Khalam41 Oct2013
Khalam41 Oct2013
Khalam41 Oct2013
K H A L A M
s
te i
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te
in
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io
ct
o du
BULLETIN TRIMESTRIEL DE LApr
re
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te
ou
-T
41
n°
41
2
Sommaire
Exergue 3
s
tei
rd
te
Avant propos du Directeur de la publication du KHALAM 4
in
ns
io
ct
Editorial 5
du
Monique FRANCOZ,
o
Membre du Souverain Sanctuaire Mixte pour la France et les pays associés
du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm
pr
re
s
Marijo L’AZOU,
-T
Marguerite COVIS,
AL
Soufisme et maçonnerie 12
M
FM
Paul Deroudilhe,
Grand Maître de la Grande Loge Unie de France
LM
G
Exergue
s
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
te
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
i
rd
Et bien qu’ils soient avec vous,
te
ils ne vous appartiennent pas.
in
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point
ns
vos pensées,
io
ct
Car ils ont leurs propres pensées.
du
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs
o
âmes,
joie ;
FM
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui
est stable.
LM
G
Khalil GIBRAN
4
s
En ces temps troublés qui secouent constamment et dangereusement l’Humanité, parce
te
que les hommes sont poussés aux pires excès sous prétextes d’idéologies et de théolo-
i
rd
gies extrémistes contradictoires, le comité de rédaction du KHALAM a décidé, à titre tout
à fait exceptionnel, de publier une réflexion d’un Franc Maçon non membre de la Grande
te
Loge Mixte Française du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, lequel est toutefois
in
un compagnon de route de toujours des fondateurs de l’Obédience, en l’occurrence le
ns
très illustre frère Paul DEROUDILHE, Grand Maître de la Grande Loge Unie de France
membre de la Confédération Internationale de Puissances Maçonniques.
io
ct
Ce texte démontre, s’il en était encore besoin, que l’Hermétisme authentique, en tant
du
que science sacrée, pris en ses branches occidentale du christianisme gnostique des
premiers disciples du Fils et orientale de l’islam mystique, n’admet aucun des intégris-
o
mes sectaires qui sévissent actuellement sur la planète en laissant accroire que la Voie
pr
de Dieu serait la propriété d’une quelconque église et l’apanage d’une hiérarchie humai-
re
ne particulière.
s
te
(celle qui, telle la Voie Mixte Française de Memphis-Misraïm, ne se contente pas de re-
cruter en nombre sur des fondements sociaux et politiques) constitue l’un des maillons
-T
Cette réflexion nous permet aussi de prendre conscience que, quelles que soient leurs
qualités réelles, le gnosticisme chrétien, le soufisme, le brahmanisme, le bouddhisme
AM
tibétain (sans parler de leurs multiples sous-branches circonstancielles) sont des décli-
naisons circonstanciées et ponctuelles de La Religion Primitive Universelle, abandonnée
AL
***
M
FM
LM
G
ERRATUM :
Dans le numéro 40 du KHALAM, il convient de rectifier l’orthographe du patronyme de l’au-
teur de la publication intitulé : « HESTIA » qui est notre frère : Paul GUGLIELMI.
Qu’il veuille bien ne pas tenir rigueur de cette malencontreuse erreur.
5
éditorial
« La Gnose c’est la Connaissance totale et directe du plan Divin : c’est l‘expérience person-
nelle de la Lumière Primordiale (la Force Universelle ou Feu Divin). Elle ne souffre d’aucune
hiérarchie intermédiaire déformante et ne nécessite ni analyse ni dissertation qui ne font que
s
te
recouvrir la Vraie Science d’une gangue de plâtre mental et intellectuelle ».
i
rd
Un Maçon de la Vieille Egypte.
te
in
Monique FRANCOZ, Le numéro précédent vous a pro- que le 66e degré n’est pas inclus
ns
posé une première partie concer- dans la transmission évolutive pro-
Membre du Souverain Sanc- nant le rôle d’un Patriarche pre au Rite mais qu’il faut avoir le
io
tuaire Mixte pour la France et Conservateur au Rite Ancien et 90e degré pour devenir un Patriar-
ct
les pays associés, Primitif de Memphis-Misraïm. che Grand Consécrateur.
du
Patriarche-Grand Consécrateur
Il semblait normal de vous faire Le 20ème degré Chevalier Anony-
o
dans la filiation : Bricaud, Che- découvrir une autre facette (et non mes du Temple Eternel amène
pr
villon, Chambellant, Henry- la moindre) de cet initié. l’initié à manifester la Vertu origi-
Jacques Martin, Pugny.
re
nelle cachée au fond de lui et le
Comme on l’a précisé antérieure- positionne en Protecteur de l’Or-
s
autonome
-Le 4ème niveau hermétique et Généraux qui sont les piliers du
gnostique : 28-90-66èm Rite de Memphis Misraïm. A ce
G
C’est ainsi que la prise de fonction Il faut toutefois bien souligner la consécration et installation qu’il est
du Vénérable Maître élu en loge complexité de ces textes codifiés le seul en situation énergétique et
bleue, est confirmée par une instal- par nos maîtres passés (BRICAUD historique en droit de pratiquer.
lation ésotérique particulière par la -CHEVILLON-DUPONT).
consécration, la prestation de ser- Et dans ce « chassé croisé » d’ini- Quand il transmet le 66ème à un
ment, et le discours d’ordre trans- tiations tiré des rituels anciens, on initié il a pour mission de faire
mis par notre Sublime Passé retrouve un ensemble de mystères « rayonner » l’homme astral qui
Grand Maître Général Constant « opératoires » indispensables à la sommeille dans le futur Patriarche
s
te
CHEVILLON. Cette transmission pratique initiatique qu’ils ont cryp- choisi. Il a la capacité de s’inscrire
en raison de son caractère spécifi- tée volontairement afin de laisser par la magie opératoire dans le
i
rd
que à notre Rite Egyptien ne peut toute la puissance de ces pouvoirs ballet céleste à certains moments
te
être exécutée que par un membre énergétiques entre les mains de de l’année. Cet Episcope gnosti-
du Souverain Sanctuaire ayant lui- véritables initiés. que très courtisé par un grand
in
même reçu le pouvoir d’ordination nombre de maçons, pensant à jus-
ns
(On note ici l’imposition des mains Des clefs qui ne peuvent ouvrir au- te titre que ce grade amène à la
lors de cette installation maçonni- cune porte si elles ne sont pas ac- possession d’un pouvoir mysté-
io
que de plus en plus pratiquée dans compagnées d’une transmission rieux (à la condition d’avoir été
ct
des cénacles fermés ne relevant énergétique et d’un enseignement consacré et enseigné par un au-
du
pas des Obédience maçonniques). oral. thentique Patriarche détenant la
C’est pourquoi lire le KYBALION filiation nécessaire) ne doit ni s’é-
o
Quant au 66e degré Patriarche ou un rituel du 66e degré sur Inter- mouvoir ni se prévaloir de cette
pr
Grand Consécrateur ultime grade net, ne peut en aucun cas transfor- notoriété attractive, il doit simple-
de la transmission initiatique, qui mer en Patriarche-Consécrateur,
re ment savourer ses moments hors
trouve une correspondance assez car si la lecture intéresse les du temps qui lui permettent par
s
parfaite en ses contenus et finalités curieux, elle n’est en aucun cas ses actions de s’inscrire dans le
te
avec la Grande Prêtrise des suffisante pour accéder aux ensei- Tableau Universel et d’être tout
ou
Grands mystères de la Vieille gnements secrets transmis de Maî- simplement en accord avec tous
Egypte, l’Episcopat gnostique des tres à adeptes au fil des âges et les serments qu’il a prononcé jus-
-T
un ensemble sacerdotal herméti- ve lors des ordinations conférées Certes, l’échelle des grades com-
n°
que et transcendantal. successivement dans les cadre du porte de nombreux barreaux mais
Ces trois plans de transmissions V.M.I. et des 20ème, 28ème, 90ème et vous le savez il y en a quelques
AM
mettent l’initié en position de vérita- 66ème degrés. uns qui comptent pour 10 voire
ble acteur universel, étant précisé plus, ce qui est plus important de
que l’histoire du Rite révèle que les Pour être Patriarche Grand Consé- savoir c’est que cette échelle a
AL
pratiques théurgiques liées à ces crateur la filiation est obligatoire, des barreaux invisibles que l’on
grades ont été tronquées et utili- mais cela n’est pas tout car c’est peut franchir soit à côté d’elle soit
H
sées à mauvais escient par des par son propre consécrateur qu’il au dessus d’elle.
-K
lus sans droit ni titre. mettant d’exercer le Sacerdoce riques et hermétiques qui sont le
FM
de pouvoir dire que ces transmis- l’eau, par le feu, onction et imposi- ponse cachée dans le cœur-
sions sont activées au sein de no- tion des mains, purification des conscience de l’HOMME tel que
G
tre obédience dans la plus pure lieux consacrés par ses soins et décrit dans la confession négative
tradition hermétique : Maçonnerie branchement sur l’égrégore de hermétique présente dès les pre-
du bois, Tradition primordiale, Egli- l’Ordre). miers degrés symboliques dans
se Gnostique chrétienne primitive, Le Patriarche-Grand Consécrateur nos rituels.
sacerdoce de la Vieille Egypte, tels est un pontife à qui l’on a donné la
sont les supports retrouvés pour possibilité d’être un relais entre le ***
une mise en pratique de l’activation ciel et la terre, il devient canal des
énergétique utilisée dans nos cé- énergies célestes lorsqu’il consa-
nacles. cre un temple ou installe une loge ;
7
s
que quatorze, de toutes tailles
te
droits ou tordus nus ou bourgeon-
i
nants mais ne cherchant pas à
rd
analyser, ni à savoir vers lequel
te
irait ma préférence, j’en récupère
in
un qui me semblait ni grand ni pe-
tit, ni nu ni vêtu, et qui ferait bien
ns
Office de Bâton de pèlerin pour le
futur compagnon limougeaud.
io
Chapitre premier :
ct
En un tour de main le chétif petit
du
J’ai toujours détesté le moment de morceau de bois se retrouva dans
l’année où dans mon petit village le noir d’un Coffre…non pas celui
o
Cévenol la Mairie décide par sou- ou Seth aurait mis le corps dé-
pr
cis de sécurité de procéder à l’éla- membré de son cher frère Osiris
re
gage des arbres qui essaient de mais celui beaucoup plus profane
donner un air sympathique à notre celui de ma contemporaine voitu-
s
ressemblent alors à de vieux tro- Et vogue la galère non pas sur les
ou
gnons et doivent avoir aussi honte eaux du Nil mais ‘’sur la route de
que le caniche qu’on vient de ton- Memphis’’ !!!
-T
rit malgré les averses ; j’étais per- lait au fond de ce coffre. Se trans-
due dans mes pensées de Loge, formerait-il en une arme magique
AL
s
kundalini serpent de feu qui guérit bâton se transforme en baguette
te
toute plaie ! « Voici le bâton du voyageur dé- magique avec son étoile scintillan-
i
rd
Enfin on peut bien rêver ? coré aux couleurs de notre Rite. te à l’extrémité, étoile polaire gui-
En réalité je ne pouvais imaginer Qu’il vous serve d’appui, moral et dant notre sœur sur la bonne voie
te
au bout du compte en quoi ce petit physique pour surmonter les diffi- la voie lumineuse.
in
bout de bois malingre et noueux cultés de votre route. Qu’il vous
allait se métamorphoser !!! serve aussi pour vous défendre et Et sur la route du retour et bien
ns
défendre nos lois et notre hon- qu’il fasse encore jour je me sur-
io
Chapitre second : neur s’ils étaient bafoués». pris à chercher des yeux cette
mystérieuse étoile.
ct
Arrivant devant la Loge, je me Et voici notre Delphine sur le point Arrivée au village, après m’être
du
trouve confrontée brusquement au du départ saluée par le chant tou- délestée entre autre de mes attri-
o
« principe de réalité » qui prend la jours émouvant entonné tant bien buts de Vénérable Maître je plan-
pr
forme du frère Expert me brandis- que mal mais avec le cœur par tai machinalement le bâton extirpé
sant tel un trophée un majestueux les sœurs et les frères. du coffre dans une de nos innom-
re
bâton poli vernis coiffé et enruban- brables jarres installées sur la ter-
né des couleurs de l’Ordre : « Il Petite référence historique : rasse à côté d’un chétif pample-
s
te
est beau non ? Je l’ai fait ce week- Le bourdon ou bâton et la besace moussier qui n’avait rien demandé
end » me dit-il fièrement. Beau il constituèrent dès le haut Moyen- et fit contre mauvaise fortune bon
ou
l’était certes, on aurait dit une ban- âge les deux attributs caractéristi- cœur car il ne savait pas qu’il était
-T
être juste il ressemblait au sceptre fendre contre loups et chiens L’année passa d’un équinoxe à
de Pharaon. mais représentait aussi l’espéran- l’autre … notre sœur Delphine
n°
bâtons en or et argent sculptés cré. Avant de partir en pèlerinage planche que nous allions lui pro-
avec la garde en forme de papy- sur les chemins de Saint Jacques poser que je restais en arrêt de-
H
rus ! Superbe ! Et je m’en allais de Compostelle le bâton était béni vant la jarre. Le bâton de compa-
-K
discrètement à l’intérieur de la Lo- lors d’une cérémonie spéciale : gnon abandonné une année aupa-
ge, en omettant bien sûr de sortir ravant était constellé d’un chapelet
M
mon bâton, accomplir ma fonction « Reçois ce bâton, réconfort de minuscules bourgeons à peine
de Vénérable Maître très débutan- contre la fatigue de la marche verdoyants !!!
FM
méditait bien au froid de la Cham- les embûches de l’ennemi et par- mais le petit bâton lui était appa-
bre de réflexion. venir en toute tranquillité au sanc- remment bien vivant !!! J’avais dû
G
s
cun ici peuvent en témoigner, est
te
aujourd’hui un robuste peuplier de
i
rd
plus de trois mètres de haut qui
reverdit chaque printemps depuis
te
cinq années !!!
in
La légende raconte que lorsque
ns
Moïse fut libéré de la fosse où il
io
avait été jeté par Réouel, dans le
jardin il aperçu un bâton qui avait
ct
été créé au crépuscule et sur le- R. Lévi écrit : « Le Bâton créé en-
du
quel était gravé le Nom Grand et tre les deux soleils fut transmis au
o
Glorieux, grâce auquel il était des- premier homme dans le jardin d’E-
pr
tiné à accomplir des merveilles en den ». Adam le transmit à Enoch…
Egypte et grâce auquel il était des- Enoch à Noé…Noé à Sem…Sem à
re
tiné à fendre la mer des roseaux et Abraham puis à Jacob qui le fit
à faire sortir l’eau du rocher. Il était descendre en Egypte et le transmit
s
te
Marguerite COVIS, Tout d’abord, l’étymologie du mot d’Hiram Abif, alors qu’il se présen-
patronne définit la position d'une te devant ce Tribunal Véridique,
Vénérable Maître de la respec- femme au dessus d'une autre avec ses mains pures et son ta-
table Loge « Les Enfant d’Im- personne. Cependant, dans le blier sans aucune souillure.
hotep », Orient de Fort de Fran- langage courant (familier) la pa-
ce. tronne désigne une femme qui En effet, tout symbole renferme
s
commande, qui dirige, bien qu’el- une vérité, et seul celui qui s’inter-
te
le ne soit pas sainte. D’autre part, roge, et se remet en question
une femme respectable de par avance dans cette voie si étroite et
i
rd
son rang, son éducation ou ses parsemée d’embuches, que j’ai
te
qualités est par commodité nom- librement choisie.
mée Dame.
in
En Franc-Maçonnerie tout est
ns
Au niveau spirituel, cette supério- Symbole, mais le symbolisme peut
rité se caractérise par le don que refléter une réalité forte et vivante,
io
la femme détient. En effet, la pa- que je me suis gardée à schémati-
ct
tronne est une protectrice; sa ser et à construire symbolique-
du
bonté et sa piété font d'elle une ment par la représentation de cet-
sainte. Elle est une femme in- te phrase extraite du Rituel et pro-
o
fluente qui favorise les agisse- noncée par le Compagnon amené
pr
ments de son ou sa protégé(e) en
re par le V.°. M.°. Expert dans la sal-
lui accordant son appui (soutien). le de Vérité pour y être jugé de-
vant le tribunal Véridique.
s
En conséquence, la dame de véri-
te
Mon travail en qualité d’Apprenti jugé par ceux là qui, par leur avan-
H
cinq marches, j’ai été admise à culte s’étend au-delà des frontiè-
siéger en Chambre du Milieu. res de l’Egypte. Elle est la fille de
GEB et de NOUT, c'est-à-dire du
Parler d’errance devant cette as- ciel et de la terre, de cette union
semblée d’hommes justes et par- naquirent quatre enfants : ISIS,
faits éclairés par la Dame de Véri- OSIRIS, SETH et NEPTHYS.
té, le Compagnon est accusé d’a- Sœur et épouse d’Osiris, le couple
voir commis un meurtre, celui régnait sur le Nil, source de vie.
11
et rituels. Les Papyrus racontent Après avoir été reçue dans une
comment ISIS parvint par ruse à Loge juste et parfaite et jugée par
surprendre un jour le nom secret ce Tribunal Véridique, je conclu-
du Dieu suprême, ce qui lui confé- rais en ces termes: Pratique la jus-
rait sur l’univers, une puissance tice, apaise celui qui pleure, et
illimitée. garde-toi de porter un jugement
hâtif envers tes FF.°.
s
Elle eut ses Temples, ses Prêtres,
te
ses fêtes et ses mystères dans N’oublions surtout pas mes
i
rd
tout le monde Romain où elle de- SS.°.et mes FF.°. VV.°. MM.°., que
vint l’image et la déesse universel- l’un des objets de la F.°. M.°. nous
te
le. invite à la recherche de la Vérité,
in
ISIS est à la fois déesse et magi- Elle est la mère de la nature en- et comprenons que nous devons
cienne, se transformant en faucon, tière, maîtresse de tous les élé- plus que jamais avoir confiance et
ns
elle triomphe de la mort en ressus- ments, origine et principe des siè- surtout foi en notre patronne afin,
io
citant son frère et époux OSIRIS, cles, divinité suprême, reine des qu’empruntant la voie qu’elle nous
ct
en reconstituant treize des qua- mânes, première entre les habi- a tracée, nous soyons inévitable-
torze morceaux de son cadavre tants du ciel, type unique des ment sur la chemin de la Vérité.
du
qui avait été découpé par SETH. dieux et des déesses. Les som-
o
Puis, toujours grâce à sa magie mets lumineux du ciel, les souffles J’ai dit.
pr
puissante, ISIS réussira à lui faire salutaires de la mer, les silences
engendrer un enfant, HORUS, désolés des enfers, c’est elle qui
re
qu’elle cacha dans les marais du gouverne tout au gré de sa volon-
s
delta jusqu’à ce qu’il devienne té. ***
te
Au fil des siècles, elle assimile les Déesse Egyptienne, Maât repré-
personnalités de nombreuses divi- sente le monde structuré, l’ordre
nités. ISIS cumule toutes sortes de universel et l’équilibre cosmique,
AL
Soufisme et Maçonnerie
s
“ sans couleurs ” (Shelley parle de
te
la vie comme d’un “ verre bigarré
i
rd
qui souille la pure blancheur de
l’éternité ”). Le monde phénomé-
te
nal sert en quelque sorte de pris-
in
me au monde intelligible.
ns
Dans une parabole, Jalal Eddine Les soufis comparent l’univers à
io
Rûmi raconte: “ Un jour, un sultan un ensemble de miroirs dans les-
appela à son palais des peintres, les quels l’Essence infinie se contem-
ct
uns, venus de Chine, les autres de ple sous de multiples formes, ou
du
Byzance, et les chargea de décorer qui reflètent à divers degrés l’irra-
o
de fresques deux murs qui se fai- diation de l’Être unique. Les mi-
pr
saient face. Un rideau fut tiré entre roirs symbolisent les possibilités
les deux groupes de concurrents qui qu’a l’Essence de se déterminer
re
travaillaient donc sans apercevoir ce Elle-même, possibilités qu’Elle
que faisaient leurs rivaux. comporte souverainement en vertu
s
te
rideau où se trouvaient les peintres du miroir qui a pour but d’en faire
de Chine, et il tomba en extase de- un lieu où l’Être divin verra le Soi
AL
lorsque le rideau fut tiré, les peintu- faire naître le second, qui est la
res des chinois se reflétèrent dans “ descente ” d’un des attributs di-
M
le mur qu’avaient poli les peintres vins. Le soufi devient ainsi l’instru-
de Byzance à la façon d’un miroir, et ment par lequel le divin fait voir le
FM
ce reflet était plus beau que l’œuvre Soi dans une autre forme. Le mys-
d’art elle-même ”. tique, en état de vacuité, possède
LM
C’est une lumière par l’entremise à-dire que chacun sert de miroir à culture, d’un autre monde. L’hom-
de laquelle l’Absolu se voit Lui- son frère. Là où nous pouvons me ne peut saisir la totalité de la
même. nous endormir c’est l’autre qui Réalité.
nous réveille. C’est dans la connaissance de
Pour le soufi, l’expression créatri- Donner quelque chose à l’autre, l’autre, et de l’amour qui la motive,
ce résultant de la participation exige un effort d’attention de vigi- qu’il en saisit une part de la Réalité
mystique, c’est à dire de la coïn- lance, pour savoir d’abord ce dont divine qui, conjuguée à la sienne,
s
cidence exacte avec la nature, il a besoin. Dans nos frères nous peut lui assurer la somme néces-
te
mais sans qu’il y ait de conscien- retrouvons esquissées les poten- saire à l’approche de la Vérité divi-
i
ce de la présence divine, restitue tialités absolues que nous cher- ne. “ Tout homme possède, en tant
rd
la vision du soi à l’intérieur du chons à établir. En chacun, nous qu’homme, les dispositions néces-
te
soi. cherchons à préciser les contours saires pour saisir les vérités dans
C’est une expression non réflé- de l’Absolu que nous voulons at- l’état où elles se trouvent... ” affir-
in
chissante, non polie, non cons- teindre. Un vers d’Ibn Arabi fait dire mait justement l’Emir Abd-el-Kader
ns
ciente de la potentialité inhérente à Dieu : “ Je (Dieu) n’ai créé en toi (“ Lettre aux Français ”).
à la nature des choses. Seule la perception que pour y devenir
io
l’expression consciente permet l’objet de Ma perception ”. Le monde, la création, quels que
ct
d’accéder à la vision parfaite du puissent être ses contenus perma-
du
soi réfléchie dans les qualités de En Islam, et de surcroît dans le nents ou transitoires, ne se déta-
quelque chose d’autre. Cette ex- soufisme, il y a une organisation de che jamais du Créateur. Celui qui
o
pression n’a son plein effet que la vision de l’âme qui tient au lien contemple un objet, contemple for-
lorsqu’elle est réfléchissante.
pr
d’écriture entre le visible de ce cément par là-même une image de
re
Or elle le devient uniquement monde et l’invisible qu’elle désigne. son créateur. Le soufi voit cons-
quand il y a conscience de la Pas plus que la vision sensible, la tamment à travers les choses, au
s
Présence divine ou de l’Absolu. vision de l’âme ne ment que quand delà de leur “ virtualité ”, l’origine
te
La surface réfléchissante reflète elle voit dans ce qui se voit plus divine. Il perçoit par “ l’œil du
ou
alors quelque chose qui est qu’il n’est visible. cœur ” que “ toute chose est Lui ” ;
contenu, un Esprit qui n’est pas le monde, tout en n’étant point
-T
seulement l’esprit spécifique de Le Travail n’est jamais personnel. Dieu sous le rapport de son exis-
41
cette chose, mais l’Esprit univer- Le travail se fait toujours avec l’au- tence particulière, n’en est pas
sel à toute chose. Pour le soufi tre. Nous vivons dans ce monde moins le miroir, “ l’Extérieur ” sous
n°
c’est le “ désir ” existant au cœur avec les autres. Nous ne sommes le rapport de sa possibilité profon-
des choses et qui aspire à “ être pas là tous seuls à vivre notre vie. de. Il n’est pas Dieu, mais il “ n’est
AM
connu ”. Donc, ce que nous vivons est tou- autre que Lui ”.
jours avec les autres, comme d’ail-
AL
(D’après Nasafi, il existe deux leurs dans la maçonnerie, le travail La réalité contient l’Invisible et tout
sortes de miroirs (Maqsaddi el se fait en taillant sa pierre, mais le Réel est dans l’Invisible. La vir-
H
‘aqsa) : celui qui montre simple- aussi en le frottant aux autres. tualité n’est pas l’essence, le miroir
-K
est l’homme qui est une limitation Ibn Arabi. L’autre est le miroir ten- La relativité empiète sur le Principe
FM
dante.) dère que celle-ci est la part mécon- personnel du Soi impersonnel.
nue du moi qu’il faut atteindre et Le soufisme spéculatif (Mîr Da-
L’amour est le miroir de l’âme connaître pour réaliser le soi. Le mad), au sens où ce dernier mot,
G
tendu par l’amant à l’Aimé. L’a- mystique ne se réalise que par la dérivant de spéculum, annonce
mant, qui ne voit dans la réalité connaissance de l’Autre, à savoir que l’âme est elle-même le miroir
des choses et de l’existence que le divin auquel il veut s’identifier, des théophanies. Les manifesta-
la présence de l’Aimé, projette ou l’humain qui recèle le divin en tions divines subsistent en la cons-
dans le miroir de l’amour les plus soi. C’est dans l’altérité que l’hom- cience du mystique à la façon des
beaux traits de Son aimé. Nous me se réalise. S’ouvrir à l’altérité images dans le miroir (la substan-
sommes toujours en maçonnerie de l’étranger, c’est s’ouvrir à l’alté- ce du miroir n’étant pas le substrat
les uns en face des autres, c’est- rité d’un autre moi, d’une autre de l’image).
14
La franc-maçonnerie C’est de la tension entre le visible On distingue l'esprit dans son es-
« symbolique » ou « bleue », celle et l’invisible que surgit l’image invi- sence (rouh') et dans son incarna-
des trois premiers degrés de l'ini- sible. tion en l'homme (nefs) ; ce qui
tiation, emprunte beaucoup de ses laisse supposer un esprit "au-
symboles à l'art de bâtir pratiqué Les soufis sont des chercheurs de delà" qui est Dieu, Grand Archi-
par les constructeurs des cathédra- sens. Ils utilisent les textes comme tecte, ou seulement absolu (ab-
les au Moyen Âge qu'elle considè- support de recherche et guides soluto, le sans forme) (car il dis-
re comme ses prédécesseurs et d’expériences. Ils se sont donné la pense l'esprit et se sépare de son
s
te
dont elle a hérité la notion même liberté de pensée et de recherche. incarnation). Ainsi, le spirituel est
de loge, l'endroit où se réunissent En fait ils ont toujours tenté de re- le domaine de la recherche du
i
rd
les ouvriers. chercher l’esprit derrière la Lettre, Moi dans son universalité, mais
te
ce que l’on trouve effectivement aussi dans son individualité.
À ce titre, la franc-maçonnerie ou en maçonnerie. Le soufisme et la
in
Art royal a des points communs maçonnerie ont en commun la re- La spiritualité étant omniprésente
ns
avec le compagnonnage et partage cherche du sens de la vie et de autant dans le symbolisme que
avec lui des symboles et valeurs. l’univers. Le soufi, de même que le dans la démarche philosophique
io
Les francs-maçons se disent spé- maçon n’ont pas de dogme. C’est sur laquelle repose l'ensemble de
ct
culatifs (du latin speculare, réflé- l’élévation de l’homme qu’il cher- la franc-maçonnerie, la très gran-
du
chir) par rapport aux compagnons che et non pas une recherche vers de majorité des loges requiert la
maçons qu'ils qualifient d'opératifs. un Dieu imaginaire. Certes, la ré- croyance en un « Être Suprême »
o
férence à Dieu est constante, mais ou « Grand Architecte de l'Uni-
pr
Les êtres et les choses ont la pro- il faut surtout entendre par le mot vers ». Mais le terme de « Grand
fondeur d’un miroir. Ce n’est nulle- « Dieu », celui d’« Absolu », ou
re Architecte » peut être interprété
ment qu’il s’agisse d’un mode de comme en maçonnerie de Grand de façon très diverse d'une loge à
s
connaissance encore inférieur, pré- Architecte. l'autre. Il est parfois entendu de
te
face : plutôt qu’une réminiscence Le grand maître Jalâl-od-din Rumi des visions traditionnelles de
paulinienne, le velut in speculo doit rapportat qu’un homme lui déclara « Dieu » ou de la Nature, dans le
-T
suggérer ici le sens vrai et étymo- qu’il désirait mourir, souhaitant sens de Spinoza et Goethe, ou
logique de toute mystique spécula- enfin rencontrer Dieu dans l’autre des visions athées de « réalité
41
tive. Sans cette transparence, non monde : « Comment peux-tu sa- ultime », ou d'unité cosmique
n°
seulement la vraie relation du su- voir s’il s’y trouve ? dit Mawlana, comme on peut en trouver dans
prasensible et du sensible reste ce qui est, n’est pas en dehors de certaines religions orientales et
AM
inaperçue, mais également l’inter- toi ; tout ce que tu désires, cher- dans l'idéalisme occidental. D'au-
relation de tous les univers qui sont che-le en toi-même, car finalement tres loges, principalement nord-
les uns pour les autres autant de ce que tu désires c’est toi. » américaines, récusent les accep-
AL
La vision in speculo, “ dans le mi- de "spirituel" dans une perspective le début du XIXe siècle, certaines
-K
roir ”, se produit dès l’instant où dogmatique. Entendons plu- obédiences ont des exigences
s’ouvre la perspective des Formes tôt tout "ce qui est de l'ordre de religieuses supplémentaires, com-
M
suprasensibles, hors des condi- l'esprit". L'esprit ne saurait être me le théisme ou la croyance en
FM
tions du temps “ opaque et den- réduit à la seule recherche d'un l'immortalité de l'âme.
se ”. C’est la raison pour laquelle il principe créateur que l'on peut
y eut lieu de marquer que les lois nommer Dieu. Il est, étymologi- La voie initiatique maçonnique ou
LM
de l’optique ont fasciné l’attention quement parlant, un "souffle" c'est la voie soufi, procèdent d’un mê-
de métaphysiciens de la lumière tel -à-dire un élément immatériel, dé- me principe et suivent le même
G
s
leur que lui, et qu’il doit juger de question de connaissance et une
te
son devoir de les servir tous de la question d’être. Le but est d’es-
i
même façon ” (Al-Hujwiri). Le rôle sayer de retrouver cet autre soi-
rd
du soufi est de guérir les coeurs et même qui est en nous, que nous ne
te
d’éliminer tout ce qui voile l’oeil in- connaissons pas, d’aller au-delà de
térieur. Il s’efforce d’établir sa de- l’homme.
in
meure en l’Esprit.
ns
Pour ce faire, la maçonnerie a, à sa
- Au cours de la seconde année il disposition, un certain nombre d’ou-
io
se consacre au service de Dieu : tils, qui sont les symboles et les ri-
ct
“ il ne peut servir Dieu que lorsqu’il tuels. Lorsque l’on parle de rituel ou Ils furent vigoureusement répri-
du
a renoncé à tout intérêt égoïste, de rite, on pense tout de suite aux més et beaucoup d’entre eux fu-
tant en ce qui concerne la vie pré- « religions » qui ont aussi des rites, rent désignés à la vindicte popu-
o
sente que la vie future, et qu’il ado- un rituel. Si au départ, le soufisme, laire, bannis, emprisonnés, tortu-
re Dieu pour le seul amour de
pr
dans sa démarche mystique s’ap- rés ; nombre d’entre eux furent
re
Dieu, étant donné que quiconque puie sur un rituel qui serait hérité de exécutés, et notamment le grand
adore Dieu pour une raison quel- l’islam, il a fini par imploser la reli- Al-Hallaj qui fut suppicié en 922
s
conque s’adore lui-même, et non gion au sens du dogme. lorsque, ayant atteint le sommet
te
- Au cours de la troisième et der- Le soufisme est un ensemble Haqq ”, “ je suis la Vérité (Dieu) ”.
nière année probatoire il se consa- d’hommes de libres pensées. Effec- Les littéralistes ne pouvaient ad-
-T
cre à veiller sur son propre coeur, tivement, cette libre pensée a don- mettre que le je humain puisse à
41
et “ il ne peut veiller sur son propre né naissance à des voies diverses : ce point s’unifier au je divin trans-
coeur que lorsque ses pensées qui passent de la lecture des soura- cendant. Al-Hallaj expliquait :
n°
sont recueillies et qu’il a chassé te, la compréhension des textes “ Nous sommes deux esprits
tout souci, de telle sorte qu’en jusqu’aux danses des derviches, de confondus en un seul corps ”.
AM
communion avec Dieu il garde son la musique. Ce sont des voies diffé- C’en était trop pour les ortho-
coeur contre les assauts de la né- rentes pour atteindre le même but, doxes qui l’accusèrent de préten-
AL
pour le novice, il décrète que celui- L’orthodoxie théologico-juridique prendre. En fait, ce qui va vers le
ci a droit à la cérémonie d’initiation n’accepte pas le détachement rituel dieu, c’est l’amour et l’amour des
au cours de laquelle, après qu’il ait des soufis et considère que ceux-ci hommes. C’est à partir de là
M
été agréé, s’établit le pacte d’allian- vont trop loin lorsqu’ils affirment qu’on peut considérer que si on a
FM
ce qui permet la transmission de la parvenir au stade de l’unité extati- maîtrisé son ego, on a réussi à
baraka. Ensuite, il lui est consacré que (al-wahda) avec Dieu. élever son âme philosophale.
LM
comprendre dans le silence, ac- si et d’abord des façons d’être. El- C’est ce qui fait voir les choses
quérir un peu de force, et puis les sont les attributs de l’homme dans leur état de transparence, les
donner, ce qui donne encore plus parfait et prennent donc naissance voir dans ce qu’elles sont réelle-
de force, puisque l’on devient ac- dans la réalité divine elle même. ment. Elle s’ouvre en quelque sorte
tion et mouvement, et cela dans en chacune des autres vertus. Elle
la vie quotidienne. Il est impossible d’énumérer l’en- fait apparaître en chacune d’elles
Contrairement à tout ce qui pour- semble des vertus que requiert la la vérité de l’Un et les justifie de ce
rait être dans les autres formes voie, mais celles qui caractérisent point de vue. (Par exemple en ce
s
te
de mysticisme, le soufisme est le plus le soufis sont l’humilité, la qui concerne la charité, elle fait
vraiment ancré dans le quotidien pauvreté spirituelle, la patience, la comprendre, comme le précise
i
rd
et tous les grands soufis étaient charité (ou générosité), la fidélité, Seyed Hocine Nasr, “ qu’en se
te
des artisans, des poètes, des la confiance, le repentir, la sincérité donnant à Dieu, l’homme se donne
hommes actifs comme les ma- et la véracité. Mais on peut affirmer à son prochain, et réciproquement
in
çons. que le soufi est animé par trois ver- qu’en s’offrant aux autres, il offre
ns
tus essentielles qui ont leur origine son âme à Dieu ”.
La voie du soufisme consiste à dans le texte coranique : l’humilité De cette façon, la charité permet à
io
devenir conscient des virtualités (al khushû’), la générosité (al kara- l’homme de réaliser son unité, une
ct
présentes en toutes formes hu- mâ) et la véracité (es-sidq). communion d’amour et d’intérêts
du
maines, à les concevoir puis, au avec tous les êtres. De même, l’hu-
moyen de pratiques spirituelles, à L’humilité caractérise l’être et non manité naît lorsqu’on réalise que
o
les actualiser. La forme humaine ses actes. L’humilité, pour le soufi, “ Seul Dieu est ”, que tout ce qui
pr
porte en elle la possibilité d’unir consiste essentiellement dans la existe, et en particulier l’être hu-
les opposés au moyen de la prise de conscience de deux cho-
re main, n’est qu’un humble reflet de
conscience. ses : d’abord que l’éternité n’est Son omniprésence. Bien entendu,
s
pas le fait de l’homme, ensuite que on pourrait appliquer le même pa-
te
Pour que l’homme puisse vivre chaque créature a quelque chose à radigme à la fidélité, à la confiance,
ou
en société, il doit avoir conscien- enseigner à tout homme, et que au repentir etc. L’intériorisation des
ce de l’importance de celle-ci chaque homme à apprendre de vertus essentielles se fait par l’at-
-T
pour son existence propre et œu- tout autre, car, bien que la forme testation de la Présence divine
vrer pour son harmonie et la pré- humaine soit limitée, les limites ne dans tout l’univers.)
41
servation de ses principes. L’har- sont jamais les mêmes chez deux
n°
monie d’une société ne peut se personnes différentes. Tout au long de son itinéraire spiri-
concevoir que par le respect mu- tuel, le disciple essaie d’acquérir
AM
tuel des individus qui la compo- La générosité s’exprime par la no- les vertus qui doivent opérer la
sent. blesse du cœur. A son degré le transformation dont il est l’objet.
Pour le soufi, œuvrer pour la so- plus élevé, elle est la remise de Eva de Vitray Meyerovitch écrit
AL
ciété, c’est en aimer toutes ses tout son moi à l’Absolu, au divin ; que “ Ces vertus cardinales consti-
composantes et les porter aux aussi la générosité suprême tuent une manière d’être de la Véri-
H
plus hauts degrés de la considé- consiste-t-elle à l’invoquer. C’est té, celle-ci comme doctrine est une
-K
ration, car la société est à l’exem- comprendre que l’homme ne pos- manière de la connaître ”.
ple du macrocosme, attestation sède rien et que tout lui vient du
M
de la gloire divine. Divin, le Possédant de toutes cho- Si presque tous les soufis recon-
FM
doit acquérir les vertus nécessai- rellement de la pauvreté spirituelle chie objective.
res à la transformation de son et s’oppose à toutes les tendances Rappelons que le but de la voie
G
âme, ainsi pourra-t-il assurer une obscures de l’âme. Elle signifie voir (comme dans toute démarche ini-
communion avec l’ordre macro- les choses dans leur vraie nature, tiatique) n’est pas d’acquérir telle
cosmique et le Créateur, son Ai- en s’oubliant soi-même totalement, ou telle vertu particulière, mais
mé. puisqu’elle tend au retrait de sa d’atteindre le but ultime, l’Absolu.
Il faut préciser que pour les sou- propre conscience. Les vertus sont autant de combats
fis, les vertus ne sont pas seule- Elle fait passer l’être du plan de contre l’âme charnelle (nafs); elles
ment des actes ou des qualités l’existence au plan supérieur de la servent de rails et retracent sur un
externes de la volonté, mais aus- connaissance. plan individuel le cheminement de
la connaissance.
17
Elles se présentent comme un sup- transforme la vie en une continuel- Le chercheur devient ainsi l’objet
port indispensable à la recherche le aspiration spirituelle. de sa quête, l’amant devient l’Ai-
de la Vérité et n’ont donc de vérita- mé, il est ainsi lui-même le But.
ble intérêt qu’en fonction de cette - La seconde étape se compose de
fin. C’est aussi pour cela, parce deux niveaux, celui de la ma’rifa, la Pour s’élever et réaliser son union,
que traduisant le monde de l’action “ connaissance ”, salvatrice et ou son identité, avec la source ulti-
des états intérieurs liés au monde transformatrice qui porte sur la me, l’âme doit passer par quatre
de l’esprit et à celui de l’âme, que science spirituelle, c’est le domaine phases d’entraînement spirituel
s
les soufis les identifient à des de- du “ savoir ” qui aide l’itinérant à se qu’on peut traduire comme suit :
te
grés spirituels et qu’elles leur cor- rapprocher de l’objet de sa quête. • La croyance en l’invisible ;
i
rd
respondent. Toute vie spirituelle met l’accent • La quête de l’invisible : l’es-
sur un aspect particulier de la Véri- prit de recherche sort de sa
te
Ainsi que l’écrit Frithjof Schuon, té : pour le christianisme, c’est l’a- somnolence et observe les
in
“ Les vérités nous font comprendre mour, pour l’hindouisme, c’est le merveilleux phénomènes de
les vertus et leur donnent toute leur renoncement à soi, l’islam insiste la nature ;
ns
plénitude cosmique et leur efficaci- sur la connaissance. Le soufisme • La connaissance de l’invisi-
io
té spirituelles. Quant aux vertus, commence par la voie de la ble ;
elles nous emmènent dans les vé- connaissance, mais il mène celle-ci • La réalisation : elle résulte
ct
rités et, pour nous, les transfor- à son étape la plus achevée, la de la pratique constante de
du
ment en des réalités qui sont connaissance illuminatrice. Le sou- la justice et de la charité.
o
concrètes, vues et vécues ! ”. fi accède à un état de connaissan-
pr
ce situé au delà de la Loi divine La nature humaine comporte trois
Pour le soufisme, les vertus ne (sharî’a) et cherche à intégrer la plans : le plan de la volonté, celui
re
s’expriment pas pleinement dans la Vérité (haqiqa) intérieure par la de l’amour et celui de la connais-
pratique de la Loi (sharî’a). La spi- méditation (fikr) et l’invocation sance ; chacun de ces plans se
s
te
ritualité de la Loi, le “ Devoir ”, est (dikhr) du Nom divin. Il cherche à polarise en deux modes complé-
du type ascétique marquée par “ la rassembler toutes les multiplicités mentaires, en sorte qu’ils se pré-
ou
crainte révérencielle ” (makhâfa). en l’Unité de l’Être dans la contem- sentent, respectivement comme
-T
C’est dans la profondeur ésotéri- plation directe des réalités spirituel- renoncement et acte, paix et fer-
que du bâtin, qu’elles se précisent. les. La quête n’aboutit que lorsque veur, discernement et union.
41
- La première c’est celle de la tari- - La troisième et ultime étape c’est lité, que nous l’envisagions in divi-
qa (litt “ la Voie ”) qui, contraire- celle de l’expérience de la hâqiqâ, nis ou en nous mêmes, ou autour
AL
ment à la shari’â, est un chemin la Vérité, étape de pleine réalisa- de nous, a la transparence du cris-
étroit que n’empruntent que quel- tion où le mystique atteint le do- tal ou de la neige ; dans l’âme, elle
H
ques personnes, une minorité. maine de l’“ Être ”. C’est l’union est une anticipation spirituelle de
-K
C’est le domaine du mode d’ac- des contraires dans le sens de l’Ê- la mort, et par là même une victoi-
complissement de ce qui doit être tre absolu ; le domaine de l’Union, re sur celle-ci.
M
fait. Il s’agit d’une progression évo- de l’Unicité, de la dilution de l’hu- Pour les soufis, le hadith qui dit
lutive dans les états de conscien- main dans le Divin. « Mourez avant de mourir » est le
FM
ce. C’est le domaine du “ vouloir ”, Ce voyage, qui s’effectue sous symbole même de l’engagement
de la spiritualité mystique marquée l’angle de l’âme, n’a d’autre but sur la voie de l’absolu. Quand on
LM
par “ l’amour ” (mahabba). Il est dit que celui de la réalisation du Divin dit mourir, c’est mourir à soi-
que les hommes, qui sont tenus, en l’humain. Ainsi, progressive- même, mourir à nos passions pour
G
décentrés, par une infinité de dé- ment, l’humanité humaine, qui à s’élever. Tant que l’homme est
sirs, ne savent pas vouloir et qu’il priori tire vers l’animalité, cède le prisonnier de ses passions terres-
leur faut l’apprendre correctement pas devant l’humanité tres, de son ego, il ne peut pas
pour progresser. Aussi leur faut-il “ angélique ” pour parvenir enfin à s’élever.
apprendre à se concentrer pour une humanité divine, où il est dit A partir du moment où il peut mou-
donner, à leurs désirs, un sens que l’homme s’est annihilé en Dieu rir à ses passions et à son ego, il
(direction et signification) unique et qui, Seul, subsiste. peut s’élever pour atteindre son
englobant qui suscite une soif inex- autre moi, que les soufis appellent
tinguible de perfectionnement et l’homme de lumière.
18
L’âme charnelle, ou concupiscente, Il parvient à différentes stations, Siégeant au dessus d’un feu,
fait obstacle à l’ascension sur l’é- maqâm (pl. maqâmâte) qui repré- consumée par la lumière et la
chelle, la scala perfectionnis, qui sentent les degrés à franchir afin connaissance, l’âme du mystique
mène à l’Absolu, Dieu. L’itinéraire d’atteindre un nouveau niveau d’ê- devient au terme de sa transfor-
spirituel, le voyage, va consister tre. Les maqâmâte sont des diffé- mation, la pleine lune qui, à mesu-
essentiellement pour le pèlerin à rents modes d’être ou degrés de re que cette station se rafraîchit et
cesser de s’identifier à son être conscience. Elles sont reliées entre se contracte, prend la forme du
psychophysique pour s’unir à l’Es- elles dans un ordre hiérarchique, croissant, symbole de la réceptivi-
s
prit. de telle sorte que, même une fois té accueillant la grâce divine.
te
transcendées, elles demeurent
i
rd
l’acquis permanent du chercheur Le mystique voyage en Dieu dans
qui est passé par elles et qui, la conscience simultanée de la
te
transformés par chacune d’elles, Présence divine en toutes formes
in
les incarne. et de la Réalité divine qui trans-
cende toutes les formes. Il s’agit
ns
(Le voyage de l’âme est un thème essentiellement d’un voyage dans
io
quasi universel de la littérature les symboles, dans les formes qui
mystique. Partout on arbore la mê- agissent en tant que facteur de
ct
me forme, bien qu’à travers les transmutation à mesure que le
du
images et un symbolisme particu- mystique se rapproche de Dieu.
o
Le plan de la connaissance (qui lier : l’âme, en partant des ténèbres Le symbole est à la fois relatif et
pr
par définition dépasse l’ego com- et du monde sensoriel, s’élève d’el- absolu, comme l’intellect ; il faut
me tel) comporte un mode sépara- le-même, est aspirée par la lumiè- comprendre et réaliser l’absoluité
re
tif (discriminant) et un mode unitif, re, puis s’apaise tandis qu’elle et brûler ainsi l’accidentalité.
un mode objectif et un mode sub- s’approche du Créateur et de la
s
te
jectif, au sens le plus profond de réalisation. Il faut se dire que le voyage, le but
ces termes. La connaissance, en On observe aussi un déplacement ultime de l’évolution spirituelle hu-
ou
effet, opère soit par discernement de l’extérieur vers l’intérieur, du maine (cas particulier du phéno-
-T
soit par identification : elle est soit monde physique vers le monde mène cosmique) n’est pas la re-
“ percevoir ” ou “ concevoir ”, soit invisible, ou encore de la périphé- cherche nostalgique des origines,
41
l’irréel du Réel : l’esprit doit avoir en chaque être, et la permanence Dieu. Dès lors l’évolution n’est pas
conscience du néant de l’ego et du de la Présence divine qui se trouve la voie du seul salut par l’affran-
AM
monde ; il doit surmonter la confu- au delà de l’espace et dans le chissement des lois de la desti-
sion qui attribue à l’irréel la qualité cœur même du sujet. ) née, mais le dépassement des
AL
connaît la Réalité unique que dans une géographie descriptive qui per- régression puis à la disparition.
-K
cependant, voir notre néant, c’est criptions et énumérations. Chacu- double : servir de médiateur à la
ne pas voir la Réalité d’une maniè- ne de ces étapes est marquée par Manifestation des choses dont son
FM
re directe et totale ; seule la des illuminations plus ou moins être est un abrégé, un microcos-
connaissance unitive peut réaliser intenses, lesquelles sont accompa- me ; ensuite, par ses actes de
LM
mystique, l’amant se réalise dans étapes, que la mort ne met pas fin aspect apparent (exotérique) à
la fusion avec le Réel, avec l’Aimé. au progrès spirituel de l’âme. leur réalité cachée (ésotérique),
Pour ce faire, il entreprend une A l’issue du voyage le mystique a par une intériorisation qui est aussi
quête, un voyage dont le viatique donné naissance à la lumière, à la bien une intégration.
comporte essentiellement la volon- connaissance, à son propre esprit,
té, l’amour et la connaissance pour à sa nature parfaite, cela dans le Pour le soufi, la parfaite connais-
gravir les échelons qui le sépare dragon céleste, matière cosmique sance d’une chose n’est possible
de l’état de perfection que procure où se produisent les éclipses du qu’au moment où l’on devient cet-
cette plénitude. soleil et de la lune. te chose : “ Sois résurrection, et
19
s
te
cration de la lumière en l’être. Dieu est Présent par lui, de même
Dans l’acte même de cette La connaissance de soi aboutit à que les hommes sont présents par
i
rd
connaissance de Soi, les ténèbres l’union, ou plutôt à la réunion de ce lui à Dieu. L’existence s’affirme
te
sont dissipées. Mais, si dans l’acte moi apparent (le “ je ” qui connaît) comme Présence, la Présence
de se connaître, le “ je ” se connaît et de ce moi transcendant, et c’est comme union sui generis du sujet
in
“ soi-même ”, de même que l’invo- redevenir “ ce qu’en moi je suis et connaissant et de l’objet connu qui
ns
cation énonce “ je suis toi et tu es n’ai cessé d’être ”. La jonction pré- fait de la métaphysique de la Pré-
moi ”, il faut que subsiste toi et suppose non pas une simple ré- sence une métaphysique du témoi-
io
moi. La bi-unité retrouvée implique flexion, mais un retour. (Le moi cé- gnage des êtres présents à Dieu.
ct
qu’il n’y ait pas de confusion. Lors- leste garde sa réalité objective, La Présence à Dieu de ce témoin
du
que deux ne font qu’un, le deux comme celle du miroir qui me fait de Dieu signifie la Présence de
est nécessaire pour “ ne faire face et en qui je me connais et me Dieu à Soi-même. Le Deus abs-
o
qu’un ”. reconnais. Le miroir étant ce qui conditus est Deus revelatus à tra-
pr
fait connaître la “ face ” réelle, non vers Son témoin. « Tous les êtres
Le mystique doit être avant tout pas celle qui m’habille tous les
re contiennent l’Absolu, aussi peuvent
initié à la connaissance de soi- jours mais celle transformée par -ils être cet Absolu ».
s
même. Initié à cette connaissance, l’éclat du regard que je me porte.
te
il comprend comment et pourquoi La virtualité, qui ajoute une dimen- Le mystique traduit sa “ seule pré-
ou
il n’y a pas d’amour de Dieu qui sion au réel quotidien, induit une sence au monde ”, son “ seul en-
soit possible sans amour de la vérité à entrevoir dans l’éternité et gagement ” comme témoin de l’ab-
-T
créature, sans amour de l’autre, qu’il faut atteindre. Briser le miroir solu, en renonçant à tous les com-
car c’est en cela, comme forme de détruirait cette union même ; il n’y promis avec les valeurs et les or-
41
son amour, qu’il découvre et véri- aurait plus de “ visage ”, plus de dres établis en ce monde, pour fai-
n°
fie le sens du hadith : “ Celui qui connaissance “ visage contre visa- re de ce monde même le champ
se connaît soi-même connaît son ge ”. de sa quête d’un autre monde, le
AM
Seigneur ”. Ainsi tout homme qui, L’âme du mystique devient un pur champ de sa migration vers ce qui
dans le comportement le plus inti- miroir, et ce qui se montre dans ce est invisiblement présent en ce
me de son être, se modalise à cet- miroir, c’est l’Anthropos céleste. Le monde.
AL
relation avec Dieu. voyage des oiseaux chez ‘Attâr, le l’objet illimité du désir. La diversité
-K
ne peut transgresser, c’est à dire à Lorsque Mollâ Sadrâ, et avec lui le Dans son Dîwân ‘Attar déclare :
FM
ce qui est “ préposé en avant de soufisme, professe que le degré “ Notre religion est service d’a-
son être ”, c’est cela “ atteindre à d’existence est proportionnel au mour, notre qibla est l’Amour. Celui
soi-même ”, l’âme ou le cœur, l’a- degré de présence, il s’agit d’un qui n’a ni qibla ni Amour, c’est celui
LM
nima la plus personnelle, ce soi mode d’être à ce monde-ci qui dif- -là qui est le mécréant ”.
qui est l’âme de l’âme ! C’est en fère foncièrement de celui d’une
G
effet à ce niveau suprême que se existence irrémissiblement jetée et L’admirable vers de Hâfîz :
révèle à lui l’Inaccessible sous la abandonnée en ce monde-ci, livrée “ Jamais ne goûtera la mort, celui
seule forme accessible, sans qu’il à son “ être pour la mort ”. Plus in- dont le coeur fut vivant par l’a-
ait à transgresser soi-même. tense est la présence, plus elle est mour ”. Le secret de la vie qui est
La quête de la connaissance du Présence à d’autres mondes, et surexistence est celé dans la mort
Soi dont Sohrawardi figure les éta- plus alors l’être s’arrache aux dé- mystique d’amour. “ Pour celui
pes jusqu’au passage par la Sour- terminations qui comportent l’in- dont le seul guide est l’amour, infi-
ce de la Vie tend le mystique vers conscience et la mort, l’absence. délité et orthodoxie sont l’une et
20
l’autre un voile obstruant le seuil de L’univers commence avec l’Un, Le soufisme, comme la maçonne-
l’amour. Tout ce qu’il y a dans les descend par la multiplicité des rie, par référence aux symboles,
êtres de partiel et de total, tout cela états de l’Être et aboutit au lieu où structure une herméneutique spiri-
est l’arche d’un pont sur la voie de s’opère la synthèse, la forme hu- tuelle par laquelle il est possible
l’amour ”. maine. de passer du monde du sensible
au monde de l’intelligible.
Rûzbehân commente ainsi ces
vers de Sanâ’î : “ Ordre et défense C’est en découvrant le soufisme
s
sont abrogés sur la voie de l’a- que notre frère Goëthe a déclaré :
te
mour; infidélité et orthodoxie sont "Si tel est l'Islam, nous sommes
i
inconnues au palais de l’amour ;
rd
tous musulmans."
l’éphémère est effacé sous le sa-
te
bot du coursier Amour ”.
Après cette phrase qu'est-ce qu'il
in
Pour accentuer ces vers, il préci- a fait ? Il a écrit le Faust... qui est
ns
se : “ Pour le fidèle d’amour il une des œuvres les plus occiden-
n’existe ni fausse religion ni héré-
io
tales qu'on puisse imaginer.
sie ; il n’existe ni immoralité ni can-
Inspiré par les œuvres du poète
ct
deur... Le paradis est la demeure
soufi perse Hafiz, il exprima son
du
des pieux dévots. Le Temple du Comme pour la Maçonnerie, la
Feu est la taverne mystique des géométrie est essentielle pour le admiration pour l'espace culturel
o
fidèles d’amour. L’amour ne souffre soufisme. oriental musulman à travers son
pas l’immaturité. La voie d’amour
pr
Tout est fait à sa relation et elle cycle de poèmes "West-östlicher
re
ne tolère pas l’impuissance ”. précise toutes les formes de ce qui Diwan" (Le divan occidental-
est, l’apparent et le non apparent. oriental).
s
c’est à dire “ à la substance de l’a- en fournissant d’autres voies d’ac- duquel Heine écrivait : "C'est com-
mour ” qui est coéternelle à l’âme. cès à la connaissance des proces- me une gerbe de dévotion que
-T
L’amour est le regard qui perçoit sus cosmiques de la nature. l'Occident a présentée à l'Orient ».
41
dont la seule nature ne peut être deux (2) la ligne, le trois (3) le J’ai dit,
que l’amour. Pour aimer, il faut triangle qui est la première forme
AM
s
cience).
i te
Dans la lignée des univers de Tolkien et de Castane-
rd
Nombreux sont les ouvrages fai- da, ce livre nous transporte de manière différente aux
te
sant l’inventaire des interprétations enseignements maçonniques de Memphis Misraïm si
les plus courantes et les plus tradi- proche de Dame Nature où le tout est relié par les fils
in
tionnelles des symboles. du Grand Architecte de l’Univers.
ns
Non seulement cet ouvrage nous En l’an 674, Wat Brand, jeune novice chrétien, copis-
io
rappelle que les symboles font par- te dans un monastère, est envoyé en Angleterre pour
tie intégrante de l’ensemble de la recueillir des informations sur les croyances païen-
ct
vie sociale, mais ils restituent éga- nes des habitants.
du
lement l’intérêt de la démarche
maçonnique par rapport à la socié- L’épopée, la magie omnipré-
o
té moderne qui s’est voulue jus- sente habitent cette Europe
pr
qu’ici iconoclaste et progressiste. du 7ème siècle souvent mé-
connue.
re
Avec des thèmes développés com- Au terme de son voyage
dans les voies du destin, il
s
me : « symbole, spéculation philo-
te
tion ? », l’auteur nous entraine dans le monde du symbole de démontre que quelque
manière claire et utile. Utile dans la compréhension du mon- soient les civilisations, ra-
-T
de qui nous entoure, dans son décryptage avec notre vision ces, cultures, l’humanité se
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d’initié dans le but de nous réapproprier notre environnement rejoint de façon spirituelle à
et de communiquer de manière sensitive avec le reste de partir du moment où l’hom-
n°
« lumière » !
AL
Méditations Initiatiques
H
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Nous y trouvons des méditations sur des thèmes qui nous touchent
au plus haut point comme la relation entre l’adepte, le Maître et le
RAPMM. Par des mots simples et non simplistes, ces quelques feuil-
lets nous permettent de mieux nous imprégner de la pensée de ce
visionnaire qui a payé le prix du sang pour ne pas avoir interrompu la
chaîne de la Connaissance dans une période obscure.
Le KHALAM a été créé au mois de juin 1999 lors du convent de la Grande Loge Mixte Française du
Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm qui s’est tenu à Levallois-Perret et il est paru pour la
première fois au mois d’octobre 1999. Chaque numéro est déposé à la Bibliothèque Nationale de Fran-
ce sous le numéro ISSN : 1764-4771. Il est désormais déposé et référencé à la Bibliothèque d’Alexan-
drie reconstituée par l’Etat Egyptien et référencé sur plusieurs sites maçonniques avec l’accord de son
comité de rédaction.
Il a vocation à publier des planches d’apprentis, de compagnons et de maîtres maçons de l’Obédience,
préalablement présentées dans leurs loges respectives, des informations sur la mise en œuvre des
rituels spécifiques de la Voie Mixte Française du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, sur son
organisation et son fonctionnement ainsi que des communications sur des questions d’Ordre maçonni-
que ou sur les principes fondamentaux présidant aux grades spécifiques du Rite Ancien et Primitif de
s
Memphis-Misraïm dans sa version originelle et authentique fixée par le Souverain Sanctuaire de Lyon
te
successivement dirigé par Jean Bricaud et Constant Chevillon.
i
Dans le choix des textes publiés, seul prévaut l’intérêt des sœurs et des frères de la Franc Maçonnerie
rd
de rite hermétique et gnostique ressortissant à la légitime filiation historiquement établie de Guiseppe
te
Garibaldi, Jean Bricaud, Constant Chevillon et Charles-Henry Dupont, dont les légitimes titulaires sont
in
aujourd’hui les dirigeants de la Voie Mixte Française de Memphis-Misraïm composée : du Souverain
Sanctuaire Mixte pour la France et les pays associés, du Suprême Conseil Mixte de France et de
ns
la Grande Loge Mixte Française du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm dont les appella-
tions et les logos ont été déposés à l’I.N.P.I. dès 1999.
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du
DIRECTION
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Directeur de la publication :
Patrick-Gilbert FRANCOZ
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RÉDACTION
Rédacteur en chef :
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Sabine DOUMENS
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MAQUETTE
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Conception et réalisation :
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Brigitte PECHINE
ÉDITION - ADMINISTRATION
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30580 BELVEZET
Responsabilité Editoriale : caja2111@wanadoo.fr
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INTERNET
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KHALAM
http://glmfmm-kalham.blogspot.com/
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Contact GLMFMM :
glmfmm-TR-Grand-maitre@gmx.fr
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ISSN
FM
1764 - 4771
LM
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