Cours Biomatériaux Et Applications GMQE S5 PDF
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BIOMATÉRIAUX
« Les biomatériaux sont des matériaux destinés à être en contacte avec les tissus vivants et/ou les
fluides biologiques pour évaluer, traiter modifier les normes ou remplacer tout tissu, organe ou
fonction du corps ».
Le domaine des biomatériaux, notamment les alliages à mémoire de forme (AMF), les polymères
biodégradables, les biocéramiques, les bioverres et les nanobiomatériaux constituent des axes de
recherche stratégiques et hautement prioritaires pour l'industrie de la santé. Ils représentent, au niveau
international, un enjeu économique important.
Une première génération de biomatériaux comprenait, jusqu’au milieu du XXème siècle, des métaux
et alliages résistants à la corrosion utilisés en chirurgie dentaire et ultérieurement en chirurgie
orthopédique.
Les tissus ou tricots de polyester ont été utilisés en 1950 comme matériaux de prothèse vasculaire.
C’est secondairement que les propriétés de résistance à la corrosion, aux contraintes mécaniques,
à l’usure et à la rupture, ainsi que leur relative inertie vis-à-vis des tissus vivants, ont été
exploitées.
l’intérêt suscité par les propriétés des matières plastiques et leur faible coût a toutefois été tempéré par
des interrogations sur leurs risques toxiques. En effet, ces matériaux ne sont pas chimiquement purs et
peuvent être contaminés par divers réactifs et additifs utilisés pour leur synthèse ou leur transformation.
Leur contact avec les fluides biologiques peut donc favoriser la libération in vivo de tout ou partie de ces
contaminants et exposer ainsi le receveur aux risques toxiques de ces produits.
Cette prise de conscience a pesé sur les stratégies de production. Elle a imposé un contrôle de qualité
sur les procédures de synthèse et de transformation de ces polymères et a incité à la mise en œuvre
d’additifs sélectionnés pour leur faible toxicité.
Une seconde génération de biomatériaux a alors eu pour objectif de satisfaire à un label
spécifique de «qualité médicale». Par exemple les teneurs en Nickel ont été réduites à une
valeur minimale pour en limiter la toxicité. La disponibilité d’alliages riches en titane,
conjuguant hautes performances mécaniques, légèreté et résistance à la corrosion a
constitué une nouvelle opportunité pour les matériels à usage orthopédique. Tous ces efforts
ont abouti à la production de biomatériaux permettant la confection de matériels implantables
sans risques toxiques et bien acceptés par le receveur. Néanmoins, l’implant demeure un corps
étranger dont les performances fonctionnelles se trouvent progressivement réduites à cause
de son incapacité à s’intégrer aux tissus vivants.
b) Odontologie - stomatologie
· Matériaux de restauration et comblement dentaire et osseux
· Traitements prophylactiques
· Orthodontie
· Traitement du parodonte et de la pulpe
· Implants
· Reconstruction maxillo-faciale
c) Chirurgie orthopédique
· Prothèses articulaires (hanche, coude, genou, poignet, cheville, épaule...)
· Orthèses et cartilage
· Ligaments et tendons artificiels
· Remplacement osseux pour tumeur ou traumatisme
· Chirurgie du rachis
· Réparation de fractures (vis, plaques, clous, broches,…)
· Matériaux de comblement osseux injectable
d) Cardiovasculaire
· Valves cardiaques
· Matériel pour circulation extracorporelle (oxygénateurs, tubulures, pompes, ...)
· Cœur artificiel
· Assistance ventriculaire
· Stimulateurs cardiaques
· Prothèses vasculaires
· Matériels pour angioplastie liminale coronarienne et stents
· Cathéters endoveineux
a) Urologie/ néphrologie
· Dialyseurs
· Poches, cathéters et tubulures pour dialyse péritonéale
· Rein artificiel portable
· Prothèses de pénis
· Matériaux pour traitement de l'incontinence
b) Endocrinologie-chronothérapie
· Pancréas artificiel
· Pompes portables et implantables
· Systèmes de libération contrôlée de médicaments
· Biocapteurs
c) Chirurgie esthétique
· Matériaux et implants pour chirurgie esthétique
. Produit d'agrandissement de sein
Figure 7 : Ligaments artificiels Figure 8 : Valves cardiovasculaires Figure 9 : Prothèse pour œil
3. CLASSES DES BIOMATÉRIAUX
Par addition judicieuse d'éléments d'alliage mais aussi par traitements thermiques ou
mécaniques, il est possible de façonner les propriétés des métaux et d'obtenir ainsi un
compromis entre des propriétés à première vue contradictoire telles que ductilité,
dureté, ténacité, résistance à la flexion, résistance à la fatigue,... Par ailleurs ces métaux
doivent répondre à d'autres exigences telles que la biocompatibilité et la résistance à la
corrosion, étant donné que l'environnement pour lesquels ils sont destinés (le corps
humain) est lui-même un milieu agressif.
La plupart des métaux et alliages doivent être considérés comme instables du point de vue
thermodynamique, c’est-à-dire qu’ils ont tendance à produire des combinaisons métalliques
comme par exemple métal+oxyde. La transformation non voulue d’un métal en une combinaison
ou même en ion métallique représente le processus de base de la corrosion.
Au début des années 20, on a découvert que l’introduction de chrome dans un acier exerçait une
action décisive sur la corrosion. La résistance à la corrosion de l’acier était sensiblement améliorée.
Aujourd’hui, il est reconnu que cette plus forte résistance est due à la formation spontanée d’une
couche superficielle d’un oxyde métallique exceptionnellement stable du point de vue
thermodynamique.
L’existence spontanée de limite de phase métal/environnement détermine les deux limites de phase
métal/couche recouvrante et couche recouvrante/environnement. C’est la composition chimique
appropriée de la couche de protection qui confère à l’acier sa grande résistance chimique.
3.1.1. Métaux nobles
A u>75% A u<75%
2. Métaux purs
Alors que le titane pur est très ductile pour un bon nombre d'applications, l'addition de vanadium et d'aluminium (TiAl6V4)
permet de maintenir à température ambiante un mélange des formes allotropiques (Hexagonale) ductile et (cubique centrée)
dure et fragile assurant un très bon compromis des propriétés mécaniques.
Les alliages TiAl6V4, possèdent une limite élastique beaucoup plus élevée que les alliages de cobalt et surtout un module
d'élasticité moitié de celui des autres métaux. Cette dernière caractéristique fait de ces alliages de titane un matériau se
rapprochant des longs os qu'ils peuvent remplacer.
La résistance à la fatigue des TiAl6V4 est deux fois supérieure à celle des alliages coulés de cobalt. D'autre part et
grâce à la formation d'une couche naturelle d'oxyde, les alliages de titane présentent une résistance à la corrosion
dans les milieux physiologiques. Ils se caractérisent enfin, par une excellente tolérance dans les milieux mous ou
durs et au contact du sang.
1. Les aciers inoxydables
L’acier à plus forte teneur en carbone convient mieux à la réalisation d’implants chirurgicaux temporaires car ses
caractéristiques mécaniques sont supérieures. Par contre sa résistance à la corrosion est inférieure à celle des aciers à faible
teneur en carbone. Ces derniers sont destinés à la fabrication des implants permanents. Ces aciers présentent des caractéristiques
mécaniques, comparativement à d’autres alliages, on note :
Le chrome peut être considéré comme un élément essentiel. Sa toxicité varie selon la forme sous laquelle il se présente. La forme
hexavalente est plus toxique que la forme trivalente. En milieu professionnel, le chrome est un agent mutagène et cancérogène redoutable.
Son absorption se fait surtout au niveau du tractus gastro-intestinal, mais également par la voie respiratoire et par la voie cutanée.
Les dérivés du chrome ne franchissent pas les téguments, ils ne franchissent pas non plus les membranes cellulaires, où ils sont
retenus en formant des complexes stables avec les protéines.
Par contre, les dérivés du chrome ont un pouvoir oxydant puissant vis à vis des molécules organiques.
Ils franchissent facilement la membrane cellulaire, et sont alors réduits en chrome qui est la forme stable
de cet élément.
L’accumulation du chrome varie selon sa forme chimique et s’effectue d’abord au niveau du foie, puis
de l’utérus, des reins et de l’os. Chez l’homme, les teneurs en chrome des organes diminuent avec l’âge,
sauf au niveau des poumons. Son élimination se fait principalement par voie urinaire. Le chrome a
également un pouvoir allergogène redoutable.
3. Le Cobalt
L’absorption du cobalt se fait par voie digestive, cutanée et pulmonaire. Le cobalt est à priori un élément essentiel. Le cobalt
absorbé est surtout stocké au niveau des reins, du foie et du pancréas. Sa fixation dans l’organisme se fait par complexation
avec des protéines. Le cobalt est le principal responsable de la fibrose pulmonaire due aux «métaux durs». Il prend
la troisième place après le nickel et le chrome parmi les allergogènes métalliques. Son pouvoir cancérigène n’est pas évident
chez l’homme.
4. Le Titane
Le titane, son oxyde de TiO2 ainsi que les différents titanates ont pratiquement toujours été considérés comme des substances
inertes et donc peu toxiques. Les intoxications chroniques se produisent essentiellement dans la métallurgie du titane et
dans l’industrie de l’oxyde de titane. Néanmoins, leur fréquence reste faible.
Mis à part le titane, les métaux cités ci-dessus (chrome et cobalt) qui sont contenus très souvent dans des alliages
utilisés pour des biomatériaux ont des effets toxiques. De plus, le chrome et le cobalt figurent pratiquement en têtes des dix
substances les plus allergogènes qui sont à elles seules responsables d’environ 80 % des cas de dermatose de contact.
Quant aux implants et prothèses, les ions de chrome ou cobalt qu’ils contiennent sont métabolisés dans l’organisme et on
peut les retrouver aisément soit sous forme d’un précipité dans les tissus entourant l’implant, soit directement dans le sang
et les urines.
Une corrélation a pu être établie entre les concentrations des métaux retrouvés dans les prélèvements ou fluides
biologiques et le temps écoulé depuis l’implantation, une éventuelle complication clinique, et la nature d’un alliage.
Le nickel est un métal blanc argenté qui possède un éclat poli. Il fait partie du groupe du fer. C'est un
métal ductile (malléable). On le trouve sous forme combinée au soufre dans la millérite, à l'arsenic
dans la nickéline.
Grâce à sa résistance à l'oxydation et à la corrosion, il est utilisé dans les pièces de monnaie,
pour le plaquage du fer, du cuivre, du laiton, dans certaines combinaisons chimiques et dans certains
alliages. Il est ferromagnétique, et est fréquemment accompagné de cobalt. Il est particulièrement
apprécié pour les alliages qu'il forme.
6. Alliages métalliques
Pour répondre aux exigences de la médecine en ce qui concerne les propriétés chimiques plus
précisément les réactions inflammatoires. Il est inimaginable d’utiliser autre que les aciers inoxydables
(316L). En effet Certains biomatériaux contiennent des éléments qui s’ils étaient libérés en grande
quantité dans l’organisme, pourrais provoquer des réactions inflammatoires immunologiques non
désirables.
7. Alliages à Mémoire de Forme (AMF)
Les alliages à mémoire de forme présentent une combinaison unique de propriétés rassemblant la
biocompatibilité, la biofonctionnalité et la super-élasticité.
L'introduction de ces nouveaux biomatériaux dits "intelligents" dans les domaines de la médecine en
général et de l'orthopédie en particulier, a apporté des nouvelles solutions pour le traitement des
ostéosynthèses.
Le principe de ces alliages est basé sur leur transformation de phase à basse température (39°). A la température
ambiante, les agrafes en NiTi (figures 18 et 19), employées en ostéosynthèse, sont en phase martensitique, lors de la
pose et la fixation, ces éléments subissent par échauffement in-vivo (température du corps), une transformation
austénitique génératrice d'une déformation.
Selon la forme et la taille de l'implant NiTi choisies, une activation de forces de compression ou de tension prend
forme pour assurer la consolidation d'un os fracturé ou corriger des cas de mal formation congénitale ignorée pour
longtemps par manque de moyens.
L'extension des techniques à mémoire de forme aux autres domaines de la médecine fournit des
solutions efficaces et des résultats spectaculaires, en particulier pour la chirurgie dentaire, la chirurgie
cardio-vasculaire, la chirurgie crano-faciale, l'endochirurgie et la gynécologie.
Les alliages à mémoire de forme regroupent un ensemble d'alliages métalliques ressentant diverses propriétés :
La superélasticité : l'alliage est capable de se déformer énormément (jusqu'à 10%) de manière réversible sous
L'effet mémoire simple sens : l'alliage est capable de retrouver par chauffage sa forme initiale après une
déformation mécanique ;
L'effet mémoire double sens : l'alliage est capable après "éducation" d'avoir deux positions stables, l'une au
L'effet caoutchoutique : l'alliage (sous forme martensitique auto-accommodé) subissant une déformation
conserve au relâchement une déformation résiduelle ; si le matériau est à nouveau contraint puis déchargé,
L'effet amortissant : l'alliage est capable d'amortir des chocs ou d'atténuer des vibrations mécaniques. En
Les biocéramiques reconnues comme "vielles techniques" se présentent sous formes diverses:
Sous forme d'oxydes : oxyde d'aluminium Al2O3, oxyde de zirconium ZrO2, SiO2 ;
Sous forme de carbures : Carbure de silicium SiC ;
Sous forme de nitrures, bromures et fluorures.
Ces matériaux sont utilisés dans les domaines les plus variés : aérospatiale, micro électronique, moteur à turbines, valves
cardiaque, prothèses totales articulaires. Ces céramiques de nouvelle génération, constituent une classe de matériaux aux
propriétés remarquables : bonne résistance à la corrosion, haute résistance à l'usure et au frottement et bonnes résistances
mécaniques en compression. Plusieurs céramiques de textures très variées et biocompatibles font que ces produits occupent de
plus en plus une place de choix dans les applications médicales et en orthopédie en particulier.
Dans ces cas, il s’agit de céramiques massives obtenues par frittage et dont la porosité doit être minimale. L’alumine α est le
maétriau le plus couramment employé sous forme de sphères fixées par un emboîtement conique sur des tiges généralement en
alliage de titane et frottant sur des cupules en polyéthylène ou en alumine.
2. Les bioverres
Le bioverre 45S5 est un matériau bioactif qui permet l’ostéointégration (ostéoproduction) et l’ostéoconduction. Il
est biocompatible, 100 % synthétique et entièrement biorésorbable. Cependant malgré les nombreuses propriétés de
ce matériau, des limites technologiques sont identifiables et notamment au niveau de sa fragilité et de sa mise en
forme. Afin de lever le verrou technologique, la tendance est d’associer une phase polymère résorbable à une
phase minérale. Ce matériau peut donc être considéré comme une alternative très prometteuse aux substituts osseux
Le collagène est une glycoprotéine fibreuse dont le rôle peut être comparé à une armature.
C’est la protéine la plus abondante de l’organisme. Il est secrété par les cellules des tissus
conjonctifs.
Contrairement à l’élastine présente aussi dans les tissus conjonctifs, le collagène est inextensible
et résiste bien à la traction. Il est constitué de différents types selon leur localisation. Il est
notamment indispensable aux processus de cicatrisation. Après certaines transformations, on peut
en faire de la colle.
Il est composé de trois chaînes polypeptidiques associées. Ces trois chaînes pouvant se combiner
de différentes manières, on devrait en toute rigueur parler des collagènes, et non du collagène.
Chaque type de collagène possède une structure propre et se retrouve dans des organes
particuliers. Par exemple, le collagène de type I intervient dans la formation de la peau, des
tendons, des os et de la cornée, tandis que le type III se retrouve au niveau du système
cardiovasculaire.
Figure 13 : Elément de prothèse de hanche. Figure 14 : Couple utilisés pour une prothèse de hanche
Les polymères appelés plus couramment matériaux plastiques, ont pris une place de plus en
plus importante durant les dernières années. Ce phénomène est très perceptible pour
beaucoup d’objets de la vie courante, mais également dans le domaine médical où de
nombreux implants sont réalisés dans des matériaux faisant partie de la grande famille des
polymères.
- application en odontologie : dents, matériaux d’obturation ;
- domaine cardio-vasculaire : cœur artificiel, vaisseaux ;
- chirurgie esthétique : peau artificielle ;
- en orthopédie : implants ostéo-articulaires et ligaments artificiels.
Les Polymères biorésorbables
Bioresorbable = Susceptible une fois implanté dans l’organisme d’être totalement dégradé en produit
simples qui sont éliminés par voies naturelle.
Si dans le cas des métaux, une parfaite inertie du matériau est recherchée, dans le cas de certains
types de polymères une complète dégradation dans le milieu physiologique (le corps) est
parfois désirable lorsque le biomatériau a cessé d'accomplir sa fonction. On parlera donc de
polymères biostables ou biodégradables.
Les polymères biorésorbables (PGA, PLA, polydioxanone) sont utilisés notamment pour la
réalisation de matériels d’ostéosynthèse résorbables ou de planchers orbitaires et dans la
chirurgie du septum nasal ainsi qu’en chirurgie esthétique (Newfill : ce produit à base de PLA ne
doit être utilisé qu’en se conformant strictement aux indications du fabricant avec une technique
d’injection rigoureuse, sous peine de complications).
Les inconvénients suivants sont propres aux polymères biorésorbables :
perte de leur rigidité avant l’achèvement de la consolidation osseuse ;
dégradation hétérogène (phases cristallines, phases amorphes) ;
libération de produits de dégradation acides altérant la biocompatibilité ;
rigidité relative (gênante pour la compliance avec les tissus mous ou les vaisseaux).
Différents composites à base d’acryliques (BOP et HTR) ont été proposés en chirurgie orale et
maxillo-faciale (comblement, reconstruction).
Le polyéthylène à haute densité (PEHD ou UHMWPE) a été largement utilisé pour les implants
orthopédiques, en particulier pour les surfaces portantes articulaires (prothèse de hanche ou de genou).
En Chirurgie maxillo-faciale et plastique, son utilisation s’est raréfiée depuis l’apparition de silicones.
Parmi les polymères fluoro-carbonés, le polytétrafluoroéthylène (PTFE) est utilisé dans les membranes
pour la RTG, l’augmentation des tissus mous, patchs vasculaires. Sous forme de composite, il a été
proposé pour des implants maxillo-faciaux et des prothèses d’ATM (mais les propriétés mécaniques
insuffisantes ont entraîné son retrait dans cette dernière application).
Les Silicones
Ce sont des matériaux caractérisés par des liaisons silicium-carbone et silicium-oxygène. Les silicones que l'on
obtient à partir de divers silanes présentent des propriétés physiques et des aspects différents sous forme de :
gommes élastomères, huiles, résines, pâtes. Ces silicones sont utilisés depuis de nombreuses années dans le
domaine cardio-vasculaire (tubes de transfusion, cathéters …) ; en chirurgie plastique (mamelle…) et en
orthopédie (prothèses articulaires de doits…). Les silicones ont une bonne biotolérance sous forme massive et
une excellente inertie chimique, mais ils ont cependant l'inconvénient d'être perméable aux gaz et gardent des prix
relativement élevés.
Les résines acryliques, non trivial donné aux polymères dérivés d'acide acrylique et méthacrylique, furent à
l'origine utilisées pour des prothèses maxillo-faciales, mais aussi pour des yeux, nez ou oreilles artificiels. Une
phase importante du développement des résines biomédicales acrylique fut l'introduction, par CHARNLEY en
1960, du polyméthyl méthacrylate (PMMA), prenant à froid comme ciment de fixation pour les prothèses de
hanche.
4. Les composites biomédicaux
Les développements récents des matériaux composites pour besoins des industries aéronautique et spatiale ont conduit à
élaborer des carbone-carbone et des carbone- céramique dont les propriétés se sont avérés proches de l'optimum recherché pour
les biomatériaux constituant les prothèses chirurgicales.
Ces biomatériaux allient les qualités biologiques du procédé de dépôt chimique en phase vapeur de la matrice et les qualités
biomécaniques des renforts fibreux de composites, formant ce que l'on appelle les "composites carbonés pyrolytiques". En effet
l'implantation dans l'organisme impose des exigences particulières aux biomatériaux que ces composites carbonés pyrolytiques sont en
mesure de satisfaire simultanément. Parmi ces exigences :
Une biocompatibilité intrinsèque du pyrocarbone et du carbure de silicium qui ne provoque de rejet de la part de l'organe receveur de l'implant.
Une stabilité chimique des constituants qui rend le composite résistant à l'agressivité physiologique.
Une porosité naturelle communicante de la structure du matériau qui autorise une colonisation dans la masse de la prothèse par les tissus
biologiques environnants.
Une flexibilité structurale des composites qui s'harmonise avec l'élasticité de l'os receveur dans le cas des implantations orthopédiques.
Une endurance inégale en fatigue, critère primordial pour tenir aux sollicitations alternées de plus de dix millions de cycles que le patient
Les produits "souples" carbone-carbone sous forme de textures fibreuses en carbone empesées au pyrocarbone en phase vapeur pour
constituer des renforts tissulaires "flexibles".
Les produits "durs" carbone-carbone sous forme de renforts fibreux en carbone densifiés au pyrocarbone en phase vapeur pour confectionner
des prothèses articulaires, d'ostéosynthèse, d'implants dentaires etc.
Les nouvelles familles des composites carbone-céramique sous forme de renforts carbones et matrice SiC en phase vapeur, se font
développer ces dernières années pour la mise au point de valves pour pompes cardiaques artificielles et de matériel d'ostéosynthèse de
nouvelle génération.
La greffe osseuse, le comblement de pertes de substance osseuse, ou la réparation et la reconstruction sont de plus en plus
fréquentes en chirurgie traumatologique ou orthopédique et de ce fait, elles génèrent des besoins croissants en produits de
comblement ou de substitution osseuse.
La structure macroporeuse d’un substitut osseux permet la colonisation osseuse et la néo vascularisation jusqu’au cœur du
biomatériau. Toutefois, le pourcentage de macroporosité influe de manière importante sur la résistance mécanique qui
diminue lorsque la macroporosité augmente,
Ces matériaux biocompatibles, également désignés sous le nom de biomatériaux, sont
assimilables aux tissus vivants et peuvent jouer le rôle de promoteur de la repousse osseuse tout
en évitant tout risque de transmission infectieuse.
Les matériaux composites, en particulier les plastiques renfoncés utilisés actuellement (fibres de
verre, de carbone, d’aramide, de kevlar ou de bore) sont relativement chers, ce qui pousse à
penser à utiliser d’autres fibres moins chères sans pour autant diminuer les performances du
matériau. L’utiliser des fibres naturelles, ici les fibres d’alfa ou les fibres d’agave, d’autant plus
qu’elles constituent des matériaux locaux
1. Biomatériaux d’origine animale
1. Le Corail
Sous le nom de corail on désigne plusieurs groupes d’origines animaux qui, bien qu’appartenant tous au groupe des cnidaires, en sont éloignés par leur
anatomie et leur organisation. Le véritable corail est le corail rouge (corallium rubrum) de la méditerranée, connu depuis l’antiquité et utilisé en joaillerie
(figure 15).
Les coraux se reproduisent en général une fois par an et leur croissance est très lente. En Tunisie, la pêche du corail est interdite pendant la phase de
reproduction sexuée.
Le corail possède une architecture poreuse propice à la colonisation par tissu osseux. Il est constitué essentiellement de carbonate de calcium, à plus de 97%
sous forme de cristaux d’aragonite. Les propriétés physiques et mécaniques varient selon la porosité. Le corail a été utilisé en clinique dès 1979 en chirurgie
orthopédique et maxillo-faciale.
2. La Nacre
La nacre est une substance dure, brillante, à reflets blancs et irisés. Ces matériaux naturels sont extraits à partir de la coche interne de certains
coquillages. Il est constitué principalement de fines couches de carbonate de calcium qui se superposent et est secrété par le manteau de ces
mollusques. La première nacre utilisée comme substitut osseux est celle d’une grosse huître perlière (Pinctada Maxima). En Tunisie, nous disposons
de l’huître perlière (Pinctada radiata) au Golfe de gabès. Certaines autres espèces d’huître comme Pinna nobilis (Bizerte, Kerkena et Elbibane)
contiennent de la nacre (figure 16). La nacre utilisée en chirurgie maxillo-faciale provient d’un mollusque bivale. Elle est constituée de carbonate de
calcium.
Parmi les actions, celles qui intéressent les biomatériaux utilisés dans le domaine de l’orthopédie (confection d’appareillage
orthopédique, de bandes plâtrées…); qu’il s’agisse de l’amélioration des biomatériaux déjà existants ou de l’élaboration de
nouveaux matériaux, l’alfa et l’agave seront des biomatériaux fort intéressants dans le domaine de la médecine.
3.5.2.1. L’Alfa
L'alfa (de l'arabe halfa) ou sparte est une plante herbacée vivace de la famille des poacées,
originaire des régions arides de l'ouest du bassin de la Méditerranée, qui sert notamment à fabriquer des papiers d'impression de qualité. Par
extension, le terme désigne aussi le papier fabriqué à partir de cette plante (figure 17).
L'alfa est une plante utilisée pour ses fibres. On en tire une pâte à papier recherchée. Ses feuilles peuvent s'employer pour la fabrication
de cordages et d'objets de sparterie.
C'est une plante qui présente aussi un intérêt sur le plan écologique pour lutter contre
l'érosion dans les régions de steppes arides.
3.5.2.2. L’Agave:
Agave est un genre de la famille des Agavacées composé de nombreuses espèces. Ils sont également connus sous les noms de «
pita », « maguey » ou « cabuya » (figure 18).
Ces plantes forment une rosette de feuilles épaisses, succulentes, se terminant par une pointe acérée et présentant des bords
épineux. Comme les Yucca, autre genre de la famille Agavaceae, les espèces du genre Agave sont appréciées comme plantes
ornementales.
Les agaves ont une croissance lente et il faut attendre plusieurs années avant qu'elles ne fleurissent. C'est une espèce
monocarpique : elles ne fleurissent qu'une seule fois avant de mourir.
La grande hampe florale porte en général de nombreuses fleurs tubulaires. La multiplication est assurée par les graines et par des
rejets ou des bulbilles à la base de la rosette qui vient de fleurir. Avant de mourir, le pied mère qui a fleuri donne très souvent des
rejets.
Dans le combat pour l'augmentation de la durée de vie du corps humain, le biomatériau est l'alternative la
plus sérieusement envisagée par les médecins. Ce domaine de la science des matériaux subit une grande
évolution. Le domaine de la science biomédicale est donc un domaine pour lequel les exigences vont être
de plus en plus importantes dans la course à l'augmentation de la durée de vie des êtres humains.
Le choix de bons matériaux revêt une importance toute particulière. On a cru pendant longtemps qu’il
fallait, avant tout, rechercher des matériaux possédant une résistance à la déformation la plus élevée
possible. Puis, progressivement, dans de nombreux cas, on a dû
s’employer à rechercher des biomatériaux présentant un meilleur compromis entre leur résistance et leur
biocompatibilité ou, de façon plus générale, leur tenu à la fatigue.
Pendant longtemps, l’orthopédie s’est servie du plâtre pour soigner les fractures et traiter
les déformations, mais dés que les métaux ont été utilisés dans le corps humain pour en remplacer une partie
absente ou détruite, l’orthopédie connaît un immense développement.
2.DÉFINITION DE LA BIOCOMPATIBILITÉ
La biocompatibilité a été définie de façon consensuelle sous l’égide de la société (European Society
for Biomaterials), comme la «capacité d’un matériau à induire une réponse appropriée de l’hôte dans une
application spécifique». La biocompatibilité intègre l’ensemble des phénomènes mis en jeu dans
un environnement biologique :
Absence de toxicité du matériau pour l’organisme et absence de dégradation du matériau
par l’organisme. Ainsi biocompatible signifie d’une part que le matériau n’est pas à l’origine de
phénomènes locaux ou systémiques néfastes pour la santé du receveur (toxicité, carcinogénicité)
et d’autre part que les tissus du receveur et les fluides physiologiques (en particulier les urines)
ne sont pas susceptibles d’altérer le matériau au détriment de ses qualités intrinsèques ou au
risque de générer des produits de dégradation toxiques. Plus la relation matériau-tissu doit être
maintenue longtemps, plus cette exigence doit être satisfaite. Ceci pourrait être résumé sous le
terme : «travail sous contrainte biologique». La biocompatibilité idéale est toujours très difficile à
atteindre et il faut tendre vers un compromis cliniquement acceptable.
3.RÉPONSE BIOLOGIQUE DE L’ORGANISME A L’INTRODUCTION D’U N BIOMATÉRIAU
Quelle que soit sa qualité, un biomatériau reste un corps étranger et son introduction dans l’organisme, entraîne une réaction
plus ou moins importante du tissu environnant. La réaction tissulaire constitue une réaction inflammatoire, où l’on retrouve les
cinq phases classiques de l’inflammation, les trois premières étant généralement faibles et inapparentes: phase initiale
d’induction, phase d’hyperhémie et de stase sanguine, phase d’exsudation plasmatique, phase d’infiltration cellulaire et phase
de réparation. Cependant ce type de réaction dépend du tissu cible et de la durée de contact avec ce tissu. Au sein d’une cavité
naturelle c’est la muqueuse et plus spécifiquement l’épithélium qui joue le rôle d’interface entre l’organisme et le biomatériau. La
phase de réparation peut se faire de trois façons :
Un certain nombre de critères déterminent cette réaction, comme la nature même du biomatériau, l’état et l’importance de
la surface de contact avec l’organisme. Obtenir une réaction d’intégration favorable conduit à définir la biocompatibilité.
4.MÉTHODES D’ÉVALUATION DE LA BIOCOMPATIBILITÉ GÉNÉRALE
Le choix et l’évaluation de tout matériau, matériel ou dispositif destiné à être utilisé chez l’Homme, exige un programme
d’évaluation structuré. Une étude de la biocompatibilité a deux objectifs principaux : d’une part, prouver l’absence
vraisemblable d’effet délétère du matériau ou dispositif considéré, et d’autre part, accumuler des données prédictives du
comportement in vivo du matériau ou dispositif. Dans la stratégie globale d’évaluation de la biocompatibilité, il faut tenir
compte non seulement des caractéristiques et des propriétés (physiques, chimiques, mécaniques et morphologiques) des
matériaux, mais aussi de la tolérance de ces matériaux. Ces propriétés sont appréhendées au cours de l’évaluation
biologique in vitro avant d’envisager les études in vivo chez l’animal. La biocompatibilité générale regroupe quatre points :
Ainsi des essais à court et à long terme sont destinés à évaluer les risques potentiels des matériaux et/ou des produits finis, à
apprécier leur fonctionnalité et à prédire au mieux leur comportement en situation clinique.
5.MÉTHODES D’ÉVALUATION DE LA BIOCOMPATIBILITÉ SPÉCIFIQUE
biocompatibilité générale. Par contre, le contact avec la voie excrétrice et les urines représente une des
spécificités de l’Urologie. C’est ce point très spécifique qui doit faire l’objet d’une attention toute
particulière lors de l’élaboration ou de l’évaluation d’un biomatériau destiné à être au contact de cette voie
Les caractéristiques d’un biomatériau définissent sa biocompatibilité, c’est-à-dire son aptitude à remplir
pleinement la fonction pour laquelle il a été conçu et développé (notion de biofonctionnalité), sans porter
atteinte à la vitalité du milieu biologique dans lequel il est inséré (notion de biosécurité). Il apparaît donc
que la dégradation des caractéristiques d’un biomatériau dans son milieu biologique peut se traduire :
-soit par une altération de sa biosécurité (par exemple par libération de composants aux effets néfastes) ;
-soit par une altération de sa biofonctionnalité.
Dès son insertion dans son environnement biologique, le biomatériau offre une surface prête pour la
colonisation. Les couches atomiques superficielles interagissent instantanément avec l’environnement
biologique. Macromolécules, bactéries et cellules tissulaires se disputent des domaines de surface à
l’interface réactive,
Figure 1 : Interface réactive d’un biomatériau.
Les dégradations de surface par usure, corrosion, trauma ou mécanismes bactériens libèrent des
métabolites ou des ions, qui sont alors disponibles pour les bactéries (B) dans un micro-environnement de
biofilm (figure 2).