Nouvelles Tendances en Droit Des Obligations - Quel Droit S'applique ?
Nouvelles Tendances en Droit Des Obligations - Quel Droit S'applique ?
Nouvelles Tendances en Droit Des Obligations - Quel Droit S'applique ?
INTRODUCTION
11 Ayant une approche similaire : Reiner SCHULZE, “The New Challenges in Contract
Law“, in : Schulze (Ed.), supra note 4, 3-21.
12 Cette distinction entre hard et soft law n’est pas universelle. Par exemple, selon le
professeur Harro VON SENGER (Einführung in das Recht der Volksrepublik China, Conférence juin
2004), en droit chinois, la “hard law” constitue le droit intransigeant qui protège les intérêts du
parti communiste chinois alors que le soft law représente le droit qui ne concerne pas le Parti
communiste chinois et qui est appliqué plus souplement tels les droits de l’adoption ou de la
circulation routière.
13 Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, Association Capitant, PUF (2002), 752 : “La
règle de droit désigne toute norme juridiquement obligatoire (normalement assortie de la
contrainte étatique), quels que soient sa source (règle légale, coutumière), son degré de généralité
(règle générale, spéciale), sa portée (règle absolue, rigide, souple, etc.)” ; Raymond GUILLIEN / Jean
VINCENT, Termes juridiques (dir. Serge Guinchard), 10e éd., Dalloz (1995) : la règle de droit ou
règle juridique est “une règle de conduite dans les rapports sociaux, générale, abstraite et
obligatoire, dont la sanction est assurée par la puissance publique” ; Peter MANKOWSKI,
“Stillschweigendes Rechtswahl und wählbares Recht”, in : Leible (Hrsg.), Das Grünbuch zum
Internationalen Vertragsrecht, Sellier, München (2004), 63-107 (86-87 et 94-95).
14 Il convient néanmoins de souligner que si cette conception de la règle de droit est
généralement partagée dans les pays de tradition judéo-chrétienne, d’autres sociétés peuvent avoir
une approche très différente de la règle de droit et par là même de l’obligation. En Chine, par
exemple, dans les années 1970, les études juridiques étaient quasi inexistantes et perçues comme
inutiles (voir à cet égard, VON SENGER, supra note 12). Néanmoins, les Principes Généraux de Droit
Civil de la République Populaire de Chine adoptés le 12 avril 1986 et entrés en vigueur le 1er
janvier 1987 reconnaissent désormais la notion d’obligation comme une relation spécifique
[“special relationship”] entre un débiteur et un créancier (art. 84), inaugurant ainsi une renaissance
de l’utilisation de contrats en Chine et s’alignant sur une conception de l’obligation similaire à
celle des pays de droit civil (particulièrement le droit allemand). Cette nouvelle approche a été
confirmée dans la Loi chinoise sur les Contrats du 15 mars 1999, entrée en vigueur le 1er octobre
1999. Voir à cet égard, MO ZHANG, Chinese Contract Law, Martinus Nijhoff Publishers (2006), 70
et suiv. – Utilisant, de façon surprenante, les critères de “cohérence et de densité normative” pour
qualifier certains instruments d’unification de “droit” : PORTMANN, supra note 10, 191-207 (195).
15 F. TERRE / PH. SIMLER / Y. LEQUETTE, Droit civil, Les obligations, 9e éd., Dalloz (2005), 1, n° 2.
16 Hormis, l’application du principe général d’opposabilité des droits subjectifs. Voir par
exemple, pour la Belgique, S. STIJNS, “Les contrats et les tiers”, in : P. Wéry (Ed.), Le droit des
obligations contractuelles et le bicentenaire du Code civil (2004), 189-239 (spéc. 196, 205). – Egale-
ment, Eleanor CASHIN RITAINE, “Obligatory and Proprietary Rights: Where to Draw the Dividing
Line – If at all?”, in : Rules on the Transfer of Movables – A Candidate for European Harmon-
isation or National Reforms ?, Wolfgang Faber / Brigitta Lurger (Eds.), Sellier (2008), 175-196.
17 La merveilleuse formule de l’art. 1134 al. 1er du Code civil français illustre très bien ce
fait : “Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites”.
Remarquons toutefois, que le Code français évoque la notion de convention tandis que l’art. 241
du BGB, se réfère au concept d’obligation. La terminologie n’est ainsi pas uniforme. Notons
également que, si en général, une obligation exprime juridiquement une relation économique
entre deux ou plusieurs personnes, certains droits n’en tirent pas toutes les conséquences. Ainsi,
en droit danois, l’obligation ne se fonde pas sur l’intention du débiteur d’être juridiquement lié
mais sur ce que le créancier peut raisonnablement espérer eu égard aux circonstances sociales,
économiques ou commerciales. Sur cette question, P. MØGELVANG-HANSEN, “Contracts and Sales
in Denmark”, in : Dahl / Melchior / Tamm (Eds.), Danish Law in a European Perspective,
Thomson Publishers Copenhagen, 2nd ed. (2002), 237-276 (239).
25 Voir, par exemple, la fameuse formule de FOUILLEE : “Qui dit contractuel, dit juste”.
(Alfred FOUILLEE, La science sociale contemporaine, Hachette (1880), 410. – Sur le parcours de
cette citation : Louise ROLLAND, “ ‘Qui dit contractuel, dit juste’ (Fouillée) … en trois petits bonds,
à reculons“, communication faite au IXe Congrès de l’Association internationale de méthodologie
juridique (Tunis, nov. 2005) : Les principes généraux de droit). – Jean-Fabien SPITZ, “ ’Qui dit
contractuel dit juste’ : quelques remarques sur une formule d’Alfred Fouillée”, RTD civ. 2007, 281.
– Voir également la théorie économique libérale de l’économiste écossais Adam SMITH, The
Wealth of Nations (1776).
26 Notamment dans les domaines médicaux et bancaires : par exemple : Agreement on
the Swiss banks’ code of conduct with regard to the exercise of due diligence (2003), Guidelines
on the handling of dormant accounts, custody accounts and safe-deposit boxes held in Swiss
banks (2000). – Finnish Bankers’ Association Code of Ethics (7 Sept. 2004)
<http://www.pankkiyhdistys.fi/sisalto_eng/upload/pdf/goodbanking.pdf>.
27 La notion de code privé doit être comprise ici comme un dispositif cohérent de règles
émanant soit d’une autorité non étatique ou soit n’ayant aucun effet sanctionné juridiquement par
une autorité étatique. – Voir également Micaela VAERINI JENSEN, “L’harmonisation de la mise en
œuvre étatique des dispositions du traité CE à travers le soft law“, in : Chappuis / Foëx / Kadner
Graziano, supra note 10, 23-44 qui se concentre essentiellement sur “les moyens souples”
employés dans l’Union européenne pour appliquer le droit communautaire.
28 Ces normes sont de nature très variée. Par exemple les “blue laws” qui existent en
Amérique du Nord et au Canada, désignent des législations ayant pour objectif de renforcer les
standards moraux, tels le maintien du dimanche en tant que journée de prière ou de repos. Par voie de
conséquence, la vente de boissons alcoolisées, voire tout commerce, est interdite dans certaines
localités. (Voir Cour suprême des Etats Unis in McGowan v. Maryland, 366 U.S. 420 (1961).
29 Voir à cet égard, Eleanor CASHIN RITAINE, “Regulating the Banking Activity by Ethical
Codes – a Comparative Overview“, Conference at the symposium on “Ethical Codes’
Contribution to Regulating Financial markets‘ ”, Tel Aviv (Israël), 30 May 2007, organisé par The
Jerusalem Centre for Ethics and Netanya Academic College (The Centre for Banking Law). Publié
(en Hebreu) in The Israeli Quarterly Banking Review N° 161, Vol. XXXXI (July 2007), 86-96. Une
version anglaise existe à <www.isdc.ch> (Etudes Suisses de Droit Comparé 2007).
30 Par exemple, le Code UBS de “Business Conduct and Ethics”. – Dans les milieux
bancaires et fiduciaires, la violation de règles d’éthique est toutefois souvent sanctionnée discipli-
nairement alors que dans les investissements internationaux, la sanction est d’ordre commercial se
traduisant par une publicité négative assortie ou non d’un boycott, telle la campagne des
Organisations Non Gouvernementales (Rainforest Action Network: <http://ran.org/>) contre les
banques.
31 Le Code d’éthique professionnelle (Code of Professional Ethics) de la Banque
mondiale est centré sur les relations entre employés (traitement juste et respectueux des collègues,
équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle) et régit particulièrement les conflits
d’intérêts (cadeaux, emploi et promotion de membres de la famille).
32 Ainsi, les Principes Equateur (Equator Principles: <http://www.equator-principles.com/>)
réunissent 41 institutions financières qui ont accepté d’incorporer des préoccupations d’ordre
social et environnemental dans leurs procédures internes d’évaluation du risque crédit et d’exiger
des emprunteurs le respect de standards relatifs à des conditions de travail, de la biodiversité et du
développement durable.
travailleurs 33 et des droits des enfants 34. Toutefois, ces codes d’éthique ne
constituent pas des obligations civiles au sens strict.
A l’inverse, quand cette soft law constitue une codification privée de
normes, principes ou autre règles modèles, l’impact est différent. Il s’agit alors
pour leurs rédacteurs 35 de combler une lacune législative, essentiellement sur
le plan international, et de proposer une nouvelle approche pragmatique à
une situation juridique. Le champ d’action de ces codifications privées est
ainsi le droit des contrats et plus précisément le droit des obligations.
Dans ce domaine, on assiste ces dernières années à une multiplication
importante des instruments proposés 36. Tantôt couvrant les mêmes matières,
tantôt se différenciant par leur champ d’application géographique ou matériel,
tous ont en commun la volonté de proposer un corps de règles utiles à la
pratique et de promouvoir ainsi le développement des affaires.
Certains nous sont très familiers : sur le plan strictement européen, les
Principes du droit européen du contrat (PECL) 37 et depuis peu, le Projet de
Cadre Commun de Référence (Draft Common Frame of Reference) 38 ;
33 Comme les Codes de bonnes pratiques pour les droits économiques de la population
noire (Codes of Good Practice for Broad-Based Black Economic Empowerment) en Afrique du
Sud. – Des normes internationales sur le développement durable d’ordre social et environ-
nemental (International Finance Corporation’s Policy and Performance Standards on Social and
Environmental Sustainability).
34 Par exemple, la Coalition financière de lutte contre la pornographie des enfants
(Financial Coalition Against Child Pornography – ICMEC).
35 Discutant leur légitimité, notamment démocratique, MANKOWSKI, supra note 12, 63-107
(95). – Egalement, Eva LEIN, “L’effet harmonisateur des Principes UNIDROIT et ses limites“, in :
Chappuis / Foëx / Kadner Graziano, supra note 10, 171-189 (175).
36 Egalement, Simon JAMES, “Time to Slice and Dice in the Contractual Kitchen“, in :
Schulze (Ed.), New Features in Contract Law, supra note 4, 299-310.
37 Principes du droit européen du contrat, version francaise préparée par Georges ROUHETTE,
avec le concours de Isabelle DE LAMBERTERIE, Denis TALLON, Claude WITZ (Droit privé comparé et
européen, dirigée par Bénédicte FAUVARQUE-COSSON, Vol. 2), Société de legislation comparée, Paris
(2003). – La version originale : Ole Lando / Hugh Beale (Eds.), The Principles of European Contract
Law Parts I and II, prepared by the Commission on European Contract Law, Kluwer Law
International, The Hague (1999) – Ole Lando / Eric Clive / André Prüm / Reinhard Zimmermann
(Eds.) Principles of European Contract Law, Part III, The Hague / London / Boston (2003).
38 Ch. von Bar / E. Clive / H. Schulte-Nölke (Eds.), Principles, Definitions and Model
Rules of European Private Law, Draft Common Frame of Reference (Interim Outline Edition),
Sellier (2008). – Voir A. FUCHS, “A Common Frame of Reference – How should it be filled ?“, ERA
Conference 3 April 2003, Panel discussion, ERA Forum 2/2003, 99. – Ch. VON BAR, “Working
Together on a Common Frame of Reference“, Juridica international X (2005), 17-26 (22-23),
relevant une ressemblance avec les Restatement américains. – R. ZIMMERMANN, “Der Gemeinsame
Referenzrahmen : ZEuP-Symposium in Graz“, ZEuP 1 (2007), 109-111.
Franco Ferrari / Stefan Leible (Hrsg.), Ein neues Internationales Vertragsrecht für Europa – Der
Vorschlag für eine neue Rom-I-Verordnung, Jenaer Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft (2007),
41-55 (48).
55 Voir à cet égard, Pascal PICHONNAZ, “La prescription de l’action en dommages-intérêts :
Un besoin de réforme“, in : Le temps dans la responsabilité civile : colloque du droit de la
responsabilité civile 2005, Université de Fribourg / Benoît Chappuis ... [et al.] (dir. Franz Werro),
Stämpfli, Berne (2007), 71-106. – Reinhard ZIMMERMANN, Comparative Foundations of a European
Law of Set-off and Prescription, Cambridge University Press (2002). – Daniel GIRSBERGER,
Verjährung und Verwirkung im internationalen Obligationenrecht, Schulthess (1989).
56 Filippo RANIERI, Europäisches Obligationenrecht, 2. Erw. Aufl. (2003), 597-636.
57 LANDO, supra note 42, 395, n° 40. – Eleanor CASHIN RITAINE, “Imprévision, Hardship
und Störung der Geschäftsgrundlage: Pacta sunt servanda und die Wege zur Anpassung des
Vertrages im deutsch-französischen Rechtsverkehr“, Jahrbuch Junger Zivilrechtswissenschaftler,
Richard Boorberg Verlag (2001), 85-103.
58 Un droit européen des contrats plus cohérent. Un plan d’action, COM (2003) 68 final,
JOCE C 63/01, 15 mars 2003, qui fait suite à une réflexion plus ancienne.
59 N. REICH, “A Common Frame of Reference (CFR) – Ghost or Host for Integration ?“,
ZERP-Diskussionspapier 7/2006, also at Wisconsin International Law Journal 24 (2006), 425. –
D. STAUDENMAYER, “The Way Forward in European Contract Law“, European Review of Private
Law 2 (2005), 95-104. – Martijn HESSELINK, “The European Commission’s Action Plan: Towards a
More Coherent European Contract Law?“, European Review of Private Law 4 (2004), 397-419. –
M. SCHMIDT-KESSEL, “Auf dem Weg zum Gemeinsamen Referenzrahmen: Anmerkungen zur
Mitteilung der Kommission vom 11. Oktober 2004“, GPR (2005) 1/05, 2-8. – Voir aussi, note de la
Présidence au Comité sur les questions de droit civil (Questions générales), Doc. 10235/07,
07.06.07, 3. – Egalement LANDO, supra note 42, 347 : “In Europe, the existing variety of contract
laws is a non-tariff barrier to inter-Union trade.”
60 Ole LANDO, “Principles of European Contract Law and UNIDROIT Principles: Moving
from Harmonisation to Unification“, Unif. L. Rev. / Rev. dr. unif. (2003), 123-133 (127) –
traduction libre. – LANDO, supra note 42, 343-404, 348 et 356, qui souligne également la difficulté
de connaître le droit étranger de façon rapide, efficace et peu coûteuse. – LANDO / NIELSEN, supra
note 41, 29-51 (33), sur l’inégalité créée entre les parties par le choix d’une loi étatique. – Voir
toutefois, MANKOWSKI, supra note 12, 63-107 (94).
and the Principles of European Contract Law“, 21 Hastings International & Comparative Law
Review (1997-1998), 809.
71 LANDO, supra note 70, 814.
72 Résumant la méthodologie : H. KÖTZ, “The Common Core for European Private Law:
Presented at the Third General Meeting of the Trento Project“, 21 Hastings International &
Comparative Law Review (1997-1998), 803 (804-805). – Voir également, M. BUSSANI, “Current
Trends in European Comparative Law: The Common Core Approach“, 21 Hastings International &
Comparative Law Review (1997-1998), 785 et D. GERBER, “The Common Core of European Private
Law: The Project and Its Books“, 52 American Journal of Comparative Law (2004) 995.
73 La structure du projet a été modifiée à plusieurs reprises. La communication de 2004
de la Commission européenne (European Contract Law and the Revision of the Acquis: the Way
Forward, 11.10.2004, COM (2004) 651 final, JO C 14, 20.1.2005, 6) avait proposé un plan de
recherche. En 2005, le réseau d’excellence (Network of Excellence ‘Common Principles of
European Contract Law’ set under the Sixth Research Framework Programme of the EU) est allé
plus loin, y ajoutant notamment des aspects du droit de la propriété. Voir à cet égard, Christian
VON BAR, “Working together Toward a Common Frame of Reference“, Juridica International X
(2005), 17 (spec. 25/26). – Egalement, Von Bar / Clive / Schulte-Nölke (Eds.), supra note 38, 19,
paras. 37-42.
74 C’est la position du Conseil Européen : Note de la Présidence au Conseil de l’Union
Européenne sur le Cadre Commun de Référence pour un droit européen des contrats, Doc.
8548/07, 17.04.2007 : “le cadre de référence pourrait être une “boîte à outils” pour les législateurs
européens et, probablement, pour les législateurs nationaux aussi”– Voir aussi, note de la
Présidence au Comité sur les questions de droit civil (Questions générales), Doc. 10235/07,
07.06.07, 3. – Voir également, VON BAR, supra note 73, 17-26 (23).
75 C’est la position du Parlement européen qui conçoit le Cadre Commun de Référence
comme un instrument pouvant être choisi (opt in) ou écarté (opt out) pour régir un contrat donné.
Cela a néanmoins été rejeté par le Conseil dans ses conclusions du 29 novembre 2005, Doc.
15322/05, (p.) 4. – Voir néanmoins, la résolution du Parlement européen sur le droit européen des
contrats (7 sept. 2006) dans lequel il se déclare favorable à la préparation d’un CCR élargi portant
sur des questions générales de droit des contrats allant au-delà du domaine de la protection des
consommateurs – Egalement la Commission, qui rappelle dans son deuxième rapport du 25 juillet
2007 (Deuxième rapport sur l’état d’avancement du Cadre Commun de Référence, COM (2007)
447 final, 2.) que le CCR “devrait être utilisé pour définir clairement les termes juridiques, les
principes fondamentaux et des règles modernes et cohérentes du droit des contrats pour la
révision de la législation sectorielle existante et pour la préparation de nouveaux textes, le cas
échéant. Il n’est pas destiné à assurer une harmonisation à grande échelle du droit privé ou à se
transformer en un Code Civil européen”. – Voir aussi STAUDENMAYER, supra note 59, 95-104 (97) :
“common principles, common definitions and model rules” [principes communs, définitions
communes et règles modèles]. – HESSELINK, supra note 59, 397-419 (401) “it is unclear whether a
CFR is a list of common terminology or a legal dictionary [… or] a normative device, i.e. a set of
common rules of contract law which are meant to have some sort of legal force (Geltung) after
their publication by the Commission.” [ce n’est pas clairement établi si le CCR est une liste de
terminologie commune ou un dictionnaire juridique [... ou] un outil normatif, c’est à dire un
ensemble de règles communes de droit des contrats qui seraient supposées avoir une sorte d’effet
juridique (Geltung) après leur publication par la Commission].
76 Cette position est défendue par la Commission européenne : Voir en particulier le Plan
d’action (OJ C 63/1, 15.3.2003) n° 62 : “[Le Cadre Commun de Référence] devrait offrir les
meilleures solutions possibles au niveau de la terminologie et les règles communes, c’est à dire de
la définition des concepts fondamentaux et des termes abstraits tels que “contrat” ou “dommage”
et des règles à appliquer, par exemple, dans les cas d’inexécution du contrat.” – et critiques de
HESSELINK, supra note 59, 397-419 (403).
77 H. BENNETT, “Agency in the Principles of European Contract Law and the UNIDROIT
Principles of International Commercial Contracts (2004)“, Unif. L. Rev. / Rev. dr. unif. (2006),
771-793 (771).
78 Ole LANDO, “Principles of European Contract Law and UNIDROIT Principles : Moving
from Harmonisation to Unification“, Unif. L. Rev. / Rev. dr. unif. (2003), 123-133 (130). –
M.J. BONELL, “UNIDROIT Principles 2004 – The New Edition of the Principles of International
Commercial Contracts adopted by the International Institute for the Unification of Private Law“,
Unif. L. Rev. / Rev. dr. unif. (2004), 5-40 (37). – H. KÖTZ, supra note 72, 803.
79 BRIESKORN, supra note 51, 103-123. – LANDO, supra note 21, 231-245.
80 Martijn HESSELINK, “The Ideal of Codification and the Dynamics of Europeanisation:
The Dutch experience“, European Law Journal, Vol. 12, No. 3 (May 2006), 279-305.
Le droit des obligations fait aujourd’hui l’objet d’un double assaut : d’un côté,
la frontière entre la théorie générale des obligations et le droit spécial propre à
des situations particulières tend à s’amenuiser, conduisant à fragiliser les
concepts et les constructions théoriques et aboutissant de facto à une
incertitude juridique (1). De l’autre côté, la tendance générale à vouloir
sécuriser à l’envi le commerce juridique conduit à étendre la notion
d’obligation bien au-delà du contrat initial et à créer de nouvelles obligations
de nature contractuelle (2).
81 L’histoire du Code civil, et en particulier du titre III du livre troisième traitant “Des
contrats et des obligations en général”, ne fait apparaître que peu de modifications. Ainsi entre
1804 et 2004, 261 articles sur 289 ont conservé leur rédaction d’origine et seuls 8 ont été abrogés.
Voir Philippe REMY, “Réviser le titre III du livre troisième du Code civil ?“, Revue des contrats,
Paris (2004), 169. – Egalement, Pascal ANCEL, “Une régression du modèle légal ?“ in : Forces
subversives et forces créatrices en droit des obligations – rétrospective et perspectives à l’heure du
Bicentenaire du Code civil (dir. Geneviève Pignarre), Dalloz, Paris (2005), 47.
82 Geoffrey SAMUEL, “La réception du droit communautaire en droit anglais des contrats”,
in : La réception du droit communautaire en droit privé des Etats membres (dir. Jean-Sylvestre
Bergé / Marie-Laure Niboyet), préf. Marc Fallon, Bruylant (2003), 112.
83 Pour une étude approfondie : Frédéric BERENGER, Le droit commun des contrats à
l’épreuve du droit spécial de la consommation : renouvellement ou substitution ?, préf. Christian
Atias, Presses universitaires d’Aix-Marseille-PUAM (2007).
84 Philippe REMY, “The French Code civil : a Model (Not) to Follow ?”, in : Towards a
European Civil Code, Reflections on the Codification of Civil Law in Europe, Publications de
l’ERA, Trèves (2002), 16, 17.
85 Voir toutefois le contrat de louage d’ouvrage dans le Code civil (art. 1779 et suivants).
86 Notamment la loi n° 48-1360 du 1er sept. 1948, la loi n°89-462 du 6 juillet 1989
relative aux baux à usage d’habitation ou à usage mixte professionnel et d’habitation principale,
mais également, le contrat de louage d’ouvrage dans le Code civil (art. 1713 et suivants).
87 Par souci de simplicité, les développements ci-après concernent essentiellement le
droit français. Toutefois des exemples concrets traduisant des évolutions similaires en droit belge
peuvent être trouvés dans Wéry (dir.), Le droit des obligations contractuelles ..., supra note 16.
88 Voir également Cl. WITZ, Plaidoyer pour un code européen des obligations, Dalloz
(2000), Chr. 79 (spéc. 80).
89 Arts. 1603 et 1604 C. civ.
90 Art. L 111-1 du Code de la Consommation notamment et toute la jurisprudence créant
une telle obligation en dehors du droit de la consommation.
104 Pour une approche d’ordre sociologique des frontières du contrat : David Campbell /
Hugh Collins / John Wightman (Eds.), Implicit Dimensions of Contract, Discrete, Relational and
Network Contracts, Hart Publishing, Oxford (2003). – Guido ALPA, “Les nouvelles frontières du
droit des contrats”, in Etudes offertes à Jacques Ghestin, LGDJ (2001), 1.
105 Voir par exemple, Gunther TEUBNER, “Expertise as a Social Institution: Internalising
Third Parties into the Contract“, in : Campbell / Collins / Wightman, supra note 104, 333-363.
106 Stefan LEIBLE / Matthias LEHMANN, “Die neue EG-Verordnung über das auf außervertrag-
liche Schuldverhältnisse anzuwendende Recht (“Rom II“)“, Recht der internationalen Wirtschaft
(2007), 721-735 (723), qui soulignent que la qualification lex fori ou lex causae importe peu, seule
une interprétation européenne autonome sera pertinente. Ils ajoutent que le critère déterminant de
l’obligation contractuelle sera l’acceptation volontaire par les parties d’une obligation.
le considérant 11 :
“Le concept d’obligation non contractuelle varie d’un État membre à l’autre.
Celui-ci devrait donc être entendu, aux fins du présent règlement, comme un
concept autonome. Les règles relatives aux conflits de lois contenues dans le
présent règlement devraient s’appliquer également aux obligations non
contractuelles fondées sur la responsabilité objective”.
Le Règlement Rome I, pour sa part, ne définit pas non plus l’obligation, mais
précise dans le considérant 7 :
“Le champ d'application matériel et les dispositions du présent règlement
devraient être en cohérence avec le règlement (CE) n° 44/2001 du Conseil du 22
décembre 2000 concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et
l'exécution des décisions en matière civile et commerciale (“Bruxelles I”) et le
règlement (CE) n° 864/2007 du Parlement et du Conseil du 11 juillet 2007 sur la
loi applicable aux obligations non contractuelles (“Rome II”)”.
L’esquisse d’une autonome définition sera ainsi l’œuvre de la Cour de Justice
des communautés européennes, qui dispose déjà d’une jurisprudence assez
fournie sur la question 107. La question sera donc réglée sur le plan
international mais il est à craindre que les divergences subsisteront sur le plan
national.
Cet éclatement du phénomène contractuel s’inscrit, par ailleurs, dans une
tendance plus générale de développement de nouvelles caractéristiques
protectrices du droit des obligations.
Le justiciable moderne cherche la sécurité juridique d’un texte détaillé qui lui
permet néanmoins toute flexibilité dans un monde économique en constante
évolution. Cette quête se traduit par la recherche d’un équilibre entre
principes généraux et souci du détail dans les textes normatifs.
Se pose alors la question de l’utilisation des notions-cadre 108, concepts
107 Amorçant la discussion : CJCE, 6 oct. 1976, Tessili : D. 1977, 614 note Droz ; Revue
critique de droit international privé (1977), 751 note Gothot / Holleaux ; Clunet 1977, 719, note
Bischoff – CJCE, 6 oct. 1976, de Bloos : D. 1977, 618 note et chron. 287 par Droz ; Revue critique
de droit international privé (1977), 751 note Gothot / Holleaux ; Clunet 1977, 719 note Bischoff. –
Confirmé par CJCE, 29 juin 1994, Custom Made Commercial Ltd v. Stawa Metallbau GmbH =
IPRax (1995), 31. – CJCE, 15 janv. 1987, Shenavaï : Revue critique de droit international privé
(1987), 798, note Droz ; Clunet 1987, 465 note Bischoff / Huet. Bien d’autres arrêts ont suivis.
108 Selon qu’il s’agit de protéger une valeur morale ou économique (typiquement les
bonnes mœurs ou l’ordre public social) ou de trouver une mesure commune (typiquement : “le
bon père de famille”), voire d’encadrer l’exécution d’une obligation (bonne foi, devoir de
loyauté), la terminologie peut varier considérablement selon les branches du droit. Peter JUNG
“Die Generalklausel im deutschen und französischen Vertragsrecht“, in : Baldus / Müller-Graff
(Hrsg.), Die Generalklausel im Europäischen Privatrecht, Zur Leistungsfähigkeit der deuschten
Wissenschaft aus romanischer Perspektive, Sellier (2006), 38, 41, a ainsi dénombré les termes
suivants : les “principes généraux”, les “principes fondamentaux”, les “principes vastes”, les
“règles souples”, les “paragraphes caoutchoucs”, les “concepts arbitraires” ou “concepts
soupapes”. Il cite également les “notions floues”, “notions générales au contenu indéterminé”,
“notions souples à contenu variable”, “notions cadre” et “notions évolutives”.
109 Il est difficile de faire un catalogue exhaustif de ces notions. Citons simplement : la
faute civile ou pénale, la négligence, l’imprudence, l’intérêt général, l’équité, l’urgence en
procédure civile, la force majeure, les bonnes mœurs, le bon père de famille, l’intérêt de la famille
en droit matrimonial, l’ordre public interne, social ou international, l’abus de droit, le jus cogens,
l’originalité en droit d’auteur, le motif réel et sérieux du licenciement en droit du travail, les règles
de l’art dans le contrat d’entreprise, le juste motif, etc.
110 Ainsi, Chaïm PERELMAN, “Les notions à contenu variable en droit, essai de synthèse“,
in : Les notions à contenu variable en droit, études publiées par Ch. Perelman, Bruylant, Bruxelles
(1984), 373, définit les notions à contenu variable en droit comme les “critères fondés sur ce qui
paraît normal et acceptable dans la société du moment où les faits doivent être appréciés”.
111 Dès lors, le standard ne lie pas étroitement le juge ou le régulateur ; il constitue une
directive générale qui, en indiquant le but poursuivi, guide le juge dans l’administration du droit
(Paul ROUBIER, Théorie générale du droit, 2e éd., Sirey, Paris (1951)). Le standard renvoie le juge à
d’autres systèmes normatifs, tels les règles de l’art ou l’état de la science.
113 Des dispositions similaires peuvent être trouvées dans de nombreux Codes européens,
tels les Codes civil italien (art. 1322), néerlandais (art. 6:248 BW), belge (art. 1134 C. civ.), mais
également dans le Code des obligations suisse (art. 19). Voir aussi, l’art. 1.1 des Principes
d’UNIDROIT 2004 relatifs aux contrats due commerce international, l’art. 2 de l’avant-projet de
Code Européen des Contrats (Projet Gandolfi) in : ZEuP (2002), 139, et l’art. 1:102 (liberté
contractuelle) des Principes du droit européen du contrat.
114 Eleanor CASHIN RITAINE, Presentation of the Principles on Commercial Agency, Franchise
and Distribution Contracts – a Commentary, Springer Verlag, Era Forum (4/2007), 563-584.
115 LEIBLE, supra note 54, 41-55 (41), soulignant que l’autonomie des parties constitue un
principe general du droit européen.
116 G.P. ROMANO, “Le choix des Principes UNIDROIT par les contractants à l’épreuve des
règles impératives“, in : Cashin Ritaine / Lein (Eds.), supra note 21, 35-54 et publié également dans
le Journal du droit international (Clunet) (2007), vol. 134, n° 2, 473-495.
117 Considérant que cette discussion reste purement académique sans pertinence pour les
praticiens : MANKOWSKI, supra note 12, 63-107 (90).
118 En tant que choix (conflictuel) de loi applicable. Bien entendu l’incorporation de ces
règles dans le contrat demeure toujours possible.
119 LEIBLE, supra note 54, 41-55.
120 Ainsi, dans le domaine du commerce international, l’apparition de la lex mercatoria
découle de l’insertion dans les contrats de clauses où les parties donnaient expressément le
pouvoir aux arbitres de statuer ex aequo et bono, en qualité d’aimables compositeurs. – LANDO,
supra note 42, 343-404, 369, n° 23 et suiv.
121 Voir notamment la Convention (de New York) du 10 juin 1958 pour la reconnaissance
et l’exécution des sentences arbitrales étrangères.
122 Voir art. 28(1) de la Loi type de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial international du
21 juin 1985 (amendée 7 juillet 2006) : “Le tribunal arbitral tranche le différend conformément aux
règles de droit choisies par les parties comme étant applicables au fond du différend. Toute
désignation de la loi ou du système juridique d’un État donné est considérée, sauf indication
contraire expresse, comme désignant directement les règles juridiques de fond de cet État et non
ses règles de conflit de lois”.
123 PORTMANN, supra note 10, 191-207 (194), soulignant les avantages des règles matérielles.
124 Voir la distinction faite par LEIN, supra note 35, 171-189 (176). – Pour une application
de nature matérielle des Principes d’UNIDROIT : art. 1-4 : “Ces Principes ne limitent pas
l’application des règles impératives d’origine nationale, internationale ou supranationale,
applicables selon les règles pertinentes du droit international privé”.
125 LANDO, supra note 42, 343-404, 370, n° 23 et suiv., citant les pratiques spécifiques
dans le domaine de la réassurance, de l’agence commerciale. Les frontières de cette lex
mercatoria demeurent floues, alors même que la loi modèle de la CNUDCI relative à l’arbitrage
international (art. 28) tout comme divers règlements d’arbitrage autorisent les parties à la choisir :
voir LANDO / NIELSEN, supra note 41, 29-51 (31). – Contestant l’existence de cette lex mercatoria :
Peter MANKOWSKI, “Der Vorschlag für die Rom I-Verordnung“, IPRax 2006, 101-113 (102).
126 LANDO / NIELSEN, supra note 41, 29-51 (34), questionnant toutefois la portée, au regard
des règles non supplétives du droit national, de règles impératives comprises dans les Princpes
d’UNIDROIT ou les PECL.
127 Convention sur la loi applicable aux obligations contractuelles, ouverte à la signature à
Rome le 19 juin 1980, JOCE 9.10.1980, n° L266/1. – Mario GUILIANO / Paul LAGARDE, “Rapport
concernant la Convention sur la loi applicable aux obligations contractuelles”, JOCE 31.10.1980,
n° C 282/1.
128 Cf. pour les difficultés américaines, Friedrich JUENGER, “Contract Choice of Law in the
régi par la loi choisie par les parties”. Ce choix “doit être exprès ou résulter de
façon certaine des dispositions du contrat ou des circonstances de la cause”. Il a
été très largement discuté en doctrine 129 sur le fait de savoir si les parties
pouvaient, dans le champ de cette liberté de choix, opter pour une “loi non
étatique” telle la lex mercatoria 130 et quelles en seraient les conséquences 131.
Lors des travaux préliminaires sur le règlement Rome I, les rédacteurs
avaient ajouté à l’article 3 un paragraphe 2 qui donnait aux parties la faculté de
“choisir comme loi applicable des principes et règles de droit matériel des
contrats, reconnus au niveau international ou communautaire. Toutefois, les
questions concernant les matières régies par ces principes ou règles et qui ne
sont pas expressément tranchées par eux seront réglées selon les principes
généraux dont ils s’inspirent, ou, à défaut de ces principes, conformément à la loi
applicable à défaut de choix en vertu du présent règlement” 132.
Americas“, American Journal of Comparative Law, Vol. 45 (1997), 195 (spéc. 197 et suiv.) –
Comp. également les application du principe d’autonomie dans le cadre du Règlement Rome II
relative à la loi applicable aux obligations extra contractuelles : Stefan LEIBLE, “Der Beitrag der
Rom II-Verordnung zu einer Kodifikation der allgemeinen Grundsätze des Europäischen
Kollisionsrechts“, in : Gerte Reichelt (Hrsg), Europäisches Gemeinschaftsrecht und IPR, Manz
Verlag (2007), 31-54 (44-45). – LEIBLE / LEHMANN, supra note 106, 721-735 (723).
129 Pour un aperçu de cette doctrine : LEIN, supra note 35, 171-189 (174).
130 Pour une description de la polémique en doctrine opposant les auteurs nordiques à
une partie de la doctrine européenne : LANDO / NIELSEN, supra note 41, 29-51 (31). – Fermement
opposé à un tel choix : MANKOWSKI, supra note 12, 63-107 (100). – Voir toutefois LEIBLE, supra note
54, 41-55 (47-48).
131 Paul LAGARDE “Remarques sur la proposition de règlement de la Commission
européenne sur la loi applicable aux obligations contractuelles (Rome I)“, in : Schulze (Ed.), New
Features in Contract Law, supra note 4, 277-298 et également Revue critique de droit international
privé (2006), 331, souligne (283) : “La convention de Rome ne considérait pas comme illicite le
choix d’un droit non étatique. Elle considérait simplement qu’un tel choix n’était pas un choix de
droit international privé et qu’il appartenait donc à la loi objectivement applicable de définir la
place qu’elle pouvait accorder aux règles non étatiques choisies par les parties”.
132 La Commission estimait ainsi (COM 2005 (650) final- considérant 7) que “La liberté des
parties de choisir le droit applicable doit constituer la clé de voûte du système des règles de conflit
de lois en matière d’obligations contractuelles”. Cette position était partagée par le Parlement
européen qui, dans son projet de rapport du 22 août 2006 (PE 374.427v01-00) énonce “(7) La
liberté des parties de choisir le droit applicable doit constituer la clé de voûte du système de règles
de conflit de lois en matière d’obligations contractuelles. Une telle liberté comporte le droit de
choisir en tant que droit applicable des principes et des règles du droit des contrats reconnus sur
le plan international. Toutefois, ces principes et ces règles doivent répondre à certaines normes
minimales afin d’être éligibles. En particulier, ils devraient être créés par un organe indépendant,
impartial et neutre ; leur contenu devrait être équilibré et protégé contre la fraude et les abus par
certaines règles obligatoires ; et ils devraient réglementer les droits et les devoirs de façon
raisonnablement détaillée. Les Principes UNIDROIT des contrats commerciaux internationaux par
contrat pour déterminer la loi de l’Etat avec lequel il a les liens les plus étroits. Il prendra en
compte également les principes généraux du droit commercial international reconnus par les
organisations internationales”. (traduction libre) L’art. 10 ajoute : ”Outre les dispositions prévues
dans les articles précédents, les lignes directrices, coutumes et pratiques du droit commercial
international tout comme les usages et pratiques commerciales communément acceptées sont
applicables pour assurer la justice et l’équité dans le cas particulier” (traduction libre)
141 MANKOWSKI, supra note 125, 101-113 (102).
142 Notamment, il n’est pas établi si les parties peuvent choisir ce droit substantiel de
source communautaire dans des rapports purement internes, hors situation de conflits de lois.
Soulevant cette question, LEIBLE, supra note 54, 41-55 (50).
143 Penchant pour cette interprétation, MANKOWSKI, supra note 125, 101-113 (102).
144 Dans ce sens : MANKOWSKI, supra note 12, 63-107 (87), pour qui un instrument
optionnel mis à disposition par une autorité étatique est en tant que tel du droit assorti de la
sanction étatique : “Ein Staat hat die Freiheit, optionales Recht zu schaffen. Er schafft aber damit
eben auch etwas, das eindeutig Rechtsqualität hat. […] Nur die Anwendungsanordnung ist
konditioniert, aber nicht die für die Rechtsqualität entscheidende staatliche Geltungsanordnung“.
[“Un Etat peut créer du droit optionnel. Il crée toutefois quelque chose qui a sans conteste une
nature juridique. […] Seules les modalités d’application sont conditionnelles, à la différence de la
sanction étatique intrinsèque à la nature juridique”. (traduction libre)] – Egalement, LEIN, supra
note 35, 171-189 (177). – Réservant néanmoins l’ordre public international de la loi du for : Paul
LAGARDE, supra note 131, 277-298 (283).
Any attempt to discuss new trends in the law of obligations when it comes to
determining the law applicable to a contractual relationship is a challenge. Should
we assume that these trends will be confined to a given geographical area, evolving
within a particular national legal system, or may we suppose that they, too, will be
affected by the general globalisation characterising our era? We are, in effect, being
asked to look at the law of obligations from an a-national point of view and to
identify common trends that will allow it to move freely across borders, like a
uniform law.
Observers will be struck first of all by the fact that new, mostly international,
sources are emerging for the law of obligations. Academics and even public
authorities may be seen to side with practioners in developing new, non-binding
instruments, a “soft” law of obligations, both as part of domestic contract law and
internationally. At the same time, the domestic sources of law are changing,
transforming the national, “hard” law of obligations.
Last but not least, the parties to an international contract are increasingly free to
choose the law that they wish to apply to their contract. In line with a particular
school of legal thinking, and pursuant to recognition by the arbitral courts, the new
private international law of contractual and non-contractual obligations in Europe
allows the parties to determine both the applicable law and the substantive rules
(including non-State rules such as the UNIDROIT Principles or the lex mercatoria) that
will apply to their conctract.
The law of obligations is changing, with greater emphasis placed on good
conduct and fairness. With the same or similar substantive rules increasingly applied
at worldwide level, coupled with the contract parties’ growing freedom to choose
their own transnational law, the “national complexion” of contract law is beginning
to fade. Scholarly analysis regarding the law of obligations now tends towards global
convergence, and legal concepts are able to roam far and wide. The stage is set for
the gradual emergence of a global law, albeit one still bearing the “signatures” of
national legislators.
!!!