Danse Classique
Danse Classique
Danse Classique
Laure Marquine
U.F.R. D’ODONTOLOGIE
Le 27 mars 2019
Membres du jury :
Je vous remercie d’avoir accepté de diriger cette thèse. Merci de m’avoir fait confiance
et pour votre disponibilité durant la rédaction de cette thèse. Merci pour toute la bienveillance
dont vous avez fait preuve à mon égard et pour votre enseignement qui m’a beaucoup appris.
Merci de m’avoir supportée pendant ces quatre années à Xavier Arnozan et merci de m’avoir
expliquée chaque année l’utilisation du paralléliseur, promis j’ai tout compris.
-4-
À notre Rapporteur de thèse
Je vous remercie pour votre participation à l’évaluation de ce travail. Merci pour votre
enseignement tout au long de mes études et particulièrement lors de ma sixième année au
COPI. Les gouttières de relaxation musculaire n’ont plus de secret pour moi. Merci pour la
bienveillance et la pédagogie dont vous avez fait preuve à mon égard et pour votre coaching
avant les conseils d’UFR. Veuillez trouver ici l’expression de ma profonde sympathie.
-5-
À notre Assesseur de thèse
-6-
À mes parents et au reste de ma famille. Merci pour votre soutien pendant toutes ces
années. Merci de m’avoir guidée pour devenir la personne que je suis aujourd’hui. Je vous
aime.
À Guillaume, mon amour. Merci pour ton soutien de chaque jour. Merci de m’avoir
aidée pour l’étude et la rédaction de cette thèse. Tu me combles de bonheur un peu plus
chaque jour et j’espère passer toute ma vie à tes côtés. Je t’aime.
À mes amis d’enfance, Elodie, ma petite sœur de cœur, Pierrick et Gaëlle et à mes
amis de la fac, Johanna, Yvan, Blandine, Marthe, Émilie, Aymeric, Lélia, Mathilde, Dévi,
Vincent, Camille, Léa, Fred, Pierre, Louis, César, Jeanne et Alexandre, sans qui la vie ne
serez pas la même.
À mes copines de la danse, Caroline, Daria, Marion et toutes les Panthères. Merci pour
ces fous rires et ces chorées endiablées.
À Bonnie et aux girls. Merci pour votre bonne humeur pendant les cours, merci d’avoir
participé à mon étude et merci pour votre patience.
Au staff de Xavier Arnozan, Vivi, Domi, Fred, Marie-Laure, Elisia et toute l’équipe. Merci
pour votre gentillesse, votre soutien dans les moments difficiles et tous nos fous rires.
-7-
Sommaire
REMERCIEMENTS -4-
INTRODUCTION - 10 -
1. LA POSTURE - 25 -
1.1. POSTURE STATIQUE NORMALE ET PATHOLOGIQUE - 25 -
1.2. LE SYSTEME TONIQUE POSTURAL - 26 -
1.2.1. Le système informatif : les capteurs posturaux - 28 -
1.2.2. Le système intégrateur : le système nerveux central - 32 -
1.2.3. Le système effecteur : les chaînes musculaires - 33 -
2. LES DETERMINANTS OCCLUSAUX DE LA POSTURE - 37 -
2.1. L’APPAREIL MANDUCATEUR - 37 -
2.2. L’OS HYOÏDE - 40 -
2.3. LA LANGUE - 40 -
2.4. LE NERF TRIJUMEAU - 41 -
3. INFLUENCE DE LA DANSE CLASSIQUE SUR LA POSTURE - 42 -
3.1. LE PLACEMENT DU CORPS - 42 -
3.2. L’EQUILIBRE POSTURAL LORS D’UNE PIROUETTE - 43 -
3.3. LES CHAINES MUSCULAIRES MISES EN JEU LORS DE LA PIROUETTE - 44 -
-8-
PARTIE 3 : ÉTUDE EXPERIMENTALE - 45 -
1. OBJECTIF DE L’ETUDE - 45 -
2. MATERIEL ET METHODE - 45 -
2.1 PROTOCOLE - 45 -
2.2 QUESTIONNAIRE - 48 -
2.3 ÉCHANTILLON - 49 -
3. RESULTATS SUITE A L’EXECUTION DU MOUVEMENT - 51 -
3.1 VITESSE - 51 -
3.2 DEVIATION ET EQUILIBRE - 51 -
4. DISCUSSION - 52 -
4.1 VITESSE - 52 -
4.2 DEVIATION ET EQUILIBRE - 52 -
5. CONCLUSION - 55 -
CONCLUSION - 56 -
TABLEAUX ET FIGURES - 57 -
BIBLIOGRAPHIE - 59 -
ANNEXE - 62 -
-9-
Introduction
Dans un premier temps nous verrons quelques notions de danse classique : son
histoire et l’apprentissage de la pirouette qui sera le mouvement réalisé dans l’étude. De plus,
nous parlerons d’anatomie liée à la danse et de la santé bucco-dentaire des danseurs(ses).
Puis nous nous pencherons sur la posturologie : ses déterminants et l’équilibre postural, ainsi
que l’influence de l’occlusion et de la danse sur celle-ci.
Enfin nous décrirons l’étude menée dont l'objectif a été de mettre en évidence une
connexion entre les déterminants de l'occlusion et l'équilibre postural et ceci, à travers un
mouvement de danse classique : les tours piqués.
- 10 -
Partie 1 : La danse classique
« Éphémère, immortelle, versatile, la danse est le seul art qui, ne laissant aucun déchet sur la
terre, hante certaines mémoires de souvenirs merveilleux. » Jean Babilée
« La seule histoire est l’histoire de la musique : une danse dans la lumière de la lune. »
Georges Balanchine
La danse classique, appelée aussi ballet, est apparue en Italie pendant la renaissance.
À l’origine, le ballet divertissait les invités lors de fêtes ou de mariage. Il fut introduit à la cour
du Roi de France par Catherine de Médicis. Dès lors, il se transforma en véritable spectacle
avec musique, costumes et décors. Le ballet connu son plus grand essor sous le règne de
Louis XIV qui fit développer toutes les techniques et les termes de vocabulaire des pas de
danse. Ces termes n’ont jamais été traduits dans les différentes langues, ils sont employés en
français dans toutes les écoles de danse du monde. Louis XIV créa l’Académie Royale de
danse. Aujourd’hui elle est connue sous le nom de Ballet de l’Opéra National de Paris, célèbre
dans le monde entier [24].
Le ballet n’a pas cessé d’évoluer au cours du temps. Le ballet romantique, tel que nous
le connaissons aujourd’hui, est apparu au 19ème siècle. Les chorégraphies sont devenues plus
aériennes, les robes imposantes des danseuses se sont transformées en tutus légers, et les
chaussons de pointes ont fait leur apparition. Aujourd’hui de nombreux styles de danse se
sont développés (danse moderne, danse jazz, danse contemporaine, danses de salons et de
rues) [20].
La danse pourrait se définir comme le mouvement en rythme du corps humain [37]. Elle
se pratique seule, en groupe ou en couple. Elle est aussi bien un sport qu’un art. Elle s’exécute
en rythme avec une musique et permet au corps de s’exprimer sans mot. En danse classique,
la théâtralité du corps est très importante. En effet, au cours d’un ballet, le danseur doit faire
comprendre l’histoire aux spectateurs sans parler, seulement par son expression corporelle.
- 11 -
Il y a quatre fondamentaux que chaque danseur se doit de maîtriser [37] :
o l’espace : chaque centimètre carré de la scène doit être utilisé pour ne pas laisser de
vide,
o le temps : les variations de vitesses d’exécution apportent du corps à la chorégraphie,
o l’énergie : aller au bout de chaque mouvement, garder son corps en tension de la
première à la dernière note,
o le poids du corps : être ancré dans le sol ou au contraire aussi léger qu’une plume.
Ces fondamentaux donne un sens. Sans cela, la danse ne serait qu’une suite de mouvements
sans but et sans âme.
Logos des différentes écoles de danse classique (de gauche à droite Paris [52] , Londres[56] ,
Moscou [48] )
- 12 -
Au sein d’une compagnie, il existe deux groupes de danseurs(ses) classés dans une
hiérarchie de cinq échelons :
o le corps de ballet : ce sont les danseurs et danseuses qui dansent en toile de fond pour
mettre en valeur les solistes. Il comprend :
o le 5ème échelon : Quadrille
o le 4ème échelon : Coryphée
o le 3ème échelon : Sujet
o les solistes :
o 2ème échelon : premier(e) danseur(se)
o 1er échelon : danseur(ses) étoiles
Les changements d’échelon se font par concours interne, seul le titre d’Etoile est obtenu par
nomination du directeur de l’opéra.
Nous pouvons citer comme danseurs et danseuses étoiles célèbres : Rudolf Noureev,
Patrick Dupond, Marie-Claude Pietragalla, Aurélie Dupont, actuelle directrice du Ballet de
l’Opéra de Paris, Dorothée Gilbert et Karl Paquette. Tous ont dansé les premiers rôles des
ballets les plus célèbres et les plus prestigieux : Le lac de cygnes, Coppélia, Casse-noisette,
La Bayadère ou encore La Sylphide.
À l’âge de 42 ans et demi, les danseurs(ses) prennent leur retraite. Ils ne peuvent plus
danser lors des représentations mais la plupart d’entre eux restent dans le milieu de la danse.
Ils se reconvertissent par exemple en chorégraphes, maîtres de ballet ou professeurs.
2. Préparation physique
[21]
Les mouvements, en danse classique, se base sur cinq positions des pieds et cinq
positions des bras associées, appelées « ports de bras ». Elles sont le point de départ de tout
pas de danse classique. Au début d’une chorégraphie, les danseurs se placeront tous dans
une position demandée [29], [38].
D’un point de vue technique, cela permet aux danseurs(ses) de commencer un pas
avec le bon pied et d’avoir la même direction. D’un point de vue visuel, cela unifie le tableau
que compose les danseurs et les danseuses.
- 13 -
Les cinq positions en danse classique (de gauche à droite : 1ère, 2nd, 3ème, 4ème, 5ème) [42]
En plus de ces positions, les danseurs(ses) doivent avoir une certaine posture :
o le ventre est rentré,
o le bassin est basculé en avant grâce à la contraction, vers le bas et l’intérieur, des
muscles situés à la base de la colonne vertébrale,
o les jambes sont en dehors, c’est-à-dire que les jambes sont tournées vers l’extérieur,
o les épaules sont baissées, ce qui « dégage » le cou, de profil elles sont sur la même
ligne que le bassin,
o le dos est droit, les muscles de l’abdomen sont tirés vers le haut ce qui donne une
impression de grandeur,
o le buste n’est ni trop en avant ni trop en arrière,
o la tête est dressée.
- 14 -
Les danseurs(ses) doivent se grandir le plus possible et être ancrés dans le sol. Le
poids du corps est centré entre les deux pieds. Les bras et les mains doivent former une ligne
sans cassure au niveau du poignet. Tout cela doit donner une impression de légèreté et que
chaque pas ne se finis jamais.
Les mains ont aussi une certaine position. Le pouce est légèrement rentré, l’index est
légèrement plus haut que les autres doigts qui sont regroupés. L’ensemble est détendu mais
toujours tenu. Les mains sont tournées vers le public dans le but de présenter et offrir le
mouvement au public. Cette position peut être aussi plus allongée avec la paume de la main
tournée vers le sol.
Position et posture sont donc les deux fondamentaux les plus importants de la danse
classique et leur maîtrise doit être parfaite afin de bien réaliser les mouvements.
Avant de danser, à proprement parler, les danseurs(ses) doivent échauffer leurs corps
pour éviter une blessure. C’est la première partie d’un cours de danse.
L’échauffement commence à la barre par des séries d’exercices :
o les pliés,
o les dégagés et les jetés,
o les ronds de jambes,
o les développés,
o les battements,
o les étirements appelés « jambe sur la barre ».
- 15 -
Exercices à la barre (dans l’ordre : demi-plié, grand plié, développé devant, rond de jambe en l’air)
[54]
L’ordre d’exécution est toujours le même. Les premiers exercices sont lents puis de
plus en plus rapides. La jambe de l’air, celle qui fait le mouvement, est au début proche du sol
puis s’élève de plus en plus haut afin d’étirer les muscles petit à petit. Les exercices sont faits
à droite puis à gauche afin d’échauffer le corps entier.
Lorsque la série d’exercices à la barre est finie, les danseurs(ses) viennent se placer
au milieu de la salle et reprennent plusieurs exercices. Cela permet de travailler l’équilibre
sans la barre pour se retenir. A la fin de cet échauffement, l’apprentissage des pas et des
chorégraphies peut commencer.
3. Technique de la pirouette
3.1 La base
Une pirouette est un tour sur soi-même en équilibre sur une jambe. Elle peut se faire
sur demi-pointe ou sur pointe. La jambe de terre est tendue tandis que la jambe de l’air est
placée au retiré, c’est-à-dire que le pied se positionne au niveau du genou de la jambe de
terre.
Une pirouette peut être commencé en quatrième ou en cinquième position. Dans un
premier temps la danseuse fait un demi plié pour prendre son élan, le bras de la jambe de
terre est en deuxième position, celui de la jambe de l’air est en première position . Puis dans
le même temps, lors de l’impulsion [9], [10] :
o la jambe de l’air vient se placer au retiré,
o la jambe de terre est en relevé sur demi-pointe ou sur pointe,
o le bras en première s’ouvre en deuxième puis se replace en première,
o le bras en deuxième vient rejoindre l’autre bras en première.
- 16 -
Cet ensemble d’action permet à la danseuse de tourner sur elle-même et de revenir
dans sa position initiale. Plus l’impulsion sera importante et plus le nombre de tours
augmentera.
Une pirouette peut être réalisée dans deux directions différentes [29],[30], [38] :
o en dehors : le tour se fait du côté de la jambe de l’air,
- 17 -
3.2 Les différents types de pirouettes
o les pirouettes peuvent être fouettées : la jambe de l’air décrit un arc de cercle avant de
se placer au retiré, les pirouettes s’enchainent sans arrêt ;
- 18 -
o les pirouettes peuvent aussi se déplacer : ce sont les tours piqués. La jambe de terre
fait un piqué (pas en avant sur la demi-pointe ou la pointe) puis la jambe de l’air la
rejoint au retiré au moment du tour. Les tours piqués s’enchainent soit sur une ligne
droite en suivant une des diagonales de la salle, soit en manège c’est-à-dire en
décrivant un grand cercle.
Afin de réussir au mieux une pirouette, les danseurs(ses) doivent respecter quelques
règles fondamentales [15] :
o le poids du corps doit être centré,
o le demi-plié doit être bien marqué pour donner une bonne impulsion,
o les bras doivent être dans une bonne position de façon à ce que le dos soit droit et que
les omoplates ne ressortent pas,
o il ne faut pas mettre de force dans le tour, seul le plié donne l’impulsion,
o le regard doit être fixé sur un point du début à la fin du tour.
4.1 Les muscles mis en jeu en danse classique et en particulier lors d’une pirouette
[40]
La danse classique mobilise les muscles et les articulations du corps entier. Le corps
est en tension permanente, les muscles sont contractés pour maintenir la posture lors du
mouvement mais aussi à l’arrêt. Les articulations des épaules, des hanches, des genoux et
des chevilles sont sollicitées plus souvent que la normale.
- 19 -
Lors d’une pirouette, toutes les articulations et plusieurs groupes de muscles rentrent
en jeu [4], [23] :
o au niveau du cou : les petits muscles antérieurs du cou et les muscles de la nuque,
o au niveau des membres supérieurs : deltoïde antérieur, pectoral, grand dentelé, sus-
épineux, trapèzes, rhomboïdes,
o au niveau du tronc et des hanches : abdominaux, spinaux, rotateurs: moyens (fibres
postérieures) et grands fessier, psoas-iliaque, pectiné,
o au niveau des jambes : adducteurs, quadriceps, muscles de la patte-d’oie, jambiers
postérieurs et antérieurs, péroniers, biceps crural, fascia-lata, couturier, ischio-
jambiers,
o au niveau des pieds : les extenseurs propres et communs.
- 20 -
Lors d’un tour, l’axe vertébral doit rester dans la même position et conserver une qualité
statique, une parfaite verticalité et une stabilisation latérale. Cela est dû à la contraction
simultanée de tous les muscles du tronc et de la hanche. C’est la hanche qui tourne la première
et entraine le torse et le reste du corps. L’équilibre est contrôlé par le moyen fessier. La
ceinture scapulaire est soutenue par la force des muscles du torse : c’est par la contraction
statique des muscles stabilisateurs du bassin et des muscles fixateurs de l’omoplate que les
épaules ne sont pas crispées et n’oscillent pas. Ainsi la ceinture scapulaire fera « poids » sur
le tronc et permettra au bras d’avoir un rôle de balancier. L’action bilatérale et symétrique des
muscles du torse permet aussi de maintenir le parallélisme des ceintures pelvienne et
scapulaire et donc l’équilibre.
L’équilibre du corps est influencé par l’équilibre de la tête : si la tête est trop en avant,
le centre de gravité sera aussi décalé vers l’avant ce qui crée un déséquilibre. La tête et le cou
doivent être maintenus droits grâce à l’action des petits muscles fléchisseurs antérieurs et les
extenseurs. L’alignement et l’équilibre du corps en seront facilités.
Le corps des danseurs(ses) est mis à rude épreuve. En effet, à niveau professionnel, les
entrainements sont très intenses. Ils durent 8 heures par jour, sept jours sur sept. Les
danseurs(ses) sont donc sujets à différentes pathologies. Elles peuvent être osseuses,
musculaires, ligamentaires ou tendineuses. Elles peuvent survenir lors d’une chute, d’un
mouvement trop brutal ou d’un défaut d’échauffement. Certaines blessures sont dites « de
fatigue » lorsqu’elles sont causées par un surentraînement ou après de longues années de
pratique. La majorité des danseurs(ses) ont une hyperlaxité ligamentaire ce qui peut entrainer
plus facilement une blessure à ce niveau.
Les pathologies les plus fréquentes sont [2], [6] :
o l’élongation et la déchirure musculaire : étirement pouvant aller jusqu’à une rupture des
fibres musculaires,
o la subluxation et la luxation : déplacement total ou non et réversible de la tête de l’os
hors de la cavité articulaire, cela peut créer une élongation, une déchirure ou une
rupture des ligaments,
o les tendinopathies : inflammation des tendons,
o le syndrome du carrefour postérieur : syndrome regroupant toutes les pathologies
pouvant survenir dans la partie postérieure de la cheville,
o l’entorse : lésion au niveau des ligaments,
o le syndrome rotulien : instabilité de la rotule,
o la fracture et la fracture dite « de fatigue »,
o l’hallux valgus : déviation interne du gros orteil dû au port des chassons,
- 21 -
o l’arthrose : dégénérescence du cartilage,
o le ressaut de hanche : claquement de l’articulation coxo-fémorale,
o la spondylolyse-spondylisthésis : fracture de l’isthme vertébral ou glissement d’une
vertèbre par rapport à la vertèbre sous-jacente dû au travail excessif du dos en
hyperlordose.
Une étude sur la santé bucco-dentaire des danseurs a été menée par le Dr Anita
Knafou, chirurgien-dentiste et publiée dans un numéro de « Médecine des arts ». On peut
relever plusieurs informations importantes au niveau alimentaire et pathologique [26].
- 22 -
o dues à une hyposialémie : prédisposition aux caries du collet,
Lors des entrainements, les danseurs(ses) peuvent subir des traumatismes dentaires
comme des intrusions, des expulsions ou des fractures plus ou moins importante :
o lors des exercices à la barre : un choc des dents contre la barre peut arriver ou un
contact violent par un autre danseur dû à la promiscuité,
o lors des exercices au milieu, une chute lors d’un pas ou d’un porté peut aussi créer un
traumatisme dentaire.
- 23 -
Ces pathologies peuvent créer un changement au niveau occlusal et au niveau des
articulations temporo-mandibulaires ce qui peut créer un déséquilibre occlusal et articulaire.
De plus, la pathologie carieuse peut être responsable de tendinopathies. Les danseurs et les
danseuses sont donc une population à risque où la prévention bucco-dentaire devrait faire
partie prenante de leur quotidien.
- 24 -
Partie 2 : Posture : définition et influence de
l’occlusion et de la danse classique
1. La posture
La posture statique normale est une position idéale et invariable du corps humain [5].
Elle se définit dans les trois sens de l’espace :
o dans le plan sagittal (de profil) : l’axe vertical du corps doit passer par le vertex,
l’apophyse odontoïde de C2 (deuxième vertèbre cervicale) et le corps vertébral de L3
(troisième vertèbre lombaire). La projection de cette ligne au sol correspond au centre
de gravité qui se situe au milieu du polygone de sustentation, à égale distance des
deux pieds ;
o dans le plan frontal (de face) : parallélisme de l’axe bipupillaire et des ceintures
scapulaires et pelviennes. On peut aussi y rajouter les axes bitragal, bimamelonnaire
et bistyloïdien ;
o dans le plan horizontal : les fesses et les épaules doivent être au même niveau, pas
d’avancée ou de recul l’une par rapport à l’autre.
Projection
du centre
de gravité
Pieds
- 27 -
Proprioceptal
Appareil manducateur
Podal
Système effecteur
=
Chaînes
musculaires
- 28 -
o Le capteur vestibulaire :
- 29 -
o Le capteur oculaire :
Le capteur oculaire détecte et analyse les mouvements par rapport à l’horizon qui doit
toujours être horizontal. Les récepteurs sensoriels visuels sont de deux types :
o les récepteurs rétiniens : la rétine périphérique renseigne le cerveau sur la position et
l’orientation des objets dans l’espace et détecte le mouvement. Ce sont des
exocapteurs ;
o les propriocepteurs visuels : ce sont les muscles oculomoteurs qui possèdent deux
types d’endocapteurs : les fuseaux neuro-musculaires et les récepteurs au niveau des
jonctions musculo-tendineuses des muscles moteurs extra-oculaires. Cette
proprioception oculaire permet de connaitre la position exacte de l’œil dans l’orbite.
- 30 -
o Le capteur podal :
Nous l’avons vu, le pied est un des points de suspension et assure l’appui du corps au
sol. C’est un organe neurosensoriel très précis qui présente deux types de capteurs :
o Les endocapteurs qui ont un rôle proprioceptif : ce sont les structures anatomiques :
les os, les muscles, les articulations et les ligaments qui permettent de déterminer
l’angulation, la vitesse et la direction d’un mouvement.
o Les exocapteurs qui ont un rôle extéroceptif : c’est la sole plantaire cutané qui agit
comme une carte dynamométrique qui renferme la distribution des pressions dans
l’espace. Les mécanorécepteurs mesurent les variations de pression et les
communiquent au système nerveux central.
La posture est stabilisée grâce à l’action commune des zones cutanées plantaires et
des fuseaux neuromusculaires des muscles au niveau des chevilles.
o Le capteur proprioceptal :
Il regroupe :
o les endocapteurs des faisceaux neuromusculaires et des récepteurs tendineux et
articulaire : captent la longueur et la vitesse d’étirement d’un muscle et la position
articulaire ;
o les récepteurs cutanés situés dans l’épiderme et le derme qui sont sensibles à la
pression, à la température, à la vitesse, aux vibrations et à la position. Ces récepteurs
transmettent les informations des voies de la sensibilité du tact fin et du tact grossier,
de la sensibilité thermique et de la douleur.
La proprioception est essentielle dans les ajustements posturaux, elle apporte au
système musculaire les informations spatiales, les modifications et les variations de l’état
interne. Cette perception est consciente ou non et indique la position relative des différentes
parties du corps humain.
o L’appareil manducateur :
Le système nerveux central reçoit toutes les informations sensorielles provenant des
différents récepteurs. Ces informations circulent par le réseau de neurones et transitent par
des relais. Les centres intégrateurs les traite sur différents niveaux et crée des réponses
posturales ou comportementales. Il est constitué de neurones sensitifs et moteurs.
o Au niveau local :
Les informations peuvent être traitées localement, c’est le réflexe spinal : création de
boucles réflexes courtes segmentaires. Au niveau des muscles posturaux, des ajustements
posturaux sont provoqués par la modification rapide de l’activation tonique des motoneurones.
- 32 -
o Au niveau cortical :
Les centres corticaux contrôlent et intègrent les informations. Les informations vont
ensuite être orientées vers les systèmes effecteurs par différentes voies :
- la voie cortico-spinale ou pyramidale : elle donne un faisceau latéral qui contrôle la
musculature des extrémités des membres et les mouvements fins des doigts et un
faisceau ventral qui contrôle la musculature proximale des membres (épaules) et la
musculature axiale (tronc et nuque) et qui maintien l’équilibre postural ;
- la voie cortico-bulbaire : elle contrôle les muscles de la tête et du cou ;
- la voie extrapyramidale : elle donne le faisceau cortico-rubro spinal qui est un contrôle
auxiliaire de la voie cortico-spinale, les faisceaux cortico-réticulo spinal et cortico-
vestibulo-spinal qui contrôlent la musculature axiale et des ceintures ;
- les autres structures de contrôle de la motricité : le cervelet et les noyaux gris de la
base.
- 33 -
OEIL
CENTRES
APPAREIL MANDUCATEUR SUPÉRIEURS
CEINTURE SYSTÈME
MAIN
SCAPULAIRE TAMPON
R
A
P
C
E
H
A
I
U
S
CEINTURE SYSTÈME
PELVIENNE TAMPON
SYSTÈME
PIEDS
TAMPON
- 34 -
Elles sont au nombre de cinq classées en deux groupes et ayant chacune une
association psychique :
- les chaînes musculaires de l’axe vertical :
AL
AM PL
PA AP PM
- 35 -
o Les chaînes d’après le concept de Léopold Busquet [7], [8]
- 36 -
Les chaînes musculaires ont donc un rôle très important dans la posture statique et
dynamique. Elles sont reliées entre elles et fonctionnent en synergie. Une action sur l’une
provoque une réaction sur une autre. Un dysfonctionnement d’un endroit du corps peut donc
facilement se répercuter à un autre endroit même très éloigné.
L’appareil manducateur est un axe charnière de la posture. Il fait le lien antérieur entre
le crâne et la ceinture scapulaire. Il est le point de départ de plusieurs chaînes musculaires :
les chaînes musculaires antérieures (relation de la mandibule avec l’os hyoïde, le sternum et
la clavicule) et les chaînes musculaires postérieures (relation du maxillaire supérieur avec le
crâne) [11], [14].
Si une tension existe à ce niveau, elle sera répercutée au reste du corps par les chaînes
musculaires et les fasciaes. L’équilibre du corps est perdu et des mécanismes de
compensation sont initiés. Une malocclusion dentaire peut être provoquée par un mauvais
placement de la mandibule et inversement. Ces dysfonctions entrainent des contractions des
muscles masticateurs pour compenser le mauvais alignement mandibulaire et provoquent des
tensions dans le reste du corps et une modification posturale.
Les récepteurs posturaux sont retrouvés au niveau :
- des dents : dans le desmodonte ;
- des articulations temporo-mandibulaires (ATM) : dans les capsules articulaires ;
- des muscles masticateurs.
- 37 -
o Dans le sens sagittal
Une classe II squelettique décale la position de la tête et des épaules vers l’avant. La
lordose cervicale est augmentée et la tête est en extension par rapport à la partie haute de la
colonne cervicale. Elle entraîne un appui podal antérieur, un flexum des genoux et une torsion
du pelvis.
Une classe III squelettique décale la position de la tête et des épaules vers l’arrière. La
lordose cervicale est réduite, la colonne cervicale est plus droite et la tête est en flexion par
rapport à la partie haute de la colonne cervicale. Elle entraine un appui podal postérieur, un
recurvatum des genoux et une torsion pelvienne.
Les occlusions croisées (articulé inversé) provoquent des bascules, des rotations et
des désordres vertébraux qui ont des conséquences sur l’équilibre postural.
Les latérodéviations entrainent une bascule du plan d’occlusion : les muscles
masticatoires ont des tensions droite et gauche asymétriques. Cela entraine, par
compensations musculaires, des dysfonctions (bascule et rotation) au niveau des articulations
temporo-mandibulaires, des ceintures et des chevilles, altérant ainsi l’équilibre postural.
- 38 -
Effets des dysmorphoses cranio-mandibulaires transversales sur la posture [55]
o Les prématurités
L’os hyoïde a un rôle central dans la posture : il est relié à la mandibule, à la ceinture
scapulaire en antérieur (clavicule et sternum) et en postérieur (omoplate), au crâne (occiput)
et aux fascias superficiel et cervical profond . C’est un os unipare qui n’a pas d’attache direct
avec le reste du squelette.
Son rôle est essentiel dans la mécanique posturale : il agit comme un gyroscope au
niveau de l’équilibre cervical et de la posture crânienne [27]. Il sert de relais aux chaînes
musculaires : lorsqu’il y a un déséquilibre mandibulaire, la perturbation se propage par les
chaînes musculaires postéro-latérales en passant par l’os hyoïde. Le muscle omo-hyoïdien
transmet à la zone dorsale les informations provenant des muscles masticatoires. Son rôle est
fondamental dans le maintien de l’équilibre postural de la tête et de l’ensemble du corps. La
position de l’os hyoïde est aussi en relation avec la position de la langue et les tensions des
muscles associés.
2.3. La langue
[1], [11], [14]
- 40 -
Un respirateur buccal va être en déséquilibre postural et présenter plusieurs
caractéristiques :
- l’axe du corps va être déplacé en arrière, ce qui impacte le centre de gravité qui est lui aussi
déjeté en arrière ;
- le bassin va basculer en antéversion ce qui provoque une rotation externe des fémurs ;
- la lordose cervicale est diminuée ;
- la partie haute du thorax va être en arrière et la partie basse en avant ce qui perturbent la
pression abdominale sur le périnée et la pression respiratoire sur la colonne vertébrale.
La langue est aussi en étroite relation avec l’os hyoïde, ce qui la relie aux chaînes
musculaires et aux fascias de la zone sub-linguale qui jouent un rôle dans l’équilibre de
l’appareil manducateur.
La langue [44]
- 41 -
Le nerf trijumeau [45]
Nous l’avons vu, la posture est primordiale et particulière en danse classique [20] :
- les muscles profonds du tronc et du dos sont mobilisés en permanence afin de créer
des pivots au niveau des ceintures scapulaires et pelviennes, et donner une liberté de
mouvement et une fluidité des membres ;
- Le sternum et les épaules doivent être ouverts sans faire ressortir les omoplates et
sans bomber le torse, les épaules doivent être baissées pour dégager le cou et ne pas
bloquer les mouvements de la tête ;
- la lordose lombaire doit s’effacer, le bassin fait un mouvement de rétroversion pour
amener le coccyx et le sacrum vers le bas. Le ventre s’efface, les abdominaux sont
contractés et le centre de gravité est déplacé légèrement en arrière.
- les hanches sont placées en ouverture afin de libérer les articulations et ainsi gagner
en souplesse.
- 42 -
Le regard est aussi un élément essentiel de la posture et de l’équilibre en danse
classique. Il doit être stable et dans le même sens que la tête : si la tête est tournée à droite,
le regard doit suivre ce mouvement, si les yeux sont tournés vers la gauche, il y a un
asynchronisme au niveau du mouvement. Cela permet d’éviter les crispations et les pertes
d’équilibre [37].
- 43 -
Polygones de sustentation lors de la préparation et lors de la pirouette selon l’auteur
Les chaînes musculaires travaillent en direction excentrique : chaque muscle est étiré
vers le haut et vers le bas. Cet étirement permet de donner plus de liberté dans la mobilité du
corps. Cela évite aussi aux danseurs(ses) d’être crispé, cet état se ressentirait dans la posture
et dans le mouvement.
Plusieurs chaînes musculaires sont recrutées lors de la pirouette :
- la chaîne croisée postérieure permet l’ouverture et l’en-dehors des membres
inférieurs ;
- la chaîne statique au niveau du tronc, permet le maintien de la posture et du tonus du
corps et du port de tête ;
- la chaîne croisée antérieure permet la rotation grâce à la flexion du tronc et des
membres supérieurs.
Lors de la pirouette, les chaînes musculaires sont mises à rude épreuve. En effet, au
niveau du tronc, les muscles sont en tension permanente ce qui permet au corps de rester
droit et de maintenir le placement. Au niveau des membres, les muscles, tout en étant
contractés, doivent aussi permettre une entière liberté afin de créer un mouvement fluide. Les
bras ont une certaine tenue : fermes et en même temps mobiles. Chaque articulation, de
l’épaule au bout des doigts, a une liberté qui permet de donner au mouvement une impression
de légèreté et de ne jamais se finir.
Une chaîne musculaire a donc des actions différentes suivant l’endroit du corps et ces
actions se font au même moment. De plus, les chaînes musculaires communiquent entre elles
en permanence du début à la fin du mouvement.
- 44 -
Partie 3 : Étude expérimentale
1. Objectif de l’étude
Le but de cette étude a été de déterminer si une modification des contacts occlusaux
par l’interposition d’une cale entrainait ou non des variations de la vitesse et une déviation de
la trajectoire de l’exécutant lors d’un même mouvement répété plusieurs fois. L’étude a été
réalisée avec des danseuses amatrices du conservatoire de Mérignac et de l’école de danse
Studio A, à Bordeaux. Préalablement, plusieurs exercices d’échauffement du corps auront été
réalisés par les danseuses.
Les mots techniques se rapportant à la danse ont tous été définis en première partie.
2. Matériel et méthode
2.1 Protocole
Dans un premier temps, les danseuses ont rempli un questionnaire, détaillé ci-après.
Puis, nous avons réalisé un examen bucco-dentaire et des articulations temporo-
mandibulaires (ATM) à chacune d’elle afin de déterminer leur classe occlusale, si elles
présentaient une béance ou non et une pathologie au niveau des ATM.
Grâce à un niveau laser, nous avons étudié le parallélisme des ceintures scapulaire et
pelvienne entre elles et avec le sol ou leur inclinaison vers la droite ou vers la gauche.
La deuxième cale a été fabriquée avec la première cale en bouche et une boule de
putty mordue de l’autre côté. Comme pour la première cale, le putty a été placé en quantité
suffisante sur les prémolaires et la première molaire mandibulaires.
Une fois les deux cales réalisées, les danseuses ont exécuté l’exercice. Une première
fois à vide, c’est-à-dire sans cale en bouche, puis avec une cale à droite, une cale à gauche
et enfin avec les deux cales en bouche.
- 46 -
L’exercice choisi était une diagonale de tours piqués. Les danseuses ont réalisé cette
diagonale sur demi-pointes. Nous n’avions pas choisi l’exécution sur pointes pour éliminer le
biais dû à la technique sur pointe fluctuante. De plus, elles n’ont pas exécuté les quatre
diagonales d’affilée mais en groupe. C’est-à-dire que pour la première diagonale sans cale en
bouche, toutes les danseuses l’ont réalisée, puis lorsque la dernière danseuse est passée, la
première a repris avec une cale à droite et ainsi de suite. Cela a permis d’avoir un temps de
récupération suffisant entre chaque diagonale et a limité le biais dû à la fatigue.
Les danseuses ont été filmées et chronométrées durant toute la durée de l’exercice
afin de mesurer la vitesse d’exécution. La vidéo a aussi permis d’apprécier si les danseuses
étaient bien dans l’axe ou non et de quel côté de la ligne se fait la déviation. Les films ont été
réalisés avec un appareil photo reflex (Nikon, D3100) stabilisé sur un trépied pour avoir la
meilleure qualité de vidéo possible.
De plus, à l’aide d’une bande d’adhésif pour tapis de danse (adhésif en pvc qui imitent
la texture du sol d’une salle de danse ou d’une scène pour ne pas perturber les danseuses
lorsqu’elles posent le pied dessus) nous avons tracé une ligne de 9 mètres qui a défini le trajet
et la direction de la diagonale. Ainsi, nous avons pu mesurer la distance finale à cette ligne et
déterminer s’il y avait une déviation du trajet et si oui, l’importance de cette déviation.
2.2 Questionnaire
Tous ces éléments nous ont été utiles pour déceler certains biais et les écarter au
maximum. Ils nous ont aussi permis de voir leur influence sur le mouvement et d’observer des
différences avec et sans les cales.
- 48 -
2.3 Échantillon
DDS
Traitement Pathologie
Danseuses Gauchère Droitière Traumatismes Scoliose Gouttière sous
orthodontique oculaire
AG
D1 x x x x x
D2 x x x
D3 x x x
x (lunettes
D4 x x
portées)
D5 x x x
D6 x x x x
D7 x x x x x x
D8 x x x x x
D9 x x x x
D10 x x x x
D11 x
D12 x x x
D13 x x x x
D14 x x x x
D15 x x x x x x
D16 x x x x
D17 x x x x
- 49 -
Classe Classe ATM
Béance
canine molaire
Danseuses
Verticale Déviation
I II III I II III Horizontale Claquement Craquement
D G
D1 x x x
D2 x x x
x x
D3 x x (D) x
(AI)
D4 x x
x x x x
D5 x
(G) (D) (G) (D)
D6 x x x
D7 x x
D8 x x x
D9 x x x (G) x
x x x x
D10 x
(D) (G) (D) (G)
D11 x x x
D12 x x x x
x x x x
D13 x
(G) (D) (G) (D)
D14 x x
x x x x
D15 x
(G) (D) (G) (D)
D16 x x x (D et G) x
D17 x x x
Réponses aux questionnaires – partie 2 (D : droite ; G : gauche ; AI : articulé inversé, pour
les classes d’Angle, une seule colonne est renseignée lorsqu’elle est identique des 2 côtés)
Cales droite et
Danseuses Sans cale Cale droite Cale gauche
gauche
D1 10,10 10,25 9,10 10,20
D2 10,10 10,09 10,36 10,63
D3 9,76 10,08 11,34 10,95
D4 10,75 12,68 13,70 11,88
D5 10,81 12,16 12,86 12,38
D6 11,40 11,45 10,75 11,35
D7 9,88 8,30 10,60 8,90
D8 9,17 9,26 8,66 9,03
D9 9,91 10,56 9,90 10,61
D10 10,82 10,97 10,26 10,52
D11 10,45 9,71 10,01 8,99
D12 10,53 10,70 9,88 9,88
D13 9,98 10,15 10,73 10,02
D14 11,89 10,91 10,43 10,40
D15 11,41 10,60 11,56 10,46
D16 9,80 10,29 9,60 9,81
D17 11,68 11,95 9,53 9,48
Cales droite et
Sans cale Cale droite Cale gauche
Danseuses gauche
d initiale d finale d initiale d finale d initiale d finale d initiale d finale
D1 0 0 0 0 (G) 0 10 (G) 0 0 (G)
D2 0 0 0 0 0 0 (G) 0 43 (G)
D3 0 0 (D) 0 41 (D) 0 10 (D) 0 18 (D)
D4 0 0 (D) 0 14 (D) 0 0 (D) 0 0 (D)
D5 0 97 (D) 0 20 (D) 0 34 (D) 0 14 (D)
D6 0 20 (G) 0 6 (G) 0 0 (G) 0 17 (G)
D7 0 0 0 0 0 97 (G) 0 0 (G)
D8 0 0 0 31 (G) 0 40 (G) 0 20 (G)
D9 0 0 0 23 (D) 0 16 (D) 0 18 (D)
D10 0 27 (D) 0 33 (D) 0 0 0 0
D11 0 5,5 (D) 0 37 (D) 0 0 (D) 0 13 (D)
D12 0 8 (D) 0 25,5 (D) 0 10 (D) 0 20 (D)
D13 0 0 0 0 0 11 (G) 0 0
D14 0 0 0 26 (D) 0 15 (G) 0 0
D15 0 165 (D) 0 20 (D) 0 0 0 27 (D)
D16 0 0 0 15 (D) 0 124 (G) 0 32 (G)
D17 0 35 (D) 0 0 (D) 0 0 0 0 (D)
Distance par rapport à la ligne au sol (en centimètre) et direction de déviation (D : droite, G : gauche)
- 51 -
4. Discussion
4.1 Vitesse
La vitesse est sensiblement la même lorsque le mouvement est réalisé à vide ou avec
les cales. Les écarts de quelques dixièmes de secondes sont dûs au fait que la distance
parcourue variait de quelques centimètres à chaque fois. Il est difficile d’avoir exactement la
même distance du fait que les danseuses font des pas plus ou moins grands et de façon assez
aléatoire. De plus, le point de départ était toujours le même, ce qui n’était pas le cas de leurs
points d’arrivée qui variaient de quelques centimètres.
On peut tout de même remarquer que deux danseuses (D4 et D5) ont un écart
d’environ 2 secondes entre la diagonale sans les cales et les diagonales avec les cales uni et
bilatérales. Nous avons remarqué que leur déviation par rapport à la ligne était moins
importante grâce à la diminution de leur vitesse. Après questionnement, les deux danseuses
ont confirmé un ressenti de ralentissement avec les cales. On pourrait en conclure qu’elles ont
ralenti pour conserver leur bonne direction et leur équilibre et que les cales ont un effet sur cet
équilibre. Cependant, étant donné le nombre restreint de danseuses sur qui les cales ont eu
cet effet, cela reste une supposition.
En ce qui concerne la déviation et l’équilibre, les résultats ont été assez différents pour
chaque danseuse. De plus, nous avons remarqué que certaines danseuses ont dévié au début
de la diagonale et se sont recentrées à la fin. Cela explique leur distance finale égale à zéro
malgré la déviation. Cela peut être expliqué par le fait que les danseuses se recentrent
naturellement lorsqu’elles dévient de leur direction. De plus, certaines danseuses ont relevé
que voir une ligne blanche au sol, les incitaient à se recentrer sur cette direction lorsqu’elles
déviaient à droite ou à gauche.
Après analyse des résultats nous pouvons classer les danseuses en cinq groupes :
o 1er groupe : la déviation était du même côté que le déséquilibre au niveau des
articulations temporo-mandibulaires (ATM), du trajet d’ouverture buccale ou des
ceintures scapulaire et pelvienne. Elle est aussi plus importante avec la cale du côté
de ce déséquilibre. Cela concerne les danseuses :
o D1 : déséquilibre des deux ceintures et déviation du trajet d’ouverture à
gauche -> déviation plus importante à gauche avec la cale gauche ;
o D3 : déviation du trajet d’ouverture à droite et claquement de l’ATM à
droite -> déviation plus importante à droite avec la cale droite ;
- 52 -
o D4 : déséquilibre de la ceinture pelvienne à droite -> déviation plus
importante à droite avec la cale droite ;
o D7 : déséquilibre de la ceinture scapulaire à gauche -> déviation plus
importante à gauche avec la cale gauche ;
o D11 : déséquilibre de la ceinture scapulaire à droite et déviation du trajet
d’ouverture à droite -> déviation plus importante à droite avec la cale
droite ;
o D12 : déséquilibre des deux ceintures à droite et déviation du trajet
d’ouverture à droite -> déviation plus importante à droite avec la cale
droite ;
o D13 : déséquilibre de la ceinture scapulaire à gauche et du trajet
d’ouverture à gauche -> déviation plus importante à gauche avec la calle
gauche ;
o D16 : déviation du trajet d’ouverture à gauche et claquement de l’ATM
à gauche -> déviation plus importante à droite avec la cale gauche.
Avec les deux cales, la majorité des danseuses ayant un déséquilibre à droite,
déviaient à droite. Celles ayant un déséquilibre à gauche ne déviaient pas. Cela peut
être expliqué par le fait que le mouvement a été réalisé du côté droit.
o 2ème groupe, lorsque la cale est du côté du problème il n’y a pas de déviation, par contre
lorsque la cale est du côté opposé du problème, il y a une déviation. De même avec
les cales bilatérales. Cela concerne la danseuse D2 : déviation du trajet d’ouverture à
droite -> déviation à gauche avec la cale gauche.
o 3ème groupe, les danseuses avaient une déviation importante à vide. Avec la cale du
côté de leur déséquilibre et avec les deux cales, la déviation était diminuée. Cela
concerne les danseuses :
o D5 : déséquilibre de la ceinture scapulaire à droite -> déviation moins
importante à droite avec la cale droite ; déviation du trajet d’ouverture à
gauche -> déviation moins importante à gauche avec la cale gauche ;
o D6 : déséquilibre de la ceinture pelvienne à droite -> déviation moins
importante à droite avec la cale droite ; déviation du trajet d’ouverture à
gauche -> déviation moins importante à gauche avec la cale gauche ;
o D10 : déviation du trajet d’ouverture à gauche -> déviation moins
importante à gauche avec la cale gauche ;
o D15 : déséquilibre des deux ceintures à gauche -> déviation moins
importante à gauche avec la cale gauche ; déviation du trajet
- 53 -
d’ouverture à droite -> déviation moins importante à droite avec la cale
droite ;
o D17 : déséquilibre des deux ceintures à droite et déviation du trajet
d’ouverture à droite -> déviation moins importante à droite avec la cale
droite.
o 4ème groupe, la déviation est du côté opposé au déséquilibre avec la cale droite, la cale
gauche et les deux cales. Cela concerne :
o D8 : déséquilibre de la ceinture scapulaire à droite et déviation du trajet
d’ouverture à droite -> déviation à gauche ;
o D9 : déviation du trajet d’ouverture à gauche et claquement de l’ATM à
gauche, déséquilibre de la ceinture pelvienne à gauche -> déviation à
droite.
- 54 -
5. Conclusion
L’objectif de cette étude était de montrer s’il existe ou non une connexion entre les
déterminants de l’occlusion et de l’équilibre postural chez les danseurs(ses) classiques. Grâce
aux déductions faites précédemment, nous pouvons conclure qu’une influence existe. Malgré
les résultats différents chez chaque danseuse, nous avons pu en tirer trois hypothèses. Nous
ne ferons pas de celles-ci une généralité.
Au moment du choix du mouvement, de l’enregistrement des données et de la
constitution de l’échantillon, nous avons essayé d’éviter des biais autant que possible.
Cependant, d’autres biais sont apparus tout au long de l’étude :
o la ligne blanche a créé un recentrage naturel,
o les niveaux différents des danseuses ont entrainé des différences au niveau de la
technique et donc une différence d’exécution du mouvement,
o la distance différente de quelques centimètres à chaque fois a influé sur la mesure de
la vitesse,
o le nombre restreint de danseuses sans déséquilibre initial qui ne nous permet pas de
faire des conclusions mais seulement des hypothèses.
Il serait intéressant de mener une deuxième étude en changeant quelques
paramètres :
o faire un couloir au lieu d’une ligne pour ne pas perturber les danseuses,
o avoir des danseuses de même niveau,
o essayer d’avoir un point de départ et un point d’arrêt fixe,
o composer un échantillon avec plus de danseuses dont la moitié sans déséquilibre initial
et l’autre moitié avec ce déséquilibre. Cela permettrait de comparer les deux groupes
et de valider nos hypothèses. Ou bien constituer un échantillon uniquement avec des
danseuses sans déséquilibre initial afin de voir si la déviation et donc le déséquilibre
se produit chez toutes les danseuses ou non.
- 55 -
Conclusion
- 56 -
Tableaux et figures
Partie 1 :
o Figure n°1 : Logos des différentes écoles de danse classique (de gauche à droite : Paris,
Londres, Moscou)
o Figure n°2 : Les cinq positions en danse classique (de gauche à droite : 1ère, 2nd, 3ème, 4ème,
5ème)
o Figure n°3 : Posture en danse classique
o Figure n°4 : Positions des mains
o Figure n°5 : Exercices à la barre (dans l’ordre : demi-plié, grand plié, développé devant,
rond de jambe en l’air)
o Figure n°6 : Pirouette en dehors
o Figure n°7 : Pirouette en dedans
o Figure n°8 : Pirouette attitude derrière
o Figure n°9 : Pirouette à la seconde
o Figure n°10 : Pirouette fouettée
o Figure n°11 : Tour piqué à droite
o Figure n°12 : Anatomie musculaire antérieure et postérieure
o Figure n°13 : Érosion palatine
o Figure n°14 : Perte d’émail occlusal
o Figure n°15 : Caries du collet
o Figure n°16 : Traumatismes dentaires
Partie 2 :
Partie 3 :
- 58 -
Bibliographie
- 59 -
21. Franklin E. La préparation du danseur : s’entraîner pour atteindre l’excellence dans
toutes les formes de danse. Éd Gremese, vol. 1, 2015.
22. Gagey P-M. et al. Entrées du système postural fin. Éd Masson, 1995.
23. Haas J-G. Danse : anatomie et mouvements : un guide illustré pour gagner en
souplesse, en puissance musculaire et en grâce. Éd Vigot, vol. 1, 2011.
24. Histoire de la Danse Classique. http://dansetapassion.doomby.com/pages/connaitre-
la-danse/histoire-de-la-danse-classique.html.
25. Journées de posturopodie 05, Paris. Pied, équilibre et rachis. Éd Frison-Roche, 1998.
26. Knafou A. La santé bucco-dentaire chez le danseur professionnel. Médecine des arts,
n°9, 1994, p. 35-39.
27. Lamendin H. Odontologie du sport. Éd CdP, 2004.
28. Le Breton A. Occlusion et posture. Thèse en vue de l’obtention du Diplôme de
Chirurgien-Dentiste, 23 février 2017.
29. LeFevre C. La danse : guide pour les danseurs / Camille LeFevre ; [traduit de l’anglais
par Stéphanie Potier]. Éd Bornemann, vol. 1, 2013.
30. Lylie. Technique des pirouettes en danse classique – Passion Ballet.
http://www.passionballet.com/2012/09/14/technique-les-pirouettes-en-danse-
classique/.
31. Macaulay A. « ‘Swan Lake,’ and Its 32 Fouettés ». The New York Times, 22 juin 2018.
NYTimes.com, https://www.nytimes.com/2016/06/14/arts/dance/swan-lake-and-its-32-
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32. März K. et al. « Can Different Occlusal Positions Instantaneously Impact Spine and
Body Posture? » Journal of Orofacial Orthopedics / Fortschritte Der Kieferorthopädie,
vol. 78, no 3, 2017, p. 221–232.
33. Mesure S. Posture, pratique sportive et rééducation. Éd Masson, 2001.
34. Paillard T. Posture et équilibration humaines. De Boeck supérieur, 2016.
35. Paoletti S. Les fascias: rôle des tissus dans la mécanique humaine. 3e édition revue
et augmentée. Éd Sully, 2011.
36. Peterson J. Danse et santé : comment prévenir et guérir tous les stress physiques liés
à la danse. Éd Gremese, vol. 1, 2014.
37. Pitault A. Prise en charge ostéopathique de l’équilibre postural du danseur et de sa
symptomatologie par un traitement fascial et une approche podologique. Mémoire en
vue du Diplôme en Ostéopathie.
38. Prina A-M. Cours de danse classique : méthodologie didactique . Éd Gremese, vol. 1,
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39. Scharnweber B. et al. « Influence of dental occlusion on postural control and plantar
pressure distribution ». Cranio, vol. 35, no 6, novembre 2017, p. 358-66.
40. Staugaard-Jones. J-A. Anatomie des postures et du mouvement: pour la pratique du
fitness, du yoga, du Pilates, du sport et de la danse. Éd Sully, 2017.
41. Struyf-Denys G. Les chaînes musculaires et articulaires. 4ème édition., Éd ICTGDS,
1991.
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43. http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/828/ANATOMIE
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44. https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_stylo-hyoïdien
45. http://monde.ccdmd.qc.ca/ressource/?id=91658
46. https://www.dansesaveclaplume.com/a-la-barre/427147-ecoles-de-danse-les-32-
fouettes/
47. https://www.dentistealdente.com/lusure-dentaire/
48. https://www.edarabia.com/bolshoi-ballet-academy-moscow-russia/
49. http://www.homeopathie-dentaire.net/thuyadents.html
50. http://www.neuroreille.com/levestibule/chape/f_parents-chape.htm
51. http://www.neuroreille.com/levestibule/chape/e2/f_accueil-chape2.htm
52. https://www.operadeparis.fr
53. https://www.orthodontisteenligne.com/posez-questions-a-orthodontiste/comment-
page-1/
54. https://www.pinterest.fr
55. http://www.posturologie06.com/le-capteur-occlusal/
56. https://www.royalballetschool.org
- 61 -
Annexe
Questionnaire :
« Occlusion, équilibre et posture en danse classique »
- Age :
o Traumatisme au ménisque
o Tendinite
o Autres, précisez :
- Avez-vous subi des extractions des dents de sagesse sous anesthésie générale ? OUI NON
- Portez-vous des lunettes ou des lentilles ? OUI NON pour quel(s) problème(s) ?
- 62 -
A remplir par l’expérimentateur :
Résultats :
Sans cale Cale à droite Cale à gauche Cales des deux cotés
Position initiale
Position finale
- 63 -
Vu, Le Président du Jury,
Date, Signature :
- 64 -
- 65 -
Titre : Occlusion, équilibre et posture en danse classique
Résumé :
L'occlusodontie est une discipline reliant plusieurs systèmes : musculaire, articulaire et
dentaire. Un dysfonctionnement de l'un de ces systèmes peut donc avoir un impact sur les
autres. Celui-ci ne se limitera pas forcément à la cavité buccale mais peut se répercuter sur le
corps entier. C'est l'étude de la posturologie qui met en évidence cette connexion entre tous
les éléments du corps humain. Aujourd'hui des études de plus en plus nombreuses montrent
l'impact de l'occlusion sur la posture et inversement. Dans la pratique de la danse, une bonne
posture est primordiale. L'équilibre est le maître mot des danseurs(ses). Il serait donc
intéressant de rechercher l'impact de l'occlusion sur l'équilibre postural et donc sur les
performances sportives des danseurs(ses). L'objectif de l'étude est de mettre en évidence une
connexion entre les déterminants de l'occlusion et l'équilibre postural chez les danseurs(ses)
classiques. A travers un mouvement de danse classique, nous verrons les différences de
performance au niveau de l'équilibre et de la vitesse d'exécution lorsque les danseurs(ses)
auront une cale occlusale et lorsqu'ils n'en auront pas.
Mots-clés :
Occlusion, Posturologie, Danse, Chaînes musculaires
Abstract :
Occlusondotics is a discipline linking several systems: muscular, articular and dental. A
malfunction of one of these systems may have an impact on others. It will not necessarily be
limited to the oral cavity but may affect the entire body. It is the study of posturology that
highlights this connection between all the elements of the human body. Today, more and more
studies show the impact of occlusion on posture and vice versa. In the practice of dance, good
posture is essential. Balance is the watchword of the dancers. It would be interesting to look
for the impact of occlusion on the postural balance and so on the sports performance of the
dancers. The aim of the study is to highlight a connection between the determinants of
occlusion and postural balance in the classical dancers. Through a classical dance movement,
we will see the differences in performance in terms of balance and speed of execution when
the dancers will have an occlusal wedge and when they will not have one.
Keywords :
Occlusion, Posturology, Dance, Muscular chains.
- 66 -