Al Bashir Fra
Al Bashir Fra
Nationalité : Soudanaise
Charges
Les mandats d’arrêt délivrés à l’encontre d’Omar Hassan Al Bashir énumèrent dix chefs mettant en cause sa responsabilité pénale individuelle
au sens de l’article 25-3-a du Statut de Rome, en tant que coauteur ou auteur indirect, à savoir :
Cinq chefs de crimes contre l’humanité : meurtre (article 7-1-a) ; extermination (article 7-1-b) ; transfert forcé (article 7-1-d) ;
torture (article 7-1-f) et viol (article 7-1-g) ;
Deux chefs de crimes de guerre : le fait de diriger intentionnellement des attaques contre une population civile en tant que telle ou
contre des personnes civiles qui ne participent pas directement aux hostilités (article 8-2-e-i) ; et pillage (article 8-2-e-v).
Trois chefs de génocide : génocide par meurtre (article 6-a), génocide par atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale (article 6-b),
et génocide par soumission intentionnelle de chaque groupe ciblé à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction
physique (article 6-c).
De mars 2003 au 14 juillet 2008 au moins, le Darfour a connu un conflit armé ne présentant pas un caractère international, qui
a opposé de manière prolongée le gouvernement soudanais et plusieurs groupes armés organisés, en particulier le
Mouvement/Armée de libération du Soudan (M/ALS) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE).
Peu après l’attaque de l’aéroport d’El Fasher en avril 2003, Omar Hassan Al Bashir et d’autres dirigeants politiques et
militaires soudanais de haut rang ont adopté un plan commun visant à mener une campagne anti‑insurrectionnelle contre le
M/ALS, le MJE et d’autres groupes armés s’opposant au gouvernement soudanais au Darfour.
Une composante centrale de cette campagne consistait à attaquer illégalement la partie de la population civile du Darfour,
appartenant principalement aux groupes four, massalit et zaghawa, qui était considérée comme proche des groupes armés
organisés s’opposant au gouvernement soudanais au Darfour. La campagne a été menée au moyen de forces
gouvernementales, notamment des Forces armées soudanaises et de leurs alliés des milices janjaouid, des forces de police
soudanaises, du Service du renseignement et de la sécurité nationale et de la Commission d’aide humanitaire. Elle s’est
poursuivie au moins jusqu’à la date du dépôt de la requête de l’Accusation, à savoir le 14 juillet 2008.
Au cours de cette campagne anti-insurrectionnelle, les forces du gouvernement soudanais auraient commis des crimes contre
l’humanité, des crimes de guerre et des crimes de génocide, et en particulier :
a. elles auraient mené de nombreuses attaques illégales, suivies par des actes systématiques de pillage de villes et de villages
principalement peuplés de civils appartenant aux groupes four, massalit et zaghawa ;
b. elles auraient fait subir des actes de meurtre ainsi que des actes d’extermination à des milliers de civils appartenant
principalement aux groupes four, massalit et zaghawa ;
Fiche d’information sur l’affaire Le Procureur c. Omar Hassan Ahmad Al Bashir
c. elles auraient fait subir des actes de viol à des milliers de civils de sexe féminin appartenant principalement à ces groupes ;
d. elles auraient fait subir des actes de transfert forcé à des centaines de milliers de civils appartenant principalement à ces
groupes ;
e. elles auraient fait subir des actes de torture à des civils appartenant principalement à ces groupes ; et
f. Elles auraient, dans l’ensemble de la région du Darfour, à certaines occasions, contaminé les puits et les pompes à eau des
villes et des villages principalement peuplés de membres des groupes four, massalit et zaghawa qu’elles attaquaient ; et
encouragé des membres d’autres tribus, alliées du Gouvernement soudanais, à s’installer dans les villages et sur les terres
où vivaient précédemment principalement des membres des groupes four, massalit et zaghawa.
Omar Hassan Al Bashir, dans la mesure où il était en droit et en fait le Président de l’État du Soudan et le commandant en chef
des Forces armées soudanaises pendant toute la période concernée par la requête de l’Accusation, a joué un rôle essentiel dans
la coordination de l’élaboration et de la mise en œuvre du plan commun ;
À titre subsidiaire, Omar Hassan Al Bashir a également :
a. joué un rôle dépassant la coordination de l’élaboration et de la mise en œuvre de ladite campagne anti-insurrectionnelle
menée par le gouvernement soudanais ;
b. exercé un contrôle total sur toutes les branches de « l’appareil d’État » du Soudan, notamment les Forces armées
soudanaises et leurs alliés des milices janjaouid, les forces de police soudanaises, le Service du renseignement et de la
sécurité nationale et la Commission d’aide humanitaire ; et
c. utilisé ce contrôle pour assurer la mise en œuvre de ladite campagne anti-insurrectionnelle menée par le gouvernement
soudanais.
La Chambre préliminaire I a également conclu qu’il y a des motifs raisonnables de croire que M. Al Bashir a agit avec l’intention
spécifique de détruire, en partie, les groupes ethniques des Four, Masalit et Zaghawa.
Exerçant ses pouvoirs en vertu du Statut de Rome, le Conseil de sécurité de l’ONU a, dans sa résolution 1593 du 31 mars 2005, déféré
au Procureur de la Cour pénale internationale la situation au Darfour depuis le 1 er juillet 2002.
À la suite du renvoi adressé par le Conseil de sécurité de l’ONU, le Procureur a reçu les conclusions de la Commission internationale
d’enquête sur le Darfour. Le Bureau du Procureur a par ailleurs demandé des informations à diverses sources et recueilli des milliers
de documents. Le Procureur a conclu que les conditions fixées dans le Statut pour l’ouverture d’une enquête étaient réunies, et a décidé
d’ouvrir une enquête le 6 juin 2005.
MANDATS D’ARRET
Le 14 juillet 2008, le Procureur a déposé une requête aux fins de délivrance d’un mandat d’arrêt à l’encontre du Président soudanais
Omar Hassan Al Bashir.
Le 15 octobre 2008, la Chambre préliminaire I a demandé des éléments justificatifs supplémentaires dans le cadre de l’examen de la
requête du Procureur.
Le 17 novembre 2008, le Procureur a déposé des éléments justificatifs supplémentaires en exécution de la décision susmentionnée de la
Chambre préliminaire I.
Le 4 mars 2009, la Chambre préliminaire I a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre d’Omar Hassan Al Bashir pour des crimes de guerre
et des crimes contre l’Humanité.
Le 6 juillet 2009, le Procureur a interjeté appel contre la décision en ce que celle-ci avait décidé de ne pas délivrer de mandat d’arrêt à
raison de la charge de génocide.
Le 3 février 2010, la Chambre d’appel a demandé à la Chambre préliminaire de statuer à nouveau sur la question de savoir si le mandat
d’arrêt devrait être élargi de façon à couvrir cette charge.
Fiche d’information sur l’affaire Le Procureur c. Omar Hassan Ahmad Al Bashir
Appliquant la bonne norme d’administration de la preuve identifiée par la Chambre d’appel, la Chambre préliminaire I a conclu le 12
juillet 2010 qu’il y a des motifs raisonnables de croire que M. Al Bashir a agi avec l’intention spécifique de détruire, en partie, les
groupes ethniques des Four, Masalit et Zaghawa. Elle a délivré un second mandat d’arrêt contre Omar Hassan Ahmad Al Bashir,
considérant qu’il y a des motifs raisonnables de croire en sa responsabilité pénale pour trois chefs de génocide à l’encontre de ces trois
groupes ethniques.
Le 15 mars 2012, la Présidence de la CPI a assigné cette affaire à la Chambre préliminaire II.
NON COOPERATION
Le suspect n’a pas encore été arrêté en dépit des mandats d’arrêt délivrés à son encontre. Les juges de la CPI ont à plusieurs reprises
pris des décisions concernant la non- coopération de certains états dans l'arrestation et la remise de M. Al Bashir et renvoyé des
questions au Conseil de sécurité des Nations Unies et à l'Assemblée des États parties (AEP) afin de prendre toute mesure qu'ils
estimeraient nécessaire. Voir : https://asp.icc-cpi.int/fr_menus/asp/non-cooperation/Pages/default.aspx
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