Analyse 1 Ensam

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Analyse I

Présenté Par le Professeur


OUARTASSI BAJIL
Sommaires :
• Les nombres réels
L’ensemble des nombres rationnels Q
Propriétés de IR
Densité de Q dans IR
Bornes
• Les suites réelles
Définition
Opération sur les limites
Limites et relation d’ordre
Conséquence de la propriété de la borne supérieur

Pr Bajil Ouartassi 2
• Fonctions d’une variable réelle:
Limite, continuité, dérivabilité,
Représentation graphique;
Fonctions usuelles
Formule de Taylor et de Mc-Laurin;
• Développements limites
Définition et propriétés;
Opération sur les DL;
Calcul des limites;
Développement asymptotique et branches infinies.

Pr Bajil Ouartassi 3
• Calcul intégral
Définition et propriétés;
Linéarité, additivité;
Primitives et intégrales indéfinis;
Formule de changement de variable;
Intégrales des fractions rationnelles
• Equation différentielle
Le corps des nombres réels

Pr Bajil Ouartassi 5
1. L’ensemble des nombres rationnels Q
1.1. Écriture décimale
Par définition, l’ensemble des nombres rationnels est

𝑝
ℚ= 𝑝 ∈ ℤ, 𝑞 ∈ ℕ∗ , 𝑝∧𝑞 =1
𝑞

Proposition 1
Un nombre est rationnel si et seulement s’il admet une écriture décimale périodique ou finie.
1.2 𝟐 n’est pas un nombre rationnel
Il existe des nombres qui ne sont pas rationnels, les irrationnels. Les nombres
irrationnels apparaissent naturellement dans les figures géométriques

Pr Bajil Ouartassi 6
Proposition 2

2 ∉ℚ

Démonstration :

Pr Bajil Ouartassi 7
Exercice 1:
Montrez que
10 ∉ ℚ

Définition 1
ℝ = ℝ ∪ −∞, +∞

Pr Bajil Ouartassi 8
2. Propriétés de IR
2.1. Addition et multiplication
Ce sont les propriétés que vous avez toujours pratiquées. Pour a, b, c appartenant à IR on a :

• On résume toutes ces propriétés en disant que :

Propriété (IR1).
(IR,+,*) est un corps commutatif.

Pr Bajil Ouartassi 9
2.2. Ordre sur IR
• Nous allons voir que les réels sont ordonnés. La notion d’ordre est générale et nous allons
définir cette notion sur un ensemble quelconque. Cependant gardez à l’esprit que pour nous
E = IR .
Définition 2.
Soit E un ensemble.
1. Une relation R sur E est un sous-ensemble de l’ensemble produit E E. Pour (x, y) appartient à E, on
dit que x est en relation avec y et on note xR y pour dire que (x, y) appartient à R .
2. Une relation R est une relation d’ordre si
• R est réflexive : pour tout x appartient à E, xR x,
• R est antisymétrique : pour tout x, y appartiennent à E, (xR y et yR x) implique x = y,
• R est transitive : pour tout x, y, z appartiennent à E, (xR y et yR z) implique xR z.

Pr Bajil Ouartassi 10
Définition 3
Une relation d’ordre R sur un ensemble E est totale si pour tout x, y appartiennent à E on a XR y ou
yR x. On dit aussi que (E,R) est un ensemble totalement ordonné.

Propriété (IR2).
La relation ≤ sur IR est une relation d’ordre, et de plus, elle est totale.
Nous avons donc :

∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 ≤ 𝑥

∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼𝑅, 𝑠𝑖 𝑥 ≤ 𝑦 𝑒𝑡 𝑥 ≥ 𝑦 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 = 𝑦

∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝐼𝑅 𝑠𝑖 𝑥 ≤ 𝑦 𝑒𝑡 𝑦 ≤ 𝑧 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 ≤ 𝑧

2.3. Propriété d’Archimède


Propriété (IR3, Propriété d’Archimède).
• IR est archimédien, c’est-à-dire :
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 ∃𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑛 ≥ 𝑥

Pr Bajil Ouartassi 11
Proposition 3.
Soit x appartient à IR, il existe un unique entier relatif, la partie entière notée
E(x), tel que : 𝐸 𝑥 ≤𝑥 <𝐸 𝑥 +1

Pr Bajil Ouartassi 12
Exemple :
• Encadrons 10

2.4. Valeur absolue


Pour un nombre réel x, on définit la valeur absolue de x par :
𝑥 𝑠𝑖 𝑥 ≥ 0
𝑥 =
−𝑥 𝑠𝑖 𝑥 < 0

Pr Bajil Ouartassi 13
Proposition 4
1. 𝑥 ≥ 0, −𝑥 = 𝑥 , 𝑥 > 0 ⟺ 𝑥 ≠ 0

2. 𝑥2 = 𝑥

3. 𝑥𝑦 = 𝑥 𝑦

4. 𝑥+𝑦 ≤ 𝑥 + 𝑦

5. 𝑥 − 𝑦 ≤ 𝑥−𝑦

Demonstration:

Pr Bajil Ouartassi 14
3. Densité de Q dans IR
3.1. Intervalle
Définition 4
Un intervalle de R est un sous-ensemble I de R vérifiant la propriété :
∀𝑎, 𝑏 ∈ 𝐼, ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 (𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏 ⟹ 𝑥 ∈ 𝐼)

Remarque:
Par définition 𝐼 = ∅ est un intervalle.
I = IR est aussi un intervalle.
Définition 5
Un intervalle ouvert est un sous-ensemble de R de la forme

𝑎, 𝑏 = 𝑥 ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎 < 𝑥 < 𝑏

où a et b sont des éléments de IR.

Pr Bajil Ouartassi 15
La notion de voisinage sera utile pour les limites.

• Définition 6.
Soit a un réel, V inclut dans IR un sous-ensemble. On dit que V est un voisinage de a s’il existe un
intervalle ouvert I tel que :
𝑎 ∈ 𝐼 𝑒𝑡 𝐼 ⊂ 𝑉

3.2. Densité
Théorème 1
1. Q est dense dans R : tout intervalle ouvert (non vide) de IR contient une infinité de rationnels.
2. R\Q est dense dans R : tout intervalle ouvert (non vide) de R contient une infinité d’irrationnels.

Pr Bajil Ouartassi 16
4. Borne supérieure
4.1. Maximum, minimum
Définition 7
Soit A une partie non vide de IR. Un réel est un plus grand élément de A si :
𝑎 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 ∀𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑥 ≤ 𝑎
S’il existe, le plus grand élément est unique, on le note alors maxA.
Le plus petit élément de A, noté minA, s’il existe est le réel a tel que.

𝑎 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 ∀𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑥 ≥ 𝑎

Le plus grand élément s’appelle aussi le maximum et le plus petit élément, le minimum.
Il faut garder à l’esprit que le plus grand élément ou le plus petit élément n’existent pas
toujours.

Pr Bajil Ouartassi 17
Exemple :
𝑚𝑎𝑥 𝑎, 𝑏 = 𝑏, 𝑚𝑖𝑛 𝑎, 𝑏 = 𝑎
L’intervalle ]a, b[ n’a pas de plus grand élément, ni de plus petit élément.
L’intervalle [0, 1[ a pour plus petit élément 0 et n’a pas de plus grand élément.
Exercice:
1
Soit 𝐴 = 1 − 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑛 ∈ 𝐼𝑁 ∗
𝑛
Calcule le Maximum et le minimum de A.
4.2. Majorants, minorants
Définition 8
Soit A une partie non vide de IR. Un réel M est un majorant de A si ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑀
Un réel m est un minorant de A si ∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≥ 𝑚

Pr Bajil Ouartassi 18
Exemple
3 est un majorant de ]0, 2[ .
-7,-1, 0 sont des minorants de ]0, +∞[ mais il n’y a pas de majorant.
Soit A= [0, 1[.
1. les majorants de A sont exactement les éléments de [1,+ ∞[,
2. les minorants de A sont exactement les éléments de ] - ∞, 0].
4.3. Borne supérieure, borne inférieure
Définition 9.
Soit A une partie non vide de R et un réel.
1. est la borne supérieure de A si est un majorant de A et si c’est le plus petit des
majorants. S’il existe on le note supA.
2. est la borne inférieure de A si est un minorant de A et si c’est le plus grand des
minorants. S’il existe on le note infA.

Pr Bajil Ouartassi 19
Exemple
Soit A =]0, 1].
1. supA= 1 : en effet les majorants de A sont les éléments de [1,+∞[. Donc le plus petit
des majorants est 1.
2. infA= 0 : les minorants sont les éléments de ] -∞, 0] donc le plus grand des
minorants est 0.
sup[a, b] = b,
inf[a, b] = a,
sup]a, b[= b,
]0,+ ∞[ n’admet pas de borne supérieure,
inf]0,+ ∞[= 0.

Pr Bajil Ouartassi 20
Théorème 2 (IR4).
Toute partie de IR non vide et majorée admet une borne supérieure.
Toute partie de IR non vide et minorée admet une borne inférieure.
Remarque.
• C’est tout l’intérêt de la borne supérieure par rapport à la notion de plus grand élément,
dès qu’une partie est bornée
• elle admet toujours une borne supérieure et une borne inférieure. Ce qui n’est pas le cas
pour le plus grand ou plus petit élément.
Exercice:
1
Soit

𝐴 = 1 − 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑛 ∈ 𝐼𝑁
𝑛
Calcule la borne inférieur et supérieur de A.

Pr Bajil Ouartassi 21
Proposition 6
Soit A une partie non vide et majorée de IR. La borne supérieure de A est l’unique réel supA tel
que
• (i) supA est un majorant de A,
• (ii) il existe une suite 𝑥𝑛 𝑛∈𝐼𝑁
d’éléments de A qui converge vers supA.

Proposition 7
Soit A une partie non vide et minorée de IR. La borne inférieure de A est l’unique réel infA tel
que
• (i) infA est un minorant de A,
• (ii) il existe une suite d’éléments de A qui converge vers infA.

Pr Bajil Ouartassi 22
Proposition 8
Soit A une partie non vide et majorée de IR. La borne supérieure a de A est caractériser par:
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑎, ∀𝜀 ≥ 0 ∃𝑥 ∈ 𝐴, 𝑎 − 𝜀 ≤ 𝑥

Proposition 9
Soit A une partie non vide et minorée de IR. La borne inférieur a de A est caractériser par:
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≥ 𝑎, ∀𝜀 ≥ 0 ∃𝑥 ∈ 𝐴, 𝑎+𝜀 ≥𝑥

Exercice
Montrer que l’ensemble 𝑋 = ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅, 𝑥 2 < 2 , a un sup 2
Les suites réelles
I. Introduction
En maths, une suite est un ensemble de nombres qui se suivent d'une manière logique
avec un début, mais sans fin.
Par exemple, 1, 3, 5, 7, 9, etc... est une suite. 5, -10, 20, -40, 80, -160, etc... en est une
autre.

Les suites servent principalement à étudier des phénomènes répétitifs : par exemple,
si on veut savoir quel montant sera présent sur un livret d'épargne si on effectue ni
retrait ni dépôt et que des intérêts s'accumulent tous les ans pendant 10 ans (il ne
suffit pas de calculer 10 fois les intérêts de la première année)
Définition 1 Suite
Une suite réelle est une application 𝑢 𝐼𝑁 → 𝐼𝑅.
Au lieu de noter cette application sous la forme standard, on la note plutôt sous une
forme indicielle :
𝑢𝑛 𝑛 ∈ 𝐼𝑁 ou encore 𝑢𝑛∈𝐼𝑁 , 𝑢𝑛 représente l’image de n
On note 𝑆 𝐼𝑅 ou 𝐼𝑅𝑁 l’ensemble des suites réelles.
Remarque 1: On dira qu’une application de IN dans IR définie à partir d’un certain
rang 𝑛0 est aussi une suite. Cependant, pour simplifier les notations, on considérera
par la suite que les suites sont définies à partir de 𝑛0 = 0
Attention:
𝑢𝑛 désigne une suite donc est une application.
𝑢𝑛 désigne terme d’une suite donc c’est un réel.

Représentation graphique d’une suite


Définition 2: Opérations sur les suites
• On définit les lois suivantes sur l’ensemble des suites :
1. Addition de 2 suites : (𝑢𝑛 ) + (𝑣𝑛(𝑢) =) (𝑢𝑛 + 𝑣𝑛 ).
𝑛
2. Multiplication d’une suite par un réel : λ(𝑣𝑛 ) = (λ 𝑣𝑛 ).
3. Multiplication de deux suites : 𝑢𝑛 . 𝑣𝑛 = 𝑢𝑛 . 𝑣𝑛

Définition 3 : Suites bornées


• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est majorée ssi ∃ 𝑀 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛 ≤ 𝑀
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est minorée ssi ∃ 𝑚 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛 ≥ 𝑚
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est bornée ssi elle est majorée et minorée.
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est bornée ssi 𝑢𝑛 est majorée.
Définition 4 : Suites monotones
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est croissante ssi ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛 ≤ 𝑢𝑛+1
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est décroissante ssi ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 ≤ 𝑢𝑛
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est monotone ssi elle est croissante ou décroissante.
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est stationnaire ssi elle constante à partir d’un certain
rang.
Définition 5 : Suites strictement monotones
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est strictement croissante ssi ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛 < 𝑢𝑛+1
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est strictement décroissante ssi ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 < 𝑢𝑛
• On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est strictement monotone ssi elle est strictement
croissante ou strictement décroissante.

Une suite croissante Une suite strictement décroissante


Méthode 1 : Pour Déterminer le sens de variation d’une suite, on pourra donc étudier
le signe de
• ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛
Méthode 2 : Pour Déterminer le sens de variation d’une suite, on pourra donc étudier
le rapport de
• ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 /𝑢𝑛 ( attention dans cette méthode il faut les deux termes soient
positives)

Exercice:
Déterminer le sens de variation des suites de terme général :
𝑛
1
𝑢𝑛 = ෍
𝑛+𝑘
𝑘=1
𝑛!
𝑣𝑛 = 𝑛
𝑛
Définition 6 : Propriété définie à partir d’un certain rang
On dit qu’une propriété p(n) est vérifiée à partir d’un certain rang si et seulement si :
∃n0 ∈ IN tel que ∀n ≥ n0, la propriété p(n) est vraie.

Exercice
Traduire mathématiquement les propositions :
1. ”La suite (un) est croissante à partir d’un certain rang”
2. ”La suite (un) est bornée à partir d’un certain rang”
II Convergence d’une suite – propriétés

Définition 7 : Limite finie d’une suite


On dit que la suite (un) converge vers un réel l ∈ IR lorsque
∀𝜺 > 𝟎 ∃𝒏𝟎 , 𝒏 ≥ 𝒏𝟎 ⟹ 𝒖𝒏 − 𝒍 < 𝜺
On note 𝒖𝒏 → 𝒍
Un suite converge à partir d’un certain rang

II.1 limite finie et infinie

Définition 8 : On peut étendre la notion de limite d’une suite à 𝐼𝑅 :


𝒖𝒏 → +∞ ⇔ ∀𝑨∈ IR ∃𝒏𝟎 , 𝒏 ≥ 𝒏𝟎 ⟹ 𝒖𝒏 ≥ 𝑨
𝒖𝒏 → −∞ ⇔ ∀𝑨∈ IR ∃𝒏𝟎 , 𝒏 ≥ 𝒏𝟎 ⟹ 𝑨 ≥ 𝒖𝒏
Méthodes :
• 1. Pour montrer que 𝑢𝑛 → 𝑙 à l’aide de la définition :
• On commence par poser ε > 0 et on cherche un rang 𝑛0 à partir du quel :
𝒖𝒏 − 𝒍 < 𝜺

• 2. Pour montrer que 𝑢𝑛 → +∞ à l’aide de la définition :


• On commence par poser A > 0 et on cherche un rang 𝑛0 à partir du quel : 𝒖𝒏 ≥ 𝑨.

Exercice:
• 1. Montrer en utilisant la méthode précédente que la suite (1/n) converge vers 0.
• 2. Montrez en utilisant la méthode précédente que la suite (√n) diverge vers +∞.
Remarques:
1. S’il existe un réel l tel que la suite converge vers l, on dit que la suite est convergente..
2. Montrez en utilisant la méthode précédente que la suite (√n) diverge vers +∞.
3. S’il n’existe pas de réel l vérifiant la propriété ci-dessus, on dit que la suite diverge.

Théorème 1 : Suite de rationnels convergeant vers un réel


Soit 𝑥 ∈ 𝐼𝑅
c
1. Alors il existe une suite des rationnel 𝑢𝑛 qui converge vers x (densité de Q dans IR),
2. Il existe une suite d’irrationnel 𝑣𝑛 qui converge vers x (densité IR\Q dans IR)

2.2 Propriétés des suites convergentes:

Théorème 2 : Unicité de la limite


Si elle existe, la limite d’une suite (𝑢𝑛 ) est unique.

Théorème 3 : Une suite convergente est bornée.


Toute suite réelle convergente est bornée.
Démonstration

Exercice : Que dire alors une suite majorée par une suite convergente

Théorème 4 : Encadrement des termes d’une suite convergente


Soit (𝑢𝑛 ) convergeant vers un réel 𝑙 ∈ 𝐼𝑅.
∀ 𝑘, 𝑘 ′ 𝑡𝑒𝑙𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑘 < 𝑙 < 𝑘 ′ , ∃ 𝑛0 ∈ 𝐼𝑁, ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁, 𝑛 ≥ 𝑛0 ⇒ 𝑘 < 𝑢𝑛 < 𝑘′

Démonstration ′
Remarque . On en déduit que si une suite (𝑢𝑛 ) converge vers une limite l > 0, alors
cette suite est à termes strictement positifs à partir d’un certain rang.
Théorème 5 : Suites qui convergent vers 0
1. L’ensemble des suites réelles convergeant vers 0 est stable par l’addition et par
multiplication par un réel.
2. Le produit d’une suite qui tend vers 0 par une suite bornée est une suite qui tend
vers 0.

Théorème 6 : Passage à la limite dans les inégalités


Soit deux suites réelles (un) et (vn) :
Si un ≤ vn `a partir d’un certain rang et
𝑢𝑛 𝑙
𝑛→+∞
ቐ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙 < 𝑙′
𝑣𝑛 𝑙′
𝑛→+∞
Démonstration

Exercice : Prouver qu’une suite décroissante qui tend vers 0 est positive.

3 Les théorèmes de convergences


3.1 Le théorème de majoration
Théorème 7 : Théorème de majoration (Etude de convergence 1)
Soit une suite (𝑢𝑛 ) et un réel l ∈ IR.
Si il existe une suite (𝛼𝑛 ) et un rang n0 ∈ IN tels que :
𝑢𝑛 − 𝑙 ≤ 𝛼𝑛
∀𝑛 ≥ 𝑛0 , ቊ 𝛼 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑢𝑛 𝑛→+∞ 𝑙
𝑛
𝑛→+∞

Démonstration
Exercice :
Etudier les limites des suites de termes généraux suivants :
sin 𝑛 𝑛 + −1 𝑛
𝑢𝑛 = 𝑣 𝑛 =
𝑛 + −1 𝑛 𝑛 − −1 𝑛

3.2 Le théorème des gendarmes

Théorème 8 : Théorème des gendarmes (Etude de convergence 2)


On considère trois suites (𝑢𝑛 ), (𝑣𝑛 ) et (𝑤𝑛 ).
𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 ≤ 𝑤𝑛
1.Si ൝ lim 𝑢 = lim 𝑤 = 𝑙 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim 𝑣𝑛 = 𝑙
𝑛 𝑛 𝑛→+∞
𝑛→+∞ 𝑛→+∞

𝑣𝑛 ≤ 𝑢𝑛 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑢𝑛 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛 𝑟𝑎𝑛𝑔


2. Si ൝ lim 𝑣𝑛 = +∞ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim 𝑢𝑛 = +∞
𝑛→+∞
𝑛→+∞
• Démonstration

Exercice : Etudier la convergence de la suite de terme général :


𝑛
𝑛2
𝑢𝑛 = ෍ 3
𝑛 + 𝑘2
𝑘=1
3.3 Les théorèmes généraux

Théorème 7 : Théorèmes généraux


Soit (un) une suite convergeant vers l ∈ R et (vn) une suite convergeant vers l’ ∈ IR. Alors
1. la suite (|un|) converge vers |l| 2. la suite (un + vn) converge vers l + l’
3. Pour λ ∈ IR, la suite (λun) converge vers λl 4. la suite (unvn) converge vers ll’
𝑢 𝑙
5. Si 𝑙′ ≠ 0, la suite 𝑣𝑛 converge vers 𝑙′
𝑛

Démonstration:

Remarque 11. On peut généraliser le théorème précédent au cas où 𝑙, 𝑙′ ∈ 𝐼𝑅.


Théorème 10 : Cas des suites fonctionnelles (Etude de convergence 3)
Soit (un) la suite de terme gnéral un = f(n) où f est une fonction de IR vers IR.
Si f 𝑥 l où l ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑢𝑛 → 𝑙
𝑥→+∞

Exercice : Etudier les suites de termes généraux :


2𝑛2 + 𝑛 − 1
1 𝑢𝑛 = 2 2 𝑢𝑛 = 𝑛 2 + 𝑛 + 1 − 𝑛 2 − 𝑛 + 1
3𝑛 + 1
Exercice :
1. Si (un) est bornée et (vn) diverge vers +∞, montrer que : un + vn → +∞
2. Si (un) converge et (vn) diverge, montrer que : (un + vn) diverge.
3. Soit (un) et (vn) deux suites réelles telles que (un + vn) et (un − vn)
convergent.
Montrer que (un) et (vn) convergent.
3.4 Le théorème de la limite monotone

Théorème Fondamental 11 : Théorème de la limite monotone (Etude de convergence 4)


Si (un) est une suite croissante alors (un) admet une limite.
On a alors les deux possibilités suivantes :
• Si (un) est majorée alors (un) converge vers une limite finie.
• Si (un) n’est pas majorée alors (un) diverge vers +∞.

Démonstration

IMPORTANT
Contrairement aux théorèmes de convergence précédents, celui-ci ne donne pas la
limite de la suite. On pensera donc à l’utiliser en exercice lorsque la limite
n’est pas demandée !
Remarque.
1. Une suite décroissante minorée converge et une suite décroissante non minorée
diverge vers −∞.
2. Si (un) est croissante et majorée, elle converge vers la borne sup des valeurs de (un) :
l = sup{un | n ∈ N}.

Exercice
Etudier la convergence la suite de terme général :
𝑛
1
𝑢𝑛 = ෍
𝑛+𝑘
𝑘=1
3.5 Le théorème sur les suites adjacentes

Définition 8 : Suites adjacentes


Soient (un) et (vn) deux suites réelles. On dit qu’elles sont adjacentes lorsque :
1. les deux suites sont monotones de sens contraire.
2. La suite (dn) = (vn − un) converge vers 0.

Théorème 12 : Convergence des suites adjacentes (Etude de convergence 5)


Deux suites adjacentes (un) et (vn) convergent et ont la même limite.

Démonstration

Exercice
Monter les deux suite sont adjacentes :
𝑛
1 2
𝑢𝑛 = ෍ 2 𝑒𝑡 𝑣𝑛 = 𝑢𝑛 +
𝑘 𝑛+1
𝑘=1
4 Les suites extraites
Définition 9 : Suite extraite
On dit qu’une suite (vn) est une suite extraite d’une suite (un) s’il existe une application ϕ
de IN dans IN strictement croissante telle que ∀n ∈ IN, 𝑣𝑛 = 𝑢𝜑 𝑛

Théorème 13 : Suite extraite d’une suite ayant une limite (Etude de convergence 6)
Si une suite (un) admet une limite 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 alors toute suite extraite de (un) a aussi pour
limite l.

Démonstration
Remarque .
1. On peut ainsi prouver qu’une suite converge en montrant qu’il s’agit d’une suite extraite
d’une suite convergente.
2. Cette propriété est surtout très utile pour démontrer qu’une suite diverge.

Utilisation des suites extraites :


Pour prouver la divergence d’une suite :
• cas 1 : Si (𝑢𝜑1 𝑛 ) et (𝑢𝜑2 𝑛 ) convergent vers des limites différentes, alors (un) est
divergente.
• cas 2 : Si (𝑢𝜑 𝑛 divergente, alors (un) est divergente.
Pour déterminer la limite d’une suite convergente : Si
(un) converge et (𝑢𝜑 𝑛 ) → l
alors (un) converge vers l.

𝑛2 −1
Exercice Montrez que la suite de terme général 𝑢𝑛 = cos 𝜋 est une suite divergente.
𝑛
Théorème 15 : Théorème de Bolzano-Weierstrass
De toute suite réelle bornée, on peut extraire une suite convergente.

Corollaire 16 :
Soit un segment [a, b] et une suite (xn) de points de ce segments.
Il existe alors une suite extraite de la suite (xn) qui converge vers un point l ∈ [a, b].

Exercices
5 Etude de suites récurrentes.
Définition
Soit une fonction continue 𝑓: 𝐼𝑅 → 𝐼𝑅
On peut définir une suite (𝑢𝑛 ) par la donnée de son premier terme 𝑢0 et d’une relation
de récurrence de la forme
∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 = 𝑓 𝑢𝑛

Exercice. Déterminez graphiquement les premiers termes de la suite (un) définie par les
relations de récurrence suivantes.

∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢0 = 0 𝑢𝑛+1 = 𝑒 𝑢𝑛 , 𝑣0 = 0 𝑣𝑛+1 = 𝑣𝑛 2 + 1
Remarque. Ces représentations graphiques permettent :
1. de prévoir le comportement de la suite (un) étudiée.
2. de mettre en place une stratégie d’étude :
(a) Prévision du sens de variation.
(b) Prévision d’un éventuel majorant où minorant.
(c) Prévision du signe des éléments de la suite.
(d) Prévision de la limite éventuelle.
Théorème 17 : limite finie éventuelle
Si la suite ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 = 𝑓 𝑢𝑛 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢0 𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒
converge vers une limite 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 avec 𝑓 continue en 𝑙, alors :𝑙 = 𝑓 𝑙 .
Attention
Vous ne pouvez affirmer que 𝑙 = 𝑓 𝑙 qu’aprés avoir vérifié que la fonction 𝑓 était
continue en 𝑙.

Remarque . Une solution de l’équation 𝑥 = 𝑓 𝑥 est appelée un point fixe de 𝑓. On


recherchera donc les limites possibles de (un) parmi les points fixes de f (graphiquement les
intersections du graphe de f avec la première bissectrice).
Si l’équation 𝑥 = 𝑓 𝑥 n’admet pas de solution, alors la suite (un) diverge !
𝑥
Exercice. Soit 𝑓 = 𝐼𝑅 → 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑥 = 𝑥 2 +1
et (un) une suite définie par un+1 = f(un).
Montrer que si (un) converge, alors sa limite ne peut être que 0.

5.2 Exemples d’études


Pour étudier une suite récurrente de la forme
∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 𝑢𝑛+1 = 𝑓 𝑢𝑛 avec 𝑢0 𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒
, on procèdera de la façon suivante :
1. On commence par faire un dessin pour conjecturer l’évolution des termes de la suites
(sens de variation, encadrement, convergence ...)
2. Puis, on recherche les limites finies éventuelles en résolvant l = f(l) (bien justifier cette
relation ! Montrons la convergence)
3. Enfin, on démontre les conjectures déduites de l’étude graphique.
Pour cela, il est souvent utile :
- d’étudier la fonction f pour encadrer la suite (un)
- d’étudier la fonction f − id afin de connaître le sens de variation de (un).
Exercice étudier la suite récurrente définie par
∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 0 < 𝑢0 < 1, 𝑢𝑛+1 = 𝑓 𝑢𝑛 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑥 = 3𝑥 + 4

5.3 Quelques relations de récurrence classiques


Dans certains cas trés particuliers, il est possible de déterminer la forme fonctionnelle d’une
suite récurrente.

5.3.1 Suites arithmétiques


Théorème 18 : Suites arithmétiques
On considère une suite de réels (un) vérifiant ∀n ∈ IN, un+1 = un + a où a ∈ IR.
Alors :
∀n ∈ IN, un = u0 + a.n
a est appelée la raison de la suite arithmétique (un).
5.3.2 Suites géométriques
Théorème 19 : Suites géométriques
On considère une suite de réels (un) vérifiant ∀n ∈ N, un+1 = k.un où k ∈ R.
Alors :
∀n ∈ N, un = u0.kn
k est appelée la raison de la suite géométrique (un).

Exercice: Etudier la convergence de (un) géométrique selon les valeurs de k.

Définition 10 : Série géométrique


Soit un réel k ∈ R.
On définit la progression géométrique (ou série géométrique) de raison k par :
𝑛 1 − 𝑘𝑛
෍ 𝑘𝑖 = ቐ 1 − 𝑘 𝑘 ≠ 1
𝑖=0 𝑛+1 𝑘 =1
5.3.3 Suites arithmético-géométriques
On considère une suite de réels (un) vérifiant : ∀n ∈ IN, un+1 = k.un + a où
𝑘, 𝑎 ∈ 𝐼𝑅
∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁, 𝑢𝑛+1 = 𝑘𝑢𝑛 + 𝑎 𝑜𝑢 ቐ 𝑎 ≠ 0
𝑘≠1

Pour trouver la forme fonctionnelle d’une suite arithmético-géométrique, on peut


utiliser la méthode suivante :
𝑏
1. On introduit l le point fixe de la suite : 𝑙 = 𝑎𝑙 + 𝑏 (∗)ou encore 𝑙 = 1−𝑎
2. On soustrait alors la relation (∗) à un+1 = aun + b pour obtenir : un+1 − l = a(un − l).
3. La suite (un − l) est alors une suite géométrique et on obtient : 𝑢𝑛 − 𝑙 = 𝑎𝑛 𝑢0 − 𝑙
et donc 𝑢𝑛 = 𝑎𝑛 𝑢0 − 𝑙 + 𝑙
Exercice
On considère une suite (un) vérifiant la relation de récurrence ∀n ∈ IN, un+1 = 2un + 3
Déterminez l’expression de un en fonction de n.
5.3.4 Cas des suites récurrentes linéaires d’ordre 2
Soit 𝑢𝑛 ∈ 𝐼𝑅 𝐼𝑁 définie par
𝑢0
ቐ 𝑢1
𝑢𝑛+2 = 𝑎𝑢𝑛+1 + 𝑏𝑢𝑛 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎, 𝑏 ∈ 𝐼𝑅

On appelle équation caractéristique de (𝑢𝑛 l’équation : (C) : 𝑥 2 − 𝑎𝑥 − 𝑏 = 0.


Plusieurs cas se produisent alors :
Théorème 20 :
1. Si ∆> 0 : on note r1 et r2 les deux racines réelles distinctes de (C).
Il existe alors deux constantes réelles A et B telles que : 𝑢𝑛 = 𝐴𝑟1𝑛 + 𝐵 𝑟2𝑛 ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁
2. Si ∆ = 0 : on note r la racine réelles de (C).
Il existe alors deux constantes réelles A et B telles que : 𝑢𝑛 = 𝐴𝑛 + 𝐵)𝑟 𝑛 ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁 3. Si
3. ∆ < 0 : soit 𝑥 = 𝜌𝑒 𝑖𝜃 une des deux racines complexes de (C).
Il existe alors deux constantes réelles A et B telles que :
𝑢𝑛 = 𝜌𝑛 𝐴𝑐𝑜𝑠 𝑛𝜃 + 𝐵𝑠𝑖𝑛 𝑛𝜃 ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁
Exercices :
Déterminer les expressions des trois suites suivantes:
Fonctions d’une variable réelle

Pr Bajil Ouartassi 57
1. Notions de fonction
1.1. Définitions
Définition 1.
Une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles est une application:
𝑓: 𝑈 → 𝐼𝑅

où U est une partie de IR. En général, U est un intervalle ou une réunion d’intervalles. On
appelle U le domaine de définition de la fonction f .
Exemple
La fonction inverse :
𝑓: −∞, 0 ⋃ 0, +∞ → 𝐼𝑅
1
𝑥→
𝑥

Pr Bajil Ouartassi 58
1.2. Opérations sur les fonctions
Soient deux fonctions
𝑔: 𝑈 → 𝐼𝑅 𝑓: 𝑈 → 𝐼𝑅
la somme de f et g est la fonction f+g
le produit de f et g est la fonction f * g
La multiplication par un scalaire a appartient à IR de f est la fonction af
1.3. Fonctions majorées, minorées, bornées
• Définition 2.
Soient 𝑔: 𝑈 → 𝐼𝑅 𝑓: 𝑈 → 𝐼𝑅 deux fonctions. Alors :
𝑓 ≥ 𝑔 𝑠𝑖 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑜𝑛 𝑎 𝑓 𝑥 ≥ 𝑔(𝑥)
𝑓 > 0 𝑠𝑖 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑜𝑛 𝑎 𝑓 𝑥 > 0
𝑓𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑠𝑖 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑜𝑛 𝑎 𝑓 𝑥 = 𝑎
𝑓𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑖 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑜𝑛 𝑎 𝑓 𝑥 = 0
Pr Bajil Ouartassi 59
Définition 3
Soit 𝑓: 𝑈 → 𝐼𝑅 une fonction. On dit que :
f est majorée sur U si ∃𝑀 ∈ 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑓(𝑥) ≤ 𝑀

f est minorée sur U si ∃𝑚 ∈ 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑓(𝑥) ≥ 𝑚

f est bornée sur U si f est à la fois majorée et minorée sur U, c’est-à-dire si


∃𝑀 ∈ 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 ∀𝑥 ∈ 𝑈 𝑓(𝑥) ≤ 𝑀

1.4. Fonctions croissantes, décroissantes


Définition 4
Soit 𝑓: 𝑈 → 𝐼𝑅 une fonction. On dit que :
∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑈 𝑥 ≤ 𝑦 ⇒ 𝑓(𝑥) ≤ 𝑓(𝑦)
f est croissante sur U si
f est strictement croissante sur U si ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑈 𝑥 < 𝑦 ⇒ 𝑓(𝑥) < 𝑓(𝑦)

f est décroissante sur U si ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑈 𝑥 ≤ 𝑦 ⇒ 𝑓(𝑥) ≥ 𝑓(𝑦)

f est strictement décroissante ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑈 𝑥 < 𝑦 ⇒ 𝑓(𝑥) > 𝑓(𝑦)

• f est monotone (resp. strictement monotone) sur U si f est croissante ou décroissante


(resp. strictement croissante ou strictement décroissante) sur U.
Pr Bajil Ouartassi 60
• Exemple
0, +∞ → 𝐼𝑅
La fonction racine carrée 𝑥⟼ 𝑥 est strictement croissante.

𝐼𝑅 → 𝐼𝑅
La fonction valeur absolue 𝑥⟼ 𝑥 n’est ni croissante, ni décroissante.
1.5. Parité et périodicité
Définition 5
Soit I un intervalle de IR symétrique par rapport à 0.
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définie sur cet intervalle. On dit que :
f est paire si ∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑓 −𝑥 = 𝑓(𝑥)

f est impaire si ∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑓 −𝑥 = −𝑓(𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 61
Exemple
La fonction définie sur IR par 𝑥 ⟼ 𝑥 2𝑛 (𝑛 ∈ 𝐼𝑁) est paire.
2𝑛+1
La fonction définie sur IR par 𝑥 ⟼ 𝑥 (𝑛 ∈ 𝐼𝑁) est impaire.

La fonction cos : 𝐼𝑅 → 𝐼𝑅 est paire.


La fonction sin : 𝐼𝑅 → 𝐼𝑅 est impaire.

Pr Bajil Ouartassi 62
2. Limites
2.1. Définitions
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définie sur un intervalle I de IR. Soit 𝑥 ∈ 𝐼𝑅 un point de I
ou une extrémité de I.
Définition 7.
Soit 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 . On dit que f a pour limite l en x0 si

∀𝜖 > 0 ∃𝛿 ∈ 𝐼 𝑥 − 𝑥0 < 𝛿 ⟹ 𝑓 𝑥 − 𝑙 <∈

• On dit aussi que f (x) tend vers l lorsque x tend vers x0. On note alors
lim 𝑓 𝑥 = 𝑙
𝑥 →𝑥 0 ou bien lim 𝑓 𝑥 = 𝑙
𝑥0

Pr Bajil Ouartassi 63
Exemple

lim
𝑥→𝑥 0
𝑥 = 𝑥0 pour tout 𝑥0 ≥ 0

la fonction partie entière E n’a pas de limite aux points 𝑥0 ∈ ℤ

Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme 𝑎, 𝑥0 ∪ 𝑥0,𝑏

Définition 8.
• On dit que f a pour limite +∞ en x0 si
∀𝐴 > 0 ∃𝛿 > 0 ∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑥 − 𝑥0 < 𝛿 ⟹ 𝑓(𝑥) > 𝐴

On note alors lim 𝑓(𝑥) = + ∞


𝑥→𝑥 0

• On dit que f a pour limite -∞ en x0 si


∀𝐴 > 0 ∃𝛿 > 0 ∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑥 − 𝑥0 < 𝛿 ⟹ 𝑓 𝑥 < −𝐴

On note alors lim 𝑓(𝑥) = − ∞


𝑥→𝑥 0
Pr Bajil Ouartassi 64
Limite en l’infini
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définie sur un intervalle de la forme 𝐼 = 𝑎, +∞

Définition 9
• Soit 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 . On dit que f a pour limite l en +∞ si

∀𝜖 > 0 ∃𝐵 > 0 𝑥 > 𝐵 ⟹ 𝑓 𝑥 − 𝑙 <∈

On note alors lim 𝑓 𝑥 = 𝑙


𝑥→+∞
ou lim 𝑓 𝑥 = 𝑙
+∞

On dit que f a pour limite +∞ en +∞ si

∀𝐴 > 0 ∃𝐵 > 0 𝑥 > 𝐵 ⟹ 𝑓(𝑥) > 𝐴

On note alors lim 𝑓 𝑥 = + ∞


𝑥→+∞

Pr Bajil Ouartassi 65
Limite à gauche et à droite
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme 𝑎, 𝑥0 ∪ 𝑥0 , 𝑏
Définition 10
On appelle limite à droite en x0 de f la limite de la fonction 𝑓 𝑥 0 ,𝑏 en x0 et on la note lim
𝑥+
𝑓
0
On définit de même la limite à gauche en x0 de f : la limite de la fonction 𝑓 𝑎 ,𝑥 0 en x0 et on la
note lim
𝑥 0−
𝑓

Dire que 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 admet une limite 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 à droite en x0 signifie donc :


∀𝜖 > 0 ∃𝛿 > 0 𝑥0 < 𝑥 < 𝛿 + 𝑥0 ⟹ 𝑓 𝑥 − 𝑙 <∈
Si la fonction f a une limite en x0, alors ses limites à gauche et à droite en x0 coïncident et valent lim
𝑥0
𝑓

Réciproquement, si f a une limite à gauche et une limite à droite en x0 et si ces limites valent f
(x0) (si f est bien définie en x0) alors f admet une limite en x0.

Pr Bajil Ouartassi 66
Exemple:
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
∀𝑥 ∈ 2,3 𝑜𝑛 𝑎 𝐸 𝑥 = 2, 𝑜𝑛 𝑎 lim
+
𝐸=2
2

∀𝑥 ∈ 1,2 𝑜𝑛 𝑎 𝐸 𝑥 = 1, 𝑜𝑛 𝑎 lim

𝐸=1
2

Ces deux limites étant différentes, on en déduit que E n’a pas de limite en 2.

Pr Bajil Ouartassi 67
2.2. Propriétés
Proposition 1
Si une fonction admet une limite, alors cette limite est unique.

Soient deux fonctions f et g. On suppose que x0 est un réel, ou que 𝑥0 = ±∞


Proposition 2
𝑠𝑖 lim 𝑓 = 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 𝑒𝑡 lim 𝑔 = 𝑙′ ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∶
𝑥0 𝑥0

lim⁡
(α 𝑓) = 𝛼 𝑙 ∀𝛼 ∈ 𝐼𝑅
𝑥0
( 𝑓 + 𝑔) = 𝑙 + 𝑙′
lim⁡
𝑥0

( 𝑓 × 𝑔) = 𝑙 × 𝑙′
lim⁡
𝑥0
1 1 1
𝑠𝑖 𝑙 ≠ 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim = 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑠𝑖 lim 𝑓 = +∞ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim = 0
𝑥0 𝑓 𝑙 𝑥0 𝑥0 𝑓

Pr Bajil Ouartassi 68
Proposition 3
𝑠𝑖 lim 𝑓 = 𝑙 𝑒𝑡 lim 𝑔 = 𝑙′ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∶ lim 𝑓𝜊𝑔 = 𝑙′
𝑥0 𝑙 𝑥0

Exercice:
Soit :
𝑢 ↦ 𝑢 𝑥 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑥0 ∈ 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑢 𝑥 → 2 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑥 → 𝑥0 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒
1
𝑓 𝑥 =1+ 𝑒𝑛 𝑥0 𝑠𝑖 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒.
ln 𝑢(𝑥)

Il y a des situations où l’on ne peut rien dire sur les limites. Par exemple 𝑠𝑖 lim
𝑥
𝑓 = +∞ 𝑒𝑡 lim 𝑔 = −∞
𝑥
0 0
Alors on ne peut à priori rien dire sur la limite f+g (cela dépend vraiment de f et de g). Est une
forme indéterminée.
La liste des formes indéterminées :
∞ 0 ∞
+∞, −∞, 0 × ∞, , , 1 , ∞0
∞ 0

Pr Bajil Ouartassi 69
Enfin voici une proposition très importante qui signifie qu’on peut passer à la limite dans
une inégalité large.
Proposition 4
𝑠𝑖 𝑓 ≤ 𝑔 𝑒𝑡 𝑠𝑖 lim 𝑓 = 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 𝑒𝑡 lim 𝑔 = 𝑙 ′ ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙 ≤ 𝑙 ′
𝑥0 𝑥0

𝑠𝑖 𝑓 ≤ 𝑔 𝑒𝑡 𝑠𝑖 lim 𝑓 = +∞ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim 𝑔 = +∞


𝑥0 𝑥0

Théorème des gendarmes

𝑠𝑖 𝑓 ≤ 𝑔 ≤ ℎ 𝑒𝑡 𝑠𝑖 lim 𝑓 = lim ℎ = 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑔 𝑎 𝑢𝑛𝑒 𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑥0 lim 𝑔 = 𝑙


𝑥0 𝑥0 𝑥0

Pr Bajil Ouartassi 70
3. Continuité en un point
3.1. Définition
Soit I un intervalle de IR et 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction.
Définition 11
On dit que f est continue en un point 𝑥0 ∈ 𝐼 si
∀𝜖 > 0 ∃𝛿 > 0 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑥 − 𝑥0 < 𝛿 ⟹ 𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 ) < 𝜖

c’est-à-dire si f admet une limite en x0 (cette limite vaut alors nécessairement f (x0)).
• On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I.

Pr Bajil Ouartassi 71
Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on peut tracer son
graphe « sans lever le crayon », c’est-à-dire si sa courbe représentative n’admet
pas de saut

Pr Bajil Ouartassi 72
Voici des fonctions qui ne sont pas continues en x0 :

3.2. Propriétés
La continuité assure par exemple que si la fonction n’est pas nulle en un point (qui est une
propriété ponctuelle) alors elle n’est pas nulle autour de ce point (propriété locale). Voici
l’énoncé :

Pr Bajil Ouartassi 73
Lemme 1
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définie sur un intervalle I et x0 un point de I. Si f est continue en x0
et , 𝑓(𝑥0 ) ≠ 0
alors il existe 𝛿 > 0 tel que: ∀𝑥 ∈ 𝑥0 − 𝛿, 𝑥0 + 𝛿 𝑓(𝑥) ≠ 0

Démonstration ( voir dans le cour)


• La continuité se comporte bien avec les opérations élémentaires. Les propositions suivantes
sont des conséquences immédiates des propositions analogues sur les limites.
Proposition 5
Soient 𝑓, 𝑔: 𝐼 → 𝐼𝑅 deux fonctions continues en un point 𝑥0 ∈ 𝐼 alors :
𝛼𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒 𝑒𝑛 𝑥0 , ∀ 𝛼 ∈ 𝐼𝑅
𝑓 + 𝑔 𝑒𝑡 𝑓 × 𝑔 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒𝑠 𝑒𝑛 𝑥0 ,
1
𝑠𝑖 𝑓 𝑥0 ≠ 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒 𝑒𝑛 𝑥0
𝑓
Pr Bajil Ouartassi 74
Proposition 6
Soient 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 et 𝑔: 𝐽 → 𝐼𝑅 deux fonctions telles que 𝑓(𝐼) ⊂ 𝐽 .
Si f est continue en un point x0 appartenant à I et si g est continue en f (x0), alors
gof est continue en x0.

3.3 Prolongement par continuité


Définition 12.
Soit I un intervalle, x0 un point de I et 𝑓: 𝐼 ∖ 𝑥0 → 𝐼𝑅 une fonction.
On dit que f est prolongeable par continuité en x0 si f admet une limite finie en x0.
Notons alors 𝑙 = lim 𝑓𝑥0

On définit alors la fonction 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 en posant pour tout 𝑥 ∈ 𝐼


𝑓 𝑥 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 𝑥0
𝑓 𝑥 =
𝑙 𝑠𝑖 𝑥 = 𝑥0

Alors 𝑓 est continue en x0 et on l’appelle le prolongement par continuité de f en x0.


Pr Bajil Ouartassi 75
• Dans la pratique, on continuera souvent à noter f à la place de 𝑓 .

Exercice
Considérons la fonction f définie sur IR*
1
𝑓 𝑥 = 𝑥 sin⁡ montrer qu il admet un prolongement par continuité en 0.
𝑥

Pr Bajil Ouartassi 76
3.4. Suites et continuité
Proposition 7
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction et x0 un point de I, alors:

𝑓 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒 𝑒𝑛 𝑥0 ⇔ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑢𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑥0 , 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑓 𝑢𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑓 𝑥0

Démonstration.( voir le cour)


• Remarque.
On retiendra surtout l’implication : si f est continue sur I et si (un) est une suite convergente
de limite l, alors ( f (un)) converge vers f (l). On l’utilisera intensivement pour l’étude des
suites récurrentes un+1 = f (un) : si f est continue et un converge vers l, alors f (l) = l.

Pr Bajil Ouartassi 77
Exercice:
Soit la suite définie par 𝑢0 > 0 𝑒𝑡 𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 Montrer que 𝑢𝑛 admet une limite
𝑙 ∈ 𝐼𝑅 .

4. Continuité sur un intervalle


4.1. Le théorème des valeurs intermédiaires
Théorème 1 (Théorème des valeurs intermédiaires).
Soit 𝑓: 𝑎, 𝑏 → 𝐼𝑅 une fonction continue sur un segment.
∀𝑦 ∈ 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑦 ∈ 𝑓 𝑎 , 𝑓(𝑏) , ∃𝑐 ∈ 𝑎, 𝑏 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑐 = 𝑦

Pr Bajil Ouartassi 78
• Une illustration du théorème des valeurs intermédiaires (figure de gauche), le réel c n’est pas
nécessairement unique.
• De plus si la fonction n’est pas continue, le théorème n’est plus vrai (figure de droite).

4.2. Applications du théorème des valeurs intermédiaires


Voici la version la plus utilisée du théorème des valeurs intermédiaires.
Corollaire 1
Soit 𝑓: 𝑎, 𝑏 → 𝐼𝑅 une fonction continue sur un segment.

𝑠𝑖 𝑓 𝑎 𝑓 𝑏 < 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∃ 𝑐 ∈ 𝑎, 𝑏 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑐 = 0

Pr Bajil Ouartassi 79
Corollaire 2.
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction continue sur un intervalle I. Alors f (I) est un intervalle.

Attention !
Il serait faux de croire que l’image par une fonction f de l’intervalle [a, b] soit l’intervalle
[ f (a), f(b)]
• (voir la figure ci-dessous).

Pr Bajil Ouartassi 80
• 4.3. Fonctions continues sur un segment
Théorème 2.
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction continue sur un segment. Alors il existe deux réels m et M tels que
f ([a, b]) = [m,M]
Autrement dit, l’image d’un segment par une fonction continue est un segment.

Pr Bajil Ouartassi 81
Comme on sait déjà par le théorème des valeurs intermédiaires que f ([a, b]) est un
intervalle, le théorème précédent signifie exactement que :

Si f est continue sur [a,b]


Alors f est bornée sur [a,b] et elle atteint ses bornes

Pr Bajil Ouartassi 82
5. Fonctions monotones et bijections:
5.1. Rappels : injection, surjection, bijection:
Dans cette section nous rappelons le matériel nécessaire concernant les applications bijectives.
Définition 13.
Soit 𝑓: 𝐸 → 𝐹 une fonction, où E et F sont des parties de IR.
𝑓𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑠𝑖 ∀𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐸, 𝑓 𝑥 = 𝑓 𝑥 ′ ⇒ 𝑥 = 𝑥′

𝑓𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑢𝑟𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑠𝑖 ∀𝑦 ∈ 𝐸, ∃𝑥 ∈ 𝐸 𝑦 = 𝑓 𝑥

𝑓𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑠𝑖 ∀𝑦 ∈ 𝐸, ∃! 𝑥 ∈ 𝐸 𝑦 = 𝑓 𝑥 c'est-à-dire est à la fois injective et surjective

Pr Bajil Ouartassi 83
Proposition 8
Si 𝑓: 𝐸 → 𝐹 est une fonction bijective alors il existe une unique application 𝑔: 𝐹 → 𝐸
telle que 𝑔𝑜𝑓 = 𝑖𝑑𝐸 et 𝑓𝑜𝑔 = 𝑖𝑑𝐹 la fonction g est la bijection réciproque de f et
se note 𝑓 −1

Remarque.
On rappelle que l’identité 𝑖𝑑𝐸 : 𝐸 → 𝐸
𝑥↦𝑥

Pr Bajil Ouartassi 84
5.2 Fonctions monotones et bijections
Voici un théorème très utilisé dans la pratique pour montrer qu’une fonction est bijective.
Théorème 3 (Théorème de la bijection).
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définit sur un intervalle I de IR. Si f est continue et strictement
monotone sur I, alors:
1. f établit une bijection de l’intervalle I dans l’intervalle image J = f (I),
2. la fonction réciproque de 𝑓 −1 : 𝐽 → 𝐼 est continue et strictement monotone sur J et elle a le
même sens de variation que f .

Pr Bajil Ouartassi 85
Démonstration (voir dans le cour)
Exercice :
Étudier la bijection et la monotonie de la fonction carrée sur IR.

Pr Bajil Ouartassi 86
Dérivée

Pr Bajil Ouartassi 87
1. Dérivée
1.1. Dérivée en un point
Soit I un intervalle ouvert de IR et 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction. Soit 𝑥0 ∈ 𝐼
Définition 1
f est dérivable en x0 si le taux d’accroissement
𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 ) a une limite finie lorsque x
tend 𝑥 − 𝑥0

vers x0. 𝑓′(𝑥0 )


La limite s’appelle alors le nombre dérivé de f en x0 et est noté . Ainsi
𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 ) 𝑓 𝑥 + ℎ − 𝑓(𝑥0 )
𝑓 ′ 𝑥0 = lim = lim
𝑥→𝑥 0 𝑥 − 𝑥0 ℎ→0 ℎ

Pr Bajil Ouartassi 88
Définition 2:
f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point𝑥0 ∈ 𝐼 . La fonction 𝑥 ↦ 𝑓 ′ 𝑥 est la
fonction dérivée de f , elle se note 𝑓 ′ ou 𝑑𝑓 .
𝑑𝑥

Exercice:
2
Calculer la dérivée de la fonction 𝑓 𝑥 = 𝑥
Exercice:
Calculer la dérivée de la fonction 𝑓 𝑥 = sin⁡
(𝑥) en utilisant sin 𝑥
1
𝑥 𝑥→0
p−q p+q
sin p − sin q = 2 sin cos⁡
( )
2 2

Pr Bajil Ouartassi 89
1.2. Tangente
• La droite qui passe par les points distincts (x0, f (x0)) et (x, f (x)) a pour coefficient
directeur 𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 )
𝑥 − 𝑥0
À la limite on trouve que le coefficient directeur de la tangente est 𝑓′(𝑥0 ) . Une
équation de la tangente au point (x0, f (x0)) est donc : 𝑦 = 𝑥 − 𝑥0 𝑓 ′ 𝑥0 + 𝑓(𝑥0 )
1.3. Prpositions
Proposition 1
f est dérivable en x0 si et seulement si
𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 ) 𝑓 𝑥 + ℎ − 𝑓(𝑥0 )
lim = lim
𝑥→𝑥 0 𝑥 − 𝑥0 ℎ→0 ℎ

Existe est finie.


f est dérivable en x0 si et seulement s’il existe 𝑙 ∈ 𝐼𝑅 et une fonction 𝜀: 𝐼 → 𝐼𝑅 telle
que ε(x) 0
𝑥→𝑥 0

Pr Bajil Ouartassi 90
Proposition 2
Soit I un intervalle ouvert, x0 appartient à I et soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction.
– Si f est dérivable en x0 alors f est continue en x0.
– Si f est dérivable sur I alors f est continue sur I.

Remarque
La réciproque est fausse : par exemple, la fonction valeur absolue est continue en 0 mais
n’est pas dérivable en 0.

Pr Bajil Ouartassi 91
2. Calcul des dérivées
2.1. Somme, produit,...
Proposition 3
Soient 𝑓, 𝑔 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 deux fonctions dérivables sur I. Alors pour tout 𝑥 ∈𝐼

𝑓+𝑔 𝑥 = 𝑓 ′ 𝑥 + 𝑔′ (𝑥)

𝛾𝑓 𝑥 = 𝛾𝑓 ′ 𝑥 𝛾 𝑢𝑛 𝑟é𝑒𝑙 𝑓𝑖𝑥é

𝑓×𝑔 𝑥 = 𝑓 ′ 𝑥 𝑔(𝑥) + 𝑓(𝑥)𝑔′ (𝑥)


1 𝑓′ 𝑥
𝑥 =− 2
𝑓 𝑓 (𝑥)


𝑓 𝑓 ′ 𝑥 𝑔 𝑥 − 𝑓 𝑥 𝑔′ (𝑥)
𝑥 =
𝑔 𝑔2 (𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 92
2.2. Dérivée de fonctions usuelles

Pr Bajil Ouartassi 93
2.3. Composition
Proposition 4
Si f est dérivable en x et g est dérivable en f (x) alors gof est dérivable en x de dérivée :

𝑔𝑜𝑓 𝑥 = 𝑔′ 𝑓(𝑥) 𝑓 ′ (𝑥)

Exercice:
Calculons la dérivée de 𝑙𝑛 1 + 𝑥 2

Corollaire 1
Soit I un intervalle ouvert. Soit 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐽 dérivable et bijective dont on note 𝑓 −1 ∶ 𝐽 → 𝐼
La bijection réciproque. Si𝑓 ′ ne s’annule pas sur I alors𝑓 −1 est dérivable et on a pour tout 𝑥 ∈ 𝐽

1
𝑓 −1 ′
𝑥 =
𝑓 ′ (𝑓 −1 (𝑥))

Pr Bajil Ouartassi 94
Exercice:
Soit 𝑓 ∶ 𝐼𝑅 → 𝐼𝑅 la fonction définie par 𝑓 𝑥 = 𝑥 + exp⁡
(𝑥)Étudions f

2.4. Dérivées successives


Soit 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction dérivable et soit f’ sa dérivée. Si la fonction 𝑓′ ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 est
aussi dérivable on note f’’=(f’)’ de f. Plus généralement on note :
𝑓 (0) = 𝑓, 𝑓 (1) = 𝑓 ′ , 𝑓 (0) = 𝑓, 𝑓 (2) = 𝑓 ′′ 𝑒𝑡 𝑓 (𝑛+1) = (𝑓 (𝑛) )′
Si la dérivée n-ième f(n) existe on dit que f est n fois dérivable.
Théorème 1. Formule de Leibniz
𝑛

(𝑓. 𝑔)𝑛 = ෍ 𝐶𝑛𝑘 𝑓 (𝑛−𝑘) 𝑔𝑘


𝑘=0

Pr Bajil Ouartassi 95
3. Extremum local, théorème de Rolle
3.1. Extremum local
Soit 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction définie sur un intervalle I.
Définition 3

– On dit que x0 est un point critique de f si 𝑓 𝑥0 = 0
– On dit que f admet un maximum local en x0 (resp. un minimum local en x0) s’il
existe un intervalle ouvert J contenant x0 tel que :

∀𝑥 ∈ 𝐼 ∩ 𝐽 𝑓 𝑥 ≤ 𝑓 𝑥0 (𝑟𝑒𝑠𝑝 𝑓 𝑥 ≥ 𝑓 𝑥0 )

On dit que f admet un extremum local en x0 si f admet un maximum local ou un minimum


local en ce point.

Pr Bajil Ouartassi 96
Dire que f a un maximum local en x0 signifie que f (x0) est la plus grande des valeurs f (x)
pour les x proches de x0. On dit que 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 admet un maximum global en x0 si
pour toutes les autres valeurs f (x), 𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓 (𝑥) ≤ 𝑓(𝑥0 ) (on ne regarde donc pas
seulement les f (x) pour x proche de x0). Bien sûr un maximum global est aussi un maximum
local, mais la réciproque est fausse.

Pr Bajil Ouartassi 97
Théorème 2
Soit I un intervalle ouvert et 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction dérivable. Si f admet un maximum local

(ou un minimum local) en x0 alors 𝑓 ′ 𝑥0 = 0 .


En d’autres termes, un maximum local (ou un minimum local) x0 est toujours un point critique.

Géométriquement, au point (x0, f (x0)) la tangente au graphe est horizontale .

Pr Bajil Ouartassi 98
Exercice
Étudions les extremums de la fonction f¸ définie par 𝑓𝛽 = 𝑥 3 + 𝛽𝑥 en fonction du
paramètre𝛽 ∈ 𝐼𝑅
Remarque
1.La réciproque du théorème 2 est fausse.
2.L’intervalle du théorème 2 est ouvert. Pour le cas d’un intervalle fermé, il faut faire
attention aux extrémités.

Pr Bajil Ouartassi 99
3.2. Théorème de Rolle
Théorème 3. Théorème de Rolle
Soit 𝑓: 𝑎, 𝑏 → 𝐼𝑅 𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑒
– f est continue sur [a,b],
– f est dérivable sur ]a,b[,
– f (a) = f (b).
Alors ∃𝑐 ∈ 𝑎, 𝑏 tel que 𝑓′ 𝑐 = 0

Pr Bajil Ouartassi 100


4. Théorème des accroissements finis
4.1. Théorème des accroissements finis
Théorème 4. Théorème des accroissements finis
Soit 𝑓: 𝑎, 𝑏 → 𝐼𝑅 continue sur 𝑎, 𝑏 et dérivable sur 𝑎, 𝑏 alors il existe
𝑐𝜖 𝑎, 𝑏 tel que 𝑓 𝑏 − 𝑓 𝑎 = 𝑓 ′ 𝑐 (𝑏 − 𝑎)

Démonstration (Exercice)

Pr Bajil Ouartassi 101


4.2. Fonction croissante et dérivée
Corollaire 2
Soit 𝑓: 𝑎, 𝑏 → 𝐼𝑅 une fonction continue sur [a,b] et dérivable sur ]a,b[.
1. ∀𝑥 ∈ 𝑎, 𝑏 , 𝑓 ′ 𝑥 ≥ 0 ⟺ 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒.
2. ∀𝑥 ∈ 𝑎, 𝑏 , 𝑓 ′ 𝑥 ≤ 0 ⟺ 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒.
3. ∀𝑥 ∈ 𝑎, 𝑏 , 𝑓 ′ 𝑥 = 0 ⟺ 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒.
4. ∀𝑥 ∈ 𝑎, 𝑏 , 𝑓 ′ 𝑥 < 0 ⇒ 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑡𝑟𝑖𝑐𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑é𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒.
5. ∀𝑥 ∈ 𝑎, 𝑏 , 𝑓 ′ 𝑥 > 0 ⇒ 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑡𝑟𝑖𝑐𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒.

Remarque
La réciproque au point (4) (et aussi au (5)) est fausse.

Pr Bajil Ouartassi 102


4.3. Inégalité des accroissements finis
Corollaire 3. Inégalité des accroissements finis
Soit 𝑓: 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction dérivable sur un intervalle I
𝑠 ′ 𝑖𝑙 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑀 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓 ′ (𝑥) ≤ 𝑀, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼 𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑦) ≤ 𝑀 𝑥 − 𝑦

Démonstration ( voir le tableau)

Pr Bajil Ouartassi 103


4.4. Règle de l’Hospital
Corollaire 4. Règle de l’Hospital
Soient 𝑓, 𝑔 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 deux fonctions dérivables et soit 𝑥0 ∈ 𝐼.
On suppose que:
𝑓(𝑥0 ) = 𝑔 𝑥0 = 0

∀𝑥 ∈ 𝐼 ∖ 𝑥0 𝑔′ 𝑥 ≠ 0
𝑓 ′ (𝑥) 𝑓(𝑥)
𝑆𝑖 lim = 𝑙 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim =𝑙
𝑥0 𝑔(𝑥) 𝑥0 𝑔(𝑥)

Démonstration(voir le tableau)

Pr Bajil Ouartassi 104


Exercice
(𝑥 2 + 𝑥 − 1)
ln⁡
Calculer la limite en 1 de ln⁡(𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 105


FONCTIONS USUELLES

Pr Bajil Ouartassi 106


1 Fonctions logarithme, exponentielle et puissances
1.1 Fonction logarithme et exponentielle
Définition 1.1 Logarithme
1
La fonction ln est l’unique primitive 𝑥↦
𝑥

𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅+ 𝑎𝑣𝑒𝑐 ln 1 = 0

Proposition 1.1 Propriétés algébriques du logarithme


Le logarithme transforme les produits en sommes :
∀ 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼𝑅+∗ 2 , ln 𝑥𝑦 = ln 𝑥 + ln⁡(𝑦)

et donc les quotients en différences :


𝑥
∀ 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼𝑅+∗ 2 , ln = ln 𝑥 − ln⁡
(𝑦)
𝑦
et les puissances en multiples :
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅+∗ , ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁, ln 𝑥 𝑛 = 𝑛 ln 𝑥

Pr Bajil Ouartassi 107


• Attention ! Le produit xy peut être strictement positif sans que x et y le soient (ils peuvent
être aussi tous deux strictement négatifs). Il ne faut donc surtout pas écrire ln(xy) =
ln(x)+ln(y)
• si on n’est pas sûr que x et y sont strictement positifs. Si xy est strictement positif, c’est que
𝑥𝑦 = 𝑥𝑦

• et on peut écrire sans prendre de risque


ln 𝑥𝑦 = 𝑙𝑛 𝑥 + 𝑙𝑛 𝑦

Pr Bajil Ouartassi 108


Proposition 1.2
1
La fonction ln est dérivable sur ∗
𝐼𝑅+ et ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅+∗ , 𝑙𝑛′ 𝑥 =
𝑥
.

Définition 1.2 Exponentielle


ln une bijection strictement croissante de 𝐼𝑅+∗ sur 𝐼𝑅 . On note sa
bijection réciproque.

Remarque. Le fait que ln et exp soient des bijections réciproques l’une de


l’autre signifie que
(x)) = 𝑥, ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅+∗ exp⁡
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 ln(exp⁡ (𝑙𝑛 𝑥 ) = 𝑥

Pr Bajil Ouartassi 109


Proposition 1.3 Propriétés algébriques de l’exponentielle
L’exponentielle transforme les sommes en produits :
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐼𝑅2 exp⁡
(x + y) = exp 𝑥 exp⁡
(𝑦)

et donc les différences en quotients :

exp 𝑥
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐼𝑅2 exp⁡
(x − y) =
exp⁡
(y)

et les multiples en puissances :



∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅+ , ∀𝑛 ∈ 𝐼𝑁, enx = (𝑒 𝑥 )𝑛

Pr Bajil Ouartassi 110


Proposition 1.4
La fonction exp est dérivable sur𝐼𝑅 et ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅, 𝑒𝑥𝑝′ 𝑥 = exp⁡
(𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 111


1.2 Fonctions puissances
Définition 1.3 Puissances entières
𝑆𝑖 𝑎 ∈ 𝐼𝑅 𝑒𝑡 𝑛 ∈ 𝐼𝑁 ∗ 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑎𝑛 = 𝑎 × 𝑎 ×. .× 𝑎
𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠
1
𝑆𝑖 𝑎 ∈ 𝐼𝑅∗ 𝑒𝑡 𝑛 ∈ ℤ∗− 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑎𝑛 =
𝑎−𝑛
𝑆𝑖 𝑎 ∈ 𝐼𝑅∗ 𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑎0 = 1

Définition 1.4 Puissances quelconques



𝑆𝑖 𝑎 ∈ 𝐼𝑅+ 𝑒𝑡 𝑏 ∈ 𝐼𝑅 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑎𝑏 = exp⁡
(𝑏 ln 𝑎 )

Pr Bajil Ouartassi 112


Proposition 1.5 Propriétés algébriques
Lorsque les expressions suivantes ont un sens
𝑥 𝑎 +𝑏 = 𝑥 𝑎 𝑥 𝑏 𝑥 𝑎𝑏 = (𝑥 𝑎 )𝑏 = (𝑥 𝑏 )𝑎
𝑎
𝑎 𝑎 𝑎 −𝑎
1 1
(𝑥𝑦) = 𝑥 𝑦 𝑥 = 𝑎=
𝑥 𝑥

Définition 1.5 Fonction puissance


On appelle fonction puissance toute fonction du type
𝑥 ⟼ 𝑥𝛼 𝑜ù 𝛼 ∈ 𝐼𝑅
Proposition 1.6 Ensemble de définition
𝑠𝑖 𝛼 ∈ 𝐼𝑁 ∗ 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅
𝑠𝑖 𝛼 ∈ ℤ− 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅∗
𝑠𝑖 𝛼 ∈ 𝐼𝑅 ∖ ℤ 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅+∗
Pr Bajil Ouartassi 113
Proposition 1.7 Parité
𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑛 ∈ ℤ 𝑥 ⟼ 𝑥 𝑛 𝑎 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑛

Proposition 1.8 Dérivabilité


𝑠𝑖 𝛼 ∈ 𝐼𝑁 ∖ 0,1 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅 𝑑𝑒 𝑑é𝑟𝑖𝑣é𝑒 𝑥 ⟼ 𝛼𝑥 𝛼−1

𝑠𝑖 𝛼 ∈ ℤ− 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅∗ 𝑑𝑒 𝑑é𝑟𝑖𝑣é𝑒 𝑥 ⟼ 𝛼𝑥 𝛼−1

𝑠𝑖 𝛼 ∈ 𝐼𝑅 ∖ ℤ 𝑥 ⟼ 𝑥 𝛼 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑟𝑖𝑣𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅+∗ 𝑑𝑒 𝑑é𝑟𝑖𝑣é𝑒 𝑥 ⟼ 𝛼𝑥 𝛼−1

Pr Bajil Ouartassi 114


Pr Bajil Ouartassi 115
Pr Bajil Ouartassi 116
Pr Bajil Ouartassi 117
Racines niem
𝑛
- Si n est un entier naturel impair, 𝑥 ⟼ 𝑥 est une bijection de IR sur IR. Sa
bijection réciproque est noté et elle est définie sur IR.
𝑛

- Si n est un entier naturel pair non nul, 𝑥 ⟼ 𝑥 𝑛 induit une bijection de IR+ sur
IR+ est encore noté et elle est définie sur IR+ .
𝑛

de plus , pour tout 𝑛 ∈ 𝐼𝑁 ∗ et tout 𝑥 ∈ 𝐼𝑅+∗ , 𝑛


1
𝑥 = 𝑥𝑛

Attention !
- Les racines nèmes notées 𝑛 n’ont pas grand-chose à voir avec les racines nèmes
d’un complexe, fût- il réel admet n racines néme complexe (sauf s’il esst nul, bien
entendu) tandis qu’un nombre réel admet au plus une racine néme dans le sens 𝑛
.
- Des notations du style 𝑛
𝑧 avec z complexe non réel n’ont AUCUN SENS

Pr Bajil Ouartassi 118


1.3 Croissances comparées
Lemme 1.1
ln 𝑥
lim =0
𝑥→+∞ 𝑥

L’idée à retenir est, qu’en +∞, l’exponentielle l’emporte sur la puissance, qui
elle-même l’emporte sur le logarithme.
Proposition 1.9 Croissances comparées
𝑠𝑜𝑖𝑡 (𝑎, 𝑏) ∈ 𝐼𝑅+∗
𝑎
ln 𝑥 lim+ 𝑥 𝑎 ln 𝑥 𝑏
=0
lim =0 𝑥→0
𝑥→+∞ 𝑥𝑏
𝑒 𝑎𝑥
lim = +∞ lim 𝑥 𝑏 𝑒 𝑎𝑥 = 0
𝑥→+∞ 𝑥 𝑏 𝑥→−∞

Pr Bajil Ouartassi 119


2 Fonctions circulaires directes et réciproques
2.1 Fonctions circulaires directes
On appelle fonctions circulaires ou trigonométriques directes les fonctions sin, cos et
tan. On se reportera au chapitre Trigonométrie pour les définitions et les différentes
formules.
Rappel Fonctions trigonométriques
La fonction sin est définie sur IR, 2π-périodique et impaire.
La fonction cos est définie sur IR, 2 π -périodique et paire.
𝜋
La fonction tan est définie sur𝐼𝑅 ∖ 2 + 𝜋ℤ , π -périodique et impaire.

Lemme 2.1
sin 𝑥
lim =1
𝑥→0 𝑥

Pr Bajil Ouartassi 120


Proposition 2.1 Dérivabilité
Les fonctions cos, sin et tan sont dérivables sur leur ensemble de définition et
sin′(𝑥) = cos⁡
(𝑥) cos ′ (x) = −sin⁡
(𝑥)

2
1
tan′ 𝑥 = 1 + 𝑡𝑎𝑛 𝑥 =
𝑐𝑜𝑠 2 (𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 121


Pr Bajil Ouartassi 122
Pr Bajil Ouartassi 123
2.2 Fonctions circulaires réciproques
Définition 2.1
𝜋 𝜋
La fonction sin induit une bijection strictement croissante de 2 , 2 𝑠𝑢𝑟 −1,1 .

On appelle fonction arcsinus sa fonction réciproque notée arcsin.
𝜋 𝜋
La fonction arcsin est donc une bijection de −1, 1 𝑠𝑢𝑟 − ,
2 2
La fonction cos induit une bijection strictement décroissante de 0, 𝜋 𝑠𝑢𝑟 −1,1

On appelle fonction arccosinus sa fonction réciproque notée arccos.


La fonction arccos est donc une bijection de −1, 1 𝑠𝑢𝑟 0, 𝜋
𝜋 𝜋
La fonction tan induit une bijection strictement croissante de − ,
2 2
𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑅

On appelle fonction arctangente sa fonction réciproque notée arctan.


𝜋 𝜋
La fonction arctan est donc une bijection de 𝐼𝑅 𝑠𝑢𝑟 − ,
2 2

Pr Bajil Ouartassi 124


Pr Bajil Ouartassi 125
Pr Bajil Ouartassi 126
Proposition 2.2 Parité
Les fonctions arcsin et arctan sont impaires. La fonction arccos n’est ni paire ni
impaire.

Remarque. On a pour 𝑥 ∈ −1, 1 , 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 −𝑥 = 𝜋 − arccos⁡


(𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 127


Pr Bajil Ouartassi 128
Proposition 2.3
𝜋 𝜋
∀𝑥 ∈ −1, 1 , sin 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛 𝑥 = 𝑥 ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 arcsin sin 𝑥 = 𝑥 ⇔ 𝑥𝜖 − ,
2 2

∀𝑥 ∈ −1, 1 , cos 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 𝑥 = 𝑥 ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 arccos cos 𝑥 = 𝑥 ⇔ 𝑥𝜖 0, 𝜋

𝜋 𝜋 𝜋
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 , tan 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 𝑥 = 𝑥 ∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 ∖ + 𝜋ℤ , arctan tan 𝑥 = 𝑥 ⇔ 𝑥𝜖 − ,
2 2 2

• Attention ! arcsin (sin)≠ Id, arccos(cos) ≠ Id et arctan (tan ) ≠ Id. En


effet, arcsin, arccos et arctan sont des bijections réciproques de
restrictions de sin, cos et tan.

Pr Bajil Ouartassi 129


Proposition 2.4
∀𝑥 ∈ −1, 1 , sin 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 𝑥 = cos arcsin 𝑥 = 1 − 𝑥2

Proposition 2.5 Dérivabilité

1 1
∀𝑥 ∈ −1, 1 , arcsin ′ 𝑥 = , ∀𝑥 ∈ −1, 1 , arccos ′ 𝑥 = − ,
1− 𝑥2 1− 𝑥2
1
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 , arctan ′ 𝑥 =
1 + 𝑥2

Attention ! Les fonctions arcsin et arccos ne sont pas dérivables en -1 et 1.

Pr Bajil Ouartassi 130


Proposition 2.6
𝜋
∀𝑥 ∈ −1, 1 , arcsin 𝑥 + arccos⁡
(𝑥) =
2
1 𝜋
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅∗ , arctan 𝑥 + arctan⁡
( ) = 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑒(𝑥)
𝑥 2

3 Fonctions hyperboliques
Définition 3.1 Fonctions hyperboliques
On appelle sinus hyperbolique, cosinus hyperbolique et tangente
hyperbolique les trois fonctions notées respectivement ch, sh et th telles
que :
𝑒 𝑥 − 𝑒 −𝑥 𝑒 𝑥 + 𝑒 −𝑥 𝑠ℎ(𝑥)
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑅 𝑠ℎ 𝑥 = , 𝑐ℎ 𝑥 = , 𝑡ℎ 𝑥 =
2 2 𝑐ℎ(𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 131


Remarque. Les formules définissant sh(x ) et ch(x) sont les analogues des relations d’Euler
permettant de définir sin et cos à partir de l’exponentielle complexe. La seule différence est
qu’ici, les exponentielles sont réelles.

Pr Bajil Ouartassi 132


Proposition 3.1 Parité
Les fonctions sh et th sont impaires et la fonction ch est paire.

Proposition 3.2 Dérivabilité


Les fonctions sh, ch et th sont dérivables sur IR et

sh′(𝑥) = ch⁡
(𝑥) ch′ 𝑥 = sh⁡
(𝑥)
1
th′ 𝑥 = 1 − 𝑡ℎ2 𝑥 =
𝑐ℎ2 (𝑥)

Pr Bajil Ouartassi 133


Pr Bajil Ouartassi 134
Pr Bajil Ouartassi 135
Formules de Taylor

Pr Bajil Ouartassi 136


La formule de Taylor, du nom du mathématicien Brook Taylor qui l’´etablit en
1715, permet l’approximation d’une fonction plusieurs fois dérivable au
voisinage d’un point par un polynôme dont les coefficients dépendent
uniquement des dérivées de la fonction en ce point. La première étape est la
formule :
𝑓 𝑥0 + ℎ = 𝑓 𝑥0 + ℎ𝑓 ′ 𝑥0 + ℎ𝜀(ℎ)

qui montre que, si f est dérivable, alors f est approchée par un polynôme de degré
1 (une droite).
1. Les trois formules de Taylor
Notations 1.1
Soient I un intervalle de IR, x0 un point intérieur à I, et 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 une fonction.
On fixe un entier naturel n. On dit qu’une fonction est de classe Cn sur I si elle est
n fois dérivable sur I, et si sa dérivée n-iéme est continue sur I.
Pr Bajil Ouartassi 137
Théorème 1.2 (Taylor-Young)
Supposons que f soit de classe Cn sur I. Alors, pour tout h appartienne à IR tel
que: x0 + h appartienne à I, on peut écrire:

ℎ2 2
ℎ𝑛 𝑛
𝑓 𝑥0 + ℎ = 𝑓 𝑥0 + ℎ𝑓 (𝑥0 ) + 𝑓 𝑥0 + ⋯+ 𝑓 𝑥0 + ℎ𝑛 𝜀(ℎ)
2! 𝑛!
𝑛
ℎ𝑘 𝑘
𝑓 𝑥0 + ℎ = ෍ 𝑓 𝑥0 + ℎ𝑛 𝜀(ℎ)
𝑘!
𝑘=0

Où ԑ(h) est une fonction qui tend vers 0 quand h tend vers 0.

Définition 1.3. La somme 𝑛


ℎ𝑘 𝑘
෍ 𝑓 𝑥0
𝑘!
𝑘=0
s’appelle le polynôme de Taylor de f à l’ordre n au point x0. Par convention, 0! = 1! = 1.

Pr Bajil Ouartassi 138


Remarque : Une autre façon d’écrire un développement de Taylor au point x 0
consiste à poser x = x0 + h.
𝑛
𝑘
𝑥 − 𝑥0 𝑘 𝑛
𝑓 𝑥 =෍ 𝑓 𝑥0 + 𝑥 − 𝑥0 𝜀( 𝑥 − 𝑥0 )
𝑘!
𝑘=0

où ԑ(x − x0) tend vers 0 quand x tend vers x0.

Pr Bajil Ouartassi 139


Exemple:
a) La formule de Taylor-Young pour la fonction sin(x) à l’ordre 2n + 1 en 0 s’écrit:
𝑥3 𝑥5 𝑛
𝑥 2𝑛+1
sin 𝑥 = 𝑥 − + + ⋯ + (−1) 𝜀(ℎ)
3! 5! (2𝑛 + 1)!

En effet, on doit calculer les dérivées successives de sin(x) en 0. Nous avons


sin 0 = 0, sin ′ 0 = cos 0 = 1, 𝑠𝑖𝑛`` 0 = − sin 0 = 0, …

Plus généralement, pour tout k appartient à IN nous avons :


sin(2k) 0 = 0, sin(2k+1) 0 = (−1)𝑘 cos 0 = (−1)𝑘
d’où le résultat.

Pr Bajil Ouartassi 140


𝑥3
Par exemple, pour x suffisamment petit, le polynôme 𝑥 − donne une valeur
3!
approchée de sin(x). On aimerait connaître la précision de cette approximation,
c’est-à-dire contrôler la taille du reste x3ԑ(x).
Nous allons d’abord exprimer le reste sous la forme de Lagrange, ce qui constitue
une généralisation du théorème des accroissements finis.
Théorème 1.4 (Taylor-Lagrange).
Supposons que f soit de classe Cn+1 sur I. Alors, pour tout h appartient à IR tel que
x0 + h appartienne à I:
𝑛
ℎ𝑘 𝑘
ℎ𝑛+1
∃𝜃 ∈ 0,1 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑥0 + ℎ = ෍ 𝑓 𝑥0 + 𝑓 (𝑛+1) (𝑥0 + 𝜃ℎ)
𝑘! (𝑛 + 1)!
𝑘=0

(notons ici que Ө dépend de h).

Pr Bajil Ouartassi 141


Exemple
Considérons encore la fonction exp(x). La formule de Taylor-Lagrange à l’ordre 4
au voisinage de 0 s’écrit :
2 3 5
𝑥 𝑥 𝑥 𝑥
𝑒 𝑥 = 1 + + + + 𝑒 𝜃𝑥
1! 2! 3! 5!

• Comme la fonction ex est croissante, on peut dire que eμx ・ ex. Ceci permet par
exemple de donner une valeur approchée de e. En effet, nous avons
1 1 1 𝜃
𝑒 =1+1+ + + 𝑒
2 6 120

3 1
Avec 𝑒θ < 𝑒 < 3 donc, l’erreur est de l’ordre de =
120 40

Pr Bajil Ouartassi 142


Démonstration de la formule de Taylor-Lagrange.
Si h = 0, c’est vrai. Fixons h ≠0, pour simplifier les notations, nous posons
x = x0+h. Nous cherchons donc à montrer l’existence d’un réel C strictement
compris entre x0 et x tel que l’on ait :
𝑛
(𝑥 − 𝑥0 )𝑘 𝑘
(𝑥 − 𝑥0 )𝑛+1 (𝑛 +1)
𝑓 𝑥 =෍ 𝑓 𝑥0 + 𝑓 (𝑐)
𝑘! (𝑛 + 1)!
𝑘=0

On introduit la fonction g définie par


𝑛
(𝑥 − 𝑡)𝑘 𝑘
𝑔 𝑡 = 𝑓 𝑥 −෍ 𝑓 𝑡 + 𝐾(𝑥 − 𝑡)𝑛+1
𝑘!
𝑘=0

Où K est un réel choisi de telle façon que g(x0) = 0, c’est-à-dire :


𝑛
(𝑥 − 𝑥0 )𝑘 𝑘
𝑓 𝑥 =෍ 𝑓 𝑥0 + 𝐾(𝑥 − 𝑥0 )𝑛+1
𝑘!
𝑘=0

Pr Bajil Ouartassi 143


Il est clair, vu la définition de g, que g(x) = 0. Pour démontrer le théorème, il suffit
de montrer que K est de la forme 𝑓 𝑛 +1 (𝑐) pour un certain c.
𝑛+1 !

Vu les hypothèses, nous pouvons appliquer le théorème de Rolle pour trouver c


(strictement compris entre x0 et x) tel que g’(c) = 0.
Calculons g’ . Par la formule de dérivation d’un produit, nous avons :
𝑛 𝑛
𝑘−1
𝑘 𝑥−𝑡 (𝑥 − 𝑡)𝑘
𝑔′ 𝑡 = ෍ 𝑓 𝑘
𝑡 −෍ 𝑓 𝑘+1
𝑡 − 𝐾(𝑛 + 1)(𝑥 − 𝑡)𝑛
𝑘! 𝑘!
𝑘=0 𝑘=0
𝑛−1 𝑛

𝑥−𝑡 𝑙 𝑙+1
(𝑥 − 𝑡)𝑘 𝑘+1
𝑔 𝑡 = ෍ 𝑓 𝑡 −෍ 𝑓 𝑡 − 𝐾(𝑛 + 1)(𝑥 − 𝑡)𝑛
𝑙! 𝑘!
𝑙=0 𝑘=0

𝑛

𝑥−𝑡 𝑛 +1
𝑔 𝑡 = − 𝑓 𝑡 − 𝐾(𝑛 + 1)(𝑥 − 𝑡)𝑛
𝑛!

Pr Bajil Ouartassi 144


L’égalité g’(c) = 0 se traduit donc par :
𝑓 𝑛+1 𝑐
𝑘= −
(𝑛 + 1)!

D’où`le résultat.
Démonstration de la formule de Taylor-Young. On applique la formule de Taylor-
Lagrange à l’ordre n − 1 pour la fonction f.
𝑛−1
ℎ𝑘 𝑘
ℎ𝑛 (𝑛)
∃𝜃 ∈ 0,1 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑥0 + ℎ = ෍ 𝑓 𝑥0 + 𝑓 (𝑥0 + 𝜃ℎ)
𝑘! (𝑛)!
𝑘=0

On pose alors
1 𝑛 𝑛
𝜀 ℎ = (𝑓 𝑥0 + 𝜃ℎ − 𝑓 𝑥0 )
𝑛 !

Pr Bajil Ouartassi 145


Le nombre Ө, bien que dépendant de h, appartient à ]0, 1[. Nous avons donc :
lim 𝑥0 + 𝜃ℎ = 𝑥0
ℎ→0

Comme f(n) est continue en x0, on en déduit que

lim 𝜀 ℎ = 0
ℎ→0

Enfin, par définition même de ԑ, nous avons:


𝑛

ℎ𝑛 𝜀 ℎ = (𝑓 𝑛
𝑥0 + 𝜃ℎ − 𝑓 𝑛
𝑥0 )
𝑛 !
d’où le résultat, en injectant ceci dans la formule de départ.
Il existe aussi une autre expression du reste, qui constitue une généralisation du
théorème fondamental du calcul différentiel et intégral.

Pr Bajil Ouartassi 146


Théorème 1.5 (Taylor avec reste intégral).
Supposons que f soit de classe Cn+1 sur I.
𝑛 1
ℎ𝑘 𝑘
ℎ𝑛 +1
∀ℎ ∈ 𝐼𝑅 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥0 + ℎ ∈ 𝐼, 𝑓 𝑥0 + ℎ = ෍ 𝑓 𝑥0 + 1 − 𝑡 𝑛 𝑓 (𝑛+1) (𝑥0 + 𝑡ℎ)𝑑𝑡
𝑘! (𝑛)! 0
𝑘=0

Remarque. Le reste intégral admet une autre expression. Plus précisément, on a


l’égalité.
1 𝑥 0 +ℎ
ℎ𝑛+1 𝑛 (𝑛+1)
(𝑥0 + ℎ − 𝑡)𝑛+1
1−𝑡 𝑓 (𝑥0 + 𝑡ℎ)𝑑𝑡 = 𝑓 (𝑛+1) (𝑡)𝑑𝑡
(𝑛)! 0 𝑥0 (𝑛)!

qui découle tout simplement d’un changement de variable.

Pr Bajil Ouartassi 147


Remarque. Pour certaines fonctions f, nous pouvons montrer que le reste tend
vers zéro quand n tend vers l’infini ; ces fonctions peuvent être développées en
série de Taylor dans un voisinage du point x0 et sont appelées des fonctions
analytiques.
2 Opérations sur les polynômes de Taylor
Lemme 2.1.
Soit f de classe Cn sur I, et soit x0 appartenant à I. Supposons qu’il existe un
polynôme P de degré au plus n et une fonction ԑ qui tend vers 0 en 0, tels que l’on
ait
∀ℎ ∈ 𝐼𝑅 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥0 + ℎ ∈ 𝐼, 𝑓 𝑥0 + ℎ = 𝑃(ℎ) + ℎ𝑛 𝜀(ℎ)
Alors P est le polynôme de Taylor de f à l’ordre n au point x0.

Pr Bajil Ouartassi 148


Démonstration
En appliquant le théorème de Taylor Lagrange, on trouve que
𝑛
ℎ𝑘 𝑘
∀ℎ ∈ 𝐼𝑅 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥0 + ℎ ∈ 𝐼, 𝑃(ℎ) = ෍ 𝑓 𝑥0
𝑘!
𝑘=0

Pr Bajil Ouartassi 149


Voici comment les opérations algébriques usuelles se traduisent au niveau des
polynômes de Taylor.
Théorème 2.2.
Soient f et g deux fonctions de classe Cn sur I, et soit x0 appartenant à I. Soit P
(resp. Q) le polynôme de Taylor de f (resp. g) à l’ordre n au point x0. Alors :
(1) le polynôme de Taylor de f + g à l’ordre n en x0 est P + Q
(2) le polynôme de Taylor de fg à l’ordre n en x0 est PQ tronqué en degré n
(3) si g(x0) ≠ 0, alors f/g est de classe Cn au voisinage de x0 et le polynôme de
Taylor de f/g est le quotient de P par Q selon les puissances croissantes à l’ordre
n.

Pr Bajil Ouartassi 150


Quelques commentaires :
1) PQ est un polynôme de degré au plus 2n, son tronqué en degré n est le
polynôme obtenu en supprimant tous les termes de degré strictement supérieur à
n. Dans la pratique, ce ne sera même pas la peine de calculer ces termes...
2) La division selon les puissances croissantes de P par Q à l’ordre n est définie
comme suit : si Q(0) 0, alors il existe un unique couple (A,B) de polynômes tel que
l’on ait 𝑃 𝑥 = 𝑄 𝑥 𝐴 𝑥 + 𝑥 𝑛+1 𝐵 𝑥 𝑎𝑣𝑒𝑐 deg⁡ (𝐴) ≤ 𝑛
On dit que A est le quotient de P par Q selon les puissances croissantes à l’ordre n,
et que B est le reste.
Cette division, contrairement à la division euclidienne des polynômes (que l’on
appelle aussi division selon les puissances décroissantes), a pour effet
d’augmenter le degré du reste, au lieu de le diminuer. Ainsi, il n’y a pas une seule
division selon les puissances croissantes, il y en a une pour chaque ordre n. Plus n
augmente, plus le degré du quotient et du reste augmentent.

Pr Bajil Ouartassi 151


Exemples. On écrit Taylor-Young à l’ordre 3 en 0 pour sin(x):

𝑥3
sin 𝑥 = 𝑥 − + 𝑥 3 𝜀1 (𝑥)
6
et pour ln(1 + x) :
𝑥2 𝑥3
ln 1 + 𝑥 = 𝑥 − + + 𝑥 3 𝜀2 (𝑥)
2 6
d’où l’on déduit :
• a) Taylor-Young à l’ordre 3 en 0 pour la différence
𝑥2 𝑥3
sin 𝑥 − ln 1 + 𝑥 = − + 𝑥 3 𝜀(𝑥)
2 3
• b) Taylor-Young à l’ordre 3 en 0 pour le produit

𝑥3 𝑥2 𝑥3
sin 𝑥 ln 1 + 𝑥 = 𝑥 − 𝑥− + + 𝑥 3 𝜀(𝑥)
6 2 3
𝑥3
sin 𝑥 ln 1 + 𝑥 = 𝑥 − + 𝑥 3 𝜀(𝑥)
2
2
Pr Bajil Ouartassi 152
Démonstration.
D’après Taylor-Young, il existe des fonction ԑ1 et ԑ2 qui tendent vers 0

∀ℎ ∈ 𝐼𝑅 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥0 + ℎ ∈ 𝐼, 𝑓 𝑥0 + ℎ = 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝜀1 (ℎ)

∀ℎ ∈ 𝐼𝑅 , 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥0 + ℎ ∈ 𝐼, 𝑔 𝑥0 + ℎ = 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝜀1 (ℎ)


En additionnant ces deux expressions, et en appliquant le lemme, le point (1) en
découle. (2) Nous avons:

(𝑓𝑔) 𝑥0 + ℎ = 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝜀1 (ℎ) 𝑄 ℎ + ℎ𝑛 𝜀2 (ℎ)

(𝑓𝑔) 𝑥0 + ℎ = 𝑄 ℎ 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝑄 ℎ 𝜀1 ℎ + ℎ𝑛 𝑃 ℎ 𝜀2 ℎ + +ℎ𝑛 𝜀1 ℎ 𝜀2 (ℎ)

(𝑓𝑔) 𝑥0 + ℎ = 𝑄 ℎ 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝜀3 ℎ

Pr Bajil Ouartassi 153


où ԑ3(h) est une fonction qui tend vers 0 en 0. Il suffit alors d’écrire:
𝑄 ℎ 𝑃 ℎ = 𝑇𝑛 𝑃𝑄 ℎ + ℎ𝑛 𝜀4 ℎ
où Tn(PQ)(h) est le tronqué de PQ en degré n. Ainsi
(𝑓𝑔) 𝑥0 + ℎ = 𝑇𝑛 (𝑄𝑃)(ℎ) + ℎ𝑛 (ℎ𝑅 ℎ + 𝜀3 ℎ )
d’où le résultat (via le lemme). (3) Soit
𝑃 𝑥 = 𝑄 𝑥 𝐴 𝑥 + 𝑥 𝑛+1 𝐵 𝑥 𝑎𝑣𝑒𝑐 deg⁡
(𝐴) ≤ 𝑛
le résultat de la division de P par Q selon les puissances croissantes à l’ordre n.
Nous avons alors, pour tout h,
𝑃 ℎ − 𝑄 ℎ 𝐴 ℎ = ℎ𝑛+1 𝐵 ℎ 𝑎𝑣𝑒𝑐 deg⁡
(𝐴) ≤ 𝑛
𝑓 𝑥0 + ℎ − 𝑔 𝑥0 + ℎ 𝐴 ℎ = 𝑃 ℎ + ℎ𝑛 𝜀1 ℎ − 𝑄 ℎ + ℎ𝑛 𝜀2 ℎ 𝐴(ℎ)
𝑓 𝑥0 + ℎ − 𝑔 𝑥0 + ℎ 𝐴 ℎ = 𝑃 ℎ − 𝑄 ℎ 𝐴(ℎ) + ℎ𝑛 𝜀1 ℎ + ℎ𝑛 𝜀2 ℎ 𝐴(ℎ)
𝑓 𝑥0 + ℎ − 𝑔 𝑥0 + ℎ 𝐴 ℎ = ℎ𝑛+1 𝐵 ℎ + ℎ𝑛 (… . . )

Pr Bajil Ouartassi 154


Ainsi, en divisant tout par g(x0 + h), nous obtenons :
𝑓 𝑥0 + ℎ 𝜀3 (ℎ)
− 𝐴 ℎ = ℎ𝑛
𝑔 𝑥0 + ℎ 𝑔 𝑥0 + ℎ

Quand h tend vers 0, g(x0 + h) tend vers g(x0) ≠ 0, donc la fonction ԑ3(h)/g(x0+h)
tend vers 0.
D’où le résultat.

Pr Bajil Ouartassi 155


On peut aussi composer les polynômes de Taylor.
Théorème 2.3.
Soient 𝑓 ∶ 𝐼 → 𝐼𝑅 et 𝑔 ∶ 𝐽 → 𝐼𝑅 deux fonctions de classe Cn telles que f(I) inclut
dans J, et soit x0 appartenant à I. Soit P le polynôme de Taylor de f à l’ordre n au
point x0, et soit Q le polynôme de Taylor de g à l’ordre n au point f(x0). Alors le
polynôme de Taylor de gof à l’ordre n au point x0 est le polynôme composé QoP
tronqué en ordre n.

Démonstration. Même principe que précédemment.

Pr Bajil Ouartassi 156


Remarque. a) Si une fonction est paire (resp. impaire), alors son polynôme de
Taylor d’ordre n en 0 ne contient que des puissances paires (resp. impaires) de x.
b) On peut dériver (ou intégrer) les polynômes de Taylor. Plus précisément, si f est
de classe Cn alors f’ est de classe Cn−1, et le polynôme de Taylor de f’ à l’ordre n − 1
au point x0 s’obtient en dérivant le polynôme de Taylor de f à l’ordre n en ce
même point.
Citons quelques applications des formules de Taylor :
– Calcul de valeurs approchées de fonctions usuelles
– Calcul de limites
– Position du graphe d’une courbe par rapport à sa tangente

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Exemple. Le dessin ci-dessous compare graphiquement la fonction sin(x) avec ses
polynômes de Taylor d’ordres 3, 5 et 7 en 0.

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Développements limités

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Pr Bajil Ouartassi 202
Pr Bajil Ouartassi 203
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Les Equations différentielles.

Pr Bajil Ouartassi 205


I. Généralités.
I.1 Présentation
Les équations différentielles constituent l'un des chapitres les plus importants de
l'analyse, car elles ont d'innombrables applications concrètes, en particulier dans tous
les problèmes consistant à étudier l'évolution d'un système au cours de temps, que ce
soit en physique, en mécanique, en chimie, ou aussi en biologie animale ou végétale,
et en économie.

I.1.1 Définition
Une équation différentielle est une relation entre la variable en général notée x (ou t,
lorsque c'est le temps) et une fonction inconnue 𝑦 = 𝑓 𝑥 et ses dérivées
𝑦 ′ = 𝑓 ′ 𝑥 , 𝑦 ′′ = 𝑓 ′′ 𝑥 … 𝑦 𝑛 = 𝑓 𝑛 𝑥 qu'on peut mettre sous la forme
𝐸 𝜑 𝑥, 𝑦, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ , … , 𝑦 𝑛 = 0
L'entier 𝑛 est l'ordre de l'équation différentielle 𝐸 .

Pr Bajil Ouartassi 206


Exemple :
les équations du premier ordre :
𝒚𝒚′ − 𝒙𝟐 = 𝟎
Les équations de premier ordre qui sont incomplètes
𝒚′𝟐 − 𝒚 = 𝟎
𝒚′𝟐 − 𝒙 = 𝟎
Les équation du seconde ordre :
𝒚′′ − 𝒚′ + 𝒚 = 𝐜𝐨𝐬 𝒙
I.1.2 Solutions d'une équation différentielle.
Définition I.1.2. Une solution d'une équation différentielle
𝐸 𝜑 𝑥, 𝑦, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ , … , 𝑦 𝑛 = 0

est une fonction 𝑦 = 𝑓 𝑥 qui est n fois dérivable sur un intervalle 𝐼 et qui
est telle que
l'égalité (E) est vraie pour tout 𝑥 ∈ 𝐼.
Résoudre une équation différentielle comme (E), c'est trouver toutes ses
solutions. (On dit aussi qu'on détermine alors sa solution générale.)

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I.1.3 Conditions initiales
Il n'y a en général pas unicité des solutions d'une équation différentielle. Cependant, sous
certaines conditions souvent réunies, et sous réserve d'imposer des conditions initiales , une
équation différentielle admet une unique solution.

Définition I.1.3 Soit 𝐸 𝜑 𝑥, 𝑦, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ , … , 𝑦 𝑛 = 0 une équation différentielle d'ordre n.


Une condition initiale pour cette équation est la donnée d'un n + 1-uplet de réels
𝑥0, 𝑦0, 𝑦0′ , 𝑦0′′ , … , 𝑦0 𝑛−1
et une solution de (1) vériant cette condition initiale est une fonction f solution de (E)
et telle que : 𝑦0′ = 𝑓 ′ 𝑥0 , 𝑦0′′ = 𝑓 ′′ 𝑥0 … 𝑦0 𝑛 = 𝑓 𝑛 𝑥0

Proposition I.1.1 Lorsqu'on peut écrire une équation différentielle (E) d'ordre n sous
la forme 𝑦 𝑛 = 𝜓 𝑥, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ , … , 𝑦 𝑛−1 , 𝜓 étant une fonction régulière", alors pour toute
condition initiale dans le domaine de régularité de , il existe un intervalle contenant x0
dans lequel cette équation différentielle admet une unique solution vériant cette condition
initiale.

Pr Bajil Ouartassi 208


Exemple
3𝑦 ′ 𝑦 = 2𝑥, 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒 𝑦0 = 0, 𝑥0 = 0

la suite :
Précisément, nous étudierons trois types d'équations différentielles :
les équations différentielles du premier ordre à variables séparables.
les équations différentielles du premier ordre linéaires.
les équations différentielles du second ordre linéaires à coefficients constants.

I.2 Équations différentielles du premier ordre à variables séparables.


I.2.1 Description
Une équation différentielle du premier ordre à variables séparables peut se mettre sous
la forme
𝛼 𝑦 𝑦′ = 𝛽 𝑥
𝛼, 𝛽 sont deux fonctions.
𝑑𝑦
Remarquons qu'avec la notation souvent utilisée par les physiciens 𝑦 ′ = 𝑑𝑥 ,formellement,
on peut écrire une équation différentielle à variables séparables sous la forme
𝛼 𝑦 𝑑𝑦 = 𝛽 𝑥 𝑑𝑥.

Pr Bajil Ouartassi 209


I.2.2 Résolution avec et sans condition initiale
voir le tableau
Exemple
𝒚′ 𝒚𝟐 − 𝒙 𝟓 = 𝟎
I.3 Équations différentielles du premier ordre linéaires.
Ce sont des équations différentielles qu'on peut écrire sous la forme :
𝑎 𝑥 𝑦′ + 𝑏 𝑥 𝑦 = 𝑐 𝑥
𝑎, 𝑏, 𝑐 sont des fonctions (si ce sont des réels, ce sont quand même des
fonctions constantes, on dit que l'équation linéaire est à coefficients
constants). 𝑐 𝑥 est appelé le second membre.

Exemple
𝑥𝑦 ′ + 𝑦 = 𝑥
I.3.2 Principe général de résolution d'une équation différentielle
Linéaire
Théorème I.3.1. La solution générale d'une équation différentielle linéaire est
obtenue en ajoutant à la solution générale de l'équation sans second membre
associée une solution particulière de l'équation complète.
Pr Bajil Ouartassi 210
I.3.3 Forme des solutions de l'équation sans second membre.
Proposition I.3.1. Si f est une solution non nulle de l'équation
𝐻 𝑎 𝑥 𝑦′ + 𝑏 𝑥 𝑦 = 0
alors la solution générale de 𝐻 est 𝑦 𝑥 = 𝜆𝑓 𝑥 , avec 𝜆𝜖𝐼𝑅.

I.3.4 Résolution de l'équation sans second membre.


Voir le tableau
I.3.5 Recherche d'une solution particulière.
Exemple
𝑦 ′ + 2𝑦 = 3
y ′ cos 𝑥 + 𝑦 𝑠𝑖𝑛 𝑥 = 1
I.3.6 Méthode de la variation de la constante.
Voir le tableau
Exemple
2𝑦 ′ 𝑥 − 𝑦 = 𝑥

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I.4 Équations différentielles du second ordre linéaires à coefficients constants.
I.4.1 Description.
Une équation différentielle du second ordre linéaire est une équation du type
𝒂𝒚′′ + 𝒃𝒚′ + 𝒄𝒚 = 𝒅 𝒙
la suite voir le cour au tableau,
Exemple :
𝒚′′ − 𝟑𝒚′ + 𝟐𝒚 = 𝟎
𝒚′′ − 𝟐𝒚 + 𝟓𝒚 = 𝟎
I.4.1 Résolution de l'équation complète (avec second membre)
1.4.1.2 solution particuliére
exemple
𝒚′′ + 𝟑𝒚′ − 𝟒𝒚 = 𝟖𝒙 + 𝟓
𝒚′′ + 𝟐𝒚′ + 𝒚 = 𝒆𝒙
1.4.1.3 variation de la constante
Voir le tableau

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Exemple
′′
1
𝑦 +𝑦 =
sin 𝑥

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