné la Parole (2 Tim. 3 : 16-17).
Le mot « soumission » utilisé en 1 Timothée 2 : 11 est
aussi utilisé en Éphésiens 5 : 21-22 et Colossiens 3 : 18.
Il signifie littéralement « classer sur un rang inférieur ».
Tous ceux qui ont fait leur service militaire savent que
le mot « rang » se réfère à l’ordre et à l’autorité, et non
à la valeur ou à la compétence. Un colonel a un rang
plus élevé qu’un simple homme de troupe, mais cela ne
veut pas dire que le colonel est meilleur que ce dernier.
Le colonel a simplement un rang plus élevé et a donc,
en conséquence, plus d’autorité.
« Mais que tout se fasse avec bienséance et avec
ordre » (1 Cor. 14 : 40) est le principe que Dieu applique
à toute sa création. Une armée vivrait dans la confusion
s’il n’y avait pas les commandements de l’autorité, la
société aussi vivrait dans le chaos s’il n’y avait pas de
soumission. Les enfants doivent se soumettre à leurs
parents, car Dieu a donné aux parents l’autorité pour
éduquer et discipliner leurs enfants dans l’amour. Les
employés doivent être soumis à leurs employeurs et
leur obéir (Éph. 6 : 5-8, texte qui concernait alors ceux
35
Soyez fidèles

qui possédaient des esclaves, mais il peut s’appliquer


aujourd’hui aux travailleurs). Les citoyens doivent se
soumettre aux autorités gouvernementales, même si
elles ne sont pas chrétiennes (Rom. 13 ; 1 Pi. 2 : 13-20).
Soumission n’est pas assujettissement. Se sou-
mettre, c’est reconnaître l’ordre de Dieu à la maison
et à l’église et y obéir dans la joie. Quand une femme
chrétienne se soumet joyeusement au Seigneur et à son
mari, elle sent se produire en elle les meilleurs effets.
(Pour que cela se réalise, il faut que le mari aime sa
femme et qu’il se serve de ce commandement de Dieu
non comme une arme de combat mais comme un outil
de travail. Voir Éph. 5 : 18-33). La soumission est la clé
de la croissance spirituelle et du ministère : les maris
doivent se soumettre au Seigneur, les chrétiens doivent
se soumettre les uns aux autres (Éph. 5 : 21) et les épou-
ses doivent se soumettre au Seigneur et à leur mari.
Dans cette partie de l’épître (1 Tim. 2 : 9-15), l’ac-
cent est mis sur la place de la femme dans la commu-
nauté locale. Paul s’adresse aux femmes croyantes en
leur expliquant que la soumission se manifeste de plu-
sieurs manières.

Une tenue modeste (1 Tim. 2 : 9)


Le contraste recherché ici est entre la frivolité arti-
ficielle du monde et la véritable beauté d’une femme
pieuse. Paul n’interdit pas l’usage de bijoux ou de bel-
les tenues, mais l’utilisation excessive de ces objets
comme substituts de la vraie beauté « qu’est un esprit
doux et tranquille » (voir 1 Pi. 3 : 1-6). Une femme qui
ne dépend que des apparences n’ira pas loin ! Elle atti-
rera l’attention mais elle ne gagnera pas d’affection
durable. Peut-être les femmes de l’église d’Éphèse
étaient-elles tentées par les dernières nouveautés de la
mode. Paul rappelle donc à Timothée d’avertir les fem-
mes afin qu’elles ne se laissent pas piéger.
Le mot « modeste » (1 Tim. 2 : 9) signifie simplement
« discret et correct ». Il vient de la racine grecque qui a
36
1 Timothée 2

donné le mot « cosmétique ». Les habits d’une femme


doivent être discrets, corrects, de bon goût. « Décence »
signifie littéralement « modestie, rejet des extrêmes ».
Une femme qui possède cette qualité est honteuse de
transgresser les règles de la décence et de la correction.
« Sobriété » vient d’un mot grec qui signifie « avoir un
esprit sain et du bon sens ». Il décrit une maîtrise de soi
intérieure, un « radar » spirituel qui indique à une per-
sonne ce qui est bon et sain.
Éphèse était une entité commerciale très riche et
de nombreuses femmes y rivalisaient pour attirer vers
elles attention et popularité. À cette époque, une coif-
fure très onéreuse, ornée de bijoux de valeur, était un
bon moyen pour se hisser dans la haute société. Paul
avertit les femmes chrétiennes de se concentrer sur « la
personne intérieure », la vraie beauté que seul le Christ
peut donner. Il n’a point défendu de porter de beaux
vêtements ou bijoux. Il prônait l’équilibre dans les
convenances tout en mettant l’accent sur la modestie et
le caractère saint.
« Il est de plus en plus difficile pour une femme
chrétienne de trouver des habits convenables ! » me
confiait un membre de l’église au cours d’un été. « Je
refuse de porter le genre de maillot de bain qu’ils ven-
dent ! Je n’ai pas envie de me baigner. Où est donc pas-
sée la mode traditionnelle ? »

Des œuvres pieuses (1 Tim. 2 : 10)


Paul ne veut pas dire que les bonnes œuvres sont
un substitut des vêtements ! Il relève surtout le contras-
te entre le « peu de prix » des vêtements chers et des
bijoux et les vraies valeurs d’un caractère pieux et d’un
service chrétien. « Piété » est un autre mot-clé des let-
tres pastorales de Paul (2 : 2, 10 ; 3 : 16 ; 4 : 8 ; 6 : 3, 5-
6, 11 ; 2 Tim. 3 : 5 ; Tite 1 : 1). Le prestige du glamour
peut en partie marquer l’apparence externe, mais la
piété doit venir de l’intérieur.

37
Soyez fidèles

Nous ne devons jamais mésestimer le rôle impor-


tant que les femmes pieuses jouent dans la mission
de l’église. Le message de l’Évangile eut un énorme
impact sur elles car il affirmait leur valeur devant Dieu
et leur égalité dans le corps du Christ (Gal. 3 : 28). Les
femmes occupaient un rang inférieur dans le monde
romain, mais l’Évangile devait changer cette situation.
Il y avait des femmes dévouées qui avaient servi
Jésus durant son ministère terrestre (Luc 8 : 1-3). Elles
furent présentes lors de sa crucifixion et de sa mise au
tombeau, et c’est une femme qui, la première, a procla-
mé la bonne nouvelle de sa résurrection. Dans le livre
des Actes, nous rencontrons Dorcas (Actes 9 : 36ss),
Lydie (16 : 14ss), Priscille (18 : 1-3), et d’autres fem-
mes pieuses dans les communautés de Bérée et de
Thessalonique. Paul salue au moins huit femmes dans
Romains 16 ; et Phoebé, qui a transporté l’épître aux
Romains jusqu’à sa destination, était une diaconesse
de l’église locale (Rom. 16 : 1). Beaucoup de femmes
croyantes ont amené leur mari au Seigneur et ont aussi
ouvert leur porte au ministère chrétien.

S’instruire dans la paix (1 Tim. 2 : 11)


« Silence » est une traduction malheureuse car elle
donne l’impression que les femmes croyantes ne pou-
vaient jamais parler lors d’une assemblée. Le même
mot est traduit par « paisible » au verset 2. Certaines
femmes abusaient de leur nouvelle liberté trouvée en
Christ en interrompant les cultes de manière intempes-
tive. Paul vise ce problème-là dans son admonestation.
Il semblait que l’église courait le danger d’être bou-
leversée parce que certaines femmes voulaient « pro-
fiter » de leur nouvelle liberté. Paul envoie d’ailleurs
le même type d’avertissement à l’église de Corinthe
(1 Cor. 14 : 34), bien que là il s’agisse plus spéciale-
ment du parler en langues.

38
1 Timothée 2

Respecter l’autorité (1 Tim. 2 : 12-15)


Les femmes ont la permission d’enseigner. Des
femmes plus âgées peuvent enseigner les plus jeunes
(Tite 2 : 3-4). Timothée a été instruit à la maison par
sa mère et sa grand-mère (2 Tim. 1 : 5 ; 3 : 15). Mais
dans leur ministère d’enseignantes, elles ne doivent
pas « traiter les hommes de haut ». Il n’y a rien de mal
à ce qu’une croyante instruise un homme en privé
(Actes 18 : 24-28) ; mais elle ne doit pas assurer cette
autorité dans l’église et essayer de prendre la place de
l’homme. Elle doit veiller à la « quiétude » et aider à
garder l’ordre dans l’église.
Paul s’appuie sur plusieurs arguments pour fonder
son avertissement que seuls les hommes croyants peu-
vent être des leaders spirituels. Le premier est tiré de
la création : Adam fut créé le premier, Ève en second
(1 Tim. 2 : 12-13). Nous devons nous souvenir qu’an-
tériorité ne signifie pas supériorité. L’homme et la
femme furent tous deux créés par Dieu et à son image.
Ce n’est qu’une question d’autorité, l’homme fut créé
le premier.
Le second a trait à la chute d’Adam. Satan trompa la
femme pour la faire tomber dans le péché (2 Cor. 11 : 3 ;
Gen. 3 : 1ss) ; l’homme a péché en ayant les yeux bien
ouverts. Adam ayant rejeté l’ordre donné par Dieu, il
écouta sa femme, désobéit à Dieu et amena le péché
et la mort dans le monde. La soumission des femmes
à leurs maris fait partie de la création originelle. Le
désordre que nous vivons aujourd’hui dans la société
est le résultat de cette violation de l’ordre donné par
Dieu.
Je ne pense pas que Paul veuille dire que les fem-
mes sont plus crédules que les hommes, et qu’elles
sont plus faciles à tromper. L’expérience montre que
tous les deux, l’homme et la femme, ont été trompés
par Satan. À une occasion, Abraham écouta sa femme
et eut des ennuis (Gen. 16). Mais par la suite, c’est elle
qui lui donna un conseil et Dieu lui ordonna de le sui-
39
Soyez fidèles

vre (Gen. 21). Dans mon propre ministère pastoral,


j’ai grandement bénéficié des encouragements et des
conseils de femmes pieuses ; mais je ne leur ai jamais
permis d’usurper l’autorité dans l’église. D’ailleurs, les
femmes croyantes que j’ai connues n’ont jamais mani-
festé le désir de « bousculer » les choses dans l’église.
La création de l’être humain et sa chute semblent
placer la femme dans un état d’infériorité, mais elle
a bien reçu une mission de Dieu (1 Tim. 2 : 15). Dans
l’esprit de Paul, il y avait certainement une étroite rela-
tion entre ce qu’il a écrit ici et ce que Moïse écrivit
en Genèse 3 : 16 : que la promesse d’un Sauveur serait
accomplie « par une femme » (Gal. 4 : 4). C’est par une
femme que le Sauveur vint au monde. (N’oubliez pas
que Jésus avait une mère terrestre mais pas de père ter-
restre, Luc 1 : 34-35 ; Matt. 1 : 18ss).
Mais Paul donne une leçon pratique (1 Tim. 2 : 15).
Il promet que « la femme sera sauvée en devenant
mère » s’« ils » (mari et femme tous deux) persévèrent
dans une sincère consécration au Seigneur. Cela veut-
il dire que les mères chrétiennes ne mourront jamais
lors d’un accouchement ? L’histoire et l’expérience
nous confirment qu’elles peuvent bien mourir. Dieu a
ses desseins, et ses chemins sont bien au-dessus de nos
pensées (Ésaïe 55 : 8-9). Paul a posé un principe géné-
ral qui encourage les croyantes de cette époque. Leur
mission n’est pas de « conduire » l’église, mais de s’oc-
cuper de la maison et de porter les enfants pour la gloi-
re de Dieu (1 Tim. 5 : 14). Leur communauté familiale
leur donnera suffisamment d’occasions pour enseigner
la Parole et servir les saints (voir Rom. 16 : 1-6).
Les femmes croyantes ont une mission importante
dans la communauté locale, même si elles ne sont pas
appelées à devenir des enseignantes de la Parole au
sens pastoral du mot. Si tout se passe « dans la décence
et le bon ordre », Dieu enverra sa bénédiction.

40
3

1 Timothée 3
Suis les
responsables !
Tout peut prendre de l’essor ou tout peut s’effondrer
selon la qualité des responsables, que ce soit en famille
ou dans l’église. Le Saint-Esprit accorde à des croyants
ses dons pour les aider à assurer un ministère dans la
communauté locale, et parmi ces croyants figurent « les
pasteurs et les docteurs » (Éph. 4 : 11) et des « aides » et
des « administrateurs » (1 Cor. 12 : 28). Nous l’avons
déjà écrit, l’église est un organisme, il faut qu’elle soit
organisée sous peine de mourir. La direction est une
partie de cette organisation.
Dans ce passage, Paul décrit ce que devraient être
l’évêque, le diacre et l’église elle-même. Quand nous
aurons bien compris ces trois portraits, nous serons
à même de nommer de meilleurs dirigeants pour le
ministère de l’église.

Le pasteur (1 Tim. 3 : 1-7)


Dans le Nouveau Testament, les termes « évêque »,
« pasteur », et « ancien » sont synonymes. « Évêque »
veut dire « surveillant », et les anciens ont la responsa-
bilité de surveiller le travail de l’église (1 Pierre 5 : 1-
3 ; Actes 20 : 17, 28). « Ancien » est la traduction du mot
presbutes qui signifie « un homme âgé ». Paul utilise les
termes « collège des anciens » dans 1 Timothée 4 : 14, se
référant non à une dénomination mais « aux anciens » de
41
Soyez fidèles

l’assemblée qui avaient ordonné Timothée. Les anciens


et les évêques (deux noms pour le même ministère,
Tite 1 : 5, 7) étaient des personnes mûres, possédant la
sagesse spirituelle et l’expérience. Enfin, « pasteur »
signifie aussi « berger », quelqu’un qui conduit le trou-
peau de Dieu et en prend soin.
Quand, en Tite 1 : 5-9, vous comparez les qualifi-
cations énumérées pour les évêques à celles données
pour les anciens, vous constatez aussitôt qu’il s’agit
du même travail. L’organisation de l’église était assez
simple aux temps apostoliques : il y avait des pasteurs
(anciens et évêques) et des diacres (Phil. 1 : 1). Il semble
qu’il y avait un assez grand nombre d’anciens qui sur-
veillaient le travail de chaque église, les uns exerçant
leur rôle dans la « direction » (organisation et gouver-
nement), les autres dans l’enseignement (1 Tim. 5 : 17).
Ces hommes devaient présenter les qualifications
nécessaires. Il était bon qu’un chrétien en pleine crois-
sance spirituelle aspire à la fonction d’évêque, mais
le meilleur moyen pour y accéder était de développer
sa foi chrétienne et de répondre aux critères qui seront
détaillés plus loin. Devenir évêque ou ancien était
une décision sérieuse, qui n’était pas prise à la légère
dans l’Église primitive. Paul énumère seize compéten-
ces requises pour un homme qui espère servir en tant
qu’ancien, évêque ou pasteur.

Être irréprochable (1 Tim. 3 : 2)


Ce mot ne signifie littéralement « rien qui ne puis-
se donner lieu à attaque », c’est-à-dire qu’il n’y ait
rien dans la vie du candidat qui permette à Satan ou
à l’incroyant de critiquer ou d’attaquer l’église. Aucun
homme n’est sans faille, mais nous devons nous effor-
cer d’atteindre une vie irréprochable ou « être au-des-
sus de tout reproche ».

42
1 Timothée 3

Être le mari d’une seule femme (1 Tim. 3 : 2)


Toutes les qualifications requises dans ce passage
concernent l’homme. Comme il y a beaucoup d’autres
possibilités de ministère pour les femmes dans une
communauté locale, le poste d’ancien ne leur est pas
accessible. Cependant, la vie familiale d’un pasteur est
très importante, et plus spécialement son statut d’hom-
me marié. (La même exigence s’applique aux diacres,
selon le verset 12.) Le pasteur ne doit pas avoir divorcé
et s’être remarié. Paul, certainement, ne fait pas allusion
à la polygamie puisqu’aucun membre de l’église, et pas
seulement le pasteur, ne saurait être accepté en tant que
membre s’il avait plusieurs femmes. Il ne parle pas non
plus du remariage possible après le décès de l’épouse.
Pourquoi serait-il interdit à un pasteur de se remarier,
à la lumière de Genèse 2 : 18 et de 1 Timothée 4 : 3 ?
Certainement, des membres de l’église qui avaient
perdu leur conjointe avaient pu se remarier, pourquoi
alors aurait-il fallu pénaliser le pasteur ?
Il est clair que la capacité d’un homme à gérer son
propre mariage et sa maison indique s’il sera capable
de surveiller une communauté locale (1 Tim. 3 : 4-5).
Un pasteur qui a divorcé s’expose lui-même ainsi que
l’église à des critiques provenant de gens de l’exté-
rieur. Et il est probable que des personnes en difficultés
matrimoniales n’iront pas consulter un homme qui n’a
pas su préserver son propre mariage. Je ne vois aucune
raison à ce que des chrétiens dévoués divorcés puis
remariés ne puissent être utilisés dans différents pos-
tes de l’église, mais ils sont disqualifiés pour les postes
d’anciens ou de diacres.

Être sobre (1 Tim. 3 : 2)


Cela veut dire « tempéré », « mesuré en tout »
(2 Tim. 4 : 5, traduction littérale), ou « qui garde la tête
froide en toute situation ». Un pasteur doit avoir un
jugement mesuré et sensible en toute chose.

43
Soyez fidèles

Être sensé (1 Tim. 3 : 2)


Le pasteur doit avoir une attitude correcte et être
sérieux dans son travail. Cela ne veut pas dire qu’il ne
doit pas avoir le sens de l’humour, ni qu’il doit toujours
être solennel et sombre. Ce mot suggère plutôt qu’il
connaisse la valeur des choses et qu’il ne déprécie pas
son ministère ou le message évangélique par un com-
portement stupide.

Bien se comporter (1 Tim. 3 : 2)


« Ordonné » serait une bonne traduction. Le pasteur
doit être bien organisé, tant dans sa tête que dans sa
vie, et aussi dans son enseignement et ses prédications.
Le texte grec utilise le même mot, traduit par « modes-
te » en 1 Timothée 2 : 9, alors qu’il est question de l’ha-
billement des femmes.

Être hospitalier (1 Tim. 3 : 2)


Littéralement, « aimant l’étranger ». C’était un
ministère important dans l’Église primitive car nom-
breux étaient les croyants qui voyageaient et qui
cherchaient un logement d’accueil (Rom. 12 : 13 ;
Héb. 13 : 2 ; 3 Jean 5-8). Mais de nos jours aussi, un
pasteur qui, avec son épouse, sait accueillir, est d’une
grande aide pour favoriser la communion fraternelle
dans la communauté.

Être apte à enseigner (1 Tim. 3 : 2)


Enseigner la Parole de Dieu est une des tâches les
plus importantes d’un ancien. En réalité, de nombreux
commentateurs croient que « pasteurs et enseignants »
dans Éphésiens 4 : 11 se rapportent à une seule personne
mais à deux fonctions. Un pasteur est automatiquement
un enseignant (2 Tim. 2 : 2, 24). L’illustre prédicateur
américain des années 1800, Phillips Brooks, disait :
« L’aptitude à l’enseignement n’est pas quelque chose
à quoi on accède par accident ou par irruption soudaine
d’un zèle brûlant ». Un pasteur doit étudier soigneuse-
44
1 Timothée 3

ment la Parole de Dieu et tout ce qui peut l’aider dans


la connaissance et l’enseignement de cette Parole. Un
pasteur paresseux dans l’étude est une honte en chaire.

Ne pas être adonné au vin (1 Tim. 3 : 3)


L’expression décrit une personne qui reste long-
temps en compagnie de son verre, allant jusqu’à boire
à l’excès. Le fait que Paul conseille à Timothée de
boire du vin à des fins médicales (5 : 23) indique que
les croyants n’étaient pas soumis à une abstinence tota-
le. C’est triste à dire, mais des membres de l’église de
Corinthe s’enivraient, même au cours du repas rappe-
lant l’amour suprême du Seigneur (1 Cor. 11 : 21). Le
peuple juif diluait le vin avec de l’eau pour être sûr
qu’il ne soit pas trop fort. Il est un fait bien connu que
l’eau, en ce temps-là, n’était pas très pure, aussi un vin
léger consommé avec modération était une boisson
bien plus saine.
Cependant, il y a une énorme différence entre les
coutumes culturelles ayant trait à l’utilisation du vin
dans la Bible et le soutien apporté à l’industrie de l’al-
cool de nos jours. L’avertissement et l’exemple de Paul
dans Romains 14 (et plus spécialement le verset 21)
devraient s’appliquer aux temps actuels. Un pasteur
pieux devrait avoir envie de donner le bon exemple, et
sa conduite ne devrait pas devenir une excuse pour des
frères plus faibles qui tombent dans le péché.

Ne pas être violent (1 Tim. 3 : 3)


« Ni querelleur ni bagarreur ». Charles Spurgeon
disait à ses étudiants : « N’allez pas à la rencontre du
monde avec le poing fermé pour le combat et un revol-
ver théologique dans la jambe de votre pantalon ».

Être désintéressé (1 Tim. 3 : 3)


Paul s’exprimera davantage sur la question de l’ar-
gent en 1 Timothée 6 : 3ss. Parfois, il est possible d’uti-
liser le ministère comme un moyen facile de gagner de
45
Soyez fidèles

l’argent, si un homme est dénué de conscience et d’in-


tégrité ! (Non pas que des pasteurs soient trop payés
dans de nombreuses églises !) Des pasteurs avides ont
souvent « un nombre incalculable d’occupations » en
dehors de leur église, et ces activités usent leur carac-
tère et entravent leur tâche. Les pasteurs ne doivent pas
travailler pour un « gain sordide » (1 Pi. 5 : 2).

Être patient (1 Tim. 3 : 3)


« Doux » serait une meilleure traduction. Le pasteur
doit savoir écouter les gens, savoir accepter les criti-
ques sans s’énerver. Il doit permettre aux autres de ser-
vir Dieu dans la communauté sans être « sous sa dicta-
ture ».

Ne pas être bagarreur (1 Tim. 3 : 3)


Les pasteurs doivent être des faiseurs de paix, et
non des provocateurs. Ils ne doivent pas pour autant
brader leur conviction, mais savoir « ne pas être d’ac-
cord » tout en ne devenant pas désagréables. Des tem-
péraments « soupe au lait » ne sont pas faits pour durer
dans le ministère.

Ne pas être avide (1 Tim. 3 : 3)


Vous pouvez convoiter beaucoup de choses, à part
l’argent, la popularité, une grande mission qui vous
rende célèbre, un avancement hiérarchique etc. Mais
ce mot vise surtout l’argent.

Avoir une famille pieuse (1 Tim. 3 : 4-5)


Cela ne signifie pas qu’un pasteur doive être marié,
et s’il l’est, qu’il ait des enfants. Cependant le maria-
ge et une famille reflètent probablement la volonté de
Dieu pour de nombreux pasteurs. Si les enfants d’un
homme ne lui montrent ni obéissance ni respect, une
communauté ne lui obéira vraisemblablement pas non
plus ni ne le respectera. Pour le chrétien, l’église et la
famille sont une seule et même chose : nous devons les
46
1 Timothée 3

mener toutes deux avec amour, vérité et discipline. Le


pasteur ne peut pas montrer une personnalité différente
à la maison et à l’église. S’il en est ainsi, ses enfants le
découvriront et cela sera une source de problèmes. Le
mot « diriger » dans les versets 4 et 5 veut dire « prési-
der, gouverner » et suggère que le pasteur soit le seul
à diriger son église, (évidemment pas comme un dic-
tateur, mais comme un berger aimant : 1 Pi. 5 : 3). Le
mot traduit par « prendre soin » au verset 5 fait allusion
à une attention toute particulière aux besoins de la com-
munauté. Ce même mot est utilisé dans la parabole du
Bon Samaritain pour décrire tous les soins dispensés à
l’homme blessé (Luc 10 : 34-35).

Ne pas être novice (1 Tim. 3 : 6)


« Novice » signifie littéralement « qui vient d’être
planté » en se référant à un nouveau chrétien. L’âge
n’est pas la garantie de la maturité, mais il est bon
qu’un homme se soit donné du temps pour s’adonner
à l’étude et qu’il ait pu croître avant qu’il ne s’engage
dans une église. Certains hommes mûrissent plus vite
que d’autres. Satan se réjouit de voir de jeunes pasteurs
travailler avec succès et s’enorgueillir ; ensuite, il vient
arracher tout ce qui a été construit.

Avoir bonne réputation en dehors de l’église


(1 Tim. 3 : 7)
Paie-t-il ses factures ? A-t-il une bonne réputation
parmi les non-chrétiens avec lesquels il a des relations
commerciales ? (voir Col. 4 : 5 et 1 Thes. 4 : 12).
Tout pasteur se rend bien compte qu’il ne peut pas
être tout ce qu’il devrait être, et ses paroissiens doivent
prier pour lui continuellement. Servir en tant qu’an-
cien ou en tant que pasteur n’est pas aisé, mais si votre
caractère est conforme à ce que Dieu veut qu’il soit,
cela sera plus facile.

47
Soyez fidèles

Le diacre (1 Tim. 3 : 8-13)


Le mot diacre vient du mot grec diakonos qui signi-
fie simplement « serviteur ». C’est bien ainsi qu’est
rapporté dans Actes 6 ce qui fut à l’origine des diacres.
Les premiers diacres furent choisis pour être les assis-
tants des apôtres. De nos jours, dans une paroisse, les
diacres soulagent les pasteurs ou les anciens dans leurs
tâches secondaires pour que ceux-ci puissent se consa-
crer au ministère de la Parole, à la prière et à la super-
vision spirituelle.
Bien que les diacres ne jouissent pas de l’autorité
des anciens, ils doivent présenter certaines aptitudes.
De nombreux diacres fidèles ont été appelés à devenir
anciens après avoir fait leurs preuves.

Être sérieux (1 Tim. 3 : 8)


Un diacre doit inspirer le respect, se montrer un
chrétien digne d’être imité. Il doit prendre ses respon-
sabilités au sérieux et être au service de sa fonction et
pas seulement la remplir.

Ne pas avoir un double langage (1 Tim. 3 : 8)


Il ne doit pas colporter de racontars de maison en
maison. Il ne s’adonnera pas au commérage. Il ne dira
pas une chose à un membre et tout son contraire à un
autre. Vous pourrez vous fier à ce qu’il dit.

Ne pas être porté aux excès de vin (1 Tim. 3 : 8)


Nous avons déjà parlé de ce point dans le commen-
taire du verset 3.

Ne pas être porté vers des gains honteux


(1 Tim. 3 : 8)
Les diacres s’occupent des offrandes et distribuent
de l’argent aux gens dans le besoin dans l’église. Ces
responsables peuvent ainsi être tentés de voler ou d’uti-
liser certains fonds à leur usage personnel. Les mem-
48
1 Timothée 3

bres des comités financiers des églises doivent avoir


une attitude toute spirituelle à l’égard de l’argent.

Être sain dans la doctrine (1 Tim. 3 : 9)


Le mot mystère signifie « une vérité cachée dans le
temps mais maintenant révélée par Dieu ». Les grandes
doctrines de la foi sont cachées à ceux qui vivent en
dehors de la foi, mais elles peuvent être comprises par
ceux qui croient dans le Seigneur. Les diacres doivent
comprendre la doctrine chrétienne et s’y conformer en
bonne conscience. Il ne suffit pas de s’asseoir dans les
réunions et de décider « comment gérer l’église ». Ils
doivent fonder leurs décisions sur la Parole de Dieu et
les confirmer par une vie de piété.
J’ai remarqué que certains dirigeants connaissaient
mieux les règles régissant l’église que la Parole de
Dieu. Bien qu’il soit bon qu’il y ait des décrets et des
règlements pour maintenir l’ordre dans l’église, il y a
lieu de ne pas oublier qu’il faut gérer les affaires de
l’église sur la base de la Parole de Dieu. Les Écritures
étaient la « Constitution » de l’Église primitive ! Un
diacre qui ne connaît pas la Bible est un obstacle à la
progression de la communauté locale.
Un de mes anciens pasteurs, aujourd’hui auprès
du Seigneur, était chargé d’une église qui s’était sépa-
rée d’une autre église et connaissait de graves conflits
internes. D’après ce qu’il me disait, leurs conseils
d’administration étaient une chose à ne pas manquer !
Le règlement intérieur de leur église était autant véné-
ré que la Bible. Les gens l’appelaient « le livre vert ».
Mon ami se mit alors à enseigner la Parole de Dieu,
et l’Esprit commença à changer leurs vies. Mais l’en-
nemi revint à la charge et poussa certains responsables
à défier le pasteur au cours d’une réunion.
– Vous ne suivez pas le livre vert ! lui dirent-ils.
Mon ami éleva très haut la Bible et demanda :
– Allons-nous obéir à la Parole de Dieu ou à un livre
écrit de la main des hommes ?
49
Soyez fidèles

Cette église prit un nouvel essor, et Dieu la bénit par


une magnifique croissance et une merveilleuse puis-
sance.
Un diacre qui ne connaît pas la Parole de Dieu
ne peut pas gérer les affaires de l’église de Dieu. Un
diacre qui ne vit pas la Parole de Dieu, mais a « une
conscience souillée » ne peut pas gérer l’église de Dieu.
Plus simplement, ce n’est pas parce qu’un membre est
populaire, heureux en affaires, ou généreux qu’il est
pour autant qualifié pour être diacre.

Avoir été mis à l’épreuve (1 Tim. 3 : 10)


Cela suppose que l’on observe leurs vies et la maniè-
re dont ils se comportent. Dans de nombreuses églises,
un nouveau membre ou un nouveau chrétien peut com-
mencer à servir Dieu en faisant des visites, en s’occu-
pant de l’accueil, en aidant à l’école du dimanche ou en
rendant de nombreux autres services. Le principe est
énoncé en Matthieu 25 : 21 : « Tu as été fidèle en peu de
chose, je t’établirai sur beaucoup ».
Il est bon de nous rappeler que la plupart des lea-
ders mentionnés dans la Bible ont été mis à l’épreuve
en tant que serviteurs. Joseph servit en Égypte durant
treize ans avant de devenir ministre dans le pays. Moïse
fut berger pendant quarante ans avant que Dieu l’ap-
pelle. Josué fut le serviteur de Moïse avant de devenir
son successeur. David était en train de garder les mou-
tons de son père quand Samuel l’invita pour être oint
en tant que roi d’Israël. Même notre Seigneur Jésus
vécut comme serviteur et travailla comme charpentier.
L’apôtre Paul, lui, était fabricant de tentes. D’abord
serviteur, ensuite dirigeant.
Le fait de nommer un dirigeant qui n’a pas fait ses
preuves affaiblit toujours le témoignage d’une église
locale. « Peut-être que Nicolas fréquentera davantage
l’église si nous en faisons un diacre » est le genre d’af-
firmation qui montre que l’on ne connaît ni Nicolas ni
la Parole de Dieu. Un chrétien qui n’a pas été testé est
50
1 Timothée 3

un chrétien qui n’est pas préparé. Il fera probablement


plus de dégâts que de bien si vous lui confiez un poste
dans l’église.

Avoir une famille croyante (1 Tim. 3 : 11-12)


La femme du diacre fait partie intégrante de son
ministère, car la piété commence à la maison. Les dia-
cres ne doivent pas être divorcés ni remariés. Leurs
épouses doivent être des chrétiennes, des femmes pre-
nant le ministère au sérieux, ne se livrant pas à la médi-
sance (littéralement « aux démons » car le mot démon
signifie calomniateur, faux accusateur), et fidèles dans
tout ce qu’elles font. Il est triste de constater les dom-
mages causés dans une église locale par les femmes
des anciens ou des diacres qui se livrent au commérage
et à la calomnie.
Certains érudits de la Bible pensent que le verset 11
ne se réfère pas aux femmes des diacres mais plutôt à
une autre catégorie de ministère, celui des diaconesses.
De nombreuses églises ont des diaconesses qui sont
actives dans les groupes de femmes, lors des baptê-
mes, des moments de rencontre, etc. Phoebé était dia-
conesse dans l’église de Cenchrées (Rom. 16 : 1, où le
mot utilisé est diakonon). Peut-être que dans certaines
églises, les femmes des diacres servaient elles-mêmes
comme diaconesses. Nous remercions le Seigneur pour
les ministères de ces femmes édifiantes dans une com-
munauté, qu’elles aient un poste ou non ! Il n’est pas
nécessaire d’occuper un poste pour remplir une mis-
sion ou pour exercer un don.

Avoir de l’empressement au travail (1 Tim. 3-13)


Le diacre doit servir son emploi et pas le remplir
seulement. Le mot grec est traduit par « rang » qui
signifie « un rang (comme dans l’armée), un point de
départ, une marche ou un barreau sur une échelle ».
Quel encouragement pour un diacre fidèle ! Dieu va le
« promouvoir » spirituellement et lui accorder de plus
51
Soyez fidèles

en plus de respect parmi les saints, donc lui donner une


plus grande occasion pour accéder à un ministère. Un
diacre fidèle a une bonne réputation devant Dieu et
devant les hommes, et il peut être utilisé par Dieu pour
construire l’église. Il possède l’audace spirituelle qui
rend un ministère efficace.
Sans doute, une partie de cette bénédiction inclut
la possibilité d’une « promotion spirituelle ». Quelle
joie pour un pasteur de voir des diacres devenir des
anciens, et des anciens appelés au ministère pastoral à
plein-temps ! (Il ne faut pas oublier que, dans les égli-
ses du Nouveau Testament, les anciens étaient appelés
au milieu de leurs propres communautés locales. Ils ne
venaient pas d’autres lieux).
Servir une église locale est une cause sérieuse.
Chacun d’entre nous doit sonder son propre cœur pour
être certain d’être bien qualifié par la grâce de Dieu.

Les fidèles (1 Tim. 3 : 14-16)


Il est nécessaire de rappeler aux anciens, aux dia-
cres et aux membres de l’église ce qu’est une église
locale. Dans ce court paragraphe, Paul décrit l’église à
l’aide de trois images :

La maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15)


L’église de Dieu est une famille, un « ménage »
serait une meilleure traduction. L’un des mots favoris
de Paul est « frères » (voir 4 : 6). Quand un pécheur croit
en Jésus-Christ comme son Sauveur, il naît aussitôt
dans la famille de Dieu (Jean 1 : 11-13 ; 1 Pi. 1 : 22-25).
Paul conseille à Timothée de traiter les membres d’une
communauté locale comme il traiterait les membres de
sa propre famille (1 Tim. 5 : 1-2).
La communauté locale étant une famille, elle a
besoin d’être nourrie, et le seul menu qui pourra rassa-
sier ces personnes est la Parole de Dieu. Elle est notre
pain (Matt. 4 : 4), notre lait et notre blé (1 Cor. 3 : 1-2 ;
52
1 Timothée 3

Héb. 5 : 12-14), notre miel (Ps. 119 : 103). Un pasteur


doit prendre le temps de se nourrir lui-même afin
qu’il puisse nourrir les autres (1 Tim. 4 : 6). Une église
ne s’agrandit pas par l’addition, mais par la nutrition
(Éph. 4 : 11-16). La manière dont certains pasteurs per-
dent leur temps (et leur temps d’église) durant toute la
semaine est tragique, alors que le jour du Seigneur ils
n’ont pas de nourriture à dispenser au peuple !
Tout comme une famille, une église a besoin de
discipline et d’amour. Les enfants qui ne sont pas
disciplinés deviennent des rebelles et des tyrans. Les
responsables spirituels de l’assemblée doivent appli-
quer la discipline (1 Cor. 4 : 18 ; 5 : 13 ; 2 Cor. 2 : 6-11).
Quelquefois, les enfants ont besoin d’être réprimandés ;
à d’autres moments, il est nécessaire que la discipline
devienne plus sérieuse.
Les enfants ont aussi besoin d’encouragements et
d’exemples (1 Thes. 2 : 7-12). Les dirigeants spirituels
doivent posséder la gentillesse d’une mère de famille
et la rigueur d’un père aimant.

Une assemblée (1 Tim. 3 : 15)


Le mot église est la transcription du mot grec ekkle-
sia qui signifie « assemblée ». Il se réfère aux assem-
blées politiques des cités grecques (Actes 19 : 29, 32)
au sein desquelles des citoyens qualifiés traitaient
les affaires. Mais il est utilisé plus de cent fois dans
le Nouveau Testament pour désigner les églises loca-
les, les assemblées de croyants. Le mot grec signifie
« ceux qui sont appelés au-dehors ». (Il est utilisé dans
Actes 7 : 38 pour parler de la nation d’Israël appelée
hors d’Égypte, mais Israël n’était pas une « église »
dans le sens utilisé dans le Nouveau Testament.)
Paul voulait que le jeune Timothée apprenne com-
ment « se conduire lui-même » en tant que responsable
d’une communauté locale. Les épîtres pastorales sont
des guides pour conduire une église locale. De nom-
breux livres ont été publiés avec pour objectif de nous
53
Soyez fidèles

apprendre comment débuter, construire et dévelop-


per une église, et certains d’entre eux prodiguent de
bons conseils. Cependant, les meilleurs conseils pour
administrer une église locale se trouvent dans ces trois
lettres inspirées. Le jeune pasteur dans sa première
paroisse comme le pasteur vétéran dans son ministère
peuvent se nourrir des enseignements dispensés pour
Timothée et Tite.
Il y a plusieurs types « d’assemblées », mais l’église
est l’assemblée du Dieu vivant. Dieu a le droit de nous
dire comment elle doit être régie parce qu’elle est son
assemblée. L’église a été rachetée par le sang du Fils de
Dieu (Actes 20 : 28), voilà pourquoi nous devons être
attentifs à notre manière de nous conduire. Les respon-
sables d’église ne doivent pas devenir des dictateurs
religieux qui abusent des gens pour satisfaire leurs pro-
pres buts égoïstes (1 Pi. 5 : 3-5 et 3 Jean 9-12).

La colonne et l’appui de la vérité (1 Tim. 3 : 15-16)


Cette image architecturale devait être familière
à Timothée à Éphèse, car le grand temple de Diane
comptait cent vingt-sept piliers. Le mot appui fait pen-
ser à un rempart ou un étai. L’église locale est bâtie à
partir de Jésus-Christ, la vérité (Jean 14 : 6 ; 1 Cor. 3 : 9-
15), mais elle est aussi elle-même un pilier et un rem-
part de la vérité.
L’aspect « pilier » de la mission de l’église est de
montrer la vérité de la Parole de la même manière
qu’une statue est placée sur un piédestal pour que tout
le monde puisse la voir. Nous devons proclamer « la
parole de vie » de telle façon que le monde puisse la
voir (Phil. 2 : 16). La communauté locale témoigne de
Jésus-Christ dans les vies des membres croyants.
Tel un rempart, l’église protège la vérité et s’assure
qu’elle ne tombe pas (car il est dit ailleurs que « la véri-
té trébuche sur la place publique et la droiture ne peut
approcher » – Ésaïe 59 : 14). Quand des églises locales
se détournent de la vérité (1 Tim. 4 : 1ss) et compromet-
54
1 Timothée 3

tent ainsi leur mission, l’ennemi progresse. Il arrive


quelquefois que les dirigeants de l’église doivent s’éle-
ver contre le péché et l’apostasie. Cela ne les rend pas
populaires, mais cela plaît au Seigneur.
La plus importante vérité dont l’église doit être
témoin est en la personne et l’œuvre de Jésus-Christ
(voir 1 Tim. 3 : 16. Il est probable que ce verset est tiré
d’un hymne chrétien primitif). Jésus-Christ était Dieu
manifesté dans la chair, non seulement à sa naissance,
mais durant tout son ministère terrestre (Jean 14 : 1-
9). Bien que son peuple en tant que nation l’ait rejeté,
Jésus-Christ était justifié en esprit, car l’Esprit lui a
donné la puissance de faire des miracles et de se rele-
ver de la mort (Rom. 1 : 4). La présence réelle de l’Es-
prit dans le monde est elle-même un jugement sur le
monde (Jean 16 : 7-11).
« Est apparu aux anges » fait penser aux nombreuses
fois où les anges furent associés à la vie et à la mission
de notre Seigneur. (Le mot angelos, traduit par « ange »,
signifie aussi « messager », voir Jacques 2 : 25. Paul fait
peut-être référence aux messagers choisis pour témoi-
gner du Christ ressuscité). Cependant, Christ n’est pas
mort pour les anges, mais pour les pécheurs perdus, et
ainsi, il est « prêché parmi les nations ». Cela nous rap-
pelle que les ordres donnés par le Seigneur à son église
sont de porter l’Évangile jusqu’aux confins de la terre
pour qu’il soit un dans le monde. Le jour de l’Ascen-
sion, « il a été élevé dans la gloire » (Actes 1 : 2, 22) et il
reviendra un jour pour emporter son église et lui faire
partager sa gloire.
Quel défi passionnant pour une communauté locale,
que de témoigner de Jésus-Christ aux pécheurs perdus,
aussi bien en famille que tout autour du monde !

55
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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE


TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. 18 Warren W. Wiersbe

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À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

1 et 2 Tim • Tite • Philémon • Soyez fidèles


1 et 2 Timothée • Tite • Philémon • Soyez fidèles
« Retiens fermement ce qui t’a été confié, remplis fidèlement ta
mission et garde intégralement ces préceptes afin de rester pur et
irréprochable jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ »
(1 Timothée 6 : 14 – Parole vivante).
Les trois lettres pastorales de Paul (1 et 2 Timothée, Tite) concer-
nent chaque chrétien. Omniprésent, le thème de la fidélité parcourt

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chaque chapitre : sois fidèle à la Parole, sois fidèle à ton devoir, sois
fidèle aux personnes parmi lesquelles tu exerces ton ministère.

fidèles
La brève lettre à Philémon, recommandant le retour en grâce d’un
esclave en fuite, illustre superbement l’action de Dieu en notre fa-
veur. Fort de ce modèle, Paul conseille au maître d’Onésime de ré-
gler ce problème tout en restant fidèle au Seigneur.
« Je souhaite poursuivre un double but dans ce livre : d’abord vous
aider à comprendre la mission d’une église locale et ensuite vous
encourager à vous y conformer. Si vous et moi restons fidèles aux
tâches que Dieu nous a confiées, alors son œuvre prospérera et son

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nom sera glorifié » – W. Wiersbe.

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En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.

biblique

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Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau
Testament de la collection « Soyez ».

W. Wiersbe
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1 et 2 Timothée • Tite • Philémon
Texte de Parole vivante inclus
ISBN 2-910-246-26-4

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veur. Fort de ce modèle, Paul conseille au maître d’Onésime de ré-
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« Je souhaite poursuivre un double but dans ce livre : d’abord vous
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