Enquete Tarif 2016
Enquete Tarif 2016
Enquete Tarif 2016
SECRETARIAT GENERAL
Novembre 2016
i
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 2
1. TYPOLOGIE DES PRODUITS ET SERVICES DES EMF ............................................. 3
2. REMUNERATION DE L’EPARGNE ............................................................................... 3
3. COUT DU CREDIT ........................................................................................................... 4
a) Méthodes de calcul des intérêts......................................................................................... 4
b) Taux Effectif Globaux (TEG) ........................................................................................... 5
4. COUT DES SERVICES A LA CLIENTELE .................................................................... 8
5. INFORMATION DE LA CLIENTELE ............................................................................. 8
6. TARIFICATION ET RENTABILITE .............................................................................. 10
a) Coût des ressources ........................................................................................................ 10
b) Taux de base .................................................................................................................. 10
c) Efficacité d'exploitation ................................................................................................. 11
7. OPINIONS DES EMF SUR L’OPPORTUNITE DE LA MISE EN PLACE D’UNE
REGLEMENTATION SPECIFIQUE SUR LEURS CONDITIONS TARIFAIRES.............. 15
CONCLUSION ........................................................................................................................ 18
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................... 20
ii
Liste des tableaux
iii
Liste des graphiques
Graphique 1 : Méthode de calcul des taux d'intérêt appliquée par les EMF pour les crédits à la
clientèle ...................................................................................................................................... 4
Graphique 2 : Prélèvement d’intérêts précomptés ..................................................................... 5
Graphique 3 : Connaissance du TEG et du Taux d’Usure par les dirigeants des EMF ............. 7
Graphique 4 : Etat de calcul du TEG par les EMF..................................................................... 7
Graphique 5 : Etat de connaissance de l’existence des règlements CEMAC sur le TEG et le
Taux d’Usure .............................................................................................................................. 8
Graphique 6 : Explication des méthodes de calcul des taux et frais divers aux clients ............. 9
Graphique 7 : Délivrance de relevés de compte mensuels à la clientèle.................................... 9
iv
INTRODUCTION GENERALE
1
UNICS, FODEC, LA MEC, UNIVERS FINANCE, CCC, CPCD, CECAW, CEC, SOFINA, SOCECGEC, MC2
Bafoussam Rural, MC2 Baleng.
2
CAMCCUL, MUCADEC, CVECA, CMEC Ouest.
3
CCA, Express Union, Financial House, CITEF, SOFINED, La Régionale, ACEP, CEPI, AFIB, CCEC,
ADVANS, First trust, EB-ACCION, FIGEC, CECIC, GECEFIC, CAMED, COMECI, CONADIE, NOFIA,
CDC BOMTOCK, SOCECGEC.
4
SOFIN et CGF.
2
1. TYPOLOGIE DES PRODUITS ET SERVICES DES EMF
Comme l’illustre le tableau suivant, l’offre des EMF en termes de produits
d’intermédiation financière est essentiellement composée des dépôts à vue et à termes,
des crédits de trésorerie, des crédits à la consommation et des crédits d'investissement.
Tableau 1: Produits offerts à la clientèle par les EMF
Types de produits Description
Dépôts à vue Comptes courants, comptes chèques
1ère catégorie 0 4 4 8
Dans l'ensemble, il est constaté que les taux créditeurs des EMF échantillonnés
sont supérieurs au Taux Créditeur Minimum (TCM) en vigueur en zone CEMAC, bien
que la réglementation en vigueur ne les cible pas explicitement. En effet, le TCM a été
fixé à 2,45 % par Décision du Comité de Politique Monétaire du 08 juillet 2014, et les
taux créditeurs de tous les EMF échantillonnés sont supérieurs à 3% à fin mai 2016.
3. COUT DU CREDIT
a) Méthodes de calcul des intérêts
59 % des EMF échantillonnés par le CNC appliquent des taux d'intérêt
dégressifs7, tandis que 23,1 % appliquent des taux constants8. 17,9 % d'entre eux
appliquent conjointement les deux méthodes.
La plupart des EMF appliquant simultanément les deux méthodes de calcul
exercent en première catégorie. Ils appliquent la méthode dégressive aux prêts
amortissables et la méthode constante aux crédits à échéance de remboursement
unique.
Graphique 1 : Méthode de calcul des taux d'intérêt appliquée par les EMF pour les crédits à la clientèle
94,9% des EMF visités ne prélèvent pas d’intérêts précomptés9. Ceux qui
affirment en prélever, soit 5,1% de l’échantillon, exercent en première catégorie.
7
Intérêts prélevés sur le capital restant dû.
8
Intérêts identiques pour chaque annuité de remboursement.
9
Prélevés sur le capital à la mise en place du crédit.
4
Graphique 2 : Prélèvement d’intérêts précomptés
Les taux d'intérêt débiteurs nominaux des EMF se situent dans un intervalle
allant de 0,5% à 5,5% par mois, soit entre 6 et 66 % l'an.
Tableau 4 : Taux d’intérêt mensuel minimal et maximal pratiqué par les EMF (en %)
Minimum Maximum
Quel est le taux d'intérêt mensuel pratiqué ? 0,50 5,5
Il en ressort que la répartition des TEG moyens des particuliers est comme suit :
à court terme, ils s’élèvent à 44,28 % en 1ère catégorie et 58,97 % en
2ème catégorie ;
à moyen terme, ils se chiffrent à 55,87 % en 1ère catégorie et 49,23 %
en 2ème catégorie ;
à long terme, ils s’élèvent 26,98 % en 1ère catégorie et 33, 91 % en
2ème catégorie.
S’agissant des Petites et Moyennes Entreprises (PME) :
le TEG moyen à court terme s’élève à 78,83 % et 70,54 % en 1ère et 2ème
catégorie respectivement ;
5
le TEG moyen à moyen terme se chiffre à 11,13 % en 1ère catégorie, contre
63,45 % en 2ème catégorie ;
le TEG moyen à long terme s’élève à 14,30 % en 1ère catégorie et 35,80 %
en 2ème catégorie.
Pour ce qui est de la répartition géographique des TEG moyens, elle est
présentée dans le tableau ci-après :
Tableau 6 : Répartition géographique des TEG moyens pour l’exercice 2015 (en %)
TEG MOYENS Zone urbaine Zone rurale
PARTICULIERS
court terme 57,51 30,66
moyen terme 47,92 -
long terme 33,91 19,31
PME
court terme 73,05 78,83%
moyen terme 44,51 11,13%
long terme 35,31 12,83%
Il en ressort que la répartition des TEG moyens des particuliers est comme suit :
à court terme, ils s’élèvent à 57,51 % en zone urbaine et 30,66 % en
zone rurale ;
à moyen terme, ils se chiffrent à 47,92 % en zone urbaine ;
à long terme, ils s’élèvent à 33,91 % en zone urbaine et 19,31 % en
zone rurale.
S’agissant des PME :
le TEG moyen à court terme s’élève à 73,05 % en zone urbaine et
78,83 % en zone rurale ;
à moyen terme, il se chiffre à 44,51 % en zone urbaine et 11,13 % en
zone rurale ;
à long terme, le TEG moyen s’élève à 35,31 % en zone urbaine et
12,83 % en zone rurale.
Comme l’illustre le graphique suivant, 79,5 % des dirigeants d’EMF sont
informés de l’existence du TEG et du Taux d’Usure.
6
Graphique 3 : Connaissance du TEG et du Taux d’Usure par les dirigeants des EMF
Les canaux par lesquels lesdits dirigeants sont informés de l'existence du TEG
et du Taux d’Usure sont les communiqués de presse périodiques du CNC (32,3 %), la
réglementation CEMAC (19,4 %), les rencontres avec les partenaires (16,1 %), la
formation ou la culture personnelle (12,9 %), les missions ponctuelles du CNC sur le
terrain (9,7 %), et par l’intermédiaire de l’ANEMCAM ou du MINFI (6,5 %).
Tableau 7 : Principales sources d’information sur le TEG et le Taux d’Usure
Sources Pourcentage
Communiqué de presse du CNC 32,3
Règlementation 19,4
Rencontre avec les partenaires 16,1
Culture personnelle de l'enquêté 12,9
Mission du CNC 9,7
ANEMCAM et/ou MINFI 6,5
Mission CNC, Rencontre avec les partenaires 3,2
Total 100
72,7 % des EMF qui disposent d’un module de calcul du TEG le communiquent
à la clientèle avant la signature des conventions de prêt, conformément aux
dispositions du Règlement n° 01/CEMAC/UMAC/CM portant diverses dispositions
relatives au Taux Effectif Global et à la publication des conditions de banque, et du
7
Règlement n° 02/CEMAC/UMAC/CM portant définition et répression de l’usure dans
les Etats de la CEMAC.
74,4 % des dirigeants d’EMF déclarent être informés de l'existence desdits
Règlements, soit 59 % en première catégorie, 86 % en deuxième catégorie, et 100 %
en troisième catégorie. Cependant, 71,8 % déclarent ignorer que les dispositions des
deux Règlements CEMAC susvisés sont applicables au secteur de la microfinance.
Graphique 5 : Etat de connaissance de l’existence des règlements CEMAC sur le TEG et le Taux d’Usure
5. INFORMATION DE LA CLIENTELE
Tous les établissements échantillonnés affichent les conditions tarifaires aux
guichets conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. Après vérification,
il est constaté que les tarifs affichés correspondent généralement aux agios prélevés
périodiquement dans les comptes des clients.
Toutefois, il est relevé que les modalités d’affichage de ces informations (police
des caractères, disposition des affiches en agences, terminologie, etc.), ne les rendent
souvent pas compréhensibles, exploitables ou accessibles pour tous les usagers.
Ainsi, s’agissant notamment des méthodes de calcul des intérêts et des divers
frais prélevés lors de la mise en place des crédits, 87,2 % des EMF les expliquent de
manière systématique aux clients, tandis que 12,8 % ne le font qu'à la demande de
ceux-ci. Cette situation est plus marquée en première catégorie (94,1 % des cas).
8
Graphique 6 : Explication des méthodes de calcul des taux et frais divers aux clients
Les déclarations des clients corroborent celles des dirigeants d'EMF. En effet,
80 % des clients interrogés par le CNC déclarent qu’ils reçoivent des explications
satisfaisantes de la part des employés lorsqu’ils demandent des informations sur les
produits et services. Par ailleurs, 86,80 % d'entre eux estiment que les taux d'intérêt et
commissions affichés correspondent effectivement à ce qu'ils payent. Toutefois, de
9
nombreux clients qui souhaitent cesser leurs relations avec les EMF ou domicilier
leurs comptes auprès d’autres institutions financières, rencontrent dans la majeure
partie des cas des difficultés pour se faire établir des attestations de non redevance, ce
qui représente un frein à leur mobilité et ne leur permet pas de tirer parti de la
concurrence afin de bénéficier des meilleurs tarifs existants sur le marché.
6. TARIFICATION ET RENTABILITE
Tableau 9: Coût Moyen des Ressources des EMF au cours de la période 2013-2015 (en %)
CMR 2013 2014 2015 Variation Moyenne
2013-2015 2013-2015
Au cours de la même période, celui des EMF de 2ème catégorie a baissé de 13,01
points, passant de 2,92 % à 2,54 %. Dans cette catégorie, la baisse du CMR
s'explique par l’augmentation des dépôts à vue collectés (+43,94 %) et la
diminution des emprunts auprès des établissements de crédit (-73,13 %).
En 3ème catégorie, le CMR est passé de 3,18 % à 1,68 %, soit une baisse de
47,17 %. Dans cette catégorie, elle résulte de la baisse des intérêts sur dépôts à
terme des clients (-100 %) et des intérêts sur les emprunts (- 95,28 %).
b) Taux de base
Le taux de base est en principe déterminé chaque année par chaque
intermédiaire financier, en fonction de ses objectifs de politique générale, du coût de
collecte des ressources (auprès des clients, des investisseurs et de la Banque Centrale),
10
et des frais divers engagés pour la collecte de ces ressources et la distribution du crédit.
Il s’agit du taux en deçà duquel l'intermédiaire vendrait les crédits à perte.
Pour la période allant de 2013 à 2015, le Taux de base Moyen (TBM) des EMF
s'élève à 21,55 % en première catégorie, 27,17 % en deuxième catégorie et 43,69 % en
troisième catégorie.
L'évolution moyenne des taux de base dans le secteur de la microfinance au
cours cette période est présentée dans le tableau suivant :
Tableau 10: Evolution du Taux de Base Moyen (TBM) des EMF au cours de la période 2013-2015 (en %)
Il en ressort que :
c) Efficacité d'exploitation
L'évolution de la différence entre le TBM et le CMR des EMF entre 2013 et
2015 est retracée dans le tableau ci-après :
Tableau 11: Ecart entre le TBM et LE CMR au cours de la période allant de 2013 à 2015 (en %)
Catégories 2013 2014 2015 Moyenne
1ère catégorie 17,92 18,5 16,68 17,7
10
A titre à comparaison, dans le secteur bancaire, les établissements de crédit engrangent de forts bénéfices en
effectuant des opérations financières de taille et rentabilité largement plus importantes, pour un nombre réduit de
clients.
11
Fournitures de bureau, locations, entretiens et réparations, publicité et relations publiques, frais de
télécommunications, transports et déplacements, autres charges consommées).
12
Dont 13 % de dotations de provisions pour créances clientèle.
12
Tableau 12 : Principaux éléments pris en compte pour la fixation des tarifs applicables à la
clientèle par les EMF
Eléments de fixation des tarifs Effectifs % du Total
Coûts opérationnels, coût du risque, marges bénéficiaires, soutenabilité des frais pour les clients 5 12,8
Coûts opérationnels, coût du risque, soutenabilité des frais pour les clients 3 7,7
Coût du risque, marges bénéficiaires, soutenabilité des frais pour les clients 1 2,6
Coûts opérationnels, marges bénéficiaires, soutenabilité des frais pour les clients 2 5,1
39 100
Total
Cependant, bien que les coûts opérationnels soient le principal élément pris en
compte en interne par les EMF, les tarifs de la concurrence jouent également un rôle
déterminant, en fonction des conditions de marché et des catégories d'EMF.
En fonction des conditions du marché, 2,6 % seulement des EMF
échantillonnés déclarent se baser uniquement sur l'analyse des coûts internes pour fixer
leurs tarifs, contre 12,8 % pour les tarifs de la concurrence13.
13
Toutefois, de manière générale, 28,2% des EMF s’inspirent à la fois de la règlementation bancaire et des tarifs
pratiqués par la concurrence pour fixer leurs propres tarifs, tandis que 20,5% se basent sur la réglementation
bancaire, les tarifs pratiqués par la concurrence et l’analyse préalable des coûts internes. 15,4% d'entre eux se
basent à la fois sur l’analyse des coûts internes et les tarifs de la concurrence.
13
Tableau 13 : Bases de la fixation des tarifs applicables à la clientèle
Bases de fixation des tarifs à la clientèle Pourcentage
Total 100
Par catégorie, les coûts opérationnels sont le principal élément pris en compte
en première catégorie. Par contre, en 2ème et 3èmecatégorie, les tarifs de la concurrence
sont le facteur déterminant, comme l’illustre le tableau ci-après :
Tableau 14 : Bases de la fixation des tarifs applicables à la clientèle par catégorie d’EMF
Catégorie
Règlementation bancaire
5,9 0,0 0,0 2,6
Tarifs de la concurrence 5,9 14,3 100 12,8
Analyse des coûts internes 5,9 0,0 0,0 2,6
Règlementation bancaire, tarifs
de la concurrence et analyse des
coûts internes 23,5 19,0 0,0 20,5
Règlementation bancaire, tarifs
de la concurrence 17,6 38,1 0,0 28,2
Règlementation bancaire,
analyse des coûts internes 23,5 9,5 0,0 15,4
Tarifs de la concurrence,
analyse des coûts internes 11,8 19,0 0,0 15,4
Analyse des coûts internes et
avis des mutualistes 5,9 0,0 0,0 2,6
14
7. OPINIONS DES EMF SUR L’OPPORTUNITE DE LA MISE EN
PLACE D’UNE REGLEMENTATION SPECIFIQUE SUR LEURS
CONDITIONS TARIFAIRES
La structure des produits d'exploitation des EMF au cours de la période allant de
2013 à 2015 est présentée dans le tableau suivant:
Tableau 15 : structure des produits d’exploitation des EMF pour la période 2013 à 2015 (en %)
PRODUITS 1ère catégorie 2ème catégorie 3ème catégorie
Produits d’exploitation financière 81,69 97,31 88,63
Produits sur opérations de trésorerie et inter 0,67 3,01 5,96
bancaire
Intérêts sur les crédits à L.T. clientèle 2,79 0,9 0,00
Intérêts sur les crédits à M.T. clientèle 0,99 2,47 0,00
Intérêts sur les crédits à C.T. clientèle 3,43 32,02 82,67
Intérêts sur les comptes débiteurs clientèle 2,41 13,65 0,00
Intérêts sur les prêts 63,73 0,59 0,00
Commissions et frais perçus sur opérations 1,47 23,08 0,00
de transfert de fonds
Autres commissions et produits bancaires 6,20 21,56 0,00
Produits sur les opérations accessoires 2,27 1,45 0,00
Autres produits et subventions 16,03 1,25 11,37
Produits divers 9,82 1,04 11,37
Subvention d’exploitation 6,03 0,21 0,00
Comme l’illustre le tableau ci-dessus, dans toutes les catégories, la structure des
produits d’exploitation des EMF est dominée par les produits d’exploitation financière
suivie des autres produits et subventions. Les produits des opérations accessoires
arrivent en troisième position. Cependant, la structure desdits produits d’exploitation
financière est très différente d’une catégorie à l’autre.
En 1ère catégorie, les intérêts sur le portefeuille de crédit représentent 70,94 %
des revenus d’exploitation, suivis des produits divers et subventions d’exploitation
(16,03 %) et des commissions sur transferts de fonds et autres services bancaires
(7,67 %).
En 2ème catégorie, les intérêts sur le portefeuille de crédit représentent 49,63 %
de l’ensemble des produits d’exploitation, suivis des commissions sur transferts de
fonds et autres services bancaires (44,64 %), les produits sur opérations de trésorerie
(3,01 %), les produits sur les opérations accessoires (1,45 %) et les autres produits et
subventions (1,25 %).
En 3ème catégorie, les intérêts sur les comptes débiteurs de la clientèle
représentent à eux seuls 82,67 % des produits d’exploitation des EMF, suivis des
produits divers (11,37 %) et des produits sur opérations de trésorerie (5,96 %).
A cet effet, il est constaté qu’en deuxième catégorie, les divers services offerts à
la clientèle rapportent presqu’autant aux EMF que les revenus tirés des activités
d’intermédiation classiques (dépôts et crédits). Cette situation pourrait s’expliquer par
deux principaux facteurs :
- les EMF de deuxième catégorie sont autorisés à offrir des services au grand
public, comparativement à ceux de la première catégorie dont les activités se
15
limitent aux membres, et à ceux de la troisième catégorie qui ne peuvent
collecter l’épargne du public ;
- les EMF de deuxième catégorie ont la possibilité d’offrir au grand public
quasiment toute la gamme des services offerts par les établissements de crédit
(transferts d’argent, paiement de salaires, change, etc.), mais leurs conditions
tarifaires ne sont pas réglementées, contrairement aux banques et établissements
financiers.
Ainsi, de nombreux dirigeants d'EMF interrogés, surtout ceux de la 2ème
catégorie, estiment que la mise en place d'un cadre réglementaire spécifique pour la
tarification de leurs services devrait se limiter aux produits d'intermédiation classiques,
à savoir l'épargne et le crédit.
En effet, en ce qui concerne l’éventualité de la mise en place d’un cadre
réglementaire pour les tarifs des EMF, en moyenne 89,7% des dirigeants pensent
qu’il est indiqué de le mettre en place en l’état actuel du secteur de la microfinance.
Pour 45,7% d'entre eux, ce cadre règlementaire pourrait assurer le bon fonctionnement
du secteur et contribuer à son assainissement. 34,3% de ces dirigeants estiment que
ledit cadre pourrait favoriser l’harmonisation des méthodes, tandis que 11,4% pensent
qu’il pourrait limiter la concurrence déloyale. 8,6% affirment par ailleurs qu’un cadre
règlementaire serait un facteur important pour la réduction du surendettement de la
clientèle des EMF.
La plupart des dirigeants favorables à la mise en place d’un cadre règlementaire
pour les tarifs des EMF pensent qu’il est indispensable de tenir compte des spécificités
du secteur de la microfinance.
Tableau 16: Avis des dirigeants des EMF sur la mise en place d’un cadre règlementaire des tarifs
Pourcentage
Total 100
10,3 % des dirigeants interrogés ne sont pas favorables à la mise en place d’un
cadre règlementaire. Ces derniers jugent en effet qu'un tel cadre n’est pas pertinent
dans un environnement où les EMF ne bénéficient pas d’un refinancement. Selon eux,
les régulateurs devraient laisser la concurrence équilibrer les prix dans leur secteur
d'activité.
16
Tableau 17 : Arguments des dirigeants des EMF pour ou contre la mise en place d’un cadre règlementaire
des tarifs
Opinions
Arguments
Total
Non favorable Favorable
Total 4 35
Tableau 18 : Opinions des dirigeants sur les services devant être absolument réglementés
Services devant être règlementés Pourcentage des opinions
Total 100
Les opinions des dirigeants sur les services dont la tarification devrait rester
libre sont présentées dans le tableau ci-après. Il en ressort que 23,1 % des dirigeants
estiment que la tarification des produits classiques de guichet devrait être libre. De
même, 23,1 % pensent que les taux de rémunération de l'épargne devraient être
librement fixés par les EMF:
17
Tableau 19 : Opinions des dirigeants sur les services devant être libres
Pourcentage des opinions
Cautions 3,8
Epargne 23,1
Total 100
CONCLUSION
Au terme de l’enquête sur la tarification des EMF au Cameroun, les principaux
constats qui ressortent sont les suivants :
1. De manière générale, l’offre des EMF est constituée de produits et services
d’intermédiation classiques, mais l’on enregistre de plus en plus d’innovations
dans ce secteur, avec l’introduction de la monétique et de services tels que
l’affacturage.
2. Les dépôts à vue des clients sont rémunérés dans le secteur de la microfinance.
Le taux de rémunération de l’épargne de leurs clients est plus important en zone
urbaine qu’en zone rurale. Par ailleurs, il est supérieur au Taux Créditeur
Minimum en vigueur dans la zone BEAC.
3. La majorité des dirigeants d’EMF sont informés de l’existence d’une
réglementation sur le Taux Effectif Global et le Taux d’Usure en zone
CEMAC, principalement à travers la publication périodique de ces derniers
dans les communiqués de presse, mais ils ne savent pas que cette
réglementation est applicable au secteur de la microfinance.
Les TEG des particuliers à court et long terme sont plus élevés en 1ère catégorie
qu’en 2ème catégorie, mais ils ont inférieurs pour le moyen terme. Pour les PME
par contre, ils sont plus élevés à court terme en première catégorie, mais
18
largement inférieurs à ceux de la deuxième catégorie en ce qui concerne le
moyen et le long terme.
Sur le plan géographique, les TEG moyens des particuliers et PME sont dans
l’ensemble largement plus élevés en zone urbaine qu’en zone rurale, à
l’exception des TEG à court terme des PME.
19
1ère et 3ème catégorie, tandis qu’en 2ème catégorie ils fournissent des revenus
presqu’équivalents à ceux tirés du portefeuille de crédit.
Cette situation s’explique par le fait que contrairement aux deux autres
catégories, les EMF de la 2ème catégorie ont la possibilité d’effectuer quasiment
toutes les opérations de banque et d’offrir leurs services à la même clientèle que
les établissements de crédit, sans pour autant être soumis à une réglementation
sur les conditions de banque comme ces dernières. Ce vide réglementaire crée
ainsi une concurrence déloyale en leur faveur, au détriment des EMF des autres
catégories et des établissements de crédit, ainsi que de leurs clients qui paient
de ce fait plus de frais que les autres intermédiaires financiers susvisés.
89,7 % des dirigeants d’EMF estiment qu’il est indiqué de mettre en place un
cadre règlementaire spécifique en l’état actuel du secteur de la microfinance.
Pour 45,7 % d'entre eux, ce cadre règlementaire pourrait assurer le bon
fonctionnement du secteur et contribuer à son assainissement. 34,3 % de ces
dirigeants estiment que ledit cadre pourrait favoriser l’harmonisation des
méthodes, tandis que 11,4 % pensent qu’il pourrait limiter la concurrence
déloyale. 8,6 % affirment par ailleurs qu’un cadre règlementaire serait un
facteur important pour la réduction du surendettement de la clientèle des EMF.
Toutefois, de nombreux dirigeants d'EMF, en particulier ceux de la 2ème
catégorie, estiment que la mise en place d'un cadre réglementaire spécifique
pour la tarification de leurs services devrait se limiter aux produits
d'intermédiation classiques, à savoir l'épargne et le crédit.
Par ailleurs, 10,3 % des dirigeants interrogés ne sont pas favorables à la mise en
place d’un cadre règlementaire. Ces derniers jugent en effet qu'un tel cadre
n’est pas pertinent dans un environnement où les EMF ne bénéficient pas d’un
refinancement. Selon eux, les régulateurs devraient laisser la concurrence
équilibrer les prix dans leur secteur d'activité.
RECOMMANDATIONS
Afin de contribuer à la réduction du coût du crédit et de la cherté des produits et
services des EMF, et de mettre en place un cadre réglementaire équitable et
garantissant une meilleure protection des consommateurs, il est recommandé :
1. de soumettre les EMF de 2ème catégorie à la réglementation en vigueur sur les
conditions de banque et sur le Service Bancaire Minimum Garanti ;
2. de procéder au déploiement de l’applicatif sur le TEG et le Taux d’Usure
développé par le CNC, et dans ce cadre, à la sensibilisation des EMF au sujet
de la réglementation sous régionale y relative ;
3. d’élaborer au sein du CNC et soumettre à la signature du Ministre des
Finances :
un projet de texte fixant les normes en matière d’affichage des tarifs
dans les secteurs bancaire et de la microfinance au Cameroun (police
des caractères, disposition des affiches en agences, terminologie,
etc.) ;
un projet de texte fixant les conditions de délivrance des attestations de
non redevance aux clients des EMF et des établissements de crédit,
20
notamment les frais ou commissions y relatifs, afin d’accroitre la
mobilité financière des clients et renforcer la concurrence.
4. de renforcer l’infrastructure technique du secteur de la microfinance au
Cameroun en procédant :
à l’exploitation de la centrale des risques des EMF développée par le
CNC ;
au renforcement de l’efficacité de la centrale des risques par le
développement d’un modèle de scoring permettant de définir les
probabilités de défaut des clients et de réduire le coût des risques des
EMF (provisions pour créances douteuses), à l’instar du système de
cotation du FIBANE ;
à la conception et à la mise en place d’un mécanisme national de
refinancement de la microfinance, à l’instar du fonds national de la
Microfinance (FNM) du Bénin ;
à la modernisation des systèmes de paiement des EMF.
5. à la mise en place d’un cadre réglementaire spécifique sur les conditions
tarifaires des produits innovants des établissements de microfinance et de
crédit (monétique, affacturage, crédit-bail, etc.) ;
6. à l’institution d’une enquête annuelle du CNC sur la tarification des services
des établissements assujettis, qui combinerait dans un souci d’efficacité
l’enquête sur la tarification des services des EMF et la vérification des
conditions de banque, afin de cerner les principales problématiques en
matière de tarification et de protection des consommateurs dans le secteur
financier du Cameroun, et d’y apporter de manière rapide et globale, les
réponses réglementaires nécessaires.
21