Guide Pratique - CPE Et Tiers Financement de l'EE - V12
Guide Pratique - CPE Et Tiers Financement de l'EE - V12
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courtes citations justifiées dans le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle
elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 – art. L 122-4 et L 122-5 et Code pénal art. 425).
1
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
SOMMAIRE
GLOSSAIRE ............................................................................................................................................. 5
1 OBJECTIF DE L’ETUDE................................................................................................................... 6
2 L’EFFICACITE ENERGETIQUE DANS L’INDUSTRIE, ETAT DES LIEUX .................................................. 7
2.1 Consommation et efficacité énergétique dans l’industrie ............................................................... 7
2.2 L’efficacité énergétique dans l’industrie, un enjeu hétérogène selon les secteurs d’activité ........ 8
2
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
4.5.2 Typologie 2, Tiers Financement reposant sur un CPE avec SPV ................................................. 38
Qu’est-ce qu’une SPV ? .............................................................................................................................. 38
4.5.3 Typologie 3, Tiers financement reposant sur un CPE sans SPV .................................................. 41
4.5.4 En résumé ................................................................................................................................... 43
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................... 45
3
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
4
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
GLOSSAIRE
5
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
1 OBJECTIF DE L’ETUDE
Cette étude vise à établir une typologie des Contrats de Performance Energétique (CPE) et
des solutions de Tiers Financement (TF) dans le domaine de l’industrie. Un état des lieux
de l’efficacité énergétique dans l’industrie et des investissements associés est également
détaillé dans ce guide.
Les objectifs de l’étude sont les suivants :
o Clarifier la notion de CPE et de Tiers Financement dans les entreprises
o Etablir la typologie des CPE et solutions de Tiers Financement dans le domaine de
l’industrie
o Identifier les freins à leur développement et des leviers potentiels de
développement
Cette étude a été réalisée sur la base d’une bibliographie classique ainsi qu’un certain
nombre d’interviews auprès des acteurs du secteur que nous souhaitons remercier pour leur
collaboration et leur aide :
o BPI France
o Cameo Energy
o CertiNergy Solutions
o Cofely Services
o Dalkia
o E.ON
o FEDENE
o GEO PLC
o Gimelec
o Greenyellow
o Kyotherm
o Okavango
o Schneider Electric
6
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
7
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
Figure 1 (voir page suivante) fait apparaître trois groupes industriels en fonction de leur
consommation :
8
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Lecture du graphique :
9
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Source : Panorama des financements climat en France, I4CE (Institute for climate economics), édition 2015.
4 Source I4CE
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Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel …
L’efficacité énergétique représente un enjeu très différent selon les secteurs industriels
démontrant une grande hétérogénéité dans le domaine. Peu de données sont accessibles
sur les dépenses réalisées dans l’industrie. Les investissements demeurent néanmoins
modestes, peu dynamiques et proviennent essentiellement du secteur privé.
De plus, une enquête de l’ATEE7 menée auprès de 750 industriels a permis de mettre en
évidence un manque de compétence en matière de maîtrise de l’énergie en interne. En
effet :
les-referents-energie-dans-lindustrie-francaise
11
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
La mise en œuvre des actions d’efficacité énergétique se heurte donc à un déficit de temps
et de compétences liés aux problématiques énergétiques. En effet, les référents énergie
déclarent être confrontés à un certain nombre de difficultés :
Des raisons additionnelles peuvent expliquer le manque d’investissement dans les solutions
d’efficacité énergétique9 :
12
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
13
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
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Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
Le Tiers Financement est un modèle économique qui propose une offre intégrée
(conception, financement, réalisation et suivi post travaux) par laquelle les économies
réalisées remboursent l’investissement. Ce modèle ne garantit pas le montant d’économies
réalisées contrairement au CPE.
15
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
16
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
11 Sources :
1) FEDENE, Les fondamentaux du Contrat de Performance Energétique (CPE), mars 2011
2) Site internet du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer
12 Sources :
1) ADEME : Etat des lieux et analyse du marché français des services d’efficacité énergétique, 2014
2) Article disponible à www.lecpe.fr/a-savoir par Olivier Ortega
17
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
• Le CPE « global ». Ce type de contrat est le plus complet et peut être défini comme
une synthèse des deux précédents dans la mesure où il adresse des actions sur
les équipements et des travaux sur le bâti existant. Comme cité précédemment le
contrat inclut également l’exploitation et la maintenance.
Ce contrat couvre généralement des opérations de rénovation globale et donc
particulièrement coûteuses. Les montants des travaux associés sont tels qu’ils
peuvent difficilement trouver leur amortissement sur la période contractuelle. Les
économies visées par ce type de contrat peuvent être supérieures à 40%.
Les durées des contrats est longue, supérieure à 15 ans.
Ces trois types de contrats se retrouvent largement dans le secteur du bâtiment mais sont
beaucoup moins appliqués à celui de l’industrie (voir Partie 3.2). Seuls les contrats de type
« fournitures et services » sont utilisés dans le secteur de l’industrie. A noter que la
fourniture d’énergie peut être ou non intégrée dans un CPE.
Les acteurs du marché sont majoritairement des grands groupes énergéticiens ou du
secteur du bâtiment et des travaux publics tels que Cofely, Dalkia, Eiffage, IDEX, SPIE,
Bouygues Energie & Services.
18
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
Dans le bâtiment, on peut distinguer trois catégories de CPE :
• Le CPE « fournitures et services » relatif à la fourniture d’équipements. Les
économies d’énergie visées sont de l’ordre de 10 à 20 % et les durées des contrats
se situent entre 3 et 5 ans.
• Le CPE « Travaux et Services » concernant la conception et la réalisation de
travaux sur le bâti existant (étanchéité, isolation thermique…). Pour ce type de
contrat, les niveaux d’investissement sont très élevés et les objectifs de réduction de
consommation importants (> 40%). Les durées des contrats sont de 10 -12 ans.
• Le CPE « global » qui constitue une synthèse des deux contrats ci-dessus avec des
économies visées supérieures à 40% et des durées de contrats supérieure à 15 ans.
Les acteurs du marché sont majoritairement des grands groupes énergéticiens ou du
secteur du bâtiment et des travaux publics.
19
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Il est à préciser que les CPE dans l’industrie restent peu visibles, les industriels ne
souhaitant pas communiquer sur leurs niveaux de performance pour des raisons de
confidentialité et de stratégie. Appliqué à la rénovation énergétique du bâtiment, le marché
du CPE reste limité et s’adresse principalement à la commande publique.
En ce qui concerne la commande publique, le CPE est très encadré dans sa forme. On
distingue deux types de véhicules juridiques :
L’essentiel …
En 2013, 180 CPE ont été recensés par l’ADEME. Le tertiaire constitue le secteur présentant
le nombre de CPE le plus élevé, suivi par le secteur résidentiel et enfin celui de l’industrie.
Dans le secteur du bâtiment, le marché du CPE s’adresse principalement à la commande
publique. Il est très encadré notamment par deux contrats :
• Le CPPE (Contrat de Partenariat de Performance Energétique) pour des contrats
complexes et importants de plusieurs millions d’euros.
• Le MPPE (Marché Public de Performance Energétique pour des montants et durées
limités.
une étude de faisabilité, les investissements nécessaires et une garantie de résultats comme
pour le CPE.
Dans l’industrie, la notion de CPE et le cadre du contrat est plus évolutif que dans le
bâtiment (voir les trois catégories détaillées au 3.1.1). Les acteurs du marché se sont
ainsi réappropriés la notion de CPE qui peut prendre plusieurs noms (on parle ainsi
souvent de contrat d’engagement de résultats) En effet, le contrat concerne
notamment des opérations élémentaires sur les équipements (voir Partie 3.2.2) et
visant à optimiser la production des utilités. L’opérateur met en place des actions
portant notamment sur les équipements thermiques ou la force motrice
(optimisation des moteurs, des systèmes de productions d’air comprimé…).
L’opérateur n’intervient pas (ou très rarement) sur les procédés qui constituent le
cœur de métier de l’industriel et soulèvent des problématiques liées à la
confidentialité.
Certains acteurs proposent également des axes de travail orienté vers la récupération de la
chaleur fatale et sa valorisation à l’interne ou à l’externe.
La gestion de l’électricité est également de plus en plus intégrée dans les offres proposées
dans l’industrie telles que les nouveautés liées au mécanisme de capacité (effacement,
taxe), à l’autoconsommation ou la production d’électricité internalise (gestion des capacités
de production telles que générateurs ou turbines) ou la compensation de l’énergie réactive. Il
est à noter que les investissements correspondant au contrat sont parfois peu conséquents :
certains prestataires proposent la mise en place de solutions de régulation et de pilotage de
systèmes existant couplé d’une offre d’intéressement aux économies d’énergie atteintes.
Le marché est ainsi difficile à évaluer mais certains acteurs font état d’un retour d’expérience
conséquent.
21
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Catégorie Action
• Dé-stratificateur d’air
CVC18 • Rideaux d’air chaud
• Free cooling - CTA
• Effacement
Electricité • Production d’électricité (générateurs ou turbines)
• Compensation de l’énergie réactive.
• Relamping LED19
• Optimisation des process : variation de vitesse, motorisation haut
Autres rendement (IE2 / IE3), récupération de chaleur…
• Décentralisation de la production d’utilités
• Programmes de mise en veille / Start and Stop Figure
10 :
Principales d’actions permettant de réaliser des économies d’énergie dans l’industrie
L’essentiel…
Dans l’industrie, le CPE concerne des opérations élémentaires sur les équipements
(équipements thermiques ou la force motrice) tel que la gestion de l’air comprimé, de la
production de froid et de chaleur, de la ventilation. L’opérateur n’intervient généralement pas
sur les procédés en tant que tels. On rencontre également des mesures organisationnelles
telles que la mise en place de système de comptage. Ces opérations sont souvent réalisées
par des entreprises de conseil en performance énergétique. Il est à préciser que les CPE
dans l’industrie restent peu visibles, les industriels ne souhaitant pas communiquer sur leurs
22
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
3.3.1 Définitions
D’autres contrats que le CPE existe afin d’assurer des économies d’énergie dans le domaine
de l’industrie tels que les contrats de moyens et les contrats avec engagement
d’économies d’énergie (ou obligation de résultats)20.
Un contrat de moyens21 consiste à conserver, sur la durée, les équipements en état de bon
fonctionnement et à en assurer la sécurité (entretien des installations, garantie des gammes
de maintenance, conditions de dépannage….). Il n’y a donc pas d’engagement de
résultats sur l’amélioration de la performance des équipements ni d’investissements
réalisés.
Les contrats avec engagement d’économies d’énergie22 permettent l’optimisation de
l’efficacité énergétique et s’engagent sur une performance mais là encore ne font pas
nécessairement appel à un investissement. Dans l’industrie, ce type de contrat peut faire
référence à un CPE.
Néanmoins dans sa définition le CPE va encore plus loin que les deux contrats cités
précédemment en garantissant une amélioration de l’efficacité énergétique mesurée et
vérifiée dans la durée23 engendrant des pénalités pour l’opérateur en cas de non-respect des
garanties. Un CPE engage généralement des investissements plus lourds que les deux
autres contrats cités précédemment. De plus en proposant des mesures organisationnelles,
un CPE peut permettre d’améliorer le comportement du personnel (par exemple sur la
gestion des fuites liées à l’utilisation de l’air comprimé).
21 Source Enquête FEDENE sur la performance énergétique des logements, mars 2013 disponible à
www.ecoco2.com
22 Source Enquête FEDENE sur la performance énergétique des logements, mars 2013
23 Source Enquête FEDENE sur la performance énergétique des logements, mars 2013
23
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
24
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
contrats sont principalement portés par des sociétés d’opérateurs dans la climatique et la
maintenance.
Comme cité précédemment ce contrat permet de garantir des économies réelles
d’énergie et une réduction de la facture énergétique ce qui permet de donner de la
visibilité au maître d’ouvrage. La fourniture d’énergie peut être prise en compte par ce type
de contrat (contrat « P1 »).
Une enquête du SNEC (Syndicat national de l’exploitation climatique) de 2016 portant sur les
contrats d’exploitation de chauffage collectif sur 100 000 contrats et 207 000 chaufferies (soit
70% du parc français) met en avant une forte progression des contrats d’exploitation
avec engagement d’économies réelles d’énergie :
• 38% de contrats SNEC en 2015 (contre 30% en 2012),
• 53% de la puissance exploitée SNEC en 2015 (contre 43% en 2012).
Selon cette même enquête, dans le domaine du chauffage collectif, ces contrats de garantie
de résultat génèrent des économies d’énergie supplémentaires de l’ordre de 17 % par
rapport aux contrats de maintenance avec engagement de moyens.
Ainsi ce type de contrat tendrait à remplacer les contrats avec garantie de moyens.
L’essentiel…
Les contrats de moyens et les contrats avec engagement d’économies d’énergie sont
également des contrats visant à réaliser des économies d’énergie.
Le contrat de moyen ne garantit pas un montant d’économie d’énergie.
Le contrat avec engagement d’économies d’énergie permet de réaliser une optimisation
énergétique mais ne fait pas appel à des investissements aussi conséquents qu’un CPE.
Le CPE permet de garantir et de contrôler l’efficacité énergétique des actions engagées et
de donner ainsi de la visibilité aux industriels.
La FEDENE a observé une diminution du nombre de contrats avec engagement
d’économies d’énergie en raison des prix de l’énergie relativement bas.
25
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Toutefois, effectuer les mesures nécessaires dans les exactes mêmes conditions entre une
situation d’origine et une situation après travaux peut être délicat. De plus, les économies
d’énergie dans la mesure où elles correspondent à une absence de consommation ne
peuvent être mesurées directement ou physiquement. Aussi est-il nécessaire de disposer de
procédures claires, permettant de qualifier très exactement le contexte et le processus des
mesures à effectuer. Une méthode communément employée est l’IPMVP (International
Performance Measurement and Verification Protocol soit « Protocole International de
Mesures et de Vérifications ») diffusée par l’EVO (Efficiency Valuation Organization).
24 Source Enquête FEDENE sur la performance énergétique des logements, mars 2013
26
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
27
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Le retour terrain….
Cette méthode s’est d’abord développée dans le tertiaire avant d’être appliquée au domaine
de l’industrie. Elle reste moins développée dans ce domaine en raison du coût bas de
l’énergie et du coût d’investissement sur des plans de comptage encore élevé (une baisse
de ce coût est néanmoins constatée en raison des évolutions technologiques). L’IMPVP
n’en demeure pas moins une méthode structurante pour un plan de comptage et une
garantie pour l’industriel (ou le client au sens large).
L’essentiel…
Dans le cadre d’un CPE, les économies d’énergie doivent être quantifiées et donc mesurées
sans équivoque. Il est ainsi nécessaire de définir une situation d’origine.
Une méthode communément employée est l’IPMVP (« Protocole International de Mesures
et de Vérifications »). Elle est recommandée par le Ministère de l’Environnement, de
l’Energie et de la Mer ainsi que par l’ADEME et comporte 13 étapes et 3 niveaux de
précision (à l’Etape 2).
28
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
29
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
• Les opérations spécifiques CEE. Ces opérations sont plus complexes à mettre en
œuvre que les opérations standardisées mais sont de plus en plus utilisées par
l’industrie. Elles ne concernent que des opérations ayant un temps de retour sur
investissement > 3 ans. Un dossier doit être constitué et instruit par l’ADEME afin de
bénéficier d’une telle mesure.
• La location financière (ou operating leasing). La location financière est une location
longue durée d'un bien sans promesse d’achat contrairement au crédit-bail. Il s’agit
d’un contrat tripartite entre un fournisseur qui loue ainsi le bien d’équipement à une
entreprise (l’industriel) par l’intermédiaire d’une société de financement qui sera
facturée et remboursée sous forme de loyer. Depuis l’entrée en vigueur de la norme
IFRS 1627, au 1er janvier 2019, la définition et le traitement comptable des contrats de
location ont évolué. Ainsi, la location financière doit être portée au bilan des preneurs
et n’est plus déconsolidée, sauf exceptions (voir encadré).
26(Janvier 2020)
27 IFRS : International Financial Reporting Standard, est un référentiel comptable regroupant un
ensemble de normes appliquées aux sociétés en Europe.
30
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
• Prêt bonifiés. Les prêts bonifiés sont accordés à un taux inférieur à celui du marché
grâce à une aide de l'Etat.
La déconsolidation est une méthode comptable développée afin de sortir d'un bilan un actif
ou un passif correspondant à l’endettement d’une entreprise. Cette technique permet de
donner l’apparence d’un endettement moindre et/ou de ne pas faire apparaître dans le bilan
l'endettement constituant un financement de projet. En sortant une dette, l'entreprise
présente un bilan plus solide. Ce type de montage est souvent utilisé pour des opérations
requérant des investissements lourds. Les normes IFRS sont de plus en plus strictes et
rendent plus difficiles ce type de montage qui tend à disparaître.
Depuis le 1er janvier 2019, la nouvelle norme IFRS 16 sur les contrats de location est entrée
en vigueur. Elle oblige à comptabiliser la quasi-totalité des contrats de location au bilan du
locataire. L’objectif de l’évolution de ces règles comptables est avant tout d’apporter une
plus grande transparence des bilans des entreprises et de faciliter la comparaison des
chiffres en uniformisant le traitement des contrats locatifs.
Les contrats de location ne sont plus déconsolidés, mais la norme IFRS 16 accorde
dans un premier lieu deux exceptions, auxquelles s’ajoutent les contrats de services,
lorsque :
• Les actifs dont le contrat de location porte sur une durée inférieure ou égale
à 12 mois,
• Les actifs d’une valeur unitaire faible (inférieure ou égale à US$ 5000),
• Le contrat peut être assimilé à une prestation de service. En incluant le
risque de performance et des services associés (assurance, maintenance,
flexibilité), la location quitte le champ de la réglementation IFRS 16 et
devient un véritable contrat de services, traité alors hors-bilan. Les contrats
de service (type CPE Contrat de Performance Energétique) personnalisés
pour chaque situation, peuvent rentrer dans cette situation, cependant
comme il n’y a pas de contrat standard, dans chacun des cas il est
préférable de se renseigner auprès de son Commissaire au compte.
31
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Investissements
- Récupération de chaleur (air comprimé, groupe froid sur fumée,
importants et / ou condenseur…)
temps de retour sur - Renouvellement / décentralisation de la production d’utilités énergétiques
investissement - Production d’énergie renouvelable
moyens à longs - Cogénération
existe 4 classes : IE1, IE2 (haut rendement), IE3 (rendement « premium »), IE4
32 CTA : Centrale de Traitement d’Air
33 Light-Emitting Diode (« diode électroluminescente »)
32
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
33
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Figure 13: Positionnement des acteurs du Tiers Financement sur la chaîne de valeur
A noter :
- La valorisation des CEE ainsi que les aides / subventions sont intégrées dans tous les
modèles de tiers financement.
- Les projets d’amélioration concernent avant tout les utilités énergétiques, la gestion active
de l’énergie et la récupération de chaleur fatale. Les procédés industriels ne sont
généralement pas traités par ce type d’offre
34 SPV : Special Purpose Vehicle (SPV) ou Fonds Commun de Créances (FCC) est une entité légale
créée par une autre entité le "Sponsor" ou "l’Initiateur" en transférant un ou plusieurs actifs dans la
SPV voir Partie 4.5.2 pour plus de détails.
34
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Figure 14 : Schéma de principe d’un Tiers Financement reposant sur de la location financière
4.5.1.2 Le fonctionnement
35
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
elle est peu encadrée dans la mesure où elle n’est pas réglementée et ne nécessite pas
d’agrément bancaire.
Elle peut inclure une part de service (ou d’immatériel) tels qu’un audit énergétique, des
services d’ingénierie ou le suivi de la performance énergétique. Néanmoins la part de service
dans les loyers est généralement faible (5 à 10%). Ce type de contrat reste assez évolutif
(durée, loyers, périmètre…) notamment comparé à un crédit-bail.
Le coût du financement de ce type d’opération en location financière est plus important
qu’avec un crédit-bail (environ 4% contre 1% pour du crédit-bail pour les grands groupes).
➢ Location financière, un marché à court terme
La location financière correspond essentiellement à un marché de court terme (la durée du
contrat ne va généralement pas au-delà de 5 ans). En effet, étant donné que l’opérateur de
Tiers Financement est généralement « refinancé » par des établissements bancaires, des
durées supérieures à 5 ans seraient jugées trop risquées par les banques, et le coût du
financement prohibitif.
Ainsi, la pertinence de la location financière reste souvent réservée à des opérations très
rentables présentant des temps de retour sur investissement très attractifs (2-4 ans) avec
des investissements de l’ordre de 100 k€ (entre 5 k€ et 1 M€ au sens large).
➢ Location financière sans garantie de performance énergétique
Dans ce cas, une location financière prend généralement la forme d’un contrat de service
intégrant conception et réalisation, mais sans intégrer de notion de garantie de
performance énergétique (il n’y a pas de CPE).
La mise en place d’un CPE contribuerait à augmenter les coûts de montage et détériorer
le temps de retour sur investissement de l’opération.
De plus, les établissements bancaires ne tiennent pas compte des économies générées
par l’opération lors du refinancement de l’opérateur de Tiers Financement. En d’autres
termes, les taux d’intérêts bancaires liés au refinancement des contrats de location
n’intègrent pas la diminution des risques liés au fait que « les économies d’énergie payent le
loyer ».
➢ Location financière et CEE
Au moment de la rédaction de ce guide (3ème période), le recourt aux CEE est fortement
contraint dans le cadre d’une location financière. Une opération d’économies d’énergie
correspondant à la location d’un équipement relève d’une opération spécifique.
De plus, le volume de CEE (kWhcumac) est calculé à partir du montant de certificats prévu par
la fiche d’opération standardisée concernée en remplaçant la durée de vie conventionnelle
par la durée de location.
Le passage à la 4ème période pourrait s’accompagner d’évolutions règlementaires.
Selon les acteurs de tiers-financement, la prise en compte des CEE se traduit par un
dégrèvement des loyers ou le versement direct de leur valorisation au client.
36
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
37
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel …
Une Special Purpose Vehicle (SPV) ou Fonds Commun de Créances (FCC) est une entité
légale créée par une autre entité le "Sponsor" ou "l’Initiateur" en transférant un ou plusieurs
actifs dans la SPV. Il s’agit d’une société de projet.
Dans l’ingénierie financière, les SPV permettent d’opérer des opérations financières hors-
bilan et d’alléger les dettes. Elles permettent également de financer des projets spécifiques
de l’entreprise sans investir directement dans la société mère.
Figure 15 : Schéma de principe d’un Tiers Financement reposant sur un CPE avec SPV
La SPV joue un rôle de « guichet unique » pour le client et prend en charge la conception,
le financement, la réalisation et l’exploitation du projet (1).
38
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
4.5.2.2 Le fonctionnement
35 Un actif représente le patrimoine d’une entité, ce qu’elle possède. On distingue les actifs
immobilisés qui sont les biens durables dont l’entreprise est propriétaire des actifs circulants (stocks,
créances clients et trésorerie).
36 La gestion d'actifs est une activité qui consiste à gérer les capitaux (détenus en propre ou confiés
par un investisseur tiers) pour en tirer le meilleur rendement possible en fonction d'un niveau de risque
choisi.
39
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
40
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
L’essentiel…
La SPV joue un rôle de « guichet unique » mais transfère le risque technique. La SPV
assure le financement et conserve les risques financiers. Le client paie une redevance de
service à la SPV. La performance énergétique des opérations est garantie par un CPE.
Ce schéma est pertinent pour des opérations présentant des temps de retour sur
investissement moyen terme et reposant sur des technologies matures de tailles
importantes.
Figure 16 : Schéma de principe d’un Tiers Financement reposant sur un CPE sans SPV
Comme présenté pour la solution reposant sur de la location financière (voir Partie 4.5.1.1),
le tiers-financeur joue le rôle d’intégrateur de solution et prend en charge la conception, le
financement, la réalisation et le suivi post-travaux du projet (1).
La conception et la réalisation peuvent là encore être effectuées en interne comme sous
traitées via des partenaires techniques (2).
Contrairement à une solution reposant sur une SPV (voir Partie 4.5.2), l’opérateur de tiers-
financement finance l’opération en fonds propre, le plus souvent via sa maison mère (3).
41
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Le client et le tiers financeur sont liés par un CPE (4). Les économies d’énergie sont ainsi
garanties et le client adresse une redevance de service au tiers financeur. Dans ce cas de
figure, le tiers financeur se positionne comme fournisseur d’économie d’énergie et il prend à
son compte les risques techniques et opérationnels (via le CPE).
Cette configuration est souvent rendue possible dans la mesure où c’est la maison mère de
l’opérateur de tiers-financement qui rend possible la prise de risque liée au CPE.
4.5.3.2 Le fonctionnement
Dans ce cas de figure, le tiers financeur finance l’opération sans passer par la création d’une
SPV ce qui rend le montage financier peu complexe : le financement est réalisé en fonds
propre ou par une levée de fonds ou via des partenaires bancaires. Les coûts de montage
étant allégés et moins importants que dans le cas de création d’une SPV, le schéma de
financement permet de s’adresser à des investissements également moins importants
(de l’ordre de 100k€ à 1M€). Pour ce type d’opération, le temps de retour sur
investissement constaté est faible (autour de 2 à 5 ans).
L’essentiel…
42
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
4.5.4 En résumé
43
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
Tableau 3 : Synthèse des avantages et inconvénients des différentes solutions de Tiers Financement
EE : Economies d’Energie
44
Etat des lieux des solutions de financement et de garantie de la
Performance énergétique dans l’industrie
BIBLIOGRAPHIE
o Panorama des financements climat en France, I4CE (Institute for climate economics),
édition 2015.
o ADEME : Etat des lieux et analyse du marché français des services d’efficacité
énergétique, 2014
45