Neuro Anatomie g3-1
Neuro Anatomie g3-1
Neuro Anatomie g3-1
La surface des hémisphères cérébraux est marquée par de nombreux sillons et des
circonvolutions.
Le cortex cérébral se trouve sous la surface de ce relief. Il constitue un organe nerveux
suprême dont l‘intégrité est nécessaire à des fonctions vitales telles que la conscience, la
mémoire, le raisonnement et les mouvements volontaires.
L‘existence des sillons et de circonvolutions augmente considérablement la surface du
cortex cérébral. Un tiers seulement de la surface corticale apparaît en superficie de
l‘hémisphère, les deux tiers étant cachés en profondeur des sillons.
Les deux hémisphères sont séparés par un sillon profond, la fissure longitudinale du
cerveau ou scissure interhémisphèrique (3).
A la face latérale de chaque hémisphère se place un autre sillon profond : le sillon
latéral ou scissure de Sylvius (4). Ce dernier n‘est pas un simple sillon mais il cache en
profondeur une fosse, la fosse latérale avec un territoire cortical, l‘insula.
Chaque hémisphère (fig. 2) comporte un pôle antérieur appelé pôle frontal (S) et un
pôle postérieur appelé pôle occipital (6). L‘hémisphère cérébral est subdivisé en plusieurs
lobes : le lobe frontal (7) qui est séparé du lobe pariétal (9) par le sillon central appelé scissure
de Rolando (8) ; le lobe occipital (10) et le lobe temporal (Il). La scissure de Rolando sépare
la circonvolution frontale ascendante (FA) (12), région de la motricité volontaire, de la
circonvolution pariétale ascendante (PA) (13), région de la sensibilité. Les deux régions
précitées sont résumées par le terme de région centrale.
Fig. Vue externe de cerveau : face latérale de l‟hémisphère droit, scissures et circonvolutions
Scissure perpendiculaire externe (1) ; première circonvolution pariétale (2) circonvolution pariétale
ascendantes (3) ; Scissure de Rolando (4) ; Circonvolution frontale ascendante (5) ; Deuxième
circonvolution frontale (6) ; Première circonvolution frontale (7) ; Troisième circonvolution frontale
(8) ; Pôle frontal (9) ; Pied de la Fronatale ascendante (Fa) (10) ; Cap de la Fa (11) ; Tête de la Fa (12) ;
Pôle occipital (13) ; Circonvolution angulaire ou pli courbe (14) ; Scissure Préoccipitale (15) ;
Circonvolution supramarginalis (16) ; sillon parallèle (17) ; Première circonvolution temporale (18) ;
Scissure de Sylvius (19) ; Pôle temporal (20)
Elle permet une vue d‘ensemble du tronc cérébral, des faces ventrales des lobes frontal
et temporal ainsi que du plancher du diencéphale.
On distingue très nettement la fissure longitudinale du cerveau (3) qui sépare les deux
lobes frontaux. Le lobe olfactif, composant le bulbe olfactif (4) et la bandelette olfactive (5),
est accolé à la face basale de 2 lobes frontaux. La bandelette olfactive se divise, au niveau du
trigone olfactif, en deux stries olfactives qui limitent la substance perforée antérieure (7).
Au niveau du chiasma optique (8), point de croisement de deux nerfs optiques (9),
commence le plancher du diencéphale comprenant l‘hypophyse (10) et les corps mamillaires
(11). En arrière se développe la protubérance (pont) (l2) à laquelle fait suite le bulbe (13) ou
moelle allongée. Un grand nombre des nerfs crâniens se détachent du tronc cérébral.
Au niveau du cervelet, on peut distinguer le vermis (14), profond et médian, et les
deux hémisphères cérébelleux.
1.3.2.4. Substance blanche et substance grise
La section du cerveau permet de distinguer la substance blanche et la substance grise.
La substance grise représente une accumulation de cellules nerveuses; tandis que la
substance blanche est formée des fibres de conduction qui sont des prolongements des cellules
nerveuses apparaissant en blanc par leur enveloppe blanchâtre (gaines de myéline).
Au niveau de la moelle épinière, la substance grise est centrale, entourée par la
substance blanche.
Au niveau du télencéphale, la substance grise est répartie à l‘intérieur de la substance
blanche. Dans ce cas, les territoires gris sont appelés noyaux.
Au niveau d-u télencéphale, la substance grise est refoulée en périphérie et forme le
cortex ; la substance blanche est profonde. Il s‘agit d‘une répartition inverse de celle trouvée
au niveau de la moelle épinière. Le cortex cérébral est le niveau d‘organisation le plus élevé,
qui n‘atteint son plein développement que chez les mammifères. Entre noyau et cortex, il
existe des formes de transition.
2.1.1.1. Le péricaryon
Il est le centre trophique de la cellule : les prolongements qui en sont séparés
dégénèrent.
Il contient le noyau cellulaire (nucleus), lequel possède un nucléole (nucleolus) riche en
chromatine Chez les individus de sexe féminin, le nucléole présente le corpuscule de Barr
(chromatine sexuelle du second chromosome x).
2.1.1.3. L‟axone
Il conduit l‘influx nerveux. Il forme tout d‘abord le cône d‘émergence, lieu de la
naissance de l‘influx. A une certaine distance du péricaryon (segment distal), il s‘entoure
d‘une gaine (gaine de myéline), formée d‘une substance lipidique, la myéline.
L‘axone abandonne des branches (collatérales axonales) et se ramifie finalement pour
se terminer au moyen de petits renflements (boutons terminaux) sur des cellules nerveuses ou
musculaires.
Le bouton terminal forme, avec la membrane de la cellule suivante, une synapse où
fait transmission de l‘influx nerveux à d‘autres cellules.
Selon le nombre des prolongements, on peut distinguer des neurones unipolaires,
bipolaires i1tipolaires. La majorité des neurones sont multipolaires. Certains possèdent un
axone court (type Golgi), d‘autres ont un axone mesurant plus d‘un mètre (type Deiters).
L‘aire qui était occupée par le faisceau dégénéré restera incolore car les fibres
nerveuses détruites étant remplacées par un tissu cicatriciel formé d‘astrocytes non colorés par
les méthodes myéliniques. Cette méthode peut être appliquée même de nombreuses années
après la lésion) car la cicatrice demeure indélébile. De telles méthodes «négatives » sont
excellentes pour démontrer la dégénérescence d‘un gros faisceau comme le faisceau
pyramidal, mais elles ne peuvent cependant remplacer le Marchi pour l‘étude de faisceaux
peu fournis ou non homogènes, dans lesquels les fibres dégénérées sont disséminées parmi les
fibres d‘autre origine, non dégénérées.
Selon l‘importance quantitative relative du faisceau dégénéré, on verra dans de tels cas
soit une pâleur globale de l‘aire de ce faisceau, soit aucune différence significative de
coloration par rapport aux autres régions.
2.1.4. LA SYNAPSE
L‘axone se termine au moyen d‘un grand nombre de petits renflements bulbiformes.
Les boutons terminaux. Avec le segment membranaire, au contact duquel ils se terminent sur
le neurone suivant, ces boutons terminaux forment la synapse. C‘est à cet endroit que se fait la
transmission de l‘influx d‘un neurone à un autre.
Au niveau de la synapse, ou distingue la partie présynaptique, comprenant le bouton
terminal et la membrane présynaptique, la fente synaptique et la partie postsynaptique
représentée par la membrane postsynaptique du neurone suivant. Le bouton terminal est
dépourvu de neurofilaments et de neurotubules, mais contient des mitochondries et surtout de
petites vésicules claires, localisées près de la membrane présynaptique. C‘est la partie active
du bouton terminal, La fente synaptique, contenant souvent une bande sombre de matériel
filamenteux, communique avec l‘espace extracellulaire. Les membranes pré et
postsynaptiques sont recouvertes par des épaississements floconneux, analogues à ceux
rencontrés dans les Zonules ou les maculae adhaerens. La structure de ces dernières est
cependant symétrique, c‘est-à-dire que les deux membranes sont épaissies de la même façon.
La synapse au contraire a une structure asymétrique la zone d‘épaississement de la membrane
postsynaptique est le plus souvent plus dense et plus large que celle de la membrane
présynaptique.
Les synapses peuvent être classées selon leur localisation, leur structure, leur fonction
ou la nature du transmetteur chimique qu‘elles contiennent.
2.1.4.1. Localisation
Les boutons terminaux peuvent être au contact des dendrites (synapse axo-
dendritique), du péricaryon (synapse axo-somatique) ou de l‘axone (synapse axo-axonale) des
neurones récepteurs. Les neurones de grande taille sont couverts par des milliers de boutons.
2.1.4.2. Structure
On distingue deux types de synapses en fonction de la largeur de la fente synaptique et
de la nature de la zone d‘épaississement.
La synapse de type I possède une fente synaptique large; la densification de la
membrane subsynaptique est plus importante et s‘étend sur l‘ensemble de la surface de
contact membranaire.
La fente synaptique de type II est plus étroite et Les densifications ne sont présentes
que par endroits. La densification subsynaptique est moins évidente.
Entre ces deux types, il existe des formes de transition.
2.1.4.3. Fonction
Les synapses peuvent être distinguées en synapses activatrices et synapses inhibitrices.
La majorité des synapses activatrices est située au niveau des dendrites. En revanche,
la plupart des synapses inhibitrices sont localisées au niveau du péricaryon ou de l‘émergence
de l‘axone c‘est à ces endroits que naît l‘influx et qu‘il peut être le plus facilement inhibé.
Alors que les vésicules synaptiques sont en général de forme arrondie, certains
boutons terminaux contiennent des vésicules ovales ou allongées. Il semble que ces dernières
soient spécifiques des synapses inhibitrices.
La transmission de l‘influx nerveux est assurée par des substances chimiques
(synapses chimiques). Le médiateur chimique le plus communément rencontré dans le
système nerveux est l‘acétylcholine (Ach). L‘acide gamma-aminobutyrique (GABA) est
considéré comme substance transmettrice des synapses inhibitrices. Les catécholamines
(noradrénaline NA et dopamine DA) ainsi que la sérotonine peuvent également jouer le rôle
de médiateur chimique.
On admet que ces substances sont formées au niveau du péricaryon et stockées dans
les vésicules des terminaisons. Souvent, le péricaryon ne parlait que des enzymes nécessaires
à l‘élaboration du médiateur qui est seulement synthétisé au niveau des ces terminaux.
Les petites vésicules claires sont considérées comme porteuses d‘acétylcholine ; les
vésicules allongées au niveau des synapses inhibitrices contiendraient du GABA. Les petites
vésicules granulées contiennent de la noradrénaline, les grandes vésicules granulées de la
dopamine.
2.1.4.4. Médiateur chimique
Chaque neurone n‘élabore qu‘un seul type de médiateur chimique. C‘est en fonction
de celui-ci que l‘on distingue des neurones cholinergiques, catécholaminergiques
(noradrénergiques et dopaminergiques) et sérotoninergiques.
Les neurones catécholaminergiques et sérotoninergiques peuvent être mis en évidence
par la microscopie à fluorescence, étant donné que ces substances montrent une fluorescence
jaune-verdâtre après traitement aux vapeurs de formol. Ceci permet de suivre les axones et de
reconnaître les contours des péricaryons avec leurs noyaux.
La recherche histochimique de l‘acétylcholinestérase, enzyme nécessaire au
métabolisme de l‘acétylcholine, sert à la mise en évidence des neurones cholinergiques.
Les médiateurs chimiques sont produits dans le péricaryon au niveau du réticulum
endoplasmique lisse dont les citernes libèrent des vésicules par étranglement. L‘appareil de
Golgi participerait également à leur élaboration.
Fig. Vue générale antérieures des artères cérébrales. Le lobe temporal droit a été
récliné vers le bas pour permettre de voir le tronc de l‟artère cérébrale moyenne
B. Vue latérale droite du système vertébro-basilaire et de ses branches
L‘artère carotide interne prend un trajet sinueux en S au niveau de ses portions
caverneuse et cérébrale c‘est ce que l‘on appelle le siphon carotidien.
Au niveau de la portion caverneuse se détachent l‘artère hypophysaire inférieure, de
petits rameaux dure-mériens ainsi que des rameaux qui vascularisent les lllè et IVè
paires de nerfs crâniens.
Au niveau de la portion cérébrale, naissent les artères : hypophysaire supérieure,
ophtalmique, ophtalmique et choroïdienne antérieure.
Ensuite l‘artère carotide interne se divise en ses deux branches terminales l‘artère
cérébrale antérieure et l‘artère cérébrale moyenne.
3.1.4.2. L‟artère cérébrale moyenne (ACM) ou sylvienne se dirige vers le dehors et atteint
le fond de la fosse latérale (vallée sylvienne) où elle se divise en plusieurs branches à partir de
ses diverses parties
- la portion sphénoïdale abandonne les artères centrales, destinées aux corps striés, au
thalamus et à la capsule interne ;
- la portion insulaire abandonne de petites artères insulaires destinées au cortex insulaire
l‘artère fronto-basale latérale et les artères temporales destinées au cortex temporal ;
- la portion terminale : représentée par les longues branches qui vascularisent le cortex
de la région centrale et du lobe pariétal.
4.4.3. LE GLUCOSE
La glycorachie est habituellement à un taux voisin de 0,5 g/l et représente les deux
tiers de la glycémie (qu‘qu‘il est indispensable de prélever de prélever simultanément).
NB : Chez le diabétique, la glycorachie est proportionnellement moins élevée que
la glycémie mais reste toujours supérieure à la moitié de celle-ci.
4.4.4. LES AUTRES CONSTITUANTS DU LCR
Lors de l‘interprétation des anomalies du LCR, les cliniciens se réfèrent surtout sur les
trois Constituants cités ci-haut, à savoir : la pléiocytose, la protéinorachie et la glycorachie.
Cependant, on trouve dans le LCR d‘autres constituants ou substances dont les
anomalies n‘ont qu‘une signification clinique relative.
Il s‘agit principalement :
- des lipides : 0,0125 g/ l LCR
- de l‘urée : 4,7 mmol /l LCR
- du sodium (Na+) : 138 mEq/ l LCR
- du potassium (K+) : 2,8 mEq/ l LCR
- du chlore (Cl-) : 124 mEq/ l LCR
Tableau 1 :
Composition du
LCR et rapport
avec la composition
sérique
LCR Sérum Rapport
LCR/Sérum
Osmolarité 295 mOsm/l 295 mOsm/l 1
Glucose 0,45 g/l 0,90 g/l 2/3 à ½
Protéines 0,15-0,5 g/l 65-80 g/l 1/200
Lipides 0,0125 g/l 8,7 g/l 1/700
Urée 4,7 mmol/l 5,4 mmol/l 8/9
Sodium 138 mEq/l 138 mEq/l 1
Potassium 2,8 mEq/l 4,1 mEq/l 2/3
Chlore 124 mEq/l 101 mEq/l 1,2
D’après Adams RD,
Victor M.
Principales of
Neurology, Me Graw
Hill Ed. 1986.
4.5. LES ANOMALIES DU LIQUIDE CEPHALO-RACHIDIEN (LCR)
4. 5.1. LE LCR DANS LES MALADIES INFECTIEUSES
4.5.1.1. Les LCR purulents
Ce type de LCR est le signe distinctif des méningites purulentes. L‘aspect purulent est
dû à la présence de polynucléaires altérés dans le LCR et s‘accompagne habituellement d‘une
hyperprotéinorachie avec élévation préférentielle des gamma-globulines et d‘une
hypoglycorachie (inférieure à la moitié de la glycémie).
La baisse de chlore, fréquente, reflète en fait l‘hyponatrémie par sécrétion inappropriée
d‘ADH. La mise en évidence des germes dans le LCR par examen direct (gram) et cultures
permet d‘identifier l‘agent responsable : méningocoque, pneumocoque, hemophilus
influenzae et listeria Sont les plus fréquents.
En l‘absence des germes et surtout si la méningite a été décapitée par les antibiotiques,
la contre-immuno-électrophorèse permet de détecter les antigènes solubles bactériens. Cet
examen peut être réalisé en urgence et doit to jours être demandé dans cette circonstance. Les
liquides puriformes aseptiques, identiques aux purulents mais sans germes ni antigènes
bactériens, s‘observent dans les collections purulentes juxta-méningées (empyème), les
thrombophlébites cérébrales et, de façon exceptionnelle, dans les maladies non infectieuses
comme la maladie de Behçet.
Le nombre de fibres musculaires par unité motrice est très variable, pouvant aller
de 10 à 2000. Les muscles à action précise et nuancée comme ceux des mains et des yeux
(muscles extrinsèques) sont formés de petites unités motrices à faible nombre de fibres
musculaires : elles sont par conséquent relativement nombreuses par comparaison avec les
volumineux muscles à action peu nuancée, comme ceux des cuisses, où l‘on trouve de
grandes unités motrices formées de plusieurs centaines de fibres musculaires. Puisque
chaque unité motrice correspond à un motoneurone, on voit que les petits muscles à
action précises sont innervés par un nombre élevé de motoneurones, et les gros muscles
à action peu nuancée par un nombre proportionnellement faible de motoneurone.
La répartition au sein d‘un muscle des fibres appartenant à une unité motrice a été
étudiée par une méthode associant la physiologie et la morphologie décrite par Edström et
Kugelberg. La stimulation répétitive d‘une fibre nerveuse isolée au niveau de la racine
antérieure produit une déplétion en glycogène des fibres musculaires innervées par cette fibre.
La congélation du muscle à - 1500 conserve le glycogène présent dans les fibres
restées au repos. Des coupes à congélation colorées au PAS permettent de repérer les fibres
non colorées appartenant à l‘unité motrice stimulée.
Cette méthode, appliquée par Brandstater et Lambert sur le muscle tibial antérieur du
rat, apporte les renseignements suivants :
a) Les fibres appartenant à une unité motrice sont dispersées dans un territoire
relativement vaste correspondant à 12 % de la surface de section du muscle. Au sein
de ce territoire elles sont mêlées a des fibres appartenant à d‘autres unités : les unités
motrices sont donc intriquées les unes avec les autres.
b) 70 % des fibres d‘une unité n‘ont aucun contact avec les autres fibres de la même
unité. Les 30 % restants sont groupées par deux ou, plus rarement, par trois à six.
c) Un remaniement des unités motrices se produit lorsque le muscle a été préalablement
partiellement dénervé : dans ce cas les fibres nerveuses restantes se ramifient pour
réinnerver les fibres musculaires dénervées. On constate alors que les unités motrices
- Contiennent plus de fibres par unité
- Sont plus compactes, moins intertriquées avec les unités voisines,
- Contiennent des amas de fibres adjacentes.
Ceci explique l‘aspect rencontré en pathologie humaine par l‘atrophie musculaire dite
« neurogène » c‘est-à-dire consécutive à la destruction de neurones de la corne antérieure. Si
une unité motrice remaniée comme ci-dessus vient à son tour à être privée de sa fibre
nerveuse, et que les fibres nerveuses restantes ne sont plus assez nombreuses pour réinnerver
les fibres musculaires, celles-ci vont s‘atrophier, c‘est-à-dire diminuer de calibre.
L‘observation microscopique d‘un tel muscle en coupe transversale montrera ces fibres
atrophiées qui seront plus souvent adjacentes et formeront des groupes plus nombreux que
dans le muscle normal. Cet aspect donne l‘illusion d‘un groupement territorial mieux défini
qu‘il ne l‘est à l‘état normal, pour les fibres d‘une même unité motrice.
Les unités motrices peuvent être réparties en deux types différents, d‘après le contenu
enzymatique des fibres musculaires, toutes les fibres d‘une unité ayant le même contenu.
Type I : riches en enzymes oxydatifs et pauvres en enzymes glycolytiques. Ce sont des unités
motrices à contraction lente.
Type II : riches en enzymes glycolytiques et pauvres en enzymes oxydatifs. Ce sont des unités
motrices à contraction rapide.
Chez les oiseaux, on distingue nettement des muscles blancs (blanc de poulet, par
exemple) contenant principalement des unités motrices du type II, et des muscles rouges plus
riches en myoglobine et contenant surtout des unités motrices du type I.
Chez l‘homme, la distinction entre muscles blancs et rouges est beaucoup moins nette,
parce que les muscles sont formés d‘un mélange d‘unités motrices des deux types. Il existe
cependant une plus grande proportion d‘unités motrice du type I dans les muscles à
contraction soutenue, antigravifiques (muscles du rachis par exemple) et une plus grande
proportion d‘unités motrices du type II dans les muscles des mains et les muscles extrinsèques
des yeux.
Le contenu enzymatique des fibres appartenant à une unité motrice peut être démontré
par des techniques histochimiques, après déplétion en glycogène par la méthode décrite ci-
dessus. On colore des coupes sériées alternativement par le PAS et par une technique
démontrant une des enzymes : la comparaison de coupes successives permet de constater que
toutes les fibres de l‘unité motrice sont colorées de manière semblable pour l‘enzyme en
question.
Il semblerait que ce soient les motoneurones qui détermineraient le contenu
enzymatique des fibres musculaires dépendant d‘eux. On a en effet montré que lorsqu‘on
greffe des fibres nerveuses innervant un muscle blanc sur un muscle rouge, celui-ci acquiert
les caractéristiques du muscle blanc.
Cette détermination par les motoneurones du contenu enzymatique des fibres
musculaires est un des aspects de l‟action dite “trophique” des fibres nerveuses sur le
muscle.
La structure des plaques motrices a été décrite en détail au cours d‘histologie de 2 ème
graduat et ne sera donc pas reprise ici.
Seules certaines notions topographiques doivent être mentionnées : en effet la
répartition des plaques motrices au sein des muscles a été étudiée par des méthodes de
coloration de la cholinestérase, enzyme associée à la partie musculaire de la plaque motrice,
encore appelée appareil sous-neural (Coërs, 1959). Cette technique a montré que dans
chaque muscle, les plaques motrices étaient situées à mi- distance des deux extrémités des
fibres musculaires : la juxtaposition de toutes les plaques motrices produit à faible
grossissement l‘aspect d‘une bande d‘innervation‖ localisée à mi-distance des insertions du
muscle. Il importe de connaître cette topographie lorsque l‘on prélève des biopsies
musculaires pour l‘étude histologique des plaques motrices.
Fig. Jonction neuro-musculaire (plaque motrice)
La moelle renferme le corps cellulaire du neurone moteur périphérique, et est très proche du
corps cellulaire du neurone sensitif périphérique. Les rapports radiculo-médullaires sont
étroits. Tout tableau clinique associant des signes périphériques et centraux est possiblement
médullaire.
Dans la moelle, les faisceaux sensitifs sont très nettement séparés : le faisceau cordonal
postérieur véhicule la sensibilité proprioceptive ; le faisceau spino-thalamique, antéro-latéral,
véhicule la sensibilité thermoalgique après que ses fibres aient croisé la ligne médiane. Tout
tableau clinique comportant une très franche dissociation des modalités sensitives est
possiblement médullaire.
La somatotopie du faisceau spino-thalamique est telle que les fibres les plus externes viennent
des dermatomes les plus distaux (les plus internes proviennent des dermatomes les plus
proximaux). Ceci explique qu'un niveau sensitif qui n'est pas suspendu n'est pas
nécessairement un niveau lésionnel. En effet, une compression débutante du faisceau spino-
thalamique de la moelle cervicale peut très bien donner lieu à un niveau dorsal.
L'exiguïté de la moelle épinière rend compte du fait que la séméiologie est souvent bilatérale,
contrairement à celle des lésions supramédullaires, habituellement unitalérale. Aussi, une
paraplégie (paralysie des deux membres inférieurs) ou une tétraplégie (paralysie des quatre
membres) sont, en soi, évocatrices d'une atteinte médullaire.
En raison des trajets différents suivis dans la moelle par les différents modes de
sensibilité, on pourra assister lors de lésions localisées de la moelle à une dissociation de ces
différentes sensibilités les unes étant respectées tandis que d‘autres sont abolies.
Deux de ces tableaux anatomo-cliniques méritent d‘être décrits sommairement dans ce
cours, parce qu‘ils illustrent bien l‘intérêt de connaître la répartition des voies nerveuses dans
la moelle :
5.5.1. SYNDROME DE BROWN-SEQUARD OU D‟HÉMISECTION DE LA MOELLE
Une section horizontale (transversale) d‘une moitié gauche ou droite de la moelle va
entraîner une dégénérescence wallérienne des voies descendantes en dessous de la lésion et
des voies ascendantes au-dessus d‘elle. L‘interruption de ces voies entraînera :
a) Une paralysie spastique du membre inférieur homolatéral (faisceau pyramidal croisé)
;
b) Une abolition homolatérale du sens des positions et des mouvements (cordon
postérieur) ; la sensibilité au toucher et à la pression sera émoussée, mais non abolie,
puisqu‘elle chemine aussi dans le faisceau spino-thalamique antérieur de l‘autre côté ;
c) Le patient sera incapable de percevoir le chaud et le froid, et sera insensible à la
douleur, dans la moitié du corps hétérolatérale, en dessous de la lésion (faisceau
spino-thalamique latéral, formé de fibres d‘origine hétérolatérale).
Il y aura donc du côté de la lésion une paralysie spastique, avec abolition de la
sensibilité kinesthésique, tandis que de l‘autre côté, il y aura une anesthésie pour le chaud et le
froid, ainsi qu‘une anesthésie à la douleur ou analgésie. On parlera d‘anesthésie thermo-
algésique.
En raison du croisement oblique de bas en haut des fibres spino-thalamiques, la limite
supérieure de la zone d‘anesthésie se situera un ou deux segments en-dessous du niveau de la
lésion.
Ce syndrome, dit de BROWN-SEQUARD, est rarement complet en clinique, mais souvent
ébauché, permettant de diagnostiquer avec une bonne approximation le siège de la lésion.
d) Axones post-ganglionnaires :
Ceux-ci, non myélinisés, sont invaginés dans le cytoplasme de cellules de Schwann,
chaque cellule contenant plusieurs axones. Au niveau des plexus sympathiques et des filets
nerveux terminaux issus de ces plexus, on peut trouver dans une même cellule de Schwann
des axones orthosympathiques, contenant des vésicules noradrénergiques à granule dense, et
des axones parasympathiques contenant des vésicules cholinergiques agranulaires. La
structure des terminaisons au niveau des muscles lisses et des glandes est plus simple que
celle des jonctions neuro-musculaires entre axones du S.N. cérébro-spinal et muscles striés.
Chez les mammifères, les fibres viscéro-motrices empruntent la racine ventrale, comme les
fibres somato-motrices. La racine dorsale devient donc uniquement sensitive alors que la
racine ventrale reprend l'ensemble des efférences motrices, ce qui permet une organisation
nette de zones motrices dans les cornes ventrales de la moelle et de zones sensitives dans les
cornes dorsales. Racines dorsales et ventrales s'unissent alors en nerfs mixtes contenant à la
fois des fibres sensitives et motrices.
Dans les ganglions crâniens de mammifères, les neurones montrent une réaction
positive à l‘acétylcholinestérase (avec certaines exceptions) et ne présentent pas
l‘histofluorescence de type catécholamine.
Les microganglions intramuraux situés dans la paroi des organes digestifs sont
disséminés au sein de plexus formés de fibres ortho- et parasympathiques.
Les plexus d‘Auerbach sont situés entre les deux tuniques musculaires, ceux de Meissner dans
la sous-muqueuse. Ils s‘étendent de manière ininterrompue depuis l‘œsophage jusqu‘à l‘anus.
Les neurones ganglionnaires sont cholinergiques et reçoivent:
1) de nombreuses terminaisons synaptiques à petites vésicules agranulaires,
probablement cholinergiques : celles du vague, mais aussi des terminaisons
intrinsèques (qui ne dégénèrent pas après section du vague) ;
2) des terminaisons synaptiques noradrénergiques (vésicules à granules denses)
provenant les ganglions sympathiques collatéraux ;
3) des terminaisons contenant un mélange de grandes vésicules (100 mm) granulaires et
agranulaires.
4) des terminaisons à vésicules aplaties.
Les microganglions du plexus pelvien ou hypogastrique sont des ganglions mixtes,
contenant des neurones orthosympathiques adrénergiques et des neurones
parasympathiques cholinergiques.
Ils contiennent également des cellules chromaffines (S.I.F. cells).
Ils sont situés à proximité des organes innervés, ce qui est la règle pour le
parasympathique mais l‘exception pour l‘orthosympathique. Leurs neurones
orthosympathiques à axones courts semblent avoir des caractéristiques pharmacologiques et
immunologiques différentes des autres neurones orthosympathiques.
7.1. INTRODUCTION
Le tronc cérébral est subdivisé en trois parties le bulbe (ou la moelle allongée) la
protubérance (ou pont) et le mésencéphale.
Le bulbe est situé entre la décussation des pyramides et le bord inférieur de la protubérance. Il
représente un élément de transition du cerveau vers la moelle épinière. Une fissure médiane
ventrale parcourt la face ventrale du bulbe jusqu‘à la protubérance et est interrompue par la
décussation des pyramides. De part et d‘autre se placent les sillons latéraux ventraux. Les
cordons ventraux se développent considérablement au-dessous de la protubérance et
constituent les pyramides. En dehors de celles-ci apparaît la saillie de l‘olive bulbaire.
La face dorsale du tronc cérébral est recouverte par le cervelet. Son ablation implique
la section des pédoncules cérébelleux droits et gauches : pédoncule cérébelleux inférieur
(PCI), pédoncule cérébelleux moyen (PCM) et pédoncule cérébelleux supérieur (PCS).
La section des pédoncules cérébelleux ouvre le IV éme ventricule, dont le toit est formé
par le voile médullaire supérieure (ou valvule de Vieussens) et par le voile médullaire
inférieur (ou valvule de Tarin).
Après ablation du cervelet, le plancher du IVè ventricule, la fosse rhomboïde, devient
visible. Ce dernier s‘étend sur le bulbe et la protubérance qui sont résumés par le terme
rhombencéphale.
Le IV ème ventricule forme de part et d‘autre le récessus latéral qui s‘ouvre dans
l‘espace sous-arachnoïdien par les ouvertures latérales (ou trous de Luschka). Un orifice
impair se place au-dessous du voile inférieur, l‘ouverture médiane (ou trou de Magendie).
Le mésencéphale est constitué, au niveau de sa face ventrale, par les pédoncules
cérébraux qui contiennent les voies corticales descendantes. Entre eux est située la fosse (ou
espace) interpédonculaire dont le fond est criblé de nombreux orifices vasculaires : c‘est la
substance perforée postérieure.
La face dorsale du mésencéphale comporte la lame quadrijumelle avec deux tubercules
quadrijumeaux supérieurs ou antérieurs et deux tubercules quadrijumeaux inférieurs ou
postérieurs.
7.2. LES GENERALITES SUR LE TRONC CEREBRAL ET LES NERFS CRÂNIENS.
D‘une manière schématique, l‘aspect macroscopique du tronc cérébral peut être décrit
de la manière suivante :
Le mésencéphale est divisé en tectum ou toit en arrière de l‘aqueduc de Sylvius, et en
pédoncules cérébraux, en avant de lui.
Tectum : tubercules quadrijumeaux;
Pédoncules cérébraux : tegmentum ou calotte, substance noire de Sömmering, pieds des
pédoncules cérébraux.
La substance grise périaqueductable empiète à la fois sur le tectum et le tegmentum.
La protubérance est divisée en : tegmentum ou calotte, pied et tectum constitué par le
cervelet.
Le bulbe n‘est généralement pas subdivisé en tegmentum et en pied.
Cependant, certains auteurs parlent de tegmentum ou calotte bulbaire pour désigner sa partie
postérieure; son tectum est constitué par la toile choroïdienne du 4e ventricule.
Le tronc cérébral (TC) contient :
- Les noyaux d‘origine des fibres efférentes des nerfs crâniens ;
- Les noyaux de deuxième ordre en rapport avec les fibres afférentes des nerfs
crâniens ;
- Les noyaux de deuxième ordre de certaines voies afférentes spinales (noyau de Goll,
Burdach et Von Monakow) ;
- Des noyaux en rapport avec le cervelet (olives bulbaires, noyau rouge) ;
- Des noyaux en rapport avec les noyaux de la base (substance noire de Sömmering,
noyau rouge) ;
- Des noyaux en rapport avec des nombreuses parties du système nerveux, à limites
plus ou moins bien définies selon les cas, appartenant à la formation réticulée et/ou au
systèrne monoaminergique.
Il est traversé par des faisceaux : descendants, ascendants ou d‘association entre
différents étages du TC lui-même.
Les nerfs crâniens issus du TC ont des composantes fonctionnelles variables d‘un nerf
à l‘autre. Leurs fibres afférentes proviennent de neurones de premier ordre situés dans des
ganglions homologues des ganglions rachidiens.
Comme les racines des nerfs spinaux, les nerfs crâniens à leur émergence du TC, sont
encore associés à des oligodendrocytes, et la myéline de leur segment initial est donc de type
central, jusqu‘à une limite glio-schwannienne bien tranchée, souvent assez éloignée du TC. Ils
baignent dans le liquide céphalo-rachidien, et sont accompagnés par un prolongement de
l‘arachnoïde (et donc des espaces sous-arachnoïdiens) dans la portion initiale des trous par
lesquels ils sortent du crâne.
Avant d‘aborder la description détaillée de la topographie des noyaux de nerfs
crâniens, il y a lieu d‘expliquer de manière plus précise comment se fait la transition entre ta
moelle et le tronc cérébral.
7.3. LA TRANSITION ENTRE LA STRUCTURE DE LA MOELLE ET CELLE DU
TRONC CEREBRAL
Par rapport à la moelle, La structure du bulbe inférieur est modifiée du fait de la
présence dans les régions antérieures de faisceaux pyramidaux et des olives bulbaires
flanquées des parolives internes et externes. De ce fait, les noyaux homologues à ceux de la
corne antérieure de la moelle sont refoulés vers l‘arrière, Ils conservent la même situation que
dans la moelle par rapport au canal épendymaire ; lui aussi refoulé vers l‘arrière.
C‘est ainsi que l‘on trouve en avant et en dehors de ce canal une colonne de neurones
en continuité avec la colonne antérieure et ayant la même signification que celle-ci: il s‘agit
du noyau du grand hypoglosse (XII), nerf exclusivement moteur, somato-efférent.
En arrière du canal épendymaire, les cordons postérieurs sont remplacés par les
noyaux de Goll, de Burdach et de von Monakow.
Dans les régions postéro-latérales, on trouve des structures homologues au faisceau de
Lissauer et à la corne postérieure de la moelle : ce sont la racine descendante et le noyau de la
racine descendante du trijumeau.
Au-dessus de niveau de l‘obex, le canal épendymaire s‘élargit pour former le 4e
ventricule: à ce niveau les cordons postérieurs disparaissent puisque les noyaux de Goll et
Burdach où ils aboutissent, donnent naissance au lemniscus médian, lequel se porte vers
l‘avant pour occuper la région paramédiane juste en arrière des pyramides.
Le 4e ventricule se développe â la place des cordons postérieurs et de leurs noyaux,
refoulant progressivement les structures correspondant aux cornes postérieures vers le dehors
et vers l‘avant. C‘est comme si de chaque côté de la substance grise de la moelle pivotait sur
un axe situé dans la corne antérieure.
On retrouvera donc de dedans en dehors les régions fonctionnelles qui, dans la moelle,
se succédaient d‘avant en arrière, régions correspondant aux zones de Herrick.
La topographie des noyaux de nerfs crâniens est organisée selon leurs caractéristiques
fonctionnelles en 4 zones de HERRICK :
7.4.1. ZONE I DE HERRICK OU COLONNE SOMATO-EFFERENTE
Il ne s‘agit plus ici d‘une vraie colonne en effet, elle est fragmentée en quatre noyaux.
7.4.1.1 Les noyaux somato-efférents et leurs nerfs
XII : nerf grand hypoglosse
Il est le noyau le plus bas, le plus long et correspond aux motoneurones innervant les
muscles intrinsèques de la langue, dont les axones constituent le nerf XII (grand hypoglosse).
Il est limité au bulbe. Le nerf XII est exclusivement moteur. Il quitte le bulbe entre la
pyramide en-dedans et l‘olive bulbaire en dehors. II sort du crâne par le canal condylien
antérieur puis descend vers la face latérale de la langue où il innerve les muscles de la langue
ainsi que les muscles génio-hyoïdien et thyro-hyoïdien de façon strictement homolatérale.
Sa branche descendante s‘anastomose avec celle de plexus cervical profond (issue des
2èmes racines cervicales) pour former l‘anse de l‘hypoglosse qui innerve les muscles sous-
hyoïdiens.
La paralysie nerf XII entraine une paralysie et puis l‘atrophie homolatérale de
l‘hémilangue. Une lésion bulbaire étendue au niveau de l‘émergence du nerf XII entraîne un
syndrome alterne bulbaire à cause de la paralysie homolatérale de l‘hémilangue et une
hémiplégie controlatérale.
VI. Nerf oculomoteur externe
A quelque distance de l‘extrémité supérieure du noyau du XII, dans la partie inférieure
de la protubérance (calotte protubérantielle), se trouve le noyau arrondi du nerf VI
(oculomoteur externe). Ce noyau est situé sous le plancher du IVe ventricule, de chaque côté
de la ligne médiane. Il est entouré en arrière par les fibres du nerf facial VII (genou du facial).
Le nerf se dirige verticalement, sort de la protubérance près de son bord inférieur (sillon
bulbo-protubérantiel) puis passe au-dessus de la pointe du rocher, traverse la dure-mère et
pénètre dans le sinus caverneux dans lequel il chemine au contact de l‘artère carotide interne.
Il pénètre dans l‘orbite par la fente sphénoïdale et se termine dans le muscle droit
externe. Son trajet est trop long, d‘où son atteinte ne peut pas être un signe fidèle de
localisation d‘une lésion.
Au-dessus du noyau du VI, il n‘y a plus de neurones somato-moteurs dans cette région
paramédiane sur toute la hauteur de la protubérance.
IV. Nerf pathétique
Dans le mésencéphale, on trouve à hauteur des tubercules quadrijumeaux inférieurs le
noyau du IV, ou nerf pathétique, petit et arrondi.
Les fibres du nerf IV se dirigent dorsalement, croisent la ligne médiane et émergent à
la face dorsale du mésencéphale puis chemine dans la paroi externe du sinus caverneux,
traverse la fente sphénoïdale et se termine dans le muscle grand oblique
III. Nerf oculomoteur commun
Juste au-dessus du noyau du IV se trouve un dernier et beaucoup plus grand noyau :
celui du nerf III ou oculomoteur commun. Ce noyau est situé entre la substance grise
périaqueductable en arrière et la bandelette longitudinale postérieure (BLP) en avant, de
chaque côté de la ligne médiane, au niveau des tubercules quadrijumeaux supérieurs (TQS).
Les fibres nerveuses sont à destinée unilatérale.
A la partie supérieure du noyau du III, se trouve le noyau d‟Edinger-Westphal :
origine parasympathique dont les fibres accompagnent le nerf III jusque dans l‘orbite puis
gagnent le ganglion ciliaire et sont destinées à la pupille.
Entre les deux noyaux du III se trouve le noyau médian (le noyau de Perlia) dont le
rôle dans la convergence a été jadis évoqué.
Les fibres nerveuses du nerf III se dirigent verticalement, elles traversent le noyau
rouge et sortent du mésencéphale dans la fossette interpédonculaire à l‘union de la
protubérance et des pédoncules cérébraux.
Le nerf III chemine ensuite dans la paroi externe du sinus caverneux passant en dehors
de la carotide interne, à proximité de la face interne du lobe temporal.
Le pénètre dans l‘orbite par la fente sphénoïdale et se divise : une branche supérieure qui
innerve le muscle droit supérieur et le muscle releveur de la paupière supérieure ; une branche
inférieure qui innerve le muscle droit inférieur et le muscle petit oblique.
Ces quatre noyaux sont appelés somato-éfférents parce qu‘ils envoient leurs axones
aux muscles somatiques de la tête, c'est-à-dire seulement les muscles oculomoteurs et les
muscles intrinsèques de la langue. Les autres muscles striés de la tête, et certains des muscles
striés du cou, ont une structure histologique identique à celle des muscles somatiques mais
sont dérivés des arcs branchiaux. A cette origine embryonnaire différente correspond une
localisation différente de leurs noyaux d‘origine.
Chacun de ces 4 noyaux est en rapport avec un seul nerf : pour les 3 noyaux inférieurs,
les nerfs qui en proviennent ne contiennent pas d‘autre contingent, sauf peut-être des
afférences myotatiques : ils sont essentiellement somato-efférents. Le nerf oculomoteur
commun, lui) contient en plus un contingent viscéro-efférentes, issu d‘un autre noyau.
7.4.1.2. Le faisceau longitudinal postérieur : faisceau de coordination
Les noyaux oculomoteurs doivent fonctionner en coordination étroite les uns avec les
autres lorsqu‘on suit un objet qui se déplace, par exemple vers la gauche du champ visuel, il
faut que les muscles droits externe gauche et droit interne droit se contractent simultanément
et harmonieusement. Il faut donc une liaison entre noyau du VI G et noyau du III D, ainsi
qu‘avec les noyaux controlatéraux innervant les muscles antagonistes qui, eux, doivent se
relâcher.
Cette liaison est effectuée par le faisceau longitudinal postérieur (FLP), grand faisceau
de coordination du tronc cérébral, dont celle-ci n‘est qu‘une des principales fonctions. Il est
situé à la partie postérieure du tronc cérébral, proche de la ligne médiane, et donc à proximité
immédiate des noyaux oculo-moteurs.
Les axones de ces noyaux somato-efférents, à l‘exception de ceux du IV, se dirigent
vers l‘avant et sortent du tronc cérébral assez près de la ligne médiane.
Les axones du nerf IV ou pathétique remontent vers le toit du mésencéphale où ils
traversent la ligne médiane pour sortir du tronc cérébral juste en-dessous des tubercules
quadrijumeaux inférieurs. Ce sont les seuls nerfs crâniens à émerger de la face postérieure du
tronc cérébral. Ce sont les seuls nerfs moteurs de tout l‘organisme dont les terminaisons
périphériques sont situées du côté opposé à leur noyau d‘origine.
7.4.2. ZONE II DE HERRICK : Zone viscéro-efférente - parasympathique crânien
Celle-ci est située juste en dehors de la zone somato-efférente. Elle est constituée par
une longue colonne parcourant presque toute la hauteur du bulbe et correspondant, de bas en
haut, au noyaux dorsal vague X, puis dans le bulbe supérieur et à la jonction bulbo-
protubérantielle à 2 noyaux en rapport avec les glandes muqueuses, salivaires et lacrymales
(noyaux salivaires inférieur et supérieur. Une partie de ce dernier étant parfois désignée
sous le nom de noyau lacrymal ou Lacrymo-muco-nasal), et enfin dans le mésencéphale à un
noyau commandant la constriction de l‘iris, le noyau d‟Edinger Westphal.
Ces 4 noyaux contiennent tous les neurones préganglionnaires du parasympathique
crânien. Ils sont plus petits que les neurones sornato-efférents, ressemblent plutôt aux
neurones orthosympathiques de la corne intermédio-latérale. Leurs axones participent à la
constitution de quatre nerfs crâniens et atteignent à proximité des organes qu‘ils innervent ou
dans leur paroi (vague) des ganglions où ils font synapse avec des neurones dont les axones
atteignent l‘organe effecteur.
Ces noyaux viscéro-efférents constituent la voie commune finale du
parasympathique crânien : ils sont en effet le lieu de convergence d‘influx d‘origine
segmentaire ou supra-segmentaire. Ces derniers font intervenir les voies reliant
l‘hypothalamus au tronc cérébral.
Lors de l‘étude de l‘orthosympathique, les connexions avec les étages supérieurs du
système nerveux ont été signalées : là aussi l‘hypothalamus, par l‘intermédiaire de voies
incomplètement connues dont la substance réticulée, exerce son contrôle. On peut donc
concevoir le parasympathique et l‘orthosympathique comme deux parties d‘un même système
effecteur, celui de l‘hypothalamus.
Outre les deux parties du système sympathique, l‘hypothalamus dispose encore d‘un
troisième moyen d‘action sur l‘organisme : la voie hormonale. Celle-ci sera étudiée avec
l‘hypothalamus.
Les nerfs contenant les fibres issues de ces noyaux sont de bas en haut :
Le vague (X) dont les fibres viscéro-efférentes, issues du noyau ―dorsal‖ du vague (dorsal
dans le sens ―postérieur‖) constituent le contingent le plus important. Ces fibres se distribuent
aux organes thoraco-abdominaux au voisinage ou dans la paroi desquels elles atteignent les
microganglions périphériques.
Le glossopharyngien (IX) contient les fibres issues du noyau salivaire inférieur. Elles
quittent le IX par le nerf de Jacobson et atteignent le ganglion otique au voisinage de la glande
parotide innervée par les fibres postganglionnaires de ce ganglion.
Le facial (Vll) par où sortent les fibres du noyau salivaire supérieur. Les fibres lacrymales
ainsi que celles qui innervent les glandes de la muqueuse nasale quittent le nerf facial et vont
au ganglion sphéno-palatin, où elles font synapse. Les fibres innervant les glandes sous-
maxillaires et sublinguales quittent le nerf facial pour constituer la corde du tympan : après
avoir ainsi traversé l‘oreille moyenne elles atteignent les ganglions sous-maxillaire et
sublingual où elles font synapse.
L‟oculomoteur commun (III) contenant les fibres irido-constrictives du noyau d‟Edinger-
Westphal. Celles-ci feront relais synaptique dans le ganglion ciliaire accolé au nerf optique.
Locales :
- Connexions avec les noyaux afférents et efférents du tronc cérébral (connexions
semblables à celles des neurones internunciaux de la moelle).
Etant donné ses multiples connexions afférentes et efférentes, la F.R. peut être
influencée par toute modification du milieu extérieur ou intérieur, et peut modifier à son tour
les différents étages du système nerveux.
On y décrit différents ―centres‖ en rapport avec différentes fonctions.
7.6. LES NEURONES MONOAMINERGIQUES
Dans plusieurs noyaux du tronc cérébral (et dans d‘autres régions du cerveau) une
concentration élevée en amines biogènes a été démontrée histochimiquement grâce à la
fluorescence spécifique de ces corps après transformation chimique par vapeurs de formol
(FALCK & HILLARP, 1962) ou par l‘acide glyoxylique (LINDAL & BJORKLUND, 1972).
- Formol : jaune-vert
- Acide glyoxylique : vert-bleu.
Cette ―histofluorescence‖ permet de caractériser, selon la longueur d‘onde de la
lumière émise, des neurones sérotoninergiques, noradrénalinergiques ou dopammnergiques.
La méthode montre surtout bien, à l‘état normal, les terminaisons axonales. Lorsque
l‘on coupe l‘axone les monoamines s‘accumulent dans le bout proximal et le soma neuronal1
ce qui permet de mieux identifier ceux-ci.
Une autre méthode utilisée depuis quelques temps consiste à injecter
stéréotaxiquement dans certaines régions un faux médiateur chimique : la 6
hydroxydopamine. Celle-ci est incorporée par les neurones dopaminergiques et
noradrénalinergiques et détruit leurs somas ou seulement leurs terminaisons. Les neurones
sérotoninergiques n‘y sont pas sensibles ou le sont moins.
On a pu identifier jusqu‘à présent chez le rat :
7.6.1. LE SYSTÈME DOPAMINERGIOUE :
Les corps neuronaux sont situés dans la substance noire et dans le noyau
interpédonculaire.
On distingue :
a) Une voie nigro-néostriasale allant des cellules de la substance noire vers le noyau
caudé et le putamen (caudé et le putamen = STRIATUM).
Il s‘agit d‘une voie très importante non croisée et dont l‘existence a pu être confirmée
par les méthodes neuro-histologiques ordinaires. Dans la maladie de Parkinson, la teneur en
dopamine du striatum est fortement diminuée suite à l’interruption de ce système
nigroneostriatal (par destruction des neurones de la substance noire).
b) Une voie mésencéphalo-limbique unissant le noyau interpédonculaire avec la partie
antérieure du système limbique (tubercule olfactif et région voisines).
Remarque : des neurones dopaminergiques sont également présents au niveau de
l‘hypothalamus et de la rétine.
7.6.2. LE SYSTÈME NORADRÉNERGIQUE :
Les neurones sont situés dans la réticulée ponto-bulbaire. Ce sont notamment une
partie du noyau du faisceau solitaire et le locus coeruleus. Leur axone se divise en deux
longues branches, une ascendante et une autre descendante (voir structure de. La formation
réticulée). Ils agiraient sur les centres hypothalamiques, le noyau dorsal du vague, la colonne
sympathique interrnédio-latérale, certaines parties des cornes antérieure et postérieure, le
cervelet, le système limbique et certaines parties du néocortex cérébral. Ce système
interviendrait dans les manifestations viscérales associées aux comportements agressifs et
dans la régulation de certaines phases du sommeil (locus coeruleus).
Le cortex cérébelleux se place à la surface du cervelet et suit le trajet des sillons et les
circonvolutions cérébelleuses. Ce système de circonvolutions du cervelet humain aurait une
longueur de 1 mètre dans le sens oro-caudal.
Le cortex cérébelleux a une structure identique quelle que soit la région considérée. Il se
compose de trois couches : la couche des grains, la couche des cellules de Purkinje et la
couche moléculaire.
1) La couche des grains
L‟axe blanc est entouré par une couche très colorée par toutes les techniques
colorant les noyaux, notamment celle de Nissl : elle est en effet constituée en majeure partie :
par de petits neurones pauvres en cytoplasme, celui-ci étant même invisible par les techniques
courantes de microscopie photonique : c‘est pourquoi on appelle ces petits- neurones grains et
leur couche, la couche des grains : ils sont très nombreux: 3 à 7 millions par mm 3 (soit à peu
près le nombre de G.R/mm3 de sang). Le nombre total des grains serait 10 fois plus grand que
celui de tous les autres neurones cérébraux réunis, précédemment estimés à 10 milliards. Des.
1010 neurones de l‘encéphale, 1011 se trouvent dans la couche granulaire du cervelet‖. La
couche des grains contient également d‟autres neurones plus grands mais beaucoup
moins nombreux ; ce sont les cellules de Golgi.
CHAPITRE 10 : LE TELENCEPHALE
10.1. LES NOYAUX DE LA BASE
10.1.1. LES GENERALITES
Ils comprennent le noyau caudé, le putamen, le globus pallidus, le noyau amygdalien
et l‘avant-mur ou claustrum.
Le putamen et le globus pallidus forment un ensemble anatomique, le noyau
lenticulaire, mais appartiennent chacun à un système phylogénétiquement différent tandis que
le putamen constitue avec le noyau caudé le néo-striatum (Ou striatum pour certains auteurs).
On parle aussi de globus pallidus sous le nom de pallidum.
Chez les mammifères, l‘importance fonctionnelle du striatum (paléo- et néo-) diminue
progressivement au profit du système pyramidal, mais Il conserve néanmoins un rôle non
négligeable, encore imparfaitement connu chez l‘homme.
Certains auteurs pensent que l‘avant-mur se formerait à partir du cortex de l‘insula. Le
noyau caudé et le noyau lenticulaire sont véritablement centraux. Le noyau amygdalien est
situé entièrement dans le lobe temporal, en dedans et au-dessus de la corne ventriculaire. Il
correspond à l‘archistriatum.
On parle parfois sous le nom de noyaux de la base de l‘ensemble formé par ceux-ci
proprement dits et par le sous-thalamus, ce qui est justifié du point de vue fonctionnel, car ils
appartiennent tous au système extrapyramidal.
Le terme ―noyaux gris centraux‖ est vague et devrait être évité. Il recouvre les noyaux
de la base, le thalamus et le sous-thalamus.
10.1.2. LA STRUCTURE HISTOLOGIQUE
10.1.2.1. Le noyau caudé et le putamen
Ces deux noyaux formant le néo-striatum ont une structure histologique semblable et
homogène dans toutes leurs parties : grands neurones peu nombreux et régulièrement répartis
au sein d‘une masse de petits neurones.
Ils sont unis par des ponts cellulaires d‘union de même structure histologique que leur
masse principale.
Ces ponts forment une grille à travers laquelle passent obligatoirement presque toutes
les fibres allant du cortex aux étages inférieurs et réciproquement.
Ils sont parcourus par des faisceaux parallèles de fibres myélinisées, produisant
l‘aspect strié que leur a donné leur nom. Ils contiennent normalement des taux élevés de
dopamine provenant probablement des terminaisons d‘axones venant de la substance noire
deSömmering: on constate, en effet, une diminution de la teneur en dopamine dans la maladie
de Parkinson, où la substance noire est lésée.
b) Le genou :
- Faisceau cortico-bulbaire ou géniculé.
- Fibres cortico-réticulaires.
c) Le bras postérieur :
- Faisceau pyramidal ou cortico-spinal,
- Fibres fronto-pontines venant des aires 4 et 6 ;
- Radiation thalamique supérieure (connexions thalamo-corticales avec aire sensori-
motrice) ;
- Fibres cortico-rubriques, cortico-tectales, cortico-réticulaires.
d) La partie sous-lenticulaire (du bras postérieur) :
- Faisceau temporo-pontin,
- Radiations auditives,
- Radiation thalamique inférieure (connexions thalamo-corticales avec lobe temporal et
insula).
e) La partie rétro-lenticulaire :
- Faisceau pariéto-occipito-pontin ;
- Fibres occipito-tectales,
- Radiations optiques,
- Radiation thalamique postérieure (connexions thalamo-corticales entre pulvinar, lobe
occipital et lobe pariétal).
2) La capsule externe : contient des fibres cortico-putaminales, cortico-sous-
thalamiques, et certaines libres de la commissure blanche antérieure.
3) La capsule extrême : contient des fibres d‘association fronto-temporales
Fig. La composition de la capsule interne
Fig. Faisceaux de projection corticale dans la capsule interne
11.3.2. LA CHOROÏDE
La choroïde entoure la rétine visuelle, dont elle est séparée par une membrane anhiste,
la membrane de Bruch. Elle est formée d‘un tissu conjonctif lâche, richement vascularisé,
intervenant dans la nutrition des couches externes de la rétine par sa couche interne, la
choriocapillaire.
Elle est fortement pigmentée par de la mélanine.
11.3.3. LA SCLEROTIQUE
C‘est un tissu conjonctif dense formé de faisceaux entrecroisés de fibres collagènes et
élastiques. Avec la pression intra-oculaire, cette capsule conjonctive maintient la forme du
globe. Au niveau du nerf optique, elle est en continuité avec la gaine fibreuse de ce nerf.
Celle-ci se réfléchit en un cul-de-sac dont la gaine externe est en continuité avec la dure-mère
de la base du crâne. Il y a donc à ce niveau un prolongement de l‘espace sous-dural, et celui-ci
est doublé intérieurement par un prolongement de l‘espace sous-arachnoïdien.
Des filets nerveux sensitifs provenant de la branche ophtalmique du trijumeau (nerfs
ciliaires longs), sympathiques venant du ganglion cervical supérieur (nerfs ciliaires longs
et/ou courts) et parasympathiques venant du ganglion ciliaire (nerfs ciliaires courts)
cheminent à la surface de la sclérotique puis la perforent dans sa partie antérieure pour
atteindre l‘iris et le corps ciliaire.
11.3.4. LA CORNEE ET LA CONJONCTIVE
La cornée est formée de lames cornéennes parallèles, entre lesquelles s‘insinuent des
cellules cornéennes très aplaties, à prolongements ramifiés à angle droit. Les lames
cornéennes consistent en fibres collagènes parallèles entre elles, orientées
perpendiculairement d‘une lamelle à l‘autre. Les lames cornéennes sont recouvertes en avant
par un épithélium antérieur pavimenteux stratifié. II est en continuité avec celui de la
conjonctive bulbaire qui recouvre la sclérotique et se réfléchit sur la face interne des paupières
(conjonctive palpébrale). Il est séparé des lamelles cornéennes par la membrane de
Bowmann. Postérieurement, la cornée est revêtue d‘un endothélium cubique simple séparé
des lamelles cornéennes par la membrane de Descemet.
La cornée est très sensible parce qu‘elle contient un réseau de fines fibres nerveuses à
terminaisons libres, sans corpuscules sensoriels. Ces fibres proviennent d‘un plexus annulaire
péricornéen formé par des nerfs ciliaires longs, appartenant à la branche ophtalmique du
trijumeau.
La cornée ne contient pas de vaisseaux sanguins.
11.3.5. L‟IRIS
C‘est le diaphragme de l‘œil. Son axe est en continuité avec celui du corps ciliaire.
Son double épithélium postérieur est formé par la rétine iridienne. Tout contre cet épithélium
postérieur sont appliquées les fibres radiaires du muscle dilatateur de la pupille, innervé par le
sympathique. Le muscle constricteur de la pupille ou sphincter de l‘iris est formé d‘un anneau
de fibres circulaires situées au niveau du bord libre. Il est innervé par le parasympathique.
La couleur de l‘iris dépend de la quantité de mélanine contenue dans son mésenchyme
(faible yeux bleus; forte = yeux bruns). Son endothélium antérieur est cubique et discontinu.
Iris, corps ciliaire et choroïde constituent le tractus uvéal, affecté globalement par certaines
maladies.
11.3.6. LE CORPS CILIAIRE
Il est constitué par un bourrelet annulaire situé en arrière de l‘iris et est en continuité
avec la choroïde. Il contient un muscle lisse à fibres radiaires et circulaires : le muscle ciliaire
innervé par le parasympathique (nerf III; ganglion ciliaire). Ce muscle à fibres radiaires
s‘attache antérieurement à la sclérotique, au niveau de sa jonction avec la cornée, et
postérieurement à la choroïde. Il comporte également des fibres.
Le bord libre du corps ciliaires est fortement plissé dans le sens radiaire, formant des
expansions, les procès ciliaires. Ceux-ci ont un axe conjonctivo-vasculaire et sont recouverts
par les deux couches de la rétine ciliaire. Ils sécrètent l‘humeur aqueuse. Dans les vallées
séparant les procès ciliaires sont ancrées les fibres anhistes de la zonule de Zinn dont
l‘extrémité interne s‘attache à la capsule du cristallin.
11.3.7. LE CRISTALLIN
Il est formé d‘un épithélium antérieur cubique simple et d‘une masse postérieure
constituée par des cellules allongées appelées fibres cristalliniennes. Ces cellules
transparentes sont régulièrement disposées.
Le cristallin ne contient pas de vaisseaux sanguins. Il est entouré d‘une capsule, la
cristalloïde, à laquelle s‘attachent les fibres de la zonule.
La contraction du muscle ciliaire détend les fibres de la zonule de Zinn, ce qui
provoque une augmentation de courbure du cristallin, élastique, augmentant son pouvoir de
réfraction. Ce mécanisme est perturbé par le vieillissement qui rend le cristallin moins souple
et empêche l‘accommodation, c‘est-à.-dire, la mise au point sur des objets rapprochés
(presbytie).
11.3.8. LE CORPS VITRE
La cavité du globe oculaire en arrière du corps ciliaire, de la zonule de Zinn et du
cristallin est occupée par une masse gélatineuse : le corps vitré. Anhiste, transparente, cette
masse d‘origine mésenchymateuse ou neuro-ectodermique est entourée d‘une mince capsule,
l‘hyaloïde.
11.3.9. LES CHAMBRES POSTERIEURE ET ANTERIEURE - Humeur aqueuse -
canal de Schlemm
Les procès ciliaires sécrètent un liquide limpide et incolore, l‘humeur aqueuse. Celle-
ci se répand dans la chambre postérieure, cavité circulaire compromise entre corps vitré, corps
ciliaire et cristallin, limitée en avant par l‘iris, l‘humeur aqueuse pénètre par la pupille dans la
chambre antérieure, limitée en arrière par l‘iris et en avant par la cornée. Elle se résorbe au
niveau d‘un canal lymphatique circulaire situé à l‘angle irido-cornéen, le canal de Schlemm.
11.4. LA STRUCTURE HISTOLOGIQUE DE LA RETINE
La rétine se compose de deux feuillets : la couche pigmentaire, externe, et la couche
nerveuse, interne. Ces deux feuillets ne sont adhérents qu‘au niveau de la papille et de l‘ora
serrata.
La couche nerveuse est constituée de trois couches cellulaires : la couche neuro-
épithéliale ou couche des photorécepteurs, adjacente à l‘épithélium pigmentaire, la couche
ganglionnaire de la rétine formée de cellules nerveuses bipolaires et la couche ganglionnaire
du nerf optique qui se compose de grands neurones dont les axones constituent le nerf
optique.
Par conséquent, dans la rétine les cellules sensorielles avec leur partie photoréceptrice
ne sont pas dirigées vers la lumière incidente mais dans le sens opposé ; elles sont recouvertes
par des cellules nerveuses et par des fibres nerveuses.
Cette disposition particulière est connue sous le terme d‘inversion de la rétine.
La rétine comporte quatre couches de corps cellulaires et des couches constituées par leurs
prolongements. Les couches cellulaires sont de dehors en dedans : la couche pigmentaire, les
couches granulaires externes et interne, et la couche des cellules ganglionnaires. Il y a au total
dix couches numérotées de l‘extérieur vers le centre de l‘œil.
11.4.1. LA COUCHE PIGMENTAIRE
Est un épithélium cubique de cellules chargées de nombreux grains de mélanine. Leur
pôle interne émet des expansions qui s‘insinuent entre les bâtonnets de la couche suivante et
qui engainent les extrémités des bâtonnets et des cônes comme des doigts de gant inversés.
Ces expansions phagocytent continuellement l‘extrémité des bâtonnets, qui se renouvelle à un
rythme rapide. Cette fonction et ces rapports étroits sont essentiels à l‘intégrité des éléments
photorécepteurs qui dégénèrent lors des dégénérescences primitives de l‘épithélium
pigmentaire.
Elle est formée par la couche externe de la vésicule optique secondaire, toutes
les autres couches étant dérivées de la couche interne. Elle est donc au début du
développement séparée des autres couches par une fente correspondant à la cavité de la
vésicule optique. La soudure avec les autres couches n‘est assurée par aucune structure qui les
relierait. Aussi c‘est à ce niveau que se produisent les décollements pathologiques de la rétine,
ainsi que les décollements artificiels lors de la préparation de spécimens histologiques.
11.4.2. LA COUCHE DES CONES ET BATONNETS
Ce sont les expansions réceptrices des cellules visuelles dont les corps cellulaires
forment la quatrième couche.
La lumière arrivant dans l‘œil doit traverser les couches plus internes de la rétine avant
d‘atteindre cette couche et d‘y déclencher le processus photorécepteur.
Cônes et bâtonnets ont un article externe et un article interne. L‘article externe
contient des disques membranaires aplatis formés par invagination profonde de la membrane
cellulaire. Dans les bâtonnets, seuls les quelques disques basaux restent en communication
avec l‘extérieur, les disques supérieurs se referment et s‘isolent de la membrane cellulaire.
Dans les cônes seuls les quelques disques apicaux sont similairement isolés.
C‘est au niveau des disques que serait localisé le pigment rétinien : pourpre rétinien
ou rhodopsine pour les bâtonnets (formé d‘une protéine, l‘opsine et d‘un pigment carotinoïde,
le rétinène, qui est l‘aldéhyde de la vitamine A), violet rétinien ou iodopsine pour les cônes
(rétinène + opsine avec spectre d‘absorption maximum pour le bleu, le vert ou le rouge selon
les cônes).
L‘article externe est uni à l‘interne par un mince isthme qui contient une structure
ciliaire à neuf paires de tubules. Comme d‘autres cellules sensorielles, la cellule visuelle est
donc primitivement une cellule ciliée. Rappelons d‘ailleurs qu‘elle est dérivée de la couche
interne de la vésicule optique et qu‘elle est donc en quelque sorte l‘homologue des cellules
épendyrnaires qui sont ciliées.
L‘article interne est formé d‘un ellipsoïde en mitochondries allongées et d‘un myoïde
riche en ergastroplasme. A sa base, il est entouré d‘un anneau de jonctions desmosomiales
avec les prolongements de cellules gliales dont le soma est situé dans la couche granulaire
interne, les cellules de Müller.
En couche de cette zone de jonction, l‘extrémité des cellules de Müller se divise en
microvillosités qui se projettent dans la couche des cônes et bâtonnets, et qui pourraient
intervenir dans la nutrition des couches plus internes.
11.4.3. LA LIMITANTE EXTERNE :
Elle consiste en réalité dans l‘alignement des jonctions desmosomiales décrites ci-
dessus.