Échographie Musculosquelettique
Échographie Musculosquelettique
Échographie Musculosquelettique
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Échographie
musculosquelettique
Nicolas Sans
Professeur des universités, praticien hospitalier,
service de radiologie et d'imagerie médicale,
CHU Purpan – Hôpitaux de Toulouse
Franck Lapègue
Praticien hospitalier des hôpitaux de Toulouse,
ancien chef de clinique des hôpitaux de Lille
Radiologue des centres d'imagerie du Languedoc – Narbonne
Denis Jacob
Médecin attaché au CHU de Dijon
Radiologue praticien à Dole
2e édition
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des
pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue
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privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations jus-
tifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées
(art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
Mon plus grand souhait est que l’on retrouve cet ouvrage au voisinage de la
majorité de nos appareils d’échographie, que les pages soient cornées, annotées
par une utilisation de tous les jours. Ce livre sera, j’en suis certain, la référence, le
«compagnon» indispensable de beaucoup de nos examens.
Jean-Louis Brasseur
Pour toutes ces heures dans mon «antre» que je n’ai pas passées
avec vous …
À mes Maîtres, le Professeur Jean-Jacques Railhac, le Docteur Jean-Louis Brasseur
et le Docteur Gérard Morvan
Cet ouvrage n’est qu’une bien modeste restitution de l’étendue de
leurs connaissances dans le domaine de l’échographie et de l’imagerie
musculosquelettique, qu’ils transmettent toujours de surcroît avec un
enthousiasme communicatif.
Nicolas Sans
À mon épouse Sabrina, et à tous ceux que j’ai délaissés pendant l’élaboration de
cet ouvrage (famille, amis, compagnons de cordée…).
À mes Maîtres «d’imagerie musculosquelettique» (Pr Anne Cotten, Pr Jean-
Jacques Railhac) et à tous ceux qui par leur enseignement et leur enthousiasme
ont su me communiquer leur passion pour cette discipline.
Franck Lapègue
1
Tendons
PLAN DU CHAPITRE
■ Le tendon normal
■ Le tendon pathologique
y Sémiologie
y Différents tableaux pathologiques
Échographie musculosquelettique
© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Exclusivité “La radiologie pour tous”
2 Échographie musculosquelettique
Le tendon normal
Le tendon doit être étudié si possible sous tension.
Dans le plan longitudinal (fig. 1.1a), le tendon apparaît comme une structure :
■ fibrillaire hyperéchogène (faisceaux de fibres de collagène) ;
■ à bords nets ;
■ d'épaisseur symétrique ;
■ au sein d'une structure d'échogénicité intermédiaire (matrice de protéoglycanes) ;
■ elle-même entourée de deux lignes hyperéchogènes constituant la gaine
tendineuse.
Dans le plan transversal (fig. 1.1b), le tendon apparaît comme une structure :
■ présentant un aspect de fin piqueté hyperéchogène (fibres de collagène) ;
■ au sein d'une structure d'échogénicité intermédiaire (matrice de protéoglycanes) ;
■ et entourée d'une gaine hyperéchogène.
Un tendon normal est dénué de signal Doppler.
Techniques particulières
L'étude échographique des tendons doit s'effectuer en tension modérée afin
de profiter de l'alignement des fibres, mais également en position détendue
pour pouvoir ouvrir et dépister les petites fissures longitudinales.
Les possibilités dynamiques de l'échographie sont également très utiles en
contractant certains muscles pour modifier la position des fibres ou des
aponévroses tendineuses.
Certaines techniques spéciales restent en évaluation : élastographie, quanti-
fication de l'artéfact d'anisotropie, imagerie 3D des tendons.
A B
Fig. 1.1 Aspect échographique normal du tendon.
a. En coupe longitudinale : le tendon présente une structure hyperéchogène et fibrillaire.
La gaine synoviale apparaît comme deux lignes périphériques hyperéchogènes (↑).
b. En coupe axiale : le tendon apparaît ovale, il comporte de multiples échos et est
entouré par une gaine synoviale hyperéchogène.
En résumé
L'analyse des tendons requiert certains impératifs techniques :
1. réaliser un examen bilatéral comparatif ;
2. examiner les tendons en position tendue et détendue en mode B et en
mode Doppler ;
3. s'affranchir de l'artéfact d'anisotropie ;
4. s'aider de certaines modalités techniques avancées : mode harmonique,
mode panoramique.
Fig. 1.3 Aspect normal plurifasciculé (*) du tendon subscapulaire en coupe axiale.
Les fibres musculaires hypoéchogènes (↑) sont visualisées entre les différentes parties
du tendon.
Sémiologie
Les différents signes échographiques suivants doivent être recherchés dans l'at-
teinte des tendons :
■ l'épaississement du tendon ;
■ la perte du caractère fibrillaire ;
■ l'apparition d'une plage hypoéchogène, principale anomalie qui doit être
retrouvée dans les deux plans de l'espace (≠ artéfact d'anisotropie). Il existe une
perte du caractère parallèle entre les fibres du tendon en raison d'un infiltrat
interstitiel aboutissant à la baisse de l'échostructure normale du tendon en cas de
tendinopathie ;
■ une hyperhémie en mode Doppler couleur ou puissance ;
■ des calcifications ;
■ des zones de fissuration et/ou de rupture.
A B
Fig. 1.4 Tendinopathie fusiforme globale.
Coupes longitudinale (a) et axiale (b). Le tendon calcanéen apparaît augmenté de
volume et hypoéchogène. Noter un flux Doppler peu important.
Cas particuliers
1. Rupture aiguë hyperéchogène : aspect de «trop beau tendon».
2. Rupture–étirement progressif type «chewing-gum» (exemple du tendon
tibial postérieur).
Les fissurations sont l'apanage de certains tendons : tendon tibial postérieur, ten-
don du court fibulaire, tendon calcanéen ainsi qu'au niveau du membre supérieur,
tendon du biceps brachial et tendon supra-épineux.
2
Muscles
PLAN DU CHAPITRE
■ Le muscle normal et les variantes physiologiques
y Muscle normal
y Variantes physiologiques
■ Le muscle pathologique
y Lésions traumatiques
y Pathologies musculaires non traumatiques
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12 Échographie musculosquelettique
Épimysium
Périmysium
Endomysium
Fibre Faisceau
musculaire musculaire
Fig. 2.1 Schéma descriptif des différents éléments constitutifs du muscle strié.
A B
Fig. 2.2 Coupes longitudinale (a) et transversale (b).
Les fibres musculaires apparaissent hypoéchogènes, tandis que les aponévroses
et le squelette conjonctivofibreux apparaissent hyperéchogènes.
Variantes physiologiques
Certaines circonstances physiologiques peuvent modifier l'aspect échographique
des muscles.
L'échogénicité musculaire augmente avec l'âge du sujet (fig. 2.4) et avec la dimi-
nution de sa trophicité.
Cette hyperéchogénicité est également retrouvée dans certains contextes patho-
logiques comme en cas de dénervation musculaire (fig. 2.5). Cette atteinte neu-
rogène aboutit à un aspect dédifférencié des faisceaux musculaires par rapport
aux structures aponévrotiques de soutien et s'accompagne également d'une
amyotrophie.
On s'aidera de la comparaison des volumes musculaires avec le côté controlatéral
pour affirmer l'existence d'une perte du volume musculaire.
Le muscle pathologique
Lésions traumatiques
Physiopathologie
On distingue deux grands groupes de lésions musculaires en fonction du méca-
nisme :
■ les lésions intrinsèques : il existe une inadéquation entre la force de contraction
et l'élongation musculaire lors d'un étirement excessif ou d'une contraction forcée
(course excentrique par exemple) ; il en résulte une rupture de fibres musculaires
au niveau d'une jonction myo-aponévrotique qui semble être la zone de faiblesse
du complexe musculotendineux ;
■ les lésions extrinsèques : elles résultent d'un traumatisme direct (compression
d'un muscle contre l'os, traumatisme pénétrant, etc.).
Sémiologie échographique
Lésions par mécanisme intrinsèque
Diagnostic topographique
L'échographie permet le démembrement des différents types de lésions en fonc-
tion du lieu de l'atteinte initiale :
■ jonction musculo-aponévrotique centrale (exemple type : atteinte autour de
la cloison centrale du droit fémoral) ;
■ jonction musculo-aponévrotique périphérique (exemple type : atteinte du
gastrocnémien médial) ;
■ jonction myotendineuse (exemple type : désinsertion proximale du droit
fémoral) ;
■ jonction ostéotendineuse (insertions tendineuses du long adducteur au
niveau du pubis par exemple) ;
■ arrachement apophysaire (ischion, épine iliaque antéro-inférieure).
A B
Fig. 2.4 Coupe axiale d'une loge antérieure de la cuisse.
Différence nette de l'échogénicité entre un sujet jeune (a) et un sujet âgé (b). Dans ce
dernier cas, on note une hyperéchogénicité globale de la loge musculaire.
Fig. 2.5 Coupe axiale du muscle infra-épineux (a) chez un sujet présentant
une dénervation musculaire.
Aspect hyperéchogène et dédifférencié de la loge musculaire (↑) comparativement
au controlatéral sain (b).
Diagnostic de gravité
La classification anatomo-clinique de Durey et Rodineau est basée sur les atteintes
respectives des fibres musculaires et du contingent conjonctif ; l'analyse des élé-
ments échographiques permet de définir une classification superposable à la clas-
sification clinique (tableau 2.1).
L'échographie n'est indiquée qu'à partir des lésions de stade 2 de la classification de
Rodineau et Durey. En cas d'échographie négative chez un patient cliniquement sus-
pect d'une lésion musculaire, le recours à l'IRM peut permettre d'identifier une lésion
de petite taille ou dans des localisations difficiles (muscle soléaire par exemple).
Enfin, l'intérêt de l'échographie dans la prise en charge thérapeutique n'est plus
à démontrer, en s'assurant, par la compression de la sonde, de la nature assez
liquidienne de l'hématome permettant précocement sa ponction échoguidée.
Les différents stades échographiques de gravité des lésions musculaires sont :
■ stade 0 = lésion réversible uniquement musculaire : « crampe » de la termi-
nologie clinique. Il s'agit d'une lésion limitée et réversible de la fibre musculaire
décrite sous le terme anglo-saxon de DOMS (delayed onset muscular soreness). Le
muscle lésé est parfois augmenté de volume et il existe une infiltration œdémato-
hémorragique hyperéchogène (fig. 2.6) ;
Tableau 2.1 Corrélation entre la classification histopathologique de Rodineau
et Durey et la classification échographique de Brasseur
Stade Lésions histologiques Terminologie Lésions échographiques
clinique
0 Fibres musculaires : atteinte «Crampe» Hypertrophie musculaire
réversible hyperéchogène
Tissu conjonctif : normal
1 Fibres musculaires : atteinte «Contracture» Flou hyperéchogène des
irréversible de quelques fibres jonctions myotendineuses
Tissu conjonctif : normal ou myo-aponévrotiques sans
désorganisation fasciculaire
2 Fibres musculaires : atteinte «Élongation» Zone hyperéchogène
irréversible de quelques fibres focale avec désorganisation
Tissu conjonctif : lésé fasciculaire
3 Fibres musculaires : atteinte «Claquage» Collection liquidienne d'une
irréversible de nombreuses jonction myotendineuse ou
fibres myo-aponévrotique. Lésion
Tissu conjonctif : lésé avec aponévrotique associée
présence d'un hématome possible
4 Fibres musculaires : rupture «Rupture» Lésion myotendineuse ou
partielle ou totale du muscle myo-aponévrotique complète
Tissu conjonctif : rupture avec rétraction. Lésion aponé-
partielle ou totale du muscle vrotique associée constante
■ stade 1 = lésion irréversible des fibres musculaires sans lésion des éléments
conjonctifs : «contracture» de la terminologie clinique. L'absence d'atteinte du
tissu conjonctif vascularisé explique l'absence de saignement et donc d'héma-
tome. Leur localisation est fréquente au contact d'une cloison intramusculaire ; la
lésion apparaît souvent floue et hyperéchogène, sans désorganisation de l'archi-
tecture musculaire (fig. 2.7) ;
■ stade 2 = lésion des jonctions musculoconjonctives de faible importance : «élon-
gation» de la terminologie clinique. Il existe une désorganisation hyperéchogène et
Fig. 2.7 Coupe axiale d'une lésion intrinsèque du muscle droit fémoral, qui apparaît
floue et hyperéchogène (▼), sans désorganisation de l'architecture musculaire
périlésionnelle centrée par l'aponévrose (↑).
hétérogène de l'architecture musculaire. Les contours sont flous, avec des prolon-
gements hyperéchogènes liés à une diffusion du saignement le long des faisceaux
musculaires (fig. 2.8) ;
■ stade 3 = lésion des jonctions musculoconjonctives avec hématome col-
lecté : « claquage musculaire» de la terminologie clinique. La rupture des fibres
musculaires est plus importante et la perte de substance est comblée par un
hématome plus ou moins hypoéchogène en fonction du délai entre le trau-
matisme et la réalisation de l'échographie. Cet épanchement liquidien siège le
plus souvent au niveau de la zone de désinsertion d'une jonction myo-aponé-
vrotique centrale ou périphérique (fig. 2.9) :
y l'hématome se développe de façon asymétrique, en regard de l'un des ver-
sants de la cloison aponévrotique à l'inverse des hématomes symétriques dans
les lésions dont l'origine est purement aponévrotique,
y les localisations les plus fréquentes de ce type d'atteinte sont les insertions
distales du gastrocnémien médial et du long biceps fémoral, la jonction myo-
tendineuse du semi-membraneux et la cloison frontale du long adducteur,
y l'hématome se constitue progressivement, ce qui justifie un examen retardé
par rapport au traumatisme (entre J2 et J4),
y il est important, dès que cela est possible (phase liquidienne compressible
de l'hématome), de ponctionner ces collections puis de les comprimer afin de
permettre une détersion plus rapide des lésions, une reprise fonctionnelle plus
rapide et d'éviter une récidive ;
■ stade 4 = désinsertion d'un faisceau musculaire : « rupture» de la terminologie
clinique. L'échographie visualise une authentique «fracture» musculaire et une
Fig. 2.13 Coupe axiale transverse d'une loge antérieure de cuisse : examen
comparatif côté pathologique (a) et côté sain (b).
Traumatisme extrinsèque avec remaniement œdémato-hémorragique hyperéchogène
(↑) entrant dans le cadre d'une contusion simple.
Comme pour les lésions intrinsèques, la ponction échoguidée doit être la règle
si les critères échographiques de «liquéfaction» de l'hématome sont retrouvés.
Calcifications et ossifications
Les calcifications et plus tardivement les ossifications musculaires apparaissent
hyperéchogènes et sont accompagnées d'un cône d'ombre acoustique postérieur
(fig. 2.17).
Elles constituent également des zones de modifications structurelles, siège pos-
sible de lésions itératives.
On retiendra la précocité du diagnostic échographique des calcifications, dans
le cadre d'une myosite ossifiante, par rapport aux radiographies convention-
nelles. Celles-ci peuvent être identifiées dès la deuxième semaine succédant le
traumatisme.
Hématomes enkystés
Les hématomes enkystés ou encapsulés prennent l'aspect d'une lésion cavitaire
hypoéchogène voire anéchogène (fig. 2.18).
Une pseudo-capsule périphérique est parfois constatée.
L'aspect compressif et fluctuant sous la sonde autorise la ponction de la collec-
tion hématique.
Hernies musculaires
Elles font suite généralement à des lésions sévères avec rupture large de l'aponé-
vrose superficielle du muscle.
Fig. 2.19 Coupe axiale transverse au niveau du droit fémoral réalisée en position de
repos (a) puis en contraction de la cuisse (b).
On note la déhiscence de fibres musculaires au travers d'une rupture aponévrotique (↑).
Muscles ischiojambiers
Les lésions des ischiojambiers sont fréquentes et il convient de distinguer la désin-
sertion proximale du tendon conjoint (prise en charge chirurgicale fréquente) des
lésions intramusculaires dont le traitement conservateur est la règle.
La sémiologie échographique des lésions des ischiojambiers est identique à celle
des autres groupes musculaires de la cuisse en particulier.
Les principaux sites d'atteinte sont la cloison centrale du muscle semi-tendineux,
la jonction aponévrotique entre semi-tendineux et semi-membraneux (fig. 2.21a),
ainsi que l'atteinte myo-aponévrotique au niveau de la jonction entre le chef court
et le chef long du biceps fémoral (fig. 2.21b).
Certaines particularités anatomiques peuvent entraîner des confusions dans l'ana-
lyse des lésions des ischiojambiers :
■ au niveau du tiers supérieur, il ne faut pas confondre une lésion musculaire
avec une désinsertion proximale du tendon conjoint (fig. 2.22), l'analyse écho-
graphique étant parfois délicate en raison d'une musculature trop importante ou
bien de la présence d'un hématome volumineux (fig. 2.23). La différence entre les
ischiojambiers et le plan des adducteurs est aussi source de confusion. Enfin, dans
le cas des lésions séquellaires, il est indispensable de connaître leur rapport étroit
avec le nerf sciatique qui pourrait être comprimé ;
■ au niveau du tiers moyen, les lésions du muscle vaste latéral (très postérieur
malgré son appartenance à la loge antérieure de la cuisse) peuvent être assimilées
à tort à une lésion du muscle biceps fémoral.
A B
Fig. 2.21 Coupes axiales des muscles ischiojambiers.
a. Désinsertion musculo-aponévrotique localisée entre le semi-tendineux et le semi-
membraneux. La dissection hématique apparaît ici hypoéchogène.
b. Désinsertion musculo-aponévrotique localisée entre le court biceps (CB) et le long
biceps (LB). La lésion apparaît globalement hyperéchogène.
Forme classique
Le patient décrit une impotence fonctionnelle complète et une douleur parfois
syncopale, liée à une contraction excessive du système suro-achiléo-calcanéoplan-
taire et à une désinsertion myo-aponévrotique distale du gastrocnémien médial.
L'échographie réalisée idéalement entre le 2e et le 4e jour après la survenue du
traumatisme retrouve trois signes évocateurs (fig. 2.24a) :
■ la perte de l'aspect triangulaire et effilé correspondant à la jonction musculo-
aponévrotique entre le muscle gastrocnémien médial et le muscle soléaire ;
■ une zone de décollement hypoéchogène localisée au niveau de cette jonction
musculo-aponévrotique distale ;
■ la constitution d'un hématome de taille variable.
A B
C D
Fig. 2.24 Coupes sagittales du mollet.
a. Aspect typique de tennis-leg au niveau du muscle gastrocnémien médial,
où l'on ne visualise plus le triangle distal (↑) et où il existe une désinsertion musculo-
aponévrotique avec constitution d'un hématome hétérogène (▼). S : soléaire.
b. Volumineux tennis-leg avec aspect d'hématome disséquant la loge postérieure
(*) du mollet. GM : gastrocnémien médial ; S : soléaire.
c. Importante lésion cicatricielle fibreuse résultant d'un hématome disséquant
dans les suites d'une désinsertion musculo-aponévrotique du gastrocnémien médial
chez un joueur professionnel de rugby.
d. Forme mineure d'une désinsertion musculo-aponévrotique du gastrocnémien
médial avec visualisation d'un hématome très limité à la jonction musculo-
aponévrotique entre le gastrocnémien médial et le soléaire (↑). GM : gastrocnémien
médial ; S : soléaire.
Autres localisations
Au niveau du membre supérieur, on retiendra l'atteinte du biceps brachial distal
(fig. 2.25) qui constitue une désinsertion du tendon de son enthèse osseuse. En
raison de la persistance de l'expansion aponévrotique du biceps, la rétraction n'est
pas toujours observée cliniquement et à l'échographie.
Fig. 2.26 Coupe sagittale du muscle grand droit de l'abdomen chez un volleyeur
professionnel.
Lésion hypoéchogène (*) en périphérie d'une des bandes fibreuses (↑) anatomiques de
ce muscle.
Pathologies d'hyperutilisation
DOMS (delete onset muscular soreness syndrome)
Ce syndrome se manifeste par des douleurs diffuses et une impotence fonction-
nelle survenant 2 à 3 jours après des efforts d'intensité inhabituelle.
Ces atteintes sont résolutives toujours spontanément et sans séquelles en
quelques jours.
L'échographie retrouve un «œdème» de la loge musculaire, laquelle apparaît
augmentée de volume, hyperéchogène et dédifférenciée par rapport à la loge
controlatérale (voir fig. 2.6).
Syndrome de loge chronique
Ce syndrome, d'étiologie variable, est comparable au DOMS, mais dans ce cas le
syndrome algique entraîne une impotence musculaire complète.
L'échographie en mode Doppler est très utile car elle permet d'éliminer des causes
vasculaires (artère poplitée piégée par exemple).
3
Nerfs et plexus
PLAN DU CHAPITRE
■ Le nerf normal
■ Le nerf pathologique
y Lésions extrinsèques
y Lésions intrinsèques
■ Le plexus brachial normal
y Anatomie du plexus brachial
y Écho-anatomie du plexus brachial
■ Le plexus brachial pathologique
y Syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial
y Traumatismes du plexus brachial
y Envahissement tumoral
y Fibrose post-radique
y Tumeurs neurogènes
y Autres applications pratiques de l'échographie du plexus brachial
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36 Échographie musculosquelettique
Le nerf normal
À l'état normal, le nerf périphérique est constitué de fascicules entourés d'un
tissu conjonctif de soutien appelé périnèvre, lui-même enveloppé par l'épinèvre
(fig. 3.1).
En coupe axiale, les fascicules nerveux apparaissent hypoéchogènes, tandis que
le tissu environnant est hyperéchogène ; ceci aboutit à l'aspect échographique
classique folliculaire ou en «nid d'abeilles» dans le plan transversal (fig. 3.2a).
En coupe longitudinale, le nerf périphérique prend un aspect fibrillaire et rubané
(fig. 3.2b).
Dans les deux plans, le nerf est entouré de l'épinèvre qui apparaît hyperéchogène.
Bien que vascularisé, aucun signal Doppler significatif n'est retrouvé au niveau de
l'épinèvre à l'état normal.
Comparativement aux tendons, les nerfs restent peu mobilisables lors des
manœuvres de contraction musculaire et sont beaucoup moins sujets à l'artéfact
d'anisotropie.
Épinèvre
Tissu conjonctif
Périnèvre
Fascicule
Fig. 3.1 Schéma des éléments constitutifs d'un nerf périphérique.
Le nerf pathologique
Les nerfs peuvent faire l'objet de lésions extrinsèques (syndrome compressif) ou
bien intrinsèques (traumatisme, inflammation, tumeur, fibrose cicatricielle, etc.).
Lésions extrinsèques
Syndromes compressifs
Ils surviennent lors de la traversée de tunnels ostéofibreux ou dans un chemine-
ment entre deux muscles.
Au stade aigu, en cas de compression nerveuse, l'échographie met en évidence
en amont du point de compression :
■ une augmentation du volume du nerf et donc de la surface nerveuse en coupe axiale ;
■ un aspect hypoéchogène du nerf qui a perdu son aspect en nid d'abeilles ou
rubané ;
■ éventuellement, une réaction hyperhémique périphérique identifiée par le
mode Doppler couleur ou puissance.
Les syndromes compressifs aigus sont souvent mieux démontrés par des coupes
longitudinales du nerf où l'on retrouve cet effilement du nerf à l'endroit com-
primé, et la tuméfaction hypoéchogène en amont (fig. 3.3).
Au stade chronique, en cas de compression persistante :
■ le calibre du nerf va progressivement diminuer ;
■ il existe une perte du caractère fibrillaire et un aspect hyperéchogène peut être
mis en évidence (fig. 3.4) ;
■ il existe des lésions de dénervation musculaire qui entraînent une infiltration
graisseuse et un aspect hyperéchogène de la loge musculaire atteinte.
Le tableau 3.1 propose une liste des conflits dont chacun d'entre eux sera déve-
loppé dans le chapitre correspondant.
Lésions traumatiques
Des accidents de la voie publique ou plus fréquemment des traumatismes de
la vie quotidienne peuvent entraîner des lésions plus ou moins importantes des
structures nerveuses, en particulier au niveau des doigts.
Les atteintes nerveuses et tendineuses sont souvent associées dans ce contexte.
L'échographie peut permettre de préciser le site exact et l'étendue des lésions
nerveuses et/ou tendineuses.
En cas de rupture partielle (ou complète), le nerf est partiellement (ou complète-
ment) interrompu par un hématome hypoéchogène à la phase aiguë et par de la
fibrose à la phase tardive.
Le passage de la sonde sur la lésion peut reproduire la douleur (Tinel
échographique).
Pour un gros nerf (ex. : nerf médian), on pourra visualiser l'interruption complète
des fascicules et essayer d'estimer le pourcentage de fascicules lésés (fig. 3.5).
En cas de lésion partielle d'une petite branche nerveuse, on observe uniquement
un épaississement fusiforme de cette dernière.
Lésions intrinsèques
Tumeurs nerveuses bénignes et malignes
Il s'agit essentiellement de lésions tumorales le plus souvent bénignes, parfois
malignes.
Les névromes post-traumatiques sont des masses nodulaires hypoéchogènes
localisées au niveau de la zone lésionnelle (traumatisme, amputation, etc.) (fig. 3.6).
Les neurofibromes et les schwannomes sont les lésions tumorales bénignes les
plus fréquentes atteignant les nerfs :
■ dans le cas d'un neurofibrome, l'échographie retrouve une tuméfaction fusi-
forme régulière, plus ou moins volumineuse, centrée sur l'axe du nerf, générale-
ment hypoéchogène et l'on note une perte de son aspect fibrillaire (fig. 3.7). Il
existe souvent un renforcement postérieur associé ;
■ dans le cas d'un schwannome, la masse est volontiers excentrée, hypoécho-
gène, avec des contours réguliers et dont l'aspect fibrillaire reste conservé (fig. 3.8).
Parfois, une capsule échogène est visible, difficile à reconnaître dans la graisse, elle-
même hyperéchogène. Le Doppler visualise une circulation vasculaire interne.
Le fibrolipome est un cas particulier. Le fibrolipome nerveux ou fibrolipohamar-
tome est une tumeur bénigne correspondant à une prolifération d'éléments
graisseux et fibreux qui infiltrent l'épinèvre et le périnèvre. L'échographie montre
Hypertrophie nerveuse
Certaines conditions particulières entraînent une hypertrophie nerveuse non
tumorale.
Ceci peut être le cas dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth – neuropathie péri-
phérique héréditaire des membres (fig. 3.10) – ou dans l'acromégalie.
C6
TS
C7
TM C8
FL
TI T1
Musculo-cutané FP
Axillaire FM
Radial
Médian
Ulnaire
Les différentes composantes du plexus brachial peuvent être étudiées, plus aisément
dans le plan axial, au niveau de quatre régions anatomiques : la région paravertébrale,
la région interscalénique, la région périclaviculaire et la région rétropectorale.
Fig. 3.12 Écho-anatomie normale des racines du plexus brachial troncs et faisceaux.
Coupes longitudinales (a) et ovalaires en coupe axiale (b) : les racines présentent
un aspect hypoéchogène et homogène en coupe longitudinale (↑) et axiale (*).
AC : artère carotide.
Région paravertébrale
Les racines ventrales émergent au travers des foramina vertébraux cervicaux.
Un balayage de la sonde de haut en bas permet une visualisation des différentes
racines en s'aidant de la morphologie des apophyses transverses des vertèbres
cervicales (fig. 3.13) :
■ de C2 à C6, elles ont un aspect similaire où elles présentent la forme d'un
« U » dont les deux branches correspondent aux processus antérieur et pos-
térieur (fig. 3.14) au milieu desquels est positionnée la racine à la sortie du
foramen ;
■ la forme de l'apophyse transverse de C7 est différente (fig. 3.15) : elle présente
un tubercule postérieur proéminent et une absence de processus antérieur. La
forme bien particulière du processus transverse de C7 permet ainsi de déterminer
l'étage de la racine C7.
C5
C6
C7
Région interscalénique
On utilise la technique dite de «l'ascenseur» à partir des coupes axiales réalisées
pour l'étude de la région paravertébrale.
Les racines viennent cheminer entre le corps musculaire du scalène antérieur en
avant, et celui du scalène moyen en arrière (fig. 3.16a).
On peut également utiliser comme repères les muscles sterno-cléido-mastoïdien
et omo-hyoïdien (muscle fin digastrique présentant un tendon intermédiaire).
SCM
SA
OH
SM
B
Fig. 3.16 Région interscalénique.
a. Coupe anatomique qui montre les muscles omo-hyoïdien (OH) et sterno-
cléido-mastoïdien (SCM) situés en avant des racines du plexus brachial, lesquelles
cheminent entre les muscles scalènes antérieur (SA) et moyen (SM). SCM : muscle
sterno-cléido-mastoïdien.
b. Coupe échographique axiale qui permet de mettre en évidence l'empilement des
racines de C5 à T1, alignées sous une arche composée de la bande fibreuse du muscle
omo-hyoïdien (OH) et des corps musculaires des muscles scalène antérieur (SA) et
scalène moyen (SM).
La sonde est posée au niveau de la thyroïde et des vaisseaux du cou, puis dépla-
cée latéralement en suivant le muscle omo-hyoïdien. Les racines du plexus sont
situées sous une «arche» composée dans le plan transversal par les éléments sui-
vants (fig. 3.16b) :
■ en superficie, la lame fibreuse jonctionnelle du muscle omo-hyoïdien ;
■ en avant et en dedans, le muscle scalène antérieur ;
■ en arrière et en dehors, le muscle scalène moyen.
Région périclaviculaire
On se contente d'une étude des zones supra- et infraclaviculaire, la clavicule
empêchant la visualisation directe du plexus brachial et des éléments vasculaires
Région rétropectorale
La région rétropectorale s'examine en coupe sagittale en translatant la sonde à
partir d'une coupe initiale passant par la coracoïde (fig. 3.18).
Les faisceaux du plexus brachial entourent l'artère axillaire, repérée en profon-
deur des muscles grand et petit pectoral. À la sortie de cette région sont issues
les branches terminales du plexus brachial (nerfs radial, médian et ulnaire) qui,
en pratique, seront plus facilement repérées par la technique de l'ascenseur en
remontant de l'avant-bras vers le creux axillaire.
A B
Fig. 3.19 Syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial chez une jeune femme
présentant des paresthésies du bras gauche.
a. Écho-Doppler dynamique réalisé au niveau du défilé interscalénique qui démontre
l'augmentation de la vitesse du flux artériel en raison d'une compression vasculaire
au niveau de la pince cervicothoracique.
b. Corrélation et confirmation par angio-IRM.
Envahissement tumoral
L'envahissement du plexus brachial est classique dans l'évolution des tumeurs de
l'apex pulmonaire constituant le syndrome de Pancoast et Tobias. L'échographie
peut montrer cet envahissement en supra- ou infraclaviculaire (fig. 3.21), ainsi que
la présence d'adénomégalies associées.
Les autres étiologies à l'origine d'un envahissement du plexus (métastases, lym-
phome, sarcome) revêtent une forme un peu différente, le processus tumoral
infiltrant les structures nerveuses et leur gaine en s'en servant comme d'un «fil
d'Ariane» pour progresser à distance (fig. 3.22).
Fibrose post-radique
La fibrose post-radique du plexus brachial, représentant 25 % des plexopathies non
traumatiques, survient en général 10 à 20 mois après le traitement par radiothérapie et
peut persister des mois ou des années. L'échographie recherche un épaississement plu-
tôt hyperéchogène des structures nerveuses et de la graisse qui les entoure (fig. 3.23).
4
Épaule
PLAN DU CHAPITRE
■ L'épaule normale
y Rappels anatomiques
y Réalisation pratique
■ L'épaule pathologique
y Épanchements et bursites
y Tendinopathies sans rupture
y Ruptures et fissures tendineuses
y Lésions osseuses
y Pathologie de l’articulation acromio-claviculaire
y Capsulite rétractile
y Lésions de la poulie du biceps
y Labrum et kystes para-articulaires
y Conflits
y Neuropathies de l’épaule
y Exemples de gestes interventionnels
■ Conclusion
Échographie musculosquelettique
© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Exclusivité “La radiologie pour tous”
54 Échographie musculosquelettique
L'épaule normale
Rappels anatomiques (fig. 4.1 à 4.3)
A Clavicule
Acromion
LAC
BSAD Supra-épineux
Subscapulaire
Insertion
du grand dorsal
Insertion
du grand pectoral Insertion
du teres
Long biceps major
B Acromion
Supra-épineux
Infra-épineux
Teres minor
Supra-épineux
Acromion
CH lat.
CH med. Poulie du biceps
Câble
GHS
Long biceps
Infra-épineux
Subscapulaire
Teres minor
Haut
Avant
Fig. 4.2 Coupe sagittale de la coiffe des rotateurs avec représentation des éléments
ligamentaires de l'intervalle des rotateurs (ou «poulie» du biceps).
Le faisceau médial du ligament coraco-huméral (CH med) fusionne avec le ligament
gléno-huméral supérieur (GHS) formant un «hamac» soutenant le long biceps au
niveau de son changement de direction. Le faisceau latéral du ligament coraco-
huméral (CH lat) s'insère sur le bord supérieur de la coulisse bicipitale et se prolonge
en arrière par une bande fibreuse appelée «câble».
Le «squelette» fibreux du tendon du muscle supra-épineux est complexe avec
notamment un faisceau antérieur cylindrique constitué de fibres parfaitement
parallèles – anterior bundle des Anglo-Saxons (cercle en pointillé).
Coracoïde
PP
C B
Long biceps
Court biceps
Réalisation pratique
Région antérieure
Le patient est positionné épaule en rotation neutre, coude fléchi à 90° paume de
la main vers le haut (fig. 4.4).
À partir de cette position, on étudiera de façon dynamique par balayage le tendon
du long biceps, du subscapulaire, ainsi que la coracoïde et les structures environ-
nantes :
Fig. 4.4 Position initiale du patient pour l'étude de la région antérieure : épaule en
rotation neutre, coude fléchi à 90° paume de la main vers le haut.
A B
C D
Fig. 4.5 Coupes horizontales successives sur le tendon du long biceps dans sa
gouttière.
a. En aval de sa portion horizontale intra-articulaire le tendon du long biceps (bi)
change «brutalement» de direction à la partie haute de la gouttière bicipitale ;
il est alors maintenu en place par une poulie fibreuse de réflexion, la poulie du biceps
(ligne en pointillé). ss = tendon du sub-scapulaire.
b. Juste en dessous de la coupe précédente, on retrouve au contact du tendon du long
biceps ovalaire, hyperéchogène, un petit triangle hypoéchogène (ligne en pointillé)
correspondant aux éléments ligamentaires distaux de la «poulie du biceps».
c. Un peu plus bas au tiers moyen de la gouttière, on notera souvent en dehors
du long biceps une petite artère (O), branche de l'artère circonflexe.
d. Enfin en translatant encore la sonde vers le bas, on analysera le passage du long
biceps sous le tendon du grand pectoral (GP, ligne en tirets) qui le surcroise,
en dessous de ce niveau apparaîtra la jonction myotendineuse du biceps.
A B
C D
Fig. 4.6 Tendon du subscapulaire.
a. Coupe axiale sur le tendon du subscapulaire (ss).
b. Coupe sagittale sur le subscapulaire passant par le tubercule mineur (trochin). Les
trois lames tendineuses hyperéchogènes sont ici visibles (flèches).
c, d. Coupes axiales en rotation externe (c) et interne (d) : à partir de la coupe a, on
décale la sonde en dedans pour mettre en évidence le passage du tendon sous la
coracoïde (CO). On mesure la distance coracoïde–trochin (normale supérieure à
6 mm) et on fait effectuer au patient des mouvements de rotation interne–externe
(flèches courbes) pour vérifier le bon glissement du tendon sous la coracoïde (zone du
conflit antérieur).
■ coupes «péri-coracoïdiennes» :
y à partir d'une coupe horizontale sur la pointe de la coracoïde, on glisse sous
cette pointe pour mettre en évidence, de dehors en dedans et en profondeur
du deltoïde et du grand pectoral, le tendon du court biceps (hyperéchogène
fibrillaire), le coraco-brachial et enfin le petit pectoral (fig. 4.7),
Grand pectoral
Deltoïde
Petit pectoral
CB
C Bi
B
Fig. 4.7 Coupes sous la pointe de la coracoïde.
a. Coupe anatomique.
b. Coupe échographique correspondante.
En profondeur du deltoïde et du grand pectoral, on met en évidence, de dehors en
dedans, le tendon du court biceps (CBi) hyperéchogène, le muscle coraco-brachial
(CB) et enfin le muscle petit pectoral.
B
Fig. 4.8 Coupes du ligament acromio-coracoïdien et des ligaments
coraco-claviculaires.
a. En prenant pour centre de rotation la pointe de la coracoïde (CO) et en tournant
la sonde en direction de l'acromion (acr), on pourra aisément analyser le ligament
acromio-coracoïdien (flèches).
b. En tournant la sonde pour allonger l'apophyse coracoïde dans son plus grand axe,
on repérera les ligaments coraco-claviculaires à l'endroit même où la coracoïde et la
clavicule sont les plus proches et juste en profondeur de l'artère acromiale (A).
Région antérosupérieure
Le patient est positionné main à plat sur la fesse (comme s'il la mettait dans la
poche arrière du pantalon), coude rétropulsé (fig. 4.9). Cette manœuvre permet
de dégager le tendon du supra-épineux qui, en position neutre, est en grande
partie masqué sous l'articulation acromio-claviculaire.
B
Fig. 4.10 Tendon du supra-épineux.
a. Coupe coronale oblique sur le tendon supra-épineux (se). Les appareils de dernière
génération permettent de détailler la structure interne et les rapports anatomiques du
supra-épineux : fibrocartilage d'insertion sur le trochiter (flèches) ; zone d'anisotropie
classique liée à l'inclinaison des fibres (lignes en tirets) ; faisceau antérieur cylindrique
du supra-épineux qui réalise une image de «tendon dans le tendon» (têtes de flèche) ;
«câble» (ligne en pointillé) ; cartilage de la tête humérale (**).
b. Coupe sagittale oblique de «l'intervalle des rotateurs» montrant de haut en
bas le tendon du supra-épineux, celui du long biceps (bi) et du subscapulaire (ss).
Le ligament coraco-huméral et le gléno-huméral supérieur (limités par la ligne en
tirets) forment le hamac ligamentaire de l'intervalle des rotateurs (poulie du biceps) ;
cette poulie de réflexion se prolonge vers l'arrière en profondeur du supra-épineux par
le «câble» (ligne en pointillé) ; le faisceau cylindrique antérieur est visible dans son
petit axe (têtes de flèche).
se
ie
tm
A B
Fig. 4.11 Surfaces d'insertion distales du supra- et de l'infra-épineux.
a. Reconstruction VRT (volume rendering technique) d'une épaule montrant les trois
facettes du trochiter (tubercule majeur) : une antérieure horizontale qui correspond
à l'insertion distale du supra-épineux (se), une moyenne horizontale qui correspond à
l'insertion de l'infra-épineux et une verticale pour le (tm) teres minor.
b. En déplaçant la sonde vers la périphérie à partir de la coupe de «l'intervalle des
rotateurs», on pourra mettre en évidence la surface d'insertion distale du supra-
épineux et de l'infra-épineux.
Bi : long biceps ; ie : infra-épineux ; ss : subscapulaire.
A B
Fig. 4.12 Exemple de manœuvres dynamiques de l'épaule sous échographie.
a. Manœuvre du cross arm ; en réalisant une coupe coronale sur l'articulation acromio-
claviculaire et en mobilisant le bras de la position neutre vers la position du cross arm,
on sensibilisera l'exploration de cette articulation : reproduction de la douleur en cas
d'atteinte dégénérative, diastasis en cas de disjonction de bas grade.
b. La manœuvre de Neer est assez délicate à réaliser sous échographie : le bras reste
à l'horizontal tout en décrivant des mouvements de rotation ; la sonde est placée
perpendiculairement au grand axe du ligament acromio-coracoïdien à la recherche
d'un «accrochage» de la bourse sous-acromio-deltoïdienne sous le ligament
acromio-coracoïdien.
se
ie
tm
A B
se
ie
tm
C D
Fig. 4.14 Région postérieure de l'épaule, coupes postérieures sur le tubercule majeur.
a. Vue postérieure des muscles de la coiffe des rotateurs (se : supra-épineux ;
ie : infra-épineux ; tm: teres minor).
b. Coupe horizontale longitudinale sur le tendon de l'infra-épineux (ie).
c. Schéma des surfaces d'insertion sur le tubercule majeur (se : supra-épineux ;
ie : infra-épineux ; tm: teres minor).
d. Coupe sagittale distale sur le tubercule majeur, la surface osseuse «oblique»
correspond à l'insertion de l'infra-épineux (ie), la surface verticale à celle
du teres minor (tm).
se
ie
tm
A B
Fig. 4.16 Coupe sagittale postérieure sur les corps musculaires de la coiffe.
a. Vue postérieure des muscles de la coiffe des rotateurs (se : supra-épineux ;
ie : infra-épineux ; tm: teres minor).
b. Au-dessus de l'épine de l'omoplate, on reconnaît en profondeur le muscle
supra-épineux (se) et en superficie le trapèze ; en dessous de l'épine le muscle
infra-épineux (ie) et en profondeur, le deltoïde en superficie.
L'épaule pathologique
L'imagerie moderne permet de différencier des étiologies variées de pathologies
de l'épaule que l'on regroupait autrefois sous le terme général de «péri-arthrite
scapulo-humérale».
Le couple radiographie–échographie apporte très souvent la solution ou oriente
vers des examens en coupe pour une prise en charge optimale.
Épanchements et bursites
Épanchements
L'épanchement intra-articulaire est visualisé dans la gaine du tendon du long
biceps préférentiellement de façon déclive (significatif à partir de 2 mm). Sur
une coupe axiale basse, le tendon du long biceps est partiellement ou complète-
ment entouré de liquide (fig. 4.17a). Cet épanchement isolé est non spécifique et
montre seulement une «souffrance» articulaire ou tendineuse.
La bourse sous-acromio-deltoïdienne (BSAD) occupe une grande surface autour
des tendons de la coiffe des rotateurs et l'épanchement de la BSAD pourra être
retrouvé en dehors du trochiter sur les coupes coronales, en avant du long biceps
A B
Fig. 4.17 Épanchement de la gaine du biceps et signe du «double épanchement».
a. Coupe axiale horizontale de la gaine du tendon du long biceps (bi) à la partie basse de
la gouttière bicipitale. Dans ce dossier, l'épanchement (anéchogène) isolé de la gaine du
biceps est la partie visible d'un épanchement intra-articulaire secondaire à une arthrose
gléno-humérale centrée, elle-même liée à des séquelles de luxations récidivantes.
b. Épanchement concomitant de la gaine du long biceps et de la bourse
sous-acromio-deltoïdienne (**) secondaire à une rupture transfixiante du tendon
du muscle supra-épineux.
ou du subscapulaire sur les coupes antérieures. Cet épanchement isolé est égale-
ment non spécifique mais rare chez les patients asymptomatiques.
Le signe du «double épanchement» (épanchement de la BSAD et de la gaine du
long biceps) est bien mis en évidence sur une coupe axiale basse passant par la gaine
du long biceps (fig. 4.17b). Ce signe est très évocateur d'une rupture transfixiante
(spécificité > 90 %), mais peu sensible en dehors d'un contexte traumatique récent.
Bursite sous-acromio-deltoïdienne
L'échographie montre le plus souvent un épaississement ou moins fréquemment
un épanchement de la BSAD.
L'épaississement isolé est discrètement plus hypoéchogène que les tendons sous-
jacents, non fibrillaire et compressible par la sonde (fig. 4.18). Les manœuvres
dynamiques sous échographie de Gerber ou de Neer peuvent démontrer une
déformation ou un accrochage de la BSAD respectivement sous la coracoïde ou
sous le ligament acromio-coracoïdien.
L'épanchement est le plus souvent liquidien, il peut être sanguin (en cas de trau-
matisme), ou hétérogène avec dépôts fibrineux (comme dans un kyste poplité)
en cas de rupture très ancienne de la coiffe.
On peut parfois observer un contenu calcique hyperéchogène (migration de cal-
cifications tendineuses).
Les épaississements et les épanchements de la BSAD sont le plus souvent des
signes indirects de pathologies tendineuses sous-jacentes.
Ils peuvent également se rencontrer de façon isolée en cas de :
■ conflits (sous-acromial, antérieur) ;
■ contexte post-traumatique ;
A B
C D
Fig. 4.19 Tendinopathie hypertrophique du long biceps : coupes axiales
horizontales (a, c) et sagittales (b, d).
a, b. Cas no 1 : hypertrophie du tendon du long biceps (double flèche) limité à sa zone de
changement de direction à la partie haute de la gouttière bicipitale; sur la coupe sagittale
(b), le long biceps retrouve un calibre normal en distalité (double flèche en pointillé).
c, d. Cas no 2 : hypertrophie du long biceps sur tout son trajet associé à une fissuration
verticale (flèches).
Enthésopathies
Les enthésopathies sont des lésions chroniques, parfois asymptomatiques, de
l'insertion tendineuse, elles sont fréquentes au niveau du supra-épineux et carac-
térisées par :
■ un remaniement hypoéchogène sans perte de l'aspect fibrillaire du tendon ;
■ des remaniements géodiques de la partie osseuse de l'enthèse ;
■ la présence de fines calcifications linéaires (fig. 4.20) allongées dans l'axe des
fibres (enthésopathies calcifiantes) ;
■ une hyperhémie en Doppler (rarement).
Tendinopathie calcifiante
Les calcifications tendineuses sont très fréquentes et n'entraînent pas toujours
une symptomatologie clinique. Elles apparaissent en échographie sous la forme
d'amas plus ou moins bien limités, de taille variable, plus ou moins hyperéchogènes
et avec ou sans cône d'ombre (en fonction de leur densité et de leur consistance).
A B
C D
Fig. 4.21 Classification des calcifications intratendineuses : quatre exemples de
calcification du supra-épineux (doubles flèches).
a. Calcification de type 1, hyperéchogène avec un cône d'ombre pur (atténuation
complète) : dans ce cas la calcification symptomatique déforme les contours du tendon.
b. Calcification de type 2, hyperéchogène avec cône d'ombre impur.
c. Calcification de type 3, hyperéchogène sans cône d'ombre.
d. Calcification de type 4, périphérie hyperéchogène et centre liquidien anéchogène.
se : supra-épineux ; bi : long biceps.
A B
Fig. 4.22 Migration calcique dans la bourse sous-acromio-deltoïdienne (BSAD),
associée à un tableau clinique brutal d'épaule «pseudo-paralytique».
a. Radiographie de face en rotation externe.
b. Échographie du même patient, coupe coronale oblique sur le tendon du supra-épineux.
La calcification du tendon du supra-épineux (double flèche) franchit en externe les contours
du tendon pour s'évacuer dans la bourse sous-acromio-deltoïdienne. La portion calcique en
cours de migration est limitée dans la BSAD par une fine paroi hyperéchogène, au sein de
laquelle on observe un niveau liquide (*)–«lait» calcique (flèches).
A B
Fig. 4.23 Migration calcique intra-osseuse.
a. Radiographie de face.
b. Coupe coronale oblique du tendon du supra-épineux (se).
La calcification (double flèche) intratendineuse du supra-épineux (se) pénètre dans
le trochiter (flèches) au niveau de l'enthèse tendineuse, provoquant une réaction
inflammatoire (visible uniquement en IRM) de l'os spongieux et une crise douloureuse
aiguë.
A B
C D
Fig. 4.24 Migration calcique intramusculaire.
a. Coupe coronale oblique sur le tendon du supra-épineux.
b. Coupe horizontale postérieure sur le corps musculaire du supra-épineux au-dessus
de l'épine de l'omoplate.
c. Coupe coronale en scanner.
d. Coupe IRM axiale horizontale en pondération DP Fat Sat.
La calcification intratendineuse du supra-épineux (double flèche) a migré dans le
corps musculaire du supra-épineux (flèches) provoquant une réaction inflammatoire
intramusculaire (** hypersignal T2), et une crise douloureuse aiguë.
se
ie
bi
ss
A Normal B C
D E F
Fig. 4.25 Différents types de ruptures tendineuses sur une vue sagittale de la coiffe
des rotateurs.
a. Coiffe normale.
b. Clivage intratendineux.
c. Rupture non transfixiante superficielle (flèche) ou profonde (flèche en pointillé).
d. Rupture transfixiante «incomplète» du supra-épineux.
e. Rupture transfixiante complète du supra-épineux.
f. Rupture complète du supra-épineux avec extension vers l'arrière au niveau
de l'infra-épineux, ou vers l'avant au niveau du subscapulaire et du long biceps.
ie : infra-épineux ; se : supra-épineux ; bi : long biceps ; ss : subscapulaire.
B
Fig. 4.26 Clivage intratendineux isolé du supra-épineux.
a. Coupe coronale oblique.
b. Coupe sagittale de «l'intervalle des rotateurs».
Le clivage (flèches) est linéaire, parallèle aux fibres tendineuses, anéchogène et visible
dans deux plans orthogonaux. se : supra-épineux ; bi : biceps.
A B
Fig. 4.27 Rupture de la face profonde du supra-épineux (se).
Coupe échographique coronale oblique sur le supra-épineux (a) et correspondance en
arthroscanner (b).
La rupture profonde du supra-épineux se manifeste par une perte focale de l'aspect
fibrillaire du tendon en échographie remplacé par une zone hypoéchogène (**), une
rétraction des fibres profondes rompues (flèches), un respect des fibres superficielles
du tendon, un aspect de «trop beau» fibrocartilage avec une interface hyperéchogène
(flèche en pointillé) en superficie de ce dernier.
Enfin, l'échographie sous-estime ici les clivages intratendineux (têtes de flèche)
nettement mieux visibles en arthroscanner.
Les lésions de la face superficielle des tendons se manifestent par (fig. 4.28) :
■ une interruption des fibres tendineuses superficielles (perte focale de l'aspect
fibrillaire du tendon), remplacées par une zone hypoéchogène ou anéchogène en
communication avec la BSAD, ou plus rarement hyperéchogène ;
■ une continuité respectée des fibres profondes du tendon sur toutes les coupes ;
■ un méplat de la face superficielle du tendon ;
■ des microbulles au sein de la rupture ne se mobilisant pas à la pression de la
sonde vers l'articulation gléno-humérale ;
■ un épaississement ou un épanchement de la BSAD.
Pour toutes ces lésions, il conviendra de bien préciser leur taille dans deux plans
orthogonaux, détudier de façon exhaustive les tendons par des manœuvres de
balayage de la sonde et de «traquer» une petite composante transfixiante. La
A B
Fig. 4.28 Rupture de la face superficielle du supra-épineux (se).
Coupe échographique coronale oblique sur le supra-épineux (a) et correspondance
arthro-IRM en pondération DP Fat Sat (b).
On observe une perte focale de l'aspect fibrillaire du tendon en échographie remplacé
par une zone anéchogène (**), une rétraction des fibres superficielles rompues
(flèche), un respect des fibres profondes du tendon, des microbulles (flèche en
pointillé) au sein de la rupture se présentant sous la forme d'éléments punctiformes
hyperéchogènes mobiles à la pression de la sonde.
différenciation entre une lésion non transfixiante et une lésion présentant une
petite composante transfixiante est parfois problématique et dans ce cas seul un
arthroscanner ou une arthro-IRM permettent de conclure (fig. 4.29).
A B
Fig. 4.29 Rupture de la face profonde du supra-épineux (se) avec composante
transfixiante de diagnostic difficile.
Coupe échographique coronale oblique sur le supra-épineux (a) et correspondance en
arthroscanner (b).
a. L'échographie met en évidence une perte focale de l'aspect fibrillaire du tendon
remplacée par une zone hypoéchogène, une rétraction modérée des fibres profondes
rompues (flèche), un aspect de «trop beau» fibrocartilage avec une interface
hyperéchogène (flèche en pointillé). Elle note également un épanchement de la
bourse sous-acromio-deltoïdienne (*) atypique dans le cadre d'une lésion tendineuse
purement profonde.
b. Un arthroscanner est réalisé 10 jours plus tard, montrant une rétraction des fibres
profondes (flèche) beaucoup plus importante que ne le laissait supposer l'échographie et
une petite composante transfixiante (tête de flèche) non vue directement en échographie.
Poulie
bi
ss
bi
A B
C D
E F
Fig. 4.30 Schémas des lésions du tendon du subscapulaire et des anomalies de
position associées du tendon du long biceps, sur des vues inférieures de l'épaule.
a. Aspect normal. bi : long biceps ; ss : subscapulaire.
b. Élargissement de la poulie du biceps, et lésion des fibres hautes du subscapulaire
entraînant une subluxation haute du biceps.
c. Désinsertion complète du subscapulaire et luxation intra-articulaire du long biceps.
d. Rupture des fibres profondes du subscapulaire et luxation intra-articulaire du biceps.
e. Rupture des fibres superficielles du subscapulaire et luxation du biceps en avant du
tendon du subscapulaire aminci.
f. Désinsertion complète du subscapulaire avec persistance des fibres issues du
subscapulaire fermant la poulie du long biceps ; ce dernier reste en place.
■ une luxation intra-articulaire du tendon du long biceps (rupture des fibres pro-
fondes du subscapulaire) ;
■ une luxation du tendon du long biceps en avant du subscapulaire (rupture des
fibres superficielles du subscapulaire).
Rupture transfixiante
Elle touche dans la majorité des cas le tendon du supra-épineux et peut s'étendre
en avant au subscapulaire ou en arrière à l'infra-épineux.
On sera tout particulièrement attentif aux petites ruptures de la partie très anté-
rieure du supra-épineux bien visibles sur la coupe «de l'intervalle des rotateurs»,
ou sur les coupes coronales «très antérieures».
Signes indirects (tableau 4.1)
Le signe du double épanchement (épanchement au sein de la BSAD et de la gaine
du long biceps) évoque fortement une rupture transfixiante avec une spécificité
supérieure à 90 %.
L'épanchement peut être absent dans les ruptures anciennes.
La hernie du muscle deltoïde dans la rupture et une «trop belle» visualisation de
l'interface superficielle du cartilage de la tête humérale sont deux autres signes
indirects classiquement cités.
A B
Fig. 4.31 Rupture focale transfixiante du tendon du muscle supra-épineux : coupes
coronale (a) et sagittale (b).
Les signes suivants de rupture transfixiante sont retrouvés : anomalie de forme du
tendon (méplat superficiel, flèche en pointillé), plage hypoéchogène intratendineuse
non fibrillaire (**), rétraction des fibres profondes et superficielles (flèches), signe du
«trop beau» cartilage (tête de flèche). se : supra-épineux, bi : long biceps.
A B
Fig. 4.32 Rupture transfixiante du tendon du muscle supra-épineux.
Coupe échographique coronale oblique sur le supra-épineux (a) et correspondance en
arthroscanner (b).
La rupture transfixiante du supra-épineux (se) apparaît un peu moins étendue en
échographie qu'en arthroscanner. Elle se caractérise par : un méplat superficiel du
tendon ; un épanchement de la BSAD en échographie, et un passage de produit de
contraste dans la BSAD en arthroscanner (têtes de flèches) ; une plage hyperéchogène
non fibrillaire (**) intéressant toute l'épaisseur du tendon ; une rétraction des fibres
profondes et superficielles (flèche) ; des microbulles (flèches en pointillé) sous la
forme d'éléments punctiformes hyperéchogènes mobiles à la pression de la sonde,
certaines migrant dans la BSAD.
A B
Fig. 4.33 Rupture large du tendon du muscle supra-épineux : coupes coronale
oblique (a) et sagittale (b).
Rupture large du supra-épineux avec rétraction de grade 2 (flèche) ; le deltoïde a
comblé le vide tendineux en venant directement au contact du trochiter («hernie» du
deltoïde), le trochiter est irrégulier (tête de flèche). se : supra-épineux ; bi : long biceps.
■ une interruption des fibres tendineuses remplacées par une plage hypoécho-
gène non liquidienne (tissu cicatriciel), transfixiante, parfois par une zone hyper-
échogène (tissu cicatriciel, sang frais) ;
■ des microbulles au sein de la rupture se mobilisant à la pression de la sonde
dans toute l'épaisseur du tendon, voire vers la BSAD ;
■ un méplat de la face superficielle du tendon ;
■ une rétraction tendineuse avec non-visualisation d'un tendon ou d'une por-
tion d'un tendon de la coiffe, entraînant un contact direct entre la tête humérale
et le deltoïde. Une rupture complète avec importante rétraction des tendons des
muscles supra et infra-épineux donnera un aspect de tête humérale «chauve»
directement en contact avec la face profonde du deltoïde.
La taille de la rupture sera précisée dans deux plans et on quantifiera également la
rétraction du supra-épineux par la classification suivante :
■ stade 1 : moignon tendineux en regard du trochiter ;
■ stade 2 : moignon tendineux en dedans du trochiter ;
■ stade 3 : moignon tendineux en regard de l'interligne.
Cas particuliers
La lésion tendineuse typique de «l'intervalle des rotateurs » consiste en une
petite rupture transfixiante antérieure du supra-épineux, une subluxation haute
A B
Fig. 4.34 Exemples de ruptures du tendon du subscapulaire et de luxation du
tendon du long biceps.
a. La gouttière bicipitale (gb) est vide, le tendon du subscapulaire (ss) n'est plus
visualisé en avant du trochin, où il est remplacé par le tendon luxé du long biceps (bi).
Le moignon tendineux du subscapulaire est visible juste en dedans.
b. Dans ce deuxième dossier, la gouttière bicipitale (gb) est vide, le tendon du biceps
est retrouvé très en dedans en position intra-articulaire. Le tendon du subscapulaire a
disparu (rupture large).
A B
Fig. 4.35 Rupture des fibres superficielles du subscapulaire et luxation du biceps.
Coupe échographique horizontale sur le subscapulaire (a) et correspondance en
arthroscanner (b).
Les fibres superficielles du subscapulaire (ss) sont lésées expliquant la luxation
du tendon du long biceps (bi : têtes de flèches).
A B
Fig. 4.36 Rupture complète post-traumatique du subscapulaire sans luxation du
biceps (accident de skateboard).
Coupe échographique horizontale sur le subscapulaire (a) et correspondance en IRM (b).
Le tendon du long biceps (bi) reste en place dans sa gouttière, malgré la rupture
complète (double flèche) du tendon du muscle subscapulaire (ss). Les fibres
maintenant le biceps en place dans la gouttière sont respectées.
A B
C D
Fig. 4.37 Évaluation de la trophicité et de la dégénérescence graisseuse du muscle
supra-épineux par une coupe sagittale de la fosse supra-épineuse.
a. Trophicité normale sans dégénérescence graisseuse du muscle supra-épineux
(se), la différenciation entre les fibres musculaires hypoéchogènes et les travées
conjonctives hyperéchogènes est ici particulièrement bonne.
b. Discrète hypotrophie du supra-épineux (surface du muscle concave)
sans dégénérescence graisseuse.
c. Trophicité conservée mais dégénérescence graisseuse débutante se manifestant par
un aspect «trop» hyperéchogène du supra-épineux.
d. Hypotrophie (surface concave) et dégénérescence graisseuse franche du muscle
supra-épineux qui apparaît franchement hyperéchogène avec une perte
de la différenciation entre les fibres musculaires et le squelette fibreux.
Lésions osseuses
Fracture du trochiter
Cette pathologie fréquente est souvent «manquée» en échographie quand on
omet d'analyser les contours osseux.
L'exemple typique est celui du patient ayant chuté sur le moignon de l'épaule
et présentant une impotence fonctionnelle avec difficulté à l'abduction. Le ten-
don du supra-épineux est indemne. Il faut alors examiner de façon attentive les
contours osseux du trochiter (bord supérieur et face latérale) à la recherche d'un
petit décroché linéaire de la corticale (interruption de la ligne hyperéchogène)
électivement douloureux au passage de la sonde et souvent accompagné à la
phase aiguë par une zone hypoéchogène de voisinage (fig. 4.38).
A B
Fig. 4.38 Fracture du trochiter.
Coupe échographique coronale sur le supra-épineux (a) et correspondance sur une
radiographie de face (b).
Le petit décroché cortical de la face supérieure du trochiter (flèche) est aisément
visible en échographie ; la radiographie standard correspondante permet de mieux
analyser le trait de fracture (flèches en pointillé).
Autres fractures
La clavicule, l'acromion et l'apophyse coracoïde sont accessibles à l'échographie.
On peut également mettre en évidence les impactions postérosupérieures de la
tête humérale dans les suites d'une luxation antéro-interne de l'épaule, ou anté-
rieures après une luxation postérieure.
A B
Fig. 4.39 Disjonctions acromio-claviculaires de grade 1 et 2 de Rockwood en
échographie.
a. Chez ce patient qui a présenté une chute sur l'épaule, la radiographie était
considérée comme normale. L'échographie (coupe coronale sur l'acromio-
claviculaire) montre l'existence d'un discret diastasis (double flèche en pointillé)
comparativement au côté sain, une mobilité anormale lors de la manœuvre du cross
arm et un épaississement (double flèche) du faisceau superficiel du ligament acromio-
claviculaire (entorse de grade 1 de Rockwood).
b. Dans ce second exemple, le diastasis est plus marqué. Le ligament acromio-claviculaire
présente un amincissement focal (tête de flèche) qui s'avère correspondre à une zone de
rupture lors des manœuvres dynamiques (entorse de grade 2 de Rockwood).
Pour les lésions de plus haut grade, l'échographie à la phase aiguë permettra de
visualiser directement la rupture des ligaments acromio-coracoïdiens et coraco-
claviculaires (fig. 4.40).
A B
Fig. 4.40 Disjonction acromio-claviculaire de grade 3 de Rockwood en échographie.
Coupe échographique dans le grand axe des ligaments coraco-claviculaires (a) et
correspondance IRM en DP Fat Sat dans un plan sagittal (b).
Rupture du versant claviculaire des ligaments coraco-claviculaires avec un hématome
anéchogène (**) situé juste en dessous de la clavicule (cla) et un moignon ligamentaire
proximal (flèches) au niveau de la coracoïde (co).
Pathologies dégénératives
L'analyse systématique de l'acromio-claviculaire dans les échographies de la coiffe
permet de retrouver :
■ des lésions d'arthropathie ou d'arthrose (ostéophytes, tuméfaction, synovite,
douleur à la pression lors du cross arm test) ;
■ parfois un signe du « geyser » qui correspond à un volumineux épanchement
de l'articulation acromio-claviculaire bombant sous la peau en rapport avec une
rupture ancienne de la coiffe et une communication entre l'articulation gléno-
humérale, la BSAD et l'articulation acromio-claviculaire (fig. 4.41).
A B
Fig. 4.41 Signe du «geyser».
a. Coupe coronale de l'articulation acromio-claviculaire montrant une collection à contenu
hétérogène (double flèche) communiquant avec l'articulation acromio-claviculaire (tête de
flèche), bombant sous la peau. Cette lésion s'explique par une rupture ancienne de la coiffe
responsable d'un épanchement chronique et par une communication entre l'articulation
gléno-humérale, la BSAD et l'articulation acromio-claviculaire.
b. Présentation clinique d'un signe du «geyser» (flèche).
Capsulite rétractile
L'échographie permet parfois de retrouver un épaississement des éléments cap-
suloligamentaires de l'intervalle des rotateurs (poulie du biceps) de plus 4 mm
(fig. 4.42) et plus rarement une hypervascularisation de ces éléments en mode
Doppler (le bras doit être détendu pour sensibiliser le Doppler).
Mais l'échographie peut être «normale» en cas de capsulite avérée, et le dia-
gnostic repose alors sur la discordance entre un examen clinique montrant une
importante limitation passive et active des amplitudes articulaires et un aspect
paradoxalement normal des tendons en échographie.
A B
Fig. 4.42 Capsulite rétractile.
Coupe sagittale oblique comparative de l'intervalle des rotateurs chez un patient présentant
cliniquement une capsulite rétractile droite. Net épaississement supérieur à 4 mm des
éléments ligamentaires de l'intervalle des rotateurs à droit e et notamment du ligament
coraco-huméral (doubles flèches). bi : long biceps ; se : supra-épineux, ss : subscapulaire.
Conflits
Conflit antérosupérieur (de Neer)
C'est le conflit le plus fréquent entre la face superficielle du tendon supra-épineux,
la face inférieure de l'acromion et du ligament acromio-coracoïdien (LAC).
A B
Fig. 4.43 Kyste de l'échancrure spino-glénoïdienne.
Coupe échographique postérieure horizontale de la fosse infra-épineuse (a)
et correspondance IRM en DP Fat Sat (b).
Kyste de l'échancrure spino-glénoïdienne (flèches) en profondeur du muscle infra-
épineux (ie). Dans ce cas, le kyste n'entraîne pas de signes échographiques ou IRM
de souffrance du nerf suprascapulaire (absence d'hypotrophie, de dégénérescence
graisseuse ou d'œdème de dénervation de l'infra-épineux).
Muscle deltoïde
Ligament transverse
inférieur
Muscle teres minor
Nerf axillaire
Muscle triceps
brachial
Muscle teres major
Fig. 4.44 Vue postérieure de l'épaule avec schématisation des deux nerfs
responsables des principaux conflits nerveux de l'épaule.
Le nerf suprascapulaire peut être comprimé par un kyste au niveau de l'incisure
scapulaire (atteinte du supra- et de l'infra-épineux) ou de l'échancrure spino-
glénoïdienne (atteinte de l'infra-épineux seul). Le nerf axillaire (ancien nerf circonflexe)
peut être comprimé dans l'espace quadrilatère de Velpeau, la dénervation touche alors
le teres minor et/ou le deltoïde.
A B
Fig. 4.45 Exemples d'infiltrations de l'épaule sous échographie.
a. La BSAD (têtes de flèche) qui entoure les tendons de la coiffe des rotateurs
peut s'infiltrer facilement par plusieurs voies d'abord. Ici, le patient est couché en
décubitus latéral, la sonde est placée horizontalement sur le tendon du supra-
épineux (se), l'aiguille (ligne en pointillé) traverse le deltoïde et aborde la BSAD quasi
tangentiellement, une injection de Xylocaïne® vérifie l'espace de diffusion avant
d'infiltrer le corticoïde retard.
b. L'acromio-claviculaire est également facile à infiltrer sous échographie : la sonde est
posée à la surface de cette articulation dans un plan sagittal. Elle apparaît alors sous
forme d'une «olive» hypoéchogène (flèches), dans laquelle l'aiguille est introduite
horizontalement par voie antérieure (ligne en pointillé) ; l'espace de diffusion du
corticoïde injecté est visible sous la forme d'une petite collection centrale (**)
et de microbulles d'air (flèche en pointillé).
A B
Fig. 4.46 Ponction d'une calcification sous échographie.
a. Le patient est allongé en décubitus latéral, après anesthésie locale par injection
de Xylocaïne® dans la BSAD, l'aiguille est positionnée au centre de la calcification
(flèches) du supra-épineux (se) ; en appliquant une pression sur le piston,
la calcification est progressivement fragmentée et reflue sous forme de lait calcique
dans la seringue. En fin de procédure, un corticoïde retard est injecté dans la BSAD.
b. Lait calcique obtenu pendant la ponction.
Conclusion
L'échographie pratiquée de façon rigoureuse après une formation adaptée est un
outil très fiable pour l'analyse des tendons et des parties molles périphériques de
l'épaule. Complétée par des clichés de radiographie standard (analyse de l'os), elle
permet de démembrer la plupart des pathologies de l'épaule.
Seules quelques structures anatomiques restent difficilement accessibles : le bour-
relet glénoïdien, le cartilage, les ligaments gléno-huméraux.
Le couple radiographie/échographie permet d'orienter la prise en charge et de
sélectionner les candidats à l'imagerie en coupes (arthroscanner ou IRM) qui doit
être réservée aux cas de lésions tendineuses «douteuses», aux bilans préopéra-
toires de la coiffe, aux bilans d'instabilité…
Par expérience, l'échographie a plutôt tendance à «minorer» les lésions ten-
dineuses : mesures des lésions transfixiantes plus petites en échographie qu'en
arthroscanner, petites composantes transfixiantes moins bien montrées.
Il faut également noter que toute image anormale n'est pas forcément patho-
logique : des ruptures transfixiantes et des calcifications sont fréquemment
retrouvées sur des épaules asymptomatiques !
La question principale à laquelle il faudra alors essayer de répondre pour aider le
clinicien est celle de l'origine des phénomènes douloureux : «Qu'est-ce qui fait
vraiment mal au patient ?»
Voici une liste non exhaustive des lésions douloureuses : migration calcique, tendino-
pathie du biceps, bursite de la BSAD, rupture aiguë récente d'un tendon, lésion trau-
matique récente d'une rupture tendineuse ancienne initialement asymptomatique,
désinsertion myotendineuse du supra- ou de l'infra-épineux, arthropathie acromio-
claviculaire, capsulite, fracture, syndrome de Parsonage et Turner, tumeurs…
5
Coude
PLAN DU CHAPITRE
■ Le coude normal
y Rappels anatomiques
y Réalisation pratique
■ Le coude pathologique
y Tendinopathies
y Lésions ligamentaires
y Conflits nerveux
y Hygroma ou bursite olécrânienne
y Pathologies articulaires et osseuses
Échographie musculosquelettique
© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Exclusivité “La radiologie pour tous”
94 Échographie musculosquelettique
Le coude normal
Rappels anatomiques
Ils sont fournis par les schémas des ligaments collatéraux du coude (fig. 5.1), des
muscles et des éléments vasculonerveux du coude (fig. 5.2), et les coupes axiales
de référence (fig. 5.3).
Humérus
Capsule
Ligament collatéral
latéral
Ligament
collatéral Ligament
ulnaire latéral annulaire
Ulna
Radius
Humérus
Radius
Ulna
B
Fig. 5.1 Schéma des ligaments du coude : vues latérale (a) et médiale (b).
Humérus
Muscle triceps brachial
Muscle brachio-brachial
Nerf ulnaire Muscle long extenseur
Épicondyle médial radial du carpe
de l'humérus
Olécrâne Tendon des épicondyliens
latéraux
Muscle anconé
Muscle court
extenseur radial
Muscle fléchisseur du carpe
ulnaire du carpe
Muscle extenseur Muscle extenseur
ulnaire du carpe des doigts
Ulna Radius
Muscle extenseur
B du petit doigt
Fig. 5.2 Muscles et nerfs de l'avant-bras (structures osseuses en transparence) :
vues antérieure (a) et postérieure (b).
Avant
Médial
Lacertus fibrosus
Branche superficielle Tendon du biceps
Artère et veines brachiales
du nerf radial
Muscle brachio-radial
Muscle rond pronateur
Branche profonde
du nerf radial
Nerf médian
Muscle long extenseur
Muscle brachial
radial du carpe
Muscle court extenseur Muscle fléchisseur
radial du carpe superficiel des doigts
Humérus
Ligament de Osborne
Nerf ulnaire
Muscle anconé
Muscle fléchisseur
Ulna (olécrane) ulnaire du carpe
A Bourse
Avant
Muscle long fléchisseur
du pouce
Médial Muscle rond
Muscle fléchisseur
Artère et veines pronateur radial du carpe
radiales
Nerf médian
Muscle brachio-radial
Branche superficielle Muscle long palmaire
du nerf radial Muscle fléchisseur
Muscle long extenseur superficiel des doigts
radial du carpe
Vaisseaux ulnaires
Muscle court extenseur
radial du carpe Muscle fléchisseur
Branche profonde ulnaire du carpe
du nerf radial Nerf ulnaire
Faisceaux Muscle fléchisseur
superficiel et profond profond des doigts
du muscle suppinateur
Ulna
Muscle extenseur
Radius Vaisseaux interosseux
commun des doigts
communs
Muscle extenseur
Muscle anconé
du Vème doigt
Muscle extenseur
B ulnaire du carpe
Fig. 5.3 Coupes horizontales du coude : vues au-dessus (a) et en dessous (b) des
interlignes articulaires du coude.
Réalisation pratique
Région antérieure
Le patient (fig. 5.4a) est assis en face de l'examinateur et pose son coude sur la
table d'examen, la paume de la main regarde vers le haut (supination).
On commence par deux coupes sagittales : une passant par l'articulation huméro-
radiale et l'autre par l'interligne huméro-ulnaire. On étudie dans ce plan les rap-
ports articulaires et on recherche un épanchement (fig. 5.5 et 5.6).
A B
C D
Fig. 5.4 Positions du patient pour l'examen échographique du coude.
a. Étude du compartiment antérieur : le patient est assis en face de l'examinateur et pose
son coude sur la table d'examen, la paume de la main regarde vers le haut (supination).
b. Étude de la région latérale : le bord médial du coude repose sur la table, il est plié à
90°, le poignet en extension.
c. Étude de la région médiale et du nerf ulnaire : coude posé à plat sur la table d'examen
en extension, on demande au patient de se pencher en dehors (rotation externe).
d. Étude de la région postérieure : coude fléchi à 90°, la paume de la main est posée à
plat sur la table d'examen.
Sur une coupe transverse horizontale (fig. 5.7) passant par l'interligne, on repère de
dehors en dedans : le nerf radial et ses deux branches, le tendon distal biceps, l'ar-
tère brachiale et ses veines satellites, le nerf médian (procédé mnémotechnique :
BAM pour «biceps–artère–médian»). Le muscle brachial est situé en arrière.
On adopte la «technique de l'ascenseur» en translatant la sonde vers le haut et le
bas pour suivre le trajet du tendon distal du biceps, du nerf médian, du nerf radial
et de ses deux branches de division (fig. 5.8).
Fig. 5.7 Coupe horizontale du coude passant par la partie basse de la palette humérale.
On repère de dehors en dedans : le muscle brachio-radial (Br R), le nerf radial et ses deux
branches (nR), le tendon distal du biceps (B*), l'artère brachiale (A) et ses veines satellites
(V), le nerf médian (nM), le muscle rond pronateur (RP). Le muscle brachial est situé en
profondeur. Procédé mnémotechnique : BAM pour «biceps–artère–médian».
A B
Fig. 5.8 Coupes horizontales sur les branches de division du nerf radial.
a. Au-dessus de l'arcade de Fröhse : muscle supinateur (Su), muscle brachio-radial
(Br R), radius (R), branche profonde du nerf radial (Np), branche superficielle du nerf
radial (Ns), artère récurrente radiale (A).
b. En dessous de l'arcade de Fröhse, la branche profonde du nerf radial (Np) chemine
entre les deux faisceaux du muscle supinateur (Su s ; Su p).
A B
Fig. 5.9 Coupes longitudinale (a) et axiale transverse (b) sur le tendon distal du
biceps (flèches) obtenues en supination maximale.
Un abord vertical oblique selon un plan intermédiaire entre le sagittal et le coronal
facilite la réalisation de la coupe longitudinale.
Muscle brachial (Br) ; palette humérale (H) ; tubérosité bicipitale du radius (R).
Région latérale
Le patient est positionné (fig. 5.4b) de façon à ce que le bord médial du coude
repose sur la table, il est plié à 90°, le poignet en extension.
À partir de cette position, on réalise une coupe longitudinale (fig. 5.10) et une
coupe transversale sur le tendon commun des épicondyliens latéraux.
Fig. 5.10 Coupe longitudinale sur le tendon commun des épicondyliens latéraux
(les flèches repèrent sa face superficielle).
Il est constitué par des fibres issues de quatre tendons extenseurs : court extenseur
radial du carpe (fibres profondes), extenseur commun des doigts (fibres superficielles),
extenseur propre du V, extenseur ulnaire du carpe. Il est difficile de le différencier des
ligaments collatéraux (**). En profondeur, on reconnaît la corticale de l'épicondyle
latéral (EL) et la tête radiale (R).
Ce dernier s'insère sur la face antérolatérale du condyle latéral, il est constitué par
des fibres issues de quatre tendons extenseurs : court extenseur radial du carpe
(fibres profondes), extenseur commun des doigts (fibres superficielles), extenseur
propre du V, extenseur ulnaire du carpe. Il est très difficile de le différencier des
ligaments collatéraux (notamment du collatéral ulnaire latéral).
Les mêmes coupes sont réalisées sur le coude controlatéral pour comparaison.
Les coupes transversales latérales permettent également de repérer le nerf radial
au-dessus de l'épicondyle, il chemine à ce niveau entre le muscle brachio-radial et
le muscle brachial.
En remontant selon la «technique de l'ascenseur», on peut le suivre en arrière de
la diaphyse humérale. En descendant, on le voit se diviser antérieurement (voir
plus haut) en ses deux branches : branche superficielle sensitive et branche pro-
fonde motrice qui passe sous l'arcade de Fröhse.
Région médiale
Le patient est installé (fig. 5.4c) coude posé à plat sur la table d'examen en exten-
sion, on lui demande de se pencher en dehors (rotation externe).
Une coupe longitudinale de la région médiale (fig. 5.11) permet de visualiser
le faisceau antérieur du ligament collatéral médial en profondeur et le tendon
commun des épicondyliens médiaux en superficie. Ce dernier, beaucoup plus
court que son homologue latéral, est constitué de fibres du fléchisseur radial
du carpe, du long palmaire, du fléchisseur superficiel des doigts, du fléchisseur
ulnaire du carpe.
Région postérieure
Deux positions sont utiles : la position précédente (voir fig. 5.4c) avec une rotation
externe un peu plus marquée, et une seconde position (fig. 5.4d), coude fléchi à
90°, la paume de la main posée à plat sur la table d'examen.
Le tunnel ulnaire peut être étudié dans les deux positions. La première est un
peu inconfortable mais permet de réaliser facilement des mouvements de
flexion–extension. La coupe axiale transverse (fig. 5.12) montre tous les éléments
du tunnel ulnaire (gouttière épitrochléo-olécrânienne) :
Le coude pathologique
Tendinopathies
Tendinopathies du biceps
Rupture du tendon distal du biceps (fig. 5.14)
Elle représente 3 à 5 % des ruptures tendineuses du biceps, elle survient chez un tra-
vailleur manuel ou un sportif après 40 ans, au décours d'un effort de soulèvement.
A B
Fig. 5.14 Rupture complète du tendon distal du biceps.
a. Coupe sagittale : le tendon distal du long biceps (Bi) est rétracté proximalement de
5 cm (pointillés) par rapport à son insertion théorique sur la tubérosité bicipitale du
radius (Rad). Le moignon tendineux rétracté est hypertrophique avec un aspect en
«battant de cloche». On retrouve un hématome dans le lit du tendon (**) et autour
du moignon. Le lacertus fibrosus (flèches) est partiellement lésé avec un aspect épaissi
et hypoéchogène. Br : muscle brachial.
b. Coupe horizontale : le moignon tendineux rétracté est hypoéchogène, très épais. La
partie proximale du lacertus fibrosus est épaissie (flèches), en avant du rond pronateur
(RP). A : artère brachiale ; M : nerf médian.
Le plus souvent, la rupture se fait au niveau de son insertion distale sur la tubérosité
bicipitale du radius. Le degré de rétraction dépend de l'atteinte associée du lacertus
fibrosus (aponévrose bicipitale qui se perd en interne dans le fascia antébrachial).
Les signes de rupture sont les suivants :
■ non-visualisation du tendon distal qui est rétracté en proximal (on mesurera la
rétraction sur une coupe sagittale en faisant attention à l'anisotropie !) ;
■ tendon rétracté ondulé et moignon hypertrophique en « battant de cloche » ;
■ hématome dans le lit du tendon et autour du moignon tendineux ;
■ absence de mobilisation de la zone de rupture, et meilleure individualisation
du moignon tendineux proximal lors des manœuvres de flexion contrariée du
coude ;
■ épaississement hypoéchogène du lacertus fibrosus, pouvant être associé à
une lame hématique en regard du fascia antébrachial en avant du muscle rond
pronateur.
Tendinose et rupture partielle du biceps (fig. 5.15)
On pose le diagnostic en fonction du contexte clinique et devant les signes écho-
graphiques suivants :
■ épaississement hypoéchogène ou amincissement du tendon distal ;
■ irrégularités de contours (analyse difficile en raison des artéfacts d'anisotropie) ;
■ bursite associée.
Fig. 5.15 Tendinopathie distale du biceps en coupe sagittale (a) et transversale (b).
Épaississement (doubles flèches et lignes en pointillé) et aspect hypoéchogène du
tendon distal du biceps (Bi) droit et coupes comparatives sur le tendon du biceps
gauche normal.
A B
Fig. 5.16 Bursite bicipito-radiale en coupe axiale transverse (a) et sagittale (b).
Formation hétérogène (doubles flèches en pointillé) à parois épaisses et comportant
quelques zones anéchogènes (*), entourant incomplètement le tendon distal du
biceps (flèches). Dans ce cas, la bursite s'intègre dans le cadre d'un rhumatisme
psoriasique.
A B
C D
E
Fig. 5.17 Exemples de tendinopathies des épicondyliens latéraux.
a, b. Coupes longitudinale (a) et transversale (b) : la surface du tendon commun des
épicondyliens latéraux est marquée par les flèches, l'épaisseur du tendon correspond
à la double flèche, la corticale visible est celle de l'épicondyle latéral (EL). Présence
d'une plage hypoéchogène (*) profonde avec perte focale de l'aspect fibrillaire
hyperéchogène normal du tendon. La moitié antérieure des fibres profondes est le
plus souvent touchée, les fibres les plus postérieures restant intactes (b).
c, d. Coupes longitudinale (c) et transversale (d) : image linéaire verticale anéchogène
(*) correspondant à une fissuration intratendineuse.
e. Coupe longitudinale : tendon commun des épicondyliens latéraux augmenté de
calibre (double flèche), globalement hypoéchogène et hyperhémié en mode Doppler
avec des spots d'hypervascularisation (têtes de flèche).
Tendinopathie du triceps
Comme tous les tendons, le triceps peut être le siège d'une tendinose. Mais la
lésion typique, quoique rare de ce tendon, consiste en sa rupture complète ou
partielle au niveau de son insertion distale olécrânienne.
Elle est secondaire à une contraction tricipitale contrariée (chute avec réception
sur la main) ou à un traumatisme direct.
En cas de rupture complète, le tendon apparaît en échographie désinséré de l'olé-
crâne (parfois fracture ou arrachement osseux olécrânien associé). Le moignon
tendineux est rétracté, ondulé, entouré d'un hématome.
En cas de rupture partielle, ce sont les fibres superficielles qui sont touchées (inter-
ruption partielle hypoéchogène).
Lésions ligamentaires
Lésions ligamentaires latérales
Lésions du ligament collatéral ulnaire latéral (faisceau postérieur
du ligament collatéral radial dans la nomenclature française)
C'est le principal stabilisateur du coude en varus. Sa lésion, qui peut être secon-
daire à un traumatisme en extension varus, à une luxation du coude, à une ten-
dinopathie évoluée ou à une chirurgie, s'accompagne d'une instabilité rotatoire
postérolatérale.
Ce ligament est difficile à voir à l'état normal, on peut en revanche le distinguer en
cas de tendinopathie profonde (tendinopathie hypoéchogène et ligament fibril-
laire hyperéchogène).
Sa rupture se caractérise par une solution de continuité le plus souvent proximale,
parfois accompagnée d'une rupture du tendon commun des épicondyliens et
d'un hématome focal.
Les manœuvres dynamiques (varus forcé «prudent») provoquent un diastasis
huméro-radial.
A B
Conflits nerveux
Syndrome du tunnel du nerf ulnaire
Il s'agit du deuxième conflit nerveux périphérique en fréquence (après le syn-
drome du canal carpien).
Il est favorisé par des variantes anatomiques (fig. 5.21) :
■ subluxation ou luxation du nerf ulnaire vers l'avant, secondaire à une absence
du ligament d'Osborne ;
A B
Fig. 5.21 Variantes anatomiques pouvant favoriser un syndrome du tunnel ulnaire.
Coupes transversale en extension (a) et en flexion maximale (b) sur le tunnel ulnaire.
Le nerf ulnaire (N) est délimité par des pointillés. En extension, il est en position
normale en arrière de l'épicondyle médial (EM). En flexion maximale, il se luxe en
avant, ce qui atteste d'une absence de ligament d'Osborne. Chez ce patient, on note
en outre une hypertrophie du vaste médial du triceps et une subluxation de ce dernier
(snapping triceps).
■ hypertrophie du vaste médial du triceps ou subluxation de ce dernier (snap-
ping triceps) ;
■ présence d'un muscle anconé médial ;
■ défaut de creusement de l'épicondyle médial ;
■ bombement du ligament collatéral médial ;
■ hypertrophie du ligament d'Osborne ;
■ cubitus valgus congénital.
Il peut également être provoqué par :
■ une inflammation locorégionale (épicondylite médiale) ;
■ des déformations et des éléments compressifs acquis (ostéophytes, déforma-
tion osseuse post-traumatique, kyste synovial, lipome, adénopathie, corps étran-
ger intra-articulaire) ;
■ certains mouvements de flexion répétés responsables d'une traction sur le nerf
(sports de lancer, charpentiers, peintres, etc.) ;
■ certaines positions prolongées entraînant une compression (étudiants, joailliers).
Les signes échographiques de souffrance du nerf ulnaire sont les suivants (fig. 5.22) :
■ tuméfaction du nerf dont la surface de section augmente en valeur absolue
(valeur moyenne «normale» = 8 mm2) et par rapport au nerf controlatéral ;
■ disparition de l'aspect fasciculé du nerf ;
■ hyperhémie intra- et périneurale en mode Doppler ;
■ signes de dénervation (hypotrophie, hyperéchogénicité) tardifs des muscles
du territoire ulnaire (fléchisseur ulnaire du carpe, fléchisseurs profond des doigts
4 et 5, muscles intrinsèques de la main).
A B
A B
Cette arcade fibreuse peut comprimer le rameau profond du nerf radial avant son
passage entre les deux chefs du supinateur, la douleur engendrée pouvant parfois
donner le change pour une épicondylite.
Ce conflit est favorisé par :
■ des mouvements de pronosupination répétés (activité professionnelle, sport) ;
■ un syndrome de masse (bursite, kyste synovial, lipome) ;
■ une fracture ou une luxation de la tête radiale ;
■ une arcade récurrente radiale de l'artère humérale surnuméraire ou
hypertrophique.
L'échographie permet de rechercher ces facteurs favorisants et met en évidence
les signes de souffrance du nerf : épaississement hypoéchogène du nerf, douleur
reproduite par le passage de la sonde («Tinel échographique») et, plus tardive-
ment, aspect hypotrophique et hyperéchogène des corps musculaires du terri-
toire correspondant.
Un épaississement de la branche profonde du nerf radial au-dessus de
l'arcade de Fröhse est fréquent chez des sujets asymptomatiques, il faudra
donc être prudent avant d'affirmer la présence d'un conflit symptomatique
en réalisant en cas de doute une comparaison avec le côté controlatéral et
en recherchant attentivement un « Tinel échographique ».
A C
Fig. 5.25 Souffrance du nerf médian.
Patient présentant cliniquement une neuropathie dans le territoire du nerf médian
en rapport avec une «variante de la normale» : tunnel ostéofibreux constitué par un
processus supracondylaire (a, tête de flèche) prolongé du ligament de Struthers qui
rejoint l'épicondyle médial (c, flèches). Ce tunnel, présent dans 1 % de la population,
contient (b) l'artère brachiale (A) et le nerf médian (NM).
A B
Fig. 5.27 Fracture occulte.
Cycliste présentant une impotence fonctionnelle modérée après une chute, fracture
non vue directement en radiographie standard (simple épanchement isolé).
La coupe sagittale (a) sur l'articulation huméro-radiale montre un épanchement
hyperéchogène (hémarthrose : **) du récessus articulaire en avant du condyle huméral
(CH) . Dans ce plan de coupe, le décroché osseux (tête de flèche) de la cupule radiale
(R) est difficile à affirmer ; il devient en revanche évident en coupe axiale transverse (b).
Pathologies synoviales
Dans le cadre de la polyarthrite rhumatoïde, l'échographie permet de mettre
en évidence un pannus synovial hypertrophique inflammatoire (hyperhémie en
Doppler), des érosions, des irrégularités cartilagineuses.
Les maladies rhumatismales s'accompagnent parfois de bursites hypertrophiques
inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, psoriasis) : bursite bicipitale (voir
fig. 5.16) ou rétro-olécrânienne.
Les dépôts calciques dans le cadre d'une maladie à microcristaux (goutte, chondro-
calcinose, dépôts d'apatite) sont également accessibles à l'examen échographique.
A B
C D
Fig. 5.28 Infiltration des épicondyliens latéraux au coude.
L'infiltration des épicondyliens latéraux constitue le geste le plus fréquemment
demandé au coude. Dans ce cas concernant une joueuse de tennis «professionnelle»,
présentant une douleur chronique récemment majorée, une infiltration de PRP
(plasma riche en plaquettes) a été réalisée.
a, b. Les coupes longitudinales sur le tendon commun des épicondyliens latéraux
mettent en évidence des zones hypoéchogènes intratendineuses avec perte de l'aspect
fibrillaire (flèches) et une franche hyperhémie intratendineuse (b).
c. L'aiguille de calibre 25 G (aa) est positionnée au sein d'une petite plage
hypoéchogène.
d. L'injection de 2 cc de PRP dévoile une fissure (*) sous-estimée sur les coupes
précédentes.
N.-B. : l'injection intratendineuse de corticoïde retard au coude est sujette à
controverse, beaucoup d'opérateurs préférant une infiltration «péritendineuse».
6
Poignet
PLAN DU CHAPITRE
■ Le poignet normal
y Rappels anatomiques
y Réalisation pratique
■ Le poignet pathologique
y Pathologie des tendons
y Pathologies osseuses, articulaires et para-articulaires
y Pathologie des nerfs
y Pathologie vasculaire
y Corps étrangers
y Exemples d'infiltrations sous échographie
Échographie musculosquelettique
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Exclusivité “La radiologie pour tous”
122 Échographie musculosquelettique
Le poignet normal
Rappels anatomiques
Face dorsale du poignet (fig. 6.1)
Les tendons extenseurs cheminent dans six compartiments ostéofibreux délimi-
tés en avant par des gouttières osseuses (face dorsale du radius et de l'ulna), et
en arrière par un rétinaculum relativement épais (de 0,7 à 1 mm) et ses cloisons
fibreuses de refend.
Les tendons des trois premiers compartiments présentent des zones de croise-
ment pouvant générer des conflits (voir plus loin).
Les rapports vasculonerveux sont plus pauvres qu'à la face palmaire.
La branche sensitive du nerf radial est facile à repérer. Elle croise superficiellement
les tendons du 1re compartiment à la partie haute de la tabatière anatomique,
puis se dirige dorsalement vers les 2e et 3e compartiments où elle est satellite
d'une veine superficielle (veine céphalique) bien repérée en regard du tubercule
de Lister. Le nerf interosseux postérieur de l'avant-bras constitue le rameau termi-
nal de la branche profonde du nerf radial et donne l'innervation du carpe ; il est
souvent visible en profondeur des tendons de l'extenseur commun des doigts.
Fig. 6.1 Schéma (a) et coupe échographique (b) des six compartiments dorsaux
du poignet et des tendons correspondants.
Le tubercule de Lister est marqué par une flèche.
Fig. 6.2 Schéma (a) et coupe échographique horizontale (b) de la partie haute du
canal carpien et du tunnel ulnaire (canal de Guyon).
Les flèches marquent la limite superficielle du rétinaculum des fléchisseurs ;
S : scaphoïde ; P : pisiforme ; FRC : muscle fléchisseur radial du carpe ; LF I : muscle
long fléchisseur du pouce ; FS et FP : tendons des muscles fléchisseurs superficiels
et profonds des doigts ; NM : nerf médian ; NU : nerf ulnaire ; AU : artère ulnaire.
il est facile à repérer au niveau de l'éminence thénar où il chemine entre les deux
faisceaux musculaires du court fléchisseur du pouce.
Le fléchisseur profond donne des tendons alignés à la partie profonde du canal
carpien, qui sont le site de l'insertion proximale des muscles lombricaux.
Les tendons du fléchisseur superficiel et profond ont une gaine commune digito-
carpienne ulnaire.
Le tunnel ulnaire ou canal de Guyon (fig. 6.3), nettement plus petit, est limité
en dedans par le pisiforme et l'abducteur du 5e doigt, en dehors et en arrière par
le rétinaculum des fléchisseurs, en avant par l'aponévrose palmaire superficielle.
Il permet le passage du nerf ulnaire et du pédicule vasculaire ulnaire. À la partie
distale de ce canal, le nerf ulnaire (ainsi que les vaisseaux satellites) se divise en
une branche superficielle et une branche profonde séparées par le muscle court
fléchisseur du 5e doigt.
Tendon du fléchisseur
ulnaire du carpe Nerf ulnaire superficiel
Nerf Artère ulnaire
Veines ulnaires ulnaire superficielle Artère ulnaire profonde
Muscle court
Nerf ulnaire fléchisseur
Artère profond du petit doigt
ulnaire
Ligament
P pisométacarpien
Muscle abducteur
du petit doigt
C D
Fig. 6.3 Schémas du tunnel ulnaire (canal de Guyon) proximal (a) et distal (b), et
coupes échographiques correspondantes : parties proximale du canal (c) et distale (d).
AU : artère ulnaire ; As et Ap : branches superficielle et profonde de l'artère ulnaire ;
N : nerf ulnaire (ligne en pointillé), Ns correspond à la branche superficielle de ce nerf,
la branche profonde étant ici difficile à individualiser ; P : pisiforme ; H : hamulus de
l'hamatum ; CF V : muscle court fléchisseur du V.
Court
fléchisseur
du V
O1 Op5
L Abducteur
du V
M1 L L
L Tendons
IoP M5 du fléchisseur
profond
IoD IoP IoD des doigts
IoP M4
M2 IoD
IoD M3
Réalisation pratique
Face dorsale du poignet
L'examen commence par une coupe transversale de chaque compartiment des
extenseurs (voir fig. 6.1b) avec des mouvements de translation vers le haut et le
bas pour les balayer (on débute le «balayage» environ 10 cm au-dessus du poi-
gnet et on le poursuit jusqu'à la base des métacarpiens).
Pour l'étude du premier compartiment, le patient est face à l'examinateur les
deux mains posées verticalement sur la table d'examen, le bord radial vers le haut
(fig. 6.5a). Une étude comparative est souvent très utile en cas de pathologie de
ce compartiment.
Le long abducteur du pouce (LA1), plus antérieur, est soumis à des variantes (il est
divisé en deux bandes ou plus dans 94 % des cas). Le court extenseur du pouce
(CE1) est plus postérieur et plus grêle. La surface osseuse qui forme la gouttière de
ces deux tendons peut présenter une petite arrête centrale (associée à une cloison
intertendineuse).
L'artère radiale est antérieure au LA1 en regard de la styloïde radiale puis passe
sous les deux tendons de ce groupe, plus distalement, en regard du scaphoïde au
niveau de la tabatière anatomique.
Pour les autres compartiments, les deux mains du patient sont posées paume à
plat sur la table, les coudes fléchis (fig. 6.5b).
A C
Fig. 6.5 Positions du patient pour l'étude des compartiments dorsaux du poignet.
a. Pour l'analyse du 1er compartiment (tendons court extenseur et long abducteur du
pouce), le patient est face à l'examinateur, les deux mains posées verticalement sur la
table d'examen, le bord radial vers le haut.
b. Pour les cinq autres compartiments, les deux mains du patient sont posées paume à
plat sur la table.
c. L'étude du faisceau dorsal du ligament scapho-lunaire et la recherche de kystes
dorsaux occultes sont facilitées par une discrète flexion obtenue en posant la face
palmaire du poignet sur un tube de gel.
Fig. 6.6 Vue latérale du poignet montrant les conflits potentiels des tendons des
trois premiers compartiments dorsaux.
1. Croisement haut des tendons des deux premiers compartiments. 2. Tunnel ostéofibreux
du 1re compartiment (siège des ténosynovites de De Quervain). 3. Croisement entre
les tendons radiaux et le tendon du long extenseur du pouce qui présente un trajet en
baïonnette. 4. Croisement des tendons radiaux avec la partie distale du carpe (en cas de
carpe bossu : conflit juste en amont de la base des 2e et 3e métacarpiens).
Les ligaments extrinsèques du carpe sont épais et visibles en profondeur des ten-
dons extenseurs mais leur analyse n'a pas pour l'instant d'intérêt en pratique.
Les coupes sagittales sont les plus appropriées pour l'étude des récessus arti-
culaires dorsaux des articulations radio- et médio-carpiennes. Elles permettent
également de préciser l'extension d'une lésion tendineuse ou d'un kyste.
Fig. 6.9 Coupe sagittale sur le versant externe de la face palmaire du poignet.
Le tendon fléchisseur radial du carpe (flèches) hyperéchogène fibrillaire est bien
visible en avant du scaphoïde (S). La corticale antérieure du scaphoïde présente une
forme de «cloche» lorsque le poignet est placé en extension. Tr : trapèze.
Le premier est mieux visualisé en avant du scaphoïde lorsque le poignet est placé
en extension (tube de gel sous le poignet : fig. 6.8b). Cette même position est utile
dans un contexte post-traumatique (recherche de fracture occulte) pour l'ana-
lyse du scaphoïde qui s'allonge sous la sonde et prend une forme de « cloche ».
La coupe longitudinale sur le nerf médian est également très efficace pour mettre
en évidence une disparité de calibre de ce dernier (fig. 6.11).
Les coupes coronales sont en pratique moins utiles (recherche de fractures
occultes en s'aidant de la clinique).
Fig. 6.10 Coupe sagittale sur le versant interne de la face palmaire du poignet.
Le tendon extenseur ulnaire du carpe (flèches) hyperéchogène fibrillaire est suivi
jusqu'à son insertion distale sur le pisiforme (Pi).
Fig. 6.11 Coupe sagittale antérieure du poignet passant par le nerf médian.
Le nerf médian (NM) est antérieur hypoéchogène avec un aspect «fasciculé»
(flèches). Chez ce sujet asymptomatique, il diminue modérément de calibre dans le
canal carpien. On reconnaît en profondeur les tendons du fléchisseur superficiel (Fs)
et ceux du fléchisseur profond (Fp), ainsi que les corticales antérieures du radius (R),
du lunatum (L) et du capitatum (C).
Le poignet pathologique
Pathologie des tendons
Le tableau 6.1 résume les pathologies tendineuses rencontrées et leur sémiologie
échographique.
Pathologie des extenseurs
Pathologie du premier compartiment : ténosynovite de De Quervain
C'est la pathologie de surmenage la plus classique au poignet.
Elle est six fois plus fréquente chez la femme, et se rencontre dans des contextes
variés : ménage, travail (secrétaires), sport, musique (piano), femmes portant des
enfants en bas âge (baby wrist).
La clinique se caractérise par une douleur du versant radial du poignet et parfois
une tuméfaction en regard de la styloïde radiale.
L'échographie permet la confirmation du diagnostic et recherche des facteurs
favorisants pouvant modifier l'attitude thérapeutique.
Les signes échographiques sont les suivants (fig. 6.12 à 6.14) :
■ aspect de ténosynovite «sténosante» avec épaississement du rétinaculum
(normale < 1,7 mm) des tendons du LA1 et du CE1 dans 100 % des cas, de façon
diffuse ou focale (en cas de septum) ;
■ présence d'un septum intertendineux tendu du radius au rétinaculum dans
46 à 67 % des cas : celui-ci peut être vu directement ou suspecté en cas de crête
osseuse radiale ; on parle d'une ténosynovite de De Quervain de type 1 quand ce
septum est absent et que l'épaississement du rétinaculum est diffus. Le type 2 se
caractérise par la présence du septum et un épaississement du rétinaculum limité,
en regard du CE1 ;
■ épaississement ou épanchement (dans 40 % des cas) de la gaine synoviale des
tendons du LA1 et du CE1 ;
■ épaississement des tendons du premier compartiment ; le LA1 est plus épais
que le CE1 dans 60 % des cas ;
■ déformation des tendons sous leur rétinaculum et accrochage lors des
manœuvres dynamiques dans le plan coronal ;
■ Doppler couleur positif dans 40 % des cas (en péri- ou intratendineux, au
niveau du rétinaculum) ;
■ reproduction de la douleur au passage de la sonde ;
■ association possible d'un kyste mucoïde péritendineux.
B
Fig. 6.13 Ténosynovite de De Quervain de type 2.
a. Coupe axiale transverse du côté symptomatique montrant un épaississement focal
(doubles flèches) du rétinaculum et du septum intertendineux entourant le tendon
du court extenseur du pouce (CE) ; le tendon lui même est discrètement épaissi ; la
crête osseuse du radius qui sert d'insertion au septum est marquée d'une flèche. Le
long abducteur du I (LA) et son rétinaculum présentent un aspect normal.
b. Coupe comparative du côté non symptomatique.
Fig. 6.15 Syndrome du croisement haut entre les tendons des deux premiers
compartiments.
Les tendons extenseurs radiaux sont croisés superficiellement par les tendons des
muscles court extenseur et long abducteur du pouce environ 5 cm au-dessus de la
styloïde.
a. Coupe transversale sur le croisement pathologique montrant un épaississement
tendineux (double flèche) et une disparition de l'interface hyperéchogène entre les
deux groupes tendineux.
b. Du côté sain, les tendons sont beaucoup moins épais et l'interface entre les deux
groupes tendineux est bien visible (tête de flèche).
c. En mode Doppler : importante hyperhémie des tendons du 2e compartiment. R : radius.
Fig. 6.17 Ténosynovite des tendons extenseurs des doigts dans le cadre d'une
polyarthrite rhumatoïde.
Sur cette coupe transversale dorsale au niveau du carpe, les tendons extenseurs (T)
hyperéchogènes sont entourés d'une gaine synoviale hypertrophique hypoéchogène
(doubles flèches).
A B
C D
Fig. 6.20 Schémas des lésions du rétinaculum de l'extenseur ulnaire du carpe.
Coupes transversales postérieures de la gouttière ulnaire.
a. Aspect normal.
b. Le rétinaculum lésé reste accroché à un périoste «avulsé», créant ainsi une chambre
de décollement dans laquelle le tendon peut se luxer.
c. Rupture du rétinaculum.
d. Au décours d'une rupture, le rétinaculum peut s'interposer sous le tendon, ce qui
empêche sa cicatrisation spontanée (équivalent de «Stener du poignet»).
Carpe bossu
Il s'agit d'une protubérance osseuse à la face dorsale du poignet due soit à une
variante anatomique (noyau d'ossification accessoire : os styloïdeum), soit à une
déformation acquise (remaniements dégénératifs) faisant intervenir la face dor-
sale du capitatum, du trapézoïde, de la base du 2e et du 3e métacarpien.
Il peut être à l'origine d'un conflit tendineux avec les radiaux.
Cliniquement, on peut le confondre avec un kyste dorsal, l'échographie permet
d'éliminer sans peine ce diagnostic différentiel et de suspecter le diagnostic qui
sera confirmé en radiologie ou en scanner.
Synovites
L'échographie permet de détecter facilement les épaississements synoviaux et les
épanchements des différentes articulations du carpe.
Les coupes sagittales dorsales sont particulièrement efficaces pour l'étude des
articulations radio- ou médio-carpiennes. Une coupe axiale dorsale est plus
appropriée pour l'analyse de la radio-ulnaire distale.
A B
Nerf médian
Nerf ulnaire
Nerf radial
Fig. 6.30 Schéma des territoires sensitifs de la main : vues dorsale (a) et palmaire (b).
Conflits nerveux
Atteinte du nerf médian : syndrome du canal carpien
Il résulte d'une inadéquation entre la taille du canal carpien (tunnel ostéofibreux
inextensible) et son contenu. La pression intracanalaire augmente entraînant une
souffrance du nerf médian.
Il est plus fréquent chez la femme entre 45 et 50 ans.
La symptomatologie est uni- ou fréquemment bilatérale (la main dominante est
la plus touchée).
Le syndrome du canal carpien débute par des troubles sensitifs dans le territoire
du nerf médian (voir fig. 6.30) à type de paresthésies, dysesthésies, et de douleurs
à type de brûlures nocturnes. Il peut ensuite évoluer vers un déficit moteur avec
à terme une atrophie de l'éminence thénar.
Ce syndrome est le plus souvent idiopathique mais il peut également classi-
quement être secondaire à des causes extrinsèques acquises ou congénitales
(tableau 6.2).
Fig.6.34 Suite.
e. Coupe transversale du canal
carpien : index d'aplatissement
(b/a) du nerf médian > 3.
Fig. 6.37 Compression du nerf ulnaire gauche à la partie haute du canal de Guyon.
Coupes transversales comparatives.
a. Côté sain : repérage de tous les éléments du tunnel ulnaire proximal (Pi : pisiforme ;
A : artère ulnaire ; N : nerf ulnaire).
b. Kyste (K, double flèche) issu de l'articulation pisotriquétrale comprimant le nerf
ulnaire gauche.
A B
C
Fig. 6.38 Compression du nerf ulnaire gauche à la partie distale du canal de Guyon.
a. Coupe axiale transverse sur la partie proximale du canal de Guyon montrant
un aspect normal du nerf (N) et de l'artère (A) ulnaires au contact du pisiforme
(Pi).
b. Coupe sur le canal de Guyon distal : un kyste (doubles flèches) s'interpose entre
l'hamulus de l'hamatum (Ha), le muscle court fléchisseur du V (CF V) et les branches
de division profondes de l'artère (Ap) et du nerf (Np) ulnaires ; Ns et As : branches de
divisions superficielles du nerf et de l'artère ulnaires.
c. L'IRM sur cette coupe axiale en DP Fat Sat retrouve des signes indirects de
souffrance de la branche motrice profonde du nerf ulnaire, avec un œdème de
dénervation en hypersignal T2 (***) des muscles interosseux (elle confirmait
également la présence du kyste au contact de l'hamulus de l'hamatum).
A B
C
Fig. 6.39 Syndrome de Wartenberg chez un travailleur manuel.
a. Coupe échographique axiale transverse dorsale du poignet montrant un
épaississement hypoéchogène mesuré à 2,7 mm (têtes de flèche) de la branche
sensitive du nerf radial au poignet en regard du 1er compartiment des extenseurs (E)
à la face dorsale de la styloïde radiale (R). La pression de la sonde sur ce nerf épaissi
reproduit les douleurs habituelles du patient (Tinel échographique).
b. Coupe IRM correspondante en T1 ; le diagnostic semble moins aisé en IRM qu'en
échographie.
c. Coupe échographique sagittale : la lésion fusiforme, hypoéchogène (têtes de flèche),
centrée sur la branche sensitive du nerf radial (flèches), et sensible au passage de la
sonde est pathognomonique.
Au coude le rameau profond du nerf radial pénètre entre les deux faisceaux
du muscle supinateur sous l'arcade de Fröhse (site de compression le plus
fréquent), il donnera plus distalement ses branches terminales, des rameaux
musculaires pour les extenseurs et le nerf interosseux postérieur (innerva-
tion dorsale du carpe).
La compression du nerf interosseux postérieur donne cliniquement des douleurs
et des paresthésies de la face dorsale du poignet réveillées par la dorsiflexion.
Les étiologies sont les suivantes :
■ kyste dorsal du poignet ;
■ fibrose périneurale ;
■ séquelle d'intervention pour kyste de la face dorsale du poignet (névrome
postopératoire) ;
■ dorsiflexions répétées du poignet (patients se déplaçant en fauteuil roulant) ;
■ mouvements de pronation ou de supination passive ;
■ compressions vasculaires ;
■ compression par un septum intermusculaire (entre l'EUC et l'extenseur du
5e doigt).
Pathologie vasculaire
Syndrome du marteau hypothénarien
Il correspond à une thrombose ou un (pseudo-)anévrisme de l'artère ulnaire
(fig. 6.40).
Il est secondaire à des microtraumatismes répétés de l'éminence hypothénar
entraînant une compression de l'artère ulnaire contre l'hamulus de l'hamatum.
Toutes les petites artères de la main et des doigts peuvent présenter des
thromboses focales souvent d'origine microtraumatique. La thrombose de
l'artère satellite du nerf médian responsable d'un syndrome du canal carpien
aigu décrite dans le chapitre 5 rentre dans ce cadre.
Corps étrangers
Le poignet et la main sont très exposés aux plaies bénignes. En cas de suspicion
clinique de corps étrangers au niveau de ces petites blessures, l'échographie s'avère
très efficace.
Les échardes végétales radio-transparentes sont facilement détectées sous la
forme d'une structure linéaire hyperéchogène, entourée souvent d'une réaction
granulomateuse hypoéchogène plus ou moins inflammatoire en mode Doppler.
L'échographie permet de mesurer ce corps étranger, de décrire sa topographie
exacte et notamment ses rapports avec les nerfs et les vaisseaux (fig. 6.41).
Elle recherche enfin des complications à type de ténosynovite ou de synovite
infectieuse.
A C
Fig. 6.42 Infiltration d'une ténosynovite de De Quervain dans un plan axial
transverse.
a. Position du patient et de l'opérateur (simulation).
b, c. Cette voie d'abord est recommandée en cas de ténosynovite de type 2 de De
Quervain caractérisée par une cloison fibreuse entre les tendons extenseurs du
premier compartiment (LA : long abducteur, CE : court extenseur) ; la position idéale
de l'aiguille est simulée par une ligne en pointillé (b) ; cette orientation permet de
traverser la cloison fibreuse sans traverser les tendons et d'injecter le produit actif soit
dans la gaine d'un seul tendon soit dans les deux tendons en mobilisant discrètement
l'aiguille. La technique du gel pad (gel stérile interposé entre la sonde et le patient)
permettra de «viser» parfaitement la cible et d'éviter la branche sensitive du nerf
radial (flèche) qui s'interpose souvent sur le trajet de l'aiguille. La ligne courbe blanche
située au-dessus de l'aiguille sur l'image c correspond au protège-sonde stérile (PS)
L'aiguille de calibre 25 G est en place sur la figure C.
C
Fig. 6.44 Infiltration d'un rizarthrose sous contrôle échographique selon la «voie
d'abord» décrite par Guérini.
a. Simulation de la voie d'abord sur une radiographie de profil, l'aiguille (trait en
pointillé) est placée selon une orientation sagittale oblique ascendante.
b. La technique du gel pad permet de placer l'aiguille dans la bonne direction avant
même de piquer le patient.
c. L'aiguille 25 G est alors placée dans la cavité articulaire entre les ostéophytes du
trapèze (Tz) et de la base du premier métacarpien (M1) ; l'injection de quelques
gouttes de Xylocaïne® permet de distendre la synoviale (**) et de vérifier ainsi la
bonne position de l'aiguille.
7
Doigts
PLAN DU CHAPITRE
■ Les doigts normaux
y Rappels anatomiques
y Réalisation pratique
■ Les doigts pathologiques
y Pathologie de l'appareil fléchisseur
y Pathologie de l'appareil extenseur
y Entorses
y Lésion des muscles intrinsèques de la main
y Pathologies articulaires chroniques des doigts
y Autres pathologies du doigt et de l'ongle
y Les gestes sous échographie
Échographie musculosquelettique
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Exclusivité “La radiologie pour tous”
166 Échographie musculosquelettique
Tendon fléchisseur
superficiel
A5 Tendon fléchisseur
P3 A1 profond
A4 A3
P2 A2
P1 M
A
Long
vinculum Tendon fléchisseur
Court superficiel
vinculum
Tendon fléchisseur
profond
P3
P2
P1 M
B
Fig. 7.1 Vues latérales de l'appareil extenseur des quatre derniers doigts.
a. Schématisation des poulies digitales annulaires.
b. Les poulies sont réséquées pour faciliter la visualisation des rapports tendineux.
M : métacarpien ; P : phalange.
Ces tendons pénètrent entourés de leur gaine synoviale dans un tunnel ostéofi-
breux étroit constitué en arrière par la corticale antérieure des phalanges, en avant
et latéralement par une gaine digitale fibreuse.
Cette gaine fibreuse comporte cinq poulies annulaires (A1 à A5) inexten-
sibles qui appliquent les tendons contre les corticales et trois poulies cruci-
formes. Le rôle de ces poulies est d'orienter la force de traction des tendons
fléchisseurs et de transformer leur translation horizontale en mouvement
de rotation des interphalangiennes tout en évitant que ces tendons ne
prennent la corde.
L'anatomie du système fléchisseur du pouce est moins complexe avec un seul
tendon fléchisseur (le long fléchisseur du pouce) qui pénètre dans une gaine
fibreuse plus simple : une poulie A1 au niveau de la tête du premier métacarpien,
une poulie A2 au niveau de la tête de la première phalange et, entre les deux, en
regard de la diaphyse de la phalange proximale, une poulie «oblique» renforcée
par des fibres de l'adducteur du pouce.
La capsule antérieure des articulations des doigts – articulations
métacarpo-phalangienne (MCP), interphalangienne proximale (IPP), interpha-
langienne distale (IPD) – est renforcée par un solide complexe fibrocartilagineux
triangulaire : la plaque palmaire.
Les doigts 2–3–4 possèdent une gaine synoviale digitale propre s'arrê-
tant 15 mm au-dessus de la MCP. Le pouce et le V possèdent une gaine
digito-carpienne.
Anatomie de l'appareil l'extenseur (fig. 7.2)
L'appareil extenseur des doigts longs est également complexe et présente
de nombreuses variations : classiquement, on décrit un tendon extenseur
commun pour les quatre derniers doigts et un extenseur propre supplémen-
taire pour l'index et l'auriculaire. Parmi les variantes, on notera l'existence
fréquente de bandelettes de connexion intertendineuses en regard des
métacarpiens.
En regard des MCP, les tendons extenseurs sont maintenus en place par les ban-
delettes sagittales tendues du tendon extenseur à la plaque palmaire, recouvrant
les ligaments collatéraux des doigts longs et formant ainsi un anneau fibreux cir-
conférentiel autour de la MCP.
L'extenseur se divise au niveau de P1 en trois lames tendineuses : la bandelette
médiane (insertion sur la face dorsale de P2) et les bandelettes latérales se réu-
nissant en un tendon conjoint terminal s'insérant sur la face dorsale de la base
de P3.
Les bandelettes latérales vont recevoir des petites expansions tendineuses des
muscles lombricaux et interosseux intervenant dans l'extension des interphalan-
giennes. D'autres expansions fibreuses de ces muscles vont constituer la dossière
Dossière
des interosseux
Bandelette médiane Bandelette latérale
du tendon extenseur du tendon extenseur Tendon extenseur
Ligament
rétinaculaire
dorsal
Tendon
conjoint
terminal Ligament Bandelette
rétinaculaire sagittale Muscle
Ligament transverse
rétinaculaire interosseux
Muscle
A oblique
lombrical
Muscle
lombrical
Dossière Muscle
des interosseux interosseux
Bandelette latérale
du tendon extenseur
Tendon
conjoint
terminal
Bandelette médiane
Tendon extenseur
du tendon extenseur Bandelette
B sagittale
Fig. 7.2 Vues latérale (a) et dorsale (b) de l'appareil extenseur d'un doigt long.
des interosseux, ou aponévrose dorsale des doigts, qui recouvre les composantes
du tendon extenseur et joue un rôle important dans la flexion des MCP.
Au niveau des doigts, les extenseurs ne présentent pas de gaine (celle-ci s'arrêtant
au poignet).
Aponévrose
Aponévrosedudu
muscle
muscleadducteur
adducte
du
dupouce
pouce
Tendon long
extenseur
du pouce
Muscle
LCU adducteur
du pouce
Fig. 7.6 Rapports entre le fléchisseur profond et le fléchisseur superficiel des doigts
longs.
Les coupes axiales successives (a, b, c, d) permettent, en jouant sur l'anisotropie des
tendons, d'analyser la perforation du fléchisseur superficiel (FS) par le fléchisseur
profond (FP). Pour mémoire, le faisceau profond est souvent lui-même composé de
deux faisceaux juxtaposés non séparables en dissection (d).
A B
te
te
te BS BS
BS
L
C L
L L C
C
V C IV
pp
pp
tf
tf
A
B
Fig. 7.8 Bandelettes sagittales.
a. Schéma des bandelettes sagittales en coupe axiale transverse au niveau des 4e (IV) et
5e (V) rayons. En regard des MCP, les tendons extenseurs sont maintenus en place par
les bandelettes sagittales (BS) tendues du tendon extenseur (te) à la plaque palmaire
(pp), recouvrant les ligaments collatéraux des doigts longs (LC), et formant ainsi un
anneau fibreux circonférentiel autour de la MCP.
b. Coupe transverse dorsale d'un tendon extenseur en regard de la tête d'un métacarpien.
On vérifie par cette coupe (réalisée main en extension et éventuellement poing serré)
l'intégrité des bandes sagittales (flèches) et le centrage du tendon extenseur (te).
Coupes coronales
Elles permettent d'analyser les ligaments collatéraux.
L'examen est difficile mais possible pour les ligaments des MCP (le plan sera plutôt
coronal oblique par voie dorsale, l'accès à ces ligaments étant gêné par les doigts adje-
cents, sauf pour le ligament collatéral radial du 2e et ulnaire du 5e doigt pour lesquels
un plan coronal strict est réalisable).
Les collatéraux des IPP qui sont fréquemment le siège d'entorses sont eux faciles
à analyser.
A B
F
C D
F
F
Les gaines tendineuses ne sont quasiment pas visibles à l'état normal, elles le
deviennent dès qu'elles sont pathologiques.
L'échographie peut retrouver soit un épanchement liquidien péritendineux (ané-
chogène), soit un épaississement global de la gaine synoviale (hypoéchogène)
avec éventuelle hyperhémie en mode Doppler.
L'échographie recherche également une tendinopathie sous-jacente des fléchis-
seurs (tendon épaissi, hétérogène) et, suivant le contexte, un corps étranger.
B
Fig. 7.11 Jersey finger type II de la classification de Leddy et Packer, récent, survenu
par mécanisme indirect, il y a 2 jours chez un rugbyman.
a. Défect distal du tendon fléchisseur profond (**) en coupe sagittale, le moignon (FP)
est rétracté au niveau de l'IPP, on note un aspect de «trop belle poulie A4» (têtes de
flèche).
b. Au niveau de la MCP, le tendon fléchisseur profond (FP) et le fléchisseur superficiel
(FS) sont de morphologie normale confirmant ainsi une lésion de type II de Leddy et
Packer (long vinculum du fléchisseur profond intact).
M : métacarpien.
épaisse que le tendon lui-même (gaine synoviale distendue, liquide, sang, tissu
cicatriciel, débris) ;
■ les manœuvres dynamiques permettent une meilleure visualisation de la plage
de rupture en démontrant un «asynchronisme» des mouvements des moignons
tendineux ; ainsi, on note une absence ou une nette diminution de mobilisation
du moignon tendineux proximal lors des manœuvres de flexion passive et une
mobilisation de ce moignon lors des manœuvres de flexion active sans transmis-
sion du mouvement à la zone de rupture ;
■ un cône d'ombre postérieur peut être observé en arrière de la rupture
(désorganisation des fibres lésées responsable d'une réfraction du faisceau
ultrasonore) ;
I I
I I II
III
IV
I
II I V
I
II II
III III VI
IV
VII
A V B
Fig. 7.13 Classification topographique des lésions des tendons fléchisseurs (a)
et extenseurs (b) des doigts selon la Fédération internationale des sociétés de
chirurgie de la main.
■ la rupture partielle se caractérise par une perte focale de continuité des fibres
tendineuses (fig. 7.14), sans altération des manœuvres dynamiques.
La difficulté du diagnostic échographique est majorée si la lésion tendineuse
est examinée à distance du traumatisme. Un phénomène de fibrose est pos-
sible avec une adhérence du tendon rompu au tendon adjacent, à sa gaine
Fig. 7.14 Rupture partielle du tendon fléchisseur profond du 4e doigt suite à une
plaie par verre.
a. Coupe sagittale : perte focale de l'aspect fibrillaire du tendon fléchisseur profond
(FP), remplacé par une zone hypoéchogène (double flèche). Le fléchisseur superficiel
(FS) est intact.
b. Coupe axiale : plage anéchogène (*) de la moitié radiale du tendon fléchisseur
profond.
D
Fig. 7.15 Les principaux types de Jersey finger d'après la classification de Leddy et
Packer (les structures pathologiques sont figurées en rouge).
a. Type I, le tendon fléchisseur profond est rétracté au niveau de la paume de la main
suite à la désinsertion distale de ce tendon et à la rupture de son court et de son long
vinculum.
b. Type II, le fléchisseur profond est rétracté au niveau de l'IPP ou de P1, le long
vinculum étant respecté.
c. Type III, arrachement osseux de l'insertion distale du fléchisseur profond qui reste
bloqué en distalité sous la poulie A5.
d. Type IV de Smith consistant en l'association d'une avulsion distale du tendon long
fléchisseur et d'une fracture articulaire de la base de P3 ; le fragment osseux n'est pas
solidaire du tendon avulsé.
Doigt à ressaut
C'est le blocage, ou le ressaut, d'un doigt lors des mouvements de flexion–
extension lié le plus souvent à l'inadéquation entre le diamètre des tendons
fléchisseurs et celui de la poulie A1.
Cette pathologie est fréquente (2,6 % de la population sera touchée dans sa vie,
et 10 % des diabétiques), avec un pic principal au cours des 5e et 6e décades, et un
pic dans l'enfance.
Les localisations les plus fréquentes sont : le pouce (33 %), l'annulaire (27 %) et le
majeur.
Les signes échographiques suivants sont classiquement retrouvés (série de
Guerini) (fig. 7.16) :
■ épaississement de la poulie A1 (100 %) régulier ou nodulaire, avec encoche
sur les tendons fléchisseurs sous-jacents. L'épaisseur moyenne de la poulie A1 est
alors de 1,8 mm pour une normale de 0,5 mm ;
■ hypervascularisation de la poulie A1 (91 %) ;
■ ténosynovite (55 %) ;
■ tendinose (48 %) avec épaississement et aspect hétérogène des tendons flé-
chisseurs en aval de la poulie A1 pour les doigts longs, et épaississement du long
fléchisseur en amont de cette poulie pour le pouce ;
■ fissure intratendineuse (6 % des cas).
Voici une autre série de signes qui peuvent être retrouvés :
■ dark tendon sign de Gruber (fig. 7.17) : l'hypertrophie de la poulie A1 entraîne
une déformation focale du tendon en déviant discrètement ses fibres ; celles-ci
n'étant plus parallèles à la sonde, il en résulte par anisotropie une perte focale de
l'aspect fibrillaire du tendon remplacé par une zone «sombre» qui ne se mobilise
pas avec le tendon ;
■ pour les doigts longs, la tendinose hypertrophique porte principalement sur
les languettes latérales du fléchisseur superficiel (fig. 7.18) qui vont venir direc-
tement «buter» contre la poulie A1 en flexion. L'augmentation de surface de ces
languettes est alors bien montrée en coupe axiale ;
■ dans de rares cas, cette hypertrophie tendineuse est au premier plan sans
épaississement de la poulie A1 ;
■ il est parfois possible de montrer directement de façon dynamique le ressaut
en échographie (coupes sagittales) mais, dans la majeure partie des cas, la sonde
par son volume empêche d'obtenir un degré de flexion suffisant du doigt pour
qu'il ne survienne ;
■ toutefois, on peut assez souvent visualiser la phase qui se déroule juste avant le
ressaut, avec un asynchronisme lors de la flexion du fléchisseur profond et des
languettes du fléchisseur superficiel ; ainsi le fléchisseur profond coulisse nor-
malement en profondeur, alors que les languettes du fléchisseur superficiel sont
ralenties par leur frottement avec la poulie A1.
A B
D E
A B
C
Fig. 7.17 Pouce gauche à ressaut.
a. Coupe axiale sur la poulie A1 (flèches) du pouce sain.
b. Coupe axiale du côté pathologique montrant un épaississement hypoéchogène
nodulaire majeur de la poulie A1 (flèches).
c. Coupe sagittale retrouvant l'hypertrophie de la poulie A1 (flèches), une déformation
(encoche) du tendon sous-jacent, une zone «sombre» intratendineuse ne se
mobilisant pas avec le tendon, liée à un artéfact d'anisotropie ou dark tendon sign
de Gruber (têtes de flèche), une hypertrophie tendineuse en amont de la poulie A1
(double flèche) et, enfin, une ténosynovite (**).
Enfin, l'échographie est très performante pour préciser la cause exacte d'un res-
saut «secondaire» :
■ cicatrisation hypertrophique ou rétraction tendineuse secondaire à une plaie ;
■ ténosynovite dans le cadre d'un rhumatisme inflammatoire ;
■ tophi dans le cadre d'une goutte, dépôts amyloïdes…
A C
B D
e
Fig. 7.18 3 doigt à ressaut, la tendinose hypertrophique des languettes
du fléchisseur superficiel est ici au premier plan.
a, b. Vues sagittale (a) et axiale (b) doigt étendu : la poulie A1 (flèches) est modérément
épaissie, en aval le fléchisseur superficiel présente un épaississement hypoéchogène (**).
c. Doigt en semi-flexion (flèche en pointillés), le fléchisseur superficiel vient «buter»
sur la poulie A1.
d. La coupe axiale transverse en aval de la poulie A1 démontre l'hypertrophie franche
des languettes du tendon fléchisseur superficiel (FS), le fléchisseur profond (FP)
gardant un calibre normal.
A B
C D E
Fig. 7.19 Rupture complète d'une poulie A2 chez un grimpeur.
a, b. Coupes échographiques sagittales sur P1 au repos (a) et en flexion contrariée
(b), la plupart des signes de rupture sont retrouvés : un épaississement et un aspect
hypoéchogène de la poulie lésée (têtes de flèche), un épanchement de la gaine des
fléchisseurs observé à la phase aiguë prédominant en arrière des tendons fléchisseurs
(**), un écart anormal entre les tendons fléchisseurs et la corticale antérieure de P1
(doubles flèches) ; cet écart est majoré par les manœuvres de flexion contrariée.
c, d. Coupes axiales comparatives : sur la coupe (c) correspondant au doigt
pathologique, on note aisément le diastasis «fléchisseurs–corticale» et
l'épanchement de la gaine prédominant en arrière des fléchisseurs.
e. Position arquée du grimpeur favorisant la rupture des poulies (*).
■ épaississement et aspect hypoéchogène de la poulie lésée (comparativement
au côté controlatéral) ;
■ épanchement de la gaine des fléchisseurs observé à la phase aiguë de topogra-
phie particulière, en arrière des tendons fléchisseurs ;
■ hypersignal Doppler de la gaine des fléchisseurs ;
■ écart anormal entre les tendons fléchisseurs et la corticale antérieure de la
phalange en regard de la poulie lésée (écart normal entre 0,5 et 1 mm) ; les ten-
dons «prennent la corde». Cet écart est majoré par les manœuvres de flexion
contrariée ;
■ incarcération (fig. 7.20) de la poulie lésée sous les tendons fléchisseurs (struc-
ture hyperéchogène dans l'épanchement entre les tendons fléchisseurs et la corti-
cale antérieure de la phalange).
Le caractère complet de la rupture est signé par un écart de plus de 1 mm entre
le tendon et la corticale en regard de la poulie lésée.
D'après les travaux de Klauser, on observe au repos (et en flexion contrariée), sur
les coupes sagittales et axiales, un diastasis tendon–corticale :
■ > 2,1 mm au repos (4 mm en flexion contrariée) en cas de rupture d'A2 ;
■ > 2,3 mm (> 5,6 mm) en cas de rupture combinée d'A2 et A3 ;
■ > 1,1 mm (> 2,5 mm) en cas de rupture d'A4.
Il convient bien sûr de confronter les données de l'échographie aux données de
la clinique. En effet, en dehors du contexte traumatique, les poulies peuvent être
distendues dans les pathologies chroniques des gaines (ténosynovites inflamma-
toires), l'épanchement est alors préférentiellement situé en avant des tendons
fléchisseurs.
Enfin, abordons pour conclure cette partie quelques notions de prise en charge.
Chez les grimpeurs de haut niveau, notamment en cas de lésion associée des
poulies A2 et A3, un traitement réparateur peut être proposé (reconstruction des
poulies avec un morceau de long palmaire ou de rétinaculum des extenseurs).
L'incarcération d'une poulie décrite par certains auteurs orientera également plu-
tôt vers une prise en charge chirurgicale.
A B
C D
E F
Fig. 7.21 Rupture du tendon conjoint distal de l'extenseur : doigt en maillet.
a. Vue clinique d'un doigt en maillet récent.
b. Évolution péjorative (plus fréquente chez les «hyperlaxes») vers un doigt en «col
de cygne».
c. Coupe sagittale sur l'IPD d'un doigt en maillet très récent : rupture tendineuse
distale de l'extenseur avec défect anéchogène (**), le fragment proximal rétracté
est nettement épaissi (double flèche), hypoéchogène et ne se mobilise pas lors des
manœuvres passives de P3.
d. Doigt en maillet «osseux» avec un petit arrachement osseux dorsal de la base de P3
(flèche), se mobilisant lors des manœuvres dynamiques, et un tendon conjoint distal
qui reste fin et fibrillaire (têtes de flèche).
e, f. Aspect de doigts en maillet en subaigu (1 mois) avec une cicatrisation discrètement
hypertrophique (e : double flèche) et une cicatrisation franchement hypertrophique
(d : double flèche) et «trop» longue entraînant un déficit d'extension de 30°.
Elle est secondaire à une flexion forcée (volley-ball, handball, etc.), à des micro-
traumatismes ou à une section par objet tranchant.
L'IPD est en flexion au repos avec incapacité de réaliser une extension active
complète.
L'échographie peut montrer à la phase aiguë une rupture distale du tendon
conjoint ou une avulsion osseuse de son insertion. Le moignon tendineux plus ou
moins rétracté est alors souvent épaissi, hypoéchogène et ne se mobilise pas lors
des manœuvres passives de P3.
Rapidement après cette phase aiguë, on observera un tendon «cicatriciel» plus
épais que le tendon normal mais également plus long avec pour corollaire un
défaut d'extension (un allongement de 1 mm entraîne une perte d'extension
de 25°).
L'absence de traitement orthopédique adapté du doigt en maillet (fig. 7.22a) favo-
rise le développement d'une déformation en col de cygne (fig. 7.22b) par hyperex-
tension secondaire de l'IPP.
A B
C D
E F
A B
C D
Fig. 7.24 Stade de pré-boxer's knuckle.
a, b. Infiltration hypoéchogène (**) et épaississement de la graisse située en arrière
du tendon extenseur (te) du III en coupe axiale (a) et en coupe sagittale (b) ; les
bandelettes sagittales sont parfaitement visibles (flèches).
c, d. À un stade plus avancé, l'infiltration hypoéchogène devient circonférentielle (**)
réalisant un aspect de néo-bursite ou de «pseudo-ténosynovite» ; en mode Doppler
(d), l'hyperhémie est très franche. Le tendon (te) est toujours bien centré.
A B
C D
Fig. 7.25 Boxer's knuckle du III.
a. Cliniquement la tuméfaction des parties molles rend difficile la visualisation du
tendon extenseur (flèche).
b. «Néo-bursite» (**) hypoéchogène entourant une bandelette sagittale radiale
(flèches) interrompue (tête de flèche).
c. La flexion de la MCP ou la pression de la sonde permettent de démasquer la
luxation ulnaire du tendon (te).
d. L'hyperhémie Doppler est franche au sein de la «néo-bursite» péritendineuse.
te : tendon extenseur.
■ pour le cas particulier du 5e rayon (fig. 7.26), on note une infiltration hypo-
échogène dorsale péritendineuse, une hyperhémie en mode Doppler et une rup-
ture de la bandelette entre les deux extenseurs à destination du V. En appuyant
avec la sonde ou en faisant fermer le poing au patient, on provoque un diastasis
ou une luxation des tendons de part et d'autre de la tête du métacarpien.
Classiquement, on préconise un traitement chirurgical pour les lésions post-
traumatiques aiguës.
A B
C D
Fig. 7.26 Boxer's knuckle du V.
a. Coupe axiale du doigt lésé, la bandelette sagittale située entre les deux tendons
extenseurs (te) est rompue remplacée par une infiltration hypoéchogène donnant un
aspect de «néo-bursite» (**), les deux tendons sont anormalement écartés.
b. Coupe comparative avec le petit doigt controlatéral, montrant le rapport normal
entre les deux tendons extenseurs du V (lignes en pointillé).
c. IRM correspondante en séquence T1.
d. Vue clinique montrant l'épaississement des parties molles dorsales du V (flèche).
Entorses
Entorse de la métacarpo-phalangienne du pouce
La stabilité du pouce dépend en grande partie du ligament collatéral ulnaire
(LCU) de l'articulation MCP. Ce ligament peut être lésé au décours d'une entorse
en abduction forcée.
L'échographie permet de démembrer quatre types de lésions du LCU reprises par
la classification d'Ebrahim (fig. 7.27) :
A B C D E
Fig. 7.27 Classification des entorses du ligament collatéral ulnaire du pouce (LCU)
selon Ebrahim, en coupe longitudinale coronale.
a. Aspect normal du LCU (orange) et de l'aponévrose de l'adducteur (gris clair).
b. Simple épaississement du LCU. c. Rupture partielle du LCU. d. Rupture complète du
LCU. e. Lésion de Stener.
Fig. 7.28 Entorse simple du LCU : coupes longitudinales du bord ulnaire de la MCP
du pouce.
a. L'entorse bénigne se caractérise par un épaississement du LCU (double flèche)
comparativement au côté controlatéral, sans solution de continuité ; l'aponévrose de
l'adducteur (têtes de flèches) recouvre superficiellement le LCU.
b. Coupe controlatérale comparative.
P1 : première phalange ; M : métacarpien.
Fig. 7.29 Rupture du ligament collatéral ulnaire du pouce (LCU) sans effet Stener.
Coupe longitudinale de deux désinsertions distales du LCU (double flèche), avec
épaississement et rétraction en boule de ce dernier.
L'aponévrose de l'adducteur reste en position normale (têtes de flèche). Cette position
normale est particulièrement bien montrée par les manœuvres passives de flexion–
extension de l'interphalangienne qui ont pour effet de faire glisser l'aponévrose de
façon harmonieuse sur le LCU. À noter l'épaississement de cette aponévrose dans le
premier cas.
Fig. 7.30 Rupture complète du ligament collatéral ulnaire du pouce (LCU) avec
effet Stener.
Coupe longitudinale d'une rupture complète avec effet Stener : rétraction en boule du
LCU (yo-yo : double flèche) en regard de la tête du premier métacarpien ; interposition
de l'aponévrose de l'adducteur épaissie entre le moignon ligamentaire et son insertion
théorique (figurant ainsi la ficelle du yo-yo : têtes de flèche).
Les manœuvres dynamiques montrent que l'aponévrose de l'adducteur ne glisse plus à
la surface du ligament mais s'interpose en aval du moignon ligamentaire.
IV V
te
di
bs
A B
C D
Fig. 7.31 Blocage en abduction du V après une entorse, par effet Stener-like.
a. Présentation clinique : déficit passif et actif d'adduction du V suite à une entorse en
abduction.
b. Schéma lésionnel simplifié en vue dorsale : rupture en «boule» d'un ligament
collatéral (flèche) et incarcération de ce dernier entre la bandelette sagittale (bs) et
la dossière des interosseux (di) réalisant un effet «Stener-like» ; «te» figure le tendon
extenseur.
c. Échographie en coupe longitudinale «coronale oblique» mettant en évidence un
ligament collatéral (lc) rompu en «boule» et une image linéaire proximale (flèches)
pouvant correspondre à la bandelette sagittale incarcérée.
d. Vue opératoire d'un autre patient où le fragment ligamentaire rompu est visible
directement en sous-cutané en aval d'une bandelette sagittale lésée.
Source : figure 7.31d due à la courtoisie du Dr G. Meyer.
LCD
A LCP B
C D
Fig. 7.32 MCP bloquée en flexion par une incarcération du faisceau palmaire du
ligament collatéral radial du IV au niveau d'un ostéophyte.
a. Schéma de l'incarcération du faisceau palmaire du ligament collatéral (LCP) en
avant d'un ostéophyte, le faisceau dorsal (LCD) restant en position normale.
b. Radiographie démontrant la présence d'ostéophytes (flèches).
c, d. Sur les coupes échographiques sagittale (c) et axiale (d), il est difficile d'affirmer
l'incarcération suspectée, mais les ostéophytes sont bien visibles et les tendons ont pu
être innocentés.
A B
Fig. 7.34 Rupture de la plaque palmaire.
a. Rupture proximale de la plaque palmaire au décours d'un accident d'équitation
(doigt coincé dans le harnais) : épanchement proximal (flèche), désorganisation
aspect hypoéchogène des deux tiers distaux (**).
b. Coupe comparative controlatérale montrant l'aspect fibrillaire hyperéchogène d'une
plaque palmaire normale (têtes de flèche), en arrière des tendons fléchisseurs (F).
A
Fig. 7.35 Déchirure des muscles lombricaux.
a. Les prises asymétriques telle les «mono-doigts» en escalade sont une circonstance
classique de survenue de ce type de lésions.
B D
E G
Fig. 7.35 Suite.
b, c, d. Ces séquences IRM en DP Fat Sat démontrent de façon incontestable une
déchirure des 3e et 4e lombricaux : hypersignal diffus des corps musculaires des 3e et 4e
lombricaux (coupe coronale b), épanchement de la gaine des fléchisseurs adjacents,
et discrète infiltration «hématique» des parties molles adjacentes (coupes axiales
transverses c, d).
e, f, g. Muscle lombrical lésé en échographie ; les signes échographiques sont souvent
ténus et doivent être confrontés à la clinique : épaississement du corps musculaire
(double flèche en pointillé) du lombical lésé à confronter aux lombicaux adjacents ou
controlatéraux ; modification de l'échogénicité du muscle ; sensibilité au passage de
la sonde ; épanchement de la gaine des fléchisseurs adjacents (flèches) ; intégrité des
tendons fléchisseurs et des poulies.
Doigt et psoriasis
Comme dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), l'échographie peut mettre en évi-
dence des signes de synovite et de ténosynovite. Elle retrouve parfois également
des signes plus spécifiques de rhumatisme psoriasique : enthésophytes en zone
d'insertion capsulaire ou tendineuse, appositions périostées des corticales phalan-
giennes, et épaississement inflammatoire en Doppler des parties molles du doigt
(«pseudo-ténosynovite» de Fournié).
L'atteinte en «rayon» et l'atteinte de l'IPD sont spécifiques de cette affection.
Doigt et arthrose
L'échographie est peu utile dans cette indication ; elle peut être demandée par le
clinicien pour un bilan de tuméfaction des interphalangiennes et montrer :
■ les ostéophytes responsables des nodosités d'Heberden (IPD) et de Bouchard
(IPP) ;
■ une atteinte des ligaments collatéraux (épaississement, rupture), un épaissis-
sement du tendon extenseur, des érosions marginales en zone d'insertion des
ligaments, une synovite, des kystes mucoïdes.
Kystes mucoïdes
C'est un motif fréquent de consultation, l'échographie montre de façon aisée la nature
liquidienne de ces tuméfactions (anéchogènes et renforcement postérieur des échos).
Aux doigts, deux types de localisations sont fréquents.
Kystes des poulies (fig. 7.38)
Il existe une nette prédominance féminine (2,6/1). La face palmaire du majeur et
celle de l'annulaire en regard des poulies A1 et A2 constituent les localisations
préférentielles de ces kystes.
Ils peuvent être symptomatiques, et leur taille fluctue dans le temps.
En échographie, ils restent immobiles par rapport aux tendons fléchisseurs lors
des manœuvres dynamiques.
A B
C D
Fig. 7.39 Kyste péri-articulaire.
a, b. Coupe sagittale dorsale (a) et transverse dorsale (b) sur l'IPD du majeur. Kyste (*)
anéchogène au contact de la matrice unguéale, à la face dorsale de P3 sur laquelle il
réalise un scalloping (têtes de flèche). Remaniements dégénératifs de l'IPD suspectés
en échographie et confirmés sur les clichés radiographiques.
c. Vue clinique montrant les répercussions du kyste sur la croissance de l'ongle.
d. IRM correspondante en T2 Fat Sat ; ce franc hypersignal T2 et l'absence de prise de
contraste sur les séquences injectées confirment la nature liquidienne de la lésion.
Maladie de Dupuytren
Il s'agit d'une fibrose rétractile de l'aponévrose palmaire, des fascias palmaires et
digitaux.
Elle est plus fréquente chez l'homme après 50 ans et peut être associée aux autres
fibromatoses (maladies de Ledderhose et de La Peyronie).
Elle se caractérise par l'apparition de nodules sous-cutanés de la paume de la
main durs et indolores, de cordes sous-cutanées, d'invaginations cutanées. Elle
peut évoluer à terme vers une rétraction progressive des doigts en regard (4e et 5e
doigts le plus souvent).
L'échographie (fig. 7.40) montre des nodules hypoéchogènes, bien limités, centrés
sur l'aponévrose palmaire, ne s'allumant pas en Doppler.
B C
Fig. 7.40 Maladie de Dupuytren de la paume de la main.
a, b. Coupes transversales palmaire (a) et sagittale (b) de la paume de la main en
regard du 3e rayon. L'échographie montre un nodule hypoéchogène (têtes de flèche),
bien limité, centré sur l'aponévrose palmaire, non vascularisé en Doppler. Ce nodule
fibreux refoule discrètement les tendons fléchisseurs (F) mais n'adhère pas à ces
derniers lors des manœuvres dynamiques.
c. L'examen clinique est souvent caractéristique : nodule sous-cutané palmaire dur,
indolore, invaginations cutanées.
A B
C D
Fig. 7.41 Flexion irréductible du V par une corde fibreuse (maladie de Dupuytren).
a. Aspect clinique.
b. Coupe IRM axiale transverse en pondération T1 retrouvant une corde fibreuse sous-
cutanée (pointillés) dont le signal est proche de celui des tendons fléchisseurs (flèche).
c, d. Sur ces coupes échographiques sagittales oblique (c) et axiale (d), la corde
(pointillés) apparaît fibrillaire, mais de façon un peu moins homogène et moins
marquée que les tendons fléchisseurs adjacents (flèches).
A B
C D
E F
Fig. 7.43 Tumeur glomique du 4e doigt.
a, b, c. Petite formation tissulaire arrondie hypoéchogène (têtes de flèche) de 4 mm
de diamètre située au bord radial de la face dorsale de la base de P3 au contact de la
matrice unguéale, responsable d'un discret scalloping osseux sur la phalange (flèche
creuse) ; cette lésion est très vascularisée en Doppler (c).
d. Coupe IRM sagittale, séquence vasculaire dynamique, montrant un rehaussement
franc de la tumeur glomique au temps artériel.
e. Vue clinique.
f. Vue opératoire, tumeur glomique reséquée (tête de flèche).
B
Fig. 7.44 Infiltration d'un doigt en ressaut sous échographie.
a. L'aiguille de calibre 25 G est placée sous contrôle échographique (après repérage
selon la technique du gel pad) au contact de la partie distale de la poulie A1
hypertrophique (flèches). L'objectif est d'injecter le produit anesthésiant puis le
corticoïde retard (demi-ampoule d'Altim®), en périphérie de la poulie (**) et dans la
gaine du tendon (flèches en pointillé).
b. Simulation montrant la position de l'aiguille et de la sonde au moment de
l'infiltration ; il va de soit que ce geste doit normalement être réalisé dans des
conditions stériles (désinfection, gants, protège-sonde stérile, gel stérile…).
8
Hanche
PLAN DU CHAPITRE
■ La hanche normale
y Technique
y Coupes normales
■ La hanche pathologique
y Pathologies articulaires
y Région antérieure et médiale
y Région sagittale
y Région postérieure
Échographie musculosquelettique
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212 Échographie musculosquelettique
La hanche normale
Technique
Une large plage de fréquence doit être utilisée (de 3,5 MHz jusqu'à 13 MHz)
afin de permettre l'examen complet des structures les plus profondes aux plus
superficielles.
Dans certaines conditions cliniques particulières (recherche de ressaut de
hanche par exemple), la réalisation de manœuvres dynamiques peut être
utile.
Coupes normales
Région antérieure
Le sujet est examiné initialement en décubitus, avec les membres inférieurs en
position symétrique afin de faciliter l'examen comparatif.
L'examen débute par l'obtention d'une coupe sagittale antérieure permettant
de visualiser l'articulation coxo-fémorale et ses différents composants anato-
miques :
■ le cotyle et la tête fémorale apparaissant comme des lignes hyperéchogènes
régulières ;
■ le cartilage de recouvrement de la tête fémorale apparaissant comme une fine
ligne hypoéchogène (fig. 8.1) ;
■ le labrum antérieur, une structure triangulaire hyperéchogène insérée sur le
cotyle ;
■ les récessus articulaires antérieurs ;
■ la capsule articulaire (fig. 8.2) normalement hyperéchogène dont l'épaisseur
des replis synoviaux peut être mesurée (< 10 mm) ;
■ le tendon du muscle psoas ;
■ la bourse du psoas (normalement non visible).
Une coupe sagittale antérieure obtenue de façon plus latérale retrouve les chefs
musculaires et/ou les insertions tendineuses :
■ du droit fémoral (insertion sur l'épine iliaque antéro-inférieure) (fig. 8.3) ;
■ du sartorius (qui s'insère sur l'épine iliaque antérosupérieure et croise la
hanche) (fig. 8.4) ;
■ de la partie proximale du tenseur du fascia lata.
Une coupe sagittale antérieure obtenue de façon plus médiale retrouve les inser-
tions des muscles grands droits et des adducteurs.
Les coupes dans le plan axial sont indispensables pour détecter des anomalies her-
niaires, vasculaires ou la présence de formations ganglionnaires. Elles permettent
également de bien appréhender l'épaisseur des replis synoviaux et l'insertion du
droit fémoral sur l'épine iliaque antéro-inférieure.
Fig. 8.3 Insertion sur l'épine iliaque antéro-inférieure (EIAI) du droit fémoral.
Le tendon apparaît fibrillaire et hyperéchogène (flèches).
Région latérale
Le patient est placé en décubitus controlatéral.
Des coupes frontales et axiales permettent de visualiser les facettes du grand tro-
chanter et les insertions musculaires des muscles glutéaux (fig. 8.5).
Le tendon du petit fessier s'insère en position plus antérieure que le tendon du
moyen fessier.
Les différentes bourses sont également identifiées. La bourse trochantérienne
est habituellement constituée de l'association de deux bourses de glissement
importantes : celle du gluteus maximus (grand fessier) et celle du gluteus medius
(moyen fessier), et d'une bourse de plus petit volume, celle du gluteus minimus
(petit fessier).
B
Fig. 8.5 Coupes axiale et sagittale de l'insertion du muscle fessier.
a. Coupe axiale : tendon du moyen fessier (), bande fibreuse des moyens fessiers
(flèches), petit fessier (*).
b. Coupe sagittale : insertion du muscle moyen fessier sur le grand trochanter. Flèches :
lame fibreuse ; têtes de flèche : tendon du moyen fessier.
Région postérieure
L'analyse de cette région est parfois difficile en fonction du morphotype du
patient.
Les coupes superficielles montrent le muscle gluteus magnus (grand fessier).
Il faut s'efforcer de bien visualiser l'ischion et l'insertion proximale des muscles
ischiojambiers, qui occupent plus distalement la loge postérieure de la cuisse
(fig. 8.6).
Éléments nerveux
À la partie antérieure de la hanche, l'échographie identifie facilement deux
nerfs :
■ le nerf cutané latéral de la cuisse qui sort de l'abdomen au-dessous de l'épine
iliaque antérosupérieure et passe sous le ligament inguinal ;
■ le nerf fémoral, branche la plus volumineuse du plexus lombaire, qui chemine
dans la gouttière comprise entre le muscle psoas et le muscle iliaque puis passe
au-dessous du ligament inguinal.
À la partie postérieure, on visualise le nerf sciatique (fig. 8.7) qui émerge entre le
muscle moyen fessier et le muscle jumeau. Il est également contigu à l'insertion
proximale des muscles ischiojambiers avant de descendre dans la loge posté-
rieure de la cuisse.
La hanche pathologique
Pathologies articulaires
Épanchement
L'échographie est extrêmement sensible pour dépister un épanchement intra-
articulaire y compris de faible volume (fig. 8.8).
Fig. 8.13 Lésion de l'enthèse du muscle long abducteur sur des coupes sagittales.
Par rapport au côté sain (a), on visualise une rupture et une désinsertion musculaire
au niveau de l'enthèse avec hématome périphérique associé (b : flèche).
Bursite de l'iliopsoas
La bourse du psoas iliaque correspond à un vase d'expansion naturel de la
cavité articulaire de la hanche et, à l'état physiologique, cette bourse est invi-
sible à l'échographie. Elle communique avec l'articulation dans 15 % des cas
environ.
Une distension de la bourse de l'iliopsoas peut être retrouvée soit isolément dans
des cadres nosologiques particuliers (traumatismes, arthrite inflammatoire ou
infectieuse, synovite villonodulaire, etc.), soit associée à un épanchement intra-
articulaire témoignant alors d'une synovite de hanche.
En cas d'hyperpression intra-articulaire, la bourse du psoas iliaque se remplit
d'un liquide séreux et une structure anéchogène ou hypoéchogène est visible
par ultrasons entre le tendon du psoas latéralement et les vaisseaux fémoraux en
position médiale (fig. 8.15a).
Dans les cas de stagnation de liquide au sein de la bourse (dans le cadre des
pathologies rhumatismales inflammatoires par exemple), celle-ci peut prendre un
aspect échographique hyperéchogène et hétérogène (fig. 8.15b).
Kystes péri-articulaires
Ils correspondent le plus souvent à des kystes mucineux (ganglion cysts des
Anglo-Saxons) d'origine labrale.
Les kystes mucineux sont généralement incompressibles et apparaissent classi-
quement hypoéchogènes en échographie. La pression de la sonde peut s'avérer
douloureuse.
La localisation proche de l'articulation ou du labrum cotyloïdien antérieur doit
faire rechercher l'existence d'une éventuelle déchirure de celui-ci et un pertuis
alimentant le kyste mucoïde.
Neuropathies
Compression du nerf cutané latéral de la cuisse
Ce nerf sort de l'abdomen au-dessous de l'épine iliaque antérosupérieure et passe
sous le ligament inguinal.
Il peut être comprimé par un hématome (voies d'abord chirurgicales antérieures
de la hanche) ou par des fils de suture par exemple.
Pubalgies
La pubalgie représente un terme générique qui se réfère aux cas de douleur de
l'aine inexpliquée par l'examen clinique, et correspond en fait à une hypersollicita-
tion de la région pubienne d'étiologies diverses.
Dans ces indications, l'échographie ne pourra pas être exhaustive car l'explo-
ration de l'articulation de la symphyse pubienne n'est pas accessible aux
ultrasons.
Région sagittale
Syndrome du grand trochanter
Le tendinopathies ou les bursites péritrochantériennes constituent les indications
les plus fréquemment rencontrées en échographie de la hanche.
Ressaut externe
Il traduit la subluxation transitoire et brutale de la bandelette iliotibiale sur la par-
tie postérieure osseuse du grand trochanter.
C'est le plus fréquent et le mieux connu des ressauts de la hanche. Il s'observe sur-
tout chez les danseuses et les coureurs à pied et il est perçu lors des mouvements
de rotation sur une hanche en adduction et légère flexion.
Les coupes axiales transverses réalisées au niveau du relief osseux du grand tro-
chanter permettent de mettre en évidence de façon dynamique le ressaut de la
bandelette, mais aussi d'éventuelles bursites secondaires (fig. 8.21).
Dans certains cas, l'échographie peut également visualiser une tendance à la
subluxation de la hanche et montrer le phénomène de «vide articulaire».
Lésion de Morel-Lavallée
La lésion de Morel-Lavallée correspond à un épanchement séro-hématique post-
traumatique, localisé entre la face profonde des tissus sous-cutanés et le fascia
musculaire sous-jacent.
L'échographie retrouve une collection hypoéchogène ou anéchogène «posée»
sur la ligne hyperéchogène du fascia musculaire (fig. 8.22).
On prendra garde à ne pas trop appuyer sur la sonde pour ne pas mésestimer
une telle lésion.
Cet épanchement peut dilacérer les lobules graisseux sous-cutanés qui sont alors
retrouvés comme des éléments nodulaires hyperéchogènes.
L'échographie peut également être utile afin de guider le geste de ponction–
aspiration–compression souvent proposé pour traiter ce type de pathologies.
Région postérieure
Tendinopathie des ischiojambiers
Les lésions des ischiojambiers sont fréquentes et il est important de différencier
deux cadres nosologiques différents :
■ la désinsertion proximale du tendon conjoint (fig. 8.23) ;
■ les lésions intramusculaires.
Bourse ischiatique
Cette bursite est beaucoup plus rare que les précédentes et de description plus
récente.
L'atteinte de la bourse ischiatique ou ischioglutéale est d'origine microtrauma-
tique et essentiellement liée à la position assise prolongée. Cette pathologie est
aussi fréquente chez les paraplégiques par compression directe de la bourse
ischiatique.
Elle entraîne des douleurs sévères, localisées au milieu de la fesse et pouvant irra-
dier vers les membres inférieurs en raison de la proximité anatomique entre cette
bourse de glissement et le nerf sciatique en regard du pli fessier ainsi que le nerf
cutané fémoral postérieur (ancien nerf petit sciatique).
Le diagnostic échographique est posé par la mise en évidence dans la plupart des
cas d'une collection hypoéchogène, compressible par la sonde et dont les parois
fines possèdent parfois une hyperhémie en mode Doppler (fig. 8.25).
Des septa ou des nodules pariétaux sont décrits.
9
Genou
PLAN DU CHAPITRE
■ Le genou normal
y Étude de la région antérieure
y Étude de la région médiale
y Étude de la région latérale
y Étude de la région postérieure
■ Le genou pathologique
y Étude de la région antérieure
y Étude de la région médiale
y Étude de la région latérale
y Étude de la région postérieure
y Pivot central et ménisques
y Genou prothétique
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234 Échographie musculosquelettique
Le genou normal
Étude de la région antérieure
L'examen de la face antérieure du genou se réalise chez un patient en décubitus
dorsal et l'articulation en légère flexion.
Région suprapatellaire
Le tendon quadricipital présente un aspect trilamellaire car les composantes du
quadriceps se prolongent par des lames tendineuses distinctes. Il s'insère sur le
pôle supérieur de la patella (fig. 9.1).
Certaines fibres du tendon quadricipital passent en pont au-dessus de la patella
pour s'unir avec des fibres du ligament patellaire.
Certaines fibres tendineuses provenant du muscle vaste médial et du muscle
vaste latéral constituent les expansions latérales qui s'insèrent sur le tibia.
Comme tous les tendons (voir chapitre 1), le tendon quadricipital apparaît fibril-
laire et hyperéchogène en échographie. Ses bords sont soulignés par la graisse
sous-cutanée et par la graisse suprapatellaire plus hypoéchogène.
À la partie profonde du tendon quadricipital, se situe le récessus sous-quadricipital
qui reste non visible en l'absence de lame d'épanchement. Ceux-ci sont préféren-
tiellement recherchés au niveau des culs-de-sac latéraux.
Région infrapatellaire
Le ligament patellaire mesure 4 à 5 cm de long (fig. 9.3). Il est relativement écho-
gène par rapport à la graisse de la loge de Hoffa.
Fig. 9.3 Coupe sagittale en mode panoramique des régions infra- et suprapatellaire.
q : tendon quadricipital ; ↑ : ligament patellaire ; * : corps adipeux infrapatellaire ;
T : tibia ; P : patella.
Dans le plan sagittal, le bord supérieur du ligament patellaire est convexe vers
le haut, tandis que son bord inférieur est plus rectiligne. La partie distale de ce
tendon peut être sujette à l'artéfact d'anisotropie.
Dans le plan axial, le ligament patellaire présente un aspect semi-ovalaire.
La loge de Hoffa extrasynoviale mais intracapsulaire est située en arrière du liga-
ment patellaire et est occupée par de la graisse qui apparaît hypoéchogène et
hétérogène par rapport au ligament.
Articulation fémoro-patellaire
Si les radiographies sont toujours indispensables et le scanner souvent nécessaire
pour identifier les signes de dysplasie de la trochlée, deux coupes échographiques
peuvent être également utiles pour établir le diagnostic :
■ la première (fig. 9.4) est obtenue chez un patient en décubitus avec flexion
maximale du genou : on balaye toute la trochlée perpendiculairement à la
surface cartilagineuse de sa partie proximale jusqu'au bord supérieur de la
patella. Ce balayage permet d'apprécier globalement : l'état du cartilage,
B D
Fig. 9.4 Étude de la trochlée genou fléchi.
La position du patient genou fléchi (a) permet d'étudier une grande partie de la
trochlée (b) ; sur la coupe haute de la trochlée (c), la joue interne est peu développée,
le cartilage est bien visible sous forme d'une bande hypoéchogène (doubles flèches),
l'interface cartilage–os sous-chondral est hyperéchogène (flèches). En translatant la
sonde vers la distalité (d), la trochlée se creuse et le versant interne augmente de taille.
C
A
B D
Fig. 9.5 Étude de la trochlée genou en extension.
Trochlée genou en extension (a). Une coupe axiale transverse perpendiculaire à la
surface de la trochlée est réalisée à la partie toute distale de la pointe de la rotule (b).
Cette coupe qui montre sur la même image (c) l'ombre de la pointe de la rotule (cercle
en pointillé) et la gorge trochléenne permet une étude de la forme de la trochlée, une
mesure de l'angle trochléen (flèches en pointillé) et une mesure du décalage entre la
pointe de la rotule et le fond de la gorge de la trochlée (d : double flèche).
Bandelette iliotibiale
La bandelette iliotibiale s'étend de l'épine iliaque antérosupérieure au tubercule de
Gerdy localisé au niveau de la tubérosité latérale du tibia (fig. 9.8).
Cette structure apparaît hyperéchogène et fibrillaire. Elle chemine en regard de
la face latérale du condyle à environ 1 cm en avant du tendon du biceps fémoral.
Il existe une bourse de glissement entre la bandelette iliotibiale et le condyle laté-
ral mais qui reste non visible à l'état normal.
Compartiment médial
Le muscle gastrocnémien médial croise la coque condylienne médiale puis vient
s'insérer au niveau de la face médiale du condyle médial.
Ce muscle gastrocnémien médial présente alors une position très médiane à la
face postérieure du genou (fig. 9.12).
Il existe une bourse commune au muscle gastrocnémien médial et au muscle semi-
membraneux, qui se présente comme une structure hypoéchogène à parois fines.
Échancrure intercondylienne
Elle est délimitée par quatre parois musculaires formant un losange :
■ en haut et en dedans, les muscles semi-membraneux et semi-tendineux ;
■ en bas et en dedans, le muscle gastrocnémien médial ;
■ en haut et en dehors, le muscle biceps fémoral ;
■ en bas et en dehors, le muscle gastrocnémien latéral.
La limite profonde de cette échancrure est formée par le muscle poplité qui
s'étend de la face postérosupérieure du tibia jusqu'à la face latérale du condyle
latéral (fossette poplitée).
Dans cette échancrure cheminent des éléments vasculonerveux : l'artère popli-
tée rectiligne jusqu'à l'arcade du muscle soléaire. La veine poplitée monte le long
de l'artère et reste en position postérolatérale par rapport à celle-ci. Elle présente
une section ovalaire en coupe axiale d'un diamètre un peu plus important que
l'artère et reste compressible par la sonde.
Compartiment latéral
Le muscle gastrocnémien latéral est superficiel et recouvre le muscle plantaire.
Il croise la coque du condyle latéral ainsi que la fibula, puis vient s'insérer sur le
tubercule supracondylien latéral ainsi que sur la face latérale du condyle latéral
(fig. 9.14).
En position plus latérale, on met en évidence la longue portion du muscle biceps
fémoral qui vient s'insérer sur la tête de la fibula.
Le muscle biceps fémoral est accompagné par le nerf fibulaire commun qui se
dirige à la partie inférieure vers la tête de la fibula qu'il contourne.
Le genou pathologique
Étude de la région antérieure
Région suprapatellaire
Ruptures
Le tendon quadricipital est le plus souvent le siège de rupture, tandis que les
enthésopathies restent peu fréquentes.
Les terrains de prédilection sont un âge supérieur à 40 ans, le diabète, l'insuffisance
rénale chronique, une maladie de système et, plus fréquemment, l'obésité. Le diagnos-
tic de rupture du tendon quadricipital est assez souvent méconnu par la clinique.
Les ruptures, qui sont essentiellement des ruptures partielles, présentent un siège
préférentiel à 1 ou 2 cm de l'insertion patellaire, lieu de fragilité habituel du tendon
(fig. 9.15a). Ces ruptures peuvent être bilatérales.
En cas de rupture complète (généralement liée à une contraction excentrique
brutale), on recherchera deux signes échographiques (fig. 9.15b) :
■ une solution de continuité témoignant de l'interruption complète des fibres ;
ceci peut être plus facilement identifié en réalisant l'échographie avec un genou
fléchi (de 30 à 45°), la brèche tendineuse s'élargissant ;
■ l'existence d'une rétraction tendineuse.
B
Fig. 9.15 Ruptures partielles du tendon quadricipital.
a. Rupture partielle. Coupe axiale : visualisation de la solution de continuité
intéressant uniquement la partie latérale du tendon quadricipital (pointillés bleus),
alors que sa partie médiale reste correctement insérée (pointillées rouges).
b. Rupture complète. Coupe sagittale : visualisation de la solution de continuité à
distance de l'insertion patellaire du tendon quadricipital (↑).
Région infrapatellaire
Pathologies du ligament patellaire
La tendinopathie du ligament patellaire est le plus fréquemment localisée au
genou (environ 80 % des cas).
Les circonstances de surmenage sont essentiellement sportives (jumper knee lié à la
pratique des sports à impulsion : football, basket-ball, saut en hauteur par exemple).
Elle siège le plus souvent au niveau de la pointe de la patella, parfois séquellaire
d'une apophysite de croissance (maladie de Sinding-Larsen-Johansson), ou bien
au niveau de l'insertion distale tibiale (maladie d'Osgood-Schlatter) (fig. 9.18).
L'échographie permet le diagnostic positif des formes atypiques et renseigne sur
la taille des nodules intratendineux en préopératoire.
Sur les coupes axiales (fig. 9.19a et b), on met en évidence un bombement de la
face postérieure du ligament correspondant à la présence d'un nodule.
Sur les coupes longitudinales (fig. 9.19c et d), on retrouve le bombement de la face
postérieure du ligament patellaire. Le nodule, central, doit être recherché sur une
coupe sagittale médiane.
En mode Doppler, il peut exister une hyperhémie autour du nodule cicatriciel,
parfois à l'intérieur de celui-ci.
A B
C D
Fig. 9.19 Tendinopathie patellaire.
a et b. Coupe axiale (a) du ligament patellaire mettant en évidence un aspect
hypoéchogène, nodulaire du ligament associé à un bombement de sa face postérieure.
Comparaison controlatérale (b).
c et d. Coupe longitudinale (c) retrouvant l'aspect hypoéchogène ainsi que le
bombement nodulaire de sa face postérieure (q). En mode Doppler puissance (d),
aspect hyperhémique important.
Cas particuliers
Les tendinopathies globales montrent un épaississement hypoéchogène du
ligament patellaire mais surviennent essentiellement dans un contexte de
désordre métabolique.
Il est parfois difficile de différencier une tendinopathie d'une rupture par-
tielle du tendon. Le contexte de survenue doit aider, les ruptures partielles se
présentant sur des terrains différents (absence de pratique sportive, maladie
chronique, genou prothétique, etc.).
Chez les patients ayant bénéficié de la reconstruction d'un ligament croisé
antérieur par transplant os–tendon patellaire–os, le ligament patellaire
apparaît divisé en deux avec une fente centrale hypoéchogène.
Bursites infrapatellaires
Un épanchement de la bourse infrapatellaire profonde peut accompagner la ten-
dinopathie du ligament patellaire ou être isolé (fig. 9.21a).
L'échographie retrouve parfois une collection anéchogène plus facilement identi-
fiée sur les coupes axiales en raison de la localisation du liquide dans les récessus
médial et latéral de la bourse.
Dans certaines circonstances professionnelles particulières (pathologie
des carreleurs, « genou de la bigote », etc.), la pathologie retrouvée cor-
respond à une distension de la bourse superficielle du ligament patellaire
(fig. 9.21b).
L'échographie montre une bourse distendue souvent de grande taille, anécho-
gène et accompagnée d'un aspect inflammatoire des tissus sous-cutanés. Ses
parois peuvent être épaisses. En cas de chronicité, on peut retrouver des calcifica-
tions intrabursales.
B
Fig. 9.21 Épanchement de la bourse.
a. Infrapatellaire : coupe longitudinale du ligament patellaire qui est normal, la bursite
apparaît en position périligamentaire, hypoéchogène, homogène. TTA : tubérosité
tibiale antérieure.
b. Prépatellaire : coupe longitudinale du ligament patellaire (↑) qui est normal ; la
bursite apparaît dans ce cas hétérogène et modérément hyperéchogène, en position
pré-périligamentaire (q).
Maladie de Hoffa
Cette entité correspond à un remaniement inflammatoire du corps adipeux
infrapatellaire.
La graisse, habituellement hypoéchogène comparativement au ligament patel-
laire, devient hyperéchogène.
Dans certains cas, on peut constater un remaniement kystique de la graisse
(fig. 9.22).
Syndrome fémoro-patellaire
Les douleurs d'origine fémoro-patellaire sont souvent mal systématisées mais leurs
circonstances de survenue sont plus spécifiques (douleurs à la montée ou la des-
cente des escaliers, des pentes ; douleurs antérieures en position accroupie, au
relevé de la position assise ; signe du fauteuil de cinéma…).
On retiendra comme éléments pathologiques entrant dans le cadre d'un syn-
drome fémoro-patellaire les différentes données échographiques suivantes :
■ un angle trochléen supérieur à 141° sur la coupe passant par la pointe de la
patella le genou en extension (fig. 9.23) ;
■ un décalage supérieur à 10 mm en contraction, entre la pointe de la patella et
le fond de la gorge trochléenne (fig. 9.24) ;
■ une trochlée « plate » ou à « 3 segments » (fig. 9.25).
Fig. 9.23 Mesure de l'angle trochléen dont la mesure supérieure à 141° est
considérée comme anormale.
B
Fig. 9.25 Anomalies de la forme de la trochlée.
a. Forme à «3 segments» avec un segment court (↑) entre les deux versants de la trochlée
(pointillés).
b. Trochlée plate (b) : on n'individualise quasiment pas le fond de la trochlée (q)
en regard de la pointe de la rotule (R).
B C
B
Fig. 9.29 Lésion de la bandelette iliotibiale.
Coupe longitudinale de la bandelette iliotibiale (a) et examen comparatif du côté sain
(b). Du côté pathologique, on met en évidence une augmentation de l'épaisseur de
cette bandelette (↑) qui présente une échostructure hypoéchogène. Noter la bourse
d'interposition localisée entre la bandelette et le condyle latéral (◊).
Tendinopathie poplitée
La tendinopathie du poplité est beaucoup plus rare que les autres types d'at-
teintes tendineuses du genou.
Ce muscle, fléchisseur et rotateur interne de la jambe, peut être parfois trop
sollicité dans certaines conditions particulières (course en descente ou
endurance sur bitume par exemple) qui entraînent des douleurs externes et
postéro-externes.
L'échographie si elle est pratiquée recherche une ténobursite en montrant
essentiellement les modifications structurales du tendon (épaississement hypo-
échogène) et surtout l'épanchement de la fossette poplitée, signe associé le plus
fréquent.
Fig. 9.32 Compression du nerf fibulaire commun (q) par un kyste arthrosynovial (K).
F : tête de la fibula.
Pathologie du semi-membraneux
Le muscle semi-membraneux présente une insertion distale complexe formée de
trois tendons :
■ un tendon direct qui s'insère sur la face postérieure de la tubérosité médiale du
tibia ;
■ un tendon réfléchi qui contourne cette tubérosité médiale et vient s'insérer au
niveau du ligament collatéral médial ;
■ un tendon récurrent qui s'insère sur la coque condylienne externe et la fibula,
formant le ligament poplité oblique.
En raison de cette anatomie complexe, le diagnostic de tendinopathie ou d'enthé-
sopathie (fig. 9.34) du semi-membraneux repose sur la mise en évidence d'un
épaississement anormal et hypoéchogène par rapport au côté controlatéral.
Échancrure intercondylienne
Kyste poplité
Le kyste poplité correspond à une formation liquidienne développée aux
dépens de la bourse séreuse commune du gastrocnémien médial et du semi-
membraneux, à travers un point de faiblesse de la capsule.
L'échographie met en évidence une masse liquidienne le plus souvent anécho-
gène (fig. 9.36).
Dans certains cas, il peut exister des cloisons fines intralésionnelles ou des débris
fibrineux rendant le kyste hétérogène (fig. 9.37).
Le kyste peut s'étendre dans diverses directions de façon plus ou moins impor-
tante, mais il est indispensable de retrouver son origine au niveau de la bourse
commune.
Les diagnostics différentiels principaux correspondent aux masses du creux
poplité qui peuvent être :
■ une lésion vasculaire (anévrisme de l'artère poplitée, artère poplitée piégée,
kyste adventiciel, ectasie veineuse) ;
■ une synovite villonodulaire ;
■ un kyste synovial contenant des nodules d'ostéochondromatose ;
■ une masse tumorale des tissus mous (lipome, angiome, synovialosarcome),
etc.
Les complications potentielles des kystes poplités sont représentées surtout par
leur rupture (fig. 9.38) et par leur surinfection (qui reste peu fréquente).
En cas de dissection du kyste, la symptomatologie clinique peut s'apparenter à
celle d'une thrombophlébite profonde.
Kyste synovial
Les kystes synoviaux (ganglion cyst des Anglo-Saxons) siègent préférentiellement
dans le genou, au niveau de l'insertion des ligaments croisés.
Ils apparaissent comme une structure anéchogène ou hypoéchogène (fig. 9.39),
de taille variable (de quelques millimètres à quelques centimètres).
Compartiment postérolatéral
L'atteinte tendineuse du gastrocnémien latéral est exceptionnelle.
Fig. 9.44
Méniscocalcose.
Dépôts calciques,
hyperéchogènes, au sein
du ménisque latéral.
Genou prothétique
L'échographie peut être un recours intéressant aux radiographies standard dans la
prise en charge des prothèses douloureuses.
Aspect normal
L'os porteur est identifié comme une ligne hyperéchogène continue.
Les prothèses de genou (fig. 9.45) sont en général composées de métal et de poly-
éthylène qui présentent une échogénicité différentes :
Arthrofibrose
Elle entraîne une raideur et des douleurs postopératoires et correspond à un
épaississement fibreux souvent nodulaire de la membrane synoviale.
L'échographie retrouve un épaississement souvent hyperéchogène (fig. 9.46) et
présentant une hyperémie en mode Doppler.
Pathologies de surface
L'échographie est parfaitement compétente pour identifier des modifications
structurelles de l'os :
■ une fracture de l'os porteur qui se traduit par une solution de continuité de la
ligne corticale hyperéchogène (fig. 9.47) ;
■ une réaction périostée en relation avec un descellement de la prothèse
apparaissant comme un épaississement hypoéchogène à la surface de la corti-
cale osseuse.
10
Cheville et tarse
(avant-pied exclu)
PLAN DU CHAPITRE
■ La cheville normale
y Rappels anatomiques
y Réalisation pratique
■ La cheville pathologique
y Pathologie ligamentaire : entorses et instabilité
y Tendinopathies
y Pathologies osseuses et articulaires
y Conflits nerveux
y Exemples d'infiltration
Échographie musculosquelettique
© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Exclusivité “La radiologie pour tous”
272 Échographie musculosquelettique
La cheville normale
Rappels anatomiques
Ligaments de la cheville et du tarse (fig. 10.1)
Ligament tibiofibulaire
antérieur
Ligament talofibulaire
Tendon du court fibulaire antérieur
Tendon du long fibulaire Ligament talonaviculaire
dorsal
Rétinaculum supérieur Ligament talocalcanéen
des tendons fibulaires interosseux
(faisceau postéromédial
et antérolatéral)
Tendon calcanéen
Ligament
calcanéofibulaire
Tendon tibial
postérieur
Tibia
Tendon du tibial antérieur
Gaine du tendon Tendon calcanéen
du tibial postérieur (d'Achille)
Rétinaculum supérieur Tendon du long
des extenseurs fléchisseur des orteils
Malléole médiale
Artère tibiale
Rétinaculum inférieur postérieure et nerf tibial
des extenseurs
Tendon du long
Tendon du tibial postérieur fléchisseur de l'hallux
et sa gaine
Rétinaculum
Tendon du tibial des fléchisseurs
antérieur
Calcanéus
Nerf plantaire latéral
Muscle abducteur
de l'hallux (coupé)
Premier Nerf plantaire Aponévrose
métatarsien médial plantaire (coupée)
Tendon du long fléchisseur Muscle court fléchisseur
de l'hallux des orteils (coupé)
Tendon du long Tendon du long fléchisseur
extenseur de l'hallux des orteils B
Fig. 10.2 Tendons de la cheville : vues latérale (a), médiale (b) et plantaire (c).
Tendon du long
fléchisseur de l'hallux
Tendon du tibial
antérieur
Tendon du court
fibulaire
Tendon du long
Tendon du tibial
fibulaire
postérieur
Tendon du long
fléchisseur des orteils
Nerf tibial postérieur
Artère tibiale postérieure
C
Fig. 10.2 Suite.
Nerf fibulaire
superficiel Nerf saphène
Nerf tibial
Nerf fibulaire
profond
Nerf calcanéen
médial
Nerf calcanéen
Nerf sural inférieur
Nerf plantaire
Nerf plantaire latéral
médial
A
Fig. 10.3 Représentations schématiques des nerfs de la cheville et du pied (a) et
territoires sensitifs correspondants (b).
Nerf saphène
Nerf fibulaire superficiel
Nerf sural
Nerf fibulaire profond
Nerf plantaire médial
Nerf plantaire latéral
Nerf calcanéen médial
B
Fig. 10.3 Suite.
Nerf sural
Tendon calcanéen
Fig. 10.4 Coupe horizontale de la cheville au niveau des malléoles, montrant les
rapports entre les nerfs et les tendons.
Réalisation pratique
Exploration de la région antérieure de la cheville
Position du patient (fig. 10.5a)
Le patient est assis ou allongé sur la table d'examen, genou fléchi à 45°, la plante
du pied est posée à plat.
Coupe sagittale médiane sur l'articulation tibiotalienne (fig. 10.5b)
Elle recherche un épanchement. À l'état normal, le récessus antérieur de cette
articulation est à peine détectable, en revanche on visualise bien le cartilage du
dôme du talus (fine bande hypoéchogène) et on devine la capsule articulaire (fine
bande hyperéchogène fibrillaire).
Coupes sur la joue latérale du talus et sur le sinus du tarse (fig. 10.9)
On peut commencer en plaçant la sonde verticalement sur la malléole latérale, on
la translate de 1 cm vers l'avant pour mettre en évidence le ligament talofibulaire
antérieur dans son petit axe, la joue latérale et le processus latéral du talus ; en
translatant la sonde discrètement en avant et en bas, on «tombe» sur le sinus du
tarse comblé par de la graisse hyperéchogène. Le ligament talocalcanéen interos-
seux (constitué de deux faisceaux : postéromédial et antérolatéral) est visible mais
Fig. 10.9 Coupes sur la joue latérale du talus et sur le sinus du tarse.
a, b. En translatant la sonde verticalement 1 cm en avant de la malléole latérale,
on réalise une coupe dans le petit axe du ligament talofibulaire antérieur (ligne en
pointillé) situé en superficie de la partie inférieure de la joue latérale du talus, juste
au-dessus du processus latéral (flèche).
b, c. À partir de la coupe précédente, on translate discrètement la sonde en avant et en
bas pour «tomber» sur le sinus du tarse qui s'ouvre largement en externe entre le talus
et le calcanéus ; il est comblé à l'état normal par de la graisse hyperéchogène ; on peut
deviner par son aspect fibrillaire le ligament talocalcanéen interosseux (**), mais ce
dernier est trop profond pour être analysé de façon fiable. L'orifice externe du sinus du
tarse est «fermé» par une des racines du rétinaculum inférieur des extenseurs (têtes de
flèche), et plus superficiellement par le muscle court extenseur des orteils (CEO).
difficile à analyser correctement. Le sinus du tarse est fermé en dehors par une des
«racines» du rétinaculum inférieur des extenseurs.
En pivotant la sonde à 90°, on réalise une coupe horizontale du sinus du
tarse avec comme repère osseux antérieur la longue apophyse (« rostre ») du
calcanéus.
Coupes sur les ligaments externes de l'interligne de Chopart (fig. 10.10)
À la partie externe et basse de l'interligne, on réalise une coupe horizontale dans
le grand axe du ligament calcanéo-cuboïdien latéral ; en translatant la sonde vers
le haut, on met en évidence le faisceau cuboïdien du ligament bifurqué situé en
profondeur du muscle court extenseur des orteils. Le faisceau naviculaire plus pro-
fond est repéré avec plus de difficulté.
Fig. 10.10 Coupes longitudinales sur les ligaments externes de l'interligne de Chopart.
a. À la partie externe et basse de l'interligne calcanéo-cuboïdien, on réalise une coupe
horizontale dans le grand axe du ligament calcanéo-cuboïdien latéral (têtes de flèche).
b. En translatant la sonde vers le haut, mise en évidence du faisceau cuboïdien du ligament
bifurqué (têtes de flèche) situé en profondeur du muscle court extenseur des orteils (CEO).
Fig. 10.14 Coupe longitudinale horizontale sur le spring ligament et sur la portion
distale du tendon tibial postérieur.
Le ligament calcanéo-naviculaire plantaire ou spring ligament est tendu du
sustentaculum tali à l'os naviculaire ; on le repère (**) juste en profondeur du tendon
tibial postérieur (TP, têtes de flèche).
a. L'insertion distale du tendon tibial postérieur sur l'os naviculaire est bien visible dans
cet exemple.
b. Cette insertion peut être à l'état normal épaissie et hypoéchogène (multiples
faisceaux d'insertion), la comparaison avec le côté controlatéral est alors souvent utile.
c. La partie distale du tendon tibial postérieur contient parfois un os naviculaire
accessoire (OA) intratendineux ovalaire bien limité dans ce premier exemple (type 1).
d. Os naviculaire accessoire volumineux triangulaire s'articulant avec l'os naviculaire
(type 2), petit épanchement physiologique de la gaine du tendon (flèche).
La cheville pathologique
Pathologie ligamentaire : entorses et instabilité
Lésions du ligament collatéral latéral
L'entorse latérale de la cheville est l'accident traumatique le plus fréquent du
membre inférieur. Les séquelles sont fréquentes avec une instabilité résiduelle
chez 5 à 25 % des patients et des symptômes chroniques dans 50 % des cas selon
certaines séries.
Bien que la place de l'échographie ne soit pas encore bien définie, elle pourrait
contribuer à un bilan initial précis et à la recherche de lésions associées pour amé-
liorer la prise en charge et limiter les complications.
Fig. 10.20 Lésions associées aux entorses latérales : fracture du processus latéral
du talus, lésions ostéochondrales.
a. La recherche de la fracture du processus latéral du talus fait partie du bilan
échographique systématique d'entorse latérale par la réalisation d'une coupe coronale
latérale prémalléolaire sur la joue latérale du talus. Juste en dessous du ligament
talofibulaire antérieur (L), l'échographie met en évidence un fragment osseux sensible
au passage de la sonde (têtes de flèche).
b. Scanner correspondant en reconstruction coronale.
c. Dans ce dossier d'entorse grave de la cheville, on met en évidence, juste au-dessus
du ligament talofibulaire antérieur, un volumineux fragment cartilagineux (têtes de
flèche) hypoéchogène bordé d'interfaces hyperchogènes.
d. En «relâchant» la pression sur la sonde, l'épanchement intra-articulaire (**) moule
ce fragment cartilagineux luxé.
Tendinopathies
Nous étudierons successivement les pathologies des tendons des régions anté-
rieure, latérale, médiale et postérieure.
Fig. 10.28 Ténosynovite exsudative des tendons du long extenseur des orteils (LEO)
chez un coureur de fond.
a. Coupe sagittale mettant en évidence un épanchement et un épaississement de la
gaine des tendons (doubles flèches) au niveau de leur changement de direction en
avant du col du talus et en dessous du rétinaculum inférieur des extenseurs.
A : artère tibiale antérieure.
b. Coupe axiale transverse correspondante montrant l'aspect de ténosynovite
exsudative des tendons extenseurs (*).
Fig. 10.29 Tendinopathie distale du tendon tibial antérieur (TA ; doubles flèches).
a, b. Coupes axiales transverses comparatives du TA en regard du cunéiforme médial
(CM) : net épaississement de ce tendon à droite.
c. Coupe sagittale correspondante montrant un tendon épais, hypoéchogène, sensible
au passage de la sonde.
Tendons fibulaires
Ténosynovite
Les ténosynovites des tendons fibulaires (fig. 10.30) sont fréquentes dans un
contexte d'hypersollicitation mécanique, d'instabilité chronique de la che-
ville, mais peuvent également se rencontrer dans le cadre d'une pathologie
rhumatismale.
En plus des classiques signes échographiques de ténosynovite (épanchement
péritendineux, épaississement synovial hypervascularisé, etc.), on devra s'appli-
quer à rechercher une variante anatomique favorisante :
■ hypertrophie de la trochlée fibulaire (fig. 10.31) ;
■ muscle accessoire (peroneus quartus) ;
■ position basse du corps musculaire du court fibulaire.
Fig. 10.32 Tendinopathie «fissuraire» du tendon court fibulaire (CF) grade 2 de Sobel.
a, b. Coupes axiales transverses : en a, le tendon court fibulaire comprimé entre la
malléole latérale (ML) et le tendon long fibulaire (LF) est rétréci de plus de 50 %
(double flèche) par rapport au côté controlatéral en b.
c. Coupe sagittale rétromalléolaire : l'amincissement du court fibulaire s'associe à une
ténosynovite (*) bien visible dans ce plan de coupe.
Enfin, la désinsertion distale est une pathologie classique du court fibulaire qui
fait suite à une contraction brutale du tendon pied en inversion. Elle se présente
le plus souvent sous la forme d'une avulsion osseuse de la base du 5e métatarsien.
Instabilité des tendons fibulaires
Cette pathologie est souvent méconnue à la phase aiguë où elle est masquée
par un tableau d'entorse latérale. Elle fait suite à un traumatisme en varus équin
(sports de glisse, football).
La luxation ou la subluxation des tendons fibulaires en avant de la malléole laté-
rale est automatiquement liée à une lésion du rétinaculum supérieur des fibu-
laires. La classification de Oden répertorie ces lésions en quatre types (fig. 10.33).
Normal Type I
Fibula
Poche de
décollement
CF Triangle CF
LF fibreux
LF
Rétinaculum
CF CF CF
LF LF LF
Tendinopathie chronique
Les lésions de tendinopathie chronique se localisent en rétro- et inframalléolaire
médial (zone critique hypovascularisée et soumise à des forces de cisaillement).
Rupture aiguë
La rupture aiguë du TP est également une pathologie rare survenant chez le spor-
tif. Il est parfois difficile cliniquement de faire la différence avec une entorse du
ligament collatéral médial. Elle peut s'accompagner d'un arrachement du tuber-
cule de l'os naviculaire.
Tendinopathie d'insertion distale (fig. 10.38)
La présence d'un os naviculaire accessoire ou d'une tubérosité proéminente de
cet os favorise ce type de tendinopathies. Le TP étant à l'état physiologique élargi
et souvent hétérogène à sa partie distale, un comparatif avec le côté sain est
indispensable.
Un syndrome de l'os naviculaire accessoire peut se manifester en échographie par
des irrégularités des berges de la synchondrose (articulation fibreuse entre cet os
accessoire et l'os naviculaire), une tuméfaction des parties molles en regard et une
hyperhémie en Doppler.
Il ne faudra pas confondre un os accessoire avec une avulsion osseuse de l'inser-
tion distale du TP.
B C
Fig. 10.39 Tendinopathie fusiforme du tendon calcanéen (tendon d'Achille).
a. Renflement fusiforme du corps du tendon calcanéen droit en coupe sagittale
(double flèche) ; discrète hypoéchogénicité globale prédominant en postérieur; notez
une image linéraire franchement hypoéchogène intra-tendineuse (**) correspondant à
une probable fissure.
b. Épaississement et ovalisation du tendon en coupe axiale transverse (perte de la
concavité antérieure) ; la fissure suspectée dans le plan longitudinal est également
visible (*) dans le plan axial.
c. Coupe axiale comparative sur le tendon controlatéral qui présente un renflement minime.
B C
Fig. 10.40 Tendinopathie fusiforme et nodulaire du tendon calcanéen.
a. La coupe sagittale montre un renflement fusiforme du tendon calcanéen droit
(double flèche), une fissure verticale intratendineuse anéchogène (**), une plage
ovalaire fusiforme hypoéchogène superficielle (ligne en pointillé) et d'importants
spots d'hyperhémie en Doppler.
b. Sur le même tendon en coupe axiale, on retrouve la fissure anéchogène (*) et deux
plages «nodulaires» hypoéchogènes intratendineuses (lignes en pointillé).
c. Coupe axiale transverse comparative.
A B
C D
Fig. 10.42 Exemples d'enthésopathies et de tendinopathies distales mécaniques du
tendon calcanéen.
Coupes sagittales sur la partie distale du tendon calcanéen.
a. Enthésophyte de traction asymptomatique de l'insertion distale du tendon
calcanéen (tête de flèche).
b. Enthésopathie distale du tendon calcanéen avec un discret épaississement
distal et une plage hypoéchogène intratendineuse (**) située juste au-dessus d'un
enthésophyte de traction (tête de flèche).
c. Tendinopathie et péritendinite distale se manifestant par une hyperhémie Doppler
du péritendon, prédominant en postérieur, et un épaississement des parois de la
bourse précalcanéenne (*).
d. Tendinopathie distale franche dans le cadre d'une maladie de Haglund :
épanchement (*) et épaississement des parois de la bourse précalcanéenne,
épaississement distal du tendon calcanéen (double flèche), hyperhémie
intratendineuse en Doppler, zone de dilacération profonde (flèche) et possible rupture
des fibres tendineuses antérieures par conflit avec un coin postérosupérieur du
calcanéus saillant. Notez la présence d'un enthésophyte de traction (tête de flèche).
A B
C D
Fig. 10.43 Maladie de Haglund.
a, b. Coupe sagittale distale du tendon calcanéen (a) et radiographie de profil
correspondante (b). Conflit entre un rebord postérosupérieur du calcanéus
proéminent (tête de flèche) et la face profonde du tendon calcanéen se manifestant
par une plage hypoéchogène (flèches) intratendineuse (zone de dilacération
débutante des fibres) associée à une discrète hyperhémie du tendon et de la bourse
précalcanéenne en Doppler.
c, d. Coupes sagittales distales de tendons calcanéens montrant des formes
plus avancées de maladies de Haglund : rupture des fibres profondes (flèches)
communiquant avec une bursopathie (*), franche hyperhémie tendineuse en Doppler,
saillies osseuses (têtes de flèche) conflictuelles.
B C
D
Fig. 10.44 Rupture complète du tendon calcanéen de diagnostic «facile».
a. Coupe sagittale montrant nettement la rupture tendineuse (double flèche) comblée ici
par la graisse du triangle de Kager, la rétraction entre les fragments est importante (4 cm).
b, c, d. Coupes axiales transverses successives sur le tendon rompu : disparition des
fibres tendineuses sur la coupe c.
Rupture
La rupture complète (fig. 10.44 et 10.45) survient sur un tendon sain ou sur une
tendinopathie préexistante. Elle s'observe le plus souvent dans un contexte sportif
avec perception lors de l'accident inaugural d'une douleur brutale en coup de fouet.
A B
C D
Fig. 10.48 Muscle soléaire accessoire chez un patient présentant une tuméfaction
rétromalléolaire médiale gauche douloureuse à l'effort.
a. Coupe axiale rétromalléolaire médiale montrant un muscle surnuméraire en arrière
et en dedans du pédicule tibial postérieur (A). TP : tendon tibial postérieur.
b. Vue clinique postérieure des chevilles du patient, le muscle surnuméraire est
responsable d'une tuméfaction (flèche). c. Comblement de l'espace prétendineux
par le muscle soléaire accessoire en coupe sagittale. d. Coupe sagittale controlatérale
comparative montrant un triangle de Kager normal (**) (graisse hyperéchogène).
Conflits nerveux
Un étirement ou une compression des nerfs de la cheville et du pied peuvent être
à l'origine de douleurs invalidantes. Nous citons ci-dessous les principaux conflits
rencontrés dans cette région anatomique (voir fig. 10.3).
11
Pied
PLAN DU CHAPITRE
■ Le pied normal
y Aponévrose plantaire
y Plaque plantaire et espaces intermétatarsiens
y Structures musculaires de la plante du pied
y Structures ligamentaires de la plante du pied
■ Le pied pathologique
y Pathologies de l'aponévrose plantaire
y Pathologies de l'avant-pied
Échographie musculosquelettique
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324 Échographie musculosquelettique
Le pied normal
Aponévrose plantaire
L'aponévrose plantaire superficielle (APS) est composée de trois éléments : médial,
central et latéral (fig. 11.1) :
■ la composante centrale est la partie la plus épaisse et la plus large de l'APS, elle
naît du processus médial calcanéen et se divise en éventail en cinq bandelettes.
Son rapport anatomique le plus étroit est réalisé par sa face profonde avec le
muscle court fléchisseur plantaire ;
■ la composante médiale est fine et prend son origine au niveau du bord médial
de la composante centrale de l'APS et vient recouvrir l'abducteur de l'hallux ;
■ la composante latérale est fine et prend son origine au niveau du bord latéral
du calcanéus.
Le patient est allongé sur le dos les deux pieds verticaux en flexion neutre ; l'étude
peut également être réalisée en tension, le patient étant alors positionné en pro-
cubitus la pointe des pieds en appui sur le lit d'examen. En échographie, c'est
essentiellement la composante centrale de l'aponévrose plantaire qui sera indivi-
dualisée et qui pourra être étudiée initialement par des coupes sagittales dans le
grand axe de l'aponévrose.
La composante centrale de l'aponévrose apparaît sous la forme d'une bande fibril-
laire hyperéchogène (de 2 à 3 mm d'épaisseur à son insertion calcanéenne), dont
Aponévrose
médiale
Aponévrose Aponévrose
latérale centrale
B
Fig. 11.2 Aponévrose plantaire.
a. Coupe sagittale montrant l'insertion de l'aponévrose sur le calcanéus (C). Notez la
mauvaise visibilité de la face superficielle de l'aponévrose au contact de la graisse sous-
cutanée (G, q), en rapport à sa face profonde (↑) bien délimitée au regard des muscles
courts fléchisseurs plantaires (CFP).
b. Coupe panoramique montrant la composante latérale de l'aponévrose plantaire qui
apparaît fine, d'échostructure fibrillaire et hyperéchogène (q). Son origine est située au
niveau du bord latéral du calcanéus (C).
A B
Fig. 11.3 Plaque plantaire.
a. Coupe sagittale réalisée au niveau du 2e rayon. La plaque plantaire apparaît comme
une structure hyperéchogène (q) en relation étroite avec le tendon fléchisseur (↑) et le
cartilage articulaire (*) qui recouvre la tête du métatarsien (M).
b. Coupe axiale réalisée au niveau du 2e rayon. La plaque plantaire présente un aspect
quadrangulaire (q) et hyperéchogène. Elle repose sur la tête du métatarsien (M)
recouverte de son cartilage articulaire (*). Noter la relation étroite entre la plaque
plantaire et le tendon fléchisseur (↑).
Tibial antérieur
Extenseurs communs
des orteils Long fibulaire
Interosseux
dorsal Extenseur du I
Extenseur du V
M2
M3
Abducteur
du V M4 M1
Adducteur
du I
M5 Abducteur
du I
Court fléchisseur du I
Long fléchisseur du I
Aponévrose
plantaire
Court fléchisseur Interosseux Court fléchisseur
du V plantaire plantaire
Fléchisseurs communs
des orteils
Fig. 11.5 Schéma anatomique des muscles du pied.
Plaque
plantaire
Fléchisseur
Paquet vasculo-nerveux profond
digital plantaire
Fléchisseur superficiel
Fig. 11.6 Schéma des structures ligamentaires de la plante du pied.
LITP : ligament intermétatarsien transverse profond ; LITS : ligament intermétatarsien
transverse superficiel.
Le pied pathologique
Pathologies de l'aponévrose plantaire
L'échographie dans des mains entraînées présente des performances proches de
celles de l'IRM, bien que les données de la littérature concernant le sujet soient
complexes et peu consensuelles.
Les pathologies de l'aponévrose plantaire peuvent être classées en trois groupes.
A B C
A B C
Fig. 11.8 Aponévrosite de l'aponévrose plantaire.
a, b. Coupes transversales. L'échographie retrouve un aspect hypoéchogène de
l'aponévrose plantaire qui est épaissie (b) par rapport au côté controlatéral normal (a).
Cette lésion est localisée à la partie moyenne de l'aponévrose.
c. Coupe sagittale montrant un aspect d'épaississement fusiforme focalisé et à bords
flous de l'aponévrose plantaire dans sa partie médiane (flèche). Le tiers proximal de
l'aponévrose n'est pas pathologique (q).
Maladie de Ledderhose
Elle correspond à une fibromatose plantaire par prolifération fibroblastique
bénigne de l'aponévrose plantaire superficielle.
Dans sa forme classique, la maladie de Ledderhose n'entraîne pas de rétraction.
Elle peut être associée à la maladie de La Peyronie (verge) ou à la maladie de
Dupuytren (main) et il existe alors une rétraction de l'aponévrose, avec déforma-
tion du pied en varus et flexion des orteils en griffe.
Cette pathologie entraîne la formation de nodules le plus souvent bilatéraux, de
tailles variables (de quelques millimètres à quelques centimètres), et qui se loca-
lisent de façon assez caractéristique à la face superficielle de l'aponévrose.
L'échographie montre ces nodules hypoéchogènes et bien limités qui n'atteignent
pas la face profonde de l'aponévrose plantaire superficielle (fig. 11.11).
A B
Pathologies de l'avant-pied
Névrome de Morton
Le pseudo-névrome de Morton correspond à une fibrose périneurale du nerf
digital plantaire commun (issu du nerf plantaire médial ou du nerf plantaire
latéral).
Cette pathologie, qui entraîne des métatarsalgies invalidantes et prédo-
mine chez la femme d'âge moyen, atteint essentiellement les 2e et 3e espaces
intermétatarsiens.
Les névromes de Morton peuvent être multiples et bilatéraux.
Si l'origine microtraumatique est suspectée, d'autres facteurs de risque ont
bien été identifiés : surpoids, chaussage à talons hauts, varus de l'avant-pied
notamment.
On réalisera des coupes sagittales et axiales soit par voie dorsale, soit par voie
plantaire en s'aidant de la manœuvre dynamique du «Mulder échographique»
(pression latérale de l'avant-pied par l'examinateur) permettant d'énucléer le
névrome de son logement intercapital.
L'examen échographique retrouve :
■ dans le plan frontal, une formation hypoéchogène, de taille variable mais habi-
tuellement bien limitée (fig. 11.12a) ;
■ dans le plan sagittal, un névrome pouvant apparaître ovoïde, parallèle à l'axe
des métatarsiens et souvent bifide en raison de son développement le long de
la bifurcation nerveuse ; il est intéressant également de visualiser les afférences
et efférences nerveuses prouvant le continuum anatomique avec le névrome
(fig. 11.12b) ;
■ une taille supérieure à 5 mm, qui est habituellement retenue pour constituer le
seuil significatif engendrant des symptômes douloureux ;
■ une bursite intercapito-métatarsienne accompagnant fréquemment le
névrome de Morton et en constituant également le principal diagnostic diffé-
rentiel ; elle apparaît sous la forme d'une collection anéchogène qui se collabe
sous la sonde contrairement au névrome (fig. 11.13) ; elle entraîne généralement
une surestimation échographique de la taille du névrome (comparativement aux
données d'exérèse chirurgicale) ;
■ par la manœuvre dynamique du « Mulder échographique », obtenue en com-
primant transversalement l'avant-pied et en exerçant une pression digitale sur
l'espace intermétatarsien, une expulsion du névrome vers la plante du pied tout
en déclenchant la douleur caractéristique ressentie par le patient (fig. 11.14) ;
■ dans certains cas, une hyperhémie en mode Doppler.
A B
Fig. 11.13 Névrome de Morton associé à une bursite intercapito-métatarsienne.
Coupes sagittales réalisées sans (a) et avec (b) pression.
a. Le névrome (*) présente une échostructure hypoéchogène tandis que la bursite
d'accompagnement (q) apparaît anéchogène. Il existe un risque de surestimation de la
taille du névrome dû à la présence de la bursite.
b. Lors de la compression, la bursite est collabée tandis que le névrome reste visualisé (*).
B
Fig. 11.14 Manœuvre de Mulder échographique.
a, b. Le praticien exerce une compression latérale des espaces intermétatarsiens.
Une pression digitale dorsale peut être également exercée au niveau de l'espace
intermétatarsien.
c. Nucléation du névrome (q) par la compression dynamique exercée lors du «Mulder
échographique» (↑).
Au stade initial :
■ l'échographie retrouve une hétérogénéité de la plaque plantaire avec la
présence de zones hypoéchogènes en son sein et contrastant avec son aspect
hyperéchogène ;
■ un épanchement intra-articulaire associé ou non à des remaniements inflam-
matoires de la synoviale sont parfois les seuls signes identifiés (notamment par
une hyperhémie en mode Doppler) et doivent alors faire rechercher attentive-
ment une lésion débutante de la plaque plantaire.
À un stade plus avancé :
■ il existe un amincissement progressif de la plaque plantaire résultant de son
étirement chronique (fig. 11.15) ;
■ la morphologie de la plaque plantaire est modifiée avec une perte de son
aspect triangulaire ;
■ ces éléments sémiologiques sont affirmés par un examen comparatif du
2e rayon controlatéral ou des articulations métatarso-phalangiennes des orteils
adjacents ;
■ une instabilité débutante peut être également dépistée grâce à des manœuvres
dynamiques mobilisant l'articulation métatarso-phalangienne.
Au stade de la rupture :
■ il existe une solution de continuité qui apparaît hypoéchogène et qui s'étend
de la face plantaire jusqu'à la face articulaire (fig. 11.16a) ;
■ le siège de prédilection de rupture de la plaque plantaire est l'enthèse distale
où la sollicitation mécanique est maximale ;
■ on précisera le siège de cette rupture et ses dimensions par des coupes axiales
puis sagittales en s'aidant des manœuvres dynamiques souvent hautement
informatives. Dans certains cas, la plaque plantaire n'est plus du tout identifiée
(fig. 11.16b) et le tendon fléchisseur rentre au contact direct de l'articulation
métatarso-phalangienne ;
■ une atteinte du tendon fléchisseur dans son trajet sous-capital doit être
recherchée : ténosynovite (halo liquidien péritendineux sur les coupes axiales),
incarcération tendineuse au sein de la rupture de la plaque plantaire (fig. 11.16c).
Au stade ultime, enfin, la luxation de l'articulation métatarso-phalangienne dor-
sale se fixe, la base de la phalange luxée chevauchant la tête métatarsienne.
Fig. 11.17 Turf toe syndrome : rupture de la plaque plantaire dans le cadre d'un
syndrome du 1er rayon.
a, b. Coupes sagittales comparatives réalisées au niveau du 1er métatarsien montrant
un amincissement net de la plaque plantaire du côté pathologique (b) (flèches).
Pathologies sésamoïdiennes
Les sésamoïdes de la métacarpo-phalangienne de l'hallux sont inclus dans l'appa-
reil phalango-sésamoïdien. Dans le cadre d'une partition sésamoïdienne ou d'une
fracture de contrainte, l'échographie peut être contributive en visualisant la solu-
tion de continuité corticale en «marche d'escalier» (fig. 11.18), l'hypoéchogéni-
cité juxtacorticale et une hyperhémie Doppler dans la fissure osseuse et les tissus
mous adjacents.
Maladie de Freiberg
Il s'agit d'une nécrose avasculaire de la tête du 2e métatarsien survenant plutôt chez
l'adolescente et entraînant des douleurs localisées de cette région anatomique.
Si le diagnostic est habituellement apporté par les radiographies (aplatissement
discret de la tête métatarsienne et condensation de l'os sous-chondral en regard),
l'échographie prescrite pour des douleurs aspécifiques de l'avant-pied peut
retrouver un épaississement des parties molles en regard de la tête du 2e méta-
tarsien, des modifications des contours osseux (effondrement de la tête), un élar-
gissement de l'espace articulaire ou un épanchement intra-articulaire (fig. 11.19).
La présence de petites appositions périostées au niveau du col du métatarsien
est décrite.
A B
C
Fig. 11.19 Maladie de Freiberg.
Coupes sagittales comparatives entre le côté pathologique (b) et le côté sain (a).
Corrélation avec l'aspect radiographique (c). Du côté pathologique, mise en évidence
d'une perte de la sphéricité de la tête du métatarsien (↑) associée à un épanchement
intra-articulaire (*). Sur la radiographie, visualisation de l'effondrement de la tête du
métatarsien.
Pathologies infectieuses
Le pied est un site privilégié d'atteinte infectieuse en particulier chez le patient
diabétique.
L'échographie peut mettre en évidence des atteintes des parties molles à type de
collections ou cellulite des tissus sous-cutanés, fistule cutanée, etc.
Pathologies tumorales
La plupart des masses des parties molles au niveau du pied sont bénignes, tumo-
rales (lipome, tumeurs nerveuses, tumeur à cellules géantes des gaines synoviales,
etc.) ou non (kyste synovial, synovite villonodulaire, réaction granulomateuse à
corps étranger, etc.).
Kystes
Au niveau du pied, ils se développent essentiellement à la face dorsale des articu-
lations métatarso-phalangiennes.
Ils sont généralement palpables (issus de la gaine du tendon) et présentent un
aspect échographique assez variable tant en forme (arrondi, ovalaire, lobulé)
qu'en échostructure (anéchogène, hypoéchogène, hétérogène).
Lipome
Il apparaît en échographie comme une masse bien limitée, sans que l'on puisse
toutefois individualiser de parois, et dont l'échostructure est variable mais assez
souvent hypoéchogène.
Il est souvent compressible à la pression de la sonde.
Les lipomes sont en règle générale avasculaires en Doppler.
12
Échographie
interventionnelle
PLAN DU CHAPITRE
■ Généralités
■ Précautions
y Éléments préalables
y Consentement
y Hémostase
y Asepsie
y Contre-indications
y Nombre de gestes interventionnels et délai de réalisation
■ Technique
y Organisation du geste
y Techniques de repérage de l'aiguille
y Produits injectés
y Complications
■ Gestes interventionnels les plus fréquemment réalisés
y Infiltration de la bourse sous-acromio-deltoïdienne
y Infiltration du récessus bicipital et de l'articulation gléno-humérale
y Infiltration de l'articulation acromio-claviculaire
y Infiltration d'une épicondylite latérale
y Infiltration d'une ténosynovite de De Quervain
y Infiltration du canal carpien
y Infiltration d'un doigt à ressaut
y Infiltration péritrochantérienne
y Infiltration d'un conflit psoas–cupule
y Infiltration du nerf musculocutané
y Ponction–infiltration d'un kyste poplité
y Infiltration de la bandelette ilio-tibiale
y Ponction–évacuation d'un hématome musculaire
y Infiltration de l'aponévrose plantaire superficielle
y Infiltration d'une ténosynovite du tendon tibial postérieur
y Infiltration intermétatarsienne d'un névrome de Morton
Échographie musculosquelettique
© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Exclusivité “La radiologie pour tous”
346 Échographie musculosquelettique
Généralités
L'échographie interventionnelle a connu un essor considérable ces dernières
années. Son innocuité, sa précision, son accès aisé et sa relative facilité de réalisa-
tion ont fait qu'elle se substitue de plus en plus aux gestes sous repères cliniques
et même aux gestes sous guidage fluoroscopique. Son excellente visualisation
des parties molles sécurise certaines procédures et est à l'origine de l'apparition
de nouvelles indications. Elle permet également de s'affranchir presque tota-
lement des effets délétères de substances actives administrées dans des sites
inappropriés.
Progressivement, la discipline de l'échographie interventionnelle s'organise et des
techniques, des voies d'abord, des «trucs» commencent à s'imposer chez les
opérateurs entraînés, comme cela a pu être le cas autrefois pour les gestes sous
guidage fluoroscopique.
Précautions
Éléments préalables
Un geste échoguidé comporte par définition la réalisation d'une échographie ;
celle-ci doit être réalisée de manière rigoureuse et complète préalablement à l'acte
invasif.
Consentement
Il doit être libre et éclairé, et répond d'une obligation juridique mais il permet
également une meilleure connaissance du patient. Il est de préférence délivré
quelques jours avant le geste au moment de la prise de rendez-vous.
Hémostase
Les précautions liées à l'hémostase sont maintenant relativement bien
démembrées. Le rapport bénéfice/risque doit toujours être à l'esprit de
l'opérateur.
Pour ce qui concerne les procédures à visée scapulaire incluses dans les
« gestes et ponctions d'une articulation périphérique hors articulation coxofé-
morale », le risque hémorragique sous traitement anti-agrégant est considéré
comme faible jusqu'à un calibre d'aiguille de 18. Il n'y a donc pas d'indica-
tions à stopper le traitement anti-agrégant chez les patients sous aspirine, sous
clopidogrel ou sous associations aspirine–clopidogrel, aspirine–prasugrel ou
aspirine–ticagrelor.
Asepsie
L'asepsie doit être effectuée dans le respect strict des règles édictées par la Haute
Autorité de santé. Les locaux doivent notamment comprendre : une poubelle
équipée d'un sac-poubelle de couleur jaune pour le recueil des déchets d'activité
de soins à risques infectieux (DASRI) ; une boîte à objet piquant, coupant, tran-
chant (OPCT) située à portée de main du soin. Il est recommandé de réaliser un
entretien quotidien des sols, des surfaces des mobiliers, des équipements et un
nettoyage immédiat en cas de souillures.
L'opérateur et le patient portent un masque facial. L'opérateur effectue un lavage
des mains ostensible au savon doux avec une brosse à ongles puis une désin-
fection à l'aide d'une solution hydro-alcoolique. On utilise un protège-sonde, un
champ, des compresses et du gel stériles préparés sur une table d'examen. Un
champ stérile troué est parfois utilisé en fonction des indications. Ces opérations
nécessitent en général une aide extérieure ou un système de bras articulé qui per-
met l'autonomie de l'opérateur (fig. 12.1).
Fig. 12.1
Contre-indications
Outre le problème de l'hémostase, abordé plus haut, quelques contre-indications
absolues ou relatives sont à rechercher :
■ l'infection qu'elle soit générale ou locale est une contre-indication absolue au
geste, de même que l'immunosuppression ;
■ l'ostéonécrose ou les lésions ostéochondrales sont des contre-indications aux
gestes intra-articulaires ;
■ un antécédent de curage ganglionnaire axillaire incite à ne pas réaliser de geste
scapulaire homolatéral ;
■ le diabète est une contre-indication relative : le geste peut être réalisé avec
l'accord du patient et son information de la nécessité d'une surveillance glycé-
mique dans les suites en cas d'infiltration cortisonée, en raison de l'éventualité
d'une majoration glycémique.
Technique
Organisation du geste
Le geste doit être effectué au calme, dans un local qui dispose du matériel pour
gérer une éventuelle réaction indésirable.
Fig. 12.2
Après avoir respecté les règles d'asepsie, le geste peut débuter, sous échoscopie
permanente, pour éviter les plaies de structures nobles (vaisseaux, nerfs) ; une
communication orale permanente permet de rassurer le patient et de lui expli-
quer l'avancée de la procédure. Plus cette dernière est rapide (ce qui est grande-
ment facilité par l'échoguidage), moins le risque de sepsis (risque principal) est
important.
L'échographie, examen en temps réel, permet de dépister une éventuelle compli-
cation immédiate, comme un hématome.
Dans les suites immédiates du geste, une surveillance pendant une dizaine de
minutes du patient est recommandée. Pour optimiser le résultat d'un geste à visée
thérapeutique, un repos de 48 heures est nécessaire, parfois permis par un court
arrêt de travail.
Bien entendu, le geste infiltratif s'intègre dans un ensemble thérapeutique géré
soit par l'opérateur, soit par un confrère, notamment en ce qui concerne la réédu-
cation et les traitements par voie générale.
Produits injectés
De nombreuses substances peuvent être administrées. Il est absolument indis-
pensable de vérifier avant tout geste la date de péremption et la compatibilité
d'administration avec l'indication.
■ Les dérivés cortisonés, notamment les produits ayant un effet retard, sont
d'utilisation quotidienne :
y le cortivazol (Altim®) et la bétaméthazone diproprionate et phosphate
(Diprostène®) sont indiqués dans la pathologie mécanique et inflammatoire
et notamment dans les bursopathies, tendinopathies et arthropathies ;
y la triamcinolone (Hexatrione®) est d'utilisation plus rare, indiquée dans les
arthrites inflammatoires, et d'administration intra-articulaire stricte en raison
d'un effet atrophiant important.
Complications
Elles sont pour la plupart exceptionnelles.
■ La plus redoutée est l'arthrite septique, très rare mais grave. Elle justifie à elle
seule toutes les précautions de réalisation des gestes. Ces dernières d'ailleurs ne
garantissent pas l'absence d'arthrite septique, mais seront utiles et nécessaires en
cas de litige secondaire.
■ L'hématome, notamment de siège intra-articulaire, est une complication clas-
sique qui peut être invalidante surtout en cas de geste profond.
■ Le malaise vagal est une complication fréquente, mais bénigne.
■ Les autres complications sont inhérentes aux produits injectés :
y les corticoïdes présentent un risque de complication locale, la plus fré-
quente et invalidante étant l'atrophie cutanée, sous-cutanée. Ce risque est très
Gestes interventionnels
les plus fréquemment réalisés
Infiltration de la bourse sous-acromio-deltoïdienne
Indication
Thérapeutique : en cas de scapulalgie avec bursopathie sous-acromio-deltoïdienne, de
conflit sous-acromial, de tendinopathie de la coiffes rotateurs (calcifiante ou non)
Diagnostique : à l'aide d'un anesthésique en cas de bourse sèche
Matériel et positionnement
Le patient peut être en position assise ou couchée en fonction des habitudes du praticien
Chez un patient en décubitus, on positionne la main du côté à infiltrer en rotation
interne (main sous la fesse ou bien coude à 90° de flexion et positionné sous le dos
du patient)
La position assise est souvent plus confortable et la très grande rapidité de la procédure
expose peu en pratique aux malaises vagaux
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 21
Voie d'abord
La voie latérale est la plus utilisée : la sonde est positionnée dans le plan du tendon supra-
épineux qui est antépulsé comme lors de l'examen échographique
D'autres abords peuvent être pratiqués, comme la voie antérolatérale avec un geste dans le
récessus antérieur de la bourse sous-acromio-deltoïdienne. Cette voie présente l'avantage
de pouvoir effectuer en un seul temps un geste extra- et intra-articulaire dans le récessus
bicipital
Schéma
▲
Indication
Thérapeutique : en cas de scapulalgie avec bursopathie sous-acromio-deltoïdienne, de
conflit sous-acromial, de tendinopathie de la coiffe des rotateurs (calcifiante ou non)
Diagnostique : à l'aide d'un anesthésique en cas de bourse sèche
Matériel et positionnement
Le patient peut être en position assise ou couchée en fonction des habitudes du praticien
Chez un patient en décubitus, on positionne la main du côté à infiltrer en rotation interne
(main sous la fesse ou bien coude à 90° de flexion et positionné sous le dos du patient)
La position assise est souvent plus confortable et la très grande rapidité de la procédure
expose peu en pratique aux malaises vagaux
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 21
Voie d'abord
La voie latérale est la plus utilisée : la sonde est positionnée dans le plan du tendon supra-
épineux qui est antépulsé comme lors de l'examen échographique
D'autres abords peuvent être pratiqués, comme la voie antérolatérale avec un geste dans le
récessus antérieur de la bourse sous-acromio-deltoïdienne. Cette voie présente l'avantage
de pouvoir effectuer en un seul temps un geste extra- et intra-articulaire dans le récessus
bicipital
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm013.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des ténosynovites du long biceps, des capsulites rétractiles
(arthro-distension), des tendinopathies du supra-épineux, d'une arthrose gléno-humérale
Diagnostique : il peut s'agir de l'administration intra-articulaire d'un produit de contraste
iodé ou gadoliné avant arthroscanner ou arthro-IRM, mais également d'un test diagnostique
en cas de douleur d'origine indéterminée ou d'un prélèvement liquidien ou tissulaire dans le
cadre de pathologies infectieuses ou inflammatoires
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus, le bras le long du corps en rotation externe, la main
en supination et la tête tournée vers le côté controlatéral
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 21 plus ou moins longue en
fonction de la morphologie du patient
Voie d'abord
On préconise la voie latérale du récessus bicipital
La coupe axiale de repérage visualise le tendon du long biceps dans sa gaine et on aborde le
récessus en transfixiant le deltoïde antérieur. Le Doppler permet d'éviter la ponction d'une
artère bicipitale
Cette technique permet de pouvoir réaliser en un seul temps une infiltration intra-articulaire
et, en se retirant, une infiltration dans la bourse sous-acromio-deltoïdienne antérieure
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm115.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des arthropathies acromio-claviculaires chroniques et le
traitement des kystes arthrosynoviaux douloureux ; en cas de conflit sous-acromial ; en cas
de capsulite rétractile, l'utilisation de la voie trans-acromio-claviculaire est parfois proposée
pour aborder le compartiment sous-acromial
Diagnostique : l'infiltration d'un anesthésique est également fréquemment réalisée
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus, le bras le long du corps et la tête tournée vers le côté
controlatéral
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 25 ou 21 en fonction de la
morphologie du patient
Voie d'abord
3 voies d'abord sont répertoriées :
1. la voie supérolatérale en coupe coronale classique permet un abord acromio-claviculaire
assez facile en l'absence d'ostéophytose marginale. Elle est plus difficile à réaliser en cas
d'arthrose marquée
2. les voies antérieure ou postérieure avec une coupe sagittale supérieure de l'interligne
sont beaucoup plus sûres et faciles de réalisation. L'une ou l'autre sont adoptées en fonction
des patients, du côté infiltré et du côté dominant de l'opérateur
3. l'abord sagittal où l'articulation acromio-claviculaire apparaît comme une olive
hypoéchogène. Dans ce plan sagittal, les corticales osseuses peuvent être évitées facilement.
On positionne l'aiguille dans l'interligne ; l'injection est souvent un peu difficile et le volume
habituel est de l'ordre de 1 mL. On observe les mouvements browniens dans l'interligne
articulaire
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm217.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des tendinopathies d'insertion après échec du traitement
médical
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus ou assis en face de l'opérateur, le bras en rotation
interne
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 25
Voie d'abord
On réalise une coupe frontale de l'insertion commune : les épicondyliens latéraux. L'aiguille
est positionnée parallèlement à la surface cutanée et progresse jusqu'à la superficie
tendineuse
N.B. Des techniques particulières existent : le criblage percutané consistant en des
perforations multiples au sein de la zone pathologique afin d'entraîner une hyperhémie
focale ; l'injection de plasma riche en plaquette (PRP) qui doit se réaliser au mieux au sein de
la tendinose ou dans la fissure tendineuse
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm314.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des ténosynovites du premier compartiment
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus. On se servira d'une cale ou d'un tube de gel afin de
positionner le poignet en inclinaison ulnaire maximale
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 25. Une sonde de petite
dimension de type « club de golf » peut être utile
Voie d'abord
La sonde d'échographie est positionnée dans l'axe du tendon à infiltrer et le point d'entrée
localisé environ 10 mm sous la sonde. On vérifiera l'existence d'un retinaculum pouvant
cloisonner le premier compartiment, nécessitant alors une double injection au niveau de
chaque gaine tendineuse du cours extenseur et du long abducteur du pouce
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm418.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre d'un syndrome du canal carpien ; dans le cadre de
ténosynovite des fléchisseurs, de rhumatismes inflammatoires
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 25. Une sonde de petite
dimension de type « club de golf » peut être utile
Voie d'abord
La voie d'abord est palmaire et latérale, en positionnant l'aiguille au-dessus du fléchisseur
radial du carpe puis au contact du nerf médian
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm512.mp4/.
P3 A5 A1
A4 A3
P2 A2
P1 M
Tendon fléchisseur
profond
Indication
Thérapeutique : en traitant à la fois l'épaississement de la poulie A1 et l'éventuelle
ténosynovite du tendon fléchisseur
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 25. Une sonde de petite
dimension de type « club de golf » peut être utile
Voie d'abord
La voie d'abord est palmaire en dirigeant l'aiguille, parallèlement à la surface cutanée
jusqu'au niveau de la poulie A1
Schéma
Tendon fléchisseur
superficiel
P3 A5 A1
A4 A3
P2 A2
P1 M
Tendon fléchisseur
profond
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm619.mp4/.
Infiltration péritrochantérienne
Indication
Thérapeutique : dans les tendinopathies du moyen glutéal et du petit glutéal ou dans les
bursite péritrochantériennes
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 20 de type aiguille à ponction lombaire
Voie d'abord
La voie d'abord est latérale ; l'aiguille est parallèle au grand axe de la sonde qui sera
positionnée en regard du grand trochanter
En fonction de la cible, le point d'entrée de l'aiguille est plus ou moins antérieur
Schéma
Indication
Thérapeutique : dans les tendinopathies du moyen glutéal et du petit glutéal ou dans les
bursite péritrochantériennes
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 20 de type aiguille à ponction
lombaire
Voie d'abord
La voie d'abord est latérale ; l'aiguille est parallèle au grand axe de la sonde qui sera
positionnée en regard du grand trochanter
En fonction de la cible, le point d'entrée de l'aiguille est plus ou moins antérieur
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm719.mp4/.
Indication
Thérapeutique : en cas de douleurs antérieures ou latérales pouvant être reliées à un conflit
entre le tendon du psoas et la cupule de la PTH
Diagnostique : un test anesthésique peut être réalisé au préalable afin d'affirmer
l'imputabilité du conflit dans la douleur
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille longue de calibre 20 de type aiguille à ponction
lombaire
Voie d'abord
La voie d'abord est latérale ; l'aiguille est parallèle au grand axe de la sonde, son trajet
atteignant la face latérale du tendon venant buter contre la face inférieure de la cupule. En
cas de bursite associée, l'infiltration de celle-ci peut être une solution plus facile
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm814.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cas de méralgies paresthésiques
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 21
Voie d'abord
Par voie latérale, on positionne l'aiguille en regard du passage du nerf du muscle cutané au
niveau de la face supérolatérale de la crête iliaque
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm917.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cas d'un syndrome algique postérieur dont l'étiologie peut être
rapportée à la présence d'un kyste poplité
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en procubitus
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 21 ou 18, en fonction de la nature
visqueuse ou non du liquide prélevé
Voie d'abord
On préconise une voie d'abord postérolatérale la plus direct possible en épargnant les
tendons semi-membraneux et semi-tendineux. En fonction de la profondeur du kyste, on
peut être amené à piquer plus verticalement et le suivi échographique est alors plus difficile
à réaliser
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1017.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre du syndrome de frottement du tractus ilio-tibial
Matériel et positionnement
Le patient est positionné en décubitus latéral controlatéral
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 21
Voie d'abord
On préconise une voie d'abord sagittale, la coupe échographique passant par la face latérale
du condyle fémoral latéral. L'aiguille est positionnée entre la bandelette ilio-tibiale et la
corticale osseuse du condyle fémoral latéral
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1114.mp4/.
A B
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des hématomes survenant sur des lésions intrinsèques ou
extrinsèques afin d'accélérer la détersion de la lésion et permettre une cicatrisation plus
rapide
On s'assurera de la compressibilité de l'hématome avant de réaliser la ponction
Matériel et positionnement
Le positionnement du patient dépend de la loge musculaire à traiter
La ponction se réalise à l'aide d'une aiguille de gros calibre, 18 en général
Voie d'abord
En fonction de la loge musculaire en cause, on choisira le trajet le plus direct épargnant les
éléments vasculonerveux
Schéma
A B
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1211.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des enthésopathies mécaniques (aponévrosite) ou
inflammatoires
Matériel et positionnement
Le patient est en procubitus ventral, le pied à traiter étant surélevé
L'infiltration se réalise à l'aide d'une aiguille de 21 G
Voie d'abord
La sonde est positionnée de telle façon à obtenir une coupe frontale de l'insertion du
faisceau moyen de l'aponévrose plantaire
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1313.mp4/.
Indication
Thérapeutique : dans le cadre des tendinopathies des ténosynovites qu'elle soit d'origine
mécanique ou inflammatoire. Attention : dans les cas de tendinopathie mécanique, le
risque de rupture induite par l'infiltration n'est pas négligeable et nécessite une décision
multidisciplinaire
Diagnostique : dans le but exceptionnel de réaliser une ténographie
Matériel et positionnement
Le patient est en décubitus latéral
L'infiltration se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 21
Couder l'aiguille peut être une alternative intéressante dans le cas de ces infiltrations de
tendon très superficielles
Voie d'abord
La sonde est positionnée juste en dessous de la malléole médiale ; le repérage
échographique doit montrer une longitudinale du tendon
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1414.mp4/.
Indication
Thérapeutique :
Matériel et positionnement
Le patient est en décubitus, la cheville positionnée en légère flexion dorsale
L'infiltration se réalise à l'aide d'une aiguille de calibre 25
Voie d'abord
Une coupe échographique parfois plantaire met en évidence le névrome et, éventuellement,
la bursite associée. La ponction se fait par voie dorsale interdigitale
Schéma
http://www.em-consulte.com/emmflash/473536/emm1515.mp4/.