Chapitre 5
Chapitre 5
Chapitre 5
Bois modifiées
Introduction
De tout temps les hommes ont cherché à assembler des éléments de bois pour réaliser des meubles
ou des instruments de musique par exemple, mais le développement industriel de matériaux dérivés
du bois remonte à la fin du XIXe siècle avec l’apparition du contreplaqué. L’objectif initial de la
mise au point de ce produit était l’obtention d’éléments de grande dimension, en faible épaisseur et
présentant des propriétés plus homogènes que le bois. Ce besoin existe toujours mais d’autres
demandes sont apparues conduisant à l’apparition de nouveaux matériaux tout au long du XXe
siècle : faible coût (panneaux de particules), usinabilité (MDF), caractéristiques techniques
améliorées par rapport au bois (lamellé-collé, LVL...), résistance de surface (stratifiés), propriétés
esthétiques (papiers décors).
Les matériaux dérivés du bois ont pris une importance considérable dans tous les domaines de la
filière bois. Ils sont incontournables en construction où ils permettent des réalisations que n’autorise
pas le bois massif (grandes portées, formes courbes, légèreté...). L’utilisation d’éléments collés
contribue à l'amélioration des propriétés des menuiseries industrielles en bois (stabilité
dimensionelle) et à une diminution des coûts. Les panneaux sont à la base d’une industrie de
l’ameublement qui s’est considérablement démocratisée. En amont, l'industrie du panneau de
particules offre un débouché économiquement indispensables pour les sous-produits de scierie.
Enfin, tous les matériaux reconstitués à base de bois contribuent à une exploitation plus rationnelle
de la ressource forestière en donnant des débouchés aux bois de petites dimensions et/ou de faible
qualité.
➢ Les panneautés
Les panneautés ou panneaux en lamellé-collé sont notamment utilisés pour la réalisation de meubles
ou de plans de cuisine. Les panneaux existent en différentes épaisseurs et en différentes essences
(épicéa, hêtre, chêne, frêne, érable...), parfois mélangées pour obtenir des effets décoratifs. Les
panneaux multiplis, ou panneaux contrecollés 3 et 5 plis, sont le fruit à la fois des techniques du
lamellé-collé et du contreplaqué car ils sont constitués de plusieurs couches panneautées et les
lames de bois massif sont à fil croisé d’une couche à l’autre. Disponibles en épicéa, douglas ou
mélèze, ils sont surtout intéressants en menuiserie, agencement et ameublement mais aussi en
bardage extérieur.
➢ Les carrelets lamellés-collés aboutés
Les carrelets lamellés-collés aboutés sont essentiellement utilisés en menuiserie, où ils se
substituent peu à peu bois massif acheté en plot. Ils permettent des rendements matière proches de
100 % et un approvisionnement en flux tendu. Les essences utilisées sont le chêne et le pin.
Certains bois tropicaux asiatiques sont importés sous forme de carrelets.
2.3.2 Les panneaux de lamelles orientées (ou OSB : Oriented Strand Board)
La norme NF EN 300 classe les panneaux de particules OSB (panneaux en lamelles minces longues
et orientées) et en prescrit les exigences. L’OSB est un panneau en plusieurs couches constituées de
lamelles de bois, de forme et d’épaisseur déterminées avec addition de liant. Les lamelles des
couches extérieures sont alignées et disposées parallèlement à la longueur ou à la largeur du
panneau. Les lamelles de la ou des couches intérieures peuvent être orientées aléatoirement ou
alignées, généralement perpendiculairement à la direction des lamelles des couches extérieures.
L’OSB a des propriétés mécaniques supérieures à celles du panneau de particules et proches de
celles du contreplaqué. Le mode de fabrication lui confère cohésion, stabilité, planéité et une bonne
résistance à l’humidité. Le comportement en flexion et les variations dimensionnelles sont différents
suivant que la direction considérée est parallèle ou perpendiculaire au fil du bois des lamelles
externes.
2.3.3 Les panneaux de fibres et les panneaux de moyenne densité (ou MDF : Medium Density
Fiberboard)
La norme NF EN 316 définit ce matériau comme un matériau en plaque d’une épaisseur nominale
égale ou supérieure à 1,5 mm obtenu à partir de fibres lignocellulosiques avec application de
chaleur et/ou de pression. La cohésion provient soit du feutrage de ces fibres et de leurs propriétés
adhésives intrinsèques, soit de l’addition aux fibres d’un liant synthétique. Dans le premier cas, on
fabrique des produits essentiellement « techniques », actuellement en décroissance : panneaux
minces pour fonds de meuble, l’emballage, panneaux isolants. Dans le second cas, on obtient les
panneaux MDF, en fort développement depuis les années 1980. Ils sont usinables dans la masse et
présentent une belle finesse de texture souvent mise en valeur par un vernis.
2.3.4 Les matériaux à liants hydrauliques ■ Les panneaux de particules liées au ciment La norme
EN 633 définit les panneaux de particules liées au ciment comme des matériaux en plaque fabriqués
sous pression, à base de particules de bois ou autres particules végétales liées avec du ciment
hydraulique et pouvant contenir des additifs. L’intérêt de ces panneaux réside surtout dans leur
résistance au feu et aux attaques biologiques. L’utilisation de copeaux longs (« laine de bois »)
permet d’obtenir des panneaux moins denses.
Les papiers décors mélaminés sont des papiers unis ou imprimés imprégnés de résine MUF. La
masse surfacique du papier avant imprégnation va de 30 à 80 g/m 2. Ces papiers décors sont vendus
finis vernis, semi-finis avec une couche de fond et qui doivent être vernis ou bruts sans aucune
finition. Les papiers décors sont collés principalement sur panneaux de particules selon des
procédés discontinus (papier en feuilles) ou le plus souvent continus (papier en rouleaux), à chaud
ou à température ambiante, avec une presse à plat ou une presse à rouleaux. La principale utilisation
des panneaux revêtus de papier décor est le meuble en kit.
Les panneaux stratifiés sont des panneaux de particules ou de MDF recouverts d’une plaque de
stratifié décoratif haute pression. Ces plaques d’une épaisseur comprise entre 0,5 et 2 mm environ
sont constituées d’un ensemble de feuilles de papier imprégné de résines thermodurcissables liées
entre elles par l’action de la chaleur et d’une pression d’au moins 7 MPa. contact polychloroprène.
Ils sont souvent utilisés dans la fabrication de plans de travail, de tables, cuisines, bureaux... Un cas
particulier est constitué par les revêtements de sol stratifiés dont le parement est constitué d’une ou
de plusieurs feuilles de papier imprégné de résine mélaminée qui peuvent être soit pressées entres
elles et ensuite collées sur une âme, soit pressées directement sur l’âme sans ajout de colle. L’âme
est en général un panneau à base de bois (particules, MDF, fibres dures, OSB...).
3.1.3 Les panneaux acoustiques
Ces panneaux ne présentent pas de caractéristiques particulières en ce qui concerne leur nature ou
leur composition. Ce sont le plus souvent des panneaux décoratifs auxquels les propriétés
d’amortissement acoustique sont conférées par des formes ou des perçages spécifiques. Associés le
plus souvent à un matériau absorbant comme de la laine de roche, et généralement ignifuges, ces
panneaux correspondent aux besoins de correction ou d’affaiblissement acoustiques pour des salles
de conférences, théâtres, halls d’accueil, salles de réunion.