Analyse 2
Analyse 2
Analyse 2
suites numeriques 8
univ.scholarvox.com:Université de Paris:2110307554:88828536:81.194.22.198:1593990381
I L'ensemble des nombres reels
L’ensemble des nombres réels a été introduit au chapitre 1.
Remarque
• L’unicité de la borne supérieure, lorsque celle-ci existe, est une conséquence
de l’unicité du plus petit élément d’un ensemble (cf. page 354).
• De même, l’unicité de la borne inférieure, lorsque celle-ci existe, découle de
l’unicité du plus grand élément d’un ensemble.
✞ ☎
p.438 Exercice 1 Que pensez-vous de la borne supérieure des ensembles suivants :
✝ ✆
A = IR∗− , B = [0, 1], C = [0, 1[, D = [0, 1] ∪ [2, 3] ?
✞ ☎
p.438 Exercice 2 Soit A une partie de IR qui admet un plus grand élément a.
✝ ✆
Montrer que a est aussi la borne supérieure de A.
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Nous admettons que l’ensemble IR des nombres réels possède la propriété de
la borne supérieure, c’est-à-dire :
✞ ☎
p.438 Exercice 3 (Approfondissement) Montrer que dans le théorème précédent, le
✝ ✆
deuxième point est une conséquence du premier.
✞ ☎
p.438 Exercice 4 (Existence d’au moins un irrationnel)
✝ ✆
Le but de l’exercice est d’utiliser la propriété de la borne supérieure pour montrer
qu’il existe un nombre réel dont le carré vaut 2. D’après l’exercice 13 de la page 322,
on sait alors qu’un tel nombre est irrationnel.
Soit X = x ∈ IR x > 0 et x2 6 2 .
1. Montrer que X possède une borne supérieure, notée a dans la suite.
2. Supposons a2 < 2 .
(a) Vérifier que ∀h ∈ [0, 1] (a + h)2 6 a2 + 2a h + h.
2 − a2
(b) En déduire qu’en posant h = min 1, , on a a + h ∈ X .
2a + 1
(c) Expliquer pourquoi on aboutit à une contradiction.
3. Supposons a2 > 2 .
(a) Vérifier que ∀h ∈ IR (a − h)2 > a2 − 2a h.
a2 − 2
(b) En posant h = min a, , aboutir à une contradiction.
2a
4. Conclure.
✞ ☎
p.439 Exercice 5 (Q ne possède pas la propriété de la borne supérieure)
✝ ✆
On sait désormais que toute partie de Q non vide et majorée possède, en tant que
partie de IR non vide et majorée, une borne supérieure dans IR . Exhiber une partie
non vide et majorée de Q dont la borne supérieure n’est pas dans Q.
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I L'ensemble des nombres reels
Proposition 2 (Caractérisation de la borne supérieure)
Soit A une partie de IR et a ∈ IR. Alors on a a = sup A si, et seulement si :
• a est un majorant de A, ce qui se traduit par : ∀x ∈ A x 6 a ;
• a est le plus petit majorant de A, ce qui se traduit ainsi :
∀b < a ∃x ∈ A b < x,
ou encore ainsi :
∀ε > 0 ∃x ∈ A a − ε < x.
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Démonstration. La seconde puce exprime le fait qu’un nombre strictement plus petit que a
n’est pas majorant de A ; si l’on prend en compte la première puce, cela exprime bien le fait
que a est le plus petit des majorants de A .
Remarque
Le dessin suivant illustre le fait
que, quel que soit ε strictement a = sup A
positif, on peut trouver un élé- a−ε
ment de A compris entre a − ε A
et sup A. D’autre part, il met
en évidence qu’il peut exister des x∈A
éléments n’appartenant pas à A
et compris entre a − ε et a.
✞ ☎
p.439 Exercice 6 (Caractérisation de la borne inférieure)
✝ ✆
Donner une version de la proposition 2 pour la borne inférieure.
✞ ☎
p.439 Exercice 7 (Résultat souvent utilisé en analyse)
✝ ✆
1. Quelle est la borne inférieure de IR∗+ ?
2. En déduire que si un réel a vérifie ∀ε > 0 |a| 6 ε , alors on a a = 0 .
✞ ☎
p.440 Exercice 8 Soit X un ensemble. Pour f ∈ IRX , on pose (lorsque cela existe) :
✝ ✆
sup f = sup f (X) = sup{f (x) ; x ∈ X}.
1. Pour f ∈ IRX et g ∈ IRX telles que sup f et sup g existent, établir :
sup(f + g) 6 sup f + sup g.
✞ ☎
p.440 Exercice 9 Soit A et B deux parties non vides et majorées de IR.
✝ ✆
On définit l’ensemble A + B par :
A + B = {x + y ; x ∈ A, y ∈ B} .
Montrer que l’ensemble A + B est majoré et que sup(A + B) = sup A + sup B.
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Chapitre 8. Nombres reels,
suites numeriques
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∀x ∈ IR x 6 +∞ et ∀x ∈ IR x > −∞.
On prolonge partiellement à IR les opérations de IR, selon les tables suivantes :
+ −∞ y ∈ IR +∞
−∞ −∞ −∞
x ∈ IR −∞ x+y +∞
+∞ +∞ +∞
× −∞ y ∈ IR∗− 0 y ∈ IR∗+ +∞
−∞ +∞ +∞ −∞ −∞
x ∈ IR∗− +∞ xy 0 xy −∞
0 0 0 0
x ∈ IR∗+ −∞ xy 0 xy +∞
+∞ −∞ −∞ +∞ +∞
où les cases vides correspondent à des cas où l’opération n’est pas définie.
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I L'ensemble des nombres reels
4 Partie entiere
Propriet
e d'Ar himede
Proposition 4
L’ensemble IR est archimédien, ce qui signifie :
∀x ∈ IR∗+ ∀y ∈ IR ∃n ∈ IN n x > y.
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Principe de démonstration. Raisonner par l’absurde en supposant qu’il existe x ∈ IR∗+ tel
✞ ☎
que l’ensemble nx ; n ∈ IN soit majoré. Démonstration page 441
✝ ✆
Corollaire 5
Étant donné deux réels x et y avec x > 1, il existe n ∈ IN tel que xn > y .
✞ ☎
Principe de démonstration. Démonstration page 441
✝ ✆
Pour x > 1 , écrire x = 1+h avec h > 0 , et utiliser la formule du binôme pour minorer (1+h)n .
Partie entiere
Proposition 6
Étant donné x ∈ IR, il existe un unique entier relatif n tel que :
n 6 x < n + 1.
Cet unique entier relatif, appelé partie entière de x, est noté ⌊x⌋.
✞ ☎
Démonstration page 441
✝ ✆
Notation
• Il peut arriver de croiser les notations E(x) et [x] pour désigner la
partie entière de x. Ce sont d’anciennes notations, que nous n’utilise-
rons donc pas.
• On définit également la partie entière par excès de x, que l’on note ⌈x⌉ :
c’est l’unique entier n vérifiant l’encadrement n − 1 < x 6 n.
• Pour éviter les risques de confusion, la partie entière ⌊x⌋ s’appelle parfois
la partie entière par défaut de x.
✞ ☎
p.442 Exercice 10 Montrer que ∀x ∈ IR ⌈x⌉ = −⌊−x⌋.
✝ ✆
Remarques
1. Dans la démonstration de la proposition 6 :
• la partie « existence » s’appuie sur le fait que la partie entière de x
n’est rien d’autre que le plus grand des nombres entiers qui lui sont
inférieurs ;
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Chapitre 8. Nombres reels,
suites numeriques
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3. En Python et Scilab, les fonctions floor et ceil désignent respectivement
les fonctions partie entière par défaut et partie entière par excès.
✞ ☎
p.442 Exercice 11 Montrer que la fonction x 7→ ⌊x⌋ est croissante sur IR.
✝ ✆
✞ ☎
p.442 Exercice 12 Montrer que ∀x ∈ IR ∀p ∈ ZZ ⌊x + p⌋ = ⌊x⌋ + p.
✝ ✆
✞ ☎
p.442 Exercice 13 Étant donné deux réels x et y , a-t-on toujours ⌊x + y⌋ = ⌊x⌋ + ⌊y⌋ ?
✝ ✆
Proposition 7
Étant donné x ∈ IR et a ∈ IR∗+ , il existe un unique entier relatif n tel que :
na 6 x < (n + 1)a,
c’est-à-dire tel que x = na + y avec 0 6 y < a.
Remarque On rappelle (cf. page 55) que, pour tout a ∈ IR, la relation de
congruence modulo a est la relation d’équivalence (cf. page 347) définie par :
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I L'ensemble des nombres reels
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de x à la précision 10−n .
✞ ☎
Démonstration page 442
✝ ✆
1
Remarque Avec les notations de la définition précédente, le nombre rn +
10n
−n
est appelé approximation décimale par excès de x à la précision 10 .
Exemple Voici un tableau donnant, pour quelques constantes usuelles, les valeurs
décimales approchées à 10−3 près par défaut et par excès :
√ √
1 2 3 π e ln(2)
par défaut à 10−3 près 1,000 1,414 1,732 3,141 2,718 0,693
par excès à 10−3 près 1,001 1,415 1,733 3,142 2,719 0,694
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Chapitre 8. Nombres reels,
suites numeriques
Remarque Les propriétés de densité des ensembles ID, Q et IR \ Q dans IR
justifient donc le fait que :
• entre deux réels distincts on peut toujours trouver, au choix, au moins un
décimal, un rationnel ou un irrationnel ;
• étant donné un réel x, on peut toujours trouver, au choix, un décimal, un
rationnel ou un irrationnel, aussi proche que l’on veut de x.
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p.443 Exercice 14 Montrer qu’étant donné deux réels distincts x et y , il existe, compris
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entre x et y :
• une infinité de décimaux ;
• une infinité de rationnels ;
• une infinité d’irrationnels.
Operations
sur les suites
Les opérations sur les fonctions à valeurs réelles (cf. page 35) s’appliquent natu-
rellement aux suites réelles. Ainsi, étant donné deux suites réelles u et v ainsi
qu’un réel λ, on note u + v (somme des suites u et v ), λ u (multiplication
par le scalaire λ de la suite u) et u v (produit des suites u et v ), les suites
dont les termes généraux valent respectivement :
un + vn , λ un et un vn .
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