Techniques D
Techniques D
Techniques D
Lever des capitaux constitue un impératif pour une entreprise en développement et souvent
une nécessité dans une phase de restructuration. Aux techniques classiques d'appel de fonds
que sont l'augmentation de capital (1) et l'emprunt obligataire (S.2) s'ajoutent aujourd'hui des
montages plus
sophistiqués tenant de l'un et de l'autre et qualifiés de nouveaux fonds propres ou de quasi-
fonds propres (3). Le capital-risque enfin constitue une modalité particulière du financement
par capitaux propres (4).
Ce chapitre se propose donc de passer en revue ces différentes formes de
financement.
Après avoir rappelé le contexte des augmentations de capital (1.1.) et ses différentes formes ($
1.2.), seront abordés les problèmes liés à la prime d'émission ( 1.3.), aux droits de souscription
et d'attribution ($ 1.4.) et à l'introduction en Bourse ($1.5.) par Pascal Demichel et Olivier
Levyne.
1.1. Contexte
L'octroi du crédit bancaire repose sur l'analyse de la solvabilité des entreprises et sur l'étude
de leur structure bilantielle.
Règle de prudence
Un crédit peut être octroyé tant que les fonds propres du client de la banque sontau
moins égaux à ses dettes
Pratiquement, les banques commerciales s'intéressent à l'équilibre suivant:
Dans ce contexte, les entreprises soucieuses d'accéder au crédit bancaire vont chercher à
présenter des bilans dont la structure soit en mesure satisfaction à la fois aux banques et aux
actionnaires, ce qui revient à maximiser le niveau de leurs fonds propres.
La réévaluation du bilan
La société éévalue économiquement ses actifs inscrits au bilan pour leur valeur nette
comptable. Ainsi, un immeuble situé sur les Champs-Élysées,acquis en 1974 est totalement
amorti. La valeur nette comptable est donc de 0 € et sa valeur économique est nécessairement
bien plus élevée. Le remplacement par la valeur économique de la valeur nette comptable des
biens de l'entreprise entraîne une augmentation de son actif. Pour rétablir l’équilibre du bilan,
on comptabilise au passif une écriture dite d'écart de réévaluation. Or, la réévaluation
revenant à extérioriser comptablement une revalorisation du patrimoine, donc un
enrichissement latent, il est logique d'inscrire cet écart de réévaluation dans les fonds propres
de l'entreprise.
À noter que cet écart de réévaluation ne transite pas par le compte de résultat (c'est
exclusivement une écriture bilantielle). Mais, s'agissant de la constatation d'un enrichissement
latent, l'administration fiscale en prévoit l'imposition au titre de l'impôt sur les sociétés (15).
En d'autres termes, l'écart de réévaluation de l'actif de 100 € donne lieu au paiement de 33 €
d'is. Ce
Applications chiffrées
Premier exemple
Une entreprise au capital de 2500 actions cotées 200 € décide de distribuer 1500 actions
gratuites par incorporation de réserves. Un actionnaire qui detient 50 actions souhaite en
détenir 210 de plus. Combien devra-t-il débourser 7 Commençons par calculer la parité
d'échange qui se définit par le rapport suivant:
Second exemple
Une société cotée en bourse décide d'augmenter son capital simultanément: par une émission
de 125 000 actions gratuites, par une émission en numéraire de 250 000 actions à 140 € l'unité
Au moment où cette décision est prise, le cours de l'action est de 160 € et le pombre d'actions
composant le capital est de 1 250 000. Préciser la valeur du DS et du DA. Après la double
augmentation de capital, la valeur du titre passe, sous l'effet de la double dilution, à:
(1 250 000 × 160) + (125000x0)+(250 000 × 140) /1250000+125000+250000 =144 ,62 e
La parité de souscription est égale à 1 250 000/250000 =5/t
En d'autres termes, 5 actions anciennes, ou S DS, donnent droit, moyennant le palement du
prix d'émission, à une action nouvelle
On a donc : 5 D5+140-144,62 €
D’où DS =144 ,62-140 /5 = 0,92 €
De même, la parité d'attribution vaut: 1 250 000 /125000 =10/t
En d'autres termes, 10 actions anciennes donnent droit à une action nouvelle gra tuite, et
valorisée, après attribution, sous l'effet de la double dilution, 144,62 €.
On a donc: 10 DA0144,62 D'où DA 14,46 €
On remarque que: DSDA-0,9214,46 15,38 €, somme correspondant à fa baisse de la valeur de
l'action sous l'effet de la double dilution.
En effet: 160-144,62-15,38 €.
Le principal intérêt d'une introduction en Bourse est d'accroître la possibilité de lever des
fonds en quantités importantes, Cette possibilité résulte du frac tionnement de l'actionnariat
puisque le risque lié à l'entreprise est réparti sur la masse des actionnaires, chacun d'entre eux
pouvant d'ailleurs diversifier ce risque par des participations équilibrées.
Deux inconvénients, qui peuvent aussi être présentés positivement selon le point de vue
adopté, viennent nuancer ces avantages:
⚫ l'obligation d'informations qui, outre son coût, astreint l'entreprise à divul guer des
informations qu'elle préférerait parfois garder confidentielles. Cela constitue un intérêt pour
un concurrent, un créancier et bien sûr un actionnaire;
le risque d'une perte de contrôle lors d'OPA hostile (voir chapitre 19, $2.2), mais cela peut
aussi s'analyser comme un avantage puisque la cota- tion d'un titre facilite sa transmission et
donc toute forme de rapproche ment souhaitable.
Le tableau ci-après présente les modalités d'accès aux différents marchés. Ces derniers ont été
présentés dans le chapitre 12. Risque de taux.
Les banques jouent un rôle très important dans l'introduction d'une société en Bourse:
⚫la procédure ordinaire: un prix minimum et une quantité de titres sont proposés au marché,
le premier cours est ajusté par paliers, après plu sieurs séances en cas de très forte demande;
la procédure de mise en vente: les ordres d'achat sont centralisés par la SBF à un cours limité
après publication d'un cours minimal et les échanges de titres ont lieu dës la première séance
dans une fourchette de cours qui élimine tous les ordres passés à des cours inférieurs.
Le coût d'une introduction varie suivant le marché et l'effort de communica jon engagé. Il
comprend la rémunération des banques, intermédiaires et con seils (une analyse financière
coûte facilement 25.000 €) et les frais liés a accomplissement des formalités et obligations
(informations des actionnai- res, contrôle des comptes...). À titre indicatif, le coût d'un plan de
communi cation pour une société souhaitant être introduite sur le marché des valeurs de
croissance varie de 125 000 à 300 000 euros ou plus. Selon les cas, une introduction sur le
second marché coûte de 3 à 5% des capitaux levés.