Livret Ethologie
Livret Ethologie
Livret Ethologie
La méthode d’éducation canine que j’ai créée est basée sur l’observation
de chiens en meute. Elle ressemble aux méthodes d’éducation classiques
sur certains aspects, mais la philosophie est complètement différente.
Bonne lecture.
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7 - Cette méthode a prouvé son efficacité sur les chiens réputés difficiles.
Elle convient donc pour résoudre les problèmes de comportement tels que
l’agressivité ou la destruction.
8 - Le chien étant un animal intelligent, nous nous appuyons sur celle-ci
pour le convaincre plutôt que le contraindre, comme cela se fait avec les
“méthodes classiques”.
9 - Le respect du chien est notre priorité absolue, nous ne donnons donc
pas de conseil qui pourrait aider le maître à court terme et l’obliger à se
séparer de son chien à long terme.
10 - La culpabilisation du maître et la psychologie de supermarché ne font
pas partie de notre panoplie. Notre seul but est d’apprendre au maître les
techniques nécessaires pour vivre en harmonie avec son chien.
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Dressage éthologique…
Une autre approche du chien
Éduquer son chien sans faire d’erreur n’est pas toujours simple et il arrive
parfois que même après des cours assidus de dressage un chien refuse en-
core de rester couché à sa place en concours ou dans la maison, qu’il tire
sur sa laisse au risque de jeter son maître par terre ou fugue en devenant
soudain sourd à tous les appels.
Face à ces problèmes de la vie courante, une nouvelle conception du dres-
sage a fait son chemin parmi certains amateurs, ceux-ci s’appuyant sur le
travail des “chuchoteurs” qui dressent les chevaux les plus rétifs.
Ces dresseurs se sont rendu compte que l’obéissance canine ne répond pas
uniquement à la théorie du comportement mais plutôt sur une théorie de
l’apprentissage. Cette méthode éducative s’appelle “le dres-
sage éthologique”.
La base
Dans le dressage éthologique, l’obéissance se base essentiellement sur les
sentiments du chien et non sur une quelconque “programmation”, la ques-
tion fondamentale est donc de savoir pourquoi le chien n’obéit pas dans
certaines circonstances et, à partir de là, le maître va apprendre comment
faire pour que son compagnon exécute ce qui lui est demandé.
Pas à pas, le maître apprend de la sorte comment arriver à ce que son
chien lui obéisse dans toutes les circonstances de la vie courante aussi bien
qu’en compétition sans pour cela se mécaniser.
Un chien éduqué par le dressage éthologique n’est pas une machine au
mécanisme bien huilé, au contraire, c’est un chien qui conserve
son caractère et ses envies mais ceux-ci sont contrôlés en toutes
circonstances par un maître qui sait comment se faire obéir.
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La technique
La technique utilisée par les tenants de cette méthode est totalement dif-
férente de ce qui se passe dans les clubs traditionnels, ici, ce n’est pas le
maître qui doit se “mouler” à ce qu’enseigne le dresseur mais, au contraire,
ce dernier s’adapte le plus individuellement possible au maître afin de bien
lui faire comprendre et appliquer “le” geste nécessaire au bon moment.
Le dressage éthologique est une technique éducative qui
s’appuie sur la volonté du maître d’apprendre le “mode
d’emploi” de son compagnon... Et à l’utiliser correcte-
ment, à bon escient et au bon moment. Ce type d’éducation
invite aussi le maître à remettre en question la qualité de la relation qu’il
entretient avec son chien. Enfin, le dressage éthologique vise aussi à ap-
prendre très vite l’autonomie au maître afin qu’il puisse vivre le plus rapi-
dement possible en harmonie avec son chien tout en tenant compte que
“pour faire plier la nature, il faut lui obéir”.
Contre l’agressivité
Pour terminer, touchons au sujet très à la mode des chiens présentant des
“comportements anormaux”, tels que angoisse, anxiété, agressivité, hy-
peractivité, destruction, aboiements et autres problèmes. Avec le dressage
éthologique, la quasi-totalité de ces débordements disparaissent d’eux-
mêmes et ceux qui restent sont canalisés par la super obéissance mise en
place.
Il ne faut pourtant pas en conclure que le dressage éthologique est la pa-
nacée à tous les problèmes canins. En effet, il ne faut jamais perdre de vue
que le meilleur dresseur ne pourra jamais agir à la place du maître et, pour
être efficace, il faudra que ce dernier veuille vraiment appliquer la méthode
et s’engage, par ses gestes et ses attitudes, à nouer une véritable relation
d’égal à égal avec son chien.
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Programme du stage “Le chien de Famille”
3 - LES AUTORISATIONS
But : apprendre au chien à attendre l’autorisation avant de franchir la porte
d’entrée ou le portail.
Intérêt : éviter les accidents dus à la précipitation du chien.
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TECHNIQUES NECESSAIRES POUR LA VILLE
1 - LA VOITURE
But : apprendre au chien à attendre l’autorisation avant de monter ou de
descendre de la voiture. Lui donner une place fixe dans la voiture.
Intérêt : éviter les accidents.
2 - LE TROTTOIR
But : apprendre au chien à attendre l‘autorisation avant de traverser la
route.
Intérêt : éviter que le chien se fasse heurter par une voiture.
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Un chien obéissant, sans cri ni coup !
Toute forme de violence est exclue : le chien n’obéit pas par conditionnement ou
par crainte mais parce que son maître se positionne comme leader et sait com-
muniquer avec lui.
Les résultats sont rapides et durables. En quelques minutes, votre chien apprendra
à se déplacer avec vous sans tirer sur la laisse, à accueillir des invités sans leur
sauter dessus ou à attendre votre signal pour monter et descendre du coffre de la
voiture.
Ecoute ton chien une méthode d’éducation canine sans vio-
lence.
Une méthode pour tous les chiens.
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Caressez-le au bon moment.
Les gens ont tendance à répondre à l’excitation du chien par des ca-
resses, pensant que le chien “leur fait la fête” parce qu’il est “content de les voir” :
ils encouragent donc le chien à s’exciter et par exemple à leur sauter dessus. En
revanche, peu de personnes pensent à caresser leur chien quand il est calme dans
une situation animée, ou quand il adopte enfin le comportement qu’on recherche.
Ne caressez pas le chien qui vient demander des caresses : vous lui lais-
seriez gérer les contacts et décider du moment où vous le caressez. En résumé,
ne caressez votre chien que lorsqu’il revient quand vous l’appelez ou quand il a
un comportement que vous recherchez. Ce sont des habitudes difficiles à prendre,
mais nécessaires pour la mise en place de la hiérarchie.
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De 0 à 8 mois : l’enfance…
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De 8 mois à 3 ans : l’adolescence…
Une des caractéristiques du chien est qu’il vit dans l’instant : il ne se concentre pas
sur son passé et ne se projette pas dans l’avenir. La hiérarchie est situationnelle
et peut changer avec le temps. Aucun chien n’est dominant par nature et je n’ai
pas connu jusqu’à aujourd’hui de chiens dont la rééducation était impossible.
Même un chien placé au rang de chef de meute depuis des années acceptera le
changement hiérarchique et sera même soulagé de ne plus se sentir responsable
de sa famille.
Bannissez également les “ça suffit !”, “tu arrêtes maintenant !” et toutes les
variantes du fameux “NON !”. Un chien ne parle pas français et il est beaucoup
plus sensible à la communication non verbale. C’est ce qu’il faut utiliser pour qu’il
comprenne ce qu’on attend de lui.
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“Pas bouger !” un ordre inutile.
Pourquoi utiliser l’ordre “pas bouger” avec son chien ? Si vous lui deman-
dez de se coucher, pourquoi ajouter cet ordre ? N’est-il pas censé rester couché ?
Beaucoup de maîtres sont adeptes du “pas bouger”. Ils font ce que j’appelle de
la psychologie canine humaine : le chien ne comprend pas le français, il associe
juste des vocalisations sur un comportement.
Ces chiens ont appris à attendre au trottoir sans qu’on leurs dise “pas bouger”.
Ils attendent l’autorisation de leur maître pour traverser.
Un chien bien éduqué peut attendre son maître devant un magasin, res-
ter couché au restaurant ou attendre au trottoir pour traverser sans jamais avoir
entendu l’ordre “pas bouger”. En effet, je ne lui apprends pas à rester immobile
mais à ne pas sortir d’un territoire. Le territoire peut être un tapis, une voiture ou
une pièce, mais il peut aussi s’agir d’un emplacement, dans le cas du “stop” et du
“couché” par exemple.
La notion de territoire est omniprésente
dans un groupe de chiens ; celui qui fait respecter
des territoires est considéré comme le leader.
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“Au pied !” l’autoritarisme d’antan.
Pourquoi dire à un chien “au pied” ? Qu’est-ce que cela signifie ? Que le
chien a le droit de vous traîner en laisse la plupart du temps, mais pas quand vous
dites “au pied” ? Qu’il faut prévenir le chien qu’il est censé marcher à côté de son
maître ?
Quand vous prenez la laisse de votre chien, il sait très bien qu’il est en
laisse avec vous ! Déplacez-vous, inutile de dire “au pied”. Pour moi, cet ordre va
avec l’idée que le chien doit obéir, “point barre”. On lui dit “au pied”, et comme
un robot, il doit se mettre à marcher à côté de son maître.
Si votre chien vous considère comme un leader, il vous suivra quand vous
vous déplacez, sans que vous n’ayez rien à dire. Si ce n’est pas le cas, inutile d’es-
sayer de le forcer, il faut réussir à le convaincre. La marche en laisse ne doit pas
être seulement un exercice qu’on apprend au chien, cela doit être la façon dont
votre chien se comporte quand il est en laisse, tout le temps. Si vous devez dire
“au pied” toutes les 5 minutes quand vous sortez votre chien, vous n’avez pas fini !
Il faut réussir à être convaincu que le chien ne communique pas par la parole et
qu’il faut éviter les ordres inutiles qui le perturbent dans son apprentissage. Le
terme “au pied” est aussi utilisé pour rappeler les chiens. Je préfère, pour le rap-
pel, simplement leur dire “viens”, cette formule me paraissant plus sympathique.
L’autoritarisme qu’ont connu les clubs de dressage canin dirigés par d’anciens
militaires et maîtres-chiens n’a à mon avis plus lieu d’être. Il est beaucoup plus
agréable pour le maître et le chien de vivre une relation d’écoute mutuelle basée
sur une communication efficace.
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Exclure les punitions.
Je suis absolument opposé aux punitions infligées aux chiens. Donner une
“raclée” à son chien ou lui hurler dessus parce qu’il a fugué ou qu’il a détruit
pendant l’absence de son maître est totalement inutile et relève à mon avis de la
maltraitance. Le chien ne comprend rien à part que son maître est agressif avec
lui quand il rentre du travail. L’isolement social est aussi une punition préconisée
par certaines méthodes d’éducation canine : enfermez le chien tout seul pendant
un moment pour lui faire comprendre que ce qu’il a fait est mal. Le chien ne com-
prend pas ce genre de raisonnements qui sont typiquement humains ; il sera juste
affolé et angoissé.
En effet, le chien est un animal qui vit dans l’instant : il ne fait pas le rap-
prochement entre le comportement qu’il a eu deux heures avant et la “punition”
du moment. De plus, le chien apprend principalement par les conséquences de
ses actes : s’il a l’habitude de mettre en pièce le sac poubelle quand son maître
n’est pas là, il ne comprendra pas la “raclée” du soir et continuera à détruire la
poubelle car c’est agréable pour lui. Il comprendra que détruire la poubelle est
une activité ludique puisqu’il trouve plein de choses à manger, et que le retour de
son maître est un moment angoissant puisqu’il risque de se faire “punir”.
Un maître ne devrait jamais avoir à crier sur son chien, ce n’est pas ce
que j’appelle une relation sereine. Vous savez, un chien entend bien mieux que
nous, il suffit de lui chuchoter les ordres pour qu’il entende et obéisse. Pour moi,
un maître qui crie sur son chien fait de l’autoritarisme. Avoir de l’autorité sur son
chien n’est pas nécessaire pour l’éduquer. Il est par contre indispensable d’avoir
de l’influence sur son chien et d’être considéré comme un leader. Si le maître
n’arrive pas à faire obéir le chien autrement qu’en lui hurlant dessus, c’est à mon
avis parce que les méthodes d’apprentissage n’étaient pas les bonnes. La méthode
que j’utilise exclut les cris et les coups, et elle est très efficace ! Il ne s’agit pas de
tyranniser le chien, mais bien de le convaincre de nous obéir de son plein gré.
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La nourriture
Tout d’abord, la nourriture ne doit pas être une monnaie d’échange pour
que le chien exécute des ordres. Votre chien vous obéira quand il vous considére-
ra comme un leader et qu’il aura du respect pour vous. Je n’utilise pas de frian-
dises pour éduquer le chien, je préfère utiliser son intelligence.
On entend souvent dire que pour que le maître soit considéré comme un
dominant, il faut toujours “nourrir son chien après soi”. Cette légende provient
de l’observation des loups chassant en meute : le leader mange le premier et les
autres membres du groupe ne peuvent s’alimenter que lorsqu’il les y a autorisés.
Cette situation n’existe pas chez le chien de compagnie ! Il est inutile de nourrir
le chien “après” le maître, à moins que le maître mange des croquettes dans la
même gamelle !
Pour montrer à votre chien que c’est vous qui contrôlez la nourriture, po-
sez la gamelle et laissez votre chien manger seul. Votre chien ne mange qu’en
votre présence ? C’est une façon de conserver sa place de chef de meute.
Le chien de Pavlov est le nom d’une expérience réalisée par Ivan PAVLOV et qui a abouti
sur ce qu’on appelle le conditionnement classique ou pavlovien. La réaction est due à un
stimuli (ici le son d’une cloche annonçait la nourriture ce qui faisait saliver le chien).
Ce qui renvient à dire que la pratique des récompenses : “Je fais bien, j’ai une croquette”
est du conditionnement. L’usage de la récompense favorise donc un comportement que
l’on juge “bon ou incite le chien à faire ce qu’on lui dit” : Action-Réponse, comme une
machine !
La définition de l’intelligence nous apprend que c’est la faculté de l’être humain à possé-
der à la fois le jugement, la mémoire et la raison ainsi que l’aptitude à s’adapter à une
situation. Pendant de longues décennies, l’intelligence a été refusée aux chiens et cela a
duré jusqu’au début du XXème siècle. Cela a bien changé depuis, puisque la plupart des
scientifiques s’accordent à dire que le chien est à la fois guidé par son instinct mais éga-
lement par son intelligence.
Stanley Coren, chercheur américain en neuropsychologie et professeur de psycholo-
gie à la prestigieuse British Columbia, va plus loin en affirmant même que : “Le chien
est plus intelligent qu’un bébé de moins de deux ans”. Cette affirmation
a de quoi étonner mais le chercheur a mené une étude auprès de 200 spécialistes en
éducation canine sur l’ensemble des Etats-Unis avant de se prononcer. Et le résultat parle
de lui-même : un chien moyen est capable de comprendre 165 mots, soit autant qu’un
enfant de deux ans ! Certains chiens peuvent comprendre jusqu’à 1000 mots soit
davantage qu’un enfant âgé de 3 ans !
La compréhension du langage est en effet une des composantes permettant de mesurer
l’intelligence d’un être vivant. Et, Stanley Coren, dans son étude a effectué des tests basés
sur ces capacités de compréhension mais aussi sur d’autres éléments révélateurs de l’in-
telligence comme l’apprentissage par observation, la mémoire, la résolution de problème
ou bien encore l’apprentissage social. Le professeur a montré que les chiens possèdent les
3 types d’intelligences suivantes :
•l’intelligence instinctive,
•l’intelligence d’adaptation à des situations,
•et l’intelligence de travail.
De même, Gregory Berns, un neuroscientifique d’Emory qui mène des recherches IRM
sur les chiens affirme que “les chiens sont des animaux uniques, et je pense qu’à bien des
égards ils sont parmi les plus doués pour comprendre les comportements sociaux.”
Ainsi, la récompense “croquette” n’a pas sa place dans la méthode ÉCOUTE TON
CHIEN car son principe fondamental est l’intelligence du chien et que s’il a la même intel-
ligence qu’un enfant, il a aussi été démontré par Aletha SOLTER (docteur en psychologie)
que “l’utilisation des récompenses est en fait très proche de l’emploi des punitions parce
que l’absence de récompense est vécue comme une punition”.
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Sortez votre chien !
Vous promenez votre chien, ou bien c’est votre chien qui vous promène ?
Pour moi, si le maître fait du “ski nautique” quand il sort son chien, c’est qu’il n’est
pas positionné en leader.
Quand vous promenez votre chien, il doit être attentif à vous et à vos dé-
placements. Souvent, le chien semble ignorer que son maître est à l’autre bout de
la laisse ! Commencez par des balades éducatives, pas forcément très longues.
L’important est que vous soyez constant dans votre comportement : ne laissez
jamais votre chien diriger la marche. Exigez de votre chien qu’il soit attentif :
vous n’obtiendrez rien d’un chien en train de sentir une odeur intéressante !
Votre chien doit marcher à vos côtés ou derrière vous dans toutes les situations.
Certains maîtres m’appellent en me disant qu’ils veulent juste que je leur apprenne
comment avoir un bon rappel sur leur chien. Mais comment peut-on contrôler un
chien à distance si on ne le contrôle pas quand il est en laisse ?
Commencez donc par le début, c’est-à-dire la marche en laisse. C’est le
premier exercice que j’apprends au maître et au chien, et il est essentiel qu’il soit
travaillé tous les jours. La laisse ne doit jamais être tendue, c’est un instrument de
communication avec le chien et une sécurité quand l’éducation du chien n’est pas
terminée, mais ce n’est en aucun cas un outil de contrainte.
Commencez par des balades dans des lieux peu animés, puis compliquez l’exer-
cice jusqu’à pouvoir emmener votre chien en centre-ville sans problème. Quand
votre chien marchera bien en laisse, vous pourrez progressivement supprimer la
laisse et, à terme, le promener sans laisse. Soyez constants dans votre comporte-
ment et n’hésitez pas à revoir cet exercice essentiel lors des séances d’éducation
au terrain.
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Ne récompensez pas la peur.
La peur n’est pas un comportement qui est récompensé dans une meute de
chiens, car un chien peureux met la survie du groupe en péril. Pourtant, les maîtres
rencontrent souvent des problèmes de peur avec le chien de compagnie.
Bien souvent, ce sont les humains qui ont renforcé ce comportement sans le vou-
loir. Les maîtres pensent souvent qu’ils rassurent leur chien en le caressant quand
il a peur. C’est une erreur ! Si vous caressez votre chien quand il tremble de peur,
vous récompensez et encouragez ce comportement. Le chien n’est pas un enfant,
il ne se dit pas “j’ai peur, maman me rassure et ça va mieux”, mais plutôt “j’ai
peur, mon maître me caresse, il est content de moi” ! Le chien va renouveler ce
comportement et devenir de plus en plus peureux. Il pensera aussi qu’il a eu raison
d’avoir peur puisque ce comportement entraîne une réaction de la part du maître.
Mais alors, que faire ? Quand votre chien a peur, ignorez-le complète-
ment. Faites comme si vous ne voyiez pas qu’il a peur. Ne vous arrêtez pas, ne le
regardez pas, ne lui parlez pas, ne vous énervez pas… Par contre, n’hésitez pas
à le caresser quand il ne montre aucun signe de peur ! Vous pouvez aussi concen-
trer son attention sur autre chose : donnez-lui un ordre, il se focalisera alors sur
vous et non plus sur sa peur.
Que se passe-t-il dans la tête de votre chien quand vous quittez la maison et le
laissez seul ? Un chien qui se considère comme un leader se dira : je ne suis pas
en mesure de surveiller et protéger mon maître, il est parti et je suis inquiet pour
lui. Il sera alors très angoissé et pourra montrer des comportements indésirables
tels que les aboiements ou la destruction. Le maître partira de chez lui la peur au
ventre, en s’imaginant déjà les dégâts qu’il trouvera à son retour. Le chien le res-
sentira comme une menace : mon maître est stressé, je ne sais pas pourquoi mais
je dois le protéger. Le chien sera d’autant plus angoissé et traduira cette angoisse
par des “bêtises”.
Quand vous rentrez à la maison, votre chien est resté seul plusieurs heures
et déborde d’énergie. En lui “faisant la fête”, vous l’encouragez à transformer
cette énergie en excitation.
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Privilégier le calme à l’excitation.
Un chien équilibré et bien éduqué est capable d’être calme dans toutes les
situations. Si votre objectif est d’avoir un chien que vous pouvez emmener partout,
le calme est une condition nécessaire pour qu’il ne devienne jamais incontrôlable.
N’hésitez pas à le féliciter (calmement !) quand il est tranquille et attentif à vous.
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Proscrire les jeux de force.
Il faut éviter à tout prix de jouer à des “jeux de force” avec son chien.
Certains chiens sont très joueurs et veulent “jouer à la bagarre” avec leur maître.
Ce sont généralement des chiens adolescents qui utilisent leur force physique pour
se mesurer à leur maître. Même si cela reste du jeu, c’est l’occasion pour le chien
de dominer son maître. En effet, le maître se retrouve souvent par terre, les quatre
pattes en l’air ! Les chiens adolescents jouent beaucoup à ces jeux de “je te do-
mine, tu me domines” entre eux. Mais ce type de jeu n’existe pas entre un chien
adulte et un chien adolescent. Le chien adulte n’accepterait en aucun cas qu’un
jeune essaie de le mettre à terre.
Si vous aimez jouer avec votre chien, préférez des jeux qui utilisent l’in-
telligence du chien et dans lesquels vous êtes positionnés en leader. Vous pouvez
apprendre à votre chien à apporter une balle, puis la cacher dans des endroits
de plus en plus difficiles à trouver. Le chien utilisera donc son flair et aura comme
objectif de rapporter la balle à son maître. Évitez les parties de jeu qui surexcitent
le chien et ne sollicitent pas son mental : faire courir le chien après une balle 30
fois de suite n’utilise pas son intelligence. Cela l’encourage en plus à s’exciter, ce
qui n’est pas un comportement naturel ni recherché. Un chien équilibré n’a pas
besoin de jouets pour être heureux, malgré ce qu’on peut penser.
Les chiens obsédés par un jouet ont généralement été habitués à ne se dé-
penser qu’en courant après leur jouet, alors qu’ils préféreraient très certainement
faire une longue balade avec leur maître !
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“Allez !” un mot à bannir.
Mais ne comptez pas sur lui pour apprendre à parler français ! Le chien
est capable d’associer des vocalisations à un comportement. C’est cette facul-
té qu’on utilise pour lui apprendre à répondre à la voix. On parle souvent du
“ton ” qu’il faut adopter quand on donne un ordre à un chien : “Donnez l’ordre
d’un ton sec et ferme”. On revient ici encore à l’autoritarisme militaire, où chaque
ordre est en fait une menace. D’un côté les maîtres couvrent leur chien de mots
inutiles comme “allez”, et d’un autre ils hurlent les ordres comme s’ils étaient des
punitions. Soyez toujours calme et précis quand vous donnez un ordre, et évitez
de perturber le chien avec des mots inutiles. L’homme a besoin de communiquer
avec le chien par la parole, mais c’est un besoin de l’homme, pas du chien.
Le chien pourrait très bien être parfaitement éduqué sans jamais avoir
entendu la voix de son maître. Soyez donc rigoureux dans l’éducation de votre
chien, et ne le submergez pas de mots qu’il ne comprend pas…
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Ne jamais répéter les ordres.
Si vous me dites que votre chien obéit, alors vous ne devriez pas avoir à
répéter 10 fois l’ordre pour que le chien l’exécute. Répéter les ordres est une erreur
que 100% de mes clients font. Si vous demandez au chien de garder une position
par exemple, vous lui dites “stop”. Si le chien bouge et que vous répétez “stop”,
le chien comprend : quand j’avance, mon maître me dit “stop”, alors “stop”, ça
veut dire “avance” ? Et vous pouvez alors vous préparer à répéter l’ordre encore
et encore, vous n’obtiendrez jamais un chien à l’arrêt !
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N’utiliser son nom que pour le rappel.
Si vous dites le nom de votre chien à tout va, il va se lasser de ces mots qui
deviendront pour lui un bruit de fond dont il n’aura que faire.
Lors de vos longues balades, quand votre chien est lâché, ne passez pas
votre temps à être sur son dos et à le submerger de paroles inutiles. C’est à lui de
vous porter de l’attention et d’être à l’écoute de vos rares paroles à son égard.
Le rappel doit être un moment de plaisir pour le chien et pour le maître, c’est ce
qui garantit son apprentissage. C’est le moment de caresser votre chien et de lui
témoigner toute votre affection, sans pour autant tomber dans l’hystérie.
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Ne pas créer d’ambivalence.
Je sais que quand vous partez au travail ou que vous rentrez le soir après
une longue journée, ce n’est pas facile de refuser une caresse au chien ou de tra-
vailler la marche en laisse.
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Ne pas lui obéir.
Dans la nature, les chiens passeraient une grande partie du temps à cher-
cher de la nourriture. Cette activité demanderait une cohésion et une coopération
entre les membres du groupe qui s’établirait naturellement. Le chien de compa-
gnie n’a pas à se préoccuper de trouver son repas du soir, qui lui sera servi sans
qu’il n’ait à fournir d’efforts.
Ces “chiens à deux pattes” qui parlent une drôle de langue, il les connait
par cœur. Et croyez-moi, il sait comment vous faire obéir. Ainsi, de nombreux
chiens décident du moment de sortie, de l’heure des repas, de qui les caresse…
sans que leur maître ne s’en aperçoive !Dans une meute de chiens, toutes les dé-
cisions importantes sont prises par le leader. Si vous voulez que votre chien vous
obéisse, c’est à vous de prendre l’initiative des promenades, des parties de jeu,
des repas et des caresses.
Si votre chien vient réclamer des caresses, ignorez-le jusqu’à ce qu’il re-
nonce. Vous pouvez alors l’appeler et le caresser : le chien comprend que c’est
vous qui décidez quand vous lui portez de l’attention, et non le contraire. En
renversant la situation, ce n’est plus vous qui serez au service de votre chien, c’est
votre chien qui sera ravi de vous rendre service !
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Ne pas lui donner de sentiments humains.
Les chiens sont des mammifères qui nous ressemblent et l’homme a ten-
dance à s’identifier au chien et à interpréter son comportement comme s’il était
humain. Voici quelques exemples d’anthropomorphisme caractérisé.
- “Mon chien a la queue basse, il est triste”. Non, votre chien a la queue basse
parce qu’il est calme et en position de subordonné.
- “Il a l’air tellement malheureux, je vais lui donner un bout de mon gâteau”. Votre
chien n’est pas malheureux, il a juste compris qu’en faisant cette tête, il obtenait
ce qu’il voulait.
- “Mon chien est jaloux de mon mari”. La jalousie est un sentiment humain qui
n’existe pas chez le chien. Votre chien est certainement positionné comme leader
de la meute, il estime donc avoir le contrôle des femelles et exerce son pouvoir.
- “Il sait qu’il a fait des bêtises”. Votre chien ne sait pas qu’il a fait des bêtises, mais
il sait que quand son maître rentre et qu’il y a des bouts de canapé partout dans
le salon, il se prend une raclée.
- “Mon chien m’aime et pourtant il ne m’obéit pas”. Votre chien ne vous “aime”
pas au sens commun du terme, il est attaché à vous. S’il ne vous obéit pas, c’est
qu’il ne vous considère pas comme un leader.
- “Mon chien saute partout et halète rapidement, il est très content !”. Votre chien
n’est pas content, il est stressé.
- “Mon chien va être malheureux s’il ne dort plus dans le lit”. Votre chien ne tient
pas particulièrement à dormir avec vous, mais il a pris cette habitude qui lui per-
met de vous surveiller, tel un bon chef de meute. Il sera bien plus serein quand il
dormira dans son panier sans s’inquiéter de ce qui peut vous arriver.
N’oubliez pas que le chien est un chien, qu’il ne vit pas les choses comme
vous et que le considérer comme un enfant n’est pas bon pour lui. Si vous voulez
que votre chien se sente compris, apprenez à interpréter son comportement en le
replaçant dans un contexte social de meute.
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Ne jamais abandonner.
Si vous donnez un ordre au chien, qu’il n’obéit pas et que vous laissez
tomber, alors il a gagné et il obéira de moins en moins. Vous ne devez jamais
abandonner face à un chien qui n’obéit pas. C’est la clé de ma méthode : une fois
que le chien a compris qu’il n’avait d’autre choix que d’obéir, il obéira toujours,
persuadé que c’est la solution du problème qu’on lui pose. Vous devez donc faire
attention en donnant des ordres : donnez un ordre que le chien connaît, et assu-
rez-vous qu’il l’exécute. Ne donnez pas d’ordre “en l’air” : vous feriez alors du
dressage à l’envers.
Parfois les maîtres sont découragés face à la volonté de leur chien. Sachez
qu’il faut avoir plus de volonté que son chien pour réussir son éducation, c’est un
comportement de leader ! Parfois le chien est beaucoup plus déterminé que le
maître, qui semble vouloir jeter l’éponge à la première difficulté. Mettez-vous à la
place du chien : feriez-vous confiance à quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut ?
Le chien a besoin que son maître soit sûr de lui pour pouvoir le considérer comme
un leader. Il est normal que vous doutiez parfois, mais essayez de ne pas laisser
le chien sentir l’hésitation en vous.
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Quelques illustrations :
Avoir un chien bien éduqué, c’est du travail ! Si vous voulez que votre chien
vous regarde et soit attentif à vous, il n’y a pas de secret :
Il faut travailler les exercices tous les jours jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement
acquis. Il faut ensuite venir aux cours collectifs jusqu’à ce que votre chien
ignore les autres chiens. N’oubliez pas, vous allez passer plus de 10 ans avec
votre chien, ça vaut le coup de prendre le temps de l’éduquer !
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Le mot de la fin :
N’oubliez pas que je peux vous donner des conseils et des tech-
niques, mais que vous seuls pouvez vous positionner comme un leader et
créer cette relation au quotidien.
Remerciements : Je remercie tous les maîtres qui ont accepté que j’utilise les
photographies de leurs chiens pour illustrer ce livret. Je remercie tous les
chiens que j’ai rencontrés au cours de ma vie, parce qu’ils m’ont appris tout
ce que je sais aujourd’hui.
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Table des matières :
Introduction3
Ma méthode éthologique en 10 points 4
Dressage éthologique… une autre approche du chien 6
Programme du stage 8
Caressez-le au bon moment 11
De 0 à 8 mois : l’enfance 12
De 8 mois à 3 ans : l’adolescence 13
Après 3 ans : l’âge adulte 14
“NON” : un mot absurde pour le chien 15
“ Pas bouger” : un ordre inutile 16
“Au pied”: l’autoritarisme d’Antan 17
Exclure les punitions 18
Crier, c’est agresser 19
La nourriture 20
Pourquoi la méthode ÉCOUTE TON CHIEN n’est pas basée sur
les récompenses 21
Sortez votre chien ! 22
La promenade 23
Ne récompensez pas la peur 24
L’absence25
Ne pas faire la fête à son chien 26
Privilégier le calme à l’excitation 27
Proscrire les jeux de force 28
“Allez”: un mot à bannir 29
Ne jamais répéter les ordres 30
N’utiliser son nom que pour le rappel 31
Ne pas créer d’ambivalence 32
Ne pas lui obéir 33
Ne pas lui donner de sentiments humains 34
Ne jamais abandonner 35
Quelques illustrations 36
Le mot de la fin 37
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Programme d’éducation canine
“Écoute Ton Chien”
La porte : Seul le leader prend l’initiative de sortir de son territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à votre chien à ne franchir le seuil ou le porche que sur autorisation.
L’accueil : Un chien saute sur les gens pour affirmer son statut social Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas sauter sur les humains.
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Interdit définitif : Acquis Non Acquis
Marche en laisse : Dans une meute de chiens, le leader marche en tête Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas tirer sur la laisse.
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Traverser la route : Le trottoir est une forme de limite de territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas traverser sans autorisation.
Le portail : Seul le leader prend l’initiative de sortir de son territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à votre chien à ne franchir le seuil ou le porche que sur autorisation.
Monter / descendre de voiture : La voiture est un territoire que le Acquis Non Acquis
chien à tendance à s’approprier -> Apprendre à monter et descendre que sur ordre.
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Le rappel à la voix / sifflet : En meute, le choix du contact est le Acquis Non Acquis
privilège du leader -> Apprendre à revenir et à s’éloigner de vous sur ordre
Remarques :
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Votre chien vous balade en laisse ?
Il vous saute dessus ?
Il décide de l’heure des repas et des caresses ?
Il détruit en votre absence ?
Vous rêvez d’avoir un chien “à l’écoute” ?
Chemin de L’Épinette
80650 VIGNACOURT
07 86 15 71 91
contact@ecoutetonchien.com
www.dominiquezdunek.com
SIRET : 434 080 545 - Conception graphique : www.a5communication.fr - Ne pas jeter sur la voie publique
5€
Réf 201211 - Reproduction même partielle interdite.