Cours de Cristallographie-Converti
Cours de Cristallographie-Converti
Cours de Cristallographie-Converti
Sommaire
Chimie minérale est la science qui décrit des corps simples et des composés de tous les éléments autres
que le carbone, ainsi que des molécules très simples contenant un seul atome de carbone (oxydes de
carbone, carbonates, cyanures …). Nous parlons de chimie minérale car, à l’origine, les corps étudiés
venaient du règne minéral. On l’appelle parfois chimie inorganique, par opposition à la chimie
organique qui se limite aux composés carbonés présents en abondance dans les règnes végétal et animal.
La chimie minérale des corps simples distingue 3 grandes classes d’éléments : les métaux, les non-
métaux et les gaz rares.
Plan du cours Chimie Minérale
Chapitre I: Etat solide cristallin
I-1- Classification des solides cristallins
I-2- Nature des cristaux et classification périodique
I-3- Notions de cristallographie
Chapitre II: Cristaux métalliques
II-1- La liaison métallique
II-1- Structures métalliques
II-2- Assemblages compacts
II-3- Structures cubique à faces centrées (CFC) et hexagonale compacte
II-3-4-Assemblage semi compact: Structure cubique centrée (CC)
II-4- Insertion dans les réseaux
II-4-1- Condition d’insertion dans une structure CFC
Chapitre III: Cristaux ioniques
III-1- La liaison ionique
III-2- Stéréochimie de quelques structures de type MX
III-2-1- Structure type chlorure de césium CsCl
III-2-2- Structure type chlorure de sodium NaCl
III-2-3- Structure type ZnS blende
III-4- Rayons ioniques et structures
Intro :
La matière existe sous trois formes essentielles : solide, liquide ou gazeuse.
L’état solide constitue l’un des états physiques de la matière. Contrairement au gaz, le solide possède un
volume propre. De même, il possède une forme propre contrairement au liquide.
➢ L’état solide est caractérisé par un volume et une forme fixés, les espèces constituant le solide
occupent les unes par rapport aux autres des positions invariables. On distingue deux formes différentes
de solides :
* Les solides cristallisés : ils se présentent dans la nature ou au laboratoire sous la forme de polyèdres,
solides géométriques limités par des faces planes. Ce sont des cristaux de quartz (SiO2), de blende
(ZnS), de cuivre (Cu), de glace (H2O) etc. Ces solides sont caractérisés par des températures de fusion
Tfus correspondant au passage à l'état liquide.
* Les solides amorphes : ils sont obtenus par refroidissement d'un liquide, ils adoptent la forme qu'on
leur donne. Contrairement aux cristaux, ils n'ont pas de température de fusion nette, leur chauffage
provoque leur ramollissement jusqu'à l'état liquide.
La différence essentielle entre ces deux types de solides provient du fait qu'un cristal est constitué par
la répartition périodique dans deux ou trois dimensions d'un motif toujours identique formé
d'atomes, d'ions ou de molécules, alors que dans un amorphe les motifs sont liés entre eux d'une
manière irrégulière et suivant les lois du hasard.
Un cristal physique réel, mais toujours idéalisé dans le fait qu’il est infini, peut-être décrit en
donnant son réseau de Bravais sous-jacent, ainsi qu’une description de l’arrangement des atomes,
molécules, ions, etc., à l’intérieur d’une maille primitive particulière.
Il existe différents types de cristaux que l’on classe d’après la nature de la liaison chimique
assurant leur cohésion : métalliques (Fer), ioniques (Chlorure de sodium : NaCl), covalents
(Carbone), moléculaires (eau).
Lorsqu’un corps pur peut exister à l’état solide sous plusieurs variétés cristallines on dit qu’il présente
le
phénomène d’allotropie. On retrouve ce phénomène pour tous types de cristaux : métalliques (
Feα Fe γ), ioniques (diverses variétés de ZnS), covalents (carbone graphite et diamant) et
moléculaires (nombreuses variétés de glace suivant les conditions de température et de pression).
I.3-Notions de cristallographie
* Maille : plus petite forme tridimensionnelle(édifice) pouvant engendrer ou reconstituer par périodicité
tout le cristal ; son volume est V = (a ˄b).c ,
*Motif : c’est le contenu d’une maille ; sa répétition périodique et spatiale doit permettre de reconstitué
l’ensemble du cristal.
Si le motif contient qu’une seule entité : la maille est simple ; s’il en contient deux : la maille est d’ordre
deux. Si une entité est commune à n mailles, elle n’appartient à la maille considérée que pour 1/n.
*Structure Cristalline = L'arrangement périodique des atomes dans le cristal. Il peut être décrit en
associant à chaque noeud du réseau un groupe d'atomes appelé le MOTIF.
exp:
Il fait référence à une structure périodique même quand l’unité de base n’est pas un objet physique
mais un autre ensemble de points. Les nœuds d’un réseau en nid d’abeilles
bidimensionnel, ne constituent pas un réseau de Bravais. Cet ensemble de nœuds peut être décrit par un
réseau de Bravais hexagonal simple, de paramètres
réseau bidimensionnel
*La Coordinance: Nombre de plus proches voisins équidistants pour un atome donné..
*Les Réseaux Cristallins (réseaux de Bravais )
Des études de symétrie amènent à définir sept systèmes cristallins. Suivant la répartition des nœuds dans
la maille, il existe 4 modes de réseau : primitif (P), centré (ou Intérieur I), faces centrées (F), bases
centrées (S). Les modes de répétition peuvent s'inscrire dans une classification en 7 systèmes cristallins
et 4 modes , la combinaison des 4 modes avec les 7systemes cristallins donne les 14 réseaux:
Les particules constituantes peuvent être
DES ATOMES
CHAPITRE II
𝟏
la maille: 𝑵 = 𝟖 ∗ 𝟖 = 𝟏
𝒎 𝟏∗(𝒎)𝑚𝑜𝑡𝑖𝑓
• 𝝆=( )=
𝒗 a3
attention : les 2 couches A et B sont remplies différemment : dans les 2 couches, les atomes sont
alignés les uns derrière les autres et les atomes de la couche B sont situés au-dessus des trous laissés par
les atomes de la couche A .onc ;
4r = a3⇒r= a3/4.
𝒎 𝟐∗(𝒎)𝑚𝑜𝑡𝑖𝑓
𝝆=( )=
𝒗 a3
* Rayon métallique r:
* Compacité C; V atomes contenus dans la maille = 4* 4/3∏ r3/ Vmaille avec Vmaille = a3 →
*C = Vatomes/Vmaille = 1/6 Π2 = 0,74 ⇒ 74% de la maille est réellement occupée par les atomes ;
les vides sont appelés sites intersticiels.
* Soit r T le rayon maximal de l’atome T que l’on peut insérer dans un site
tétraédrique d’une structure CFC cad au centre de gravité du tétraèdre délimité
par 4 atomes voisins:
B) Sites octaédriques O:
On appelle site octaédrique, noté O, une cavité située au centre d’un octaèdre régulier défini
par 6 atomes en contact. Par exemple les centres des faces d’un cube forment un
octaèdre régulier.
ils sont délimités par 6 a tomes constituant un
octaèdre régulier :
Il y a : * 1 site O au centre de la maille .
* 12 sites au centre de chaque arête ( figure en dessous
) mais une arête est commune à 4 cubes ⇒ donc il
y a 1 + 12/4 = 4 sites O / maille CFC.
* Soit r O le rayon maximal de l’atome O que l’on peut insérer dans un site
octaédrique d’une structure CFC cad au centre du carré, de côté a√2/2, formé par
4 des 6 atomes formant l’octaèdre: r O + r = a/2 et a√2 = 4r ⇒ r O = 0.414r ou r O / r = 0.414
II-3 empilement HC ( hexagonal compact ) :a) empilement AB : il n’y a que 2 couches A et B.
* N = 6 ( aux sommets : 12 Χ 1/6 =2; la moitié inferieure de l'atome individualisé sur la figure est
partagée entre 3mailles, 2 Χ 1/2=1( sur les centres de bases partagées avec les mailles au dessus et
dessous de celle qui est dessinée et au centre du prisme : 3 atomes
𝟏 𝟏 𝟏
on raisonne par rapport a la maille élémentaire = 𝟑 de maille triple N=𝟏𝟐 ×4+𝟔 ×4+1=2
Les atomes sont tangents selon l’arête de l’hexagone : a=2r
""maille prisme à base losange = 1/3 de maille triple ""
* rayon métallique r : Les atomes sont tangents selon l’arête de l’hexagone : a = 2r
4
6∗ 𝜋𝑅3
3
g) compacité est pour la maille triple, c= =0.74
3√2𝑎
le même raisonnement sur le 1/3 de maille
Remarque
Alliages
Beaucoup de métaux donnent lieu à la formation d’alliages. Un alliage est un produit métallique
obtenu par adjonction d’un ou plusieurs éléments à un métal ; ils constituent des solutions solides et
donc constituent une seule phase.
• alliage d’insertion : Ils apparaissent lorsqu’un des atomes est nettement plus petit que
l’autre. Celui-ci peut se loger dans un site du réseau-hôte sans entraîner une déformation trop
importante. Les alliages d’insertion les plus fréquents sont issus d’un arrangement de type
cubique à faces centrées pour le réseau-hôte, les atomes d’insertion sont disposés dans les sites
octaédriques de cette structure. Par exemple le carbure de tungstène est un alliage très résistant utilisé
pour les outils de
coupe mécanique. >un non métal B se place dans les sites de la structure cristalline du métal A ; il
faut alors que rB < rO ou rT de la structure cristalline de A.
III-1.Modélisation
La cohésion du cristal ionique est assurée par les forces électrostatiques d’attraction et de répulsion
entre les ions : les anions sont tangents aux cations et les ions de même signe ne sont pas tangents.
NaCl n’est pas une molécule ! c’est un solide constitué d’ions = solide ionique Longueur de la liaison ionique :
d = r++ r-, Liaison très énergétique : 800 kJ/mol de nature électrostatique ( attraction entre ions de signes
opposés et répulsion entre ions de même signe ).
On note énergie réticulaire Eret l’énergie interne de la réaction :MX(s) → M+(g) + X-(g)
• Les ions sont considérés sphériques sans déformation du nuage électronique de l’anion sous l’effet du champ
• L’anion en général plus gros impose le réseau et les cations plus petits occupent les sites interticiels.
• coordinence :(8/8) (pour un ion, elle correspond au nombre de voisins de signe opposé placés à la plus petite
distance ; on indique la coordinence du cation puis celle de l’anion )
relation entre rayons ioniques et a :Un cation et un anion sont tangents suivant la grande diagonale du cube :
En combinant toutes les formules, on trouve que pour qu’un cristal ionique ait pour modèle le chlorure de
• Compacité C Vions = 4/3 Π r+ 3+ 4/3 Π r- 3 Vmaille = a3C = Vions/Vmaille = 0,68 ( pour CsCl )
Pour les solides ioniques, la compacité dépend de la valeur des rayons ioniques.
• Masse volumique ρρ = masse (ions d’une maille)/Vmaille = (M Cs+ + M Cl- )/ (Na . a3 )M Cs = 133,9 g/mol
, M Cl = 35,45 g/mol et Na = 6,02 .10 232 ( r+ + r- )= a 3 donc a = 404 pm ρ = 4240 kg/m3
coordinence :(6/6)
• coordinence :(4/4)
• relation entre rayons ioniques et a :Un cation et un anion sont tangents suivant le quart de la grande
diagonale du cube :
• stabilité de la structure :
● Dans une structure cristalline, la plus petite distance entre deux atomes (ou ions) est égale à
Par exemple pourquoi le chlorure de sodium NaCl cristallise dans un réseau cubique à faces
centrées et non dans un réseau cubique simple type CsCl? ■ Dans le cas d’un réseau cubique simple
type CsCl où les cations et les anions se touchent le long de la diagonale sans que les plus gros ne se
𝒓𝒂𝒏𝒊𝒐𝒏 𝟏
√𝟑 − 𝟏 = 𝟎. 𝟕𝟑𝟐 ≤ ≤ = 𝟏. 𝟑𝟔𝟔
𝒓𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 √𝟑 − 𝟏
Dans le cas d’un réseau cubique à faces centrées, où les ions de signes opposés sont disposés le long de
la rangée [100] se touchent sans que les plus gros des ions de même signe disposés selon des rangés
[110] ne se recouvrent partiellement, le rapport entre les rayons du cation et de l’anion vérifie:
𝒓𝒂𝒏𝒊𝒐𝒏 𝟏
√𝟐 − 𝟏 = 𝟎. 𝟒𝟏𝟒 ≤ ≤ = 𝟐. 𝟒𝟏𝟒
𝒓𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 √𝟐 − 𝟏
𝒓𝒂𝒏𝒊𝒐𝒏 𝟏.𝟖𝟏
Dans le cas du chlorure de sodium: 𝑟𝑎𝑛𝑖𝑜𝑛 𝑟𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝟎.𝟗𝟖 = 𝟏. 𝟖𝟓
𝒓𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
Ce rapport ne vérifie pas la première inégalité, le chlorure de sodium ne peut pas cristalliser
dans un réseau cubique simple.
CHAPITRE IV
IV-1Cristaux covalents
Les cristaux sont constitués d’atomes non métalliques d’électronégativité voisine et liés par liaisons
covalentes.
La liaison covalente est forte en énergie : 500 à 1000 kJ/mol et est bien localisée entre les 2 atomes
qu’elle lie.
Le carbone présente plusieurs variétés allotropiques: les plus célèbres étant le graphite et le
diamant.La variété graphite cristallise dans une structure lamellaire (Figure IV-2),
. Ils sont disposés aux sommets d’hexagones réguliers de côté 1.42 A°.
Deux feuillets consécutifs sont décalés de telle façon que trois atomes d’un cycle se projettent sur des
carbones du plan voisin B; les trois autres atomes se projettent aux centres de trois hexagones
voisins (structure de type A-B-A). Il existe aussi une structure avec un double décalage A-B-C-A.
La distance entre deux feuillets est égale à 3.4Ǻ. La cohésion entre les feuillets est assurée
par des liaisons de Van der Waals.La structure du graphite peut aussi être décrite par une maille
hexagonale(Figure IV-2) avec les caractéristiques suivantes:- Paramètres de la maille: a = 1.42 Ǻ
et c = 6.8 Ǻ- Coordinence du carbone = 3: chaque atome de carbone est entouré par 3
atomes situés dans un même plan (hybridation sp2), l’angle entre deux liaisons C--C est de 120°.
- Multiplicité de la maille: z = 12x1/6 + 3x1/3 + 1 = 4
coordinence : 4
2 atomes sont tangents suivant le quart de la grande diagonale du cube
• Compacité C
Vatomes = 8 * (4/3 Π r3) Vmaille = a3 pour diamant a = 355 pm et C = Vions/Vmaille = 0,34 ⇒ peu compact
• Masse volumique ρ
ρ = masse (atomes d’une maille)/Vmaille = ( 8 * M C )/ (Na. a3 ), M C = 12 g/mol ⇒ ρ = 3547 kg/m3 ⇒ très dur
• Le carbone diamant est un isolant.
IV.2 Cristaux moléculaires
Les cristaux sont constitués de molécules ou d’atomes non métalliques ( gaz rares par ex ) ; entre les
molécules se créent des liaisons faibles type VDW ou liaison H suivant la nature des molécules.
1) Cristaux type VDW
IV.2.1 ) Cristal de diiode
L'atome d'iode appartient à la colonne des halogènes, il est donc monovalent. En conséquence, le corps
simple est constitué de molécules diatomiques qui s'empilent de façon à former un cristal. Le cristal de
diiode peut être décrit par une maille orthorhombique à faces centrées, de paramètres a = 725 pm, b =
977 pm et c = 478 pm. Chaque noeud du réseau est occupé par une molécule de diiode. Les molécules
de diiode s'alignent suivant deux directions de l'espace, écartées d'environ 30° et symétriques par
rapport au plan Oxz. On obtient ainsi la maille élémentaire :
IV-2.2) Carboglace
Les noyaux des atomes de carbone des molécules de CO 2 sont confondus avec les
nœuds d'un réseau cubique à faces centrées; les molécules s'alignent parallèlement
aux diagonales du cube, soit selon quatre orientations.