Communication: L': Défis, Problèmes Et Tentatives de Solutions
Communication: L': Défis, Problèmes Et Tentatives de Solutions
Communication: L': Défis, Problèmes Et Tentatives de Solutions
et tentatives de solutions
* Professeur honoraire.
** Professeur à la Faculté de droit de l’Université de Yaoundé II – Soa (Cameroun).
Communication écrite préparée pour les Actes du Colloque sur “L’harmonisation du
droit OHADA des contrats” tenu à Ouagadougou (Burkina Faso) du 15 au 17 novembre 2007,
ayant notamment pour objet la discussion de l’avant-projet d’Acte uniforme OHADA sur le droit
des contrats (2005) élaboré par UNIDROIT à la demande de l’OHADA. Ce texte, ainsi que la Note
explicative y relative rédigée par le Professeur Marcel FONTAINE sont accessibles sur le site Internet
d’UNIDROIT (<http://www.unidroit.org>) et sont reproduits en annexe au présent volume.
1 Elle regroupe aujourd’hui seize pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique,
Comores, Congo-Brazza, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Guinée Equa-
toriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo) et plusieurs autres pays africains ont montré leur vif intérêt
pour cette organisation en vue d’y adhérer (République démocratique du Congo, notamment).
2 Etats des Caraïbes ; Chine …
3 Huit Actes uniformes totalisant plus de 2.000 articles (droit commercial général ; droit
des sociétés commerciales ; droit des sûretés; procédures simplifiées de recouvrement et voies
d’exécution ; procédures collectives ; droit de l’arbitrage ; droit comptable ; contrat de transport
terrestre de marchandises) ; trois règlements (procédure d’arbitrage ; procédure devant la CCJA ;
règlement organisant l’ERSUMA). Auxquels il faut ajouter les Actes uniformes en cours de
préparation : droit du travail ; droit des contrats et de la preuve ; droit des coopératives et des
mutuelles ; droit de la consommation ; droit bancaire ; droit de la concurrence ; un règlement en
cours de préparation sur le statut des personnels de l’OHADA.
4 Selon nous, les organes de l’OHADA devraient être : le Conseil des ministres et le
Secrétariat permanent et les institutions : la CCJA et l’ERSUMA. Curieusement, le Traité ne distingue
pas puisque sous l’intitulé Institutions (Titre V), il traite du Conseil des ministres et de la composition
de la CCJA, tandis que les rôles du Conseil des ministres et du Secrétariat permanent sont décrits
dans le Titre II et celui de la CCJA dans le Titre III relatif au contentieux des Actes uniformes.
5 Voir le texte intitulé “Suivi de la mise en œuvre des recommandations du colloque de
Lomé (7-9 juin 2006)- Contribution de l’AA-HJF à la révision du Traité OHADA”.
Les organes nouveaux dont la création est proposée sont : la Conférence des
chefs d’Etat et de gouvernement ; le Comité des experts près le Conseil des
ministres et les Commissions nationales.
b) Consécration juridique
L’idée de prendre un texte spécifique aux Commissions nationales n’est
pas neuve puisque le Secrétariat permanent en avait proposé un il y a déjà
quelques années 12.
On ne peut que se réjouir de la remise à l’étude de ce texte car les
Commissions nationales sont des institutions vitales pour la promotion et la
protection de tous les droits uniformes et pas seulement celui de l’OHADA.
Cette consécration juridique est d’autant mieux venue que tous les États
membres n’en ont pas créé ou qu’ils les ont organisées différemment. L’adop-
tion du Règlement en rendrait la création obligatoire tout en définissant un
cadre général d’organisation.
Cette consécration serait encore renforcée en figurant dans le Traité. En
effet, un Règlement peut être pris pour l’application du Traité (article 4 du
Traité). Il serait donc judicieux que le Traité prévoie l’existence des Commis-
sions nationales (en son article 7, par exemple) avant qu’un Règlement en fixe
le régime juridique.
Dans la mesure où des problèmes de concurrence et de complémentarité
entre les droits unifiés de toutes provenances sont inhérents à la coexistence de
nombreuses organisations productrices de normes uniformes, nous suggérons
que la compétence de ces Commissions soit étendue à l’harmonisation du droit
des affaires en général et non seulement à celui relevant de la compétence de
l’OHADA ; en outre, leur action devrait porter non seulement sur l’élaboration
mais aussi sur l’application des Actes uniformes. Ces compétences devront les
amener à travailler en étroite collaboration et coopération avec les autres
organes de l’OHADA et les autres organisations d’intégration juridique.
1. La réforme de l’ERSUMA
La réforme de l’ERSUMA est à l’ordre du jour et fait l’objet d’un projet de
Règlement portant création, organisation et fonctionnement de cette école se
substituant au précédent.
Nos réflexions portent sur les trois missions essentielles de l’ERSUMA : la
formation ; l’information ; la recherche.
a) Mission de formation
Il nous paraît utile, voire important, que l’ERSUMA élargisse ses cycles de
formation ratione personae et ratione materiae.
b) Mission d’information
1. Volontairement ou non, directement ou non (par l’intermédiaire des
États, du Secrétaire permanent, du Conseil des ministres ou de la CCJA …),
l’ERSUMA, en tant qu’institution autonome de l’OHADA, est régulièrement
destinataire ou dépositaire de nombreuses informations relatives aux droits
uniformes en provenance de cette Organisation, d’autres Organisations ou des
États membres : projets d’élaboration ou de révision de textes ; textes
nationaux d’application des textes uniformes ; tenue de colloques ou de
séminaires ; jurisprudences nationales ou de la CCJA ; cycles de formation
initiale ou continue ; publications … Ce rôle de Centre d’information sur le
droit uniforme – qui est essentiel – doit donc être systématisé et accessible sur
un site internet d’accès libre et gratuit comme le site <Ohada.com>.
2. Outre cet approvisionnement spontané d’informations et compte tenu
de sa mission de formation et d’information, l’ERSUMA devrait faire la
démarche d’acquérir systématiquement toutes les publications parues sur les
c) Mission de recherche
La mission de recherche est le complément indispensable de toute
activité d’enseignement et de formation.
1. En constituant une bibliothèque et une base de données jurispru-
dentielles abondante et sans cesse mise à jour (voir supra), l’ERSUMA ne
manquera pas de susciter des sujets de réflexion chez les enseignants, les
chercheurs et les praticiens du droit. C’est auprès d’elle que les chercheurs
viendront trouver l’inspiration et la documentation. Dans cette perspective,
pourquoi ne pas imaginer des accords de coopération avec des structures
universitaires de recherche pour susciter de telles vocations et actions ?
L’École pourrait, par exemple, organiser des conférences, des rencontres
scientifiques, des colloques et des séminaires, voire accueillir des chercheurs.
2. Ajoutons que l’ERSUMA, au confluent de la CCJA et des CFJ pourrait
faire, chaque année, une évaluation de l’application des textes par les
juridictions nationales et la CCJA. Cette tâche devrait être réalisée en concer-
tation et en coopération avec ces juridictions et ces Centres de formation,
ainsi qu’avec les Commissions nationales.
2. La réforme de la CCJA
La CCJA fait l’objet d’une remise en cause sur deux plans : celui de sa compo-
sition et celui de sa compétence.
14 La présente étude ne fait que compléter cette problématique qui avait déjà été abordée
dans un précédent travail datant des débuts de l’OHADA. V. Joseph ISSA-SAYEGH, “Quelques
Cette problématique se situe sur deux plans : celui du choix des matières à
uniformiser et celui de la procédure d’élaboration.
aspects techniques de l’intégration juridique : l’exemple des Actes uniformes de l’OHADA”, Unif.
L. Rev. / Rev. dr. unif.(1999), 5 ; <www/ohada.com/ohadata> D-02-11.
15 Ces matières font partie du domaine juridique uniformisable par l’OHADA ; en dehors
d’elles, il appartient au Conseil des ministres de choisir celles qui subiront le même sort.
qu’elles trouvent leur place (et de la même façon) dans tous les Etats parties de
l’espace OHADA 19. Actuellement, par exemple, du fait de l’acte uniforme
relatif au droit de l’arbitrage, la reconnaissance et l’exequatur d’une sentence
rendue dans un Etat partie paraissent plus faciles à obtenir que ceux d’une
décision d’une juridiction étatique, ce qui est anormal.
19 Certes, un tel Acte uniforme aurait pour effet de s’appliquer à toutes les affaires civiles
et commerciales mais cela serait un moindre mal car il en était déjà ainsi à l’ère de l’OCAM.
20 L’OHADA y était autorisée expressément par l’article 2 du Traité.
2. La procédure d’élaboration
Telle qu’elle est décrite par le Traité et pratiquée jusqu’à présent, la procédure
d’élaboration n’est pas suffisante. Nous pensons qu’elle doit être complétée
par des mesures d’accompagnement depuis son début jusqu’au dépôt de
l’avant-projet sur le bureau du Conseil des ministres.
L’expérience fâcheuse de l’élaboration des Actes uniformes sur le droit du
travail et celui des contrats qui n’ont pas encore abouti doit conduire à en tirer
les leçons pour l’avenir.
22 Signalons d’ailleurs que dans les années 1990, la plupart des Etats parties avaient (sans
concertation apparente mais sous la férule bienveillante du BIT) harmonisé leurs codes du travail
sur ces points. Voir Joseph ISSA SAYEGH et Jacqueline LOHOUES-OBLE, Harmonisation du droit des
affaires, éd. Bruylant (2002), n° 93 et s.
23 Notamment les conventions collectives d’entreprise et les conventions collectives
nationales interprofessionnelles.
24 Cela serait profitable pour tous les pays qui en sont restés au Code Civil de 1804 et au
Code de Commerce de 1807. On peut même songer à renouveler l’expérience pour d’autres
domaines du droit général afin de moderniser l’arsenal juridique de ces Etats. C’est ainsi que
procédait le BAMREL (Bureau africain et malgache de recherches et d’études législatives).
des Etats parties, que les travaux y afférents sont mis à la disposition des
praticiens du droit (magistrats, avocats, professeurs de droit …) et que les Etats
adoptent les lois pénales relatives aux sanctions des infractions portées par les
Actes uniformes (article 5, alinéa 2 du Traité).
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