29 T08v01 Sihame KHARROUBI Cherifa ZIDOURI pp.347 360
29 T08v01 Sihame KHARROUBI Cherifa ZIDOURI pp.347 360
29 T08v01 Sihame KHARROUBI Cherifa ZIDOURI pp.347 360
Sihame KHARROUBI
Université de Tiaret
sihamekharroubi@gmail.com
&
Cherifa ZIDOURI
Université de Tiaret
cherifa.zidouri@univ-tiaret.dz
Abstract: The UNO warned of “a general disaster” that might be generated by the
non-action of the educational sector during the confinement of the health crisis. So
en immediate adaptation and pedagogical continuity were necessary to avoid negative
results. This continuity was possible only by the switching to a distance teaching
modality considered as the only alternative to maintain the "learner-learning" relation
during the time of confinement. In this contribution, we are interested in the issue of
online assessment as the moment of the culmination of the teaching-learning process,
in its tools and practices which are indisputably beneficial on several levels. But far
from the theory which seems perfect, is the Algerian university context ready for a
standardization of such modality of evaluation? To answer this question, we
administered a digital survey to Algerian students to verify the availability of the basic
tools necessary for the practice of such an assessment ensured through a techno-
pedagogical environment. The results collected reveal that the majority of Algerian
students do not have them. Faced with this reality, talking about a standardization of
online assessment seems utopian.
Introduction
L’année 2020 était une année exceptionnelle à tous les niveaux. La pandémie
de la COVID-19 a changé radicalement les normes et les modes du fonctionnement des
différentes sociétés. La propagation du virus a obligé toutes les communautés de
décider un très durable confinement comme la seule et l’unique mesure préventive
possible face à un virus inconnu qui menaçait l’existence de l’humanité toute entière.
La situation de la non-action a touché le secteur éducatif tout comme les autres
secteurs piliers des pays. Selon L’ONU, 1,6 milliard d’élèves et d’étudiants dans plus de
190 pays se trouvent incapables de rejoindre leurs établissements (ONU, 2020). Le
lien « apprenant-école » était en péril et il est devenu de plus en plus flou et alarmant
avec la rupture extrêmement périlleuse. L’adaptation des modes et des modalités
d’enseignement-apprentissage n’était pas alors, un choix, mais une nécessité et une
obligation pour éluder l’impact désastreux de cette coupure inouïe des relations entre
les apprenants et leurs écoles aussi que pour maintenir les liens entre les partenaires
pédagogiques incapables de se réunir physiquement. L’enseignement à distance et la
mise en place d’une classe virtuelle étaient la préoccupation majeure des didacticiens
conscients du danger de la coupure de ces liens pédagogiques. L’évaluation comme
étant une partie intégrante de ce processus de formation et l’un de ses piliers, était
également au cœur de la nouvelle modalité dite numérique. Elle faisait partie car, il n’y
a pas d’enseignement sans évaluation, donc c’est tout à fait naturel qu’elle soit prise en
compte dans le dispositif de médiatisation du processus d’enseignement-
apprentissage. En fait, ce changement de paradigme constitue l’un des défis les plus
marquants de cette année. C’est pour cette raison que nous nous sommes intéressés,
dans cette recherche, à la problématique de la e-évaluation, à ses pratiques, à ses outils
qui sont en progrès exponentiel et au défi de sa mise en pratique. Ce sujet a été
massivement traité à l’ère de la pandémie, non pas comme un sujet nouvellement
apparu avec cette situation inédite, car la prolifération des activités de formation et
d’évaluation en ligne n’est pas un sujet récent, mais plutôt comme une réalité qui
s’impose et face à laquelle, personne n’avait le choix d’admettre ou de refuser. Bref, ces
activités existent depuis toujours, mais elles n’ont pris le pouvoir et l’envergure qu’avec
ce blocage sanitaire et social. La e-évaluation est indéniablement avantageuse et
facilitatrice du suivi de l’apprentissage, elle stimule les fonctions cognitives de
l’apprenant et elle le permet de dénicher ses erreurs et ses insuffisances et le plus
important de se débarrasser de l’angoisse et du stress engendrés par la modalité
traditionnelle d’évaluation et qui sont parfaitement inutiles. Il ne faut pas ainsi oublier
« l’avantage de la flexibilité de temps et lieu stimulant l’autonomie et la réflexion » (Marc &
Tomas, 2004, p. 4). Bref, son impact positif est indiscutable. Mais loin de la théorie qui
est toujours parfaite, ce qui nous a frappé autant que des chercheurs et qui nous a
rendu coincés sans pouvoir pour autant se libérer, c’est la réalité de sa mise en pratique
sur terrain dans le contexte universitaire algérien.
Dans le cadre de cet article, nous nous interrogeons sur la possibilité
d’appliquer officiellement une e-évaluation comme une alternative des anciennes
pratiques d’évaluation. Alors, notre problématique est formulée de la suivante: est-ce
qu’il est possible d’opter réellement pour une évaluation en ligne notée et
officiellement admise dans les universités algériennes ? Dans l’objectif ultime de
répondre à notre question de recherche, nous avons émis les hypothèses suivantes :
Nous avons supposé que l’évaluation en ligne pourrait être appliquée à l’université
algérienne, mais comme une évaluation diagnostique ou formative et non plus
sommative ou certificative. Si appliquée, elle ne pourrait pas être actuellement
obligatoire, car les apprenants universitaires n’auraient pas peut-être les moyens et le
matériel pour qu’ils soient évalués en ligne. Cette recherche se veut, d’une part, un état
des lieux sur la réalité l’évaluation à distance, ses outils, ses pratiques et ses contraintes
dans le contexte universitaire algérien et de l’autre part, une analyse de la
problématique et du défi de sa mise en pratique. Pour une fluidité de la lecture de notre
article, nous avons hiérarchisé notre travail de la façon suivante : d’abord, une
introduction dans laquelle nous présentons le contexte et les circonstances qui ont
motivé notre recherche ainsi que notre problématique et nos hypothèses. En un
second temps, nous évoquons, dans le cadrage théorique, quelques notions pivots sur
l’évaluation et la e-évaluation, ses pratiques innovantes, son impact sur le processus
d’enseignement apprentissage ainsi que ses potentiels bénéfices et ses contraintes.
Dans un troisième temps, nous exposons et nous décrivons la méthode de recherche
et les caractéristiques de l’échantillon ciblé ainsi que les principaux objectifs de cette
contribution. Puis, la rubrique suivante sera consacrée à l’analyse descriptive des
réponses des intervenants suivie d’une discussion détaillée des résultats.
1. Repères théoriques :
1.1 La transition massive d’une évaluation à une e-évaluation : définition et modalités
Comme nous l’avons maintes fois cité, basculer à une modalité distancielle
d’évaluation n’était pas un choix, mais une obligation au temps de la quarantaine pour
assurer une continuité pédagogique et même dans la période poste-confinement pour
respecter les mesures de prévention et pour s’adapter avec le système hybride des
vagues séparées. Avant de définir ce qui est une évaluation en ligne, il est nécessaire de
revenir sur les anciens travaux sur l’évaluation pour fournir un soubassement
théorique à celle-ci et pour faire comprendre le vrai sens d’une évaluation car, d’après
Christine Tagliante « l’évaluation ne doit pas être envisagée comme une sanction, mais plutôt
comme un outil dont se servira pour construire l’apprentissage, dans a durée en sachant
vraiment où l’on va.» (Tagliente, 1991, p. 12). Effectivement, l’évaluation ne doit pas être
considérée comme un mal nécessaire qui jalonne le cursus des étudiants ou comme un
moment de sanction ou de pénalisation car, son rôle est tout autre. Elle permet de
donner sens à l’apprentissage, aux méthodes d’enseignement et aux pratiques mises
en place en classe, elle permet de même de faire un retour en arrière nécessaire pour
juger et vérifier l’efficience ou l’inopérance des pratiques d’enseignement et
d’apprentissage. À partir des évaluations qui sont omniprésentes dans tous les stades
d’apprentissage et qui les conditionnent, l’enseignant peut revoir ses pistes et ses
méthodes appliquées, il peut redessiner sa feuille de route ou son plan d’intervention
selon les résultats recueillis comme, il peut également identifier et gérer le fossé qui
peut émerger entre ce qui l’a fait en classe et ce qui était réellement acquis par ses
apprenants. L’évaluation permet à l’enseignement d’individualiser son enseignement
en gardant une trace écrite pour marquer l’avancement de chaque apprenant d’une
manière séparée. J. Cardinet trouve que l’évaluation a quatre finalités principales :
« Améliorer les décisions d’apprentissage relatives à chaque élève, informer sur sa
progression l’apprenant et des parents, décerner les certificats nécessaires à l’élève et
la société et améliorer la qualité d’enseignement en général » (Cardinet, 1988)
Dans leurs ouvrages J. Cuq et F. Davin expliquent le rôle et la place de
l’évaluation formative dans une séquence d’apprentissage sous forme du schéma ci-
dessous :
À partir des données esquissées, nous pouvons dire que l’évaluation est le
moment de l’aboutissement ou les objectifs sont vérifiés, les erreurs sont remédiées et
les démarches sont modifiées en s’appuyant sur un jugement fondé, valide et fiable.
Des jugements nécessaires pour déceler en un premier temps les erreurs, les
comprendre et puis faire la régulation et la remédiation. Force est de rappeler qu’au
même titre que la modalité en présentiel d’évaluation, la e-évaluation à plusieurs types
qui ciblent différents objectifs. Elle peut être diagnostique, autrement appelée
pronostique qui se fait au début du processus d’apprentissage dans le but de tester les
prérequis des apprenants avant de réaliser un plan d’action qui correspond à leurs
profils d’entrée et qui prend en compte leurs forces et leurs faiblesses. La e-évaluation
peut être également formative qui se pratique au cours du processus d’enseignement-
apprentissage, elle a pour objectif la vérification de l’atteinte ou la non atteinte des
objectifs d’apprentissage et le suivi permanent des apprenants et de leurs progressions.
Elle assure un feedback nécessaire sur les notions apprises pour surveiller les
insuffisances possibles et de les remédier dans une étape suivante, C’est ce qu’il
confirme G. Scallon qui défini l’évaluation formative comme étant :« Un processus
d'évaluation continue ayant pour objet d'assurer la progression de chaque individu
dans une démarche d'apprentissage, avec l'intention de modifier la situation
d'apprentissage ou le rythme de cette progression, pour apporter (s'il y a lieu), des
améliorations ou des correctifs appropriés.» (Scallon, 1988, p. 155)
Enfin, l’évaluation peut être sommative qui s’exerce à la fin de la formation ou
de l’unité de formation pour vérifier ce qu’on appelle le profil de sortie des apprenants,
cette dernière est souvent confondue avec l’évaluation certificative dans la mesure que
les deux soient placées à la fin du processus et que les deux sont accompagnés d’une
notation, quoique la certificative soit une forme plus étendue et plus formelle de celle
qui est sommative. De ce fait, on peut que la modalité numérique d’évaluation de
même que l’évaluation en présentiel peut prendre plusieurs formes selon les finalités
ciblées. Cependant, des différences sont à identifier entre les deux.En effet, en essayant
de débroussailler les ressemblances et les dissemblances entre la modalité
traditionnelle et celle qui est numérique, nous avons trouvé nombreuses. D’abord,
l’évaluation en ligne est tout comme l’évaluation en présentiel mène aux mêmes
objectifs, car toutes les deux permettent de contrôler, surveiller et guider l’action de
l’enseignant et de l’apprenant, elle peut également, prendre néanmoins
théoriquement ses mêmes formes. Cependant, la e-évaluation exige l’appropriation
Dans le schéma ci-haut, nous avons présenté d’une manière synthétique, les
résultats de notre recherche dans le domaine des modalités d’évaluation en ligne tout
en s’inspirant principalement des formes d’évaluations courantes proposées par
(Audet, 2011, p. 12). Le schéma que nous avons proposé n’englobe pas uniquement les
pistes d’évaluation les plus répondus dans les pratiques enseignantes universitaires,
2. Partie pratique
2.1 La méthode de recherche et la description de l’échantillon
Pour répondre à notre questionnement, nous avons fait une enquête quantitative
auprès des étudiants universitaires. Le questionnaire de l’enquête a été mis en ligne
dans des groupes destinés exclusivement aux étudiants algériens, le nombre estimé
n’était pas préalablement déterminé ,nous avons ciblé le nombre maximal des
répondants. Pour cela, le questionnaire a été à chaque fois mis en ligne (entre le 15
octobre 2020 jusqu’au 15 janvier 2021), jusqu'à la date de la réalisation de l’article. Le
nombre final était 298 répondants, un nombre qui est représentatif du point de vue
académique. Le questionnaire a été soumis aux critères de la validité et de la fiabilité
pour concevoir un outil d’investigation qui évalue exactement ce que nous cherchons
à évaluer et qui donne des résultats fiables et susceptibles à la généralisation (Notre
alpha de cronbach mesurant la fiabilité égale 0,8. Il est alors très fort et notre échelle
de mesure est très puisant et fiable). Avant sa mise en ligne, le questionnaire a été testé
par 10 étudiants de différentes spécialités universitaires pour vérifier sa clarté et son
accessibilité et afin d’éviter toute ambigüité avant la validation finale. Force est de
noter que l’enquête a été faite dans le dernier trimestre de l’année 2020, donc dans la
période du retour prudent et progressive aux écoles et à la modalité en présentiel. Les
universités algériennes à cette époque fonctionnent selon le système des vagues afin
d’éviter la surcharge des sièges pédagogiques et d’exécuter un protocole sanitaire
minimisant les risques de contaminations dans le contexte universitaire. Pour ce qui
est du choix de l’échantillon, il est opportun de préciser que notre choix n’ a pas été fait
d’une manière hasardeuse, mais par une forte prise de conscience des particularités de
notre public visé qui fait partie d’une génération hyper connectée et tout le temps
connectée. Nous avons choisi ce public universitaire et par un public au secondaire ou
au moyen, car les possibilités d’une mise en œuvre d’une évaluation en ligne diminue
considérablement en sortant des murs universitaires. En effet, il est vain de nier que
l’étudiant algérien ne fait sa première association entre l’apprentissage et l’outil
informatique qu’en entrant à l’université. Dans les cycles précédents, le processus
d’enseignement-apprentissage et la relation enseignant-apprenant est exclusivement
directe et face à face. Dans cette recherche et en procédant à cette modalité quantitative
d’investigation, nous cherchons à évaluer auprès du plus grand nombre possible les
points suivants :
Ø La possibilité de procéder à une évaluation en ligne à l’université algérienne.
Ø La possibilité de remplacer efficacement l’ancienne modalité d’évaluation par
une e-évaluation officiellement accréditée par l’état.
Ø Soulever les défis de la mise en pratique d’une évaluation en ligne dans le
contexte universitaire algérien.
Ø Mettre en perspective l’avenir des dispositifs technopédagogiques
d’enseignement-apprentissage de sens large et d’évaluation en particulier.
Force est de signaler que notre recherche focalise sur le côté étudiant, de ce fait,
nous allons travailler les défis de la mise en pratique de la part des étudiants
universitaires et non pas des enseignants qui réclament certainement d’autres
contraintes.
distance est porteuse d’avantage et elle est applicable selon toutes les formes et pour
tous les objectifs d’évaluation cependant, en niveau de la pratique et dans un contexte
universitaire algérien, la mise en pratique est-il aussi facile ? Cette question nous a
conduits à une autre question : les étudiants universitaires algériens possèdent-ils les
outils nécessaires d’un enseignement et d’une évaluation à distance ? Savent-ils
manipuler correctement ses outils ? C’est, ces questions qui nous ont inspirés pour
choisir les items du questionnaire que nous avons établi. Ce dernier est structuré sous
forme de grille de cases à cocher répartie en 7 points sur lesquelles, ils doivent répondre
par oui ou non.
1) Un ordinateur personnel ?
2) Un Smartphone ?
3) Une connexion permanente et de bonne qualité ?
4) Un compte sur la plateforme e-Learning?
5) La maîtrise des outils d’enseignement et d’évaluation en ligne ?
6) Avez-vous l’habitude d’être évalués en ligne ?
7) Êtes-vous formés sur l’usage des outils d’évaluation en ligne ?
Nous avons choisi ces questions et pas autres, car, si l’apprenant ne possède pas
d’ordinateur personnel, s’il n’a pas d’accès permanent à un réseau internet et si
l’apprenant ne maîtrise pas néanmoins ne maîtrise pas trop l’outil d’évaluation utilisé,
que ce soit était, nous ne pouvons pas opter pour une évaluation en ligne comme
alternative aux pratiques d’évaluation en présentiel. Si les apprenants ne savent pas
employer ou bénéficier entièrement des potentiels offerts par ces dispositifs
numériques et s’ils ne sont jamais entraînés à être évalués selon cette modalité,
pouvons-nous le tester et sanctionné dans un environnement virtuel sans avoir pour
autant le préparer préalablement ? Bref, pour qu’il soit évalué en ligne, l’apprenant a
besoin de :
Ø Un ordinateur personnel disponible à tout moment ou/ et un Smartphone très
performant. (L’ordinateur est plus recommandé pour les situations
d’évaluation en ligne)
Ø Une connexion permanente (un débit acceptable d’internet, donc pas de la 3G
ni même 4G mais une connexion ADSL fixe qui le permet de télécharger, de
mener une discussion via internet ou de participer à des webinaires
d’interaction (évaluation par interaction).
Ø Un accès à la plateforme moodle de son université qui propose des cours ainsi
que des évaluations.
Ø Un savoir pour manipuler l’outil informatique en général et les outils
d’évaluation en ligne en particulier.
Ø Une formation à l’usage de ces outils d’évaluation en ligne.
Ø Un entraînement préalable avant de mettre en exécution cette modalité
d’évaluation.
Ces points que nous jugeons importants voire, décisifs pour mener une e-
évaluation et un e-apprentissage ont fait l’objet des items de notre questionnaire.
Avant de présenter les résultats collectés de ces items, une présentation des profils des
répondants semble incontournable pour une interprétation complète et intégrale des
données collectées.
Femmes 178
Lieu de résidence Zone urbaine 108
Zone rurale 121
Zone semi-urbaine 69
Situation financière Etudiant salarié 49
Etudiant non-salarié 249
Pour ce qui est des résultats des questions, nous avons obtenus les données suivantes :
17% Oui
Compte moodle
Non
connexion permanante 68%
Smartphone 17%
famille ne peut pas toujours assurer cela. En effet, les résultats montent que
l’évaluation en ligne ou plus encore l’enseignement en ligne constitue pour une partie
significativement importante des étudiants algériens, un calvaire parfaitement inutile.
Il a un examen, il doit vite fait chercher un PC et une connexion stable, chose qui n’est
pas toujours possible surtout pour ceux qui habitent dans des zones rurales et loin de
la population. La réalité envisagée à travers ses données recueillis dit que la
massification de ces dispositifs d’évaluation en ligne demeure très difficile à établir.
Un retour est impératif à notre problématique pour la répondre semble
important : est-ce qu’il est possible d’opter réellement pour une évaluation en ligne
notée et officiellement admise dans les universités algériennes ? Les résultats de notre
enquête disent non, mais pas impossible, les insuffisances du matériel ou de la
formation des étudiants sont des choses que peut surmonter certainement l’université
algérienne. Cependant, de parler d’une massification ou d’une transition directe à cette
nouvelle modalité d’évaluation en rupture avec la modalité traditionnelle paraît
utopique actuellement. Nous avons supposé au début que l’évaluation en ligne
pourrait être appliquée à l’université algérienne, mais pas comme une évaluation
obligatoire sanctionnatrice, car les apprenants universitaires n’auraient pas peut-être
les moyens et le matériel pour qu’ils soient évalués en ligne et nous tenons à valider
notre hypothèse du départ, car les résultats que nous avons collectés montrent que
l’immense majorité des étudiants sont connectés via leurs smartphones et avec un
débit de connexion qui est faible, néanmoins pas suffisamment bon pour mener
l’activité d’évaluation qui nécessite de préférence un ordinateur et une bonne qualité
d’internet. L’évaluation à distance à l’université algérienne peut-être appliquée, mais
avec de très grandes modifications et avec de très décisives décisions. Un ordinateur
personnel et une connexion permanente et de bonne qualité pour chaque étudiant
algérien, c’est ce défi qui paraît prioritaire et qu’il doit être soulevé avant de parler
d’une substitution de l’ancienne modalité par celle qui est numérique. En parle d’un
ordinateur personnel pour chaque étudiant dans la mesure que les salles
d’informatique universitaires qui constituaient à certain moment et pour une partie
importante des étudiants le seul moyen d’accès à la connexion pour faire la recherche,
étaient de même fermées dans la période du confinement. La formation
professionnelle est aussi parmi les contraintes principales de la massification du
dispositif numérique d’enseignement et d’évaluation et à lesquelles l’université
algérienne soit faire face. Les programmes de formation universitaire doivent être mis
à jour en prenant en compte les besoins de formation de cette époque susceptible à
tout et de plus en plus bronchée à la toile. L’étudiant universitaire doit être formé à
l’université et mis à part cette possibilité, toute tentative de l’évaluer en ligne pourrait
être injuste et sanctionnatrice.
Conclusion
L’évaluation en ligne peut-être une solution miraculeuse aux contraintes
d’évaluation en présentiel rigide et souvent génératrice de stress. Elle peut même
substituer l’ancienne modalité. Théoriquement parlant oui, mais vue du manque
énorme des outils et la formation de base nécessaires pour que l’étudiant universitaire
puisse mener et réussir une évaluation en ligne, on peut dire que dans un contexte
universitaire algérien n’est pas encore près pour ce changement de paradigme, ni
encore pour la massification de ce dispositif numérique d’évaluation. Cependant, les
enseignants peuvent la pratiquer dans ses deux formes diagnostique et formative pour
collecter des informations sur l’apprentissage et sur la progression des étudiants ou
pour entraîner progressivement les étudiants à cette modalité, mais certainement pas
dans sa forme sommative notée et sanctionnatrice.
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Tagliente, C. (1991). L'évaluation et le cadre européen commun. Paris: CLE international.