Cours Economies D'énergie Et Efficacité Énergétique
Cours Economies D'énergie Et Efficacité Énergétique
Cours Economies D'énergie Et Efficacité Énergétique
MGRSEDD NIVEAU 4
ECONOMIES D’ENERGIE ET
EFFICACITE ENERGETIQUE
Sommaire
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................ 3
1. Audits Energétiques : Concepts de base ............................................................................ 3
2. Définition et principe d’un audit énergétique..................................................................... 5
3. Les unités de l’énergie ........................................................................................................ 7
4. Climat et confort thermique ............................................................................................. 10
5. La ventilation dans les locaux .......................................................................................... 10
5.1. Fonction de la ventilation .......................................................................................... 10
5.2. La ventilation naturelle .............................................................................................. 11
5.3. La ventilation forcée .................................................................................................. 13
6. Climatisation passive........................................................................................................ 16
6.1. Adaptation climatique des locaux.............................................................................. 16
7. Climatisation active .......................................................................................................... 20
7.1. Les sources de chaleur en climatisation active .......................................................... 21
7.2. Le calcul des charges de climatisation ...................................................................... 21
8. L’ Eclairage ...................................................................................................................... 24
8.1. Définitions ................................................................................................................. 24
8.2. Divers types de lampe et critères de choix ................................................................ 26
9. Eau chaude sanitaire (ECS) .............................................................................................. 29
9.1. Introduction ............................................................................................................... 29
9.2. Dimensionnement d’une installation d’ECS ............................................................. 30
9.3. Les chaudières ........................................................................................................... 32
9.4. Le chauffe-eau solaire ............................................................................................... 33
9.5. La récupération des rejets thermiques des machines ................................................. 35
10. La bureautique ............................................................................................................... 35
11. Méthodologie de l’audit énergétique dans le bâtiment ................................................. 38
11.1. Les postes d’économie d’énergie dans le bâtiment ................................................ 39
11.2. Données à collecter et calcul des économies d’énergie dans le bâtiment .............. 40
12. Introduction ................................................................................................................... 46
13. Les chaudières et la combustion.................................................................................... 47
13.1. Les combustibles .................................................................................................... 49
13.2. Calcul du rendement des chaudières ...................................................................... 52
14. Les moteurs électriques ................................................................................................. 54
14.1. Rappel : fonctionnement et caractéristiques .......................................................... 54
14.2. Caractéristiques de fonctionnement du moteur ...................................................... 56
14.3. Le calcul des économies d'énergie lié aux moteurs électriques ............................. 59
15. Les pompes et ventilateurs ............................................................................................ 61
15.1. Concepts de base .................................................................................................... 61
15.2. Les ventilateurs et l’aéraulique .............................................................................. 64
15.3. Les pompes et l’hydraulique .................................................................................. 66
16. L’éclairage dans l’industrie ........................................................................................... 69
16.1. Définitions et concepts de base .............................................................................. 69
16.2. Economies d’énergie dans l’éclairage d’entreprise ............................................... 73
Conclusion .............................................................................................................................. 76
2
Introduction
L’énergie doit être utilisée avec précaution en raison de sa raréfaction croissante (disparition
prochaine des énergies fossiles, problèmes environnementaux liés aux gaz à effet de serre
GES, compétitivité économique…) La règle aujourd’hui est d’apprendre à :
Les économies d’énergie qui font l’objet de ce cours traitent des méthodes pour
augmenter l’efficacité énergétique de l’activité humaine. En général trois activités sont
concernés par l’efficacité énergétique en raison de leur poids dans les économies nationales et
aussi de leur degré de gaspillage de l’énergie. Ce sont :
Le transport
L’industrie
Et le bâtiment.
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s’appuiera de ce fait sur toutes les personnes ressources au sein de l’entreprise convaincues de
la nécessité d’économiser l’énergie. La sensibilisation est l’une des phases les plus délicates
sinon les plus difficiles dans l’audit énergétique.
Elle se fait avec les techniciens ou toutes les personnes qui ont une connaissance
notable de l’énergie dans le bâtiment ou dans l’entreprise à auditer. Très souvent le bureau
d’étude aura été appelé par le propriétaire du bâtiment ou de l’industrie désireuse de faire
l’audit en raison de la facture de la consommation énergétique jugée trop élevée. Cette visite
permettra de réaliser sur place si cette supposition est plausible.
C’est au cours de la visite préliminaire que l’on doit juger de l’opportunité d’un audit
énergétique. L’inspection visuelle du site permet presque toujours de le savoir. Le but n’est
pas de décider qu’à coup sûr des économies sont réalisables. L’inspection permet de dire qu’il
faut faire un audit énergétique.
Lorsque le promoteur n’est pas la personne qui pousse à l’inspection, il faut préparer
une proposition d’actions à faire pour convaincre ce dernier. C’est au niveau de la
sensibilisation que le promoteur doit être convaincu de la nécessité de l’audit énergétique
Après la série de visite et les mesures de paramètres on passe à la phase des calculs.
Ceux-ci consistent à déterminer la consommation énergétique actuelle de tous les appareils et
procédés incriminés dans le gaspillage énergétique. On fait ensuite une hypothèse
d’amélioration du fonctionnement par réduction de la consommation énergétique qui aboutit à
un second calcul de consommation énergétique de l’entreprise. La comparaison des deux
consommations permet de prendre une décision de réalisation des mesures d’économie
d’énergie.
Après les calculs on propose des mesures d’économie d’énergie ciblées à réaliser.
Ces mesures doivent être nécessairement proposées sous la forme de gains financiers. C’est le
langage que tout le monde comprend aisément. Les temps de retour sur investissement, les
réductions de factures énergétiques et l’accroissement de la productivité permettent de décider
de quelle mesure à retenir pour une réalisation concrète.
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2. Définition et principe d’un audit énergétique
Chaque appareil, chaque bâtiment chaque processus nécessite un apport d’énergie
pour fonctionner. L’énergie peut être électrique, Calorifique, Lumineuse mécanique. le
schéma de consommation est toujours le même.
Le but d’un audit énergétique est de proposer la bonne source énergétique c'est-à-dire
la plus adaptée à l’activé à réaliser en terme d’efficacité, de confort, de respect de
l’environnement et de politique énergétique. L’audit doit viser à réduire la quantité d’énergie
nécessaire au procédé à mettre en œuvre. Il doit aussi viser à réduire les pertes et gaspillages
de l’appareil ou du processus.
Une lampe incandescente d’une puissance de 60 Watts est placée dans un local pour
l’éclairer. On suppose que la lampe fournit un éclairage suffisant de 2000 lumens. On constate
que le local est éclairé en moyenne 7 heures par jour en faisant une enquête auprès des
usagers du local. Le local comprend également un ventilateur de 85 Watts qui fonctionne 5
heures par jour. Enfin une photocopieuse de 60 copies par minute est branchée en permanence
et consomme 600 W même quand elle est en attente.
E = Pi ti kWh
L’énergie consommée est la somme des énergies consommées par chaque appareil.
« Pi » est la puissance de l’appareil qui fonctionne ti heures par jour.
Dans ce cas particulier de trois appareils on aura :
E = P1 t1 + P2 t2 + P3 t3 kWh
= 60*7 + 85 * 5 + 600 * 24 Wh
= 15 245 Wh
= 15 kWh / jour
5
Calcul de la consommation après réduction des pertes et gaspillages
A partir de l’enquête on a réalisé que des économies d’énergie sont réalisables dans
le bâtiment ou l’entreprise audité. On recense les appareils incriminés. On leur fait subir les
modifications nécessaires qui vont du changement pur et simple des appareils à leur retrait du
processus de fonctionnement s’ils sont jugés inutiles. Les mesures d’économie comprennent
également la réduction du temps de fonctionnement de certains appareils. L’opération conduit
à un second calcul de consommation sous la forme
E’ = P1 t1 + P2 t2 + P3 t3 kWh
= 18*7 + 85 * 3 + 0 * 24 Wh
= 385 Wh
On procède enfin au calcul des économies d’énergie en faisant la différence des deux
résultats de calcul (avant et après les mesures d’économies d’énergie).
On obtient
Autre exemple
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- 5 lampes fluocompactes de 11 W allumées 2,5 heures/jour
- 4 tubes fluorescents de 14 W allumés 3,5 heures par jour
- Une télévision de 75 W qui marche 4 heures/jour
- 2 ventilateurs de 50 W qui marchent 4 heures/jour
Les mesures d’économie ne doivent pas être prises au détriment du confort des
usagers. Un diagnostic énergétique doit poursuivre quatre objectifs :
• La réduction de la facture énergétique :
• L’amélioration du confort des usagers
• La substitution si possible des énergies fossiles par les énergies renouvelables.
• Le respect de l’environnement
L’énergie
Elle est exprimée indifféremment en unités de travail ou de chaleur. Dans le Système
International (SI), l’unité retenue est le JOULE (J).
On exprime aussi l’énergie en quantité de chaleur, avec l’unité de la calorie (cal) ou de ses
multiples.
1 cal = 4,186 J
1 kWh = 3600 kJ
= 860 kcal
1 GWh = 86 tep
La puissance
La puissance est la capacité de production ou de consommation d’une quantité
d’énergie par unité de temps. Les unités de la puissance sont les suivantes :
Le kilocalorie/heure (kcal/h),
Watt ou Joule/s (W).
Les multiples sont les même que ceux vus dans le chapitre de l’énergie ci-dessus
Le kW, le MW…
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PREMIERE PARTIE : ECONOMIES D'ENERGIE DANS LE
BATIMENT
9
4. Climat et confort thermique
- Le soleil qui apporte un flux thermique variable allant de 0 à 800 voire 1000 W/m² sur
un plan horizontal. L'échange de chaleur se fait par rayonnement avec l'enveloppe.
- la voûte céleste dont la température peut être prise égale à 0°C, échange aussi par
rayonnement avec l'enveloppe. La nuit, le bilan de cet échange est une perte d'énergie par
rayonnement infrarouge de l'enveloppe au profit de la voûte céleste.
Les principes de la climatisation passive sont basés sur une limitation des apports de
chaleur solaires, une intensification des pertes de chaleur nocturnes par rayonnement Infra
Rouge et une gestion des échanges par convection avec l'atmosphère dans lequel est le
bâtiment.
10
- Le refroidissement de la masse inerte du bâtiment qui aboutit aussi à de fortes économies
d’énergie.
Les taux de renouvellement d’air préconisés pour évacué l’air vicié dans le bâtiment sont
donnés par le tableau ci-dessus.
Un renouvellement d’air est soit provoqué soit naturel. Dans un cas on parle de ventilation
mécanique contrôlée (VMC) dans l’autre de ventilation naturelle.
Une différence de température entre deux points provoque une différence de pression qui à
son tour provoque une circulation d’air. Le vent qui souffle sur un volume modifie la valeur et
la répartition des pressions autour de ce volume. Les parois face au vent sont toujours en
surpression alors que celles sous le vent sont en dépression.
Le mouvement de l’air est modifié à l’intérieur des volumes par l’orientation, la dimension et
la forme des ouvertures.
L’effet thermosiphon.
Une façon de promouvoir la ventilation consiste à créer un effet thermosiphon. Pour que ce
dernier puisse s’installer, il faut placer des ouvertures de ventilation à des hauteurs différentes.
Lorsque l’air externe est froid et l’air interne chaud la ventilation avec renouvellement
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s’amorce et s’entretient sans mécanisation. Pendant les périodes fraîches les bâtiments
provoquent donc un appel d’air extérieur vers l’intérieur. Ce phénomène peut être amplifier
pour réduire la consommation énergétique artificielle du bâtiment.
Air chaud
Air frais
L’effet venturi
On peut aussi utiliser l’effet venturi pour induire un mouvement d’air. Lorsque l’air s’écoule
dans un volume restreint, sa vitesse augmente dans le goulot d’étranglement avec pour
conséquence une baisse de la pression statique. On utilise cet effet pour aspiré l’air d’un local
comme indiqué par la figure ci-dessous.
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Une cheminée solaire utilise le rayonnement solaire pour chauffer sa surface interne pour
amorcer et installer une ventilation naturelle par thermosiphon. Les mouvements d’air
ascendant dans la cheminée sont exploités pour évacuer l’air d’un local en dessous.
L’air aspiré par le ventilateur est chaud et sec (38°C et 30% par exemple). L’air qui sort du
refroidisseur est frais et humidifié (28°C et 75% par exemple). On peut avec ce système
obtenir jusqu’à 15°C de refroidissement de l’air et même plus dans le cas de climat tropicaux
chauds et secs. La ventilation par humidification est inutilisable dans un climat humide. L’air
étant déjà saturé d’eau ne peut pas être humidifié davantage. Dans les climats chauds et secs il
peut très bien remplacer un climatiseur en consommant de 5 à 8 fois moins d’électricité.
Il existe deux grands types de ventilation mécanique. Les dispositifs simples qui utilisent les
ventilateurs sur pied, portatifs, muraux et la ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Ils génèrent un mouvement d’air directionnel qui est plus rapide et concentré surtout à
proximité de l’appareil. On leur donne un mouvement de balayage pour améliorer le confort
dans la pièce.
14
Les ventilateurs portatifs
Ils ont l’avantage d’être transportables d’une pièce à l’autre. Ils tournent en général à des
vitesses élevées et provoquent une gêne lorsqu’on est placé à proximité ou dans le jet d’air.
Chaque personne produit 1 à 1,5 litres d’eau par jour. Cette eau se répand dans le logement
sous forme de vapeur. De la vapeur d’eau est également générée par la cuisson, les douches,
etc. Cette humidité favorise le développement de moisissures et autres micro-organismes qui
ont un effet nocif sur la santé. De plus l’air vicié des locaux contient des polluants et parfois
des germes pathogènes. C’est pourquoi il convient de renouveler cet air par une ventilation
appropriée.
Cependant, lorsqu’un bâtiment ou un local est climatisé ou chauffé il doit être maintenu
hermétiquement fermé pour éviter une consommation excessive d’énergie électrique due aux
transferts calorifiques par l’air extérieur.
On arrive à un compromis par la ventilation mécanique contrôlée VMC. Elle est obligatoire
dans les locaux à climatisation centrale (pays tropicaux) ou dans les espaces chauffés (pays
tempérés).
La VMC est à simple ou à double flux suivant le nombre et la disposition des ventilateurs. Les
ventilateurs simple flux sont à reprise seule ou à soufflage seul
Les débits d’air de renouvellement dans une VMC sont donnés par le tableau ci-dessous.
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Désignation des locaux Débit min d'air neuf Débit min d'air neuf nombre
sans fumeurs avec fumeurs personnes/m2
(m3/h/personne) (m3/h/personne)
locaux d'enseignement 15 à 18 25 0,67
dortoirs, chambres collectives 18 25 0,25
Bureaux et locaux assimilés 18 25 0,1
salles de réunion, 18 30 0,31
spectacles...
boutiques, supermarchés 22 30 0,08
cafés, bars, restaurants... 22 30 0,5
locaux à usage sportif 18 30 0,8
Comme nous l'avons vu, l'intensité des échanges thermiques entre l'enveloppe et le
milieu extérieur varie avec les sites climatiques et les périodes de l'année. Les différences
climatiques nécessitent des réponses architecturales différentes avec l’idée que pour
économiser l’énergie en climatisation il faut d’abord éviter de chauffer et donc bien concevoir
ce bâtiment.
C'est le problème primordial posé aux architectes et concepteurs d'habitations dans cette
zone. Les réponses que nous présentons ici datent parfois de très longtemps et sont appliquées
dans l'habitat traditionnel depuis toujours. Malheureusement elles ont été le plus souvent
abandonnées dans les constructions citadines modernes. Les idées de base sont les suivantes :
1) Un bâtiment doit être compact pour limiter la surface offerte aux rayons solaires. En
effet, les bâtiments qui offrent une grande surface de captation du rayonnement solaire sont
des capteurs solaires. Ce sont tous les bâtiments bas à toit étendu ou très haut tout en étant très
large dans le sens nord-sud.
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Figure : Forme des bâtiments pour un bon confort thermique
17
Figure : Utilisation des masques dans un bâtiment
En général, dès que la température extérieure est inférieure à la température cutanée (34
à 35°C), la ventilation procure une sensation de confort thermique.
Pour profiter au maximum de la ventilation, les bâtiments doivent être orientés
perpendiculairement aux vents dominants et comporter de larges ouvertures
Le mouvement d'air est maximum avec deux larges ouvertures disposées sur des murs
opposés. La vitesse de l'air est maximale dans le local lorsque la fenêtre face au vent est de
faible dimension pour une grande fenêtre sur le mur opposé.
On peut remarquer cependant que quel que soit l'orientation des murs par rapport à la
direction des vents, jusqu'à 45° d'angle d'incidence du vent sur le mur la ventilation est
efficace. On peut donc orienter les locaux de façon à privilégier la protection solaire au
détriment d'une bonne ventilation, normale aux façades.
18
Inertie thermique du bâtiment
Autant un bâtiment bien conçu doit limiter ses gains thermiques, autant il doit pouvoir
limiter ses pertes de fraîcheur. Tous les bâtiments se refroidissent la nuit par rayonnement
infrarouge, par convection et par renouvellement d'air. Ce dernier effet doit en général être
renforcé. Cependant pour continuer à bénéficier de la fraîcheur nocturne pendant la journée il
faut la conserver sur plus de 10 h en moyenne. C'est le rôle de l'inertie thermique du bâtiment.
Dans certains cas il peut s'avérer nécessaire de l'augmenter artificiellement pour améliorer le
déphasage. On y arrive par un choix judicieux des matériaux de construction et des masses
thermiques du local.
En conclusion, pour les zones climatiques chaudes et sèches, on peut retenir que les
principes de climatisation passive se résument par :
Quand on passe du climat chaud et sec au climat chaud et humide bons nombre des
stratégies architecturales décrites ci-dessus se conservent tant il est vrai que dans les climats
chauds le problème majeur de la climatisation passive est la lutte contre les apports solaires.
Ainsi tous les effets pour limiter le flux solaire en climat chaud et sec restent valables en
climat chaud et humide. C'est en particulier le cas pour :
- la compacité du bâtiment
- l'orientation est-ouest des grandes façades
- la multiplication des masques sans réduction de la ventilation.
- des matériaux de faible absorption vis à vis du rayonnement solaire
- l'isolation des murs est et ouest
Les particularités des choix architecturaux résident dans les principes ci-après. En
climat tropical chaud et humide les écarts de température entre extremums ainsi que les
amplitudes des maximums sont plus faibles. Le climat est donc globalement plus clément bien
que d'humidité plus forte. La tendance adoptée même dans l'architecture traditionnelle est
donc le transfert de cette ambiance externe clémente dans les locaux à tout moment. C'est
pourquoi dans cette zone, la ventilation permanente est de règle. De jour et de nuit on peut
ouvrir le local à l'air extérieur et se contenter de limiter les apports solaires directs. Pour cette
même raison on évitera en général les bâtiments de structure lourde stockeurs de calories
captées dans la journée.
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Le rayonnement nocturne est lui aussi généralement négligé dans la conception
climatique des bâtiments des zones climatiques chaudes et humides. L'humidité élevée de l'air
atmosphérique ne permet pas en général un bon échange radiatif entre l'enveloppe et la voûte
céleste.
On admet qu'un individu dans un pays tropical chaud et humide, placé à l'ombre à
l'extérieur sous une brise légère est dans une condition de confort acceptable toute l'année. On
en déduit les grands choix architecturaux suivants :
Un bâtiment qui respecte bien les principes énumérés ci-dessus devrait pouvoir se passer de
climatisation active une bonne partie de l’année. Quand rien d’autre n’est possible on passe à
la climatisation active décrite ci-dessous.
7. Climatisation active
Situation du problème
Pour évaluer la puissance frigorifique à installer on calcule les apports calorifiques loal par
local du bâtiment à climatiser. Dans ce qui suit, nous supposerons que la climatisation est
centrale avec distribution d’air traitée ou d’eau glacée dans les différents locaux à climatiser.
La figure 4 présente un schéma d’une installation de traitement d’air centralisée. L’air traité
est soufflé dans les locaux à climatiser. L’air réchauffé et vicié est repris par un ventilateur de
reprise pour être retraité. Pour dimensionner une telle installation, il faut calculer tous les
apports calorifiques de tous les locaux à climatiser à partir des 3 sources de chaleur
mentionnées ci-dessous.
ventilateur
de reprise
conduit de reprise
..
.. air repris bouche de
air rejeté reprise
.... locaux
..
bouche
air neuf .. de soufflage
ventilateur
registre filtre de soufflage
chambre
de mélange traitement
de l'air
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7.1. Les sources de chaleur en climatisation active
Elle est utilisée principalement par les installateurs expérimentés. A partir de la taille et de la
disposition du local par rapport à la trajectoire du soleil, on décide arbitrairement de la
puissance frigorifique à installer. Les erreurs sont fréquentes lorsqu’on utilise cette méthode.
Très souvent les installations sont surdimensionnées et sont alors satisfaisantes vis à vis du
confort mais ne répondent pas aux normes d’économie d’énergie.
Le tableau ci-dessous donne les coefficients utilisables dans différents cas de figure.
21
Exposition du local et puissance à retenir Pmin (W/m²) Pmax (W/m²)
Local non exposé mais avec léger apport interne 170 200
Local exposé au soleil avec apport important de Calcul détaillé Calcul détaillé
chaleur interne nécessaire nécessaire
Exemple : Un local de 10 mètre de long sur 7 mètres de large a 70 m² de surface. S’il est peu
exposé avec peu d’apports internes sa puissance de climatisation pourra être de
150 W/m² * 70 m² = 10500 W. C'est-à-dire 10 kW thermique (ou frigorifique)
Elle consiste, à appliquer des facteurs multiplicatifs pour obtenir les apports de chaleur du
local à partir de mesures des taux de renouvellement d’air, des surfaces de vitrages murs et
cloison, du nombre d’occupants et des appareils électriques, La somme de ces chaleurs donne
la puissance frigorifique à installer. L’inconvénient de cette méthode comme celui de la
plupart des méthodes simplifiées est qu’elle ne tient pas compte :
Les résultats de calcul sont cependant meilleurs par comparaison à la méthode des surfaces. Il
Est donc difficile voire impossible à certains moment de l’utiliser pour le calcul des
économies d’énergies dues aux charges de climatisation.
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Il existe des méthodes encore plus détaillées de calcul des charges de climatisation. On peut
en trouver sous forme de logiciels parfois gratuits sur internet.
1 à l'ombre m² 50
vitrage ensoleillé sans stores m² 180
ensoleillé avec stores intérieurs m² 135
ensoleillé avec stores extérieurs m² 90
2 ensoleillés, isolés m² 9
murs extérieurs ensoleillés, non isolés m² 23
non ensoleillés, isolés m² 7
non ensoleillés, non isolés m² 12
3 cloisons m² 10
4 isolé m² 5
plafond ou toit non isolé m² 12
sous toit isolé m² 10
sous toit non isolé m² 24
5 plancher isolé m² 7
non isolé m² 10
7 occupants nb 144
Puissance à installer
23
Nous supposons que la puissance frigorifique installée a été correctement évaluée et tient
compte de la spécificité du bâtiment à climatiser. Lorsque la consommation d’énergie due à la
climatisation est jugée trop élevée les six causes suivantes sont à incriminer. Nous citons ici
les causes qui permettent des économies d’énergie.
- Le groupe de production frigorifique a un mauvais rendement COP < 3.
- La température de consigne de climatisation est trop basse et peut être relevée (T >
24°C par exemple)
- Les murs extérieurs ou les cloisons sont mal isolés
- Les ouvertures vitrées sont mal protégées contre l’accès direct du rayonnement solaire
aux locaux
- Les infiltrations ou renouvellement d’air sont excessifs et peuvent être réduits.
- Certains gains de chaleur internes dus le plus souvent aux équipements électriques
peuvent être évités.
Exercices 3.13
Evaluer approximativement la puissance de climatisation de la salle de classe ou toute autre
salle par la méthode des surfaces puis par la méthode simplifiée YORK
8. L’ Eclairage
8.1. Définitions
Le Flux lumineux
On appelle flux lumineux la quantité totale de lumière émise par une lampe exprimée en
lumen. Le lumen est donc une unité d’énergie et devrait être à ce titre donné en Watts par
seconde. La lumière représente une énergie faible. C’est pourquoi on a choisi une unité
différente pour l’exprimer.
L’ Eclairement E
C’est le flux lumineux reçu par une surface exprimé en lumen/m² ou Lux. L’éclairement est
mesuré à l’aide d’un luxmètre. L’éclairement E diminue proportionnellement au carré de la
distance d à la source.
E x d² = constante
Une lampe placée à 8 m de hauteur donne 4 fois moins de lumière au sol qu’une lampe à 4 m
de hauteur.
24
Ordres de grandeur des éclairements :
C’est le rapport du flux lumineux émis par une lampe sur la puissance électrique de la lampe
en lumen / watts.
L’indice de rendu des couleurs est la capacité des sources lumineuses à émettre comme le
corps noir (émetteur idéal théorique) de même température. C’est la capacité à émettre un
lumière qui s’approche le plus en qualité de celle du soleil. L’IRC = 100 pour le corps noir
(couleur du jour). Tous les autre corps un IRC inférieur à 100.
La température de couleur
Les lumières sont également classées suivant leurs capacités à émettre vers le bleu (corps très
chaud) ou vers le rouge (corps moins chaud). Cette capacité d’émission est donnée par la
température de couleur.
Les lampes de couleur dite froide sont riches en bleu T > 4000 K
Les lampes de couleur chaude sont riches en rouge T < 3000 K
Ordres de grandeur :
Lampe à incandescence T = 2500 K correspondant à une couleur froide
25
Tube néon T = 4500 K correspondant à une couleur chaude
Les lampes se caractérisent aussi par leurs durées de vie plus ou moins longue exprimées en
heures de fonctionnement continue. Celle-ci varie de 1000 heures pour la lampe
incandescente standard à 60 000 heure pour la lampe à induction.
Ordres de grandeurs :
Lampes à incandescence : 1000 heures
Tubes fluorescents : 10 000 à 20000 h
Lampes à vapeur de mercure : 24 000 heures
Lampes à vapeur de Sodium BP : 18 000 heures
Lampes à vapeur de sodium HP : 10000 à 24 000 h
Lampe à induction 60 000 h
L’efficacité de ces lampes est légèrement supérieure à celle des lampes à incandescence
standard. Elles sont couramment utilisées dans les phares de voiture, les appareils photo, mais
aussi dans le domestique.
Le tube est enduit de phosphore et contient du mercure et un gaz inerte. Quand les deux
électrodes sont chauffées, des élections sont émis et heurtent les atomes de mercure. Il y a
26
émission de rayonnement ultraviolet. En traversant la couche de phosphore ces UV sont
convertis en rayonnement visible.
Un dispositif auxiliaire appelé ballast rempli les 3 fonctions suivantes :
Ce sont des lampes au néon comme les tubes et qui sont directement utilisables sans
modification des supports à la place des ampoules incandescentes.
Dans ces lampes le gaz sous pression suffisante produit directement de la lumière visible au
passage de l’arc électrique. C’est sa différence fondamentale avec le tube fluorescent.
On les distingue par le milieu traversé par l’arc électrique. Ce milieu donne son nom à la
lampe :
- les lampes à vapeur de mercure ont une couleur blanche
- les lampes aux halogénures métalliques (qui sont aussi des lampes à vapeur de
mercure améliorée).
- les lampes à vapeur de sodium basse pression donnent une couleur jaune pâle
- les lampes à vapeur de sodium haute pression donnent une couleur jaune vif.
27
Figure : Lampes à décharge
Comme pour les lampes au néon, ces lampes nécessitent un ballast. Le ballast diminue le
rendement de l’éclairage par sa propre consommation qui peut représenter le quart la
consommation de la lampe.
28
L’indice de rendu des couleurs doit également être considéré. Une lampe à vapeur de sodium
basse pression ne doit pas être utilisée dans un local de bureau. Le tableau ci-dessous donne
les éclairements requis par type d’utilisation.
9.1. Introduction
L’eau chaude sanitaire au même titre que la climatisation constitue un élément de confort
dans un bâtiment. En Afrique elle est peu utilisée. On rencontre les installations de chauffage
d’eau sanitaire surtout dans les hôtels et les grandes villas.
29
Figure : Chauffe-eau pour la production de l’ECS dans un bâtiment.
On retiendra que dans les pays tropicaux les besoins en eau chaude sont deux ou trois fois
plus faibles que ceux des pays tempérés. Dans tous les cas l’eau est chauffée à 60°C et
stockée à cette température puis distribuée à 45°C dans les sanitaires et à 55°C dans les
cuisines.
30
Remarque : la température de stockage de l’eau, les besoins et le volume de stockage sont
corrélés. Plus l’eau stockée est à une température élevée et moins le ballon est volumineux ou
coûte cher.
Q = V c (TECS – Tréseau)
Tréseau = 30°C
TECS = 60°C
= 1000 kg.m3
c = 4180 J/kg
Q
P
t (heures )
Pour réduire le volume de stockage on fait celui-ci à 60°C en général avec une distribution
autour de 45°C. Pour la conversion des volumes on utilisera la formule
T 30
V60 V
60 30
V est le volume d’eau chaude à T°C obtenu avec un volume V60 d’eau chaude à 60°C si la
température de l’eau pour mitiger et atteindre T est à 30°C.
Dans le cas d’une chaudière électrique la résistance doit avoir la puissance indiquée ci-dessus.
C’est l’une des solutions les plus fréquentes Dans presque tous les pays, le passage d’un
chauffe-eau électrique à tout autre chauffe-eau permet une économie d’énergie considérable
en raison du coût élevé de l’électricité. En termes d’installation c’est la solution la plus simple
et la plus pratique.
31
Figure : Chauffe-eau électrique avec une épingle chauffante
L’eau chaude sanitaire est obtenue par divers procédés de chauffage. Le procédé le plus
courant dans les pays froids est la chaudière. En Afrique ce sont surtout les grands hôtels qui
l’utilisent. Une chaudière est un échangeur de chaleur gaz/eau qui à partir d’un combustible et
d’un brûleur permet de porter l’eau à la température voulue. Elle se caractérise par sa
puissance et la nature du combustible utilisé. On distingue deux types de chaudière :
Les chaudières à tube d’eau qui ont généralement une puissance élevée
Les chaudières à tube de fumée à puissance plus faible.
Elles utilisent toutes différents types de brûleur pour combustibles solides, liquides ou gazeux
pour produire la chaleur. Toute matière qui brûle peut être utilisée dans une chaudière. Les
combustibles les plus courants sont :
Tous ces combustibles se caractérisent par leurs pouvoirs calorifiques PCI et PCS. La quantité
de chaleur fournie par un combustible est appelée pouvoir calorifique exprimée en kcal/kg
pour les solides et les liquides ou en kWh /nm3 pour les gaz.
Les chaleurs de réaction chimique sont les pouvoirs calorifiques supérieurs (PCS)
En pratique un combustible ne fournira que son pouvoir calorifique inférieur (PCI)
32
PCS = PCI + chaleur latente d’évaporation de l’eau
Combustible PCI
Bois sec 4500 kcal/kg
Bois humide 3500 kcal/kg
Gas-oil 10750 à 10800 kcal/kg
Fuel-oil domestique 10650 à 10700 kcal/kg
Fuel leger 10500 à 10600 kcal/kg
Fuel lourd N° 1 10300 à 10450 kcal/kg
Fuel lourd N°2 10200 à 10300 kcal/kg
Gaz naturel 9,5 à 12 kwh/nm3
Propane 23.70 kwh/nm3
Butane 30.45 kwh/nm3
- Un capteur solaire qui a pour rôle la captation de l’énergie et son passage à un fluide
caloporteur.
- Un ballon de stockage calorifugé.
- Une pompe de circulation quand le chauffe eau ne fonctionne pas en thermosiphon.
- Un échangeur de chaleur plongé dans le ballon de stockage lorsque le fluide caloporteur
n’est pas l’eau sanitaire.
33
Le ballon d’eau chaude sanitaire a un volume fonction de la surface des capteurs installés. Un
bon ratio à retenir est 40 à 50 litres par m² de capteur.
Les besoins annuels sont alors évalués à partir du taux de couverture des besoins (TC)
obtenue par la formule
TC = Qu x Surf / BLT
L’intérêt des chauffe-eaux solaires est de fournir une énergie pratiquement gratuite et à bon
marché ans oublier l’aspect environnemental. L’énergie solaire n’émet pas de gaz à effet de
serre.
34
9.5. La récupération des rejets thermiques des machines
La chaleur est le plus souvent récupérée par des échangeurs à plaque et stockée dans un
ballon. L’appoint peut être apporté par une résistance chauffante ou tout autre moyen de
chauffage classique. Dans le cas de la récupération de la chaleur des condenseurs, il faut
éviter que le système n’influe sur l’efficacité du groupe frigorifique. Dans tous les cas une
telle récupération permet de disposer de l’eau chaude à coût très faible comparé à un
chauffage intégral au fuel ou à l’électricité.
Conculsion :
En conclusion il faut retenir que les économies d’énergie en rapport avec l’eau chaude
sanitaire consistent le plus souvent à changer de source d’énergie pour par exemple :
- Passer du chauffage électrique au chauffage solaire
- Passer d’un chauffage au fuel à un chauffage par les rejets thermiques
- Passer du fuel au solaire + rejets thermiques
- Etc.
10. La bureautique
35
Les équipements de bureau sont responsables d’une part de plus en plus importante de la
consommation énergétique dans le bâtiment. Le secteur informatique en particulier est en
pleine évolution. L’expansion de l’informatique a pris une telle ampleur que sa consommation
devient un véritable enjeu énergétique dans le secteur tertiaire. De plus la puissance de
climatisation installée tend à s’accroître à cause du matériel informatique. On tend de plus en
plus à comparer le poids énergétique de la bureautique à celui de l’éclairage
Une première étape dans la réduction de la consommation des appareils de bureautique
consiste à évaluer l’existant en nombre et consommation.
Les appareils consternés sont :
• Les ordinateurs
• Les fax
• Les photocopieurs
• Les imprimantes
Les ordinateurs
Couleur 15 60 - 90
Couleur 21 110-160
LCD 15 30
Les imprimantes :
En moyenne une imprimante type A4 consomme 278 W pour une imprimante laser, 53 W
pour une imprimante à jet d’encre. Plus la vitesse est élevée et plus l’imprimante consomme
de l’énergie. On estime qu’une imprimante laser consomme en moyenne 0,6 Wh/page alors
qu’une imprimante à jet d’encre n’en consomme que 0,05.
Le fax :
36
Fax Fax laser Fax à jet
thermique d’encre
La majeur partie de la consommation énergétique est due à l’imprimante qui est soit
thermique, soit à jet d’encre, soit laser.
La photocopieuse :
Quelques idées de base doivent guider dans le choix et l’utilisation des équipements de bureau
dans le but d’économiser l’énergie :
37
11. Méthodologie de l’audit énergétique dans le bâtiment
Un audit énergétique consiste à diagnostiquer un bâtiment afin de détecter tous les postes et
appareils grands consommateurs d’énergie. Des propositions technico-économiques sont alors
faites pour réduire la consommation d’énergie de ces postes et appareils et par conséquent de
tout le bâtiment. Les postes de consommation énergétique les plus importants dans le
bâtiment en climat chaud sont :
La climatisation
L’éclairage
La bureautique
On estime que la consommation énergétique d’un bâtiment est élevée lorsque le ratio R de la
consommation annuelle d’énergie totale sur la surface habitée du bâtiment dépasse une valeur
fixée.
Pour les grands immeubles de service on pose retient R = 275 kWh/m²/an comme valeur
limite.
38
11.1. Les postes d’économie d’énergie dans le bâtiment
Ils sont en rapport avec le comportement des individus. Les mesures d’économie d’énergie
correspondantes peuvent être libellées comme suit. Il faut savoir ou apprendre à :
Eteindre l’éclairage des zones non occupées
Fermer portes et fenêtres en période de climatisation
Arrêter les appareils électriques non utilisés
Regrouper les utilisations quand c’est possible
On procède de la même façon pour tous les autres postes. La liste est faite ci-dessous.
La facture électrique comme poste ne fait pas à proprement parler gagner une économie
d’énergie. Elle permet de réduite la facture financière en réduisant les pénalités, les erreurs de
calcul et autres coûts. Pour réduire la facture électrique il faut :
Comme nous l’avons vu plus haut un mauvais éclairage fait consommer de l’énergie en excès.
Pour réduire cette surconsommation il faut penser à :
39
Nettoyer périodiquement les luminaires
Utiliser des ballasts de facteur de puissance élevé
Utiliser systématiquement les lampes à vapeur de sodium pour l’éclairage extérieur.
Utiliser des minuteries dans les zones peu fréquentées
Pour procéder à l’évaluation des économies d’énergie il faut récolter toutes les données
nécessaires aux calculs dans un premier temps. Ils concernent tous les postes d’économies que
nous avons cité plus haut. Ce sont :
- Les factures électriques sur 1, 2 voire 3 ans.
- Les plans du bâtiment
- Les mesures des puissances absorbées par les moteurs et autres appareils électriques
- Les mesures d’éclairement
- Les mesures de températures, pressions et débits d’eau et/ou d’air.
- Les heures d’occupation des locaux et d’utilisation des appareils à auditer
E = Pi x ti / an kWh / an
Pi est la puissance actuelle de l’appareil ‘i’ et ti sont temps d’utilisation moyen. Ce calcul et
étendu sur tous les appareils incriminés dans la surconsommation d’énergie constatée.
40
Les économies financières sont évaluées par
NB : E est variable dans le temps pour tous les appareils. Il faut donc éviter les multiplications
abusives lors du calcul en passant du jour au mois ou du mois à l’année.
Etudes de cas :
Immeuble à Ouagadougou :
Le calcul d’économie d’énergie choisi est supposé indépendant de l’heure de la journée et du
mois de l’année. Les économies mensuelles ou annuelles peuvent alors être obtenues par un
simple produit de l’économie horaire par le temps de fonctionnement.
Nous simulons ci-après une économie d’énergie basée sur la réduction des apports thermiques
de deux sources de chaleur comme suit :
On suppose un immeuble dont le renouvellement d’air est excessif. Des lames vitrées en
persiennes de fenêtre brisées, des ouvertures fréquentes ou parfois permanentes de certaines
portes ou fenêtres, des ouvertures qui ferment mal peuvent en être la cause. Le
renouvellement d’air est donc excessif et on pense pouvoir le faire passer de 40 m3/heure et
par personne à 20 m3/heure et par personne.
Nous supposons d’autre part que certains équipements électriques utilisés de façon irrégulière
restent allumés continuellement. Une campagne de sensibilisation des usagers de ces appareils
permet alors de réduire les apports thermiques des équipements électriques de 20 %.
Le calcul sera effectué sur l’immeuble dont les caractéristiques sont données ci-dessous. Les
calculs sont réalisés à partir de la fiche de méthode simplifiée YORK.
41
Total équipements elec. 40 m3/h/personne
1.1.1.2 Renouvellement 3
d’air 10h/jour et 5 jours/semaine toute l’année
COP du groupe frigorifique 100 FCFA
Fonctionnement
Prix moyen du kWh au B.F.
Résultats du calcul
Les tableaux 5 et 6 ci-après donnent sur fiche YORK les résultats de la simulation avec et
sans les mesures de réduction des charges de climatisation. Pour simplifier, les charges ont été
évaluées pour l’enveloppe globale du bâtiment à la place d’une évaluation faite local par
local.
En situation initiale la chaleur totale à évacuer est
Q1 = 240 442 W
Q2 = 199 446 W
Q 44 996
Pe 13 665 W
COP 3
Le résultat est donc 2733 kWh d’énergie économisée correspondant à 273 300 FCFA de
devises économisées par mois.
42
poste charges thermiques unités Quantité facteur puissance
2 ensoleillés, isolés m² 9
murs extérieurs ensoleillés, non isolés m² 383 23 8809
non ensoleillés, isolés m² 7
non ensoleillés, non isolés m² 379 12 4548
3 cloisons m² 0 10
4 isolé m² 5
plafond ou toit non isolé m² 12
sous toit isolé m² 10
sous toit non isolé m² 364,5 24 8748
5 plancher isolé m² 7
non isolé m² 364,5 10 3645
43
poste charges thermiques unités Quantité facteur puissance
2 ensoleillés, isolés m² 9
murs extérieurs ensoleillés, non isolés m² 383 23 8809
non ensoleillés, isolés m² 7
non ensoleillés, non isolés m² 379 12 4548
3 cloisons m² 0 10
4 isolé m² 5
plafond ou toit non isolé m² 12
sous toit isolé m² 10
sous toit non isolé m² 364,5 24 8748
5 plancher isolé m² 7
non isolé m² 364,5 10 3645
44
DEUXIEME PARTIE : ECONOMIE D’ENERGIE DANS
L’INDUSTRIE
45
12. Introduction
Comme pour le bâtiment on procède à un audit énergétique dans l’industrie pour atteindre
l’efficacité énergétique désiré. Pour cela il faut :
Les appareils ou processus les plus couramment visés par les audits énergétiques dans
l’industrie sont les suivants :
- Les chaudières pour la production de vapeur ou d’eau chaude utilisées dans le
processus de fabrication dans presque toutes les industries.
- Les fours
- Les moteurs électriques que l’on trouvera dans toute industrie.
- Les ventilateurs
- Les pompes
- Les compresseurs d’air
- Les groupes de production de froid
- Les tours de refroidissement
- L’éclairage
- Les groupes électrogènes
- Etc.
-
On peut prolonger cette liste. La diversité des processus de fabrication explique cette
longue liste. Dans tous les cas le calcul des économies d’énergie reste inchangé et se
résume par les trois étapes.
E = Pi ti kWh
Quatre processus ou appareils industriels seront analysés ci-après comme exemples avec le
souci de diversifier au maximum les exemples tout en retenant les cas de surconsommation
énergétique les plus courants dans l’industrie. Ce sont :
46
• Les chaudières
• Les moteurs électriques
• Les pompes et ventilateurs
• L’éclairage
Il est bien entendu que pour tous les autres cas de processus ou d’appareils industriels la
démarche sera la même. Comme expliqué plus haut l’audit et les économies d’énergie
consisteront invariablement à analyser le fonctionnement des processus pour arriver à une
amélioration de celui-ci.
Elles utilisent toutes, différents types de brûleur pour combustibles solides, liquides ou gazeux
pour produire la chaleur.
47
http://www.unm.fr/fr/sommaire/actu/2009-
04/actu_PA_avril_09_Chaudi%E8res%20industrielles.htm : chaudière à tubes de fumée
48
http://www.azprocede.fr/Cours_GC/combustion_chaudiereeau.html Chaudière à tubes d’eau
Toute matière qui brûle peut être utilisée dans une chaudière. Les combustibles les plus
courants sont :
Les combustibles solides sont brûlés sur des grilles ou des lits fluidisés. Les combustibles
liquides et gazeux utilisent des brûleurs adaptés à chaque type de combustible.
Pouvoir calorifique
49
La quantité de chaleur fournie par un combustible est appelée pouvoir calorifique exprimée en
kcal/kg ou en kJ/kg pour les solides et les liquides ou en kWh /nm3 pour les gaz. Les
chaleurs de réaction chimique sont les pouvoirs calorifiques supérieurs (PCS)
Combustible PCI
Bois sec 4500 kcal/kg
Bois humide 3500 kcal/kg
Gas-oil 10750 à 10800 kcal/kg
Fuel-oil domestique 10650 à 10700 kcal/kg
Fuel leger 10500 à 10600 kcal/kg
Fuel lourd N° 1 10300 à 10450 kcal/kg
Fuel lourd N°2 10200 à 10300 kcal/kg
Gaz naturel 9,5 à 12 kwh/nm3
Propane 23.70 kwh/nm3
Butane 30.45 kwh/nm3
Optimisation de la combustion
Nous avons vu que la combustion c’est oxydation des molécules de C, H et S par O2 de l’air.
L’air atmosphérique contient 21% de O2 et 79% de N2. Une faible partie de N2 est oxydée
pour former les NOx (oxydes d’azote) responsables de la pollution atmosphérique. Une bonne
combustion doit respecter trois conditions.
- Ni trop ni trop peu d’air ou comburant
- Ni trop ni trop peu de combustible
- Une température suffisamment élevée pour entretenir la combustion.
50
Chaque fois que l’une des trois conditions n’est pas respectée la combustion s’arrête ou se fait
avec un mauvais rendement. On donne le nom de triangle de feu à cette condition schématisée
par la figure ci-dessous.
Air Combustible
Température
La température maximale lors d’une combustion est théoriquement atteinte dans les
conditions stœchiométriques tout comme le pourcentage de CO2 maximal dans les fumées .
Elle n’est jamais atteinte dans la pratique à cause de l’excès d’air nécessaire pour avoir une
combustion parfaite. En pratique on aura le plus souvent une température de combustion
comprise entre 1800 et 2000°C. Pour réduire les pertes de la combustion, il faut optimiser
l’excès d’air et atomiser le combustible (avec de l’air ou de la vapeur pour les combustibles
liquides). L’admission d’un air en excès pour assurer une combustion complète provoque une
diminution du pourcentage de CO2 dans les fumées. Théoriquement, la quantité de CO2 dans
les fumées atteint une valeur maximale dans les conditions stœchiométriques.
Fuel lourd 16
Fuel Léger (DDO, Gas-oil) 15.4
Gaz naturel 14.6
Propane 13.8
Butane 14
Deux raisons sont à la base des mauvais rendements de combustion qui sont l’insuffisance ou
l’excès d’air et l’insuffisance du mélange air/combustible ou turbulence au moment de la
combustion. On a ainsi pu déterminer de façon expérimentale la quantité d’excès d’air
nécessaire pour arriver à une combustion totale et parfaite sans une perte excessive du
rendement. Ces valeurs d’excès d’air dépendent du combustible considéré et sont données ci-
dessous. Le tableau ci-après donne les valeurs de CO2 maximal pour différents combustibles
Comme expliqué on arrive à une valeur de CO2 plus faible que celle indiquée par ce tableau à
cause des excès d’air d’une part et des imbrûlés de l’autre.
51
On y arrive en mesurant les quantités de CO2 ou d’O2 (parfois aussi de CO) dans les fumées.
En pratique la proportion de CO doit être toujours inférieure à 200 à 300 ppm (pas
d’imbrûlés). C’est dans ces conditions que les parts de CO2 ou d’O2 dans les fumées
permettent de calculer l’excès d’air réalisé.
Les excès d’air et pourcentages de CO2 dans les fumées peuvent être utilisés pour déterminer
le rendement de combustion comme nous le verrons plus loin. Cependant on peut également
juger de la qualité de la combustion par son aspect extérieur. Tous les spécialistes de la
combustion utilisent ces artifices pour décider d’une action à entreprendre pour améliorer le
rendement de combustion
On le fait à partir de la meure du pourcentage de CO2 (ou O2) dans les fumées. Le rendement
d’une combustion doit être en toute rigueur calculé par la relation :
52
Energie utile contenue dans la vapeur ou l'eau chauffée
Rendement = =
Energie contenue dans le combustible
On arrive difficilement à mesurer la chaleur fournie à l’eau pour diverses raisons. Dans la
pratique on calcule le rendement en recherchant les pertes de chaleur ou les quantités de
chaleurs non utilisées par le fluide thermique à chauffer. Dans ces conditions on écrira
Pertes de chaleur
= 1 -
Energie contenue dans le combustible
Ce sont :
Les pertes dites sensibles par la cheminée correspondant à la chaleur sensible rejetée
dans l’atmosphère par les fumées.
Les pertes dites latentes par la cheminée correspondant à la partie du combustible non
utilisé du fait des imbrûlés (CO, H2, CmHn…). On estime que 0.1% de CO dans les
fumées équivaut à 3.7 % de perte de fuel lourd.
Les pertes par les purges. Pour évacuer les dépôts de résidus à la base de la chaudière
il faut évacuer celles-ci par éjection par la vapeur de la chaudière. Les pertes de
chaleur correspondantes sont de 1 à 2 %.
Les trois dernières pertes sont toujours minimisées et négligées. Dans une chaudière on ne
s’intéresse en fin de compte qu’aux pertes sensibles par la cheminée.
Il faut remarquer qu’il existe des méthodes très simples de calcul des rendements de
chaudières à partir du % CO2 dans les fumées. La méthode la plus connue est celle de la règle
à calcul qu’on trouve dans presque toutes les chaufferies. Celle-ci donne à partir du
pourcentage de CO2 dans les fumées et des températures le rendement de combustion pour
chaque type de combustible.
t ta
Pertes (%PCI) = k f
% CO 2
53
k = 0.65 pour le charbon
k = 0.7 pour le coke
k = 0.59 pour le fuel-oil lourd
k = 0.49 pour le gaz naturel
Figure : détermination de l’excès d’air à partir du pourcentage de CO2 dans les fumées
Remarque : dans les chaudières à condensation on récupère la vapeur d’eau contenue dans
les gaz brûlés par un échangeur-condenseur à contre-courant de l’eau d’alimentation avant
leur rejet par la cheminée. On peut passer de 200°C à 50°C dans le refroidissement des
fumées. Le rendement est grandement amélioré.
L’objectif de ce cours n’est pas de décrire en détail le fonctionnement des moteurs électriques.
Les lecteurs intéressés par cette description les trouveront dans les manuels spécialisés. Nous
54
nous contentons ici d’apprendre à utiliser les caractéristiques des moteurs pour réaliser les
économies d’énergie.
Les moteurs électriques sont utilisés partout dans l’industrie sous forme de :
- Moteurs à courant continu pour les petites puissances où la précision est requise
- Moteurs synchrones pour les très gros moteurs
- Les moteurs asynchrones qui sont les plus courants et qui feront l’objet de cette étude.
Ils actionnent les pompes, les ventilateurs, les compresseurs etc. Un moteur asynchrone
comprend :
Un inducteur qui est le stator et qui produit un champ tournant à la vitesse ''ns'' grâce à trois
bobinages alimentés en courant triphasé.
Un induit qui est le rotor, placé dans le champ tournant est entraîné à la vitesse de rotation ''n''
g = (ns –n) / ns
f = p ns
55
Les caractéristiques mécaniques et les points de fonctionnement optimaux du moteur
asynchrone peuvent être déterminés sur la figure ci-dessous. Elle donne en ordonnée le couple
du moteur et en abscisse la vitesse de rotation de celui-ci. La zone de fonctionnement en
régime nominal correspond à la vitesse de rotation n très proche de la vitesse de synchronisme
ns ou g voisin de 5 %.
Les calculs d’économie d’énergie en rapport avec les moteurs électriques sont effectués à
partir des caractéristiques mécaniques et électriques de ceux-ci.
Des plaques signalétiques sont fixées à tous les moteurs électriques pour permettre de
déterminer ces caractéristiques.
56
Constructeur LS 200 L kW 15 725 tr/mn
Kg 175 ClF DT = 80 K IP 555
50 Hz V230/400 A 30.5/17.6
Cos 0,8 Rend 88 %
- La marque du constructeur
- Les références du constructeur (ici LS 200 L)
- La puissance utile Pu donnée en kW sur la plaque (Puissance mécanique déployée par
le moteur dans les conditions nominales
- La vitesse de rotation en tr/mn
- Le poids du moteur indiqué en kg.
- La classe de température de l’isolation ou l’échauffement maximal qu’il peut
supporter (ici 80 K)
- L’indice de protection du moteur contre les corps solides, les corps liquides et contre
les chocs métalliques (par exemple IP 555)
- La fréquence du courant d’alimentation à respecter (ici 50 Hz).
- La tension d’alimentation ou tension composée que peut supporter les enroulements
sans dommage (ici 230 V)
- Les intensités de courant en ligne suivant le couplage adopté
- Le facteur de puissance (Cos ) qui caractérise la part d’énergie active consommée par
rapport à l’énergie apparente entrante
- Son rendement qui est le rapport entre la puissance utile Pu et la puissance électrique
absorbée Pa
C’est à partir de ces données que des mesures d’économies d’énergie peuvent être envisagées
sur le moteur.
Un moteur reçoit une énergie électrique sous la forme d’une puissance absorbée Pa qu’il
convertit en énergie mécanique sous la forme d’une puissance utile Pu.
Pa = 3 U I cos
Pu = C
Un moteur électrique est le siège de trois pertes qui vont jouer sur son rendement. Ce sont :
- Les pertes par effet joule dans les bobinages du stator et du rotor.
- Les pertes mécaniques par frottements visqueux ou solide
- Les pertes dites fers des courants de Foucault et des cycles d’hystérésis dans les
masses métalliques.
57
Ces pertes doivent être minimisées pour que le moteur soit efficace. Le schéma ci-dessous
donne une description imagée de ce fonctionnement.
= Pu / Pa
Correspondant à :
Pu Pu
Pa Pu Pf PJ Pm
Une autre raison des pertes d’énergie dans un moteur est le régime de fonctionnement. Le
rendement du moteur est maximal dans le régime nominal. Loin du régime nominal la
puissance absorbée peut doubler pour un même travail réalisé. Ceci signifie qu’une politique
d’économies d’énergie doit toujours veiller à ce que les moteurs fonctionnent tous autour de
leurs régimes nominaux.
58
Figure : Rendement du moteur électrique
Moteur rebobiné :
Dans le cas de rebobinage le chauffage des enroulements provoque une perte progressive des
caractéristiques du circuit magnétique. On estime à 1 à 2 % la perte de rendement pour un
travail bien fait et jusqu’à 5 % et plus dans certains cas. Les pertes de rendement se cumulent
lorsque plusieurs rebobinages sont effectués. La durée de vie d’un moteur rebobiné est de plus
réduite.
59
Figure : Exemple de niveau variation du rendement des moteurs avec la charge :
Le nombre parfois très élevé des moteurs dans une usine fait que les économies d’énergie
peuvent être substantielles.
Les pertes de charge (ou énergie dissipée) en pompage et en ventilation (turbomachines) sont
proportionnelles au carré de la vitesse et donc du débit.
P = K L Q²
Un variateur de vitesse est un boîtier électronique à variateur de fréquence qui permet de faire
varier la vitesse du moteur sans pertes d'énergie dissipative, pour l'adapter aux besoins. Ils
peuvent être utilisés dans les pompages de liquide, dans les cas de traitement d’air etc. C’est
un économiseur d’énergie auquel il faut recourir chaque fois que c’est possible. Il peut être
monté dans un boîtier branché au moteur.
Exercices d’application :
60
Le moteur neuf comme le moteur rebobiné durera 5 ans sur la base d'un
fonctionnement annuel de 5000 heures. Quelle économie d’énergie fait-on sur la durée de vie
des deux moteurs, abstraction faite des coûts.
Quelle quantité de gaz à effet de serre (GES) n’est pas émise en raison du choix du
moteur neuf comme solution si on considère 37 moteurs similaires dans la même ville. On
considérera un rapport d’émission de GES de 0,8 tCO2/MWh électrique.
Les pompes et ventilateurs sont aussi appelées turbomachines. Ce sont des machines
dans lesquelles un fluide échange du travail avec le milieu extérieur à travers un arbre ou
rotor, la turbine.
- Les machines motrices qui sont les turbines thermiques, hydrauliques, à gaz et les
éoliennes.
- Les machines réceptrices qui sont les pompes les ventilateurs et les compresseurs.
Dans une turbomachine réceptrice une énergie ou puissance Pa est apportée par la machine
sous forme mécanique. Cette énergie est convertie en énergie ou puissance hydraulique ou
aéraulique utile Pu.
= Pu / Pa
61
La puissance utile ou puissance hydraulique vaut
Pu = Q * P
Les turbomachines réceptrices ont pour rôle de déplacer les fluides. Elles sont formées de
deux parties :
- un moteur le plus souvent électrique
- la roue ou turbine.
Les rendements de transmission ou pertes sont variables d’un système à l’autre. Dans les
systèmes à entrainement direct les pertes sont de 2 à 5%. Dans les systèmes à accouplement
les pertes sont de 3 à 8 %. Dans les systèmes Poulie-courroie elles sont de 2,5 à 10 %.
Puissance de la turbomachine
62
La puissance utile déployée par une turbomachine qui véhicule un débit Q de fluide
Pu = P Q
La turbomachine doit vaincre une perte de charge ou dissipation d’énergie par frottement ou
résistance au déplacement. Dans le cas d’un liquide elle doit aussi vaincre la hauteur ou
l’énergie potentielle donnée au fluide lorsque celui-ci est placé en altitude. La vitesse plus ou
moins grande donnée au fluide en circulation est en outre une énergie (cinétique) à créer. La
somme de ces trois termes détermine la puissance de la turbomachine.
Pour économiser l’énergie il faut réduire P et Q
On défini la hauteur manométrique totale HMT ou H ou pression totale à vaincre pour les
liquides qui est la résultante de :
Les trois termes qui sont homogènes à une pression peuvent être convertis en hauteur de
colonne d’eau appelée hauteur totale manométrique H en lieu et place de la pression. Les
économies d’énergie d’une turbomachine consisteront le plus souvent à minimiser H en
réduisant en priorité les pertes de charge ou dégradation de l’énergie dans les conduites.
Ces pertes de charge ou dégradation d’énergie sont données par les équations suivantes.
On remarquera que les pertes de charge sont toutes proportionnelle à V². on appelle pertes de
charge totale la somme
Elle est la somme des pertes de charge linéaires et de toutes les pertes de charge singulières
Pu = Q P joules/s ou Watts
63
Pour une pompe
Pu = Q *HMT* / 367 kW
avec la HMT en mètre de colonne d’eau, Q en m3/h, est la densité du liquide égal à l’unité
pour l’eau
Ils ont pour rôle le déplacement des gaz principalement l’air. On distingue deux sortes de
ventilateurs :
- Le ventilateur axial ou hélicoïde dont l’aspiration et le soufflage se font parallèlement
à l’axe de la machine.
- Le ventilateur centrifuge dont l’aspiration est axiale et le soufflage radial.
Ventilateur centrifuge 57 à 80 %
Ventilateur hélicoïde 50 à 89 %
64
Un ventilateur est choisi en fonction de ses caractéristique pression/débit par l’intermédiaire
d’une courbe caractéristique (ou caractéristique) donnée par les catalogues de constructeur ;
Dans une installation aéraulique ce choix se fait dans l’ordre suivant :
Pt = Pstatique + Pdynamique
P = f (Q)
65
Autres caractéristiques de ventilateurs
La réduction des pertes de charge linéaires passe par le bon choix des diamètres et des gaines
de transport du fluide. Un diamètre trop petit occasionne une augmentation des pertes de
charge linéaires et une surconsommation d’énergie. Un diamètre trop grand coûte cher. Il faut
donc arriver à un compromis.
Pour réduire les pertes de charge singulières il faut réduire le nombre d’obstacles placés sur le
circuit aéraulique ou réduire leurs effets sur les pertes de charge. Ce sont les coudes,
embranchements, filtres, registres etc.
Les pompes sont utilisées dans l’industrie pour transporter une très grande variété de fluides
du processus industriel. Parfois leur nombre et leur puissance font qu’elles constituent la part
la plus importante de la consommation électrique dans l’industrie.
Comme pour un ventilateur la puissance ou l’énergie mécanique absorbée par une pompe est
en général donnée par un moteur électrique couplé à la turbine de la pompe.
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On pose
Pu = Q Hm joules/s ou Watts
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H
Caractéristique de la conduite
Caractéristique de la pompe
rendement
La figure ci-dessous donne le différentes courbes nécessaires pour les calculs énergétiques en
rapport avec les pompes. Le rendement d’une pompe passe par un maximum comme indiqué
par la figure. Le rendement maximum se défini donc pour une HMT et un débit bien précis.
Pour réaliser des économies d’énergie la pompe doit être choisie de façon à s’adapter à une
plage de fonctionnement correspondant au rendement maximal. Hors de cette plage il y a
gaspillage d’énergie.
Puissance de la pompe
La pression totale à vaincre est la HMT. La puissance hydraulique déployée est alors
Sur le schéma ci-dessous ce produit correspond à l’aire du rectangle indiqué. Pour maximiser
l’aire il faut que le point de fonctionnement du système soit au centre plutôt que vers les axes
de la caractéristique.
Un débit ou une pression trop faible ou trop fort réduisent la puissance hydraulique fournie
pour une même puissance mécanique absorbée. Le choix de la pompe en rapport avec le débit
et la HMT est primordial pour économiser l’énergie.
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Figure : Puissance maximale déployée par une pompe (a) et Caractéristiques
constructeurs de pompes (b) :
Conclusion
L’éclairage a déjà fait l’objet d’une étude dans le bâtiment au chapitre 5 avec toutes les
définitions classiques nécessaires. Toutes ces définitions seront reprises et utilisées dans ce
chapitre.
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L’éclairage doit être également concerné quand on traite de l’audit et des économies d’énergie
dans l’industrie. Il concerne ici l’éclairage aussi bien des bureaux du personnel que des locaux
même de l’usine ainsi que l’éclairage extérieur.
L’éclairement requis pour un bon éclairage est donné par les documents spécialisés. A titre
indicatif nous donnons ci-après les ordres de grandeur utilisables dans le cas d’un projet
d’éclairage en entreprise.
Pour réaliser un audit en vue des économies d’énergie en rapport avec l’éclairage il faut se
munir d’un luxmètre bien étalonné. L’objectif est la mesure de tous les éclairements dans les
lieux concernés.
Un éclairement trop important, supérieur aux valeurs recommandées doit faire l’objet d’une
étude pour déterminer la réduction de puissance. Pour cela il est nécessaire de savoir évaluer
la puissance à installer.
Le flux lumineux total d’une pièce à éclairer, émis par l’ensemble des liminaires est donné par
la formule :
F = E S / v u
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Dans un projet d’éclairage la connaissance du Flux total permet le choix des lampes
appropriées (en nombre et en efficacité).
v = 0,77 pour les lampes de bonne qualité utilisées dans une ambiance nette.
v = 0,74 pour la majorité des cas
v = 0,67 dans le cas d’une atmosphère chargée de poussière
Le facteur d’utilisation u est le produit de deux paramètres. En fait u mesure la part du flux
lumineux qui tombe effectivement sur la surface ou plan utile par rapport au flux émis par les
lampes.
u = U
Le rendement des luminaires est donné par le constructeur. Il varie de 50 à 100 %. Par défaut
de valeurs fiables on considère généralement qu’il vaut 80 %.
Système d’éclairage.
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L’indice du local K
C’est un coefficient qui tient comte de la géométrie du local (voir figure ci-dessous).
K = ab / h(a + b)
h’ Plafond
Plan des luminaires
Plan utile
b Plancher
Rapport de suspension.
Il mesure la position relative des luminaires par rapport au plafond et au plan utile.
j = h’ / (h + h’)
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Il dépend beaucoup de la couleur de ces deux éléments. Les valeurs recommandées sont
consignées dans le tableau ci-après.
A partir des quatre paramètres et du tableau on détermine les valeurs de l’utilance des
luminaires.
Un projet d’éclairage doit tenir à la fois compte de l’éclairement désiré E mais aussi de
l’uniformité de l’éclairage. Ceci implique une multiplication du nombre de luminaires au
détriment d’une seule ou de quelques lampes de fortes puissances fixées en quelques endroits.
On pourra retenir que pour un éclairage uniforme, le rapport de l’éclairement minimal sur
l’éclairement moyen du local doit respecter les conditions suivantes :
Dans ces conditions, le flux lumineux total F est à repartir sur un nombre élevé de lampes
reparties uniformément dans le local.
- Il faut toujours utiliser des lampes de basse consommation électrique ou à haute efficacité
d’éclairage.
- La seconde chose qui vient à l’esprit est la surpuissance lumineuse à éviter. Il arrive
quelques fois que l’éclairage soit mal réparti de telle façon que des zones entières soient sur-
éclairées. On peut s’en rendre compte avec un luxmètre pour réduire la puissance lumineuse.
Il faut cependant éviter de réduire abusivement cette puissance au détriment du confort visuel.
- Dans certains locaux et même en éclairage extérieur il arrive pour des raisons diverses (dont
l’uniformité de l’éclairage par exemple) que la hauteur des feux soient trop importante. Dans
ces conditions l’éclairement sur le plan utile est réduit selon la loi que l’éclairement est
inversement proportionnelle au carré de la distance. Réduire de 1/3 la hauteur des luminaires
augmente de plus de deux l’éclairement.
- Toutes les lampes à décharge ou au néon nécessitent des ballasts pour leur fonctionnement.
Les ballasts sont une source de gaspillage énergétique. Beaucoup de ballast vendus sur le
marché local en Afrique sont souvent de très mauvaise qualité et augmentent artificiellement
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la consommation de la source lumineuse. Il faut penser à adopter soit des ballasts
électroniques ou des ballasts électromagnétiques de haute efficacité.
- Enfin les diodes électroluminescentes sont aujourd’hui considérées comme une solution
pour la réduction de puissance d’éclairage dans le futur. Bien qu’elles soient encore chères
aujourd’hui leurs efficacités lumineuses en font un bon produit pour un futur pas trop lointain.
Exercice d’application :
On veut éclairer un entrepôt de dépôts de matières premières de 100m sur 100 m et de hauteur
de 10 m fixe. On veut le faire à partir de lampes à vapeur de sodium haute pression de 150 W
et 1800 lm de bonne efficacité.
Plage horaire 18 – 19 19 - 24 24 – 4h 4 – 6h
Pourcentage du flux lumineux 50 % 100 % 75 50%
Pour cela on adopte un variateur de puissance qui impose une puissance électrique de
l’éclairage directement proportionnelle au flux lumineux. Calculer dans l’absolue et en
pourcentage les économies d’énergie journalières résultantes. Quelle est la réduction
des émissions de gaz à effet de serre annuelle résultante à raison de 0,75 tCO2/MWh
d’électricité produite.
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Le tableau donne les valeurs de l’utilance U en %.
Exemple : une valeur de 111 lue sur ce tableau signifie 111 % soit U = 1,11
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Conclusion
Le calcul des économies d’énergie dans l’industrie ou dans le bâtiment nécessite une
connaissance technique ou scientifique des processus, des appareils ou des systèmes
d’organes impliqués dans les consommations énergétiques. Ce n’est qu’à partir de cette
connaissance que l’audit énergétique et la détermination des potentiels d’économie est
possible. Que ce soit dans le domaine du froid, du chaud, de l’éclairage ou des appareils
électriques le cheminement est le même. Il faut
- Faire un diagnostic sommaire,
- Faire des mesures ou des relevés de paramètres précis du système.
- Faire des comparaisons de paramètres, rendements, COP, puissances,
températures etc.
- Faire un bilan des gains d’énergie possibles par amélioration de ces paramètres
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