Imprimante 3 D
Imprimante 3 D
Imprimante 3 D
INTRODUCTION GENERALE
1.1-Introduction 01
1.2-Définition 01
1.3-Historique 02
1.4-Domaines d’application 03
1.4.1- Domaine d’architecture 03
1.4.2- Domaine de génie civil 04
1.4.3- Domaine de médicine 05
1.4.4- Domaine industriel 06
1.5- Avantages et inconvénients des techniques d’impression 3D 07
1.6- Les principaux concepts 07
1.7- Classifications des technologies d'impression 08
1.7.1- Extrusion de matériaux 08
1.7.2- Photopolymérisation (La stéréolithographie) 09
1.7.3- Fusion de poudres et application directe d'énergie 09
1.7.4- Injection de liant : Binder Jetting 10
1.7.5- Injection de matériau : Jetting 11
1.7.6- Lamination des feuilles 11
1.8- Vers l'impression 3D des matériaux à base cimentaire 12
1.8.1-La méthode extrusion/dépôt 13
1.8.2-Méthodes d'impression par injection dans un lit de particules 13
1.8.3-Méthodes d'impression alternatives 14
1.8.3.a) Coffrage glissant piloté : Smart Dynamic Casting
14
1.8.3.b) Injection imprimée Mesh Mould dans un grillage coffrage
14
1.8.3.c) Projection de béton sur un support mobile
15
1.9-Conclusion
16
CHAPITRE II : Les méthodes d’impression 3D en génie civil
2.1- Introduction 17
2.4.4- P1 BetAbram 28
2.4.5- BOD2 COBOD 29
2.4.6- MAXI PRINTER Constructions-3D 29
2.4.7- CyBe CyBe RC 3Dp 30
32
2.4.10- Stroybot2
33
2.4.11- Batiprint3D 3D printer
34
2.4.12- XtreeE 3D printe
34
2.4.13- S-Squared ARCS VVS NEPTUN 35
2.5-Conclusion 37
CHAPITRE III : Les Béton imprimé et la conception des structures
3.1- Introduction 38
3.2- Compositions et propriétés des mortiers imprimables 38
3.3- Les caractéristiques du béton imprimé 39
3.4- Codes de dimensionnement 40
3.5- Stratégies de renforcement 41
3.5.1-L’utilisation de fibre 41
3.5.1.a) Impression 3D sur béton renforcé de fibres d'acier 42
3.5.1.b) Composite cimentaire à base de fibres PVA 43
3.5.2- Les renforts externes 44
3.5.3. Câble entraîné au sein du matériau extrudé 45
3.5.4-Les réservations 47
3.5.5. Envelopper des armatures préalablement mises en place 48
3.6. L'impression 3D et conception des structures 49
3.6.1- L’impression 3D béton : une aubaine pour les architectes 49
3.6.2- Vers des structures aux formes optimisées 51
3.6.3- Vers un passage du noir et blanc à la couleur pour les imprimantes 3D béton 53
3.7. Conclusion 53
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 Modèles de construction (a) et de sculpture (b) réalisés par une imprimante 3D 03
Figure 1.2 Le musée Ordos et le Guangzhou dayi Village 04
Figure 1.3 Illustration des principales étapes du construction de bios 05
Figure 1.4 Exemple de prothèse 06
Figure 1.5 Fabrication des pièces avec impression 3D 06
Figure 1.6 Le processus d’impression 3D par dépôt de filament fondu 09
Figure 1.7 La technologie d’impression 3D Digital Light Processing 09
Figure 1.8 Le processus d’impression 3D par fusion directe de matière 10
Figure 1.9 Technologie d’impression 3D Binder Jetting (BJ) pulvérisation de liant 10
Figure 1.10 Technologie d’impression 3D Jetting (Injection de matériau) 11
Figure 1.11 Le processus d’impression 3D par lamination 12
Figure 1.12 Visualisation des différentes méthodes d'impression 3D 12
Figure 1.13 Dépôt de couches de mortier lors de l'impression par extrusion/dépôt 13
Figure 1.14 Séquence de réalisation de l'impression 3D par injection
13
Figure 1.15 Exemple de réalisations obtenues avec la technique du Smart Dynamic Casting
14
Figure 1.16 Réalisation du grillage coffrage par le robot soudeur
15
Figure 1.17 Structure obtenue après coulage du béton et étape de finition talochage
15
La possibilité de générer un objet tridimensionnel depuis une simple image relève du rêve
et de la science-fiction. Pourtant, depuis le milieu des années 1980 et les premiers brevets sur
la fabrication additive et l’impression 3D, cette possibilité est devenue une réalité. Initialement
réservée aux polymères, la fabrication additive aujourd’hui s’ouvre à plus de matériaux. Cette
technologie est en parfaite adéquation avec les problématiques environnementales sociétales
actuelles dans la mesure où elle permet d’une part une économie de matière pour la fabrication
de pièces de géométrie complexe, et d’autre part d’envisager la fabrication « à la demande » de
pièces de rechange.
Cette technologie, qui a été transférée par la suite à la construction, et donc au béton a
connu de grosses avancées.
• Le premier chapitre concerne des généralités sur l’historique de l’impression 3D, ses
domaines d’application et ses différentes techniques dans le domaine de la construction.
• Le deuxième chapitre présentera les méthodes d’impression dans le génie civil et les
différents types de robots utilisés.
• Le troisième chapitre sera consacré aux bétons imprimés, ses caractéristiques et stratégies
de renforcement ainsi qu'à la conception des structures par l'impression 3D.
• Nous clôturons ce travail par une conclusion générale.
CHAPITRE I
Généralités Sur L'impression 3D et La
Fabrication Additive
CHAPITRE I : Généralités sur l'impression 3D et la fabrication additive
1.1- Introduction :
Depuis la révolution industrielle entreprise au 19e siècle, la production de biens est
synonyme d’industries lourdes, de machines-outils et de lignes de production. Il est donc
inhabituel de songer à une production sans outils et sans lignes d’assemblage. C’est pourtant
une tendance en plein essor au fur et à mesure que les techniques d’impression 3D sont
développées et utilisées – dans des proportions distinctes et des contextes différents – tout à la
fois par les particuliers, les PME-PMI (petite ou moyenne entreprise), les centres de recherche
et les grands groupes industriels [1].
Il est aujourd’hui possible de fabriquer des équipements et des objets de toute sorte dans
une grande variété de matériaux, directement depuis sa maison ou son lieu de travail. A partir
de son ordinateur personnel, tout professionnel ou particulier initié peut créer une représentation
digitale de ces objets. Puis, après avoir transmis ce fichier numérique à l’imprimante 3D l’objet
« prend forme ». L’impression 3D n’est plus seulement un rêve de science-fiction ou une
technologie de laboratoire, mais une réalité dont le développement s’accélère à mesure que de
nouveaux marchés sont conquis [1].
La technologie de fabrication additive (impression 3D) a été identifiée comme l’une des
innovations majeures, liées au numérique, susceptible de révolutionner notre mode de
fabrication. Il a été reconnu que l’impression 3D a le pouvoir de révolutionner la façon dont
nous fabriquons presque tout [2].
1.2- Définition :
De nombreuses définitions et terminologies sont utilisées ou associées pour décrire
l'impression 3D, telles que la fabrication additive, la fabrication assistée par ordinateur, la
fabrication digitale ou encore le prototypage rapide. D’une manière générale, nous pouvons le
définir comme « un processus d'assemblage de matériaux pour fabriquer des objets ou structures
à partir d'un modèle de données 3D, généralement couche par couche [2].
L'impression 3D est une technologie qui est en plein essor et qui est largement considérée
comme une révolution industrielle.
1.3- Historique :
En déposant en 1903 un brevet intitulé « Method of composition horseshoes » que
l’américain G.J Peacock pose sans le savoir, les fondements de la fabrication additive. Il y décrit
la fabrication d’un fer à cheval par empilement de couches de tissus. Ce n’est qu’un demi-siècle
plus tard que les premières recherches sur les résines photopolymérisables voient le jour, avec
les travaux de Wyn Kelly Swainson qui a déposé en 1968 un brevet intitulé « Method of
producing a 3D figure by holography » dans lequel il décrit le durcissement d’une résine liquide
sous l’action de deux lasers [3].
La communauté de l’impression 3D attribue la paternité de l’impression 3D à Charles
Hull, qui, en août 1984, dépose un brevet intitulé « Apparatus for production of
threedimensional by stereolithography », dans lequel il développe le principe de la
stéréolithographie, dont la première machine industrielle (SLA-1) été commercialisée en 1987
Ce n’est que peu de temps après en 1989 que l’entreprise Stratasys dépose le premier brevet du
FDM (fused deposing modeling), qui est aujourd’hui l’une des techniques d’impression les plus
répandues, et commercialise en 1992 la première machine commerciale appelée le 3-D modeler
[3]
La fabrication additive sert aux industriels à créer des objets pour tester rapidement leur
design - prototypage rapide - avant de décider la production de pièces en série, via des méthodes
de production plus conventionnelles en 1999 [3].
L’entrée dans le nouveau millénaire marque un véritable tournant dans l’impression 3D,
que ce soit sur le plan technologique, organisationnel, économique ou encore sociétal [4].
Ce début du 21e siècle est également le signe d’un véritable engouement économique et
financier vis-à-vis de l’industrie de l’impression 3D, symbole de la révolution industrielle en
cours.
Figure 1.1 : Modèles de construction (a) et de sculpture (b) réalisés par une imprimante 3D.
On en entend parler de plus en plus dans beaucoup de secteurs dont le domaine médical,
mais les imprimantes 3D se présentent également comme le futur du BTP. Beaucoup
d’entreprises créent leurs imprimantes 3D pour construire leurs propres bâtiments. Les
avantages sont nombreux, surtout au niveau de la rapidité et du prix. Les premiers bâtiments
sont déjà sortis de terre à Dubaï et surtout en Chine.[6]
L’impression 3D est de plus en plus présente. Cette technologie qui nous paraît très
accessible car l’impression fait déjà partie de notre quotidien depuis plus d’une vingtaine
d’années.
Désormais, la technologie s’impose comme une évidence dans le secteur de la
construction. Fini l’imprimante de salon, les professionnels voient grand, très grand même, la
taille de leurs imprimantes fait la taille d’un bâtiment. Un exemple français avec XtreeE qui
propose une impression en béton.
La Chine est en avance sur tout le monde dans ce secteur, déjà en 2008 les entreprises
chinoises construisaient des maisons avec cette technique.
La société YingChuang est leader et c’est elle qui a imprimé le premier mur en béton en
2008. La rapidité d’impression est la véritable force de cette entreprise, elle met en effet moins
de 24h à bâtir une maison. Elle travaille sur de nombreux projets colossaux comme le musée
Ordos et le Guangzhou dayi Village (ci-dessous). [6]
Parmi les applications les plus courantes dans ce domaine figurent les modèles physiques
de planification chirurgicale. Dans cette application, un modèle 3D virtuel est construit à partir
d'images de tomodensitométrie (DICOM) et, par conséquent, utilisé pour fabriquer la réplique
physique (modèle biologique) utilisée pour la planification chirurgicale.
La figure 1.3 illustre les principales étapes de ce processus [5]. Sur cette figure, on peut
observer que les modèles 3D sont générés à partir d'images médicales, telles que la
tomodensitométrie. Grâce à ce modèle 3D, des implants de reconstruction, des prothèses ou
simplement la réplication d’organes pouvant aidés à la planification chirurgicale peuvent être
conçus.
Figure 1.3 : Illustration des principales étapes du processus utilisé dans la construction de bios modèles pour
la planification chirurgicale.
Après la définition de ce modèle 3D, des techniques de fabrication additive sont utilisées
directement ou indirectement (moules) afin d'obtenir des modèles physiques qui déboucheront
sur une planification chirurgicale, des prothèses et des implants (figure 1.4).
Il convient également de noter que l'utilisation de ces techniques se traduit par des
procédures moins agressives pour les patients, en plus de réduire la survenue d'erreurs lors de
la chirurgie.
Malgré les multiples avantages que présente l'impression 3D elle possède certains
inconvénients tels que :
Généralement, elles consistent dans le choix d'un matériau utilisé comme base pour la
construction du modèle, ainsi que d'un système informatique sophistiqué qui contrôle les
procédés d'ajout de matière tels que le dépôt, le frittage, l'injection, la fusion, etc.
Le processus commence donc par la création d'un modèle 3D de format CAO (conception
assistée par ordinateur), qui doit être converti en format STL (stéréolithographie). Ce format
est traité par un logiciel spécifique, typique de l'impression 3D, qui va créer un nouveau fichier
contenant les informations de chaque couche de matériau déposé [7]
▪ Modélisation numérique : création d'un modèle 3D pour cela, un logiciel de CAO est utilisé.
La fabrication additive est indissociable de la conception numérique des pièces et des
structures.
▪ Exportation : génération d'un fichier au format dédié (STL) contenant toutes les
informations géométriques nécessaires pour représenter le modèle numérique.
▪ Finition : étape finale consistant à l'extraction des parties temporaires et à l'ajout de pièces
de finition non imprimables.
existantes. En 2009, l’American Society for Testing and Materials (ASTM) et la Society of
Manufacturing Engineers (SME) ont créé le comité F42 for Additive Manufacturing
Technology, une classification des activités ASTM rassemble ces technologies dans les 6
méthode est couramment utilisée pour les matériaux plastiques. C'est la technique d'impression
par dépôt de matière fondue (Figure 6). C'est également la plus populaire et la moins chère
C'est l'une des méthodes les plus utilisées dans la fabrication additive.
matériaux polymériques sur une plateforme en feuilles minces. Le matériau du modèle final est
solidifié avec des lampes UV, tandis que le gel de support est enlevé avec des jets d'eau. Cette
méthode permet la création de détails avec une finition de surface très précise [2] (Figure 1.10)
système dans lequel chaque partie est construite séquentiellement par des feuilles de matériau.
matériau réalisé avec découpe laser. Le système comprend une imprimante 2D située sur une
L'imprimante 2D crée des couches à partir d'une feuille de matériau, dont chacune se joint
à la suivante avec des thermoadhésifs situés sur l'une des faces des feuilles. Un outil colle les
Nous listerons par la suite l’ensemble des familles de méthodes employées dans
l'impression 3D des matériaux à base cimentaire
Contrairement aux polymères, le comportement du béton n'est que très peu sensible à la
température et il convient de régler la vitesse et la géométrie d'impression sur la vitesse de
solidification du matériau cimentaire pilotée par la prise du ciment [12].
Figure 1.13 : Dépôt de couches de mortier lors de l'impression par extrusion/dépôt [12]
Figure 1.14 : Séquence de réalisation de l'impression 3D par injection Dans un lit de particules : étalement d'une
couche de particules, abaissement du plateau, injection localisée du fluide [13]
Figure 1.15 : Exemple de réalisations obtenues avec la technique du Smart Dynamic Casting [14]
Cette technique, développée Zurich en Suisse, consiste à fabriquer avec un robot soudeur
(bras articulé monté sur chenille) un grillage en acier servant de coffrage perméable à un béton
coulé ultérieurement [15]. La taille des mailles du coffrage doit être fixée en accord avec la
rhéologie du matériau pour que le béton coule suffisamment pour enrober le grillage, mais pas
trop pour pouvoir tenir la forme définie par le grillage (Figure 1.16). Une fois le béton coulé, il
est nécessaire de finir la surface par une étape de talochage qui peut être également robotisée
(Figure 1.17).
Figure 1.17 : Structure obtenue après coulage du béton et étape de finition talochage [16]
Cette méthode pourrait aussi faciliter la transition entre une structure horizontale et une
structure verticale grâce à la fermeté des mélanges projetés.
1.9-Conclusion :
2.1- Introduction :
L'industrie de la construction rassemble certains des plus grands défis de notre siècle. La
croissance démographique à l'échelle de la planète dans un avenir proche soulève d'énormes
besoins en logements abordables ainsi qu'en infrastructures. Contrairement à d'autres domaines
industriels, la construction n'a pas connu de formidable productivité au cours des dernières
décennies [1]. Cependant, la consommation mondiale de béton et de ciment a bondi,
principalement en raison des pays émergents [2].
Si les mortiers et les bétons sont si largement choisis comme matériaux de construction,
cela est lié à leur coût relativement bas, leur bonne durabilité et leur grande polyvalence [4]
Après avoir agi directement sur la composition des matériaux, de nouveaux éléments de
construction peuvent être conçus pour réduire la consommation globale d’énergie grâce à la
géométrie. L'automatisation et la robotique seront utilisées pour créer des structures ultralégères
de géométrie complexe, impossibles à réaliser avec des méthodes de fabrication traditionnelles
à un coût raisonnable.
Pour devenir une véritable solution aux problèmes actuels du logement, l'impression
concrète doit apporter une innovation significative. Il n'est pas encore clair si l'augmentation de
la productivité sera suffisante pour y parvenir. Cependant, si de nouveaux produits de
construction, de nouvelles performances, pouvaient être fabriqués à un coût raisonnable avec
de telles techniques, ils pourraient devenir un ajout substantiel à l'industrie du bâtiment.
La consommation de matériaux peut être réduite en imprimant des murs avec une
structure interne complexe et légère
Certains ponts ont déjà été construits, voir par exemple la Figure 2.1. Des ouvrages
souterrains spécifiques ont également été imprimés et installés en France, Pour ces secteurs, le
contexte géométrique complexe et la spécificité des objets préfabriqués peuvent rendre compte
de l'impression 3D peut-être plus facilement que du logement.
L'esthétique est également un aspect clé des techniques de fabrication numérique car elles
peuvent produire une géométrie et des motifs complexes à un coût très raisonnable. Les meubles
ont déjà été conçus et fabriqués avec des techniques d'extrusion robotisées, ainsi que des
éléments architecturaux (Figure 2.2). On peut espérer un renouveau de l'ornement en
architecture, et pas nécessairement limité aux projets de luxe [2].
d’une part l’écoulement du matériau pendant la phase initiale du procédé, et d’autre part sa
stabilité après dépôt. Traditionnellement, en laboratoire, un bras robotisé vient déposer la
matière acheminée par une pompe à mortier, couche par couche, en suivant une trajectoire
imposée par la maquette numérique de la structure à imprimer (Figure 2.4) Sur chantier, ou
dans des ateliers de préfabrication, le moyen d’acheminement reste une pompe à béton. En
revanche, différentes solutions techniques sont utilisées pour déplacer la tête d’extrusion (ou
d’impression). Celle-ci est fixée sur différents supports permettant de déplacer l’effecteur en
suivant les trajectoires programmées : des ponts roulants [9], des bras articulés sur engins
mobiles [10], ou supports fixes [11], ou encore des moyens de levage traditionnels dévoyés de
leur usage initial [12].
Figure 2.4 : Impression 3D de mortier par extrusion/dépôt réalisée en laboratoire. Bras articulé et pompe à
mortier
Figure 2.5 : Décomposition en étapes élémentaires de l’impression 3D de matériaux cimentaires par extrusion.
Il est important de noter qu’à chaque étape du procédé d’impression, des propriétés
physiques, chimiques et mécaniques différentes (et parfois contraires) seront recherchées. Il en
résulte une formulation complexe résultant d’un savant compromis, permettant de respecter le
cahier des charges exigé pour que le matériau puisse subir les différentes phases de
l’impression. [7]
La qualité de l’interface entre couches doit être traitée pour éviter la formation de
faiblesses structurelles communément appelées « joints froids » [8]. Pour ce dernier
phénomène, le matériau cimentaire, qui n’est pas protégé par un coffrage comme dans la
construction traditionnelle, devra soit présenter une résistance vis-à-vis du séchage, soit
bénéficier d’apports d’eau compensatoires.
Enfin, l’étude de la stabilité de la structure imprimée à un temps considéré devra prendre
en compte le gradient de résistance sur la hauteur de la structure. Ce gradient est induit par des
temps de structuration au repos du matériau différents pour chacune des couches après leur
dépôt. Ce gradient de résistance est symbolisé par les nuances de gris sur la Figure 2.5, Sur
cette figure, les couches initiales les plus basses sont plus résistantes et plus rigides (gris foncé)
que les couches supérieures juste déposées ou en cours de dépôt (gris le plus clair). [7]
Plusieurs difficultés restent à surmonter pour pouvoir aboutir à une vraie démocratisation
de l’impression 3D par extrusion/dépôt sur les chantiers de construction.
En effet, l’esthétique multicouche induite par le procédé n’est pas toujours du meilleur
effet. Par ailleurs, la mécanique des joints à l’interface entre couches est une problématique
qu’il convient de bien quantifier ou même d’éliminer. Aussi, il faudra veiller à ce que cette
interface ne constitue pas un chemin d’entrée privilégié pour des agents agressifs vis-à-vis des
matériaux cimentaires de remplissage.[9]
La première pièce réalisée en béton par liaison sélective date de 1995 avec une technique
utilisant la vapeur d’eau pour activer le ciment [14].
Le principe de la technique dite de fabrication additive par activation sélective est simple
: un matériau fluide est déposé par la buse de l’imprimante 3D et pénètre ensuite dans le lit de
particules afin de les relier. Il s’agit ensuite de répéter ces étapes couche par couche jusqu’à
obtention d’une structure en trois dimensions telle que modélisée. La matière sèche et l’encre
sont donc transportées à chaque étape indépendamment, différenciant ainsi cette technique de
l’extrusion simple de béton. [13]
De point de vue économique, entre 30 et 50 % du coût d’une construction est fixé par le
coût de la matière et de la main-d’œuvre liée à l’utilisation des coffrages [16]. L’impression
3D par liaison sélective laisse envisager la suppression partielle de coffrages sur chantier et de
Nous allons dans ce qui suit énoncer les classifications des procédés d’impression par
liaison sélective.
Les Trois techniques, illustrées dans la Figure 2.6, peuvent être utilisées pour réaliser une
structure, un ouvrage ou simplement une pièce par fabrication sélective. L’utilisation d’une ou
l’autre des techniques peut se justifier par plusieurs critères : type d’encre, nature du granulat,
fonction du rôle futur de la pièce dans l’ouvrage, post-traitement, renforcement, etc. [7]
À l’heure actuelle, la méthode d’activation de ciment est la plus utilisée, [18] (Figure 2.8).
Les propriétés de la pièce finale ne sont pas uniquement dépendantes de la formulation du béton,
mais aussi des paramètres liés au procédé d’impression (viscosité de l’encre, épaisseur et
composition de la couche, vitesse du jet liquide, etc.) tel que rapporté par Lowke et al. Les
résistances mécaniques en compression obtenues sur des échantillons prismatiques de
dimensions 40 x 40 x 160 mm3 varient entre 5 et 16,4 MPa et sont fortement corrélées à la
quantité d’eau utilisée [19].
Les résultats récents montrent en effet la tendance inverse par rapport à la théorie sur les
formulations de béton classiques : plus la quantité d’eau utilisée est importante, plus la
résistance mécanique est élevée.
Les applications utilisant la méthode d’intrusion sélective sont peu nombreuses en 2018.
Des premiers essais, conduits par Weger et al. [20] sur des échantillons de 50 x 50 x 50 mm3
et réalisés par intrusion sélective avec du ciment CEM I 42,5R (E/C = 0,40) par couches de 3
mm, ont présenté des résistances en compression de 22,1 MPa. Une meilleure maîtrise de la
méthode a permis à Weger et al. [21] d’obtenir des résistances à la compression de plus de 70
MPa à 7 jours sur des cubes de 100 mm de côté Figure 2.10.
Figure 2.11 : Moule en sable réalisé par injection de liant par VoxelJet et pièce finale
Figure 2.12: Noyaux de moules de fonderie produits par fabrication additive sable – projet I Techmould –
partenaires : ARRK Shapers’, Safe Metal, FPSA, CTIPC, CTIF, ID PRO (Lycée Hector Guimard) et l’Enise.
[22]
sinistrés, mais également pour faire face au problème de logement qui sévit dans le monde, en
particulier pour les pays en voie de développement. À cette fin, l’imprimante 3D va exploiter
les matériaux existants sur le lieu (la boue et l’argile) afin de minimiser les coûts de construction
[24,25]
L’Apis Cor est presque entièrement automatisé. Elle requiert la main d’œuvre de deux
personnes pour la faire fonctionner.
2.4.4- P1 BetAbram :
La P1 est une imprimante 3D produite par BetAbram (Figure 2.16 et 2.17), un fabricant
basé en Slovénie. La BetAbram P1 se sert de ciment pour imprimer en 3D des maisons ou autres
structures pouvant être à base de ciment. Cette imprimante 3D de maisons peut fonctionner
avec deux systèmes différents :
• Transport simplifié : la MAXI PRINTER est construite sur le modèle d’une grue
hydraulique de levage sur chenille : elle peut se replier pour être plus compacte durant
le transport.
• Mobile : cette version de l’imprimante 3D béton CyBe est fixée sur petit tracteur. Ainsi,
la machine peut facilement être déplacée d’un site de construction à l’autre.
Plusieurs diamètres de buse sont disponibles pour varier l’épaisseur des couches. Par ailleurs,
la connectivité USB et Wi-Fi sont disponibles en option. [28]
2.4.10- Stroybot2:
Imprimante à béton 3D pour imprimer les maisons et autres structures en béton jusqu'à
10 x 20 x 6 mètres (Figure 2.23), Une maison de 150 m² (les murs) peut être imprimée pour
2000- 5000 USD. [29]
*Type : les imprimantes 3D de construction se déclinent sous deux formes principales ; soit en
système à portiques (comme de géantes imprimantes 3D de bureau avec des axes X, Y et Z),
soit en bras robotique. Seule la Crane WASP possède un format delta. [26]
2.5-Conclusion :
Dans ce chapitre, nous avons pu mettre en évidence les différents aspects et
phénomènes mis en jeu lors de l’impression par les deux méthodes (extrusion et liaison sélective
Aussi, nous avons présenté les différentes stratégies (trois) pour encourager
focalisés sur les deux techniques principales pour imprimer par liaison sélective : l’activation
de ciment et l’intrusion sélective de pâte de ciment. Ces techniques utilisées ont montré qu’elles
Enfin, nous avons parlé des différents robots utilisés dans l'impression 3D, en ayant
3.1- Introduction :
Le béton est le matériau de construction le plus utilisé dans le monde. Les matières
premières nécessaires à la production du béton sont bon marché et facilement disponibles dans
la plupart des endroits du globe. Il est solide (en compression), durable, résistant au feu et, en
raison de son état fluide avant la prise, il peut être appliqué sous pratiquement toutes les formes.
Malgré les avantages du béton en tant que matériau structurel, il est également confronté
à plusieurs défis qui sont de plus en plus reconnus. La production de ciment est très
consommatrice d'énergie.
Un autre grand défi est lié au travail physique, en particulier pour le béton coulé sur place.
L'érection de moules et la mise en place d'armatures nécessitent toujours un travail physique
exigeant, en particulier lorsque des géométries sur mesure sont requises. Un troisième défi
auquel l'industrie de la construction en béton est confrontée est les géométries complexes.
De nouvelles méthodes de fabrication d'additifs, telles que l'impression en trois
dimensions (3D), ont été explorées pour la construction du béton depuis le milieu des années
1990.[1]
Tableau 3.1 : Caractéristiques des matériaux utilisés en impression 3D dans la littérature [2]
Limite Viscosité Résistance
Ref. Buse Filament Material
d'élasticité plastique Vitesse globale Machine
(mm) (mm)
(kPa) (Pa.s) (Mpa)
Cendres volantes de
(Panda et al.,
béton en 3D (châssis
Eau du robinet, type II
2018)
Agrégats de Dmax=
(Malaeb et
al., 2015a)
scories, activateur
Imprimante 3D sur
al., 2018)
La formulation de ces mortiers est basée sur l’étude de l’effet des constituants sur les
réactions d’hydratation et les comportements rhéologiques.
qualité de la surface, (b) les bords carrés et (c) la conformité et la cohérence des dimensions,
doivent toutes être satisfaites [3].
Ensuite, la stabilité de la forme d'un mélange doit être examinée et les ajustements
nécessaires doivent être effectués. À cette fin, une expérience de tassement des couches est
proposée, dans laquelle des couches de béton sont imprimées les unes sur les autres avec le
même mécanisme d'extrusion que l'imprimante à béton pleine échelle. En outre, aucune
déformation visible ne doit se produire lorsque l'intervalle de temps entre les couches est utilisé.
Après, la robustesse des mélanges développés est évaluée, et l'influence des variations de
matériaux sur les propriétés du mélange d'impression est étudiée. La "variation de la teneur en
eau" est considérée comme la seule source de variation [3].
La quatrième étape des essais en laboratoire d'un mélange d'impression concerne la
fenêtre d'imprimabilité d'un mélange. Deux paramètres importants liés à la fenêtre
d'imprimabilité sont la limite d'imprimabilité et la limite de blocage. La limite d'imprimabilité
est la période la plus longue pendant laquelle un mélange peut être imprimé avec une qualité
d'impression acceptable. La limite de blocage est la période la plus longue pendant laquelle un
mélange peut rester dans la buse avant que le béton ne se raidisse et ne bloque l'extrusion. Les
deux limites doivent être mesurées et rapportées pour chaque mélange spécifique.
Enfin, lorsque les essais en laboratoire visent à développer un mélange pour un projet de
construction spécifique, un test de vérification est suggéré. Ce test doit être effectué à l'aide
d'une imprimante de taille réelle dans une température et une humidité ambiantes similaires à
celles du projet prévu, et il est fortement recommandé d'utiliser le même équipement de dosage,
de mélange et de transport du béton que pour le projet réel. La principale fonction du test de
vérification proposé est de soumettre le mélange conçu à une évaluation réelle sur le chantier.[3]
béton d’impression 3D, ainsi que de développer de nouveaux modèles théoriques pour évaluer
leur comportement structurel. Les nouvelles normes de conception et les critères d’évaluation
sont très importants pour garantir l’utilisation d’éléments et de structures d’impression 3D pour
supporter toutes les charges.
3.5.1-L’utilisation de fibres :
Afin de conférer des caractéristiques minimales en traction aux matériaux cimentaires, de
nombreuses études proposent d’ajouter des fibres au mélange à imprimer [6]. Les fibres testées
sont de plusieurs natures : verre, basalte, polypropylène, métal.
fortement anisotrope. Il est donc nécessaire de prendre en compte l’orientation des fibres et
même leur influence lors de l’extrusion et du dépôt en utilisant les théories développées sur la
rhéologie des bétons fibrés.
Asprone et al., dans leur revue de littérature sur le renforcement des structures béton
imprimées, indiquent toutefois que l’ajout de fibres peut s’avérer insuffisant dans le cas d’une
sollicitation de traction importante [6].
On présente par la suite des exemples sur le béton imprimé renforcé par des fibres :
Figure 3.1 : Pièce de rechange sciée, en béton renforcé de fibres et imprimé. La figure (a) a été sciée ouverte
perpendiculairement à la direction de l'impression. Les fibres sont légèrement pliées en raison du sciage. Dans
les figures (b et c), montrant les sections parallèles, les fibres apparaissent comme de longues lignes, indiquant
l'orientation des fibres dans la direction d’impression [8]
Figure 3.2: Test CMOD (Crack Mouth Opening Displacement) courbes contrainte-CMOD résultantes pour les
poutres imprimées, sans fibre (CM3.0.1-3) et avec fibre de 6 mm (CM3.6.1-3) [8]
Récemment, des matériaux cimentaires à durcissement par contrainte ont été mis au point.
Ceux-ci sont basés sur l'application de fibres PVA très finement réparties, qui possèdent une
résistance relativement élevée (pour les polymères) et une excellente adhérence au béton. Ces
matériaux sont généralement auto-nivelants. Dans le cadre de cet exemple, un matériau a été
développé sur la base d'une caractérisation rhéologique approfondie en relation avec les
propriétés de l'installation 3D. Après une trajectoire intense de mise au point des propriétés du
matériau, deux mélanges imprimables ont été obtenus, qui ont tous deux montré un
comportement clair de durcissement par déformation (Figures 3.3 et 3.4). Grâce à la flexibilité
de la fibre PVA, ils ont pu être ajoutés au mélange initial et pompés vers la tête d'impression.
Contrairement à la fibre d'acier, aucun dispositif supplémentaire n'est nécessaire, bien qu'un
mélange soigneux des fibres dans un mélange très visqueux se soit avéré crucial pour éviter
l'encrassement de la pompe à déplacement linéaire. Les performances structurelles des
Figure 3.3 : Impression avec l'un des composites cimentaires à durcissement sous contrainte renforcés de fibre
PVA [9]
Figure 3.4 : Eprouvettes PVA SHCC imprimées après essai avec motif de fissuration indiqué et courbes
contrainte-déformation du test de flexion en 4 points [9]
Il convient aussi de gérer l’interface entre les dépôts pour qu’il y ait une pénétration
des fibres entre couches. Si ce n’est pas le cas, l’intercouche pourra présenter une faiblesse
mécanique en traction.
Figure 3.5 : Exemple de renforts externes : a) segment en béton imprimé 3D ; b) détails de raccordement
des armatures extérieures en acier ; c) poutres à section droite ; d) poutres à section variable obtenues par
montage des armatures externes [6].
Cette méthode requiert donc une fiabilisation pour obtenir une mise à l’échelle réussie
des éléments structuraux fabriqués avec câbles d’armature entraînés. Ainsi, le
dimensionnement des ancrages et la qualité de l’accroche câble/matrice doivent être mieux
définis pour arriver à un dimensionnement fiable et optimal avec cette technique de renfort [10].
Un exemple sur un béton imprimé en 3D renforcé par des câbles en acier est donné par
la suite. Cette approche complètement différente, consiste à repenser les barres de renforcement
conventionnelles et à appliquer des câbles en acier à haute résistance et à haute flexibilité. Un
dispositif a été mis au point pour entraîner les câbles dans le filament de béton pendant
l'impression (Figure 3.6). Des essais d'arrachement et de flexion ont été effectués en utilisant 3
types de câbles de différentes résistances (Figure 3.7). Il a été confirmé que des méthodes de
calcul communes pour le béton armé conventionnel pouvaient également être appliquées au
béton imprimé renforcé par des câbles. La ductilité est facilement obtenue, mais le durcissement
dépend fortement de la conception des éléments en béton, car dans de nombreux cas, les câbles
les plus résistants ont cédé par glissement plutôt que par rupture, et n'ont donc pas pu développer
toute leur résistance. Les recherches visant à améliorer le comportement des liaisons sont en
cours. L'entrainement des câbles d'armature en acier améliore considérablement la sécurité
structurelle et a donc été appliqué comme renforcement latéral dans les couches du premier
pont en béton imprimé MDM au monde pour les bicyclettes à Gemert, dans le Brabant
septentrional (Figure 3.8). Plusieurs centaines de mètres ont été appliqués [11].
Figure 3.6 : Impression 3D du béton avec une cabine de renfort directement entraînée [11].
Figure 3.7 : Test de flexion sur poutre en béton imprimée en 3D avec armature de câble [11]
Figure 3.8 : Premier pont en béton imprimé MDM au monde pour vélos à Gemert, Noord Brabant, le jour de
l’ouverture. Les couches imprimées contiennent du câble d'acier comme renfort latéral (le pont est précontraint
dans le sens longitudinal).[11]
3.5.4-Les réservations :
Une autre technique est de laisser des réservations pour placer des aciers ultérieurement.
Le but est ici de se servir de la structure imprimée comme coffrage ou éléments préfabriqués,
puis de les assembler ou de les claveter avec des aciers et/ou du béton. Dans ce cadre, il est
possible de se rapprocher des codes de calcul existants pour la justification mécanique de la
structure. Cette utilisation des structures imprimées reste dans la continuité des méthodes de
construction traditionnelles et permet donc d’utiliser les règles de dimensionnement Eurocodes
[12].
Dans ce cas, plusieurs solutions sont possibles. Les chercheurs d’Eindhoven et les
chercheurs de Longhborough[12] ont laissé des réservations dans des éléments imprimés pour
les assembler ultérieurement à l’aide de câbles de précontraintes. Ainsi, l’utilisation de la
technique de précontrainte a permis de réaliser une passerelle cyclable à partir de voussoirs
imprimés (Figure 3.9).
Figure 3.9: Passerelle réalisée en voussoirs imprimés et assemblés par la technique de la précontrainte.
Visualisation des blocs d’ancrage [7]
Figure 3.10 : Exemple de renfort imprimé [16] (Les treillis qui jouent le rôle de renfort structurel sont des
applications intelligentes pour le béton)
Cette méthode se rapproche de celle du MeshMould, où du béton est coulé dans un treillis
d’acier optimisé et imprimé, jouant le rôle d’armatures pour un mur porteur et pouvant avoir une
géométrie complexe.
L’impression 3D des matériaux à base cimentaire procure une liberté de forme inédite
pour les architectes et les concepteurs de pièces en béton. La réalisation récente montre la
complexité des formes et des textures accessibles grâce aux méthodes de fabrication additive
dédiées aux matériaux à base cimentaire (Figure 3.11 et 3.12).
La résistance des produits annoncée est équivalente à 95 % de celle d’un béton banché.
Figure 3.11 : Exemple de structures complexes réalisées par impression 3D béton : récifs artificiels immergés.
Les nombreuses alvéoles dessinées par le béton favorisent l’implantation de la faune sous-marine [17].
Grâce à la fabrication additive appliquée au béton, il est possible de réaliser des pièces à
motif unique sans avoir préalablement à fabriquer de moules onéreux à usage unique. De ce
point de vue, ce nouvel outil peut ouvrir des champs de possibilités jusqu’ici inaccessibles pour
les architectes. L’exemple de la Dfab House, en Suisse, montre les libertés données aux
architectes par ces nouvelles techniques de construction digitale pour concevoir des structures
aux formes à la fois complexes, originales, mais également optimisées, (Figure 3.13) [19].
Un autre exemple Projet TailorCrete est un projet de recherche sur quatre ans menés dans
le cadre du FP7(Seventh Framework Program) de l’EU (European Commission Scientific
Officer) avec en tout quatorze partenaires, dont les architectes de Superpool qui participent à la
recherche en intégrant la robotique et l’automatisation des processus de construction en béton.
Le but est de développer de nouvelles technologies industrielles pour réaliser des structures en
béton complexes (Figure 3.14) à moindre coût.
Figure 3.13 : La Dfab House : un bâtiment démonstrateur d’application concrète de la fabrication additive et
numérique dans le monde de la construction [19].
Figure 3.15 : Exemple d’application de l’optimisation topologique sur une poutre sur deux appuis simples
chargée en milieu de travée
Il est aussi possible de s’inspirer de la nature et du vivant, qui a su, par une lente sélection
naturelle, aboutir à des structures présentant une utilisation de la matière optimisée pour
concevoir des éléments porteurs minimisant le volume de matière. Dans ce sens, la comparaison
de la structure poreuse de l’os humain avec le poteau réalisé par l’entreprise XtreeE Aix-en-
Provence montre les possibilités de l’impression 3D béton pour la construction de structures
optimisées et bioinspirées (Figure 3.16). [24]
Une autre possibilité de la fabrication digitale béton est de construire des structures
soumises uniquement à des sollicitations de compression, à l’image des structures maçonnées
en forme de voûtes ou d’arches. On pallie ainsi la faiblesse mécanique et la fragilité naturelles
des matériaux cimentaires en traction. Cette stratégie est notamment portée par l’équipe du Pr
Block de l’ETH Zurich [25]. L’idée est d’utiliser des techniques de fabrication digitale de
coffrage à base de tissus et de câbles « renforts » comme support pour la projection d’une
couche mince de béton qui sera sollicité en compression (Figure 3.17).
Figure 3.16 : Poteau support à structures poreuses réalisé par fabrication digitale par l’entreprise XtreeE[23].
Figure 3.17: Structures réalisées en minimisant les efforts de traction dans le béton [26].
3.6.3- Vers un passage du noir et blanc à la couleur pour les imprimantes 3D béton :
Figure 3.18 : Fabrication de murs en béton (en gris) /isolant (blocs colorés) par la collaboration de deux robots
[28]
3.7. Conclusion :
processus d'assemblage de matériaux pour fabriquer des objets ou structures à partir d'un
modèle de données 3D, généralement couche par couche. Cette technologie a connu un grand
essor surtout à partir des années 80. Elle est utilisée dans plusieurs domaines. Dans le présent
focalisant sur les deux principales technologies dont l'impression par extrusion/dépôt et
l’impression par liaison sélective dans un lit de particules. Nous avons présenté les différents
robots utilisés dans l'impression 3D, en ayant montré toutes leurs fonctionnalités.
L'impression en 3D, a été explorée pour la construction du béton depuis le milieu des
procédure d'impression du béton comprend des caractéristiques bien déterminées, tels que la
Les réalisations en béton imprimé nécessitent l’ajout de renforts pour pouvoir assurer
leur stabilité mécanique. Plusieurs stratégies ont été présentées dans ce mémoire, l’ajout de
fibres, l’ajout de renforts externes, la mise en place d’un câble inséré dans le matériau lors de
précontraintes ou des aciers. Il semble que pour chaque projet conçu pour une mise en œuvre
renforcement spécifiquequi devrait être conçue dans le but de répondre aux exigences standards
Conclusion Générale
démontrées dans les codes de dimensionnement et de calcul pour assurer la stabilité mécanique
plus une utopie et il est aujourd’hui important de poser les bases de ces nouvelles techniques
de fabrication en faisant une revue exhaustive des savoirs et technologies développés dans le
domaine.
une liberté d’imagination pour les architectes et les concepteurs de pièces en béton, en plus elle
matériaux employés en les plaçant seulement ou elle est nécessaire pour la stabilisation de
structure.
Nous recommandons comme perspective pour les futurs travaux de faire une application
réelle d'impression 3D d'un objet de génie civil. Pour commencer on peut utiliser les petites
• Des prototypes difficiles à réaliser avec les méthodes de production normale. Ces
réduit pour un essai en table vibrante. Cette application était parmi les objectifs
• Des maquettes complètes de bâtiments ce qui permettra d’aller plus loin dans
[1] D’après le site : lamelee.com, Article publié d’investiture de Barak Obama- Février 2013.
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[6] industrie-techno.com/article/les-promesses-de-l-impression-3d-metallique.38572
[7] Alexandre Pierre, Maître de conférences au Laboratoire de mécanique et matériaux du génie civil et
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[25] https://www.tomsguide.fr/big-delta-la-plus-grande-imprimante-3d-au-monde/
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[28] https://www.aniwaa.fr/guide-achat/imprimantes-3d/imprimante-3d-construction-maison/
[29] http://www.totalkustom.com/
[30] http://www.3dprintetbyggeri.dk/pdf/bes%C3%B8gsrapporter/Batiprint3D.pdf
[31] https://3dprintingindustry.com/news/s-squared-3d-printers-debuts-large-autonomous-robotic-
construction-system-145078/