Feuilletage
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La psychologie
du développement
Modèles et méthodes
3e édition
Psychologie
ANALYSE ET SYNTHÈSE l7
7| L’observation l114
1. Des premières biographies à l’observation I114
2. Définition I116
3. La démarche de l’observation systématique I119
4. Un autre type d’observation : l’observation indirecte
des comportements I128
Glossaire l219
Bibliographie l223
Index l227
INTRODUCTION
elles. Compte tenu des objectifs de cet ouvrage, il n’est pas question ici de
présenter les travaux qui ont remis en cause certains aspects de ces théories.
Du point de vue des méthodes, nous avons pris parti de présenter les prin
cipales méthodes utilisées en psychologie du développement : l’expérimen
tation, l’observation et la méthode des tests. Les chapitres 6 et 7, relatifs à la
méthode expérimentale et à l’observation, exposent les principaux éléments
indispensables pour comprendre la démarche méthodologique. Le chapitre 8,
relatif à la méthode des tests, se focalise sur les principales épreuves desti
nées à évaluer l’intelligence (le Binet-Simon et ses dérivés, le WISC IV et
le K-ABC II). Pour chacune de ces méthodes, nous explicitons chaque concept
méthodologique en prenant soin de l’illustrer soit par des travaux récents issus
de la recherche en psychologie du développement, soit par des exemples fictifs
à visée strictement pédagogique. Le chapitre 5 est entièrement consacré à la pré
sentation des approches longitudinale et transversale, spécificité de la psycho
logie du développement, liée intrinsèquement à son objet d’étude.
1. STRUCTURE DE L’OUVRAGE
1.1. ANALYSE ET SYNTHÈSE
Cet ouvrage est un cours complet de psychologie du développement, qui
présente les théories classiques de cette sous-discipline et les méthodes utili
sées, que tout étudiant en psychologie doit connaître.
[…] Par exemple, l’apparition de fonctions complexes dans le cortex cérébral du nourrisson
est imputable à une prolifération de la formation de synapses, connexions qui permettent
aux connaissances d’être encodées. Cette précipitation précoce de la synaptogenèse se fait
sous contrôle génétique et semble se produire dans l’ensemble du cortex indépendamment
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LA PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT
les facteurs de développement
[…] La notion de maturation, avec son extension actuelle, qui désigne l’évolution d’un
organisme, plus précisément de son système nerveux, vers l’état adulte est due au
psychologue américain Arnold Gesell. Or, c’est en étudiant les jumeaux que Gesell s’est
employé, à partir de 1920 environ, à définir le rôle de la maturation par rapport à celui de
l’éducation dans les progrès de l’enfance. Entre le couple notionnel h érédité-milieu, et le
couple maturation-éducation, il y a toute la différence entre le point de vue d’une psychologie
générale statique et la perspective génétique, la dynamique selon laquelle l’individu se
construit. À nouveau problème, nouvelle méthode. Au lieu de mobiliser de nombreuses
populations, et, p ar-là, d’utiliser des tests, Gesell peut à la limite se satisfaire, pourvu qu’il
soit monozygote, d’un seul couple sur lequel il pratique une véritable expérimentation. C’est
la méthode du co-twin control (méthode du jumeau témoin). Elle consiste à soumettre l’un
des jumeaux à un entraînement dans une activité quelconque (c’est le jumeau expérimental)
alors que son frère (le jumeau témoin) poursuit son évolution normalement. L’entraînement
va-t-il donner au premier un avantage irréductible ? L’expérience répond négativement.
On stoppe l’entraînement (qui consiste par exemple à apprendre à grimper des marches
d’escalier) quand le jumeau expérimental a acquis une nette supériorité sur son frère.
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LA PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT
les facteurs de développement
Mais celui-ci, par son seul développement spontané, comble rapidement son retard, ce
qui témoigne de la toute-puissance de la maturation. L’effort éducatif fourni au bénéfice
de son frère n’a servi pratiquement à rien. L’intention de Gesell était de régir contre les
tendances « éducativistes » alors régnantes aux États-Unis et de prouver expérimentalement
l’importance du substrat biologique de toute genèse, idée qu’Henri Wallon développa en
France à la même époque […].
Extrait de R. Zazzo (1996), « La maturation et l’éducation », In Encyclopaedia Universalis
(pp. 169‑170), tome 13, Paris.
onnez-moi une douzaine d’enfants bien portants, bien conformés, et mon propre milieu
D
spécifique pour les élever, et je garantis de prendre chacun au hasard et d’en faire n’importe
quel type de spécialiste existant : docteur, juriste, artiste, commerçant et même mendiant
et voleur, sans tenir compte de ses talents, penchants, tendances, capacités, de sa vocation
ni de la race de ses ancêtres.
Watson, J. B. (1925), Behaviourism. New York : People’s Institute Publishing, traduction française
S. Deflandre, Le behaviorisme, Paris, Centre d’Étude et de Promotion de la Lecture, 1972.
Traitez-les comme s’ils étaient de jeunes adultes. H abillez-les et baignez-les avec soin
et circonspection. Que votre propre manière d’agir soit toujours objective et d’une tendre
fermeté. Ne les étreignez pas, ne les embrassez pas, ne les laissez jamais s’asseoir sur
vos genoux. Si vous le devez vraiment, d onnez-leur un seul baiser sur le front au moment
où ils disent bonsoir. Le matin, serrez leur la main. Donnez-leur une petite tape sur la tête
lorsqu’ils ont particulièrement bien réussi un travail ou lorsqu’ils ont accompli une tâche
difficile. En une semaine, vous constaterez combien il est aisé d’être totalement objectif
avec son enfant tout en restant bienveillant et l’attitude sottement sentimentale que vous
aviez eue jusqu’à présent vous fera rougir de honte.
Watson, J. B. (1928), Psychological care of infant and child, New York, W. W. Norton & Co.
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LA PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT
les facteurs de développement
Synthèse
Nous insistons dans ce chapitre sur la part respective des facteurs externes et des facteurs
internes dans le développement de l’enfant. Nous y résumons les principales théories,
depuis la conception maturationniste jusqu’à la conception behavioriste en passant par
les théories interactionnistes du développement. Dans le maturationnisme de Gesell, le
changement psychologique résulte de la maturation du cerveau. À l’autre extrémité, le