Sujets Philo Bac 2014-2021 Ci

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Pays : Côte d’Ivoire Année : 2014 Session : normale, Philo


Série : BAC, série A1-A2 Durée : 4 h Coefficient : 5

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :

SUJET I

Le bonheur est-il accessible à l’homme ?

et
SUJET II

Doit-on surestimer la science ?

f.n
SUJET III

Dégager l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

La discipline transforme l’animalité en humanité. Par son instinct un animal est déjà tout ce qu’il peut être,
pro
une raison étrangère a déjà pris soin de tout pour lui. Mais l’homme doit user de sa propre raison. Il n’a point
d’instinct et doit fixer lui-même le plan de sa conduite. Or, puisqu’il n’est pas immédiatement capable de le
faire, mais au contraire vient au monde pour ainsi dire à l’état brut, il faut que d’autres le fasse pour lui. (…)

La discipline empêche que l’homme soit détourné de sa destination, celle de l’humanité, par ses penchants
animaux. Elle doit par exemple lui imposer des bornes, de telle sorte qu’il ne se précipite pas dans les dangers
nd

sauvagement et sans réflexion. La discipline est ainsi simplement négative ; c’est l’acte par lequel on dépouille
l’homme de son animalité ; en revanche l’instruction est la partie positive de l’éducation.

L’état sauvage est l’indépendance envers les lois. La discipline soumet l’homme aux lois de l’humanité et
commence à lui faire sentir la contrainte des lois. Mais cela doit avoir lieu de bonne heure. C’est ainsi par
gra

exemple que l’on envoie tout d’abord les enfants à l’école non dans l’intention qu’ils y apprennent quelque
chose, mais afin qu’ils s’habituent à demeurer tranquillement assis et à observer ponctuellement ce qu’on
leur ordonne, en sorte que par la suite ils puissent ne pas mettre réellement et sur-le-champ leurs idées à
exécution.

E. KANT, Traité de pédagogie.

1
Pays : Côte d’Ivoire Année : 2015 Session : normale, Philo
Série : BAC, série A1-A2 Durée : 4 h Coefficient : 5

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :

SUJET I

Peut-on négliger le passé ?

SUJET II

Le progrès technique peut-il ruiner la foi religieuse ?

SUJET III

Dégager l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

S’abstenir mutuellement de s’offenser, de se violenter, de s’exploiter, reconnaître à la volonté d’autrui autant


de droits qu’à la sienne, voilà des principes qui, en un sens grossier, peuvent engendrer de bonnes mœurs
entre les individus, une fois certaines conditions remplies (à savoir la similitude des énergies et des critères
chez les individus et l’appartenance de ceux-ci à un même corps social). Mai si on songeait à étendre ce
principe, voire à en faire le principe fondamental de la société, celui-ci se révélerait bien vite pour ce qu’il est :
la négation de la vie, un principe de dissolution et de déchéance. Sur ce point il faut penser en allant jusqu’au
fond des choses et se défendre de toute faiblesse sentimentale : vivre, c’est essentiellement dépouiller,
blesser, dominer ce qui est étranger et plus faible, l’opprimer, lui imposer durement sa propre forme,
l’englober et au moins, au mieux, l’exploiter (…). L’ « exploitation » n’est pas le propre d’une société vicieuse
ou d’une société imparfaite et primitive : elle est inhérente à la vie dont elle constitue une fonction
primordiale, elle découle très exactement de la volonté de puissance, qui est la volonté de la vie. A supposer
que cette théorie soit nouvelle, cette réalité est le fait premier de toute l’histoire : ayons donc l’honnêteté de
le reconnaître.

F. NIETZSCHE, Par-delà bien et mal.

1
Pays : Côte d’Ivoire Année : 2015 Session : normale, Philo
Série : BAC, série C-D-E Durée : 4 h Coefficient : 2

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :

SUJET I

La liberté est-elle une vue de l’esprit ?

SUJET II

L’activité technique dévalorise-t-elle l’homme ?

SUJET III

Dégager l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

La philosophie n’est pas un système, si on entend par là un ensemble de propositions considérées comme
définitives, un ensemble de vérités dernières, indépassables, qui représenteraient à la fois un aboutissement
et un arrêt de la pensée. La philosophie en ce sens-là n’est pas un système, car elle ne s’arrête jamais, mais
n’existe au contraire comme philosophie que dans l’élément de la discussion, sous la forme d’un débat sans
cesse rebondissant. Hors de ce débat, il n’y a pas de philosophie. La philosophie n’est pas un système clos,
mais une histoire, un débat qui se transmet de génération en génération, et dans lequel chaque auteur,
chaque penseur, intervient en toute responsabilité : je sais que je suis responsable de ce que je dis, des thèses
que j’avance. J’en suis responsable au sens le plus littéral du mot : je dois pouvoir en « répondre ». Je dois
pouvoir justifier à tout moment mes affirmations. Je dois pouvoir en fournir à tout moment les titres de
validité. Et c’est en tant qu’individu que je prends part à ce débat, prenant part, du même coup, au
dévoilement progressif d’une vérité qui ne sera pas ma chose, mais la chose de tout le monde, le résultat
d’une recherche collective faite de la confrontation de toutes les pensées individuelles et appelée à se
poursuivre indéfiniment.

P. J. HOUNTONDJI, Sur la « philosophie africaine ».

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Pays : Côte d’Ivoire Année : 2016 Session : normale, Philo
Série : BAC, séries A1-A2 Durée : 4 h Coefficient : 5

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :

SUJET I

Doit-on défier la légalité pour l’égalité ?

SUJET II

L’essor de la technique doit-il susciter la crainte ?

SUJET III

Dégager l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

Loin de nous la pensée que Dieu haïsse dans l’homme ce en quoi il l’a créé supérieur aux autres animaux ! A
Dieu ne plaise que la foi nous empêche de recevoir ou de demander la raison de ce que nous croyons, puisque
nous ne pourrions pas croire si nous n’avions pas des âmes raisonnables ! Et si dans les choses qui
appartiennent à la doctrine du salut et que nous ne pouvons pas comprendre encore, mais que nous
comprendrons un jour, il convient que la foi précède la raison, la foi qui purifie le cœur et le rend capable de
recevoir et de soutenir la lumière de la grande raison, c’est la raison même qui l’exige. Voilà pourquoi il a été
dit raisonnablement par le Prophète : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. » Ici le Prophète a
clairement distingué ces deux choses et nous a conseillé de commencer par croire, afin d’arriver à
comprendre ce que nous croyons. Ainsi donc il a paru raisonnable que la foi précédât la raison. Car si le
précepte n’est pas raisonnable, il est donc irraisonnable ! Dieu nous garde de le penser ! S’il est raisonnable
que la foi précède la raison pour monter à certaines grandes choses que nous ne pouvons pas encore
comprendre, sans doute, quelque petite que soit la raison qui nous le persuade, elle précède elle-même la foi.

Saint Augustin, Lettres 120.

1
Pays : Côte d’Ivoire Année : 2017 Épreuve : Philosophie
Examen : Bac, Séries A1, A2 Durée : 4 h Coefficient : 5

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants.

SUJET 1

L’État favorise-t-il la liberté de l’individu ?

SUJET 2

Le rejet d’autrui est-il possible ?

SUJET 3

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

Quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de
disputer sur cette différence de l’homme et de l’animal, il y a une autre qualité très
spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation ; c’est la
faculté de se perfectionner, faculté qui, à l’aide des circonstances, développe
successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l’espèce que dans
l’individu ; au lieu qu’un animal est au bout de quelques mois ce qu’il sera toute sa
vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu’elle était la première année de ces mille
ans. Pourquoi l’homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N’est-ce point qu’il
retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n’a rien acquis et
qui n’a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l’homme, reperdant
par la vieillesse ou d’autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait
acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ? Il serait triste pour nous d’être
forcés de convenir que cette faculté distinctive et presque illimitée est la source de
tous les malheurs de l’homme ; que c’est elle qui le tire à force de temps de cette
condition originaire dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents, que
c’est elle qui, faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses erreurs, ses vices et
ses vertus, le rend à la longue le tyran de lui-même et de la nature.

J-J. ROUSSEAU, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité


parmi les hommes, in Du contrat social, UGE, 10 / 18, pp. 313-314.
Pays : Côte d’Ivoire Année : 2017 Épreuve : Philosophie
Examen : Bac, Séries C-D-E Durée : 4 h Coefficient : 2

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants.

SUJET 1

La science condamne-t-elle la philosophie à une mort certaine ?

SUJET 2

La religion peut-elle contribuer à la cohésion sociale ?

SUJET 3

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.

Chercher un travail pour le gain, c’est maintenant un souci commun à tous les
habitants des pays de civilisation, le travail leur est un moyen, il a cessé d’être un but lui-
même, aussi sont-ils peu difficiles dans leur choix pourvu qu’ils aient gros bénéfice. Mais il
est des natures plus rares qui aiment mieux périr que travailler sans joie, des difficiles, des
gens qui ne se contentent pas de peu et qu’un gain abondant ne satisfera pas s’ils ne voient
pas le gain des gains dans le travail lui-même. Les artistes et les contemplatifs de toute espèce
font partie de cette rare catégorie humaine, mais aussi des oisifs qui passent leur existence à
chasser ou à voyager, à s’occuper de galants commerces ou à courir les aventures. Ils
cherchent tous le travail et la peine dans la mesure où travail et peine peuvent être liés au
plaisir, et s’il faut, le plus dur travail, la pire peine. Mais sortis de là, ils sont d’une paresse
décidée, même si cette paresse doit entrainer la ruine, le déshonneur, les dangers de mort ou
la maladie. Ils craignent moins l’ennui qu’un travail sans plaisir. Il faut même qu’ils
s’ennuient beaucoup pour que leur travail réussisse.

Friedrich NIETZSCHE, Le gai savoir.

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