L'Opéra Italien en France Avant Lulli - Prunières, Henry
L'Opéra Italien en France Avant Lulli - Prunières, Henry
L'Opéra Italien en France Avant Lulli - Prunières, Henry
LIBRARY OF
LESLEY COLLEGE
PRESENTED BY
The French Government
/q038l
HENRY PRUNIÈRES
Docteur es lettres
L'OPERA ITALIEN
EN FRANCE
AVANT LULLI
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ CHAMPION
EDOUARD CHAMPION
5, QUAI MALAQUAIS, 5
I9I3
BlBLIOTHÈaUE
DE
(Tome III)
1. G. Maugain. DocHiiieiili hi-bliografici e critici per la slon'a tlella Jortiina del Féiiehii
in Italia.
2. E. Levi-Malvano. Montesquieu e Macbiaveîli.
3. H. Prunières. L'Opéra italien en France avant Lulli.
Déjà parus :
Série IV. —
Collezione dei migliori storici, critici moralisti francesi
contemporanei, tradotti in italiano (Ed. R. Carabba, Lanciano).
Déjà parus :
i . ]. Luchaire. Sur l'organisation des relations des Universités françaises avec l'étranger.
2. J. Luchaire. Le fonctiounenient ci les travaux de l'Institut français de Florence
en njio-i(.)ii.
3. |. Luchaire. Le Co)igr!s des Etudes italiennes à Crenoble (Juillet 1912).
L'OPERA ITALIEN
EN FRANCE
AVANT LULLI
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ CHAMPION
EDOUARD CHAMPION
5, QUAI MALAQUAIS, 5
I9I3
DU MEME AUTEUR :
Liillv. Paris, 1910. i vol. petit in-8" de 128 pages, avec 12 planches
hors texte. — H. Laurens, éditeur (Collection : Les Musiciens rcli'hresj.
EN PRÉPARA riON :
Florence.
1303 b\
.
vaJ'-ta-A-.
ML
f^
A MONSIEUR
ROMAIN ROLLAND
en témoignage â\idiiiiralioii.
de grafitiuh' et de respeeliieiisi
affection.
AVANT-PROPOS
lyrique nait pas été écrit plus tôt. En fait, il n'existe jusqu'il ce jour
les hypothèses, ou même les affirmations les plus saugrenues, s'y donnent
libre cours : l'auteur de /'Orfeo de 164/ est-U Montevcrde ou
Zarlino ? Fierre Ferrin est-il le librettiste de cet opéra italien ? On ne
finirait pas si l'on voulait réfuter toutes les erreurs que contiennent ces
s'en servi! pour écrire un magnifique article sur /'Orfeo de Luigi Rossi
qui parut en icjoi J^z;z5 la Revue d'histoire et de critique musicales.
n'ai parlé des œuvres que pour en indiquer ci grands traits les tendances
C'est dans le même esprit que j'ai voulu évoquer à la fin de mon
ouvrage le grand mouvement d'idées que déterminèrent les repré-
comédies-ballets.
trop sacrifié aux petits détails. J'ai pensé que les renseignements
anecdotiques sur la société musicale du xvii^ siècle étaient trop
Ltizjo m'a fait lui-même, avec une extrême courtoisie, les honneurs
chini à Floreiwe.
le plus affable.
les plus grands services, je nommerai entre tous MM. Levi Malvano.
secrétaire général, et Crémicux, Directeur du service des renseignements,
de /'Institut français de Florence, qui, ci diverses reprises, ont effectué
des Met a ni ; M. Gennaro de Leva qui m'a procuré copie à Xaples des
Avril 191 3.
INTRODUCTION
honneur exerça sur eux quelque attrait. Ils regardèrent avec curiosité
venir à leur rencontre, aux portes des villes où ils entraient, les
hauts chars sur lesquels trônaient des divinités costumées à l'antique.
Ils furent conviés à des bals où des dames, luxueusement parées, et
des seigneurs, le visage caché sous un masque d'or, dansaient avec
musiciens. Au contraire, la musique des princes italiens était composée d'une foule
d'instrumentistes et de chanteurs. V. Valdrighi, Cappelle, Concerti e Musicbe di Casa
d'Esté. Modena, 1884. —
Bertolotti, la Miisica in Maiitova, Ricordi.
4. Pour tous les détails relatifs à la vie des musiciens italiens à la cour de France
et l'organisation de la musique royale, nous renvoyons à notre étude sur La Musique
de lachambre et de l'Écurie sons François F^ et Henri II. Année mnsicale, ic/ii. Paris,
Alcan, 191 2.
5. Kn 13 50 elle était composée de huit musiciens dont nous connaissons les noms :
1. M. Lalanne donne la date de 1537 pour celle de l'arrivée à Paris de cette bande
crire par votre chantre li s^ de Milleville, dont très humblement vous remercye. Pour
lors m'estoys retiré de vostre ville a raison d'une colicque qui m'a tourmenté long
temps et tourmente souvent, par quoy n'ay peu suyvre la route. Monseigneur, il me
desplait que ne vous ay mieulx servy en ceste affaire. Il est fort difficille de trouver
bons enfans pour le présent en France. le croy que la mère en est morte. Touttefoys
XVI L OPERA ITALIEN EN FRANCE
tuoses italiens étaient les interprètes et, en quelque sorte, les apôtres.
!ed. srde Milloville en a ramené deux a l'ayde de Messeigncurs les Cardinaulx, comme
il vous dira s'il vous plaist, me tiendrez pour excusé que n'ay mieulx faict mon
;
debvoir envers vous. Monseigneur, j'ay baillé aud. Milleville ung petit motet qui se
comcnce Este merci, pour vous présenter. 11 vous plaira le prendre en grâce et sur
ce, Monseigneur, je prie le Creater vous tenir en saincte, très bonne, et très longue
vie
De Paris, le !'-''•
jour de juillet
Vostre très humble et très obéissant serviteur
Claudin de Sermisy.
(Archives de Modène).
1. sont d'ailleurs fort peu nombreux. On trouve à la mort de Louis XII dans la
Ils
chapelle, quelques chantres aux noms italiens Porchi, Noli, Dalbi. (Thoinan, les
:
Origines delà chapelle Musique des rois de France, p. 91. V. aussi Michel Brenet, —
Les Musiciens delà Sainle-Chapelle, 191 1. in-40. Un compte des menus plaisirs de
François ler mentionne un don l'ait à « Auriallio Dascoli musicien... pour se faire
guarir et panser d'une maladie ». Arch. Nat., K. K. 100. Année 1530, f° 20.
2. Vidal, dans son ouvrage monumental sur les instruments à archets, a contesté
la légitimité de l'attribution à Amati des instruments commandés par Charles IX
pour sa musique. Il faut pourtant méditer ce compte du 27 octobre 1572 « Payé à :
faire entendre aux souverains étrangers qui étaient ses hôtes. Lors-
que le pape vint en France, Alberto rivalisa avec le luthiste Francesco
da Canonna, attaché à la personne du Souver.iin Pontife >. Il donna
également « le plaisir de son industrie » à l'empereur Charles-
Quint, au roi d'Angleterre, et à d'autres princes et infinis sei-
gneurs ''.
esprit des plus cultivés ; il correspondait avec l'Arétin, qui lui témoi-
gnait une haute estime', et demeurait en relations avec le poète
italien Gabriele Simeoni qui composa en son honneur un sonnet
enthousiaste^. A la cour, il était lié d'amitié avec les poètes et
tures de luth, publiées après sa mort par son disciple Guillaume Mor-
laye et par Adrien Le Roy et Ballard '
: des thèmes d'une distinction
rare, de curieux effets de sonorité, des dissonances hardies qu'atté-
nuaient sans doute les ornements et les traits de l'exécutant. Tout
raffinement de notre Renaissance française, si pénétrée d'italian'.sme,
revit dans cette musique aux accents graves et expressifs, aux rythmes
souples et variés, aux harmonies recherchées.
La gloire d'Alberto Rippe, célébrée par les poètes, nous montre la
1. V. la lettre du i6 mars 1537 écrite par Albeito Rippe dans Lcllerc scrilte al
sii^iior Picli'o Aietiiio ihi molli sii^iiori. A'eiietia, 1532, in-iS^', tome 1, 345. Réponse
de l'Arétin. l.cticre... Parigi, 1609, in-iS», libro II.
2. \ . Picot. La
en Fninù' an WI'^ siccle. Bull.
Ihilii'iii ital. de la Faculté des
lettres de 13ordeauN. I, p. 9^1 et suiv.
5. Marot lui dédia ime épigramme enthousiaste :
p. )0.
La mort d'Alberto Rippe en 1531 lut pleiuée partons les poètes de la cour:
Ronsard, Saint-Ciclais, Marot, Baïf composèrent des épitaphes en son honneur.
4. Pour la bibliographie des œuvres d'Albert de Rippe, voir les Xotes sur Flnsloirc
du liilb de Michel Brenet.
3. M. Miche! Brenet a très bien mis en liunière le rôle des luthistes dans la trans-
formation du st\'le poh4)honique en stvle harmonique Malgré le soin qu'ils pren- :
nent de transcrire une à ime chaque voix séparée, les voix une fois réunies dans la
<<
•
tablature ne peuvent plus conserver ni pour l'tvil, ni pour l'oreille, leur personnalité
individuelle la composition qui exécutée par quatre chanteurs était
: polyphonique,
devient harmonique. « (^k cil., p. 25.
INTRODUCTION XIX
ciée *^\
Les compositeurs français ne sont pas comme les Italiens, de
merveilles musicales de notre xvie siècle irançais, a fiiit plusieurs fois chanter dans
les concerts qu'il dirige, des chansons de Costelex-, de Claude Le Jeune ou de Jane-
quin par une seule voix avec accompagnement de clavecin ou de luth. L'effet était
des plus heureux.
2. Bibl. Roy. de Bruxelles. Fclis, 2896.
T,. Les Airs de Cour d'Adrien Le Roy, publiés en 1371 avec Taccompagnement
noté en tablature de luth, marquent les progrès accomplis en peu d'années. Certains
d'entre eux sont déjà de petits récits dramatiques. Mademoiselle Janet Uodge a publié
dans 5. /. M., 1907, p. 11 52 et suiv., quelques transcriptions d'airs de ce recueil,
d'après l'imprimé unique de Bruxelles, l'oiids Fétis, 2579.
4. « Je t'eray encore revenir, si je puis, l'usage de la Ivre aujourdhuv ressuscitée en
Italie,laquelle Ivre doit et peut animer les vers et leur donner le juste poids de leur
gravité. » Ronsard, édit. Marty-Laveaux, II, 477.
5. Augé-Chiquet. La Vie, les idws cl l'aiivre de Jeiui-Aiiloiue de Baif. Paris,
Hachette, 1909, in-8", chapitres vu, viii et ix.
6. Plus précisément dans tous les spectacles de cour dont le caractère aristocra-
:
milieu du xvT' siècle, les hrançais vont pouvoir, sans sortir du royaume,
se faire une idée de ces spectacles fastueux. Si l'on songe qu'ils ne
connaissaient alors en fiit de divertissements comiques, que « des far-
ceurs, des couard/, de Rouan, des joueurs de basoches et autres
sortes de badins et sortes de badinages, forces, momeries et sotte-
ries », on comprendra quelle impression dut iaire sur leurs esprits
'
1. \'. Romain Rolland. L\-'pcrti en linrt.i[ic avaiil SùiihiUi cl I.ii/li, p. 225 et buiv.
2. \'. llcnr\- Pi'unicrc^-, Lcicij de la Vicvillc cl le cldssieiiiiie iinisienl. Revue
S. I. M., ij juin 1908. —
l.iilly, collcct. Laurens, 1910.
terre cuite dorée, qui furent placées sur le théâtre. Il était venu tout
exprès de Florence, en compagnie des coniédiens appelés par le car-
non encore usitée aux récitementz de comédies qui fust qu'elle com-
mença par l'advenement de l'Aube, qui vint traversant la place de la
perspective et chantant sur son chariot trayné par deux coqz, et finit
partir de 1550, stimulés par les poètes, ils mettent en musique les
ses amis avaient composé plusieurs pièces de vers pour ces fêtes > dont
la mise en scène et le fiiste trahissaient un esprit tout italien. On en
mettaient en musique que des couplets populaires. Ils puisaient largement dans les
poésies de Clément Marot et des autres poètes de la cour. On trouve trop rarement
il est vrai, mais enfin on trouve quelquefois dans les chansons de Claudin de Sermisv
et de Janequin, des vers qui, à défaut de structure très savante, ont une grâce poé-
tique et une réelle délicatesse de forme. V. dans le même recueil d'Attaignant, p. 95 :
Puisqii'eii amours a si grand passe temps ; p. 21 Puisque fortune a sur moi entrepris;
:
Le Jeune, Du Caurroy, Jacques Mauduit, sont de grands maîtres dans l'art du contre-
point, tnais en tenant compte de la prosodie, en assujettissant la musique au rvthme
du vers, en faisant dominer une partie mélodique au détriment des autres, ils ont
provoqué le triomphe de l'air à voix seule, et leurs disciples ne tarderont pas à délaisser
le contre-point pour le stvle harmonique.
5. V. Henry Prunières. Le Ballet de cour, chap. 11.
peut dire autant de celles qui furent données, en 1565, à Bavonne, pour
Tentrevue de Catherine et de sa fille Madame, mariée au roi d'Es-
pagne '.
mise en scène, et, pour la réalisation, fera appel aux bons offices
C'est en France que le ballet de cour est né, mais ce genre est rede-
la musique de ce récit dans les Airs de cour sur le hit]] d'Adrien Le Rov (Bibl. de
Bruxelles, fonds Fêtis, 2379.
1. Li i^'nnidissiiiii
\
apparali e reali
|
trioiifi fatti per il Ke c Rei^iiia di Frai!:^a iiel-
\
I
/(/ iitli'i di Biiioiia, iielï al>lwitniieiilo délia Reo^iiia Catholica di Spa^iia
\
Dove si \
cour française.
En composant le Ballcl ', Baltazarini s'imaginait de bonne
Comique
foi prendre pour modèle drame antique avec ses chœurs chantés et
le
sant les mêmes intermèdes qui, en Italie, s'intercalaient entre les actes
de 1581 n'en reste pas moins une création originale >. « J'ai animé et
II
les récits ne sont plus déclamés, mais chantés. La musique vocale prend
1. C'est au jJrand historien du mélodrame florentin, jM. Angelo Solerti, que revient
riionneur d'avoir, le premier, établi ce t'ait d'une manière indiscutable. Avant lui, on
admettait généralement que le ballet dramatique avait été importé d'Italie en France,
c'est le contraire qui s'est produit. V. Gli Albori dcl McJodniuiuia, tome I, p. 27 et
suiv.
2. Solerti. Miisica, BaJlo e Driinninitiùi alla corle Mcdicea 1600-1657. Firenze,
19O) (in-80).
3. Sur le rôle de Mauduit et l'influence de ses théories V. Mersenne. Hanii. Unii'.
Livre VII du traité des Instruments. Sâuval, Jiilicjiiilc's de Paris, II, 491. Michel
lirenet, Mnsiiieiis de lu vieilli' Fraïue, p. 199 et suiv.
4. Les sujets eux-mêmes sont des sujets d'opéras Tiuicrède, Lu Délivrmice de
:
France '.
1. Elle lisait peu, mais adorait la comédie et la musique De l'sEtoile dans son :
Sa Majesté lui a euvové la sienne, avec tous ses violons et joueurs d'instrumens,
que la reine et tous les seigneurs et dames de la suite ont louée et admirée tout
ensemble ».
]. P. nobiJ fiorentiuo sopra J'Eiiridice del sig. Ottavio Rinuccini, rappresenlate nello
Sponsali~io délia Christ""^ Maria Medici, rci^ina di Francia e di Xavarra. Firenze,
Marescotti, 1600.
4. La musique en est malheureusement perdue, à l'exception de la scène finale
imprimée dans le Xuove Musiche de 1602. Le livret fut traduit en vers français et
publié avec une description détaillée de la représentation Le Ravissement de Ce/aie, :
représenté à Florence aux Xopces royales, par X. Chrétien, sieur des Croix, Ari^entenois.
Rouen, Théod. Reinsart (in-i6). Bibl. Nat., Réserve Y f. 2962.
5. L'Euridice, composta in musica, in stile rappresentativo da G. C. detto Romano.
Florence, Marescotti, 1600, dédicacé à Bardi datée du 20 décembre.
XXVIII i; OPERA ITALIEN EN FRANCE
écho '
».
par YOrfco du Politien un siècle plus tôt >. Il réussit à forger « le pre-
un peu fou à ce que j'ai entendu dire à des gens qui l'avoient connu.
Il se mit en tête que Marie de Médicis l'aimoit et qu'il n'y avoit que la
Paris ^. Soit qu'il fût réellement amoureux de la Reine, soit plutôt que
le règlement de ses affaires tirât en longueur, il fit de fréquents séjours
en France au cours des cinq premières années du siècle '.
bons offices que vous luv avez renduz a ma recommandation en une afiaire qu'il a
eu au conseil privé du Rov Monseigneur allencontre d'aucuns particuliers du pays
de Dauphiné, dont je vous remercie et vous prie de continuer encore à l'assister de
vostre faveur et mesme de le recommander de ma part à Monsieur le chancellier, à
ce que par vostre bonne intercession, il puisse tant plutost obtenir l'expédition qu'il
poursuit, selon la justice de sa cause. Vous ferez en cela chose qui me sera très
agréable... » (Ms. Cinq cents Colbert, 86, i° 11).
5.Tiraboschi, op. cit., VIL p. 1946. Les lettres que les souverains de France con-
liaient à Rinuccini, à chacun de ses voyages, pour les princes de Toscane, attestent
l'estime qu'ils avaient pour le poète courtisan. Archives de Florence. Mcdiceo, 4729,
etc. Bibl. Xat., Cinq cents Colbert, 86. Il est fort question dans ce dernier recueil de
la signora Rinuccini. Elle s'en retourne en Italie en 1605 (fo^ 261 et 262). Son enfant
est filleul de la reine (f"^ 151 et 159 vo.) La reine écrit plusieurs lettres au grand
duc de Toscane pour faire accordera « Jean Paolo Rinuccini » la dii^nilc de quarante
hiiict. Pour Ottavio Rinuccini, v. fo^ 106, 107, 266, 267.
6. Préface des Poésie... Firenze, Giunti, M.DCXXII, « quindi nacque che balli, i
quali egli ancora primiero condusse di Francia accompagnati dalla musica, piacquero
mirabilmente ».
XXX L OPERA ITALIEN EN ERANCE
célèbre Giulo Caccini et de ses fiUes aux voix charmeresses, car le roi,
1. Arch. do l'Iorcncc, Mcdici-c, -^yiiS, ù» i<S5. Nous cro\ons devoir rcspcacr Tor-
fraîcheur, de grâce et de distinction mettent son auteur au premier rang des iemnies
musiciennes. V. Ambros. Geschicljlc der Musik, 2'^ édit., i8Si,ton!e I\', p. 293 et
suiv. — Romain Rolland, rOpéra en lùirope. p. ii.i.
INTRODUCTION XXXI
1. « Ben
desidererei che risolvendosi S. A. non mi lasciasse perderc l'occasion, dci
buoni tempi... » Le texte de cette lettre a été publié par Solerti dans son étude de la
Rii'ista Musicale sur le voyage de Caccini.
2.« Addi, 30 Settembre 1604. Mess. Giulio Caccini, Musico, va a Parigi, chiamato
dalla Regina e con seco la Moglie, e due sue lïgliole e un suo figliuolo pittore e un
putto che canta che è suo allievo. Ha con seco due lettige a nolo con 5 muli, un
mulo da soma e un cavallo da sella. Ebbe per donativo ducati 450. » Note du major-
dome Giovanni del Maestro (Arch. de Florence. Carte Sln\iid>ie, f. XXXC, 6.
3. V. Berthold Zeller, Henri IV et Marie de Médicis. Paris, Didier, in-8".
4. Lettres de Caccini du 19 février et du le"" mai 160^, publ. par Solerti.
5. Lettre du 19 février concert au Louvre « dove, havendo cantato italiano, spa-
:
p. 59.
XXXIl L OPERA ITALIEN EN FRANCE
Dnns les derniers jours d'avril 1605, Caccini se rendit avec sa tamille
à Fontainebleau pour prendre congé de Henri I\' et de Marie de Médi-
cis. Ceux-ci lui exprimèrent toute leur satisfaction et lui remirent des
lettres pour les souverains de Toscane, où ils ne cachaient pas le plaisir
1. La lettre d'Henri IV se trouve aux Arcliives de Florence {Med. 4728, f" 65).
Elle a été publiée avec quelques corrections orthographiques dans l'édition des Lettres
missives d Henri IV, tome VIII, p. 908. —
Voici le texte de la lettre de Marie de Mé-
dicis demeurée inédite : « Mon
Oncle, vous recevrez celle-cv par les mains de Giulio
Romano lequel s'en retourne maintenant par delà avec sa troupe, et vous puis assurer
qu'il s'v est si bien comporté qu'il a laissé beaucoup de contentement de luy au
Kov Monseigneur, à mo\- et à tous ceux qui l'ont ouy. C'est pourquoy, je vous prve
de l'avoir toujours en toute bonne et favorable recommandation aux occasions qui
s'en présenteront. Je prie Dieu, mon Oncle, qu'il vous avt en sa saincte et digne
garde... .\ Fontainebleau, le 26 Avril 1605. » {Med. 4729, 1° 151). Une lettre pour la
grande duchesse conçue dans dans des termes semblables, fut aussi confiée à Caccini
{Med. 4729 fo 153). On trouve aussi le texte de ces deux lettres en compagnie de
trois autres missives adressées par la reine à son frère et ses cousins, dans le fonds des
Cinq cents Colbert (86, 1°* 267 et 268).
2. En Italie au contraire, le voyage de Caccini fit un certain bruit. Voilà ce que
Severo Bonini en dit dans son Discours sur la musique, rédigé vers 1640 « Il signor :
Cjiulio Caccini, inventor del nuovo stile, è stato cosi eccellente nel cantar solo nella
sua gioventù che non si trovo chi lo superasse. I concerti a più voci che in casa sua
faceva erano invero mirabili essendo tutti adorni di peregrine grazie del che [iede] ;
lacevano le moltitudini spesse de' principi e signori grandi forestieri e délia nostra città
di Firenze ch'andavano, quasi che per favore, a sentirli. E fu taie il grido e la fama,
ch'arrivata sino aile Maestadi Cristianissime di Francia Enrico e Maria Medici, sua
sposa, convenne al detto signor Giulio con tutta la sua virtuosissima famiglia far
passaggio et andare per ordine loro a fare udire la nuova maniera di cantare dove :
arrivata, non potria lingua umana csprimere quanto tossero stati accarezzati e quante
lodi et onori ebbero da quelle, non solo Maiestadi, quanto da tutti principal! duchi e i
baroni di F'rancia, che qui si litrovarono » (Solerti, Orioiui del melodrdiiiiiia, p. 13)).
3. Harmonie uuiverselle. Des chauts, p. 357 et 362. Il semble que « r.-\rt de bien
chanter, Florence, 162 1, » attribué par Mersenne à Caccini ne soit qu'une réimpres-
sion des Xiun'c Musiche.
Le prestige de Caccini se conserve si vivace en F'rance que, vers 1670, le chanoine
INTRODUCTION XXXIII
musique dramatique une part toujours plus grande dans les Ballets
de Cour. Ainsi l'influence ultramontaine agit sur notre art sans
nulle violence. Tout en s'enrichissant de tournures nouvelles, la
séjour de Caccini à la cour de France ne fut pas pour quelque chose dans le change-
ment de stvle qu'il est aisé de discerner entre les Xuove Musiche et le Fnggilo:^io
Musicale (161 3) dont beaucoup de morceaux rappellent la forme de l'air de cour.
2. Airs De Différents
I
Autheurs, Mis en tablature de luth.
( \
Par Gabriel \
Musica, Ballo e drammatica alla corle Medicea, p. 65. M. Torchi, dans son étude sur
XXXIV L OPERA ITALIEN EN FRANCE
III
La Mitsîca istrumentale in Italîa (Bocca, 1901), note l'apparition vers 1610 dans les
recueils manuscrits et imprimés italiens des hallelti francesi et leur influence sur l'évo-
lution des formes instrumentales Notevole è il fatto che nomi ed anco le forme
: « i
arrichirmi meglio délie più belle arie di Francia e délia maniera dei cantarle ». Dans
une autre lettre, le même artiste exprime son désir d'aller à Paris « per prendere
ancor meglio tutte queste arie francese si per cantare, corne pe^- sonare. » V. les
lettres de Gio. Maria Lugharo au duc de Mantoue, publiées par Bertolotti. La Musica
in Mantova. Ricordi, pp. 80 et 81. (Les lettres dont Bertolotti ne donne pas la source,
sont classées à l'Archivio Gonzaga sous la cote Francia 666. : 1606 (Diversi). — —
2. V. Alessandro d'Ancona. Orii^ini dei teatro italiano. Solcrti Alhori dei melo- :
drainma, passini.
INTRODUCTION XXXV
gelosi représentèrent ainsi devant Henri III à \"enise ', une tragédie du
poète Frangipane, mise en musique par Claudio Merulo-, sorte de
petit opéra ou plutôt de vaste cantate allégorique et mythologique où
étaient exaltées les vertus du monarque.
Les Gclosi vinrent en France quelques années plus tard et donnèrent
sans doute à la cour de Henri III les pièces à intermèdes et les pasto-
quando soli, quando accompagnati e infin' il coro di Mercurio era di sonatori, che
avevano quanti vari istrumenti che si sonarono giamai... Non si è potuto imitarc
l'antichità nelle composizioni musicali avendole fatte il S. Claudio Merulo, che a tal
grado non devono giamai esser giunti li antichi... »
j.- Le 28 juillet 1577, ^^^ Gelosi représentent devant la cour de France, à Blois, une
pastorale (Baschet, op. cit., 75). Peut-être était-ce VAininta du Tasse, qu'une troupe
de Gelosi avait jouée le 51 juillet 1573 devant le duc de Ferrare. V. Solerti Vita di :
6. Dans la préface des liraviire del capitan Spavenio (Venise, 1624), on rappelle
les divers rôles où il excellait, et on ajoute « E maravigliosamente poi la parte dun
:
pastore nominato Corinto nelle pastorali, suonando varii e diversi stromeuti da fiato,
composti di molti Ifauti, cantandovi sopra versi boscarecci e sdruccioli ad imitazione
del Sannazaro. »
7. On peut juger de l'impression qu'Isabella avait produite en France, en lisant
l'ouvrage de Mademoiselle de Heaulieu J.a première atteinte contre ceux qui
:
accusent les comédies, par une demoiselle frini(oise A Paris, chez Jean Richer..., :
1603. — (Bibl. Nat., Réserve Ye, 5219). L'envie, déclare-t-elle, serait « dissipée
sur la terre, par les zéphirs de l'haleine de cette Heur céleste d'Isabelle. » A la fin, elle
place des « Stances à Madame Isabelle sur l'admiration où elle a tiré la France ».
L'œnivre est dédiée en ces termes au duc de Nemours « Je vous ai veu libéral aux :
roi Louis XIII désira les entendre de nouveau. Les FcdeJi revinrent
dans les derniers jours de l'année 1620 pour ne repartir qu'en
février 1622. Entre temps, Andreini était passé directeur de la troupe ^
sa commère, il faut que je prenne quelque soing de ce qui lu\- touche et à ses
enfans. » Mediceo, 4729, f" 298. —
V. aussi Baschet. I.cs loinèdieiis italiein en France.
4. Après le départ d'Harlequin.
5. V. Picot. Gli liUiiui aiini di G.B. A)idrci)ii. Rassci^ua iùldioi^raficd dclle lettere
ilalùuie,tome IX, p. 66.
Nous croyons devoir rappeler que nous employons
6. ce terme au sens étymo-
logique de drame musical, drame lyrique.
7. Acte II, scène v.
8. Q.ui cantando dovranno accompagnar la sua voce rauchi stromenti infernali,
ni, 4.
INTRODUCTION XXXIX
Matassins '. Il est même fort possible que certaines scènes fussent
destinées à être déclamées en style récitatif, du moins la coupe des
vers permet de le supposer.
La MaddaJeua, représentée par la troupe des Fedeli, en 1617, est
: Séré-
nades la nuit, airs à boire durant un souper, ballet ordonné par
le maître du lieu, etc.. La Ferinda et la Cciitaura témoignent au
contraire d'un eflbrt très original pour associer la musique récitative
à la comédie, ce sont des manières d'opéras-comiques et il est possible
1. Acte V, se. I.
par la crainte de devoir renoncer aux dieux, aux machines, aux cos-
tumes somptueux qui contribuent pour une forte part au succès des
opéras et qui s'accordent assez mal avec les sujets, ordinaires de la
comédie. Pour sortir de cet embarras, il a eu l'idée de placer la scène
à Venise. De la sorte, perspectives maritimes, palais de marbre seront
là à leur place, les costumes pourront être magnifiques sans choquer la
come in occasion di fare serenate, e perché ad ogni lior di cosi fatte cose è quasi
ottimo condimento il Balletto, e pur qui dentro il Balletto ci posi. » Il y a en —
effet dés le début (Act. I, se. i) un « i^alletto di gentilhuomini a calze intere, e di gen-
tildonne alla foresticra vestite. »
.]. Lit Ctmiaura. So^i'^ello divisa in Conniu'dia, Piisloralc, c Inii^edia. Parigi, 1622,
Hibl. Xat., Yd, 4078. '
). .Kndreini convient dans la préface que de toutes ses couvres, c'est sans contredit
la plus extravagante « Quest'é un invenzione contrarissima in se .stessa
: nel primo ;
théâtre '. Des flûtes et des piffari saluent l'entrée de Pan, dieu des
forêts ; des trombe sortie et des iainhiiri discordi, celle de la Tragédie ; des
stridenii regali, celle du Sagittaire ; un or<^aiio di legiio in suon iiiesto
varié.
La musique n'intervient pas dans le premier acte qui est une comédie
banale. La pastorale renferme une scène de sacrifice construite selon les
« Ad uno ad uno usciranno, e tutte queste parti si potrebbono cantare nello stil réci-
tât! vo ».
5. « Choro di pastori cantando, e qui si potrà fare che'l choro de' musici del Re di
Rhodi cantando con quelli de' pastori, faccia la melodia maggiore, perô lascieranno
cantar prima gli stessi soli pastori; poi..., potranno alhor con doppio choro terminar
l'opéra couducendo in bell' ordine fuor di iheatro la Centaurina « (scène xii).
XLII L OPERA ITALIEN EN FRANCE
Strozzi^ représentées vingt ans plus tard à Venise. Il est évident que si
les pièces à grand spectacle d'Andreini furent montées à Paris, vers 1620,
elles purent donner une idée approximative au public français des
opéras d'Italie. Malheureusement le fait est douteux'. On ne trouve
mémoires ou les gazettes du temps de représen-
nulle traces dans les
tations qui auraient dû provoquer la curiosité générale. Les pièces
avec musique formaient pourtant en quelque sorte la spécialité des
Fedeli et il est bien invraisemblable qu'ils se soient abstenus d'en
donner aucune durant leurs séjours en France.
D autre part, si Andreini choisit la Cenlaitra de préférence à toute
autre comédie pour la dédier à Marie de Médicis, n'est-ce pas parce que
la Reine l'avait entendue et lui en avait exprimé sa satisfaction ? En
tout cas, la publication à Paris de la Ceiitaiim et de la Ferinda ne dut
point passer inaperçue en un temps où les beaux esprits se passionnaient
pour le Pastor Fido et TAminta, où la foule courait entendre les lazzi
des bouffons ultramontains. Assurément nombreux furent les poètes
qui lurent ces livrets. C'est en les feuilletant peut-être que certains
d'entre eux prirent la première idée de ces tragédies de machines qui
allaient triompher sur le théâtre du Marais.
Les pièces d'Andreini préparèrent progressivement le public parisien
aux intrigues extravagantes qu'il allait retrouver quelques années plus
tard dans l'opéra; elles lui donnèrent une idée des grandes fêtes sen-
suelles qu'étaient les spectacles musicaux en Italie. C'est un art décadent
que La chorégraphie, la musique, la mise en scène
celui d'Andreini".
empiètent sur domaine de la Comédie, de la Pastorale et de la Tra-
le
sera fort bien accueilli d'abord. La génération qui aura assisté aux
représentations des comédiens italiens acceptera sans opposition
1. La Ferinda publiée avant d'avoir été mise en musique. V. la note qui ter-
tut
mine la pièce Se giamai quest'operetta lîieritasse d'esser posta in musica m'é
: «
paruto di compor eziandio la parte di Guerindo capitano in Spagnolo, perché, posta
nello stilc recitativo musicale, farà buonissimo sentira. » En 1647, comme nous le
verrons, Andreini cherchera à faire représenter la Ferinda après VOrfeo de Luigi
Rossi.
2. « Certamente, écrit M. Bevilacqua, l'arte drammatica fu in decadanza presso i
Fedeli quella miscela farraginosa in cui si confondono la choreografia e la musica
;
colle più strane invenzioni drammatiche nella magnificenza » (pp. cil- Giorn. Sior. —
delta lelter. ital., Xll, p. 77, sqq.)
INTRODUCTION XLIll
IV
Bien avant que les opéras eussent révélé à la foule les beautés de
l'art mélodramatique, les dilettantes et les curieux pouvaient se rendre
compte de la luxuriante floraison de la musique italienne. Les rapports
entre la France et l'Italie étaient continuels. Non seulement des
savants comme Doni et Mersenne correspondaient entre eux et s'entre-
Alpes.
Les grands seigneurs qui visitaient la péninsule recueillaient dans
les villes où ils passaient des objets d'art, des tableaux, des livres et
Il est fort possible qu'il ait amené avec lui quelques-uns de ses chan-
teurs préférés. En tout cas, dès le temps du ministère de Richelieu,
un castrat ultramontain fit sensation dans les salons et les ruelles.
« Mon Dieu, s'écriait en l'entendant. Madame de Longueville, que cet
incoiiimodé chante bien * » ! Mademoiselle Sandrier, qui avait séjourné
bréviaire des chanteurs français, et Michel Lambert dont les airs d'une
préciosité italianisante firent longtemps les délices des académies et
1. « Elle revint bien dix-sept ans, où elle se mit à chanter des airs
à Paris, il \' a
italiens; elle avait fît bien du bruit, mais cela ne dura guère;
appris à Turin. Elle
plusieurs trouvent même qu'elle chante mal, car c'est tout à fait à la manière d'Italie,
et elle grimace horriblement ». Historieltes, VI, 204.
2. Né à Bayonne vers 1597. ^ ^o" rt-'tour de Rome, il devint premier valet de
garde-robe du roi en 1638. Louis XIV en fit un de ses premiers valets de chambre.
Il mom-ut le 12 février 1682, âgé de 86 ans. V. Tallemant, VIII, 99 et suiv. —
Madame de Sévigné, Lettres (passiiii.); La Fontaine (Epitres)\ Saint-Simon (Mé-
moires, I, 58, 60) Dangeau, Joiirnat, II, 217, VIII, 249; Jal, Dicl. cril. Cimber et
; ;
Ils n'y apprirent pas seulement, comme on l'a dit, à orner leurs airs de
couplets en diminution \ mais à prononcer distinctement les paroles, à
respirer à propos sans couper le sens d'une phrase, à tenir compte de
la prosodie, à déclamer en s'inspirant du rythme des vers. Cette réforme
joua un grand rôle dans la formation d'un style récitatif français. Bien
que lesCambert et les Lambert se soient gardés d'attaquer de front le
problème de l'expression dramatique, ils composèrent des dialogues et
avec une violence si extraordinaire que l'on jugeroit quasi qu'ils sont
touchez des mêmes affections qu'ils représentent en chantant, au lieu
Musique d'Italie ~.
Maugars note avec une remarquable impartialité les qualités respec-
tives de la musique française et de la musique italienne. Il observe
« que nous péchons dans le détaut et les Italiens dans l'excez » mais
il ne dissimule pas ses préférences pour l'art ultramontain '. Il n'a rien
merveilleux musiciens, mais ils n'ont apporté aucun changement appréciable à l'es-
thétique dramatique de leur temps.
2. On ne connaît qu'un seul exemplaire de l'édition originale devenue rarissime. Il
se trouve à la Bibl. Mazarine (29, 988). C'est déjà, d'après cet exemplaire, qu'en
1703 l'abbé Raguenet cite quelques passages de l'ouvrage de Maugars, à l'appui de sa
thèse italianisante (Paratlèle des Italiens et des Fitinçois). M. Thoinan a réimprimé
cette plaquette en la faisant précéder d'une biographie de Maugars. Thoinan, Maiii^ars
cèlîhie joueur de viole... Paris, Claudin, 1865, in-8°.
3. André Maugars connaissait bien la musique des différents pa)s d'Europe. 11
avait fait partie en 1620 de la musique du roi d'Angleterre, Jacques !«', et avait
voyagé en Espagne. C'était un homme instruit, il publia deux traductions d'ouvages
de Bacon qui lurent très estimées. La Lettre de Maugars révèle un artiste impartial et
INTRODUCTION XLVII
vité et leur imagination créatrice, les faire sortir enfin des bornes
étroites où les renfermait, non moins qu'un pédantisme scholastique,
leur timidité naturelle.
d'un goût très sûr. distingue tout de suite dans la foule des compositeurs italiens
Il :
(162S-1644)
1. Le théâtre San Cassiano avait été inauguré, en 1657, avec VAiidroiiicda de Ferraii,
les années suivantes paraissent les théâtres Altieri, aile Zattere, S. Marina, S. Fantino,
etc. V. Galvani, I tcatri iiiitsicali di Vene:;^ia nel secolo XV Ricordi edit. H .
2. Nous rappelons que nous désignons sous ce nom générique toutes les formes
d'opéras, de drames ou de comédies en musique récitative.
L OPERA ITALIEN EN FRANCE
chanté quelques années plus tard, cette œuvre avait déplu par
son austérité, par sa gravité religieuse ^ à un public plus sensible
à la beauté de la forme qu'à la justesse de l'expression drama-
tique. Les compositeurs romains se montraient très hostiles
aux théories de la Camerata Bardi, ils reprochaient à celles-ci
(L'opi'iii Cl! liiiiopc, p. 133). Il faut avouer qu'à C(Jté de pages d'une noble et haute
Landi, dont nous parlerons plus loin à propos du San Alcssio, était en
4. Stefitno
1619 au service du cardinal Borghese, comme en témoigne une lettre autographe qu'il
lui adresse d'Ancône le 19 décembre 16 19 « 111""' et Rev"io Sig' et Prôn Col"'"
: Fer —
ricordarmi a V. S. 111"'" et Rivm" quel devoto et humil servitore che sempre li son'
stato, doppo ha\erle annuntiato le bone leste de S"'" Natale, quali gli le auguro feli-
cissime, li niando questa compositione allegra da cantar a 3 voci, délia quale mi
son'compiaciuto particolarniente per la vaghezza délie parole e del soggetto e se
\'. S. Ill"i-< non isdegnerà cosi basso dono, pigliero a cuore per a\'cnire di far cose 1
di piu momento, con che l'acendo a V. S. 111'"'» profondissima liverenza lipregodal ciel
ogni componimento di félicita... » (Boy^Jiese IV, Mise. 2 3<-), aux .\rch. du \'.uican).
Il est à noter que leconnu de la Morlc d'Oifco, aujourd'hui au British
seul exemplaire
Muséum, provient de la Bibl. Borghese. M. W'otquenne en a fait exécuter une copie
pour le Conservatoire de Bruxelles (K. 13461). \'()ici le titre exact de cette œuvre :
1. Ainï.i le chœur à huit des Pasteurs qui termine l'acte Ie>- : lù-co dall' ori;;oiile. A
noter aussi le gracieux trio des zéphirs : Mciilrc caiiliaiiio (I, se. 5).
2. Voici l'argumeut : « Celebrando Orfeo con un convito didei il suo giorno natale,
è ucciso dalle Menade per ordine di Bacco, per non haverlo voluto in dette cor vivo,
è poi da Giove trasferito in cielo. » Une dont le musicien eût pu
scène originale et
tirer meilleur parti s'y rencontre pourtant. Orphée retrouve aux enfers l'ombre d'Eu-
rydice qui, grLice à l'eau du Lethé, ne se souvient plus de sa vie terrestre et il s'ef-
force en vain de lui remémorer leurs amours. Caron, pour le consoler, l'engage à
boire l'eau merveilleuse, Orphée obéit et le calme renaît dans son àme.
3. « Spettacolo veramente da Principi ». Prétace de la Dofitc de Gagliano. Cette
préface a été publiée dans les Atti dcIF Academia del K. Lut. Miisiciile di Firciiye.
Anno XXXIII Coniiiu'Dioia^ioiic dclhi Rifonna Mdodnujtniatiùi, 1895, p. 81.
:
tira cette pointe « Vostra Eminenza dimostra una gran pratica invero nel mcttere e
:
LOI'ERA ITALIEN EX FRANCE
1. V. les piquantes railleries du Président de Brosses sur les interprètes des opéras
italiens. Leltres JaiiiiliLics cciilcs d'il.ilic (édit. Ixibou, i8)8), tome II, p. 239
et suiv.
2. L'Arctiisa,jiivola in iiiiisica di Filippo Vilali, rapprcsciiUila in Roiiui in casa di Moii-
signor Corsini, dedicala i^"io slg. cardinal Bon^bese. Rome,
ail' III^'» et Ant. Soldi,
1620 (S'" Cecilia et Bibl. du Vatican). La partition se trouve également à la Bibl. du
Conservatoire de Paris (Rcsenr).
3. C'était le fils de Cjiulio Caccini qui, entant, avait accompagné sa tamille en
France, en i6o>:. Il était non seulement un décorateur habile, mais aussi un excellent
chanteur. Qans l'opéra, il tenait le rôle du fleuve Alphée. On trouvera dans la prélace
de VAretiisa d'intéressants détails sur la représentation, la mise en scène et l'interpré-
tation.
.j. J.-B. Doni cite X'it'.oii parmi ceux qui sont sortis de la bonne escole de l'io-
<>
rence » et nous apprend que le chanteur avait « esté en sa jeunesse nourri » chez, un sien
cousin à Florence. —
Deux l'i aidés de Musique du selg'' J. B. Doul. (Bibl. Xat.,ms. Ir.
1906), f" 183 v<-'.J
L OPERA SOUS URBAIN VIII 5
meno se ne cantano, vedendosi per loro disavventura dall' Accademie poco nien che
banditi. » Dédicace des Madrigali a / voci, citée par R. Rolland, L'opéra en Europe,
P- 130-
2. Lui-même l'avoue dans la préface de la Cateua cVAdouc : « Vi sono molt' altre
mezz' Arie sparse per l'opéra, che rompono il tedio del recitativo. »
musique instrumentale ne joue qu'un rôle tout à fait effacé dans l'opéra.
6 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
1. Ld (Aliéna irAdoiic poslii in iinisica dit Doiiioiicho Ma:^:^occhi cou priviîe^io. lu Venc-
lia uppirsso Alcssainlro Viuû'uli, MDCXXVI.
(B. S'-' Cccilia, C. S. 02., F.' 16.)
2. Le l'œuvre du poète Ottavio Tronsarelli. Le marinisme règne alors
livret était
sur la poésie de cour tn Italie comme la préciosité sur la poésie française du même
temps. Le goût dans les deux pa\s subit une crise analogue sans qu'il soit possible
d'en rendre responsable Tune ou l'autre nation. V. Hauvette, Littérature italieuue.
-Arm. Colin, in-S"^, p. ^01.
3. Alles^oriii délia jaivla « FaLirena da Arsete consigliata al bene, ma da Idonia
:
1. Don Taddeo était préfet de Rome. Le cardinal ,\ntonio avait été légat en France
en 1625 et le cardinal Francesco légat en Espagne. — Mafleo Barberini (Urbain VIII)
mourut au mois de juillet 1644.
2. M. Ademollo assure que ce fut seulement une sorte de cantate de circonstance.
(leatri di Ronia, p. 9 et 10). La Sirena figure pourtant dans les Draniiiii luusicuh
d'Ottavio Tronsarelli. Roma, Corbelletti, 1652.
3. La pièce finissait par une apothéose des Barberini. Diane pleure Endymion, Pan,
pour la consoler, métamorphose le corps de son amant en un lys jaune sur lequel
viennent se poser trois abeilles d'or. « Alludendo ail" Arma de' felicissimi Barberini ».
— La partition imprimée se trouve à la S^a Cecilia (C. S. 02. F. 22).
4. L'Arefiisa est dédiée au card. Borghèse et la Cateiia d'Adoiie au duc Odoardo
Farnese.
5. M. Romain Rolland a, le premier, grâce au Journal de J. J. Bouchard, déterminé
la date de la première représentation du San Alessio qu'on plaçait ordinairement entre
1633 et 1634. V. Revue d'histoire et de critique musicales, 1902, p. 29.
I, OPERA ITALIIX EX TRAXCE
création de l'opéra à machines que les quelques pastorales avec mise en scène com-
pliquée chantés vers le même temps sur les théâtres de Mantoue et de Florence. La
Sant' Orsolt! et la Flora de Gagliano ne demandent pas de décorations plus difficiles
à réaliser que la Cenlaiira d'Andreini dont nous avons parlé au chapitre précédent.
2. V. le J. J. Bouchard (publié partiellement par R. Rolland dans la
Journal de
Revue iPhisLel de critique musicales, 1902, p. 29 et suiv. et par Lucien Marcheix, Un
Parisien à Rome et à Xaplcs en 16^2). Le manuscrit original est à la Bibl. des Beaux-
Arts (ms. 401).
3. Nous empruntons ces détails au Diario de Thoniaso Ame\-den dont s'est servi
Ademollo dans ses Teatri di Ronni (V. le chap. II).
4. L'ambassadeur vénitien Gio. Pesaro parle en termes très flatteurs du cardinal
Antonio en 1650 et l'oppose à son frère Il cardinal l'rancesco Barberini, écrit-il,
:
gloire.
Voulant se consacrera Dieu, Alexis fuit le monde. 11 revêt
la robe de bure d'un moine et, ainsi caché, dans son propre
palais, subit la cruelle épreuve de voir ses parents et sa femme
pleurer sa perte. Il Va succomber à la tentation et se montrer,
quand Dieu lui fait la grcke de le rappeler à lui.
1. Journal de J. J. Bouchard : « L'on entendoit que soupirs sourds par la salle que
l'admiration et le désir faisoient eschapper da i petti inipavoua:^:;^aii. Car pour les
rouges, ayant plus d'autorité, ils se comportoient aussi plus librement jusques là que
les cardinaux San Giorgio et Aldobrandin proteusis labriset crebris soiiorisqiw piipisiiiati-
hus gîabros bas ludiivies ad siiavia iiivilabaiit >>.
1. Il suffit pour s'en convaincre de voir le succès populaire des drames religieux
que représentaient des troupes de comédiens ou des moines. En 1632, nous trouvons
une tragédie avec intermèdes et chœurs chantés intitulée Barbara Sacra et dédiée aux
Barberini par l'auteur Fra Bernardino Turamini. (Viterbe, 1652, in-80. Coll. de livrets
de la S'« Cecilia.) Il serait important de savoir si le San Ahonâio prête composé en 1625
par Mazzocchi n'a pas servi de modèle aux auteurs du S. Alessio.
2. L'indication du titre du San Alessio « Dramma musicale dall' Eminent"'o sig.
:
card. Barberino n a fait croire que le cardinal Antonio était l'auteur du poème. Cela
signifie seulement que l'opéra fut représenté par son ordre et à ses frais. Le San Alessio
figure sur la liste des œuvres du cardinal Rospigliosi. V. Ademollo, Teatri cli Ronni,
ciiap. VIII.
caniori délia cappella pontificale. Roma, 171 1 (p. 197). En 1632, il était clerc bénéficié
de S'-Picrre.
4. "V. Goldschmidt, op. cit., p. 47 et suiv. On peut cependant se demander si Landi
exerça vraiment une très grosse influence personnelle ou s'il ne fut pas plutôt un per-
sonnage représentatif des idées et des principes de l'école romaine. Il est à remarquer
que le nom de Stefano Landi est fort rarement cité par les contemporains. Le vrai
chef d'école à cette époque à Rome est Domenico Mazzocchi, quelques années plus
tard ce sera Luigi Rossi.
l'opéra sous URBAIX VIII II
mente si vidde una gran Nuvola calare a basso che aprendosi mostrô la gloria del
Paradiso ». Diario G igli ché par M. Fraschetti dans son ouvrage sur le Bernin.
(Milano, Hœpli, 1900, in-4°.)
12 I. OPERA ITALIEN EN FRANCE
tenir durant une dizaine d'années '. Les sujets religieux per-
mettaient de multiplier les scènes surnaturelles et fantastiques.
Les miracles, les apparitions, les interventions célestes, qui
abondaient dans la Légende Dorée,
aux se prêtaient à merveille
1. y. la lettre imprimée entête du SlIii Ah's.u'o. On s'y extasie sur les machines,
les décors, les costumes. On parle à peine de la musique et du livret.
cherico heneficiato iwlla Inisilicii di S. Piefro. lu Kouia, appresso Paolo Masotti , 1634. —
C'est le seul opéra romain imprimé de cette époque qui ne soit pas d'une rareté
excessive. On le trouve dans la plupart des bibliothèques de l'Europe. L'exemplaire de
la Bibl. Nat. {Réserve Vm4/8) est orné de belles gravures de Collignon représentant les
diverses décorations de l'opéra.
3. Jusqu'au triomphe de l'opéra romano-napolitain dont le Pala-:^o d'Atlaute, en
1642, offre le tvpe le plus caractéristique.
délie scène. » (V. Avvisi di Rovia, cités par Ademollo, op. cil., p. 20 et suiv.) Comme
le S. Alessio, la 5'« Teodora fut donnée deux ans de suite; le 15 février 1636, Ferra-
galli écrit à Mazarin : « Il sig"" di Montagù giunse a Roma in gli ultimi giorni di car-
nevale, in tempo di veder anch'esso la Rappresentatione di S'-' Teodora. » Bibl. Vat.,
Barh. lat. 8044, fol. 180.
5. La partition imprimée est au Vatican. Bach, slauip. X. XIII, 200.
l'opéra SOfS URBAIN VIII I3
brosser les décors et d'inventer les machines '. La pièce est une
succession de tableaux très courts qui ravissent les yeux,
occupent l'esprit et laissent à peine le temps au spectateur
d'écouter la musique. Celle-ci est d'ailleurs fort pauvre. Cavalli
tutto quello che fu necessario per grintermezzi, e pel prologo. Fu questa l'Erminia
sulGiordano, opéra di Monsignor Rospigliosi che fu poi cardinale, e dopo Papa,
musica di Michel Angelo de Rossi del Violino. {Vita de Pittori, Rome, 1772, i.i-Ho,
p. 161.)
2. Non que M. A. Rossi fut un mauvais musicien, il fait preuve de beaucoup de
talent dans ses œuvres d'orgue et de clavecin. (V. les Toccate et les Corrcnti publ. par
Torchi. L'Aiic iiinsiùile i,i Ilalia, tome III), mais il était aussi dépour\-u que possible
dir tempéranient dramatique. Il n'v a que les chœurs qui présentent quelque intérêt
dans la partition de VEniiiiiia.
lecero apparire, hora annichilarsi una gran rupe e comparirne una grotta, et un
fiume... hora da non so quai voragine di Averno far sortita piacevolmente horribile i
ballet infernaldans la partition delà Vaticane. (A/r/;. statiip. N. XIII, 200.) On trouve
aussi cette estampe avec d'autres décors de VEniiiiiia dans un recueil de la Bibl. Xat.
Réserve \ t. > 5"57-
). L'opi'rd en Eiiicpc, p. 137.
14 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
II
7 '('(///
1. Adcniollo, ; (//' Roii/it, p. 23.
2. Nous retrouverons Mara/.zoli la cour de France. Hn 1639, la comédie Chi soff're
.\
niiijliore di ouella dell' età passata (1640), dans les Tratlali di Musica di Gio. Bail.
Doni. Tome II, p- 249, édit. de 1763.
l6 l'opéra ITALIEN' EN FRANCE
prend surtout aux castrats dont il raille en termes fort crus les
ordres; ainsi nous N'errcnis le révérend Don L'ilippo Melani, Père Servite de l'Annon-
ciade, venir à Paris, en 1659, chanter dans le Xerse de Cavalli le rôle de la reine
Amestris !
3. Burney jui;e aiiiM un recueil de cantates de Salvator Rosa qu'il a eu entre les
mains « (^es compositions ne .'ont pas seulement étonnantes pour des œuvres d'un
:
amateiu-, mais au ret;ardde la mélodie, elles surpassent encore celles de la plupart des
maîtres de ce temps ». (Iciu-nil bislorv of Miisik, 1789, tome l\ p. 165. ,
4. La satire /..; Mi:sicii .uirait été composée suivant M. Cesareo entre 1658 et 16.10.
Salvator continue longuement sur ce ton et injurie avec une particulière véhémence
les castrats qu'il semble avoir en haine.
L OPERA SOUS URBAIN VIII I7
1. Après avoir été l'objet de louanges immodérées, Carissimi est en ce moment tort
décrié. Malgré ses défauts, on ne saurait oublier pourtant l'importance de son rôle
comme vulgarisateur de la forme de VIjisloirc Siicrcc et de la cantate-. En France il est
longtemps avec Luigi Rossi le seul musicien italien dont on connaisse les oeuvres et
dont on cite le nom.
2. M. Wotquenne réunit avec une inlassable activité au (Conservatoire de Bruxelles
des copies des plus importants recueils de cantates de l'Europe. C'est à Bruxelles
qu'on peut aujourd'hui étudier le mieux cette intéressante forme musicale.
3. La Slrega de Salvator Rosa, musique de Cesti.
sandro Scarlatti.
machines ont en quelque sorte banni la musique de l'opéra. A Rome, comme à Flo-
rence, on ne chante plus que d'insipides récitatifs. La cantate fut une revanche de la
musique pure elle permit aux formes mélodiques de s'organiser avant de prendre
;
possession du théâtre. A tout prendre, je préfère les débauches mélodiques d'un Luigi
Rossi, d'un Stradella, voire d'un Scarlatti aux mornes récitatifs d'un Filippo Vitali ou
d'un Stefano Landi. Si le stvle de cantate a triomphé, c'est que le récitatif était déjà
mort. Dès 1630, il est aisé de voir que personne n'y croit plus.
2. Carissimi, tout en contribuant à donner à la cantate une forme quasi définitive,
reste fidèle à la tradition récitative moins par conviction que par pauvreté d'invention
mélodique et sécheresse d'esprit.
20 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
the engines, composed the musiq, writ the comedy and built the théâtre ». Memoirs
of John Evelyn. London, 1827 (in-8"), t. I, p. 1H9.
4. Sur Salvator Rosa, voir l'ouvrage définitif de M. Cesareo Poésie e lettere inédite :
di Salvator Rosa (KapoW, 1892, 2 vol. in-4") et le livre du Dr. Leandro Ozzola, Vita
e Opère di Salvator Rosa. (Strassburg, Hertz, 1908 (in-80). —
Sur Salvator Rosa musi-
cien, on pourra aussi consulter un article de M. Nicola d'Arieuzo dans le tome I^^ de
la Rivista Musicale. L'ouvrage fameux de lady Morgan est plutôt un roman qu'une
étude critique, on ne saurait trop s'en défier. L'ouvrage de M. Cesareo manque dans
toutes les grandes bibliothèques parisiennes, on le trouvera pourtant à la Bibliothèque
d'art et d'archéologie {16, rue Spontini), si hospitalièrement ouverte par M. Doucet
à tous les travailleurs.
L OPERA SOUS URBAIX VIII 21
1. Suivant MM. Cesareo et Ozzola, Salvator s'installa Via del Babbuino au printemps
de 1638 et partit pour la Toscane en 1640 où il demeura jusqu'en 1649. C'est à Flo-
rence qu'il fit la connaissance de Cestiet deBandini. Quanta Cavalli, il ne semble pas
l'avoirconnu il n'v a rien de commun en effet entre le musicien vénitien et le
:
Padre Cavallo, ami de Ricciardi, dont il est souvent question dans la correspondance
de Salvator Rosa.
2. V. Henry Pruniéres, Xotes sur Li vie de Luigi Rossi (Saninielhande der I. M. G.
brité '. Il n'était pas moins fameux comme organiste que comme
compositeur et Ton citait son nom avec ceux de Claudio da
Corregio, de Luzzascho Luzzaschi et de Gabriel! lorsqu'on
voulait désigner les plus illustres suonatori de l'époque -.
1. Heiurich Scliùlz écrit le 23 avril 1632 pour bire venird'Italie des œuvres de
l'école napolitaine. Il n'a garde d'oublier dans sa liste les œuvres de Giovan Macque.
(La Mara, Miisikerhn'efc, I Band, p. 72.)
2. V. Pietro délia Valle, Délia tinisica delF ctà iiostra, publ. par Solerti. Oris^ine del
melodrnmnia, p. 157.
3. Giustiniani Vinceuzo, dans son Discours sur la musique (de 1628), atteste limpor-
tance de ce genre de composition. Dans les écoles de musique où il fit son éducation,
on étudiait les œuvres des grands madrigalistes « e per cantare con una voce scia
sopra alcuno stromento prevalesse il gusto délie \'illanelle Napoletane, ad imitazione
délie quali se ne componevano anche in Roma... » (Solerti, Orii^iue del luelodraniina,
p. 106.)
4. V. Cametti, Alruiii docuiuenli iucdili su la vita di Luioi Rossi... (Siiiuui. dcr I. M. G.
191 2, XI Ve Jahr., i).
5. Maugars, Kesponce à un cuiieux (éd. Tlioinan), p. 32.
L OPERA SOUS URBAIN VIII 23
pour toutes les œuvres de Luigi, alors qu'elle ne se trouve réellement qu'en tète de ce
seul morceau.
6. Publié par Solerti, Origine del nielodramnia, p. 13g.
7. G. B. Doni, Trattali di Musica, 1763, t. II, p. 258.
8. « È vero che l'Eredia, Luigi Rossi, il signor Pietro délia Valle e qualch' un' altro
hanno composto qualche cosa e assai sforzato... » G. B. Doni, Conivierciuiu littera-
riuvi. Florentia;, 1754, col. 225 (in-f"). — B. N., K. 616.
24 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
5. M. Cametti en a donné une an.iKsc dans son intéressante étude. Sannii. der
I. M. G. 1912, XIV, I.
4. Giovan Carlo Rossi était né, suivant M. Cametti, vers 1622, à Torre Maggiore.
L OPÉRA SOUS URBAIN VIII 2$
î. Voici la liste des cappeUani et iiiiisici extraite des « Ruoli degli sahirii et conipa-
natici délia famiglia dell' Emmo S. card. Antonio Barberini ». Tome XIV (1657-1643).
Arch. Barberini à la Bibliothèque du Vatican. — • 10 gennaio 1642.
D. Vincenzo del Giglio. 36 scudi.
D. Oratio Spigarelli. —
D. Filippo Vitali. —
D. Marino. —
Marc' Antonio Pasqualini. —
Cav. Loreto Vittori. —
Lorenzo Sanci. —
Marco Marazzoli. —
Girolamo Navara. —
Frano Blanchi. —
Luigi de Rossi. —
2. « L'altro giorno ad un banchetto che tecero i Sri Sacchetti al Principe Langravio,
al marchese di Pomaro (?) al conte di Rovellara, ai Marchesi Girolamo e Luigi
Mattei et al conte Csrpegna, al quai pranzo, essendosi invitati, anco il S. Card'e vi
andô, conil cavalier Panico, con Marc' Antonio e con Luigi musico, e tutti tre i'ec^
seder alla medesima tavola. » Atf. Etr., Ro7iie, 80, fol. 18.
26 l'opéra italien en FRANCE
banquet. 11 est vrai qu'il n'était pas si bien né que les Sac-
chctti, les Barberini ou les Mattei !
2. Avec l'opéra Chi soffir speri, musique de Virgilio Mazzocchi et Marco Marazzoli,
représenté au carnaval de 1639. En février 1641, une lettre de Castelli nous apprend
qu'on joue chez le cardinal Barberini un opéra « musica di Mazzocchi e poesia di
Mons. Giulio Rospigliosi, distributia ai 21 ragazzi e recitata in una rimessa di car-
rozze, intitolata yi)iiiocenia difcsa, recitata già tre volte sin hora (ler février)... )->(Ron!c,
75, fol. 187 et 188). L'existence de cet opéra était jusqu'à ce jour
inconnu.
3. Si M. Kretzschmar avait réfléchi un instant au sujet de
l'opéra de Rossi, il se fût
moins hâté d'affirmer, dans son article sur l'opéra vénitien, que les rôles antagonistes
d'Angélique et à' Atlante étaient tenus par le même acteur : I.oreto 'Vittori. En l'espèce,
-1. « IlGard. Antonio tutto il giorno spende nella direttione délia sua comedia
Si-
CCD spese indicibili et inutili essendosi sin' hora speso in legno per far modelli più di
Otto cento scudi, in modo che tutta la corte se ne maraviglia, et S. Em. è tanto fissa
in questo negotio che tralascia ben spcsso d'andar dal Papa. S' é già provata e riesce,
dicono, longa e lacrimevole... » Aff. Etr., Rome, 80, fol. 56.
l'opéra sous urbain VIII 27
bruit court qu'ils seront les plus beaux qu'on ait encore vus
sous le pontificat d'Urbain Mil'. Quant aux chanteurs, ce
sont les meilleurs de Rome, mais ils ne paraissent pas fort
satisfaits de leurs rôles. La musique de Luigi manque de
variété, elle est douloureuse et mélancolique depuis la pre-
(// Beniiui. Milano, Hœpli, 1900, in-40, p. 266.) Castelli, dans sa lettre du 23, dit
formellement que l'auteur en était Andréa Sacchi et qu'il réussit fort mal.
4. Aft'. Etr., Rome, 80, fol. 201-202.
5. Allusion à l'opéra d'Ottaviano Castelli « Drama Boscareccio musicale intilolato
:
:
Mi feci quel cJie non ero. Per esser quel cbe souo » représenté à l'ambassade de France
durant le carnaval de 1642. (Rome, 80, fol. 87.)
28 l'opéra italien en FRANCE
1. Dans VOrfco il \- a des airs bouffes, mais les paroles seules sont vraiment
joyeuses.
2. On la trouve à laBibl. Chigi(Q.. V. 30), au Vatican (fonds Barberini), à Londres,
3. Ainsi les beaux cris dWngélique captive Liissa ! chi nie soccorrc ! (L i).
:
4. V. par exemple le morne et ennuyeux récitatit de Ruggiero (I, 9), Fennati, Bra-
rope '.
1. M. C. Hubert Parry, après avoir exprimé son admiration pour certaines scènes
much less important than the conspicuous manner in which he illustrâtes the ten-
dencv of the âge among the Italians in the direction of organization or form, and
suavitv of stvle in writing for solo voices. » The Oxford History of Music. Vol. III. Tbc
Music of the seventeenth Ccntttry. Oxford, 1902 (p. 155).
2. Dans le Sa)i Alessio, il se borne à exécuter de grandes symphonies (ouvertures,
contre une à Milan : « This afternoon we were wholly taken up in seeing an opéra
represented by some Neapolitani, performed ail in excellent music with rare sceanes,
in which there acted a celebrated beauty ». Meiuotrs, 1827, t. I, p. 363.
5. En 1688, dans la dédicace de ses Cantate Morali e spirituali, Giacomo Antonio
Pertj déclare : « Ho procurato di seguiré alla meglio che ho saputo i tre maggiori
lumi délia nostra Professione : Rossi, Carissimi e Cesti. »
30 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
souvenir.
Luigi écrivit époque une multitude de cantates, de
à cette
1. « Arrivato qui in Roma il Siij,. Liiii^i e Sig. Marc' Antonio, i più bravi virtuosi
chc mai io abbia conosciuto ; et in vcro ci c da inipararc assai. Supplice l'A. \.
adesso che sono nel pei-rectionarmi, volcrnii lassar star tutta qucsta instate (sic) a
Ronia perché non havevo scntito il buono, et il sig. Luigi fa una Accademia in sua
casa questa state dove vi sarà tutti i meglio virtuosi di Roma, e mi ha per sua gratia
messo in questo numcro ; c gli assicuro chc sentirô più in uno di que' giorni che in
tutto il tempo che sono Roma... « Lettre d'Atto Melani au prince Mathias en
stato a
date du 4 juin 1644 (par Ademollo, Faiifiilla dclla Doiiieiiica, \v< ^2).
2. Ainsi à Florence à la fin du xvi^^ siècle la camerala Hardi d'oi\ partit le mouve-
ce catalogue thématique. —
J'ai publié dans le bulletin mensuel de 17. M. 6.
(XIV^' Jahr. 4 Hcft) mi inventaire thématique des ccMiipositions de Rossi au Conserva-
toire de Xaples.
L OPÉRA SOUS URBAIN VIII 3I
Xllejahr. I Heft).
2. Bien que Carissimi fut installé au Collège Germanique depuis 1630 (Haberl,
Kird'eiiiiiusikalisches Jabrhuib, 1893), il n'était pas encore très connu en 1640. Pietro
délia Valle, qui parle d'une messe entendue au Collège Germanique, dit ignorer le
nom du maître de chapelle.
3. V. Mandosio, Bihlioleca roiiiana... Romit, M.DCXCII, t. II, p. 44 et suiv. (Bibl.
Nat., Q. 575.) Buti à cette époque était fort connu à Rome comme poète. V. l'ode
écrite à sa louange par G. Porti, vers 1640. British. Muséum. Mss. Ital. 24.215, fo 120.
4. Rihxolta d'Arie spiritiiali a uiia, due e tre voci di diversi excellent issimi autori, Rac-
colte e date in hice da Vinceii:^o Biauchi. lu Roiua appresso Vistesso Vinceii^o Biauchi,
1Ô40, ded. Mousig. Vinceu^o Costaguala. Roma (25 sept. 1640), in-f», Bibl. Santa
Nous avons publié l'air spirituel Diva,
Cecilia. 03. F/6. tu che in trono assisa, dans le
supplément du Monde Musical du 28 février 191 3.
). Seul exemplaire connu à la B. Laurentiana de Florence.
32 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
III
théâtre Scui Cassiauo avait donné les No:^:^c di PeJeo e cil TiiL
première œuvre dramatique du jeune Francesco Cavalli '.
jusqu'alors.
A Rome comme à Florence, l'opéra avait été un divertisse-
ment princier. Seuls des monarques et des grands seigneurs
étaient assez riches pour pouvoir se donner ce plaisir fastueux.
Musiciens, chanteurs, librettistes et machinistes dépendaient
du mécène qui les faisait travailler. A \'enise, il en est autre-
ment. Le premier bourgeois venu peut, en payant sa place,
s'installer au parterre, acclamer ou conspuer l'auteur. Il ne
s'agira donc plus de plaire à un petit nombre de dilettantes
1. La partition est à San Marco (Codd. CC.CXV), le livret d'Oratio Persiani égale-
ment (Libretti Couiiucâic 1127).
2. Taddeo W'iel, Fiaiiccsco Cavalli. Cette substantielle notice a paru dans le
numéro d'octobre 191 2 de la revue The Musical A)iliqiiary.
:
3
34 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
avertis ', mais de séduire et fasciner une foule sans cesse renou-
velée, à l'humeur changeante, moins sensible aux délicatesses
de la forme qu'aux grands effets dramatiques et aux folles
bouffonneries.
Les premiers dramaturges de Venise, Ferrari et Monteverde,
se préoccupèrent assez peu de ces conditions nouvelles, ils
1. L'art n'en sera pas plus libre pour cela, car la tvrannle de la foule remplacera
celle d'une élite — ni plus sain, car le peuple de Venise est peut-être moins raffiné,
mais tout aussi sensuel et débauché que la société aristocratique de Rome.
2. Les machines surtout tiennent une place énorme dans l'opéra vénitien. En
1645, Evelyn décrit en ces termes la représentation de VErcole in Lidia de Rovetta :
« This night, having with mv Lord Bruce taken our places before, \ve went to the
opéra, where comédies and other plavs are represented in recitative Musiq b}- the
most excellent musicians, vocal and instrumental, with varietv of sceanes painted
and contrived with no lesse art of perspective, and machines for flying in the aire,
and other wonderfull motions taken together it is one of the most magnificent and
:
expensive diversions the wit of man can invent. The histor\- was Hercules in Lydia ;
1. Romain WoWand, L'opéra eu Europe, p. 167, 161S. Les pages, auxquelles nous
empruntons ces dernières lignes, évoquent de manière frappante Tesprit de l'opéra
vénitien au xviie siècle.
2. Les symphonies sont pourtant fort intéressantes. Les ballets, alertes et bien
rythmés, tiennent une place importante dans la partition. La Symphonie infernale du
1er acte est d'uu effet saisissant. A noter aussi une curieuse « sinfoiiia di viole » à
l'acte IL
3. La musique de toutes ces pièces était de Sacrati, musicien dont l'œuvre a presque
totalement disparu. V. Ademollo, Priiiii fasti della iiiusica italiana a Paric;i. Ricordi,
p. 95 et suiv.
4. V. le titre du Bellerofonte. Venise, 1642. (Bibl. Xat. Réserve Yd. 55.)
,
5. Surtout dans le beau récit de Didon abandonnée, d'une déclamation si juste, d'un
art si sobre et si puissant. Le livret de Busenello est Pourquoi faut-il
bien construit.
qu'un dénouement ridicule gâte tout Didon désespérée se console en épousant
:
larbas ! !La partition est à la Marciana C9879), le livret également (Coiiiniedie 1 1 28).
6. Cet opéra sera représenté à Paris au carnaval de 1646.
7. V. Ademollo, Teatri di Ronia, p. 51.
3 l'opéra italien en frange
et moins riche que celui-là, mais plus libre, plus vivant et plus
robuste. Nous trouverons ces deux esthétiques aux prises à la
ments unanimes -.
Mazarin neut plus guère l'occasion de faire admirer ses
talents de chanteur. 11 mena dès lors une vie fort agitée :
prélat '
; D. Filippo Vitali, le Cavalier Loreto Vittori, Marc'
Antonio Pasqualini nombreux artistes, célèbres pour
et de
leurs talents de compositeurs ou de chanteurs, faisaient offi-
ciellement partie de sa maison. A en juger par le portrait tracé
mais le jeu surtout \.. » \'ers 1630, Mazarin jouait avec empor-
tement et menait une vie fort dissipée. Il était très répandu
dans le monde du théâtre et fréquentait assidûment les Aca-
démies de musique qui se tenaient dans les maisons des artistes
ment bien étonné si on lui eût dit que, cinq ans plus tard, il
pourrait entendre à Paris cette musicienne accomplie.
Mazarin —
qu'il fût l'amant ou simplement l'ami de la Leo-
dans sa lettre sur la musique de son temps (janvier 1640), s'écrie de même Chi : •
non va fuor di se sentendo cantar la signora Leonora col suo archileuto cosi franca-
mente et bizzarramente toccato ». (Doni, Lira Barberina, t. II, p. 256).
2. Voici le texte de cette lettre encore inédite « Non vi è punitione, che non
:
meriti chi per tanti rispetti si professa, come taccio io, partialissimo servitore di V. S.,
42 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
giunto che io sia alla corte, non voglio diHFerire più ad assicurarla che la lontananza,
ne alcun' altro accidente havrà mai forza di togliermi délia memoria le ragioni che
ho di essere sempre devotissmio servitore di V. S. e prendere parte in ogni suo avve-
nimento. La prego di assicurare il sig. Giulio del mio affetto, rimettendomi nel
rimanente ail' eshibitore di questa, che sarà il mio segretario, etc. « Aff. Etr.,
France, 259, f" 232.
1. Lettre d'un religieux envo\ée à Monseigneur le prince de Condé à Saint-
Germain-en-Laye, contenant la vérité de la vie et des mœurs du cardinal Mazarin
(Ciniber et Daujou, Arcb. curieuses de Plnsloire de France, t. VII, p. 434).
2. Lettres d'Elpidio Benedctti de l'année 16^1 (Rome, 74, f" 235 vo et f" 309. —
Rome, 75, fo 105, fo 240).
LES PREMIERS OPÉRAS A PARIS 43
Antonio Barberini pour l'année 1637 (tome XIV de l'ancien inventaire des archives
Barherini (fo i). Ce fait me semble avoir été ignoré des historiens. Cette année-là, les
musiciens de la maison du cardinal étaient Filippo Vitali, Marc' Antonio Pasqualini,
Loreto Vittori, Lorenzo Sancez et Marco Marazzoli (encore dénommé aiutaiitc di :
Caméra). Mazarin figure aussi en tête des officiers d'Antonio Barberini sur les comptes
de 1638 et 1639.
2. La Siiicerità trioiifaiile, ovcro l'Erculeo Ardire favola hoscareccia. Dedicata al-
l'Einr^o et Revmo Sig. Card. di Riscigliii et rappresentaia ml Palano deJl' 111^" et
Ecc^°
sig.Marchese di Coure Marescial di Frauda, Awhasciatore... Composta del sicr. Otta-
viano Castelli da Spoleti, Doltor di legge
e diMediciua et posta iu musica dal si^. Cecchiui.
Musico del sig. Dura di Bracciano. Roma,M.DCXL (Bibl, Xat., Yd. 706. La première
édition de 1639 se trouve aussi à la Bibl. Nat., Yd. 705, in-40.)
44 L OPERA ITALIEN EN FTANCE
II
des choses qui se sont passées à la mort de Louis XIII... (Fiance, Le roi (S48, 1° 56). —
reçoit l'extrême-onction le jeudi 23. « Le vendredi 24... il commanda à M. de Niel,
premier vallet de garde robbe d'aller prendre son luth et chanta des louanges à Dieu :
Lauda anima mea dominum et fist aussv chanter Sainct Martin, Cambefort et Ferdi-
nant qui chantèrent en partie des airs que le Rov avoit faict sur les paraphrases des
pseaumes de David par le sieur Godeau et ne feut chanté que des airs de dévotion et
mesme le Roy chanta quelques-unes des basses avec le Maréchal de Schomberg... «
1. \'oir dans le Kiriii-il Jcs cpilics en vers htiilesques de //'' Scarrou et d'antres
aitthenrs, sur ce qui s'est passé de plus reiiiarijuable en Vaiince i6) ) Paris, Lesselin,
MDCLVI. » (B. de l'Arsenal, B. L. 9523, in-40.) la description d'un festin que font
ensemble Scarron, Louis de MoUier, sa femme, sa fille et Colletet chez d'Anglerre.
La Saint-Thomas \' chante :
(P. 47)-
inviai a V. S. Ill"'* un libro dorato pieno d'Ariette scelte per donarlo, se cosi parera
alla sua prudenza, al S. Card. Risvegliu {sic) e per il medesimo una canzone fatta
sopra la morte del Re la c]uale essendo stata stimata molto sopra la mia
di Svetia,
credenza presi ardire mandarla ». (Rome, 74, f" 448.) Je suis persuadé que le livre
di
où se trouvent réunies les œuvres de l'école des cantatistes romains vers 1640. On y
relève 15 airs de Luigi Rossi, de Marco Marazzoli, 12 de Mario Savioni, 3 de Caris-
t,
IkMiigni, Francesco Buti, Baldini, Melosio, Giustiniani etc. Quant à la canzone sur la
mort de Gustave Adolphe, il s'agit de la cantate de Luigi Rossi, L'ii Jerito cavaiiere.
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 47
Richelieu. 11 n'a garde d'oublier non plus de lui envoyer les par-
1. Lettre d'Elpidio Benedetti à Mazarin du 4 janvier 1643 • " ^^ ^''- Marco del-
l'Arpa, richiestone da me, va' spesso a trattenerlo e, se gli fosse permesso dal S. Gard.
Antonio, volentieri anco nel viaggio nel suo ritorno alla Corte. lo cerco
lo servirebbe
di servire il quanto vai^lio et essendo stato appunto questa mattina a
dette Sig"". in
vederlo, ho trovato ch' era con due archittetti tVancesi, che pigliavaoo le misure di
tutto il Palazo et mi ha detto faceva fare per curiosità » (Ronw, 81, f" 16 v).
2. Il s'agit de Giuseppe Blanchi au service du préfet de Rome don Taddeo Bar-
berinl.
3. « .Si farà ogni diligcnza per trovare 11 musici che V. Em'-^ desiderarebbe e di
glà ne ho parlato al s. Marco Marazzoli, che ha quasi affatto perduta la speranza di
48 l'opéra italien en FRANCE
potcr lare questo viaggio. De' castrati il nieglio sarebbe Giuseppe, che serviva
D. Taddeo, ma credo che non verrebbe nieno di veiiti scudi il mese di provisione et
un regalo per il viaggio ». (Rome, 82, f" 174.)
I. V. Adami da HoLsena, (^ 201. c Marco Marazzoli, tenore, 23 maggio 1637,
ottinio compositore d'Oralori, che nel suo tempo furono molto applauditi'ed io stesso
gli ho sentiti cantar più voltc in chiesa Nuova. Vu eccellcnte Suonatore d'Arpa,
lascio al nostro collegio un'annuo Anniversario, ed un altro al collegio de' Benehziati
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 49
Marco Marazzoli et havcndomi riniesso al S. Card. Poli, S. Em. si niostro m'" incli-
nato a compiacere V. Em. et in qto punto arriva da me il S. Marco a partcciparnii
come è in libertà di tare il viaggio, e pensa di mettersi m esso quanto prima. »
del Papa e viene habbino fatto revocare la licenza di partire. Il pover' huomo si
che gl'
è acquietato con la speranza che pur un giorno sia per siiccedergji d'havere questa
buona fortuna, convenendo ancor' egli che trattanto non se ne faccia altro tentativo
50 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
quoi qu'il n'en laissât rien paraître, fut sensible à cet affront.
Il y a de Tamertume dans ces lignes qu'il écrit, le 20 novembre
1643, au cardinal Bichi « La seule revanche que j'ay prise de
;
fssendo troppo manifesta la contraria volontà di S. S'-'. Alcuni ne sono rimasti grand"=
maravigliati, stimando cItc si potesse in gratia di V. Em. targli questa gratia, che si è
côncessa a tant! altri. » Lctlrc du 2/ août 1(^4^. Rouie, 82, t^^ 313.
1. Ronu\ 81, f" 483.
2. Lettre d'Elpidio Benedetti du 15 nov. 16/] 3. II espère que Maraz/.oli recevra son
congé « liavendo penetrato la causa, che glielo ha sin'
hora ritardato. Era parso al
S.Gard. Antonio che, desiderando V. Em. il sud'o, havesse potuto scrivergliene un
motto e per questo, 4ion dichiarandosi bene S. Em. con Poli, se gli era poi fatto inten-
dere che non partisse. Hora che il S'' Gard. Antonio, con l'occasione délia sua verruta
in Roma, n'é stato pregato da me in voce pei- parte di V. Em. non
e fatto scusa s'ella
gliene haveva scritto, ha condisceso a permettergli che parta e mi sono veramente
chiarito che il sig. card. Barberino non vi haveva colpa alcuna. Di che ne riceverà
avviso più certo col seguente ord"o. Rodw, 82, f" 394.
Le 27 novembre le lihro âel piiiiii de la chapelle pontificale annonce
3. « Il sig. :
Marco Marazzoli ha ottenuto licenza dalli Padroni d'andare in Francia questa mattina :
ne ha dato parte alli nostri compagni et ha detto di partire domani ». Bibl. Vaticane.
Capp. Sistina. Diarl, 62.
4. 'Rendo ancora humiliss'"'; gratie al Sig. (_".ardi^' Antonio della perniissione, che
>i<
ha data a Marco dell' Arpa di venire per qualche tempo a questa corte ». (Bibl. Maza-
rine, ms. 2217, f" 200 v".)
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 5I
celle-ci lui écrivît directement, soit quelle lui lît exprimer par
l'ambassadeur son désir de la voir à Paris. Elle avait, en outre,
de grosses exigences et posait ses conditions en personne à qui
l'on n'a rien à refuser. Cette grave affaire nécessita une volu-
mineuse correspondance '
et l'intervention de plusieurs diplo-
mates. Enfin l'abbé Bentivoglio réussit à obtenir de la piiï vir-
charmants '
».
1. Rouie, 82, f" 411 (Lettre d'Hlp. Bencdeti du 25 nov.) — Rûiuc, 83, 1° 25 \o
(Lettre du même, 7 janvier 1643). — Roiiu', 83, f" 153 v" (Lettre du même,
5 février 1644). —
Rome, 83, fo 3V0 (Lettre de l'ambassadeur du 28 janvier -1644.
1
1
2. V. Diaiio d'Anieydeii, dans Ademollo, Priiiii fasti délia Musiea ilaUdiia a Parigi,
p. 10.
cour '. » Quelle est la grande Dame française qui eût osé tenir
un pareil langage Ce ne sera pas pour les courtisans un
?
Vito e di farla chiamare alla corte. Questa crede che Leonora sarà guadagnarsi gli
animi di tutti con le sue virtuose qualità ». Rome, 83, fo 157.
2. Lettre du marquis de Fontenay à Mazarin, de Florence, le 15 mars 1644 « La :
signora Leonora est arrivée ic\- en fort bonne santé et a ravy le Grand Duc et la
Grande Duchesse. J'espère que nous achèverons le vovage fort heureusement. » Aft.
Etr., Toscane, 4, f" loS.
3. V. Romain Rolland, Musiciens d'Auîicjois, p. 58 note 5, et Ademollo, Priiui
fasti, p. 13.
4. Fmuce, 849, î° 198,
54 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
nuit '.
Signora Leonora est sur son retour à Rome où elle a esté ap-
pelée depuis la création du pape qui la considère. M. le Car-
dinal Mazarin ne Tavoit fait venir que pour découvrir les
III
mie... Il ajoute « Ail' avvenire non mancaro pero di eseguire quanto V. Em. m'or-
:
dina in questo proposito, e cosi cominciaro dai musici sifatti, da Gioseppe che ha
dato intentione di venire e se ne trovarà qui alcun" altro al proposito ^j. Rome, 82,
f" 356.
2. Le 2X nov. 1645, Teodoro Ame\den notait dans son Diitiio « Tordine de! car-
dinal Mazzarino di condurre in Francia musici di Roma per una comedia o dramma
musicale et in particolare alcuni délia cappella de! Papa ». AdenioUo, 0^. cit., p. 10,
3. Venise, 53, fo 228,
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 57
figliuolo, che l'attrice è pronta andare a quel servitio giudicandola atta conforme la
relatione si degnarà pigliare del discorso, che se gli dà.
Luisa Sances è giovane di dicotto anni in circa, nata in Napoli e di quattr' anni
«
dalla madré condotta in Roma, ivi educata et instrutta nella musica e sonare cimbalo,
chitarra, e qualche principio d'archiliuto, ne'quali istrumenti, l'opère tutte che se li
danno in musica da valent' huomini, dateli una suona da se.
vista prima, le canta e
E di buona preseuza, di carne olivastra è zitella modesta di buon costumi et,
(f
;
oltre la lingua, vi canta anco alla spangnola. È di buona memoria, che cantate tre o
quattro volte l'opère musicali, le ritiene a mente, si che per recitare opre musicali si
giudica proportionata.
« Si puô pigliare intbrmatione délia sua attitudine, e voce di petto, e di altre qua-
lità a questa virtù pertinente da un Emr-io Card'^ délia tattione et affettionato alla
corona di Francia che l'ha fatto la carità di pagar' li maestri, corne anco dal Ecc^'û
Sig""' Duce di Bracciano e Sforza che l'hanno scntita più volte e giudicata per buona
virtuosa.
<i Tra li altri maestri, che l'hanno vantaggiata alla detta virtù è il sig. Mario, musico
di cappella e per insignare ciô primato nella Corte, «
58 l'opéra italien en FRANCE
3. M. l'abbé Simonati a eu l'amabilité de faire rechercher pour moi, dans les Archives
de la cathédrale de Pistoia, les actes de baptême d'Atto Melani et de ses frères.
Voici le texte de l'acte baptistaire d'Atto Melani :
hora arrivato Atto con D. Alessandro e nii sarà grato sentire che habbia incontrato
il gusto di S. Maestà e di V. Em^a. » Rome, 86, f" 421. — Don Alessandro Fabri
avait quitté Rome le 5 octobre. V. Ro)iii\ 85, f"^ 19 et 88 Rome, 86, fos 559 et 566. Il ;
4. Lettre du 15 janvier 1645 partiellement citée par Ademollo, p. 16. Voici le texte
complet de cette lettre « Con l'occasione che S. E^a mi ha dato l'inclusa per V. A.
:
1. La lettre a été publiée sans références par Adeniollo, p. 19. lillc se trouve dans
le fonds Mi'i/ùvc 5425, f° 221.
2. La seule allusion à cet opéra que j'aie pu découvrir se trouve dans la correspon-
Si Bianchi prit part à la représentation, il dut s'en retourner en même temps que
1.
Giuseppe Musico gli amministraro li dieci scudi il mese conforme vostro ordine.
Vorrei ben' sapere se devo continuarglieli in caso che s'accomodasse al servitio
d'altri. « (Rome, 90, f" 321 v".) Cette pension payée à Bianchi devait récompenser les
3. La pièce en trois actes commence par une scène entre Nicandro et Fileno :
Tchi\ avait bien accompagné son frère Atto dans son voyage,
mais, né en 1625 ', que vingt-deux ans et débu-
il n'avait alors
tait dans la carrière musicale. Une lettre de son frère au prince
1. Voici son acte de baptême transcrit sur les registres des archives de la cathé-
drale de Pistoia :
« Giovedi a di 6 d" (Luglio 1625). Jacopo e R^' tiglio di Domenico di Santi Melani
e di M<* Caiiiilla sua nioglie, cap» de! Duomo si batt" a di do. Compte l'Ill. Sig. Pro-
posto Cellesi. Com^ Mad^a Laura del Sig. Cav. Francesco Rospigliosi » (Fil~a 1620-
1628, V. no i6a"0.
N. B. l'abréviation R" signifie Roniolo, nom du patron de Pistoia qui se donne à
tous les enfants de cette ville.
2. Lettre d'Atto au Prince Mathias, le 15 mars 1645. «S. Mtà vuol la Conimedia
fatto Pasqua. pero sarebbe necessario che V. A. oprasse a favore di mio fratello
Che
cosi il suplico, accio non li sia levato il suo loco. Supplico V. A. se pero lo stima
bene, a favorirlo in quella maniera che più placera a V. A... » Mcclicco 5425, fo 223.
3. Tous les résidents et ambassadeurs étrangers en avertissent leurs gouvernements.
Priardi écrit au duc de Mantoue » Parti l'altro giorno da questa corte la S^^ Leonora
:
2. (( S6 ben io quai' era il vostro Papa e dove pendevate, che perô è vano adesso
simulare » V. AdemoUo, La Leonora di Mil fou nei lH'ri e iwi docuiucnti FanfitUa dclla
.
IV
« (iran rumor alla coniedia. S. M. ha dato ordine chc non si faccia sen/a su'o ordine. »
(^opie de la Bill. Victor Cousin, 57, p. 102 (259 v"), p. 109 (262).
3. Lettre de Carlo Cantù de Paris du 8 juin 16/15 au Marquis (lautVedi à Parme.
Archives de Nuples. Fascio 191, fascicolo 4°. (Carte Farnesiane).
LES PREMIERS OPÉRAS A PARIS 6j
1. Balbi le dit lui-même dans la Préface des « Ballelli il'Iiiiï'iiiioin' nclUi Finta
Paiia... » (Bibl. Nat., Réserve V. 2. 566). c Le Duc de l'arme avant reçeu ordre de
leurs Majestez me fist partir en poste de Florence (où je servois le grand Duc) pour
me rendre en France le plus tost que je pourrois ».
2. Galvani. / Tcttlii niiis'uuU di ]'ciic~iii. FÀiix. Ricordi.
3. Jacomo Torelli avait pour neveu le chanteur Giulio Torelli. F-n 1654, il fit
intervenir Mazarin auprès des cardinaux Antonio Barberini et d'Esté pour tirer Giulio
Torelli de la prison de Tor di Nona où il était détenu à Rome. .\fT. Ftr. France 270,
i" 41 v».
4. Francesco Milizia. Mcuiorie dc^li architetti Aiilichi < Moderui. Parma, 1781.
Tome II, p. 213. « Fu nel Teatro SS. Giovanni e Venezia ch' inventé la
Paolo in
machina di miitar
bella in un tratio tutte le scène per mezzo di leva o di argano
mosso da un peso ».
5. Les planches représentant les décors du licllcrofontc se trouvent à la Bibl. Nat.
Réserve \ A. 55. (Ed. de 1642).
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 69
de Leoni '
qui accusaient Biijffeto d'avoir gardé pour lui seul
3. Lettres de Pietro Paolo Leoni et de Giulia Gabrielli d" Diana du 21 juillet 1645.
Carte Faniesiaiie 191, fasc. 4". (Naples).
4. Pièces justificatives, I, no 2,
yO l'opéra italien en FRANCE
traités avec estime par les plus grands princes de la terre. Balbi,
poche deux mille écus qui lui seraient remboursés après les pre-
mières représentations. Nous allâmes trouver la Reine qui,
après avoir entendu nos explications et comment on avait fait
venir Torelli spécialement pour nous, voulut voir en quels
termes le secrétaire Agra avait écrit au sujet de Torelli, et,
I. Il est certain que, durant Tété de 164), des pourparlers étaient engagés pour faire
venir des chanteurs de Florence. Le 19 juillet 1645, Salvator Rosa écrit à Giulio Maf-
fei: Il Sig>' Bandini havea da andare in
(' Francia, ma la sua fortuna non ha
voluto. » Œuvres édit. Cesareo, tome II, p. 9. Ce Bandini mit en musique diverses
compositions de Salvator Rosa notamment un laiitento (Burnev, op. cil, IV, 157).
Salvator Rosa se brouilla avec lui en mai 1646. (Edit. Cesareo, II, p. 13.)
72 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
troupe ».
2. Mazarin note sur un de ses carnets en octobre « Far il Balletto al Petit Bour-
:
mois, avec des décors, des machines et des habits dont s'émer-
veilleront les Français.« La curiosité est grande, ajoute-t-il, et
1. Pièces justificatives I, n° 6.
2. Sur la représentation de la Fiiita Pa~:;^d à Venise. V. // Caiinocchiale per la Finta
Pfl^~(/, Draina dello 5//o^^/, delineato da M. B. C. di G. In Venetia. M.DC.XXXXI.
Bibl. Marciana (Venise) (Cotiimedie 128). On y trouve l'éloge des auteurs et des
principaux interprètes « La musica è stata del Sig. Francesco Sacrati da Parma ch'à
:
saputo con summo stupore accopiar l'harmonia dei concerti alla Musa ». « La Si-
gnora Anna Renzi Romana, giovine cosi valorosa nell' attione, corne eccelente nella
musica... » En lisant cette description on se rend compte que les svmphonies des-
criptives jouaient un grand rôle dans la pièce et l'on ne peut que déplorer la dispa-
rition de la partition de Sacrati. Il y est fait mention aussi d'un « giovinetto quai era
un valorosissimo cantarino da Pistoia « qui est sans doute un des frères Melani, peut-
être le jeune Atto, puisque des enfants de 13 à 14 ans chantaient dans les opéras à
cette époque.
Il est dit dans la préface de la uFiiita Pa;^:(a, Draina di Giulio Stro~;;i. Venetia 1641 »,
que la pièce avec les machines de Torelli « fece stupire una Venetia ». — (Bibl. Mar-
ciana. Coininedie 1151, in-[2.)
3. V. les « Balletti d'Iiiveii:^ione nella Finta Pa;~d di Giovamhatta Balbi », qui con-
tiennent les gravures de Valerio Spada montrant les diverses figures du ballet et une
curieuse préface de Balbi (Réserve V. 2566),
74 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1 .A moins que Sacrati ne soit venu avec Torelli, ce qui paraît improbable puis-
qu'aucun document ne fait mention de son passage à Paris.
2. Andreini était alors certainement à Paris. V. Picot Gli ultimi anni di Andreini :
(Rassee[iia hihlioo^rafica dell lettere Haliaiie, tome IX, p. 66). Ce qui a trait dans cette
excellente étude à la composition de la troupe italienne est malheureusement en
grande partie erronée.
3. V. Feste Tbeatmli per la Fiiila Pd;::{d, Dtaiiia del S'' Giiilio Stro:(:;[i, Rappresentate
ne] piccolo Borhonc in Puri^^i qiicst' anno MDCXLX et da Giacoino Torelli de Fano
Inventore Dedîcate a Anna D'Austria Kegina Di Fraiiciu Régnante. — Cet ouvrage ren-
ferme une description de la représentation par Giulio Cesare Blanchi de Turin, chef
de la troupe, qui ne se trouvait pourtant pas à Paris à cette époque. On y lit à propos
du prologue « et fu recitato in musica dalla non abastanza lodata Signera Margherita
Bartolotti, rappresentante l'Aurora, che col suo gra/.ioso canto attrasse talmeute
granimi tutti, che fu confessata per vera Margherita, e unica gemma di si bel arte.
Pour la scène i (p. 7) ou lisait cette indication : « duesta scena fu recitata senza
musica, ma si bene che quasi fece scordare la suavità délia preceduta armonia ».
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 75
dans le recueil de ses œuvres qui sortit des presses le 5 juin 1646. Il ne peut donc se 1
rapporter qu'à la Fiiila Pa:ii(i. \ Les Œuvres de Maynard A Paris chez Augustin
.
Italienne... » (Bibl. Nat. Ye 1081). Voir aussi la feuille volante sur laquelle fut im-
primé le sonnet pour être offert à Mazarin. (Ms. fr. 24447, f" 33).
3. Talleniant conte à ce sujet l'anecdote suivante :Costar « avoit une telle bas-
sesse, en faisant la cour à Voiture, qu'il lui rapportoit tout ce qu'on disoit de lui. Il
arriva que M. de Montausier dit qu'il faudroit changer quelque chose à ce sonnet
qu'il a fait sur les machines des comédiens italiens. Costar alla dire à son ami que le
Marquis avoit dit que pour raccommoder ce sonnet il ne falloit refaire que
quatorze vers >>.,. Historiettes. 3e édit, (Monmerqué) édit. Garniçr, tome VII, p. 6.
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 77
1. Les Œuvres lie Moiisieiti de l'oituic. Paris, Courbé, MDCL (Poésies), (in-4fj
p. II). « A Monseigneur le Cardinal Ma/.arin... sur la Comédie des Machines ».
(Bibl. Xat. Réserve 1 1124.
2. Il se considère si bien comme l'auteur de la pièce que c'est lui qui dédie la ma-
gnifique édition de la Fiiita Pa:^:^ii, ornée de planches gravées, à .Vnne d'Autriche
(à la datedu 24 novembre 1645).
L'ouvrage est rare. L'exemplaire de la Nationale est difficile à consulter, car il est
exposé. Celui de l'Arsenal est magnifique et n'est même pas classé à la Réserve !
(Théâtre Ancien 6.2) i, in-f*^). Le Conservatoire possède un exemplaire incomplet
des planches.
3. Le Macchine che si sono credute bellissime alla comedia che si recita da gl'
«
Italiani inmusica, ha dato molivo alla Reglna per volerne anch' essa ad una festa
che farà sul fine del Carnevale. A principio fu detto che la Maestà Sua non intendeva
di spendervi quando più di 10.000 scudi ma pian piano subentrano divers! habiti di
;
balletti che saranno di gran costo. Onde già si dice che la spesa arrivarà a 100.000 livre.
Il sr Cardinale Mazzarino ne prende un particolare pensiere ; corne che le macchine
78 l'opéra italien en France
dovcndo lui csscrnc, queuta cortc si là CDUto chc non liavra più vcduto cosa più
curiosa, né di niaggior costo da parccchi anni in quà ». Lettre de l'abbé Scaglia rési-
dent de i'iéniout .'i Paris, à S. A. R. — Arcliivio di l'oiino. 1-niiiciii, Icllere iiiiiiislri
M(i~io, 48).
1. Allusion à l'opéra du (Lu-naval de 1643.
2. AflF. Etr. France, (S 5 2, b> 223.
3. Pièces justificatives I, n" 4 et 5.
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 79
1. c( Parigi, 30 nov. 1646... Con occasionc dcl prossimo Carucvale, chc sarà lungo,
si creda sia per farsiun superbo ballo con diverse macchinc nel quai li Sg" Duclii
d'Orliens c d'Anghien haveranno gran parte per trattenimento dclla nobiltà. » Arch.
du Vatican. Kun:(iatiira di Frciiiciu, 93.
2. Balbi semblait annoncer cette occasion de se distinguer dans la préface de ses
Bitllctli d'iiivcn^ioiie iiclla Fiiita Pa~~a : « ... si tu ne trouves pas icv des choses au
dessus du commun et qui portent la peine de me tirer de mon pays,... attends de voir
mon petit talent, lorsque leurs Majestez... me donneront les moyens d'agir avec un
libre génie en entreprise de plus haulte conséquence ». (^Réserve. V. 2566).
3. Et peut-être les ballets de Balbi. Il ne faut pas oublier que VOrfeo comportera
huit ballets de genre varié.
4. Mademoiselle d'Orléans dans ses mémoires le dit expressément « M. le Duc :
d'Enghien n'eut aucune part aux divertissements de eet hiver-là, parce que, dès le
commencement, M. le Prince son père mourut ». Edit. Cheruel, I, p. 140.
8o l'opéra italien en FRANCE
les chroniqueurs.
I:n sommecomédiens n'avaient pas fait un bon calcul en
les
di Musici venuta ultimo d'Italia rappresentô in niusica l'opéra intitolata Eoristo alla
presenza délie Régine di Francia et d'Inghilterra, del Sigr. Duca D'Orléans, del Prin-
cipe di Conde Tommaso, havendo tutti gl'attori traspassato con l'es-
e del Principe
quisitezza musica et col loro modo di recitare l'opinione ch' havevano
délia fran- i
cesi di essi, et la Chccca Costa tra tutti gl'altri tu celebrata dall' L. M, e applaudita da
tutti gl'altri assistanti » Arch. di Firenze. Mediceo 4631.
qui estoient venus icy, après avoir chanté trois ou quatre fois
devant Leurs Majestés, s'en sont retournés '
». Quelques
semaines auparavant, plusieurs comédiens, parmi lesquels se
trouvait la fameuse Dimia, avaient aussi pris la route d'Italie '^.
que lui a donnée la Checca Costa n la maestà délia Regina e tutta la corte sono re-
:
stati con piena sodisfattione délie vinù di detta Sig'-'. Di Parigi le X di Marzo 1646. »
« Lidio. amante di Clori, Clori innaniorata di Lidio. Egisto acceso di Clon. Climene
intiammatodi Lidio ». Il est évident que les deux amants malheureux après de cruelles
vicissitudes doivent finir par se consoler mutuellement.
V. la lettre d'Atto Melani citée par Ademollo, Prinii fasti, p. lô « Chi disse a
5. :
V. A. che non piacevano arie allègre li disse poco la verità, perché a S. M. non gustano
se non le malinconiche e queste son le sue favorite » (Mcdiceo 5433, f° 240).
6. Acte II, se. 6. La plainte se déroule au-dessus d'une basse chromatique obstinée,
V. Appendice musical.
84 L*OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
rait : « I teatri vogliono apparat! per destare la maraviglia e il diletto, e tal volta i
belletti, gl" ori, e le porpore ingannano gP occhi, e fanno parère belli li oggetti de-
fornii )>. A dire vrai des machines pouvaient aisément être supprimées et les décors
sont ceux de toutes les pastorales du ternps : bocage, forêt, village, palais.
2. Pourtant une lettre de l'ambassadeur de Venise, en date du 5 mars, donne à
penser que les représentations furent plus niagniliques que ne veut bien le dire Ma-
dame de Motteville : << Non ho potuto in questi due ultimi giorni del Carnevale veder
alcuni ministri, perclié li balli e le Commedie pompose ch' ha fatto rappresentar la
Regina hann' imposto silentio agi' affari ». Arch. Veneto. Sciuilo III. Sécréta F. a.
3. Madame
de Motteville. Mt'iiioircs, édit. Riaux, I, 262.
4. G. B. Doni lui dédie la Lira Baibciiiia, Torelli la décoration du Bcllerofontc,
Stefano Landi, Ma/.zocchi, Mara/.zoli, etc., leurs opéras. On peut compter les livrets
d'opéras ou les partitions imprimées entre 1653 et 1643 4^11 ne portent pas le nom
d'Antonio Barberini sur leurs titres.
LES PREMIERS OPERAS A PARIS 85
1. Lettre de Mazarin du 29 octobre. Bibl. Mazarine. Ms. 1719. Tome IV, f" 277,
2. Il était arrivé à Paris incognito le 7 janvier et avait été reçu très affectueusement
par Mazarin.
5. La Galette publie un avis de Marseille du 24 janvier comme quoi Francesco et
L ORFEO
1, H. Vrimièvci, Noies sur la ji'init'ssc (le LiiUy, Rii'islii Miisii-iih', 19 10, lasc. i.
trois cents à Marc" Antonio, pour les gages que j'ai accou-
tumé de lui donner chaque année quant aux deux cents ;
voluto rimediare in tal modo a quello che é seguito contro mio ordine con lui, sin che
per altra strada lo rimedii ancora con gl' altri, che allora poi si potrà sapere di tutti
insieme. Con ogn' altro prego V. S. favorirmi di tener il tutto con sommo segreto,
havendo voluto rimediare che si M. Anto vol venirsene, lasci per qualche tempo pro-
visti i suoi. Del resto la mia confidenza con lei serva per arra di quanto potrà V. S.
sempre ripromettersi di me per valerseue sempre che mi conosca bono a servirla et Dio
la prosperi.
Di Aix H marzo 1646.
Di V. S. — AfF'"o di cuore,
Antonio Barberini. »
Il card.
2. Sur l'état de la maison du cardinal Antonio, on relève les noms de deux proches
« Se ne viene in cof: parti il sig"" Luigi Rossi soggetto dl cosi qualificati talenti e
virtù, che puù stimarsi degnogoder l'honore délia protez" di V. Em^a. lo pero l'ac-
di
compagno tanto più volontieri conquesta mia, quanto che nel medo tempo, ch' egli mi
porge occasione di supplicarla délie sue gratie, ho insieme campo di rassignare a
V. Em^a la rnia obligat"'^ osservanza. Negli efFetti di benignità, ch' ella si compiacerà
di fargli provare nelle sue occorenze, io riconoscero multiplicati debiti délia mia
i
due canzoni del Sigr Luigi Rossi nove fatte adesso e credo le piaceranno perché vera-
mente sono belle ». Archivio di Stato di Torino. Lctlcic Particolari (Baroni).
3. Ivn 1660, Marazzoli reçoit encore une pension de .000 livres de l'ambassade. i
« Venendo Pamfilo Miccinello chiamato in altre parti per Topra che e per rappre-
l'orfeo 89
sentarsi et essendo egli Musico di questo seniinario Romano e suddito délia mia casa,
lo raccommando al benigno aflfetto di V. E. supplicandola accompatirli le sue
gratie... Roma, 7 décembre 1646. » (Rome, 98, fo 343.)
1. V. Adami da Bolsena, o/j. cit., et Celani, I ccuitori délia cappella pontificia. Rlvista
Musicale italiaiia, 1907, p. 785. Pasqualini était né à Rome en 1614. Dans beau- — •
partire per Francia Malagigi, famoso musico e favorito del S^e Carde Antonio, è stato
l'orfeo 9 1
a licentiarsi da S. B. per essere Musico délia Capp'-» Pontificia e la S'a Sua li ha usato
moite cortesie incaricando di dover dire al Gard»; Antonio che in avvenire deve restar
sicuro del molto affetto che gli porta, e che le sarà cara ogni occasionc che se le pré-
sentera di fargli délie gratie et altri esibitioni di molta benignità. » Arch. Gonzaga.
Kotna, 1040 (Lettre de G. A. Piazza).
1. Lettre d'Elpidio Benedetti de Rome le 10 décembre 1646 « Parti tre giornisono :
M. Antonio Pasqualino e un' altro castrato che ha voce di contralto datomi per
ministerio da Marco Marazzoli. Li accompagnarno col cav^ Orsino al quale li ho
raccomandati. Al sudd'o contralto chiamato Pamfilo Miccinelli ho dato 50 scudi per
vestirsi come feci con Taltri e di più 20 dobloni per le spese del viaggio per renderne
;
conto costi. Quando il S"" Marchese Bentivogli mi mandarà il conto délie spese fatte
da lui per la medesima causa, ne inviarô poi a V. Em. un ristretto di tutte per suo
avviso. » (Ro)iie, 98, (° 364 vo.)
2. La signera Rosina Martini. \'. Ademollo, Prinii fasti délia Musitu ilaliaini in
Par loi.
3. Archives de Modène. Voir Pièces justificatives IL
On trouve dans le même dossier (Canlori c Soiiatoi-l
B-> 2-^ Musica) un rapport ^
non mais sans doute de quelques années postérieur, concernant divers musi-
daté,
ciens Notta de' iiiusici ca^lrati
: (( Nell' Apollinare Giuseppe Torelli, fiorentino,
: ;
protetto dal Sig. Marchese de Buffano, non vuole in modo alcuno uscire di Roma ;
^ un an et denii.
"§ Giuseppe Blanchi qui se trouve à Gênes se rendant à Rome a d'abord
"^ servi le préfet ' et a été surnuméraire à la chapelle -. Il revient à présent
'^ d'Allemagne où il a servi divers princes >, est jeune homme de bonnes
manières et a une très belle voix.
plus commode tant pour les hommes que pour les femmes
1. France, 261, f^ 211. Nuitter et Thoinan dans leur ouvrugt; sur Lci 0//';,'//u'5 (/f
/'( )/i('/ (7 //(///û; /.s, tont allusion à cette lettre dont ils ne connaissaient que le résumé
publié dans l'édition des Lettres deMazarinde l'Imprimerie Nationale.
Archives de Florence. Cartci^t^io del Résidente Barducci a Pari;^i col P. Leopoldo.
2.
presentatami dalla med" sig™ Francesca alla quale andro servendo dove le occorra
durante la dimora ch' ella farà qui. »
94 L OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
1 . Nous publions aux Pièces justilicativcs (III) les lettres écrites par Venanzio Leopardi
au duc de Modène d'après les autographes conservés dans les .Archives de Modène.
2. \'. la lettre d'Atto Melani publiée par Ademollo, p. 28.
3. Lettre du 12 janvier 1646 : << Circa il pensiero del S. (lard. Barberinoi/) di nian-
dare un suo gentilhuomo qui, c rimesso a S. Em^^a di far quelle chc sarù di maggior
suo gusto, et quanto a me lo crederei solamente necessario in caso che il card. Anto-
nio riconduca seco il Buti, che mi pare assai buona persona e lo riconosco già molto
bene informato di questaCorte. » {France, 260, f" 9.)
1. V. Henry Prunières, iVoto 5(i/- Lui i^i Rossi. BuUctin trinwst. Je la Soc. lut. de
Musique, 19 10, 4e fasc.
2. Mémoires de Mademoiselle de Moiilpeiisier, éd. Chéruel, I, p. 129.
3. Galette, 1646, p. 765.
96 l'opéra italien en frange
Hernin. en 1(163, éconte ciianter iMl'i-' La \'arenne exprime son admiration, l'abbé
et
P>nti lui dit alors « que feu Luigi disoit qu'il n'avoit jamais entendu personne chanter
si bien qu'elle » (édit. Lalanne. Paris, iiStS), in-iS", p. 1 14).
des airs de Luigi Rossi dont elle parle avec enthousiasme. Arch. di Stato di Torino.
Lcttere particolari (Baroni).
Constantin Huyghens juge en ces termes un niotft de Luigi Rossi que lui a
2.
l'avons essayé et trouvé faire beau bruict, à quoy je croy bien que ces Messieurs
luttent uniquement; aille de la parole comme il plaist a Dieu, et ainsi tout trépigne
ou galoppe, qui est une étrange sorte de dévotion et peut estre touchera plus les cœurs
du S. P. Q.. R. que les nostres, mais pour tout cela l'auteur témoigne entendre bien
son mestier et que s'il vouloit s'y appliquer d'une autre sorte (qui peut estre n'est pas
aujourd'huy de la mode) il le feroit en perfection, car véritablement l'harmonie en
est belle. » Œuvres coiiipKles de Christian Hiiv^bens. La Haye, 1891 (in-40), tome II,
555> 55^^-
vous les envoyer avec ses très humbles baises-mains. » (Corresp. de Conslaulin
Huyghens, p. ccxvii), dans Musique et Musiciens...
98 l'opéra italien en FRANCE
titions.
Le II janvier, Atto Melani écrit à son patron, le Prince Ma-
thias '
: « Ici l'on répète une très belle comédie intitulée YOrfeo,
t. II, p. 332.
3. En 1635, Costanza avait été appelée à la cour de Toscane. V. Cametti, Docti-
iiienli su la vila di Luii;i Rossi. .Saiiiiiie/lh'iiide der I. M. G. 191 2. Jahr. XIV, I, p. 5 et 6.
4. RoDii', 98, f" 413 y". — « In pochi giorni di malatia è passata ail' altra vita la
moglie del S"" Luigi senza fare testamento. » M. Cametti a publié l'acte de décès de k
harpiste qui est en date du 27 décembre. Il \' a certainement une erreur puisque
Ik-nedettiannonce à Mazarin la mort de (iostan/.a le décembre. 11 i^^^'' l.uit sans doute
lire 27 novembre.
neur que nous a fait la Reine, nous avant avant-hier soir fait
appeler afin d'entendre pour la seconde fois les deux enfants
2. Un clavecin évidemment.
3. Pièces justificatives III, n" 5.
L ORFEO lOI
3. Arch. di Stato di Fircnze. Mcdiceo 4653. Nous donnons cette lettre aux Pièces
justificatives I\'.
desi adalcun negotio. Sono necessitato dilerire sino alla prima o seconda settimana
di quaresima di presentare li brevi di S. S'^i portatimi dal sig'' di Bido. (.\rch. du ->
tout soit prêt dans quatre jours bien que tous les rôles ne
soient pas encore distribués. On travaille aux répétitions jour
et nuit. Les enfants serviteurs de \ . A. jouent six rôles chacun
et plaisent à tous les cavaliers de la cour, et moi-même, j'ai
1. « La favola ôiOrfeo con machine, che sarà recitata da Musici italiani nel Palazzo
Reale vieu grandemente lodata da chi ne ha veduto la prova, stimandola per l'appa-
rato, per gl' habiti et per ogn' altro conto degna di quel teatro e délia presenza délie
Loro Mtà. » Lettre du i'-'" mars. Xiuiiiatiira di Fiaiicia, 95.
2. Pièces justificatives III, u» 6.
104 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1. Cela est si vrai que i\-/;/(//-o/;/('(/(' de Corneille sera composée pour utiliser les
décors de ï()r/co.
2. Il V eut sans doute simple adaptation de l'opéra au ballet. Un ai'visodi Roma du
9 mars annonce « nel Palazzo regio di Parigi per il carnevale travagliano 200 operarij
per il balletto che vi si bave va da fare insieme con la Rappresentat. délia favola di
Orfeo et Euridice da recitarsi dalli musici.italiani, con macchine et apparat! molto
superbi essendo la compositione stata fatta dal sig. Francesco Buti gentilhuomo del
sig. card»; Ant" Barberini. »
3. Pendant la Fronde on fera Mazarin de cette transformation de la salle du
grief à
Palais RoN'al. On lui fait démolir le théâtre construit par Richelieu
reprochera d'avoir
<<pour donner place aux immenses machines de cette ennm'euse comédie ». Im
Vcrilé toute \'uc... Choix de Mii^di i/nules S. IL /". Il, 411.
4. V. Celler. Les décors, les eosl unies el lii mise eu scène au xvii': siècle. Paris, 1869,
P- 75.
l'orfeo 105
III
1. « M. le Cardinal de Mazarin employa (en 1646) M. Errard pour toutes les déco-
rations d'un opéra italien qui avait pour sujet les Amours d'Orphée et Euridice et qui
parut dans la même salle où se fait aujourd'hui l'Opéra. M. Errard fut produit pour
cetouvrage par M. de Ratabon, premier commis dans la surintendance des bâtiments...
Ce fut à l'ouvrage de cette salle que M. Coypel qui n'était alors âgé que de 1 5 à
16 ans, commença à travailler pour M. Errard, qui le mit à rehausser d'or une grande
frise de rinceaux ou ornements de qui se dessinait en perspective... »
feuillages
Notice sur Charles Errard, par de Saint-Georges.
Guillet —
Mémoires inédits sur
la vie et les ouvrages des membres de TAcad. Roy. de peinture et sculpture. 1854. Paris.
2, V. la lettre du résident 3arduçci en date du 8 mars. Pièces justificatives IV.
I06 l'opéra italien en FRANCE
gras.
Le samedi soir, la foule assiégeait les portes. Pour entrer,
si l'on n'avait pas reçu d'invitation expresse, il fallait con-
naître t]uelqu"un des ofliciers des gardes chargés de mainte-
nir l'ordreou quelque grand seigneur qui vous faisait pénétrer
à sa suite. Olivier Lefèvre d'Ormesson dut attendre une heure
et demie avant d'être admis grâce à l'intervention de M. de La
Alothe'. Barducci, sur la recommandation de la Checca Costa,
put entrer par une porte dérobée et trouver place dans la
loge du Commandeur de Giarres où déjà se pressaient une
dizaine de seigneurs florentins".
Tout la cour se trouvait réunie dans la salle, illuminée
par une profusion de llambeaux de cire blanche : la reine,
deux entants, attirait tous les regards. Auprès
assise entre ses
d'elle sele duc d'Orléans, Mademoiselle, le prince
tenaient
de Condé et ALtzarin. Le cardinal Antonio, demeuré en
Provence, manquait à cette fête qu'il avait contribué à orga-
niser '.
l'orfeo 107
qu'elle eût souvent entendu chanter chez elle les airs princi-
paux -.
1. Orphée \
Tragi \
Coniédie \
eu uiiisiquc \
A Paris \
cbe^ Sébastien Craiiioisy, Impri-
meur I
ordinaire du Roy \
M.DCXLVII.
(29 p. in-40), B. N, Yf 946. (Avis) au lec-
teur : « On a creu que les spectateurs auroient beaucoup plus de plaisir d'estre surpris
par les machines et par les diverses décorations dont cette pièce est enrichie, que de
les sçavoir avant que de les avoir on s'est contenté de mettre
veues. C'est pourquoy
simplement dans cet abrégé, ce que l'on a jugé nécessaire pour conduire leur atten-
tion par une légère idée du discours et de l'action de chaque personnage, laissant au
théâtre à faire le reste ».
Priardi, qui se plaint du désordre et du bruit causé par l'affluence des spectateurs.
Arch. Storico Gonzaga. Eslenii. Fraiicia 680 (8 mars).
4. Ga:^ctte au 8 mars 1647 « La Représentation nagnlres faite devant Leurs Majeste:^^
:
1. ce Ce n"a pas esté la moindre merveille de cette action que tout \- estant récité
en chantant, qui est le si^ne ordinaire de l'allégresse, la musique v estoit si bien
appropriée aux choses, qu'elle n'exprimoit pas moins que les vers toutes les affections
de ceux qui Renaudot. Gii:{elle du 8 mars.
les récitovent ».
2. Lettre de Monsieur de Villeré du cS mars 1647. Arch. de Parme. Carlegîiio Fanw-
siiJiio, Francia, 1644- 1682.
3. Madame de Motteville, édit. Riaux, p. 515.
4. La scène de une impression profonde. Maître Claude, con-
l'Enter produisit
cierge de l'hôtel de Rambouillet, dont Tallemant nous a rapporté les bévues, avait
assisté à la représentation d'Oz/co. « Il racontoit un jour la comédie d'Eiiridicc que le
cardinal avoit fait jouer en musique, et il disoit à une femme de chambre " Vous :
1. Gaicttt' du 8 mars.
2. Naudé. Jif^eiiicnt de toiil ce nui a c.^tc iiiipriiiic coiitie le Caidiiial Muyiuin, p. 372.
11 X. Lb 57/26'.
I. Xotice sur Charles Errarâ, par Guillet de Saint-Georges (citée par R. Rolland,
Musiciens d'Atilrefois, p. 93).
3. ^ . la Mazarinade du
11 mars 1651, citée par Celler Les décors..., p. 75. :
comedia in musica d'Orl'eo e d'Euridice. Le macchine furno latte dal S, Torelli, cosa
riusci molto maie, la music.i longa e noiosa, le macchine impertette. Vi furno tra gli
ministri, da me in poi, chi non volse intervenire per causa del mio duolo. » {Ciirteggio
Farnesiaiio, Frauda, 1644-1682. .\rch. de Parme).
112 L OPERA ITALIEN EX 1 RANGE
cause de Torelli qui avait abandonné les acteurs pour les musi-
ciens.
La GiiT^dtc de Renaudot donna de la pièce un compte rendu
curés de ses amis et leur proposant ses doutes, ils conviennent et signent tous que la
comédie ne peut estre fréquentée sans pécher par les chrestiens et que les princes
doivent chasser les comédiens de leurs ostats. lien parle à Monsieur Vincent... et
M. Vincent se charge de le porter à Sa Majesté. Il le lui présente au Val de Grâce
sans en dire rien à Monsieur le Cardinal... » Mémoires de Goulus S. H. F., tome II,
202.
4. Ce lut Hardouin de Beaumont de Péréfixe qui rassura la reine et trouva des
théologiens de bonne volonté.
5. « Monsieur le Cardinal que cette affaire regardoit en quelque façon par le plaisir
qu'il prenoit à la Comédie italienne principalement, jugea à propos de ne rien dire,
sachant qu'il avoit assez de complaisants à la Cour et de gens de passe-temps qui
soutiendroient son intérêt en cette rencontre. « (Coulas, ilnd.).
L ORFEO I I
3
1. Galette, p. 212.
2. Mémoires, édit. Riaux, p. 312.
3.
\'. Pièces justificatives III, n" 12.
4. On trouve trace de l'impression produite dans le public par \'0)j'co en un curieux
8
ÏI4 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
IV
ballet public peu après. Il s'iniitulc << Le Biillri tics Miicl.uiws reprcsetilaiit le V<^ acle de
la Morl tl'Orphee et iPEiiridice y^ (puhl. par Lacroix, liallds cl Mascarades de Cour.
Turin, Gav, 1870, in-12 (Tome VI, p. 225).
1. V. R'igal. Le tbédlre français aviiiil la fn-iioilc classujuc. Paris, Hachette, 1901,
p. 255 et suiv. — Alexandre Hard\ cl le llk'dtrc français... Paris, Hachette, 1890, in-80.
— Marsan, la Pastorale dranujliijue (reproductions de décors d'après le registre de
Mahelot, en appendice).
2. « La Machine... augmente et embellit la fiction, soutient dans les spectateurs cette
douce illusion qui est tout le plaisir du théâtre, où elle jette encore le merveilleux....
Le propre de ce spectacle (l'opéra) est de tenir les esprits, les veux et les oreilles dans
un égal enchantement. » La Bruyère. Les Caractères {Des ouvrages de l'esprit).
3. Kaudé. Jugement de loul ce qui a esté iinprinié contre le Cardinal, 1649, p. 572 et
4. Tromha di Parnasso. Paris, Cramoisy, 1647, in-f" (B. N. Yc. 2041). On v trouve
des vers pour Luigi Rossi, Buti, Marc" .\ntonio Pasqualini, le Maréchal de Gramont,
le Duc de Mortemart, etc.
l'orfeo 115
LOrfco, Tragicoiiediii per iniisica (cod. hsLrh. 3803). La pièce ne fut jamais imprimée,
on se contenta, comme nous l'avons dit, de publier une analvse de la pièce : Orpl)ce
tragi-comédie eu musique, à Paris chez Sébastien Cramoisv... MDCXLVII (29 p.
in-40). Bibl. Nat. Yf. 946.
3. V. préface de la Ceutaura d' Andreini.
la
corps jeune qui semble défaillir sous les caresses d'un invisi-
ble amant, se préoccupait peu d'évoquer la vie édifiante de la
rigueur |
de beauté avare |
tesarmes prépare Or sus sus |
! !
I
Cuerre, Cuerre, Ah Ah ! ! Ah l-erme, L^Tme, Ferme
!
|
qui |
est hardi |
ne perd jamais |
'
! Tandis que les bouffons hurlent
de belliqueuses onomatopées: Tarara, Tappata...
Cette scène ne résisterait pas à la lecture, mais, par la variété
des sentiments qui y sont exprimés, elle convient à la musi-
que. C'est d'ailleurs une exception et, trop souvent, les scènes
comiques que le librettiste fait alterner avec les épisodes dra-
matiques sont du plus mauvais goût \^énus engage Aristée à :
Serra, Serra
Serra, serra s'ardito sei tu
Non perdi mai più tu, tu, tu...
2. Acte I, se. 4.
Gaule, vous ai-je jamais fait défaut ? Je marche avec ces dra-
peaux ; ces lis d'or qui flamboient sont mes propres caractères
qui disent clairement : que tout ccôii au Monarque Français !
moi qui fais trembler sous son empire les deux Hémisphères,
et qui ai posé pour lui un frein sur l'immense océan '... » La
Mctoire célèbre alors la grande Anne « dont les belles mains
tiennent le sceptre et lancent la foudre ». Les chœurs de nou-
3. Passage traduit et cité par M. Romain Rolland, Musiciens d' Aiilrefois, p. 91,
note 3.
LORFEO 119
alternés '
et l'on comprend comment certains poètes français,
spectateurs de l'opéra, s'imaginèrent trouver une solution au
problème mélodramatique en juxtaposant des chansons sans
pour se conformer au goût du
faire intervenir le récitatif. Buti,
Eurydice. — (Aria).
1. Par exemple l'air d'Kuridice : Otiiiiido un rore iiniiiioralo, publié par Goldsclimidt,
la fin, une triple pédale dissonante de l'elTet le plus moderne. Nous avons publié cette
raît comme une des pages les plus puissantes de VOrfeo '. La
technique en est à dessein d'une extrême simplicité : de grands
accords coupent comme des cris de douleur « la trame austère
et imposante du lamento "
». Peu de chromatisme, peu de
dissonances ; de longues successions d'harmonies conson-
nantes donnent à Toeuvre un caractère archaïque qui con-
traste avec le style précieux et raffiné des autres morceaux à
plusieux voix.
termine le chœair.
Dans la scène des noces d'Eurydice et d'Orphée, une troupe
de Nymphes chante un gracieux air d'hyménée sur un rythme
de danse à trois temps où la diction syllabique est exactement
observée '. Il est utile d'insister sur ces chœurs aux harmonies
verticales, car nous les retrouverons chez Lulli à une époque
où les chœ'urs auront disparu de l'opéra italien et où la fugue
aura reconquis musique d'église.
la 11 semble bien que ce soit
dans les œ^uvres de Luigi, pour qui il professait la plus vive
admiration, que Lulli ait appris l'art d'échafauder les grands
ensembles vocaux. Le triple chœur qui termine le prologue
diOrfeo : Qiuiiil' erhc c fiori \
Ha il iiioinJo in se... est une mer-
veille au point de vue polyphonique '. Les douze voix réelles
s'y superposent par instant en gardant chacune une liberté de
mouvement étonnante et sans que la diction perde quoi que
ce soit en clarté. On sent, en lisant une telle œuvre, que Luigi
formé à l'école des madrigalistes flamands et
a été l'on reste
1. Acte I, se. ).
2. Goldschmidt en a publié quelques mesures p. 295,
L ORFEO I 2 5
de ces formes.
Un contemporain, décrivant les écoles musicales de son
temps, répartit les compositeurs en deux classes : ceux qui
savent les règles et s'y conforment rigoureusement et ceux qui,
n"avant que la pratique sans théorie, écrivent d'instinct'. Luigi
doit trouver place entre ces deux catégories. Il a l'érudition,
1. Coiit!-dslo \
Miisiio I
opcra ililcttcvole del Sif;iior Gralioso Uhcrli da Ccsciia. Roma,
Grignani, MDCXXX (parte settiiiui).
2. « Burney détinit ainsi le rôle musical
de Luigi Rossi « He seems to hâve :
appears from his cantatas, that as soon as secular Music had diverted itself of the
pedantry of perpétuai canons, fugues and multiplied parts, another vice crept into
the art, by the fréquent and excessive use of divisions Luigi in songs for a single
voice, has some of this kind as long as those in modem bravura-airs... » Tome IV,
p. 1)5.
126 l'opéra italien en FRANCE
Fugace c labile
È la beltà.
Ma semprc stabile,
Mia fc sarà.
d'Orphée. On la trouve sous le titre Fantaisie. Les pleur i d'Orplk-e ayant perdu sa
:
femme, dans le manuscrit de Cassel publié par M. Ecorcheville Vino^t suites d'orchestre
:
5. Ainsi dans le Ballet de la Délivrance de Renaud (16 17), les démons, serviteurs
128 l'opéra ITALIEN' EN FRANCE
dieusement qu'à son arnionie jointe à la douceur de sa voix, il fait mouvoir les
rochers, danser les arbres et les animaux les pkis firouches, de sorte que l'on vit des
lions, des panthères, d'autres bétes turieuses venir sauter sur le théâtre .'i l'entour de
lui... » Ga-elle de Reinuidol.
3. L'OrpLn'e i^role.ujiie nvee le Inil rusHiiiie en vers l>nrles(/iies. Paris, Sébastien Martin,
16.19.
L ORI-EO I 29
I. Prafiai di fahricar scciic c iiuirbiiu' ;/(' /('(///•/ <// Xicolo Sahaltiiii da Pcsaro... In
Ravenna, 1638.
La Bibl. Mazarine possède un exemplaire de ce rare ouvrage.
130 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1. La \
Fciiiida \
Draiinimticit coiiiposi'ioiw \
AIT I:miiicii~a rosi ni |
Revcremlis"^^
Di'diùita I
Ailloli' I
Gioviin BaU'nta Aiulrciiii j
//(/ coiiiia \
delio Lclio Fcdcle \
. (La
dédicace est datée du 28 mars 1647). B. Xat., Ms. ital. 108S.
2. Troiiiha di Puniiisso. Pour le texte de ce divertissement \'. Ademollo. Priiiii
ftisti, p. 108.
3. La Signera Margherita Costa Romaine qui avoit du génie et du talent pour la
(<
poésie, prépara pour le Roy une Fête à cheval en forme de Carrousel et de Ballet, le
sujet de cette Fête étoit un défi d'Apollon et de Mars. Le théâtre devoit représenter
un grand Arc de triomphe sur lequel étoit un Autel consacré à l'Honneur... »
« L'exécution de ce dessein avant paru trop difficile on lui préféra VOrphéc qui fut
représenté l'an 1647. ^^" '^*-' '«lissa pas de faire imprimer cette Fête de la Signora Costa
avec d'autres poésies qu'elle dédia au (Cardinal Mazarin ». Menestrier. Des représeii ta-
V. Em-^a- sccondo 1" ordine che egli diceva di havernc, c che in cffctto mi ha fatto appa-
rire con uua lettera che nii ha presentata in nome dell' Em'--' Vr-», ma si corne era
impossibile che egli lasciasse imperfetta Topera deil' Orjcv per tutto Carnevale che
non pena si è potuta provare,
é stata intieramente finita e negl' ultimi giorni di esso a
cosi, havendo la Regina risoluto di farla rappresentare dopo Pasqua, é anco neces-
sario che egli si trattenga sino a quel tempo per dar quell' assistenza ail' opéra, che
non puô haversi da altri che da lui ;). Bibl. du Vatican, Barb. lut. 8043.
I. V. Pièces jusificatives III, n"^ 10 et 11.
132 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
« Hieri il Pozzi et io fummo invitati per parte regia a vederla et riusci veramente
mirabile par le macchine, le voci, Arch. de Mantoue. Arch. Stor.
niusiche et habiti i--. (
trice sua moglie hanno sentito a recitare la favola lïOrfco da' Musici italiani con
gran' Iode di essi eddle macchine che niirabilmente hanno in essa operate. » .\rch.
du Vatican. \uu:^iatiira di Frih.cia, 95.
4. Lettre du Résident de Toscane Barducci du 10 mai 1647 " Prima di partira da •
Parigi le med'"e M. volsero Lunedi sera regalare la Sig™ Duchessa di Longavilla délia
commedia in musica, ma perché S. .\. non vi è potuta intervenire, essendosi trovata
indisposata, tu rappresentata di nuovo a requisitione sua il Mercoledi. »' (Florence.
Mediceo 4.653). V. aussi la Galette de Roiatidol et Madame de Motteville.
>. /o//r/i(i/ (du mercredi 8 mai). I, 282.
6. Naudé s'indigne de ces accusations dans son Jui^citieiil de loul ce qui a esié iiii-
piniic coulfe le Cardi)uil... : d Reste donc l.i Comédie d'Orpliée représentée par des
I. ORFEO 133
d'enthousiasme '.
A Monsieur De Liiigf;x.
Italiens//; stilo, comme ils rappellent, rccitativo, devant la Revne et, j'ose dire, quasi
de Madame Royale à Turin. (Frimi fasti, p. 38). On trouve dans les « Lettere Aiiio-
rose dedicate al Seren^° Principe G. Carlo di Toscana (In Venezia, 1639, in-40), un
sonnet où « Il signer D. Alphonse de Oviedo Spinoza, loda la Signora .Margherita
Costa di Poesia e di Musica :
iiasso deux sonnets « .-7//' Slonor Jjiii^i Rossi pcr II siio Orfco
nippresentalo lu Miisica alla Maeslà délia Rcggina di Francia » ;
Al Mecicsiino
1. Au sujet d'un litige relatif à la chapelle Sainte-Pétronille, voir Aff. lîtr. Corr. dipl.
Rome, 94, 1" 1)6.
2. Aff. Etr. Rovie, 102, Le 14 avril 1647, M. Gueffier répond à Ma-
1° 213.
zarin qu'il V a dans la rédaction du brevet en faveur du « S"" Ponti, beau-frère du
S'' Luiggi de Rossi » un vice de forme qui a obligé le chapitre de Saint-Pierre à le
refuser. 11 faut en faire un autre. Ro7)ie, 99, 1° 228.
3. V. la lettre de Leopardi. Pièces justificatives IH, n" 13.
rer ici jusqu'à ce jour, puisque tout cela a été fait pour le grand
plaisir et la satisfaction de Sa Majesté la Reine ».
1. Buti, lui .uissi, s'était vu décerner rimmortalité par la poétesse Margherita Costa.
« Al Siii;noi- Huti, per il suo Orteo rapresentato alla Maestà délia Regina di Francia » :
1. Voir la lettre du grand duc de Toscane du 23 juillet 1647 à Mazarin. Aff. Etr.
Toscane, 5, fo 346.
2. Lettre du cardinal d'Esté, en date du 21 mars 1650, à Mazarin pour le remercier
de la lettre que luiSig™ Margherita Costa « che V. E. per le virtù che in
apporte la
lei risplendono, stima digna di suoi favori ». Rome, 123, f" 147.
3. Magliabecchi dans une lettre citée par Ademollo {op. cit. p. jS, note i) déclare :
costumi », dit l'Eritreo dans sa biographie citée par Ademollo. Teatri Ji Roma, p. 19.
6. Elle avait chanté dans la Catena d'Adone. V. Ademollo. Teatri di Roma, p. 9.
140 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
1. Lettre du 10 juillet 16.17 ^^^ prince Mathias, publiée par Adeniollo. Prliiii fnsti,
P- 5 3-
AdemoUo a interprété fort mal cette lettre. Il a cru que c la partenza del Melani »
signifiait le départ d'Atto, alors que tout le reste de la lettre montre fort bien qu'il
s'agit de Jacopo Melani.
2. Lettre du 17 mars 1647 à Mazarin :
A ragione Jacopo Melani è ricorso a favori di Y . Em'-'" per haver vantaggi da me,
perché, sapendo quanta stima io faccio del gusto e dell' inclinazione dell' Em'-i Vrà,
non poteva trovar mezzo megliore per disponirmi. Nelle occasioni pero che sipresen-
teranno proporzionate per lui, non haverô part-» memoria e in questo, e in ogn' altra
faro apparire sempre l'autorità che V. Em^-» ha in questa casa, et confermandole in
tanto il mio vero acceso desiderio di servirla, bacio ail' Em^'"» Vrà con tutto l'animo le
Mani.
Di V. Emza
Gran Duca di Toscana,
Aff. Etr. Tosùint\ 5, f" 291,
LORIEO 141
VI
1. Publié (avec quelques erreurs orthographiques que nous avons rectifiées sur
l'original) par Ademollo. Primi fasli, p. 5 1 et 52.
2. Mémoires. Edit. Micliaud et Poujoulat.
142 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
3. Lorsque Mazarin quitte Paris une Ma/arinade léte son départ en ces ternies :
1. L'Orphée grotesque dvcc Je haï rustique en vers burlesques, première partie. Paris,
Sébastien Martin, 1649, '-''^> Suite de VOrpliée avec les Bacchautes ou les rudes joueuses.
2. a Sarrazin tut mis à la Bastille... parce qu'on le soupçonnoit d'avoir fait de
méchants vers contre le Roi, à l'occasion des machines des comédiens italiens. On
lui faisoit tort, il ne les eût pas fait si mauvais ». Tallemant des Réaux. Historiettes,
3e édit. Garnier, tome VII, p. 89.
5. Monsieur d'Hemer}^ écrit à Mazarin, le 24 juillet 1647 : « Monseigneur... Sarrasin
m'a veu... à la Bastille, il paroist en ses escuses fort innocent. Je n'av point encores
veu son beau frère qui dict estre le calomniateur afin de prendre pour luy le mal, si
il y en a, j'escriray à V. E. ce que j'aurav reconeu après mestre bien esclairci. » (Aff.
Etr. France, 858, fo 246).
Quelques jours plus tard D'Hemcrv écrit de nouveau
Monseigneur, J'ay veu
: « —
M. D'Esfontaines, beau-frère de Sarrazin qui est son ennemi,
il n'a nulle cornoissance
que les vers soient faiis par Sarrasin c'est une médisance si sotte et si mal"
; e qu'elle
ne sent point le stile de Sarrasin et après avoir bien tout examiné, je suis obligé.
;
« Luigi Rossi è stato desiderato con tal passione dalla Regina per la sua insigne
virtù e buone qualità, che egli si è risoluto di venire a servir Sua Maestà, non inten-
dendo pcr questo di lasciare il servitio di V. Em'-', la quale prego a volergli conti-
nuare il suc affetto, e la sua buona gratia »... (Aff. Htr. France, 262, 1° 87).
3. Rome, 163, fo 2. C'était le château de Myon.
4. c< Da Luigi Rossi mi è stata resala benig"ia di V. E. del 17 caduto per l'honor
délia quale render debbo infinité gratie. La suplico a creder sempre uor di ogni dubbio f
ad tumulum
Cl'jus
Har.moxia orphaxa viduaql'e Amicitia
Eterxum ploraxt
JoAxxis Carolus de Rubeis
Ibi Fratri amaxtissimo
Cui COR PERSOLVIT IX I.ACRIMAS
2. Cette épitaphe se lit encore sur la pierre tombale en Téglise S'^ Maria-in-via
Lata.
5. Comme nous l'avons vu plus haut. Ademollo a cru que la lettre de Mazarin con-
cernant le départ de Jacopo Melani, le 10 juillet1647, s'appliquait à Atto Melani.
Cette conviction déterminé à changer la
l'a date d'une lettre d'Atto Melani au prince
Mathias : au
de 2/ Liiglio il a écrit 2j Giitiriio. Singulier historien qui acconmiode
lieu
les documents selon les nécessités de son récit! V. Ademollo. Piiiui fusti, p. 32. La
lettre en question porte la cote Med. 5442. f" 26. ( Arch. de Florence).
:
148 l'opéra italien en FRANCE
De ridicules personnages
Avec de lascives images...
par Paris, en 1650, note dans son journal, à la date du 6 février « In the evening, :
came Sigi" Alessandro, one of v" Gard'. Mazarin's musitians, and a person of greate
name for his knovvledge in gt art, to visite my wife, and sung before divers persons
of quality in niy chamber )>. Il m'a été impossible d'identifier ce mystérieux Siguor
Alessandro.
2. Lettre de Conrart à Félibien du 20 décembre 1647 « Depuis la guérison du
:
Roi, M. Vincent a dégousté la Reine de ces divertissemens (des opéras) en sorte que
tous les ouvrages ont cessé. ». Leitres fauiiJicres de M^ Coiirard, Paris, Billaine,
jMDCLXXXI, p. no.
CHAPITRE I\'
L'interprétation. Le succès.
IL Le troupe italienne de 1655 à 1659 Un moine virtuose. OtîVes de
:
— service. —
La Signera Anna Bergerotti, Francesco Tagliavacca, Atto Melani.
III. Lulli et les ballets italiens : Psvrbé, La Galanterie du temps, VAduv iiialato,
Alcidiane, la Raillerie.
de] viollno.
Le cardinal Antonio Barberini voulut bien avancer aux musi-
ciens l'argent nécessaire au voyage. Le 5 novembre, Mazarin lui
écrit « Le signor Buti me donnant avis que Votre Eminence
^'
ma, come gl' affari délia campagna et i preparamenti per sacrare il Re in questo mese
di settembre occupano per hora tutti i pensieri, se le mandaranno l'ultime résolution!,
subito che il Re sarà di ritorno a Parigi e frattanto resto con desiderio d'ogni sua pro-
sperità. Parigi 29 Agosto 1655... » Bibl. Maz., Mss. 2218, p. 188.
2. « Il Re desidera il ritorno quà del Sig. Buti e mi ha commandato di pregarne
in suo nome V. Fm. la quale, se cosi li place, sarà servita di farlo partire subito... »
Bibl. Maz., Mss. 2218, p. 220.
Buti se préparait d'ailleurs à partir au premier jour comme en témoigne une lettre
costi una sonuna al Carlo del Violino et alli Musici che devono accompagnarlo per
.S""
dar loro commodit.'i di far il viaggio a questa corte, prendo la libertà di supplicar
Y. Em.
somministrar loro quattrocento doble che faro pagare in Parigi alla per-
a
sona che placera ail' Em'-a Vr. di ordinare. Bibl. du Vatican, Barb. hit. 8043, ^^ )>
comptes du Cardinal Antonio dans les Archives Barberini (à la Bibl. du Vatican) des
billets autographes classés aux années 1657-1664 conçus en ces termes « Al Sig"" :
Gasparo Marchaccione mio Signore e Pron Oss">o. Sig"" Mio e Padrone Sig. — —
Prego la cortesia di V. S. farnii gratia di dare al présente Padre Jacopo Caproli, mio
fratello, li soliti denari che Sua Em^a pfôn mi fé gratia per il mese di Novembre
prossimo passato. Il medesimo Padre a voce renderà a V. S. quelle gratie che con
tanta cortesia mi ha compartito, sperando, se place a Dio di guardarmi da nuovi acci-
denti, di poterlo far di persona. Fra tanto confessandomeliobligat"^", sono e sarô sem-
pre di V. S. Mio Sig^ Dcvot. et oblig. Servir Carlo Caproli. >
2. V. Berardi, Ragionavienti musicali, 1681 (p. 136). B. N. Réserve V. 2477.
3. Il avait composé, aux environs de 1645, une magnifique cantate profane sur un
poème de l'abbé Buti. Elle se trouve dans le recueil du Conservatoire de Naples dont
nous avons parlé plus haut « Contro i pensieri inquiet i. Poesia del Sig'' Francesco Buti,
:
Musica del Sig'^ Carlo Capioli Roinauo ». Caproli appartenait donc à ce groupe des amis
de Buti dont nous avons déjà maintes fois rencontré les noms : Luigi Rossi, Marco
Marazzoli, Marc' Antonio Pasqualini, Gio. Carlo Rossi, etc.
4. On trouvera aux Pièces justificatives (\^I) une bibliographie de ses œuvres. Le
Quellen Lexikoii de Eitner ne donne que des indications trop incomplètes à ce sujet.
5. Comme le vénitien Cavalli.
154 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1. Sur le désir de Buti d'avoir affaire à des « romaneschi ». V. une lettre d'Atto
Mclani publiée par Adcmollo, Piimifasli délia Miisica ital. a Parigi, p. 70.
2. Le 19 décembre 1655. Mazarin remercie le Signer Garopoli d'un recueil d'airs
que Buti lui a remis de sa part. Bibl. Maz., Ms. 2218, deuxième partie, 1° 309.
5. Mu::^e historique, édit. Ravenel, tome I, p. 439.
4. Nous avons eu la bonne fortune de découvrir cette letttre à la Bibliothèque Na-
tionale dans un Recueil de lettres adressées au Cardinal Antonio Barberini récem-
ment acquis. Il est probable que cette correspondance s'est échappée par aventure des
contrammo nel S^ Prenez di Conti quale mi fece chiamare per voler saperc che genti
crano e di dove venivamo et dove andavamo li dissi chi siamo, chi ci ha dimandati
;
e chi ci inviava. Mi tenne più d'un' hora con grad« cortesia, dimandomi délie salute
di V. E. e délie cose di Roma. Mi licenziô con tarsi promettere di andarlo a visitare
la sera Vienna et poi a Lione et poi a Parigi.
a
La Vienna ci fui, et condussi questi musici dalla mia moglie in poi, et li
sera a
focemmo un poco di musica, quale con grad» benignità mostro di gradirla et lo
dimostrô con un honorevole regalo che forzatamente vuolse farci. Lo sentimmo
anchora a Lione dove ci vi siamo trattenuti quattro giorni per riposo, essendocene
grande bisogno, ma le spese di questi paesi che sono grandissime ci premono a par-
tirsi et sarà di mattinasei del corrente. Il Sigr Cenami ci ha fatto eccessi di cortesia,
li
Parigi sono svanite; anzi non ha volute permettere che mia moglie habbia mai più
messo piede in casa sua, da che fu venuta la littera del Re e che V. E. li parla a
Ponterosso et con tutto che ci habbia fotto discorsi con molto sentimento, non ha
;
voluto che ne meno nell' andar via sia mia moglie andata a far riverenza alla S'» Prin-
cipessa. Et questa cosa che l'ho sentita grandemente, ho rossore di scriverlo a V. E.
ma conoscendo che ho gran bisogno di aiuto appresso S. Sig^ia et per questo prendo
ardire di ricordarlo a V. E. come anche per farli sapere in che blivio mi trovo ;
* Nous respectons autant que possible l'orthogiaphe du nuisicien. Il écrit ijolini pour /lo//--!;.
hlivio pour hivic, etc.
156 l'opéra italien ex FRANCE
Cenami qui m'a donné une lettre de change sur Paris. A mon
arrivée je la ferai mettre en compte et la garderai intacte sans
en prendre un sou à moins d'extrême nécessité et avec le con-
sentement de Buti.
Il me reste à implorer la bienveillance de \\)tre Eminence
pour qu'elle me conserve sa protection qui m'est très précieuse.
Dussai-je revenir en chemise de France, je serai encore très
heureux d'avoir fait ce voyage sans avoir d'autre récompense
que la protection et le service de Votre Eminence. Je me
permets de rappeler à W 1:. qu'en toute occasion, elle doit
Lvon, le 5
janvier 1634.
Carlo Caproli.
Caproli se trouve dans les Rci^isircs de du Roi à la Bibl. Nat., Ms. Jr.
la Secretaircric
d'hui... 1634, le Rov, estant à Paris, ayant creu ne pouvoir donner au s'' Charles Ca-
prole un tesmoignage plus particulier de l'estime qu'il fait de son mérite et de la con-
fiance qu'il a en son affection et en son expérience qu'en le retenant pour servir au-
près de sa personne. Sa Majesté pour ces considérations luv a donné la charge de
^U de la Musique de son Cabinet, i'our par led. s»" Caprole désormais exercer et jouir
et user aux honneurs et autres prérogatives, gages et droictz qui luy seront ordonnez
par ses Kstats en vertu du présent brevet qu'Elle a signé. »
3. Dansé le 17 février. \'. la ]cuiu'sse de LuUy, S. I. M.. 1909, p. 531 et 332.
OPERAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR I59
1. Recueil des épitres en vers burlesques de M" Scar rouet d'autres autbeurs sur ce (jui
s'est passé de plus remarquable en l'aum'e 16) j. Paris, Lessclin, MDCLVI (Bibl. de
l'Arsenal, B. L. 9323, in-4«, p. 29.)
2. « Passât! i giorni délie prossime teste si darà la corte alla festa del Gran Balletto
per CLii si travaglia già niolti niesi sono, per sortire poi immediataniente dopo in
campagna ». Arch. de Modène. Frauda. Lettere del Résidente Ercole Manzini.
(3 Aprile 1654.)
3. Mu:^e liistorique, éd. Ravenel, I, 484.
4.Le 10 avril, le résident de Toscane, Bardiicci, écrit « ... a San Gerniano, dove :
S. M. si trattenne sin' al Mercoledi seguente, essendo poi venuta quà per provare il
suo gran' Balletto et la commedia in musica, conie segui ieri et doverà provarsi anche
domani, havendo S. M. risoluto di rappresentare l'un e l'altro Lunedi prossimo per la
prima volta con tutte le macchine inventate da Torelii ». (Arch.de Florence, Mediceo
46)8.) Le même jour, le Nonce écrit au Pape « Nella seguente settimana si tara la
:
testa in corte del Ballo del Re con macchine e Musiche di Musici venuti per que-
st'etfetto d'Italia ». (Xiin:^iaturu di Frauda, 108. Arch. du Vatican).
l60 l'opéra italien ex FRANCE
mière. On voit par son récit que le scrvicf d'ordre avait été
1. j-llc était d'ailleurs en iort mauvais état et avait besoin d'importantes répa-
rations.
2. V. la description de la salle dans Le Ballet de Cour en Fiance avaiil Lully.
Cliap. 1\'.
lesta in musica del Re, sabbato li 11, e dopo fu fatto per la prima volta in publico con
l'intervento délia Regina et Ambasciatori che furono invitati in nome di S. Mtà con
lé2 l'opéra italien EX FRANCE
gran concorso di Popolo, essendo il tutto riuscito con magnificenza e Iode universale.
E si rapprescntarà, per quanto dicono, altre dieci voltc ancora per magg"" commodità
e sodisfattione di tutti. »
1. Arch. de Florence. Mcdicco 4638. « ... restando al présente S. M. libéra da i suoi
dolori nefritici, et Martedi sera intervenne per la prima volta alla 4'-' rappreseutazione
del Grau Balletto reale et délia Commedia iu Musica che riuscirno maravigliosa-
niente, essendosi rimediato a che si erano osservati nelle antécédent! rappre-
'i difetti
sentationi et con tanto gusto del Re, che S. M. volse t'arla di nuovo icr sera et ha
risoluto di continuarla per altre cinque volte, anche perché ciascuno ne possa godere,
essendosi di già stati invitât! li Ambas" et altri Ministri di Principi, il Magistrato délia
C^ittà et il Parlaniento et l'istesso seguito dell! altri tribunali. »
2. Op. cil., I, p. 489. V. encore sur le ballet des Noces ilc Thélis les gazettes riniées
des 2, 16 et 23 mai.
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR léj
nous devions nous faire une idée des Xor^'c ili Peleo c di
Si
I
Co.\îMEDL\ I
Bibl. Nat., Réserve Vf. 1460. voit, ce recueil com-
prend deux livrets distincts : le ballet et l'opéra italien. du Ballet onA la fin lit : « Ce
qui suit est la comédie italienne traduite en vers français par un autre que par celui qui
a fait le ballet. »
Dédié à Monsieur
représentations... le Comte de S. Aignan, Premier ge)itilhomnu' de la
Chambre du Roy. Robert Ballard MDCLIV. (Ce troisième livret relatif à l'opéra de
Caproli est d'une rareté excessive. Il n'avait encore jamais été signalé. On le trouve
relié à la suite des deux premiers dans un superbe exemplaire in-folio (rel. en maro-
quin) à la Réserve du Conservatoire.
164 l'opéra italien en 1-
range
1. Sur le genre poétique des « Vers pour les personnages du Ballet «. Cf. H. Pru-
nicres., Le Ballet de cour en France, chap. V. —
Victor Fournel, Contemporains de
Molitre, tome II, p. 190 et suiv.
2. Collection Pbilidor z\\ Conservatoire. Tome IV. Les airs sont très sommairement
notés pour dessus et basse seulement.
3. En particulier son oratorio Davide prevaricanle e poi pentito que possède la Hot-
bibliothek de Vienne.
4. B. N., Réserve Vf. 1460 et Réserve du Conservatoire.
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR lé)
Jupiter s'enfuit sur son aigle, tandis que les Furies, « toutes
glorieuses d'avoir utilement servi au ressentiment de la déesse »
yeux de Thétis ^
». Prométhée
que Jupiter se désistera prédit
par ambition et extrêmement consolé » pen-
le roi le quitte a
dant que des Sauvages se livrent à une danse bizarre en agitant
leurs massues. La scène suivante nous montre l'accomplisse-
Peleo :
—
Et io di Theti a rai l'anima accesi. » i
î66 l'opéra italien en frange
I . En ces termes :
Amor, difendere
Da te quest'alma
lo più non sô.
Né più contendere
A te la Palina
Non voglio no ;
X'anta più tu
Supcrbo Arcier
Ira le tue glorie
Mia servitù.
Clic solo in ver
Da tue vittorie
Salvo sen va
i.Wi cor non lia
un petit nombre de Seigneurs renommés pour leur adresse qu'entouraient des dan-
seurs professionnels. Les entrées nobles et majestueuses étaient réservées aux dames
et aux courtisans dont les talents chorégraphiques étaient moins prisés.
i68 l'opéra italien en- ekance
Personnages du prologue :
Personnages du drame :
Les musiciens français dont les noms sont cités ici appar-
tiennent tous à la musique du Roi '. Le plus illustre d'entre
fois était déjà venu de Rome à Paris r Qui est Antonio '
6. On trouve dans les recueils de Playford divers airs et chansons de cet auteur.
Cf. Choice Ayres and dialogues, London, 1675. .Wtc'.4vr« and dialogues, London, 1678.
IJO L OPERA ITALIEN EN FRANCE
II Juin 1634. »
tonio che giudicarcbbe assai a proposito, che col ritorno di Carlo del Violino si
a servirne S. M'^ e che quando non si fosse tatto, si facesse per correspondere con
maniera nobile et obligante, e, per quanto mi accorgo, anco per impegnar cosi il
Principe a ripiglarlo al suo servitio, dove altrimente restarebbe a carico di S»
Ynx''^ la quale gli promise d'haverne il pensiero quando per detta causa havesse per-
duto il Padrone. »
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR I73
Carlo del Violino, mio fratello, scudi quindici e sono per la mesata di Novembre
(1658). En 1664, son neveu Antonio Caproli touche à sa place.
2. CtJlalo^o dci Macstri Cotiiposilori, dei Professori di iniisica c dei socii di onorc dclla
co}ign'iia::Jone ed uccadeinia di Santa Cecilia... Roma,
1845, p. 104.
3. Nous comptons publier prochainement d'après des documents du Ministère des
Affaires Etrangères la correspondance relative à cette nomination.
4. Mazarin écrit, le 4 décembre 1654, à Elpidio Benedetti à Rome « La Moglie di :
Carlo Caproli porto quà alcuni guanti che diede alla Regina, di quelli che fa tare in
casa sua la S" Principessa di Nerola, li quali sono piacciuti assai a S. M'^, onde vorrei
che voi provaste destramente di haverne, se è possibile, una dozzina di pari ». France,
270, fo 403. V. une lettre de Vagnozzi sur le même sujet du 3 janvier 1662. Rome,
144, fo 26.
5. Oratorio a' cinquc di David' Preiaricante e poi pentito. Poesia delF Ecc'i'o Sig^e D.
Lelio Orsini, Musicadi Carlo Caproli del Violino, 1683 (en 2 parties) Ms. 16272, in-fo.
La Hofbibliothek de Vienne a consenti à m'envoyer cet ouvrage en communication
à la Bibliothèque Nationale. J'adresse ici tousmes remerciements à M. le Professeur
174 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
II
gratia che dimanda, se risolverabbe di venir al servitio dcl Re, essendo musico molto
buono e molto a proposito per questo modo di cantare per quanto mi té supporre.
So che V. Em^^ non ha bisogno di preghiere dove puo assicurarmi délia sua stima-
tissima gratia, ma io in questa occasione glicle porgo caldissime affiiiché ella scorga
quanto mi preme le sodisfattioni di questo giovine e qui a V. Em'-» etc. Parigi
3 .\prile i6) |. ». MX. iùr., F'dmc, 270, t"" 114 et suiv.
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR 17)
I. Lettre du 2) mai 1654 : « Ben sa V. Em^a quanto grandi siano le mie obliga-
tioni e vivi i miei desiderii di eseguiere i suoi ceuni e perciô, tralasciaudo ogn' altra
mentre lo sperar cio in gratia dal Papa sarebbe contro le sperienze di questi tempi.
Xondimeno puo V. l£m. rimaner sicura dell" applicatione mia, che sarà sempre la
medesima in tutti li occorsi di ubedirla e le baccio umilissimamente le mani. Roma,
25 Maggio 1657. " ^ff- Etr.. Ronw, 125, f" 18).
176 l'opéra italien ex 1-RANXE
1. Le cardinal Sacchetti était l'un des chefs de la l'action française. Mazarin avait
cherché à le pousser au pontificat durant le conclave de 1644.
2. Innocent X, malgré ses concessions à la France, demeurait entre les mains de la
faction espagnole et continuait à blesser Ma/.arin et nos diplomates par son attitude
aggressive et hostile.
Voici de l'acte baptistaire du futur moine chanteur d'opéra
le texte « Dome-
3. :
I. D. Filippo M»;lani était en Autriche en 1657. H' était fort connu dans les cours
qualche correspondanza con lui per via di lettere et è mio carissimo amico... « Publ.
par Sandberger. Œuvres de J. K. Kerl, tome I, p. xvn (en note) Denkiiulkr der
Tonkunst in Bayerii.
1. Non posso taccre a
;< \'. lim. una ricreatione c" hebbi hieri sera, percliè vera-
mente era degna di teste coronatc. Fui col S. Ambasciatore di Venetia in casa di quella
Sig^Augela dettala Pollarola, tanto célèbre cantatrice, dove perservire S. Ecc^a venue
il lira et il Tanaglia a toccare il cimbalo.
Boccalini con la sua L'armonia dclli due
suoni voce tu tanto angclica, che ci rapi alla contemplatione di quella
et di quella
del Paradiso e concordemente dicemmo che credevamo non potesse essere più soave.
lo mi figurai ancora soggetto da essere invidiato da coteste M'-»^ e non dubito che, se
V. Yaw-^ potesse concepire, o, per dir meglio, potessi io rappresentarle al vivol'esqui-
sitezza di quella melodia, vorrebbe S. Em. assolumente farne un regalo al Re et
alla Regina. Non parlo délie altre qualità di qucsti soggetti perché bisognarebbe tes-
sere un panegirico, essendo in tutti tre di bontà, di modestia e di humilità straordi-
naria e tanto più amirabili, quanto più che non si sogliono trovare troppo spesso in
virtuosi di questa sorte.
La Angela mostra sempre poca dispositione ad uscir di Ronia, dove vi è hono-
Sigra
rata e stimata dalle principali Dame c Personaggi. Pure crederei di guadagnarla col-
l'honore di servire si gran Monarchi e, come altre volte ho scritto, non si haverehbe a
farla passare nella riga délia Sig^» Leonora et in consequenza la spesa sarebbe molto
rimessa, et io son certo che la Regina ne goderebbe, stô per dire, quanto délia Sig™
Leonora stessa.
Li due huomini, et ambcdue compongono cccellent«^ et suonano a maraviglia l'uno
di tasti e di liuto, l'altro di lira, d'arpa, di violino, di viola, di chitarra, ma in eccel-
Icnza, ambirebbono essere chiamati a cotesto real servit! o. Ho voluto darne questo
cenno a V. Em^;' acciô le servi di notitia, ne aspetti che assaggi la musica délie Coc-
chine come Cardinale Orsino, perché io sono huomo che non
desiderarebbe il Sig""
mi lasso trasportare da passione e voglio uscire con honore di quelle cose che intra-
prendo e si assecuri pure V. Em., et io non sono capace d'inganarla, che è stato
:
parto di nera maligniià quello che alcuno possi liaver detto costi contro i costumi
délia detta Angela, essendo in efletto taie di nome e di costumi. oltre che non é di
bellezza da persuadere il contrario. E qui a \'. lùn. profond^ minchino. Roma,
26 ottobre 1654. —
Il .Sigr Balv di Valancé et il Sig. Abb. di Monbason possono dar
ragguaglio dell'Angela, del Tenaglia et mi dispiace che non habbino sentito il Boc-
calini. questo realmente è .soggetto da Re ».
Aff. Etr., Ronw, 125, f^ 522 v^.
'
178 l'opéra italien en FRANCE
j'eus hier au soir, parce qu'en vérité il était digne de têtes cou-
ronnées. Je fus, avec Monsieur l'Ambassadeur de WMiise, en la
maison de la Signora Angela dite la Pollarola, la célèbre canta-
trice, où pour servir Son Excellence vinrent Boccalini avec sa
charge '
: « la Signora Angela, disait-il, a une sœur qui chante
la partie de contralto, mais non en perfection, car il n'y a pas
longtemps qu'elle étudie. Elle a sa mère qui est une très bonne
dame et un frère qui est un jeune homme très tranquille qui
leur tiendrait lieu de serviteur. Pour les conditions, je croirais
bien qu'on ne saurait leur donner moins de 150 ou 200 écus
par mois et le seul logement, sans prévoir rien d'autre ; et, pour
le voyage et la gratification, au moins un millier d'écus. Je
dis cela d'après ce que je crois, car j'ignore leurs prétentions
pour n'avoir pas eu l'occasion de leur en parler en particulier...
Quant aux deux virtuoses, si l'on pouvait avoir Boccalini,
I. Lettre du 2 novembre i6)4 c Q,uando che V. Em. applicasse alli soggetti per
:
2. Elpidio Benedetti fait allusion à sa mort dans une lettre du 22 décembre 1659 :
1. Le Journal de la Santé du Roi, écrit par Vallot D'Aquin et Fagon (pubL par M. Le
Roi, 1862, in-80) montre avec quelle ardeur jeune Louis se
livrait au plaisir de Ja
le
répéter un ballet {R. de la Xiiit), fut incommodé d'un rhume... » « Peu de temps
après, le roi s'étant échaufie à danser et répéter son ballet, fut saisi le huitième jour
de mars après avoir soupe, de frissons partout le corps, suivi d'un accès de fièvre... »
« Sur la fin de mars de la présente année, après plusieurs fatigues durant un ballet
dansé à plusieurs reprises par S. M
» etc., etc.
entendu chanter '. Nous savons par lui que l'illustre signora
Anna domiait, dans sa maison, des séances musicales qui
étaient fort courues. Le duc de (îramont était l'un de ses
familiers. F'emme de beaucoup de goût, elle fut du petit nombre
de ceux qui firent bon accueil au grand Froberger lorsqu'il
vint à Paris et qui se rendirent compte de la valeur du compo-
Monseigneur —
écrit-il le 21 avril 1636 ^ L'ordre de vous —
écrire que j'ai reçu de \\ A. S. par l'intermédiaire de mon
fils, m'engage à vous envoyer respectueusement les deux
chansons favorites de S. M. et qu'Elle goûte extrêmement,
surtout « Jiiiar per penare » que le Roi mon maître, fait
entendre sans cesse. La poésie de la seconde est l'œuvre du
cardinal Mazarin. Elles sont faites à la manière des Français
et ont été pour moi l'occasion de me conformer, autant que
j'ai pu, à leur goût pour la facilité. Telles qu'elles sont.
3. Alphonse d'Esté vint aussi à Paris en 1655 pour épouser la nièce de Mazarin, Laure
Martinozzi. Le mariage fut célébré le 50 mai 1655. Au cours des fêtes données à cette
occasion, on fit entendre au duc beaucoup de musique française et italienne. Anna
Bergerotti, Mesdemoiselles La Varenne et Hilaire eurent à se surpasser.
4. Nous ne donnons pas le texte italien de cette lettre qui a été publiée par
Bertolotti, la Mitsica in Ma>itova, p. 105. L'original se trouve à Mantoue, Archivio
Gonzaga. Francia 685. — 1656, Diveisi.
l8_) l'opéra italien en FRANCE
tection que vous lui avez accordée (et que nous vous supplions
de conserver aux débris de notre pauvre maison demeurés là-
bas) est tenue de se montrer très humblement dévouée à votre
personne et de prier N. S. D. pour votre félicité et votre pros-
périté. Sur quoi, avec une profonde révérence, je salue V. A. S.
1. Il lui envoie aussi des livrets de dansés à la cour et des poésies, par
ballets
exemple : « un componimento fatto dal Sig. Cav. Amalteo per le Stanze délia Regina
Nuova dipinte dal S. Romanelli. » (Lettre du 12 septembre. Avch. Gonzaga. Frauda
685. Dkrrsi, 1656).
2. Voici le texte de cette lettre négligée par Bertolotti :
« Serenmo Sig'',
che spero possa esser grato. K variato da sonate, ritornelli et altro, che avendo
V. .\. S. piacere di sentirlo, Torse non se spiaccerà. Serenissimo, con profondissima
reverenza inchinato. l'assicuro et sono il sempre costante ail' A. \'. S.
musique '.
« Sérénissime Seigneur,
È dovere ch' io non prolonghi il mio debito di quanto a V. A. promisi. Ecco una
canzone che potrebbe accomodarsi alla voce, ch' ella alcuna fiata prende piacere
d'usare in passando l'ore dopo i grandissimi affari. Mi sarà stato gran fortuna
l'havere inviato cosa, che al suo Sovrano gusto aggradisca. Si è veduto poi un'
altra lettera in francese in proposito dell'elezlone dell'Imperatore, quale unitamente
invio air A. V. S. t gionto alla corte Monsig. Xoncio del Papa et Sig. Ambasc. di
Veuezia, si dice, per renovare i trattati di pace.
fait qu'il est parvenu à rester. Ainsi je suis demeuré seul, mais
les deux premiers, s'il plaît à Dieu, reviendront.
Je vais m'appliquer avec tout le soin imaginable à faire en
sorte que V. A. sache bien que je vis à sa dévotion, priant le
ciel de m'accorder la grâce de recevoir un ordre d'Elle pour
lio Padroni, che non sta più a seguir la Corte, che è frusta-
scritto icTi, d'ordine dei
torio et che provegga d'altro servizio iu licenziato un altra volta, ma fece tanto
si ;
che si è riattacato. Cosi sono rimasto solo, due primi riveranno, piacendo a Dio. lo
i
nii studierô con ogni immaginabile di tare in sorte che V. A. conosca ch'io non vivo
che alla di lei devozione, pregando il cielo mi concéda la sorte di qualche suo cenno
per potere testimoniare al mondo, colla prontezza délia ufabidientissi» essecuzione,
che sono sempre con immutabil proposito, e profondissimo inchino all'A. V. S.
Humiliss" Devotisso et oblig" Servitore
Gio. Franc" Tagliavacca.
Metz H 24 septembre 1657.
.\rchivio Gonzaga. Fraiicia 6cS5. Diversi 1657.
I. Tagliavacca parle bien dédaigneusement d'un artiste de grand mérite. En 1653,
le bassiste Pietro Francesco Reggio était à Stockholm au service de la reine de Suède*.
Après l'abdication de Christine, il vint en France et entra au service du Roi. Par la
suite il passa en Angleterre et s'v illustra comme maître de chant et luthiste. Il a
laissé plusieurs caiiioni et une méthode « A trealise lo sino ivell aiiy sonor ivhatsoever.
:
*
V. l'ttat des musiciens italiens Je Cliristine. cilé par Pirro. Biixtchude, p. 31.
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR 187
pour l'entretenir de la guerre, des Espagnols etc. Aff. Etr., Toscane 6, f» 435.
2. Atto avait un réel talent de compositeur. Les caii'oni qu'il nous a laissées sont
remarquables par la beauté de la ligne mélodique et l'élégance de l'harmonie.
3. Alla Fera li 20 Luglio 1655. —
k Mi son fatto mandare da Firenze quelle parole
del gioco del cocconetto, che mai non seppi dire a V. A. R. nel tempo che hebbi
l'honore di servirla a Moncalé, onde qui congiunte le invio ail' A. R. V. con due
altre canzonette che ho fatto quà. Mi parvero cosi belle quelle del libro di V. A. R.
a tre voci, che se' il mio non fosse troppo ardire, riveremente supplicherei l'A. V. R.
ordinarne una copia per un suo humilissimo et fedelissimo servitore, poichè non so'
scordarmele e la riconoscerei per gratia e tavore singolariss^e. Sono restato alla Fera
per servire alla M
ta délia Regiria, che non ha maggior divertimento délia
Musica
Italiana » Archivio di stato di Torino. {Lellerc particohri Melani). —
4. Cf. Claretta. Adélaïde di Savoia, Duchessa di Baviera e i suoi teinpi. Torino 1877.
5. A
son retour à Florence, il écrit, le 13 novembre 1653, à Madame Royale pour
lui donner des nouvelles de l'Electrice qui fait l'admiration de « tutta la corte
cesarea », il Hebbi io fortuna d'esser in quel tempo a servire alla M'^ del-
ajoute : «
rimperatore, la quale si compiacque di farmi cantare per il desiderio che hebbero di
sentirmi quelle Altezze di Baviera, e non fu senza aggradimento per la parte délia
Serenma Principessa Elettrice quelle felici memorie di quando mi udi in Torino,
quando di Francia me ne tornai in Italia, che con eccessi di prodigalità fui fatto digno
i88 l'opéra italien en frange
colare gusto, ed io l'ho riveduto anco plu volonticri d'ogn'altro non solo per la sua
virtù, ma perché mi porta il favore délia lettera di V. A. e la certezza délia continua-
zione délia sua gratia, ch'io stimo infinitamente. Questi rispetti m'obligaranno sempre a
tenir cura particolare di qu'" virtuoso et a compartirli il mio patrocinio in tutte le
occorenze suo vantaggio tanto più, ch'essendo stato già sentito dalle loro MM'à, lo
di
hanno ritrovato intieramente di loro sodisfatt"e. La maggior ch'io potrô ricevere sarà
d'incontrare spesso le occassioni di servire V. A. e di attestarli con veri affetti la mia
osservanza. E qui le bacio di vero cuore le mani... —
Di Parigi 4 Gen" 1657. « Arch.
de llorence, Mediceo, 5465, fo 855.
2. V. la lettre d'Atto Melani à Madame Royale du 27 avril 1637, de Paris. Il décrit la
4. V. Xei^^ociafi del Atto Melaiii nnisico appresso Velettrice di Bavieia di piiiie del Re
A';'"". Aff. Etr., Bavière, Corr. dipl. 2, p. 363. (V. aussi ihid., p. 373 et 39(S). L'abbé
Buti prit aussi part à ces Le 8 décembre 1637, Atto écrit à Ma-
négociations.
dame Rovale qu'il est revenu de Bavière avec une réponse satisfaisante. Il lui raconte
que le Prince Mathias, mécontent de ce qu'il ne lui faisait pas de confidences diploma-
tiques, l'a tait ravcr des états de sa maison. Il demande à devenir serviteur de Ma-
dame Ro\ale. (Arch. di Torino. Letlere purlicohiri. Melani.)
3. .Vff. lùr., France 935, f' 21 v».
190 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
1 .
(' Parigi il i6 Agosto 1658. Se ^^ A. R. mi pcrmettcrà chcnell' assenzadelsig. Abatc,
(le résident de Savoie à Paris)
io le port;a tutti raguagli che verranno a mia notitia,i
III
moiselle, fille de Moiiseioiieiir le Due d'Orléans et des ga^^es dont ils jouissent en la pré-
sente année mil six cens cinquante deus. « A Jean Baptiste Lully garçon de la chambre...
sept vingt dix livres -) (Mss. 500 Colhert 54, f" 394)-
2. Lorct, Mu^e historique du i'^'' janvier 1651, édit, I.ivet.
I, p. 79,
3. Raisons qui prouvent... que les compositeurs de musique... ne peuvent être de la com-
munauté... des un'néiriers, 1693, p. 53.
OPERAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR I93
d'ailleurs les seules occasions qu'on eût d'utiliser les talents des
virtuoses ultramontains.
Le 50 mai 1655, dans le JniUct des Bienvenus représenté à Com-
piègne pour célébrer le mariage du fils du Duc de Modène,
Alphonse d'F.ste, avec Laure Martinozzi, nièce de Mazarin,
Lulli débita lui-même avec force postures bouffonnes « un
récyt crotesque italien, partie de voix, partie d'instrumens )),de
sa composition '.
chœur reprend :
16. Jour I
de Janvier 16)6. \
A Paris |
l'ar Robert 13allard. MDCLVI (p. 55 et suiv.).
OPÉRAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR I^$
Ne si dît
Magffior coutenio
Clf il iornu'ufo
théâtre était « arrichito délia varatione délie Machine state inventate dal Torelli >k
2. Mii^e historique du 5 mars 1656, écl. Livet, II, 157.
196 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
Conservatoire (et que nous ignorions en écrivant avec M. de La Laurencie notre article
sur la Jeunesse de Lulli), mentionne formellement la présence de Corbette parmi les
instrumentistes qui accompagnent 'e duo chanté par Mademoiselle de La Barre et la
Sig'i' Anna « Corbette, les 2 La Barre frîres et les petits violons ». Ce détail confirme
:
l'exactitude des faits relatés par C^.orbetti dans la Préface de La Gitilarre Kovalle, Dédiée
au Roy de la Grande Hretaoïie. Paris, 1670 —
... un livre que j'avois laissé à Paris,
: <.<
Lulli dut plus d'une fois tenir semblable langage aux ins-
trumentistes qu'il dirigeait et casser, pour le même motif,
plus d'un violon sur le dos des musiciens opiniâtres. Quoi-
qu'il en soit, il arriva rapidement à dresser les petits violons
1. Il est à noter que la mode des diminutions instrumentales avait sévi en Italie au
xvie siècle comme
en fait foi notamment l'ouvrage de Bassano « Ricercate, passagi... :
per exercitarsi nel diminuire tenninatamotte con ogni sorte d'Istniiueuti. Venezia, 1595
(in-fo). Bibl. Naz. de Florence. Mus. iS.
***
2. Lettre de Clément Marot à Monsieur De touchant ce qui s'est passé à V arrivée de
Jean Baptiste De Lulli, aux Champs Elisêes, A Cologne, chez Pierre Marteau,
MDCLXXXVII, p. 25 et 26.
198 L OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
n'en trahit pas moins un musicien formé à une autre école que
les Dumanoir, les Mazuel et les Vincent. Il est curieux de les
qui peuvent être attribués à Lulli et qui nous ont été partiel-
lement conservés. Cette fois, ce n'est pas seulement une scène
de musique italienne qu'il glisse dans le ballet, c'est toute une
petite comédie qu'il traite en style récitatif. Le Temps et le
un.Mss. de labibl. de Cassel et par les recueils de vieux ballets copiés par Philidor.
Tome III de la Collection Philidor à la Bibl. du Conservatoire.
OPERAS ET BALLETS ITALIENS A LA COUR 199
Il Tempo e lo Sdegno
Son Medici suoi.
Ma il maie è tal segno
Che temo ambi doi
\'i perdan l'honore.
Non fate rumore-.
1. Amour malade \
Ballet du Ro\ \
Dansé par sa Majesté, le ïj^ jour de janvier i6)j.
A Paris |
Par Robert Ballard. MDCLVII Vers du Ballet du Roy
(25 pages). — \ \
pauvre Amour. Ne faites pas de bruit. Le Temps et le Dédain sont ses médecins.
Mais le mal est si grave que je crains que tous deux n'y perdent leurs peines. Ne
faites pas de bruit !
3. Le Temps : Mange-t-il ?
La Raison : Jamais.
200 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1. C'est un grand mal assurément que le mal d'Amour mais crois en l'expérience,
;
S'incoroni su, su !
Disvezzare il pensiero
Di pensar al suo maie.
Fiamme, strali, catene
Non son poi che parole ;
p. 159.
2. La musique du Ballet de F Amour malade se trouve dans divers recueils à la Bibl.
Nat. : Tome I de la colkct. Vm 61 (in-f"), au Conservatoire Tome XV de la coUect. :
son mal. Flammes, morts, chaines ne sont plus que des mots, de l'amoureuse peine
guérit qui le veut.
2. de Motteville conte dans ses Mémoires que ce fut au sortir de la repré-
Madame
sentation que Ma/.arin apprit la mort de sa nièce Madame de Merccx^ur (p. 455).
l'ultimo di carnovale, è stato recitato questa settimana per incontrare il gusto del
Ser'"o di Modena, essendo il tutto seguito con piena sua sodisfattione, corne di tutta
la corte, havendo S. M. ballato al solito, cioè meglio di tutti, c la musica italiana
P- )9-
3. « Amore infermo ».
1. Marolles tout en louant VJi)iour Malade explique qu'on aurair dû traiter d'une
toute autre manière le sujet, c'est-à-dire suivant les formules du vieux ballet de cour
français. Cf. Metnoires, Amsterdam, MD(XLX, in-8o, tome III, p. 121, 122.
2. Loret célèbre leurs mérites dans la Mu-e historique du 10 lévrier 1637 :
Quant à Beauchamp,
" Il fut proclamé ce jour là
j'ar toute la noble assistance
lietto Sig' Duca non vogliono più fornirc al solito per il sostetamcnto délia spesa
délia casa doppo il grosso sborso del balletto, essendo stato impiegato in esso il
dcnaro destinato aile cose più necessarie, il che dà niateria di t'avcllarc c di ridere
alla corte. » Arch. de Florence Mediceo, 4660.
1. A ce même Carnaval on put admirer une pièce italienne la Rosaura montée avec
un faste inouï sur la scène du Petit-Bourbon. La pièce était jouée par des comédiens
italiens. Torelli s'était chargé de la mise en scène. Loret nous apprend que la pièce
était entremêlée de quatre ballets et de scènes musicales. On voit que cette pièce
était tout à fait conçue dans le goût de la Finta Pa:[ia de 1645. (Cf. Loret, Mu~e his-
torique du 23 mars 1658, ('</. Livet, tome II, p. 438.)
2. La Jciuicsse de Lidly. S. I. A/., 1909, p. 559 et suiv.
206 l'opéra italien en FRANCE
çoit. le Roy envoya un valet de Garde Robe pour lui dire qu'il
plaira '
».
1. La musique du Ihilict d' AUiJ'unic se Uc)u\'e dans le recueil \\w i de la Bild. Xal.
(Tome dans le tome \dJl de
1), la (^ollect. l'hilidor et dans divers recueils de la Bibl.
1. i]\. llenr\- l'runicrcs. Soles sur les ()rii^iiu's de l\)iivcih(ie J')aii(iiis('. Saniiiiel-
Kiiidc lier lut. Miisiki^'esellsehafl I2 Jahrg. IV Heft. V. aussi : Repoii of Ihc foiiith Con-
i^rrcss of Ihe I iitenialioinil Minieal Society. I.ondon, Novcllo, 191 2, p. 149 et suiv.
La Miisiijiw Ilaliciuic :
La Miiiiijiic Française :
La Musique Italiciuic :
La Musique Française :
une vérité étonnantes. On sent qu'il les possède tous les deux
parfaitement, qu'il en voit les défauts et les qualités. La
musique française lui paraît un art de demi teinte, propre à
traduire des sentiments tendres et délicats ; l'italienne lui
14
210 LOPERA ITALIEN EN FRANCE
lo sono il Baletto
Che qualche diletto
Pur lior.i vi dié.
Che dite di me ?
* Scusate il ditetto
Ch' ong' uno ha in se,
E anche in etletto
La hretta nii lé
Cosi mi betlate ?
lettre qu'il ne fit sans doute jamais parvenir à son destinataire. \". plus loin p. 348.
2. Lt'S Œuvres de Poésie de M^ Perrin, conteiiaiil les Jeux de Poésie, Diverses poésies
galantes. Des paroles de Musique... Paris, Estienne Lovson, i6_6i, p. 282.
3. Saint-Evremond, loc. cil.
4. Nuitter et Thoinan, Les origines de l'Opéra Jrançais, Paris, Pion, 1886, p. 54
et 55.
il2 l'oI'ÉRA iTALtEX EN 1- RANGE
grande édition des Lettres de Mazarin. Imprimerie Nationale, tome IX, p. 801.
214 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
trouvait la salle du Palais Royal, en 1660, quand la troupe de Molière en reçut la jouis-
sance :« Il V avoit trois poutres de la charpente pouries et estavées et la moitié de la
venir \'igarani dont le mérite ne lui était connu que par ouï
dire, quand il avait à sa disposition Torelli qui avait tait ses
preuves en plus d'une occasion. Torelli, tout à la dévotion du
Surintendant Fouquet, s'entendait mal avec l'ombrageux Col-
bert. Il y avait eu aussi quelque pique entre lui et l'abbé Buti.
Pour ces raisons plus ou moins mesquines, le triomphateur de
VOrfeo et des \or^:^r cil Pclco fut tenu à l'écart de la construction
de la nouvelle salle. Mazarin, en appelant \'igarani, n'avait pas
songé un instant à refuser à Torelli de participer aux travaux
projetés mais Colbert et Buti en disposèrent autrement,
;
3. France, 281, f'^ 75 \^. —Torelli semble s'être vengé en publiant un libelle : Rifles-
sioiie sopra la fabbrica de! iiiioi'o tealro, dont Vigarani se plaint dans une de ses
lettres. Correspondance, p. 14.
4. Idée des spectacles anciens et noui'eaux. Paris, MDCLVIII (in-12) — Bibl. Xat. J.
15416 —, p. 311.
21 l'opéra italien en FRANCE
pour le faire plus beau, il faut qu'il soit et plus long et plus
large, il n'v a considération qui doive empescher de le faire à
la perfection, quand même la maison de M. le Tilliers en de-
vroit estre incommodée \ » Mazarin donne d'ailleurs tout son
appui à Vigarani. « J'escris au sieur Colbert, déclare-t-il le
15 Novembre, de dire de ma
Ratabon que l'in- part au sieur
tention du Roy conforme ponctuellement en
est que l'on se
1894-1895, p. 130.
toire de Fiiris,
2. Lettre de Mazarin du 8 août. \'. aux Pièces justificatives (VIII) la correspondance
de Mazarin avec l'abhè Buti et Colbert en 1639 et 1660.
3. .\tT. Etr., France, 280, f" 105.
ayant déjà été fait presque tout ce qu'on peut laire en dehors
de la salle ; à savoir les très grandes assises de l'échafaudage, les
3. Voici le texte de cette lettre dont M. Rouchès donne seulement une brève
analyse, op. cit., p. 25 :
Au
début l'enthousiasme fut grand dans Paris pour l'œuvre
de Gaspare Vigarani et, de fait, on n'avait jamais vu théâtre si
magnifique. La salle pouvait contenir sept mille spectateurs', la
scène supporter des machines élevant dans les airs près de cent
personnages à la fois. Michel de Pure, dans son Idée des Spec-
tacles, décrit ainsi le théâtre de Vigarani '
: « le corps de la Salle
5. Idée des spectacles aiiiieiiui nouveaux. Paris, MDCLXVIII, in-i2(B. Xat. J 1^416),
page 31 et suiv.
4. Sauvai dans les Autiquilès de la ville de Paris donne les proportions suivantes :
« Le théâtre des Tuilleries... a quarante deux toises de long sur douze de large. Il
peut tenir jusqu'à sept mille personnes. Ses dehors d'un côté sont enrichis de deux
ordonnances de colonnes doriques et ioniques, de l'autre d'un seul ordre de pilastres
corinthiens qui régnent du haut en bas de l'édifice par devant il est entouré de bal-
;
cons et divers ordres de colonnes, orné de grands çscaliers... » Livre XIV, p. 47,
LES FÊTES DU MARlACÎE ROYAL 22 1
II
1. Lettre d'Atto au Prince Matliias, du i^i- mars 1660: « L'ahate Buti è quello che
ha composta la poesia del Ballctto e commedia che si deve tare, essendoperô una scia
lesta. Costui ha pensato di far venire una compagnia di Romaneschi, per esserne il
capo, o per governarli a modo suo, ma perché non ne seguiva il scrvitio di S. M.,
proposi il signor Cavalli per Compositore, il signor Gio. Carlo per sonar l'arpa et
altri virtuosi, creduti da me i megliori, i quali sono stati preferiti a quelli che pensava
di lar venire... » Ademollo Priiiii fasli..., p. 70.
2. A Paris VI:i;isto, en 1646, à Florence le .V('/.sy, en i654(.Vdemollo, op. cit., p. 70,
note i).
1. On trouve des can^oni et des cantates de Gio. Carlo Rossi dans divers recueils
du temps : A Venise la canzoue « Dio, cotiie devo Jare » » (Codici Contarini 116). A
Paris, à la Bibl. S'e-Geneviève Oii mi : soccorc, obiiiie ! A Rome, à la Bibl. Chigi :
E\os'i dolce la peiia cb'io sento et Tair à 5 voix Xo)i ho che penler pin (Q. 1\', 16 et 18).
2. Pièces justificatives VIII, n" 3.
Ciel qui conduit tout pour le mieux par des voies inconnues,
cette lettre aux Pièces justificatives \'I (Afï. Etr. , Corresp. dipl. Roiiu' 157, f" 263).
LES FETES DU MARIAGE ROYAL 22)
n'était autre que le fameux Cesti, celui que Salvator Rosa appe-
mai con quel Sigr Cesti, che una volta in Volterra era frate et al présente
vi abbattete
gloria e splendore délie scène secolari, fatcli una raccommandatione da mia parte
e diteli che studi nelle materie délia musica, chè si far.'i un grand'huomo. Con patto
perô che la.sci star l'Anna Maria la quai corne donna dà canzoni a can/.onette ».
Poésie e lellcvc alite e inédite di Salvator Rosa publirale criticaiiieiite per cura di
1. Cf. Celani, / Cantori délia Cappella Poiitificia iiei secoli XVI-XVIII, Rivlsta iiiiis:-
cale 1909. Il cnlra en fonctions le 21 décembre 1659. En février 1662, il est fait men-
tion sur le registre Dei Piiiitalori du signer Giovanni Ricchi qui touche le traitement
de Cesti » hoggi assentato dal servitio per ordine di X. S., havendone Sua Maestà
Cesarea supplicato délia licenza S. S. per detto Cesti ». En 1662, Cesti fit en effet
représenter à Innsbruck la Magiianimità d'Alessancho
2. Ossen'aiio)ii..., p. 205. Sur les représentations de la Dori à Florence, voir Baldi-
nucci, Xotiiie de' professori del disegiio. Florence, 1728, p. 588.
En 1664, Cesti est dénommé « musico del Sereniss. Ferdinando Carlo, Arciduca
d'Austria » dans le livret de l'opéra : Jlessandro il Vincitordi se stesso. Cf. \\'otquenne.
Libre! ti... p. 11.
Cesti, le i"'r janvier 1666, devint Vice-KapeUineister de la chapelle de l'empereur
Leopold I, qu'il servit jusqu'à sa mort, survenue à Venise en 1669. V. Kôchel Die :
Kaiserliche Hof-Musikkapelle ini IFieii. Wien, 1869, in-8" (p. 106 et passim).
3. Kretzschmar, Jahrhiich Peters 1907. Il que M. Kretzschmar ait jugé
est regrettable
inutile depublierle texteoriginal des précieux documentsdécouvertsparM. Taddeo W'iel.
228 l'opéra italien ex FRANCE
faudra faire pour son mariage. Mais comme ledit sieur Colbert
me doit venir trouver à Noël et que je luy mande de vous
amener avec luy, l'ayant jugé tout à fait nécessaire pour con-
férer et prendre résolution de ce qu'il faudra faire après vous
avoir entretenu, je remets pour alors à examiner tout ce qu'il
encore six cens pistolles pour estre partagées ainsy que dessus
et en outre un régale raisonnable pour lui et pour chacun des
2. Ason retour en France, l'archevêque d'Anibrun reçut une somme de 6.000 livres
« pour les despences qu'il a faites pour les resjouissances de la paix ». B. Nat., Mss.
Cinq-Cents Colbert 106, f" 630 v".
1. Lettre cr.Vtto Melani tlu 2(S février 1660, publiée par Adcmollo, Pn'iiii fasli,
n" 68.
2. Lettre du 2(S février 1660 de l'Arch. d'Anibrun à Mazarin « S'il plaisoit à\^ E. :
de donner ordre pour me faire tenir une lettre de change par la voye de Lyon ainsy
que j'ay receu celle des sept cent cinquante pistolles pour M"" Cavalli et un autre musi-
cien, qui seront payez la sepmaine prochaine ainsy que j'en escris plus particulière-
ment à M. l'abbé Boutti... » Venise 80, f" 55.
3. Une lettre date du 6 avril doit être la réponse
adressée ù l'ambassadeur en
officieuse du Prince « Per quello riguarda la istanza del Cavalli, organista délia
:
chiesa nostra di San Marco, si danno gli ordini necessarii a fine possi passarsene al
Servltio di S. M'a per la vicina occasione dcUe nozze. Ben certi che, terminata la
funtione istessa, sarà egli per ricondursi di quà alla continuatione del suo impiego non
meno necessario, che accettô ». Venise 80, fo 79.
4. On trouvera le texte original de cette délibération dans Cafil, Storia dclla Mitsica
sacra. Tome 1, p. 278 et 279.
LES FETES DU MARIAGE ROYAL 23 1
111
Domino Francesco Cavalli, organista, che parla per la Francia, quando sarà per dette
Sig. Ambasciatore rieSrcato per la solennità del matrimonio del Re Cristal" et ivi si trat
tenga fino al fine di dette solennità, con sicurezza che gli sarà risérvato il luoco ed
emolumento suo fino al suo ritorno in questa città. Côsi anche essendo la publica
intentione dcll' Eccm" Senato », cité par Caffi.
2. Parmi eux étaient 2 musiciens de la chapelle ducale : le sopraniste Giovanni
Calegari et le teuor Giannagostino Poucelli. (//'/</., 1, p. 279).
3. Pièces justificatives, VIII, no i.
232 LOFERA ITAI.IEX EX FRANCE
Aiiiaiilc '
1. Il était entré à la Ho/kupelle le i<^<- juillet 1657. V. Kochel, Die Kdiserl. Hof-
Miisikiipellf ni li'iiii ivii )4^-iS6j... W'ien, Heck (p. 62).
i
1 . Le président Perigny qui faisait assaut d'esprit avec Benserade et composait des
vers pour les ballets et des paroles de chansonnettes,
2. Aff. lùr., France, 281, f" 442.
3. Lettre du 27 septembre 1659. Fniiice, 281, f" 75 v".
4. de Bordt'aux, le 29 septembre 1659, à Mazarin « Le valet de
Barthet écrit :
chambre de M. Don Louis Cde Haro) aura bien des choses à dire, il a veu souper le
LES FÊTES DU MARIAGE ROYAL 235
partir sans délai les musiciens, bien entendu que leurs femmes
demeureront en quelque lieu ^ » « Si j'avois sceu, répondait
Colbert, quelle route on auroit peu prendre pour joindre la
Cour, j'aurois envoyé dès il y a longtemps les musiciens ita-
liens qui sont icy. Le sieur Sillori, ajoutait-il, m'a dit que \\ E.
agréeroit que j'envoyasse soulz son addresse un livre de musique
pour la Signora Anna'. » Enfin, le 30 novembre, il annonçait
à Mazarin que ses vœux allaient être exaucés « M. Ratabon par- :
Roy, la Reyne et Monsieur en famille... Il vit arriver le Roy avec la Reyne et Mon-
sieur suivis, sans mentir, de cinq cents personnes, il fut si estonné de ce mangé en
particulier qu'il ne sçavoit quel jugement en faire. Les petits violons jouoient qu'il trouve
admirable. » Aff. Etr., France, 908, fo 151.
1. En octobre 1659, il envoie à M'I^ Mancini un des petits chiens de sa chienne
officiers les comédiens qui suyvent la Cour y seront. Il v a un jeu de billard et des
:
de Bordeaux Mademoiselle donna hier au soir chez elle le Bal, la Comédie et lin
: «
Ambigu à 2 heures du matin. Monsieur y estoit et je crois Bourdeaux tout entier. Le
Roy n'y fut pas. Monsieur a donné la comédie chez lui à l'archevesché... » Dans
toute la correspondance de Barthet il n'est question que de fêtes semblables (ihid.,
fo85>
3. Aff. Etr., France, 908, ï<> 386.
4. Bibl. Nât., Pap. Baluie, 328, f" 65 vo.
5. Atl". Etr., France, 908, fo 397.
236 l'opéra italien en FRANCE
tira dans quatre ou cinq jours et mènera avec luy l'abbé Buti et
les quatre musiciens italiens '. »
Il s'agit ici de Vlùcolr Aiuaiitc qui seul préoccupe sérieusement les Vigarani à cette
époque. \u reste l'auteur de Sersc est Xicolo Minato (Correspoiidaiicc des J'igarani,
P- 21).
3. (' J'envove, écrit Colbert le 9 janvier 1660, à V. E. le mémoire de tous les
et dépense des machines, afin qu'elle en puisse être informée lorsque M. Ratabon
arrivera prés d'elle. » En marge Mazarin a écrit « J'av trouvé cela fort bien et j'ay :
déjà entretenu le S^ Ratabon sur les bâtiments du Louvre qu'il faut continuer avec
grand soin. » Bibl. Nat., Pap. Balu:;e, 328, i° 92.
4. Le I
I
novembre 1659, au duc de Modène « In caso che
t!arlo Vigarani écrivait :
S. Eminen/.a nel suo ritorno volesse vedere li nostri disegni, habbiamo determinato
di postarli presso il S'' .^.bbate Buti, persona cara a S. Em., nostro singolare amico e
compositore eccellente délia futura opéra. »
Il comprenait fort bien que, cette fois, l'art italien allait livrer
jouer. »
qui vit honorablement avec son mari qui a une voix de ténor
et joue du violon. Elle vient d'être appelée à Parme avec beau-
coup d'insistance. Celle-ci serait la meilleure de toutes; elle a
une forte voix, virile, mais un soprano qui monte très délicate,
Ma II te va, p. 108.
2. « ... Il Ruti mi scriveva di sentire una certa giovane cantarina propostagli dal d"
D. Salvatore che, o non intende, o non ha fine di servir benc il Re, proponendo
soggctto di questa sorte. Hora ch'é morta la Pollarola, non vi resta d'eccellente che la
Sig™ Anna, detta del \'alerio, che vive honora'^ con suo marito, che ancor' egli canta
il tenorc e suona il violino, e viene hora chiamata a Parma con grand' istanza. Questa
tôt de véritables triomphes au théâtre. Plie avait été la rivale de la fameuse Anna
Renzi et avait chanté avec elle dans la Fiiita Pana de Sacrati au Tealro Novissinio de
Venise, en 1 64 1 et dans la Fiiila Savia (de 1 64 3) au Teatro SS. Guyvanni e Paolo.Y. Adc-
,
1. Sans doute kl Signora Fclicc Robctti dont il est question dans la lettre d'Elpidio
Benedetti, citée ci-dessus.
2. France 281, 1° 234.
5. Atf. Etr., France 281, f" 442.
4. Il est porté sur le Rôle des serviteurs du cardinal Antonio. .Vrch. Barberini.
Fainiglid delV Eiiiin"^o. S. Caret. Ant. Tome XXVII. En 1660 durant son séjour en
France, Melone continue à toucher ses gages par procuration.
5. Lettre d'Elpidio Benedetti du 17 février 1660 à Mazarin : « 11 Melone castrato
parti hieri per Livorno, ovc pensa imbarcarsi ». Aff. Etr., Rouie 138, 1° 377.
6. Caffi, Sloria délia Miisica Sitcra dcUa Ducal Cal^pella dl S. Marco. Tome I,
p. 279.
16
242 l'opéra italien en FRANCE
du cardinal.
Enfin on ne saurait passer sous silence les lignes suivantes
tirées d'une lettre du Père Duneau: « nous avons ici au sémi-
naire romain un ancien Maistre de Musique dont la composi-
tion est excellente pour les comédies et les ballets, en quoy il
ne cède point au Carissimi de l'Apollinaire. Je le trouve dis-
posé à aller servir Y. E. si elle en a besoin". » Il est vraiment
regrettableque nous ne sachions pas le nom de ce rival
<(Un certain ouvrier de Rome nommé Girolamo Zanti qui fait des clavessins, a un
contrat avec le prince Pamfîlio de lu\' taire une orgue dans un certain temps qui est
prés d'espirer,, sous peine de payer unesomme considérableà son esgard et comme ;
la grande Comédie et le Grand Ballet pour la resjouissance des nopces du Roy a esté
différé au Carneval prochain, et que S. M'é a encore besoin icypour cette feste dudit
Girolamo Zanti, elle désire que vous priez à son nom ledict Prince de luy acccorder
pour ce peu de temps la permission de demeurer de ça, sans le soubmettre à la peine
où il Ta engagé, Tasseurant qu'aussitôt après il se rendra à Rome pour achever
l'orgue ». Roue 143, f« 279.
3. Adcmollo, Pritiii fasti delhi jutisica ilaUana a Parigi, p. 71.
4. Aff. Etr., France 910, f" 249.
^44 L OPERA ITALIEN EN ERANCE
1. Le 18 mai 1659, '^^ Lionne donne en son cliàteau de Berny « un régale à Leurs
Majestés ». On y danse le ballet Chacun fait le met ter d'aittnii entremêlé d'airs, de
:
alcunc leggerezze e garre che sogliono bene spesso seguire fra musici et forse daltimore i
délia Peri^ola. V. Ademollo, / Primi (asti del 'l'eatro di Jla délia Pergola in l'iren:;^e
1657-1661. Ricordi.
LES FETES DU MARIAGE ROYAL 245
hiirlalo; en 1660, la Serra uohil en dernier, VEicole in Tehe. Dans ce dernier opéra
et,
il chantait le rôle dV/o, fils d'Hercule. V. Ademollo, Teatro délia Via délia Pergola,
p. 26.
5. Surtout Bartolommeo qui chantait avec lui dans les opéras de Jacopo Melani.
Bartolommeo Melani semble avoir quitté Florence, à l'automne de 1657, pour se
rendre à Munich. Kerl, le Maître de Musique du Duc de Bavière, lui écrit en eftet, le
II septembre 1657, pour lui dire que ses conditions sont acceptées « Hebbi ordine :
m'avvisa quanto prima la sua intentione, etc.. ». Publié par M. Sandberger dans sa
notice sur Kaspar Kerl placée en tète du tome I (p. xvii) des œuvres de Kerl
(Denkmàler der Toiikiuist in Bayern. Breitkopf und Hiirtel).
4. Lettre d'Atto Melani du 24 septembre II signor Antonio Rivani doppo
: ce
molti giorni di malattia ha una febbretta continuata che pare !o porti ail' etico ».
Ademollo, op. cit., p. 75,
246 T.'OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
1. Auihinsiuh'urs l'àiiticui. Rel. vcu. Série II, vol. III, p. 23 et suiv. u Vcramente
il palaz/.o del Cardinale in suppelletteli, in rarità, in statue, in pitture, oltre un capitale
imnienso di gioije e di argenti, sorpassa quello d'ogni gran Re ».
2. Rapporté par Perrault, Mêwoircs de imi vie, éd. Bonnefon. Laurens (in-S"), p. 78.
Musica Italiana, et poi délia Comedia Spagnola, nel fine délia quale 'ÎQC^ ancora trovare
aile M. M. loro apparecchiata una suntuosissima cena nel suo Palazzo che fu fiitto
comparire tutto parato di nuove tapessarie con doppie credenze di superba et
ricchiss'iia argentaria ». Arch. du Vatican, Fraiicin 117.
LES FÊTES DU MARIAGE ROYAL 247
caméra, e resto sempre piu' sodisfatto délie sue qualità. Egli é alto di statura, di
mente di violino, allievo del famoso Michel' Angelo e che savio è anco mediocre-
mente di piltura, havendo studiato sotto Andréa Sacchi..., giovane quietoc tutto appli-
cato alla virtù ». Aff. Etr., Rome 136, 1° 317.
3. Michel Angelo Rossi appelé aussi Michel Angelo del violino, l'auteur de
YEnniiiia. V. Aiiibros. Geschiclite tler Miisilc, IV, 340.
4. Lettre du 22 décembre 1659 « Quel giovane che dipinge e suona il violino non
:
si è poi mai risoluto di partire, volendo prima sapere come deve essere trattato. Da
quel délia proffessione sono assecurato che suona cento vohe meglio di un tal D. Sal-
vatoie ch'è a Parigi, trattenuto con la solita provisione di cento scudi il mese, e poi,
quello ch' assai stimo, è di una natura modestissima e angelica ». Rome 138, f" 213.
248 l'opéra italien ex I'RANCE
Monseigneur,
Catherine. Cette jeune fille, qui était attachée à la personne de la maréchale d'Estrée,.
avait été courtisée par le Maréchal, d'où fureur de sa maîtresse qui lui voulait crever les
veux et l'avait reléguée à Lorette. Si elle venait en France, la Reine a coup sûr en
raffolerait. « Elle saitsans doute autant ou plus de musique que les meilleurs maîtres
de France, joue de la harpe parfaitement bien, du violon, de la lire, de la guitare et
de l'espinette ». Aff. Etr., Rome (So, f'^ 274. Voir aussi f'^ 283 la suite de l'histoire qui
tourne au roman d'aventures.
LES FÊTES DU MARIAGE ROYAL 249
IV
«Per questo carnevale, dubitandosi che la nostra grand' opéra non possa esser in
ordiue per colpa di chi doveva darne la labrica tornita e coperta per il tempo pro-
messe, si è sul punto di stabilire un' altro piccol thealro per modo di provisione nel-
l'alta Galleria délie Pitture, prossima agli appartamenti di S. Em. dove si cantarà il
rinomato Xerse del Cicognini cou la Musica del Sig. Cavalli, ridotto in stato di reci-
tarlo in scenamobile che da noi sarà tatta di tapezzerie (come proponiamo per
brigarla presto) rappresenîante un Atrio e Sala di parata. A quest' effetto dcvo tro-
varmi di mattina agi' appartamenti del S. Car'*; e di là portarmi al desinare del Re... »
Archives de Modène, Archilelti B« 2". L'existence de cette lettre m'avait été signalée
par M. Rouchès, je profitai de mon séjour à Modène pour en relever le texte.
4. Vigarani fait erreur le Xerse n'est pas de Cicognini, mais de Nicolo Minato.
:
LES FETES DU MARIAGE ROYAL 25 1
pouvoir être récité sur une scène mobile, que nous décore-
rons de tapisseries ainsi que nous l'avons proposé pour—
gagner du temps —
de manière à figurer un Atrium et une
Salle de parade. Je dois, à ce sujet, me trouver [demain] matin
dans les appartements de M. le Cardinal et de là je me rendrai
au diner du Roi. »
louer tant elle est belle'. » Quelques jours plus tard, Atto
chantait la CouiciUa devant Gio. Carlo Medici et jurait au prince
Mathias après la représentation que « c'était là musique de
Paradis et telle qu'on n'en saurait ouïr de plus belle. » On peut
supposer après cela que l'opinion d'Atto n'avait pas laissé d'in-
qu'il s'écrie :
253
; au
contraire ils sont unanimes à vanter les ballets de Lulli. Le
résident de Toscane écrit au grand Duc, le 26 novembre' :
comédie italienne avec des entrées de ballet et Monsieur le Premier m'avoit si bien
placé que je fus assis tout proche des trois niepces de Monsieur le Cardinal...
(Tome III, 252).
Tornorno le LL.MM. da \'ip.cennes
2. li 20 del corrente per vedere rapresentare nel
Louvre la Comedia del Xerses in musica con diversi balli assai vaghi, aspet-
italiana
tando ch' il magnitîco tcatro, che si va mettendo ail' ordine in diligenza, sia finito
questo carnovale per rapresentarci Topera fanuT-a dell' Jircole. » Arch. de Florence,
Mcilicco, 4661.
3. Lettre du 26 novembre 1660 Ritornorno Donienica sera queste M. M. X"ic'
: <•
et il S. Carie del Bosco di Vincenna richiamati dal rigor del tempo che comincia a
iarsi scntirc assai freddo et in qucsta settimana lianno fatto recitare alcune volte
privatamente avanti di loro, da' Musici Italiani, l'opéra intitolata II Xerse, che dimani
sera, dicono, dovrà cominciare a recitar' in publico per divertimento délia Corte,
hnianto che si prépara il gran balletto. » .\rch. du \'atican, Xiiniinliiiii di Francio,
4. (' .Sabbato il Re lece invitare M'' \u)itio e li altri S.S'' Ambasc" e Ministri dei
Prencipi ail' Opéra di Xerse, recitata da Musici Italiani, con intermezzi di bellissimi
LES FETES DU MARIAGE ROYAL 255
ballctti, chc duro sino alli XI hore délia notre, e la Domenica sera fu nelle camere
reali tenuto gran ballo, dove pcr la prima volta la Regina ballô alla francese. » Fraii-
ciu, 117.
1. Lettre de Grimani à Giacomo Querini, ambassadeur de Venise en Espagne, en
date du 8 décembre :
che si prépara non potrà esser fornito si presto, ha fatto apprestar ail' improvise in
certa sala spatiosa, de suoi ricchissimi addobbi ricamati d'oro et d'argento, appli-
cati con gran maestria, e recitare musicalmente in essa Xerse. » B. Nat., Ms. ital.,
e la magi'e parti délia nobiltà di Francia in conformità délia capacità del luogo al-
quanto augusto, et riusci assai di loro gusto ». Lettre du 25 novembre.
2)6 l'opéra italien ex FRANCE
Une Nymphe française (soprano). M"*-' Anne (La Sigiiora Aima Bcrgcrolli).
Kcmiilde (Rt>iinlila), Sop. sct'urs, iiUes d'Ario- W^' Anni\ {Anna Bcrgcrolli).
\ date, toutes deux /
I
amoureuses d'Ar- i
I. Cite par Aclemollo, l'iiiui ftisli, \i. (S2. Arch. de Venise, h'niiiciii, fil^a, 126.
1. Xcrxi's coiiicihc \
en iiiiisi(jiii' \
de! Sii;iior Fraiiccsco Cavatli \
avec six eiilre'es ilc
I
infante d'Espagne, l'an i()(w. Le Seigneur Franceseo Cavalli en a fait la musique et les
airs de ballet ont esté composés par Jean-Baptiste de LulK surintendant delà Musique .
2. V. Taddeo W'icl, / i('(//V/' iiiiisicali coiilariiiiani dcl uro/o XIAl iiclhi R. Bibliolcca
di Sau Marco in Venc^ia. Vcnezia, 1888, in-8<\ p. 2^. La partition porte la cote : Ms.
Marciani, 9898, à la Bibl. Saint-Marc.
3. A Paris, l'acte I comprend les scènes I IX inclus. L'acte IL les scènes X à
XIX. L'acte III, les scènes I-XIII de l'acte IL L'acte IV, les scènes XIV-XVI de
l'acte II et LX de l'acte III. Enfin l'acte V, les scènes X-XX du IIL' acte de la version
originale.
4. A Venise, l'air de Xerse Oinhro iinii Ju est chanté aussitôt après la brève sym-
:
phonie qui sert d'ouverture. A Paris le beau récit Kinmiiti oiiiica piaula le prépare :
1. Dans les recueils des b.illcts de l.ulli à la Bibl. Xat., Vni. 61, au Conservatoire
(Coll. Philidor), etc.
2. V. Henry Prunières, Notes sur ronverliire frciiiçaisc. SaDtiiiclbandi' dcr lut. Miisik-
geselhchaft, 12 Jahrg, IV heft (191 1), p. 582 et 583.
Ces intermèdes impressionnèrent vivement Christian Ihu'ghens qui ne souffle
3.
bien pour les rôles d'honmies que pour les rôles de femmes, et
la situation singulière du R. P. Filippo Aielani, travesti en
homme pour représenter la princesse Amastris, ne laissèrent
sans doute pas de surprendre les auditeurs.
ritournelle précède la canzonetta du page A si\ mi ftite ridcre (Acte II, se. 7). Le bel
:
air d'Adelanta à l'acte IV Vibra pur ii^iiado Arcicro est accompagné de manière
:
expressive par deux violons. Les tendances descriptives sont manifestes aussi bien
dans les accompagnements que dans les chants. \'., par exemple, à l'acte II, l'^ii''
d'Ariodate (rid la Ironilui où la voix simule une sonnerie de tre)mpette, tandis que
:
2. A Venise, il est noté pour voix de contralto (clef d'ut 5^ ligne), à Paris il est
écrit en clef de fa.
LES FÊTES DU MARIAGE ROYAL 26 1
1. Cf. Henrv Prunières, Les repir'seutiUiotis du Piila~~o (V Atlante à Rome. Siuinii. der
I. M. G. 191 3, fasc. 2û.
imprimé au cours duquel Lulli débita un récit tnrquesque qui remporta un grand
succès. V. Henrv Prunières et La Laurencie. Li Jeunesse de Lully. S. I. M. IQ09, avril-
inai.
262 l'opéra italien en FRANCE
Vigarani avait déjà fait démolir le théâtre qui avait servi aux
représentations du \erse et enlevé les tapisseries, quand il reçut
l'ordre de dresser une autre scène en la même salle. Pendant
qu'il s'ingéniait à construire un théâtre dans le style « gro-
tesque » "
avec des rocailles et des coquilles argentées, on
répétait activement. Déjà on annonçait la première pour la
Vigarani donne à ce ballet le titre de /,(( sniohi irAiiiorc dans une lettre du
1.
con balletti e iVa pochi giorni danseranno sul palco délia nuova scena grottesca già
linita,attendendosi in questo nientre si iinischino gli habiti di iattura grande e di
gran spesa... » Dans la lettre du 24 décembre, Carlo Vigarani décrit longuement les
décors (CorrespoinUiHce, p. 43.) Brienne dans ses Mémoires parle d" « un superbe ballet
dont la décoration devoit être de colonnes de brocatelles d'or à fond vert et rouge... »
{èdil. Barrihr, II, \o). i
3. Par bonheur, on en avait retiré quelques jours auparavant les tableaux qui gar-
nissaient les murs. V. (ht^i'IU-, 1601. p. 131 et Mu;i' bisloritjiie, édit. Livet, tome III,
p. 318. — La populace accusa les Italiens d'avoir mis le feu au Louvre (V. Corjcs-
poiuhiiicc des Vigarani, p. 48).
La presse estoit grande, écrit Christian Iluyghens, le 27 février 1661, parce
4. «
que la Sale ne l'est guère le feu... avant emporté la galerie des Peintures où l'on
;
avoit basti un beau théâtre pour \- faire dancer ce mesme ballet. » Œuvres coDiplètes,
m, 252.
LES FÊTES DU MAR' \GE ROYAL 263
1. Quatre jours avant sa mort Mazarin se fit farder et sortit en chaise. V. Loménie
1. Ses airs favoris durant sa jeunesse sont tous italiens. V. la lettre de Tagliavacca
citée plus haut, p. 183. Louis XIV jouait de la guitare. L'n manuscrit de tablature de
guitare de la Bibl. Nat. contient « La Sarabande du Rov Non voglio ^uarire 11'il :
—
»iioma! curare ^
più loslo iiiorirc —
chc mai non amarc. » Vmy/éy), p. 37.
2. IL Prunières, I.iilly, I.aurcns édit., 1910 (in-8")- L- de La Laurencie, LiiIIv.
musique dans la réputation qu'elle a d"estre des plus excellentes par le choix des
personnes capables d'en remplir les charges, a gratifié le sieur Baptiste Lulli, gentil-
liomme florentin, de celle de Surintendant et compositeur de la Musique de la
Chambre. » Ga:ettc. Fontainebleau, 19 mai 1661, p. 480. V. aussi Ms. tr., 7651,
h> 9 vo.
2. V. Henrv Prunières et La Laurencie, la Jeunesse de Liilly, S. I. M., 1909,
P- 547-
3. V. la description de cette machine dans la lettre de Vigarani du 28 juillet 1661.
Correspondatice, pp. 59 et 60.
4. Bibl. Nat., Ballets de Lulli. Vm6 i, tome IL
5. La Musique de Beauchamp se trouve dans la collection Philidor au Conser-
vatoire.
270 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
sixième Septembre mil six cent soixante et un. Li' Vasseur '. »
port est que M. Mazarin avant apris quelque chose des intrigues
de l'Eunuque, avoit menacé de le chasser du Palais Mazarin où
il logeoit \ » Le roi ne prit sans doute pas fort bien cette inter-
envers Torelli, songeait à le faire revenir, vers 1670, pour construire le théâtre de
Versailles. Op. cit.. Il, 215.
1. « Ce ne personne (le Duc Mazarin) à qui j'eus le malheur de
fut pas la seule
plaire. Un Eunuque musicien de Mons. le Cardinal, homme de beaucoup
italien,
d'esprit, fut accusé de la même chose mais il est vray que c'étoit également pour
;
mes sœurs et pour mo\\ On luy faisoit même la guerre qu'il étoit encore amoureux
des belles statues du Palais Mazarin ». Mémoires D. M. L. D. M. (Duchesse de Ma-
zarin), A Cologne, chez Pierre du Marteau, 1675, p. 7. On a attribué la rédaction de
ces mémoires à Saint- Evremond, et à Saint-Real, en tous cas, la duchesse avait fourni
elle-même tous les documents nécessaires à leur confection. Les faits rapportés sont
tort exacts.
son époux. Le duc de
2. A/'" A/i;^i;r///, la Meillerave avait, en épousant Hortense
Mancini, le28 février 1660, changé son titre en celui de duc de Mazarin.
3. Mémoires, p. 40 et suiv.
272 L OPERA ITALIEN- EX FRANCE
pas même souffrir mes frères pour estre moy en service du Roy
et pour avoir veu de la manière que j'ay exécuté les choses que
feu mon maistre m'avoit ordonnées. Enfin si je suis suspect
icy, je n'ai plus un lieu de retraite '. »
Parigi a Innsbruck, l'Arciduca Sigismondo, suo Padrone, non lo vidde con quella con-
fidenza di prima et essendo poi divenuto régnante, non faceva altro che addimandare
se egli scriveva in Francia et li furno trattenute alcune lettere che egli scriveva a me,
per vedere se non scriveva le nuove di quella Corte. »
18
274 l'opéra italien en FRANCE
11
basse Gabriele Ansalone de Naples que nous trouvons, en 1663, au service des princes
de Neubourg. V. Einstein, Italieiiische Mitsihcr aiii Hofe âer Neiibiii^^er Wittelsbacher.
Saiiniu'Ihdiide der I. M. G. 1907-1908, p.564 et suiv.
Ce Gabriele Ansalone était entré, la musique de la chapelle dt
le 26 juillet i6)7, à
Munich. (Eitner, Quellen Lexikon, I, 164). On se rappelle que dans une de ses lettres
Mazarin parlait de faire venir « la basse du duc de Bavière ». V. Pièces justificatives,
VIII, no 2.
Ademollo, Tealio in Via délia Peroola. Ricordi, page 2i et suiv.
2-
Gio. Battista Vulpio da Piedelugo est porté comme contralto sur le catalogue des
3.
j. Afl'. Rtr., A'cwc, 143, f" 504 v". « Ricc\cninio alli 23 dcl cadentc le lettcrc che
ci portorno l'ordine di mandare costà speditamente un figliolo per cantare et oggi che
sianio ail' 27, potiimo dire di haverlo provisto in luoco di quello, che si domandava
che si trova a Venetia. Non sarà pero poco in cosi brève tempo et in una staggione
cosi un longo viaggio questi ni' pancotti, avezzi nella bam-
rigorosa far mettere in
bace. E se un tiglio di un niusico che andarebbe seco, mandaremo
non risolviamo in
il sr Baroloni" Virgilii che potrà rcndcre qualche buon servitio al Sig"" Duca di
Crequi. » Aff. Ktr., Rome, 142, f" 394.
2. Madame d'Angoulème revenait de Florence où elle avait rendu visité à la
1 . « Parti poi il putto, che viene per fare la parte d'un Paggetto con suo padrone
Boccalini. Spero che sarà giunto in tempo da passare il mare con Mad» d'Angolême.
In ogni caso gli ho dati tutti i recapiti per il di lui spedito viaggio. » Aff. Etr. , Rome,
144, 1° 24.
Prologue
Drame
Nettuxxo \
.
^ „ Bordigone {l>asso).
Ombra del re hutvi'o, padredPTlole
,
, , j 1 . v
' ^
Coro musico délie tre Grazie. Sig" Ribera. Sig. Melone e Zannetto.
Coro musico de' fiumi.
Coro musico d'Aure e Ruscelli.
Coro musico de' Sacrificanti al sepolcro d'Eutvro.
Coro musico d'Animé infernali.
Coro musico di Sacerdoti di Giunone pronuba.
Coro Armonico di' Tritoni e Sirène.
Coro muto di Damigelle d'Iole.
1. \'. De Pure. îih'c (h's spCiithles iUicici.!; et nouveaux, Paris, MDCLXVIII, p. 313
(Bibl. Xat., J., 15416).
2. " Si va preparando il gran balletto c la commedia per la futura scttimana.
S'apprende notabilmente i! pericolo del fuoco, mentre nelle prove s'è sempre applcato
in qualchc parte. Si sono prese tutte le cautele d'huomini e d'acqua et hanno le
Régine Huto erigere un balaustro di ferro, che, spicandosi dalla loro Residenza, va a
terminare ad una porta del teatro per uscir più prontamente e spedite in ogno acci-
dente. )) Arcli. de Florence, M^'i/ùvo, 4662.
3. « Si soUecita di présente ad allestire la grand' Opéra dell' Ercole, che di si longo
tempo, e cou tanto dispendio si prépara e tVa pochi giorni si récitera, a ciô lo stesso
Don (^.hristoCoro possi vcderla. Certo pero é che hora qui, se non fosse cosi innanzi,
più non si iarebbe taie opra, perché la spesa ritiene di présente che non se ne fanno
1. « Hebbe giunta
e credè suo vantaggio la Sigr» Leonora Ballerini c\\ io la pre-
sentassi a Madamoiselle e a Madamoiselles d'Alençon et Valois, prima di comparire
su'l teatro, sperando ch" il fulgore délia lor protezione dovesse risolvere in fumo le
cabale délie rivali né io répugnai a si ragionevole desiderio, e le testimoniorno
;
già che poco intendevano l'anicolatione délie parole. La prova del gran Balletto non
ha fatto gran strepito, essendo seguiti infiniti disordini nel movimento délie machine,
sconcerto attribuito parte ad ubriachezza, parte a malignitâ di gente corrotta. Servira
cio per prender meglio le sue misure quando si récitera da vero, che sarà Martedi. »
Arch. de Florence, Meâiceo, 4662.
2. La Sig" Ballerini devait avoir pour les princesses d'Orléans une lettre de leur
rappresentazione del Gran Balletto, che sorprende in ogni sua parte, nésidesider' altro
che qualche facilita maggiore nel moto délie machine, che si vanno per ciô ripu-
lendo. » Mediceo, 4662.
4. Lettre du résident de Modéne Manzieri du 10 février 1662 « Qui si sussurra la
:
morte del Re d'Espagna e s'é sparsa voce che il Re habbia soppressa questa nuova
per far prima vedere il Balletto nel teatro Vigarani. » .A.rch. de Modène. Francia.
282 l'opéra italien en FRANCE
III
1. Bibl. Nat. M.s. ilal. 185 1. Lettre du 14 février 1662 de l'ambass. de Venise.
2. Benserade dans ses vers: « Four Moiisi\'iir le Prince represeiitaiit Alexaiidie » fait
allusion en termes voilés à sa passagère trahison. V. Vers du Ballet royal danse par
Leurs Majesle:^ cuire les aeles de la oraiide traoédie de l'Hercule .-/h/oh/v//.v. Paris, Ballard,
MDCLXII. in-4'>, p. 35.
3. Ercole |
Amante Traoedia Rappreseutata per le \h\ie délie Maestà Cbristiauuis-
\ |
\
sinie I
Hercule \
Amoureux Traoèdie Représentée pour les Nopces de leurs Majesté^
\ \ \
trcs-cbreslienues \
Par Robert Ballard... MDCLXII (in-4", 137 p.). Le com-
A Paris |
Camillo Lilli qui se trouvait en France depuis 1654 environ (Aff. Etr., France, 270,
f" 118 V" et 271, f" 337 vo). On lui attribue généralement la mauvaise traduction en
(Fierteljaihrssihrifl... 1892, Februar.), si l'on songe que l'abbé Butti était fixé en
France depuis 1645 et était l'inventeur de la forme de l'opéra-ballet de cour. On a pu
voir par la correspondance de Mazarin que, dès le premier jour, il a\-ait été convenu
que VErcole Alliante serait entremêlé d'un ballet sur le même sujet.
2. Ademollo, Teatro in Via délia Pergola, p. 23 et suiv.
284 l'opéra italien en erance
Lh Pagk. — Bonsoir.
Licco. Mais où donc vas-tu si vite ?
faire un page.
Lh Page. — Rh quoi ? tu sais qu'lole à Hercule...
Licco. — T'envoie...
Le Page.— Oui-da m'envoie.
Licco. — Lui dire...
Licco. — T'invia.
Paggio. — m'invia.
Si, art'c
Licco. — A dirgli.,.
Hyllus. --
Sans son infidélité envers toi, je trouverais faible sa cruauté.
Ensemble. Si je n'espère pitié pour toi, que pour moi le Destin soit
toujours sans pitié !
Hyllo. —
Madré, tu discacciata !
Dejanira. —
E vive in scn di Padre un cor b'i ticro !
Hyllo. —
Et in cor di niarito aima si ingrata !
Dejanira. —
Figlio, tu prigioniero !
Hyllo. —
Madré, tu discacciata !
Dejanira. —
Non Cosse a te crudele,
E gli pardonarei l'infedeltà.
Hyllo. — Non fosse a te infedele,
E lieve trovarei sua crudeltà.
A2. S'a — te pietà non spero, ogni sorte a me sia senipre spietata.
Dejanira. — Figlio, tu prigioniero !
286 l'opéra italien en FRANCE
Hyllus. — Ma mère !
Junon paraît dans les airs, elle appelle Neptune qui sort de
l'onde dans son char marin et ramène Hyllus sain et sauf.
Junon console l'amant malheureux et les Zéphirs forment une
danse pour fêter le retour du Soleil.
DiijANiRA. Figiio !
Ihi.i.o. -- Madrc !
Vers I
Du I Balet Dansé par leurs Majesté:^ entre les
|
Royid \ |
actes de la grande
tragédie |
de l'Hercule Amoureux Avec la traduction du Prologue et des \
arguruens de
chaque acte. A Paris, par Robert Ballard... MDCLXII, p. 28.
2. Licco: Ciie dite? il niio non tu rimedio tardo ;
(p. 145J.
288 l'opéra italien en FRANCE
comme des pantins dont l'auteur tient les fils. Nul essai de
psychologie. Hercule est une brute malfaisante, Déjanire une
épouse ennuyeuse et jalouse, Hyllus et lole deux amants
bien insignifiants. Seul le valet Licco, robuste canaille
échappée des ruelles deXaples, a un semblant de personnalité.
A la longue, les plaisanteries et les bons mots qu'il prodigue
cimetière et, après avoir donné tout son bien à Licco, le prie
de lui ouvrir la porte d'un sépulcre pour qu'elle y puisse
mourir en paix, le valet s'écrie : « Ah ! Déjanire, je ne suis
pas assez intelligent pour te servir dignement, en cumulant
les charges de trésorier et de croque-mort '
! » Un peu plus
loin, ses longs discours à Déjanire pour l'engager à se servir
faire alterner les récits, les airs, les duos, les chœurs, de
manière à éviter la monotonie. Ce sont là des qualités pure-
p. 1 !8.
l'ercole aMante et la cabale axti-italiexxe 289
I. M. Kretzschmar tient lort peu compte des librettistes et parle des opéras de
Cavalli comme si le travail du musicien avait en quelque sorte précédé celui des poètes
qui le fournissaient de livrets.
Les historiens allemands, qui ont parlé de l'opéra vénitien, ont singulièrement
exagéré l'influence du ballet de cour sur le .stvle de VEicole Amante. Cette influence
se traduit à leurs yeux par l'abus, dans la musique vocale, de rythmes dansants et
l'emploi de mesures binaires et ternaires alternant entre elles. Pourtant, si on
excepte les chansons à daiiscr, dont on trouve d'ailleurs peu d'exemples dans les ballets
de ce temps, les airs français sont, en général, construits sur des rvthmes aussi peu
réguliers que possible. On pourrait même leur reprocher leur excessive indécision
métrique. On voit mal comment ils auraient pu influencer en quoi que ce soit la
création des airs vigoureusement scandés de Cavalli. L'erreur vient de ce que plus
si
tard LuUi emploiera dans ses opéras beaucoup de mélodies à rvthme de danse, mais
en étudiant VErcole AuniiiL', écrit entre 1660 et 1662, on ne saurait taire état des opéras
composés par le Florentin quelque dix ans plus tard. La remarque relative à l'alter-
nance des mesures binaires et ternaires est mieux londée. Li est certain qu'en France
l'habitude des entrées de ballets, souvent divisées en deux parties, la première à 2/4,
la seconde à 5 temps, engendrait le goût de ces oppositions rythmiques. Il convient
toutefois d'être fort circonspect en cette matière. Longtemps avant de venir en France,
Cavalli se plaisait à envelopper un air à quatre temps d'une ritournelle à 3/2 et, dans
son AVnt', faisait à tout moment alterner les mesures binaires et ternaires *. Dès lors,
on peut se demander si ces contrastes r\thniiques sont l'effet d'un dessein prémédité
ou dune simple rencontre.
' \'oir aussi, dans la Doriclni de 1645, ''*''' '^^ Mclloe Voglio provar anch' io che cosn è
:
Auior où une brève mélodie à 4 temps enveloppe une phrase à 3/2 (Acte III, se. IV) et le
fameux air du soldat qui se déroule sur une mesure à 4 temps pour finir par un refrain à 3/2
comme l.n ritournelle. (Acte I, se. IV). (Bibl. Marciana, Mss. 9880). Les exemples de change-
ments de rythmes semblables';'» ceux de VIîicvlc Jinaiih- sont fréquents dans toute l'œuvre de
C'avalli. V. notamment la belle scène de sommeil dans Vl:<;isio (1642). Bibl. .Marciana, 9935
(pages 2() et suiv.).
l'ercole amante et la cabale axti-italiexxe 291
mélodie en suspens.
Dans cette scène funèbre, l'orchestre garde son indépendance
et son individualité. Il entrecoupe le récit d'accords plaqués et
laisse toujours la voix à découvert. Au contraire, les instru-
ments à cordes tissent d'harmonieux dessins mélodiques autour
delà plainte douloureux chromatisme contraste
d'Iole, dont le
I .Le dispositif de cette scène rappelle tout à fait celui des Incantations magiques de
Médée, dans le Giasoiie de 1659. Cf. Piihlihalîoii Aellerer Prahtischer uni] Theorcliscbcr
Musil-n'crke. —
XII. Band. — Die Oper 2. theil (pp. 79-81).
292 L OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
à voir dans ce morceau une preuve de l'inlluence française sur l'ojuvre de Cavalli.
LERCOLE AMANTE ET LA CABALE ANTI-ITALIENNE 293
E quitta c gioconda
Da' lor Nestorea vita
E gTamplessi féconda
Con progenie infinita.
simple :
1. Henry Prunières, Xoles sur les orii^iiies île F Ouverture française. I. M. G., 191 1.
nal, etc.
296 l'opéra ITAI.IKX EN TKANCE
iarde.
On a vu l'importance de la machinerie et de la mise en scène
dans VEreole Anuinle. Il est difficile de se rendre compte en quoi
les décors des Vigarani surpassaient ceux de VOrfeo ou des No:{:;^e
cli PeJeo. C'e sont toujours les mêmes effets de perspective, les
2. \'. d'autre part les prodiges de machinerie accomplis p.ir l'rancini dans les ballets
mélodramatiques (1615-1020). /.( IntUfl ilc (^.oin l'ii t'iaïuc, chap. l\
L ERCOLE AMANTE ET LA CABALE ANTI-ITALIENNE 297
d'y porter toute la Maison Royalle et pour le moins soixante autres personnes tout à
la fois. » Michel de Pure, Idée des spectacles, p. 313.
2. Si Sabbattini ne noua donne pas
l'explication de cet effet de mise en scène, il
nous apprend en revanche la manière de rendre l'agitation des flots au mo\en de
grands rouleaux torses qu'on tourne sous une gaze argentée de faire tout à coup ;
III
lement charmantes tant par les choses qui s'y exécutent, que
par la richesse des habits, la grâce des danseurs, la beauté des
machines, les changemens de théâtre, la douceur des concerts,
la magnificence des lieux les plus superbes qui se puissent voir,
le tout faisant les agréables entr'actes du Mariage d'Hercule
avec la Beauté, aussi des mieux choisis pour représenter celuy
de notre incomparable monarque. » Il est visible que pour le
gazetier les entr'actes seuls ont un intérêt. Quelques jours plus
tard, la (ui'etlc proclame que « ce beau spectacle éface tout ce
qu'ont eu de plus rare en ce genre l'ancienne Rome et la
Créce '
» mais ne parle guère que de la mise en scène : « on ne
sauroit voir qu'avec un ravissement extraordinaire la sale... qui
semble un palais enchanté par son architecture et sa richesse;
« Sua Maestâ, vedendo la lunghezza con clie si procedeva nell' allestire il gran
Baletto et opéra musicale dell' Ercole ha, con risoluto comando voluto Luned'i si
rappresentasse per la prima volta, et si repplichcrà questo CarnevaJe mohe altre, in
questa quadragesima non inclinando la Regina si rappresenti. Dopo Pasqua forse
potrebbe ancora farsi, tuttavia la spesa non piacc. La richezza e la magnificenza non
puo esser maggiore, oltre tutte l'altre cose il Rc e la Regina, Monsiu, duca d'An-
ghien, Madamisella, le Prencipesse sue sorelle, e altri délia corte comparendo in una
machina con quella pompa et Maestà, che rappresentano al naturale e una leggiadria
la più bella, con la quale danzano poi nella scena medesima. Non astenendosi la
Regina dal ballare, benché si creda certamente gravida, ma essendo cosi sana e
mentre havendo patito l'altra volta, non vuole osservare mohe riserve « (Copie B.
Xat., Ms. ïlal. 1851. 14 février 1662).
2. Mii^e Historique, édit. Livet, tome III, p. 465.
300 l'opéra italien en FRANCE
Réputation et crédit.
De la pieuze Revne-Mère
Le Carême étant survenu
l'av sceu du discours ingénu
1. Lulli n'avait pas seulement composé la musique du ballet, il avait pris une part
active à l'organisation matérielle du spectacle comme en fait foi une pièce de notre col-
lection : (' Par devant les Notaires soussignez Jean Baptiste de Lullv, surintendant de
laMusique de la chambre du Rov, a confessé avoir reçu comptant de noble homme.
M. Pierre Caulv, conseiller du Rov et trésorier général de son argenterie, la
somme de... cent soixante seize livres pour son remboursement de louage de carosse
pour le Ballet d'Hercule... » (L'an 1664, le é"" d'octobre).
2. Edit. Livet, III, p, 471. Voir aussi p. 467 et 470,
LERCOLE AMANTE ET LA CABALE AXTI-ITALIEXXE 30I
V La musica era molto bella et appropriata et se bene per l'ampiezza de! theatro
('
non potè esser goduta nelle prove pcro che si feccro ncl Palazzo Maz/arino,
;
riusci sempre benissimo con intera soddisfatioiic del Re et délia cortc )>. Cité par
Caffi, op. cil.^ p. 280.
302 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
1. Lalannc. y<i///7/i;/ du ivycii^i' dit Ciiviilici- Hcniiii eu Friiuce. P.iris, Gaxettc des
Ik'aux-Aits 210
i.SSj; (in-cS"), pa^;(.'
Sicrrc p,-encipc di (londc, ^ià chc, opcrandovi le dette AA. e consummandovi quasi
tutta la notte, si ristoranci in quella !j;iornata di niezzo dal disagio e sonno perduto.
Riusci il Balletto stupcndci per la ricclie//.a della sala, per il concerto degl' abiti
la musica ch'era il nervo principale della testa si perde tutta, atteso lo strepito di clii
non intende, che sono tre quarti. Sotto sopra vi si spende bene una mezza notte ».
i
que italienne '. Il est visible que Colbert préfère aux Italiens les
compositeurs de la cour, Lambert, Boesset et surtout Lulli,
depuis que celui-ci s'est fait naturaliser et a pris parti pour la
cause française^ ». A l'opéra de Cavalli, aux chanteurs italiens,
on oppose le ballet de Lulli, les danseurs français. L'entrée des
étoiles, représentées par de gracieuses jeunes filles, n'est-elle
pas plus agréable à voir que les visages flétris, les têtes équi-
voques des vieilles cantatrices et des castrats? Une épigramme
traduisit avec force ce que chacun pensait:
paroles.
Ces critiques étaient fort désagréables à Louis XIA^ ; l'ambas-
sadeur vénitien Grimani, en rendant compte de la représenta-
tion, fait une curieuse remarque à ce sujet: « le Roi aime à
doute que vous ne vous déclarassiez pour la musique d'Italie contre la notre ». Aff.
Etr., Rome 182, fo 22.
2. Colbert signe avec sa femme le contrat de mariage de Lulli.
3. Bib. Xat., Ms.fr. 24357, f" 122. Ce couplet est d'ailleurs l'œuvre du poète Perrin
qui ne devait pas voir sans jalousie le retour offensif de l'opéra italien. Il fut mis en
musique par Sablières, le futur compétiteur de Lulli au privilège de l'opéra. — Perrin,
KeLiiL'il des Paroles de Musique. Bib. Xat., Ms. fr. 2208, f" 30 \°.
304 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
Il était dit que tout ce qui venait d'Italie devait être proscrit :
une autre cabale se forma contre les Vigarani. Elle était fort
agissante et résolue puisqu'elle parvint à arrêter le fonctionne-
ment des machines, le jour de la répétition générale, au moyen
de quelques ouvriers soudoyés. Au profit de qui opérait-elle?
on ne sait. Torelli avait quitté la iTance ; peut-être le marquis
de Sourdeac, auteur des ingénieuses machines de Ici Toison
irOr, qui était alors représentée sur le théâtre du Marais, n'était-il
sur les comptes de J664, le titre de « Concierge de la salle des machines i>, titre qu'il
partage avec Pierre Glinchamp. Arch. Nat., KK. 2i],f"4 fV. aussi Aff. Etr.,
France, 1594, 1" 93.
3. Nous ignorons à combien se monta la dépense totale des représentations de
V [ircole Aiiuvih'. On
trouve dans V Hslat par abréfic des reci'ptes, dcpotses cl iiianieniettts
de finances de i6ù2 «7700 cette simple mention .\rgeiiterie pour le ballet d'Hercule,
:
triomphe d'un jeune rival, qui n'a encore donné d'autres preuves
de son talent que d'aimables airs de ballet, quand soi-même on
est l'auteur de plus de trente opéras, célèbres dans toute
l'Europe, ce sont là des humiliations dont l'orgueil de Cavalli
dut cruellement Heureusement il ne tint pas son ser-
souffrir.
ha poscia riportato (dal Re christianno) honori e premi con aggradimento délia sua
ben conosciuta virtù », op. cit., p. 280.
^. Cette lettre adressée à Faustini a été découverte par .M. W'icI qui Ta communiquée
)nscben Oper, p. 76, et s'est bien gardé de donner la cote de ce document précieux.
Par bonheur M. W'iel en avait gardé une copie et il a eu l'extrême obligeance de nous
la conmiuniquer au moment où nous désespérions de retrouver la lettre originale.
Francia con fermissimo proponimento di non affaticarmi più in oppere teatrali aile ;
sue instanze pero e quelle (a nome suo) fattemi dall" Ecc"" Minato non ho potuto
resistere, onde ho condisceso a compiacerla e servirla col porle in musica loppera, si
conie ho sempre fatto, se bene havevo stabilito di non prendere più questo impaccio ;
posso promcttcrt;licle, havcndo aiico altri mici intcicssi proprii,chc mi tcngono occu-
pato. lo ho tradito la niia volontà pcr ivndcrla .scr\ita Ici sta k'rnia c salda in volcrc
;
compiaccrc in tnttci a se stcssa. (jli ho fatto csibirc pcr seconda Toppcra Régla iatta
in Francia, stiniando clie iosse pcr aggradirla \-olontici'i, si conic sono sicurrissimo
clic tutta la città concorcrcbbc cui'iosa a \cdcrla c sentirla, ma di qucsta neanco
s'appaga... » .\rchi\'io di Stato in \'enc/.ia. Sciiola oraiule di S. 3f orro, Busta i88.
1. Antonio Rivani entra au service de Christine de Suède. WFhro. Biixtehutie,p. 68.
2. Boccalini quitta aussi la l-Vance. De 1670 à 1672, il remplit à Rome les fonctions
de « (iuardiano délia sezione degli organisti » à r.'\cademie Santa Cccilia. Cf. Calit-
loi^o ilei Maeslri... Roma, 1845, p. 100.
3. Ademollo, Priiiii fasli..., p. 90.
L ERCOLE AMAN'TE ET LA CABALE ANTI-ITALIEXXE 3O7
d'un petit opéra, est composée par Lambert et par Lulli sur
des vers charmants de Benserade'.
Lulli, à partir de cette époque, s'applique visiblement à
enrichir la langue musicale française de formules empruntées
au récitatif italien. Le récit de basse du Magicien, pour le
I. Les Amours déi^ntise::^, ballet du Rov dansé par Sa Majesté au mois de février 1664.
Paris, Robert Ballard... MDCLXIV, in-40 (p. 37).
3IO T. OPERA ITALIEN EN I-RANCE
1. \'. on particulier les éloges dont la comble Loret qui ignore les noms des autres
chanteurs de la troupe italienne.
2. Dans la Vi-' entrée du Mar'un^e force (i"64). ce (Joncert espagnol chanté par :
le salon de la Reine .Mère, c'est une petite comédie de Molière fort plaisante qui a
nom : Le Ma riaoe forcé, entremeslé avec des entrées de ballet et quelques récits de
musique desquels sont Mademoiselle Hilaire et la Signora Anna. » Œirvres de Cbris-
Drspciircs iwirdoriliiiaircs :
11 n'y avait pas que des étrangers qui prissent intérêt aux
concerts de la Signora Anna. Beaucoup d'amateurs et de com-
positeurs français se passionnaient pour les œuvres qui y
étaient exécutées. Xous connaissons malheureusement fort
imagination -. »
boire » Des
'
imprimés et des manuscrits musicaux ita-
d'hui, écrit-il, que perdant M. de Lully, vous ne scauriez tomber que de bien haut,
possible que vous ne tomberiez pas au moins du ciel en terre... » A en croire Das-
souc}-, Charpentier n'est pas « un fol à lyer, mais un fol à plaindre, et qui, avant
eu dans Rome besoin de mon pain et de ma pitié, n'est guères plus sensible à mes
grâces que tant de vipères que j'ay nourries dans mon sein... » Rimes redoublées...
Cl. Xego, s. d., p. 121. B. N., Réserve, R, 1956. —
La première édition des Rimes ;t-
f/oî<Wt'«, Claude Nego, M. DC.LXXI, in- 12, ne contient pas cette lettre. Réserve,
Ye, 3489.
3. C'est ce que comprend fort bien Lecerf de La Viéville qui attaque violemment
3i6 l'opéra italien en frange
Roy (parSéré de Rieux), 1734, p. 112 (note). Cette intéressante note ne se retrouve
pas dans l'édition séparée de la Musique, poème divisé eu IV chants etc. La Haye chez
Abraham Henry, MDCCXXXVII.
LERCOLE AMANTE ET LA CABALE ANTI-ITALIENNE 317
I. Il est curieux de voir combien Louis XI\' l'ut vite musique d'église
conquis a la
italienne lorsque Paolo Lorenzani vint à Paris. empêcher ce rival
Lulli sut d'ailleurs
dangereux d'aborder la musique dramatique et paraît lui avoir fait la vie dure. Dans la
h'itie de Clànent Marot... louchant ce qui s'est passé à V arrivée de J.-B^^ Lulli aux Champs
moins comme l'on fait des lyons, des tigres et des aigles dans
pour
les Tuileries les faire voir à ceux qui ne peuvent pas
aller dans le pays où naissent ces animaux. Quand il seroit
vrai (quod non) que leur musique, ny leur manière de chan-
ter ne fût pas agréable, je ne laisserois pas si j'estois de ce
sentiment de souhaiter de les entendre quelquefois '. »
1. ,\Is. Ir., 9560, t" 7. Des iVat^nicnts de ce pasba^c ont été cités en note d'ui:c
manière un peu inexacte par M. lîcorcheville dans son li\'re : J'i/it^'! sitilcs iVorchesIrc du
XV n<^ siècle fraiiçois, p. 25.
1. CorycspondaiiCL', p. 56.
V. Cametti, Docuiiiciiti su ht v'ita di Liti<^i Rossi. Saiiiiiidbande der I. M. G.,
2.
composée par Angelo Michèle Bartolomi (sic) Bolognese. A Paris Par Robert Ballard...
\ |
M.DC.LXIX. (In-40 obi., sans préface). Exemplaire aux armes de Louis XIV. Bibl.
Nat. Vm8. 3. —
On trouve dans un recueil de tablatures de guitare de la Bibl. Nat.
Vm7'675 une Sarabande et une Allemande cVAngelo Mikielo (p. 72 et 79) qui voi-
sinent avec des airs de Lulli, Gautier, Hofman et une sarabande de Luigi Rossi
(p. m).
320 L OPKRA ITALIEN- EX FRANCE
1. Fctis assure qu'il entra au service du prince de Condé, nous ignorons sur quoi
il se fonde.
2. En particulier les chanteurs Antonio Favalli et Antonio Baguera. (V. Ms. Clair.,
814, p. 500, MacKic 1687, janvier, p. 2(S2, 1700, février, p. 184. Arch.
i^iilanl, Nat.,
Z'ï'y^Sé). ((kiuiniuniqué par M. Micliel Brenet).
CHAPITPvE MI
Les conlcDipora'ms de Molit're. Paris, Didot, 1875 (iii-80), tome III, p. xxn'.
1.
dédiée à ceux qui veulenl rire, par L. C. D. A Paris, chez Jean Guignard MDCXXXVIII.
—
A la scène IV « On joue des hautbois. » » Les violons jouent un bransle pendant
:
Facte II, se. 3, Pancrace donne une sérénade à sa maîtresse en jouant de la flûte et du
tambour. Si dans cette pièce la musique instrumentale tient une grande place, en
revanche il est impossible d"v trouver un seul air chanté. M. Jules Marsan nous
paraît donc avoir singulièrement exagéré l'intérêt de cette pièce en voyant en elle une
sorte de prototype de notre opéra-comique. (La Pastorale dramatique en France. Paris,
Hachette, 1905). V. aussi La Laurencie Les Pastorales en musique au Xl'^Ih siècle,
:
Report of tJ}e 4^^^' congress of the L M. S. London, Novello, 191 2 (in-S"), p. 143.
3. Lti Descente d'Orphce aux pji fers. Trai^cdie. Paris, Toussaint Quinet, i64o(in-4o),
Hibl. Xat. Réserve, Yf 1467.
INFLUENCE DES OPERAS ITALIENS :>->
qu'il les avoit fait voir à la Reyne sans luv monstrer et qu'il
çoise par le sieur Corneille qui pour cela a reçu deux mille
). Journal, I, p. 6.
32é l'opéra italien en FRANCE
faire les oreilles tandis que les yeux sont arrestés à voir des-
cendre ou remonter les machines, ou s'attachent à quelque chose
qui les empêche de prêter attention à ce que pourroient dire
les acteurs... mais je me suis bien gardé de rien faire chanter
qui fût nécessaire à l'intelligence de la pièce, parce que com-
munément les paroles qui se chantent estant mal entendues
des auditeurs pour la confusion des voix qui lesprononcent
ensemble, elles auroient fait une grande obscurité dans
1. Dessein \
de la tragédie \
d'Aiidromlde \
représeiiti'e sur le Ihédtre \
Roxal de Bourbon.
Rouen, 1650 (in-40), (Bibl. Nat., Réserve, Vf 3866).
2. Joui-ntil de Dubuissoii Auhciiay, t. II, p. 10.
INFLUENCE DES OPÉRAS ITALIENS 327
2. V. les parties de Taille et de Basse des Airs à quatre parties de Dassoucy. Ballard,
1. Ulysse I
dans Fisle de (yiicc \
on |
liiiri/orhe \
foiulroxc |
'rraoiconu'die \
Reprc-
Sfitti'e sur le tliùilre des Machines du Marais. \
Dédiée à Mouseii^nenr \
le Prince deContx
I
A Paris |
chez 'l'oussainct Quinct..., MDCL (in-4'^J.
2. \'. par exemple à l'acte I, se. <S, la « clianson des S\-rènes )>.
11 taut aimer
C'est un destin inévitable
11 n'est point de cœur indomptable
Qiie l'Amour ne puisse enchaîner.
Que de plaisir
Amour fait trouver dans ses chaînes...
seulement d'v relever une petite erreur la musique n'était certainement pas l'œuvre
:
de LuUi.
1. V. le compte rendu enthousiaste de Loret dans la Mii:^e historique du 19 fé-
vrier 1661, éd. Livet, III, p. 523.
2. Imprimé chez Toussaint Quinet (in-S"). (Bibl. Nat., Yf 3730).
:>:>- L OPHRA ITALIEN E\ I-RAXCE
II
sition de la musique faite par un des plus grands génies du Rovaume. » C'était^
semble-t-il, Louis de Mollier qui par la suite composa la musique de plusieurs tragé-
dies de machines notamment celle du Maiiaf;e de Barcbiis et d'Arhvie représenté au
;
3. Nous n'avons pas cru devoir continuer l'étude des tragédies de machines, les
oreilles des Grands'. Louis XIII avait aimé ses airs et, parla
suite, Madame Royale de Savoie, musicienne accomplie, le
1. Les Aiiionrs \
lï Apollon \
cl de Diifiio |
Coiin'du' en iiiiisûiiie |
Dédiée au Koy par le
anciennement sur ce livret rarissime est tout à fait probable. Il est à noter que la
(I
11 lie ni.nK]uoil plus .'1 cl- Dieu
Qu'une cmpl.istrc noire sur l'ycu,
Avec une jambe de bille.
Pour cstre plus mefch.uu qu'Acliille »
INFLUENCE DES OPERAS ITALIENS 335
Grille, grille,
Brusle, pétille
Ht grésille dans tes draps.
Poste, poste.
Tracasse et trotte.
Mirate, miratc
Le mie ferite.
O douleur, o iureur
\'iens vanger en mon cœur
Daphné trop longtemps poursuivie !
I. Rappelons qu'il y avait des scènes de sommeil dans ÏHo;isto de 1646 et dans
VOrfeo de 1647.
338 l'opéra italien en FRANCE
1. V. l.d I
comédie \
de \
Proverbes. Pilce eoinique (par Montluc) A Troyes chez
\ | |
mentaire dans les numéros de mai et juin 1909 de la Revue S. L M. M. Quittard pen-
sait avoir découvert, le premier, l'existence de cette pièce. En réalité Beauchamp avait
déjà non seulement donné le titre complet de l'édition de 1657, mais, à la date de
16) 5, signalé le passage de la Ga:[ette relatant l'exécution de cette œuvre au Louvre
(Recherches 64 et 65). Enfin Nuitter et Thoinan dans leur ouvrage
(in-fo), III, p.
1. 11 est à noter que l)as,souc\- était lui aussi en rapport avec les de La Barre.
Quelques années plus tard les his de I.a Barre recueillirent Dassoucv sortant de prison
et lui vinrent généreusement en aide. \'. I.d prison île .A/. Dassoiicy publ. dans l'édition
Se. I.
Climùh', Lysis.
Se. II.
Cliuhiie, Philainlre.
Se. 111.
Cloris, Pbilaiiilrc.
Blasmes-tu ma constance ?
Se. IV.
(Cloris, L\sis.
en avons publié quelques-uns dans notre étude sur Canibefort. Aiihcl' musicale ii)i2.
2. Des représentations en musique, p. 178.
344 L OPERA ITALIEN EX FRANCE
inventé l'opéra !
La forme est plus libre, plus souple. Le dialogue brise les vers,
chanté est celuy que vous verrez icy de PoJipbcuic jaloux, (\\xq. j'ay
tiré d'un récit italien sur un pareil sujet et mis en musique par
le sieur Moulinié, et le second, la Mort de Tbishc, mis en musi-
que par M. de Sablière, et tiré aussi de l'italien \ » Apparem-
Se faisoieut l'amour.
ment les musiciens n'avaient pas fort bien réussi en leur tenta-
tive d'adaptation au génie français d'un genre étranger, car
Perrin v renonça pour le reste de sa vie et, par la suite, chercha
toujours à supprimer dans ses pièces tout raisonnement, toute
discussion, toute intrigue.
La pastorale de Perrin etCambert fut chantée à Issy, au mois
d'avril 1659, devant un public assez restreint que Loret évalue
Je suceray le sang
De son flanc.
1.
2. Pour tous les détails de cette représent.ttion voir l'ouvrage déjà cité de Nuitter
et Thoinan.
348 l'opéra italien en FRANCE
Il est fort possible qu'il n'y ait eu de cabale que dans l'imagina-
tion de Perrin et que les seuls défauts de la poésie et de la musi-
que aient suffi à provoquer cet échec.
4. Ms. fr. 220S : Qui les scaiini mes secrettes aiiioiirs (f» 20 v").
(}niiid Dieu des enfers (t" 27).
Viens mou itiuuil'le l'eroère (f>' 29).
). Il est à noter que jamais Tabbé G. délia Rovere, ambassadeur du duc de Savoie
à Paris, de 1656 à 1659, "•-' ''•'^ archevêque de Turin. Voici ce que m'a écrit à ce sujet
M. Gian Carlo Buragt!;i, archiviste de l'Archivio di Stato à Turin, qui, avec une extrême
obligeance, a bien xoulu taire quelques recherches pour moi sur ce personnage :
nostro abate sia stato rivestito anch' egli di quella dignità. I Délia Rovere diventati
vescovi di Torino sono i seguenti ; Cristofor (1467). Domenico (1480). Gio. Ludo-
INFLUENCE DES OPERAS ITALIENS 349
t'iœ (1499)- Gio. Franccsco (1510). Girolamo (i 564-1 392). La sua notizia chc
Tabate Délia Rovere sia divenuto vcscovo di Torino dériva certamente dall'avcr con-
luso Tabate del sec. XVII con il suo omonimo del sec. XVI. Certo c invcce che nessun
Délia Rovere lu presule di Torino nel sec. XVII. »
1. Les Œuvres de Poésie de M. Perrin, Paris, Loyson, 1661, in-12 (p. 273 et suiv.).
2. Nous avons vu l'épigranuiie méchante qu'il décoche à VErcole A'iiaiile (p. 303).
j)' L OPERA ITALIEN E\ FRANCE
l'opéra français.
Reine novembre.
d'.Vni^leterre le i ]
1. Relation de la Fête de Versailles, publ. dans TEdition de Molière des Grands Ecri-
vains, tome yil, p. 624.
2. Lulli devait Fainier cependant puisqu'il la ht imprimer, en 1685, avec Vldvlle de
Sceaux : Idylle sur la Paix avec l'Eglogne de Versailles et plusieurs piices de Symphonie
mises en nnisiqtie par Monsieur de LuUv, escuxer. Conseiller, Secrétaire du Rox... Paris,
Ballard, MDCLXXXV, in-f".
3)2 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
celle de (>a\alli, mais les deux dessins ne sont pas sans ana-
I. I.LiIli remaniera cette pastorale et rincorporera dans Tactinn des Ft'tes de l' Amour
cl (le Uiteel.uis.
INFLUENCE DES OPÉRAS ITALIENS 35^
III
Lorsque l'opéra italien fit ses débuts à Paris sous les aus-
1. Toutefois ils se dansaient sur le théâtre du Palais Royal, ce qui leur donnait un
caractère assez accusé de représentations dramatiques.
2. Henry Prunières, Ji^itii de Ciiinhcfoil. Année Musicale ic/12. (Alcan, 1915).
3)6 l'opéra italien en frange
1. Voir la Plainte de Vénus sur la Mort tV Adonis dans Je Ballet de Flore. (Bibl. Xat.
Vm6/i).
2. Cf. Romain Rolland, Xotes sur Lully, S. I.M., 1908, no i.
3. Plainte d'Ariane dans le Ballet Royal de la Naissance de Féfius (166)).
4. Ballet de Flore {i66g).
5. Ballet Royal de Flore. Bensérade prend congé des Dames dans le livret et annonce
son intention de ne plus travailler aux ballets : <.(
Je suis trop las de joïier ce rolet... »
358 L OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
non seulement des danses, mais aussi des récits, des chan-
sons, des chœurs, jusqu'à des pastorales lyriques. Bientôt
tous les éléments du ballet de cour trouvèrent leur emploi
dans la comédie. Ainsi furent unies deux formes drama-
tiques, nationales et traditionnelles, en un genre nouveau
qu'on chercha à opposer à l'opéra italien ; on oubliait que
sans les représentations des opéras-ballets de Buti, Molière
ne se fût sans doute jamais avisé de son invention et que ni
La solennité de la Noce.
Saint-Hvremond, Les Opéra, comédie. Œiii'ies, Londres, 171 1, tome III, p. 247.
1.
]\
opéras, que ceux de l'abbé Buli eussent suffi à lui donner une
idée exacte de la conception mélodramatique qui avait pré-
valu à Rome, vers 1630.
Les livrets de YOrfco, des Xor^r^e ili Prleo, de MlrcoJc Aiiianlc
nous donnent la clef de l'esthétique lulliste. Cette opinion
peut, à première vue, sembler paradoxale. On se souvient des
étonnants imbroglios au milieu desquels se débattent les per-
fâcheux Draco que défend Mars. Atys est persécuté par Cybèle,
jalouse de son amour pour Sangaride. Bellerophon et Phi-
lonoé sont en butte aux maléfices de Sténobée. Lorsque les
I. On en peut dire autant de poètes comme Rcn'er ou De Visé qui dans leurs tra-
développés.
On a voulu expliquer l'esthétique de l'opéra français par le
mais, à Paris, dans les opéras de l'abbé Buti, il n'en allait pas
de même. Ceux-ci étaient, suivant l'expression consacrée,
« entremêlés d'un ballet sur le même sujet ».
I. Déjà rimitation de la mise en sccnc italienne avait amené les antenrs drama-
tiques du théâtre du Marais à composer des pièces à intri2;ues nuthologiques, sem-
blables à celles d'un Buti ou d'un Quinault.
éé l'opéra italien en FRANCE
^4
370 L OPERA ITALIEN EN FRANCE
nal Mazarin ? lui, qui lutta, durant vingt années, pour acclima-
ter chez nous ce genre étranger; lui, qui multiplia les encou-
ragements aux poètes et aux musiciens en quête d'inno-
vations mélodramatiques ? Certes, Mazarin ne songeait qu'à
rendre populaires en France les opéras italiens qui faisaient
déjà les délices des cours allemandes. Sur ce point, il échoua.
Mais s'il avait pu assister à l'admirable floraison de l'opéra
lulliste, résultat inattendu de ses efforts, il n'aurait regretté sans
doute ni les peines qu'il avait prises, ni les injures que lui avait
I.
Sono, Iddio lodato, arrivato in Parigi dovc ho trovato l'Il'"" Sig. di \'illci'c
raccomand"' di \'. S. 11™^ et del ser'"" Sig. Duca, portatc con grand'i'io
affetto dal sud" Sig. \'illeré, spero col sud" Sig. Balbi riportarnii et
utili et honori. \'oglio dunq. con q'-' ringraziare di buon cuore l'Al'^'"
Ser'"-» et \'. S. Il'"-' d'ogni favore, ricevendo ogni bene che havro dalla Beni-
gnità inimita di S. A. S'™, et dalle vivaci espressioni di V. S. ll"^-' et anco
supplicarla a reiterar le mie raccomand' al sud. Sig. \'illerc, poichè saranno
di gran tVutto et anco a quelli altri S. S., soggiungendo io che trovo il negozio,
ma la diflc'i'enza da quanto mi ero supposto, essendo venuto da Yen" da Sua
Alt^-"^ servir la Regina di Francia, dove trovo di haver a servir li comedianti,
cosa contro mio genio e costume. Con tutto cio, essendo questo comando
il
Maestà e non da altri, oltre che non è dovere che un mestiere cosi honorato
et stimato com'è il mio si parangoni, in stipendio, con questo di un semplice
Se y . S. 111'"-' stiniasse proprio scrivcre una lettera alla Regina sopra questo
mio interesse, credo sarebbe etiicacis™-' ;
pure rimetto il tutto nella infinita
bontà di Sua Alt. Ser™-' alla quale faccio profond™''^ riverenza et a Lei di core
mi inchino.
Da Parigi li ii giugno 164).
Di \'. S. 111™^'
Humilis'"° servOvo vero
Jacomo ToRELLi.
Résidente, nelle quali li da^o parte delli accidenti che vertevano, ne mai ho
hauto di alcuna risposta. Altro accidente novo mi storza a darli disturbo et la
macchine et dai loro opérai, et non io ; onde io, non per l'intéresse, che meno
Io stimo, ma per la riputazione restarei tanto mortiticato, che senza alcun
fallo io tornerei subito in Italia, poichè cio mi sarebbe grand>"° scorno, stante
che io sia stato levato da Venezia con promissione di servir Sua Maestà et
taie dichiarazione ho fatta nella mia partenza con tutti ; onde questo sarebbe
il sioillo di far dire che io mi sono entrato in compaonia con li comedianti,
come hora si vociféra, et se bcne cio è in parte vero, pero io l'ho tatto con la
maggior riputazione chc ho potuto, poichè io non entro nelle loro provision!,
ne nelli interessi délie loro comédie ridicole, ma solo nelle opère che si
faranno con grand'"'^ riputazione et parti in musica, come sono laFinta Pazza,
et alloranon resta più che le genti non vogliano parlare a loro modo. A questo
dunque non trovaro altro ritugio clie il salvarmi con un opéra che io
io
etiettivamente facessi per Sua Maestà, il che se mi viene levato, non ho altra
dichiarazione se non. come ho tatto la prima opéra, tornarmene subito in
di non poca importanza in \'enetia, et che quasi volando sono venuto a suoi
comandi. K stata verso di me si generosa e benigna Sua Altezza che vogHo
attendermi il frutto da me tanto desiderato cou la sua protettione et stima.
Dev™° Servo
Jacomo ToREi.Li
Al ni"" Sig. et Pron C"'".
Marchese GautVedi, Segretario
di S. A. Sere"^^^
(F ARM a).
Iddio che di bene in meglio auguramenti le sue grandezze. Ricevo la sua nella
quale vedo la grande et inesplicabile magnanimità di Sua Altezza quale di
tanti honori humilis'"^ ringratio, assicurandola che non sarà cosa tanto difficile
ettravagliosa che io non intraprenda per ben servire Sua Altezza. Quando sarô
honorato di suoi graziosi comandam'', non manco far il mio debito per ben
servire Sua Maestà et s'assicuri che 16 tali fatiche di mente, che mai più sono
da me state usate et tutto ciô per mettere, come si suoi dire, il carro avanti li
buoi, poichè per lo présente bisogna far avanti ciô che si dovrebbe far dopo
e cosi bisogna riportar tutto dalla piccola planta alla grande. Con tutto cio
sua Alt^-'^un libro di quelli apparati che faccio hora intagliare, daro più minuto
ragguaglio dell'esito et delli accid'' et con assicurare \\ S. 11™-' chenonpre-
serviro mai dalli ordini suoi et di Sua .\Itezza, faccio protond™-' riverenza.
Finalmente, dopo haver travagliato molti mesi per servire sua Maestà et il
Non dico pcr la qualità, ma pcr l'effetto, et conosco il niio meritoper la indi-
cibilc benignità di Sua M*^^ cd di altri Principi et SS'. che si sono degnati
vederla. Ho ricevuti applausi tali, che mi sono arrosito di tanto honore. Hora
mi è stato ordinato l'operare al palazzo Reale in un balletto del Sig. Duca
d'Anghino da rappresentare [r] per dopo Pasqua ma credo per la quantità ;
delli attori, non possi essere che al venturo invcrno. Mi pare pero si vadi
molto spesso ne' miei interessi, poichè in dicci niesi che sono partito di Yen"
per q'° servicio non ho avuto cosa alcuna. ma ha convenuto, che io vivi et mi
mantenghi di mia borsa. Ho dimandato, ma sempre buone parole; non so
quale sarà q'" line. Io tengo scolpito nel corc l'ordine datomi da \'. S.
Il'"' come di Sua Altezza, et quello non preserviro ancorchè non ricevessi
alcuna rimunerazione, et assai mi conoscero avantaggiato quando havro
eseguito i comandi di Sua Altezza alla q'^ mi conosco et benignis'"*^ oblationi
et altri infmiti obblighi venuti délia vita. Mando a Y . S. 111™^ per il Sig.
Disburè due libri, uno per Sua Altezza et Taltro per Y . S. 111™^, délie decora-
zioni fatte e dell'opera rappresentata. Supplico per tanto Sua Altezza ricevere
cou questo picciol dono un riverentis'"" ossequio délia mia devotiss"'» servitù
etY S. 111™^ degnasi
. con le mie particolariss""^ sev"" espressioni riverenti.
Me le inchino.
Di Parigi H 22 gennaio 1646.
Di V. S^Ill^-^
Riverendiss. Serv^.
jacomo ToRELLi.
5-
nitam"^ me ne condolgo seco come cosa che mérita per tutti li rispetti
6.
havermi onorato che io giunga a Parigi sotto la sua protezione, ch'anco m'ha
graziato mandarmi me e le mie robe a sue spese. L'Ill"'" sig. Résidente
di
l'opéra con scène macchine et habiti non più veduti in paesi (?) francesi. La
curiosità è grande, onde si spera utili grandissimi. Prego il Signore d'incon-
trarebuona fortuna, la quale io riconoscero ogni mio havanzamento dalla
buona grazia di S. A. S. mentre a \\ S. 111™-'' unitamente la faccio ricevuta.
Parigi 2 ott. 1645.
Div. s.
M. D.
GioBatta Balbi.
All'Ill'"" Siff. Marchese Gaufredi.
R. Archivio di Napoli.
Carte Farnesiane fascio 191 f° 4°
Mentre arrivoin Parigi con noi el Sig. Torelli et che li daremo la sua parte
nostre ragioni ciové ch'el Torelli era fatto venire per noi, volse vedere dal
376 l'opéra italien en FRANCE
per noi, corne li ramentorno a S. M'^ li comici ch'erano in Francia, S. M^^ disse
perché non aftaticava con noi. Il Torelli respose che lui era gentilomo
et che era pronto per affaticare in ogni loco, ma che voleva el comando da
S. M'^ che s'unisse con Comici, che non li pareva di suo honore obbligato
a far meraviglie in ogn'altro loco che con comici. Tutti noi rcsposemo : noi
vi avemo tatto venire per noi, e che sia vero che voi siate con noi, voi tirate
la vostra parte délie nostre tatiche ogni giorno che si recita ; lui replico la
cossa del Geiitiloiiio et che renderebbe le parte ; la maestà délia Regina rise et
cossi : Sig'' Torelli, presentemente la M'^ délia Regina dice che voi siete
veuuto per la truppa italiana che cossi loro pregono sua Maestà, et che dobbiate
travagliare con loro, o che non travagliate in nessun loco per non portare
danno alla sua truppa ; dove che s'agiustasemo con bone parole con il detto
S'' Torelli et l'agiustamento iu cossi : le parte che aveva tirato sino a l'hora non
se ne parlasse, ma che ogni volta che si faccia l'opéra vole duc parte et cossi
siamo agiustati con gusto de tutti et non ci é desgusto nisuno con detto
S'' Torelli, anzi gusto grande, perché lui fa cosse bell""= ad onta, hora, di
Monsù di Lione, il quale dice che ta venire li musici con altro ingeniero ; ma
quando saranno harrivati, noi haveremo digià dato principio, facendoli tutto
quello che loro poseno fare da le voce in poi, le quali superiamo con el
redicolo. Kcco scritto a \'. S. Ill'"-'» minutamente la cossa del Sig"" Torelli,
so che lei intenderà più de quello ch'io scrivo, perché, privati dal Torelli
quai tirava la sua parte et venendo li musici, era la nostra rovina dove che,
stante il nostro interesse di ciascheduno, il lasto faceva il suo effetto. Lapregho
dunque a compatire, tanto più ch'el detto Torelli da tutti vien honorato, in
particulare da me, causa li suoi meriti, e peii lui me compatisse me stante il
travaglio in cui mi trovo per la mia moglie per la quale io non so più che
rispondere a S. M'-'non vedendola comparire, et perché mia moglie mi scrive
da Milano che Scaramuzza, stante l'intéresse de sua moglie Marinetta, ha fatto
uthcio che mia moglie non viene, cio non lo credo per havere havuto l'ordine
per la sua venuta il Ser'"" Sig. Duca di Parma, ma per consolare in parte la
mia cara moglie ho procurato novo passaporto per non solo S. M'-' laquale
lei me compatisse ma tutta la corte, vedendomi tanto dolorato per la mia
cara moglie la quale io non doveva mai abbandonarla ovvero menarla con
me
10 oct. 1645 Da Fontana bel Aqua, ma di partenza per Parigi perla
venuta de li ambasciatori Polachi venuti per pigliare la sposa regina di Polonia.
II
(1646)
R. Archivio di Modena.
Elenchi di suonatori et cantori. Mmiai R' z'.
378 l'opéra italien en FRANCE
III
i putti si poi'tono bene e con buona voce e mostrorno quel Principi gradi-
mento. A Livorno imbarcati, in otto giormi fummo in Tolone et ora, per
gratia d'Iddio, siamo a Lione e tutti con buona salute, sperando in otto
giorni esser a Parigi dove saro sempre prontissimo alli cenni di V. A. al
quale, assieme con questi putti, io faccio .Hum™'^ Riverenza. — Lione li
17 X^re 1646
Sercn"'"'^ Signore,
quale augurai a V. A. felicissimo, come anco per darle parte del nostro sano
arrivo in quella parte. Cio non feci giunto in Parigi fin che non erimo stat^
dalla Maestà délia Regina, ora mi spinge la mia devotione (como suo
inlinio, ma fidelissimo servitore) significarle come fummo introdotti dal-
l'Em"'" Mazarino, il quai Sig""*^, dopo fattoli riverenza, ci accolse con ogni
cortesia, geloso di sapere come V. A. si trovava in Roma con buona salute,
e subito diede S. iùii'-' ordine al Sig'' Ondedei (al quale présentai la lettera
che Y . A. me gratio) che si trattasse bene si come fece. In tre giorni poi,
dire questi putti servitori di V.A. et amhi trovandosi bene in voce fecero bene
(oiudicati da altri) la loro parte. Ora si studia per l'opéra dell' Orfeo,
havendo tutti noi occasione di farsi honore nella scena. lo non resto, corne
devo per servir bene V. A., di farli studiare e mantenerli con qualche regola
con la quale, fino a quest'ora, per gratia d'Iddio, stanno sanissimi. Assicu-
rando V. A. per il tempo destinato non mancare al mio debito con che,
mentre pregoli dal Sig'''-' prospéra sainte a V.A. Ser"^, faccio Hum™a Rive-
renza.
Parigi li 18 Gennaio 1647.
Serenissimo Signore,
Spero sian giunte aile mani di V. A. le due lettere che da Parigi li ho in-
tia, questi putti ser""' di \'. A. et io siamo benissino ; si attende a studiare per
VOrfeo. Impatiente la Regina d'aspetar tanto, per tanto si sta servendo S. M.
con qualche concerto di caméra ; spero in pochi giorni sentira S. M. alcune
mie fatiche musical! qui composte. Supplico X. A. compiacersi far ordinare
al Signor Ondedei voglia con un poco più di calore proteggere et aiutare
questi putti e tutti noi in qucllo che a lui appartiene per servir V. A. chè per
le strade ordinarie délia virtù c' incaminamo da noi senza scorta. Servii
che sentira, supplicandola non mi voglia mai tener otioso a' suoi comandi.
Hieri l'altro la sera la Regina stette in Ictto un poco risentita et anco
hier mattina, ma doppo pranzo S. .M. miglioro d'cgni indispositione e fu alla
comedia Italiana —
Si cominciano qui le maschere e a far feste in Palazzo e fra pochi giorni
li balli nella semblea con intervento di Dame e Cavalieri délia Corte, con
tutti li Principi e le corone. Si va da molti voci ferando la Pace.
Parigi 8 Febbraio 1647.
Sig. Lazzaro, mio Sig''^, non farrei tali mancamenti a \'. S. Vedrà il collaro
desiderato dalla S" Eugenia per il primo ci^-ricro che verra....
Cantorno li due altri del Sig'''^ Card'<^ Antonio e S''*' PrenC-'*^ Mattias, ma
dalli Cavalieri, dal Sig. Duca d'Anguien e dalla Regina furno di nuovo
commandati e desiderati li due di X. A. et io, chiamato, m'avanzai e li
accompagnai un' aria la quale di nuovo fu gradita con applauso di tutto lo
spirito di questi figlioli, e veramente non posso di meno di non signiticare
a V. A. (sentendosi in bocca de molti Sig''' spesso noiuar \'. A. in moite
occasioni) da tutti è acclamata et amata, e questi honori che ci fanno sono
effetti délia sua grandezza.
Finita l'aria, venue il Re e Madamizella e sentirono un poco e si cantô un'
aria spagnola dove intervennero li due putti, e fra due sere andremo la terza
volta dalla Regina a cantare a S. M. una cosa in sua Iode a quattro voci da
me composta e con questa occasione dedicaro alla Regina una mia messa a
6 voci con sei viole per consenso del Sig'" Cardinale, sperando S. M. la
l'atto non saran degl' ultimi. Sarà quest' opéra cosa non più vista nella
13 febraio 1647.
Seren^^o Sigr_
Si rappresentarà TOrfeo fra tre giorni e sarà opéra, si per la richezza degli
abiti, délia musica e macchine, la più bella che habbia vista la Francia e, quel
che più sono da un Maestro Ballarino Italiano composti otto bal-
diletta, vi
senza voler sentire difficoltà, la vuole in quattro giorni, benchè ancora non
son date tutte le parti. Si fotica nelle prove giorno e notte. Li putti servitori
di \'. A. fanno sei parti ciascuno e piacciono a tutti questi Cavalieri délia
si corne ho significato a Y. A.
guerre. Le marquis de Beutivogho îc mettra en route dans 6' jours pour l'Italie.)
22 Febraio 1647.
... Non havendo da signiticarli altro se non che in due giorni si rappresen-
tarà rOrfeo, e questa notte con la presenza délia Regina andaremo a provare
al Palazzo Reale, poi Domenica, dopo finita l'opéra, vuole S. M. nell' istesso
due giorni per ordine cspresso délia Regina c Sig'' Cardinale Mazzarini.
I" Marzo.
Serenissimo Signore.
fece la grande Assemblea ; noi, fatti invitare dalla Regina, fummo spettatori
di si superba lesta.
(Longue description de la fête. Mademoiselle avait sur elle pour six niilUons de
joyaux, on dansa jusqu'à une heure du matin) u al suono di trenta Mole del
Re e Regina ».
Dicesi la Regina dopo Pasqua sia per andare a Lione e in Picardia poi a
Fontainebleau ; dicesi si farà un altr'opera, noi staremo qui pronti a i cenni
di V. A
(S mars 164J.)
9-
dame. \\ durata Topera sino aile quatro ore délia iu)tte. Dicesi la partenza délia
Corte sia diferita alli quindici.
Li putti Servitori di \'. A. hannofatta la loro parte et ora sono per ordine
di V. A. ambi \estiti di tlrappo tino d'OIanda leonato, colore ora usato in
C^orte e di questone ha pigliata la cura il Sig'' Ondedei havendogli io provisli
Scusi se scrivo poco perché dormo ancora e mi scusi per gfa con S. A. Le
ho scritto maie, perché questa notte si è fatto di novo per la prima volta
rOrfeo et tre altre notti avanti habbiamo provato con star nove ore nel teatro
per volta e cosi siamo tutti stracchi ; all'altro ordinario li daro compita
relatione del tutto
12.
13-
Serenm° Sig''^.
rappresentare l'Orfeo l'ottava volta essendo noi giunti al fine délie nostre
retourne.)
Hieri mattina aile sett'ore parti il Re con parte délia Corte verso Amiens...
Hieri mattina parti la Regina ; sei ore o sette dopo ci volse veder tutti S. M.
havendoci con parole gentili ringratiati del buon servitio prestatoli, voltan-
dosi a noi S. M. disse a Domenico che salutasse V. A. in suo nome, con che
tutti promettessimo farlo ; e facendoli riverenza con buona gratia ci licentio.
Questa sera siamo chiamati d'andare da! Sig"" Cardinale per ricevere l'ultima
384 l'opéra italien en FRANCE
IV
{8 Mars 1647.)
Quà s'è finito il carnavale con la bellissima comedia in musica fatta fare
dal Sig"" Card'<= Mazzarini, che ci s'è atfatticato fuor di modo. È stata rappre-
sentata tre volte con li habiti et il Martedi seguente. La prima voltav'interven-
neroLL.MM.,il Sig'' Duca d'Orléans, il Sig'' Principe di Condéetgeneralmente
tuttala Corte et vi fu anco il Sig"" Cardinale Mazzarini. 11 Sig'^ Commendatore
di Giarres, ad istanza anche délia Signora Anna Francesca Costa, mi fece
avvertire che io vi haverei havuto luogo con tutti i Sig''' fiorentini ch'erano
qui, si che tra questi et qualch'altro mio amico io feci il numéro d'undici et
il Sig'' Commendatore med'^'" c'introdusse per le porte più privilegiate et ci
alloggiô comodissimamente. Io già cro stato invitato da Mon'' Giro d'ordine
di LL. MM. per i giorni destinati alli Ambasciatori et alli altri Ministri
forestieri, \unzio et li Amb''' non menerebbono ch'un
con condizione ch'il
med""^ Mons. Giro, che non si pretendeva di dar luogo ad alcun di cssi et che
ciascuno si sarebbe messo come havesse potuto sopra banchi riservati a i
i ministri, et che nelle uscire tutti dalla sala dovc conveniva radunarsi, o
neir entrare nel Salone délia Com média, non si sarebbe osservato rango, et
procurare qualche luogo accanto d'una Dama di mia conoscenza o altro mio
25
386 l'opéra italien en FRANCE
amico et hencliù, quando Mons'' Giro venne a invitarmi, fosse stato risoluto
di far vcderc la commedia a tutti i Ministri foresticri in una volta, essendosi
prcvisto di non potcrc sfuggirc niolte ditïercnze tra cssi, perché anco il
couvitatitc.
Dell' apparato agli artitïzii industri,
Senz' artifizio alcun tra amiche mura
Accolse i Dei nella grand'opra illustri ;
sua Macilà.
Non più acerba Giunon, non più gelosa // sio„. Gcvolauic Pignani.
VI
Canioni c cantate
(Ici Kc (l'Iiiobillcrra
* Hra l'alba vicina
* Era la notte e con horror profonde)
PIECES JUSTIFICATIVES 39 1
È un gran foco.
Fate largo alla speranza
O da me adorata ....
O desio di saper ....
Oppresso un cor da mille pêne
O questa si ch'è bella .
Se in me talor volgete .
Se lo voleté ditelo
\
B. B.(Q.46).Anon.Br. Mus.
1 u mancavi a tormentarmi "
'
C. B. (No 588).
''
I
Un cor impiagato. » i
Un tiranno dolore
\'anne pur lungi speranza
Voi dcl sole che piangete
\'oglio morte e voglio vita
VI
Non ha modi la mia penna chc siano sufficienti per esprimere quali siano
i sentimenti délia rivercnza con la quale rcgistro nel cuore la benignità, con
chc cotesto Em"^° S"" Cardinale Mazarino inclina aile mie glorie et a subli-
la mia divotione per tutti i momcnti del mio vivere. Creda \'. S. Ill™a-
V. S. 111™=* délia mia fede, che non la diminutione délie promesse mi disvio,
ma la conoscenza dell' havere una complessione impotente a questo viaggio
et alla servitù che si doverebbe prestare, mi fece incontrare l'occasione, che
studio tatto, indi dallo escercitio. Compongo solo ail' hora che me ne prende
la fantasia, e sono si poco resistente alla fatica, che, se un hora di più del mio
uso m'affatico, sono subito amalato. Hor che V. S. 111™=* consideri se sono da
pormi a questo pericolo di viaggio e se potrô poi servire corne doverei. In
vero sarebbe un venire a comprarmi la morte. Quanto poi aile cose mie, dopo
disciolti i passati trattati, li ho qui raffermati. Sono obligato a Cavalieri
Grandi, ad impieghi utilissimi et a teatri, con stipendio rilevante, cose tutte
che non mi giova abbandonarle, mentre che ho qui in casa comodi a mio
talento, per andar incontro ad incomodi évident!, a rischi diversi et a
Di tutto quello ch'io possa di qui, S. Em. è Padrone e V. S. 111™^ hora per
sempre riceva la mia divozione e, se ci disgiongono i Regni, si assicuri che
mi legano ad esser costà con l'ossequio, le ohligationi che devo alla stima che
conosco farsi délia mia debolezza. Consacro a S. Em. la mia penna, mentre
non posso a piedi inchinarmeli con lo individuo e tutto cio ch'io vaglia
havro sempre debito di corrisponderlo ad ogni suo cenno, e se costà non
posso venire, mando il cuore humiliato, e l'anima riverente che in eterno
sarà schiava di S. Em. e mi conservera sempre.
Di \'. S. IIH^' et R'.
Dévot'"" et oblig™'' Serv^
Fran*^" Cavalli
Di Vena li 22 Ag*" 1659.
Ministère des Affaires Etrangères
Reine 137, (" 263
PIÈCES JUSTIFICATIVES 395
VIII
LETTRES DE MAZARIX
Pour ce qui est de faire venir Cavalli de \'enise, les difficultez qui s'y
mesnage que vous pourrez, afin que vous modériez les despenses qu'il faudra
faire. \'ous aurez recours au Sr. Colbert pour ce qui sera nécessaire de
payer, et, en cas qu'il soit besoin de luv envoyer de nouveaux ordres, je ne
manqueray pas de le faire, en me donnant advis des pavemens qu'il faudra
qu'il fasse. Je vous prie seulement de vouloir bien examiner les personnes
qu'on prendra tant pour chanter que pour jouer des violons et autres instru-
mens ; car il faut qu'ils soyent chacun exécutant en son mestier, afin de
former un corps de musique duquel il n'y ayt pas lieu de se moquer ; car
vous scavez bien que François y sont assez disposez. C'est pourquoy je
les
projet qu'il a faict de faire ce théâtre de bois en l'endroit que vous me mar-
quez avec l'intention d'en faire un de pierre à l'entour dans quelque temps ;
Je suis bien avse que vous ayez donné au Sr. Vigarani le sujet de la Comé-
die du grand balet afin qu'il puisse commencer à travailler aux modèles des
machines qu'il faudra faire ; mais j'avois cru que vous donneriez quelque
petite chose à faire à Torclli, qui n'eût rien de commun avec ce que le
Je voy comme le musicien que nous attendions de Piedmont s'en est allé
servir l'Empereur. Comme il estoit excellent et qu'il avoit fort plu à Paris, je
suis marry que nous l'avons perdu et ; il faudroit voir si en luy faisant
escrire à \'ienne, on le pourrait obliger de s'en venir à Paris, l'asseurant qu'il
Jii niniir.
Du 18 Août 1659
De S'. Jean de Luz.
suis d'accord.
Pour ce qui est de faire venir d'autres musiciens, je vous confirme ce que
je vous ay escrit en dernier lieu que je ne voudrais pas que nous nous chargeas-
sions insensiblement de gens qui ne chantassent parfaitement bien, et vous
scavez qu'il n'v a rien de sy rare qu'un bon musicien. Je me remets donc à ce
diligences pour faire venir le frère d'Atto, qui est au service de l'Archiduc
Sigismond, et la basse qui est au service du Duc de Bavière, et sy pour les
faire venir, il faut eslargir la donner quelque chose de plus pour
main et leur
Enfin il se faut apliquer à avoir absolument cet honmie-là, car pour faire
venir le frère de Luiggi et sa femme, je n'en suis aucunement d'avis et vous
devez faire votre comte que sy vous retirez du service de l'Empereur Bonelly
et sa femme avec les deux autres marquez cy-dessus, nous aurons plus de
musiciens qu'il ne faudra, car, outre les quatre qui sont icy avec moy, il y en
aura encore cinq ou six autres à Paris qui pourront fort bien servir.
Jevov la différence d'advis qui est entre le sieur Vigarani et le sieur Leveau
sur la longueur du théâtre et il me semble que sv par raison d'architecture et
pour le faire plus beau, il faut qu'il soit et plus long et plus large, il n'v a
considération qui doive empescher de le faire à la quand mesme
perfection,
la Maison de Monsieur le Tilliers en devroit estre incommodée. Je ne doute
pas que le sieur Ratabon ne soit le premier à donner les ordres nécessaires
là-dessus, chacun devant avoir pour but le plus grand service du Roy auquel
celuv des particuliers doit céder.
3-
An DICIIIC-.
J'av receu vostre lettre du 16'^ du couraiit, mais, comme vous aurez veu, par
les deux miennes et par les autres que j'av données au sieur Colbert, mes
sentimens sur touttes les choses dont vous m'avez escrit, je n'auray pas
grande réplique à faire à cette dernière lettre, me remettant à ce que je vous
av déjà mandé et vous confirmant les mesmes choses.
Je ne suis nullement d'avis, comme je vous av escrit, défaire venir le frère
l'espère, nous aurons assez de luv pour tout ce qu'il y aura à faire.
Ad il ion (le la ma ni tic Mi^r. ît la lettre de Mr. l'abbé Bnix dti 27 Aoiisl i(^)').
Ibid.. r 229.
Ail iiu'iiic.
J'ay receu vostre lettre du 27^ d'Aoust. J'attends avec impatience de sca-
voir la résolution que le manqueraypas lorsque
sieur Cavalli aura prise. Je ne
je serav à Bordeaux d'en dire un mot à Mons' l'Ambassadeur de Venise, affin
que y a
s'il encore quelque difficulté au voyage dudit sieur Cavalli, elle puisse
Jii iiicinc.
I. Illitiiblc. Viti-irani r
'
Pour ce qui est du s'' Cavalli, nous verrons si ce que vous luv avez
escrit avec les instances que fera M. l'Archevesque d'Ambrun le pourront
obliger à venir. Et en cas qu'il s'v rencontre encore quelque difHculté, j'en
parleray tortement à M. l'Ambassadeur de \'enise, qui est présentement à
Bordeaux.
Comme il v a apparence que le Roy ne retournera pas à Paris que l'atiaire
de son mariage n'ayt esté exécutée, mesure qu'arriveront les
je crois qu'à
musiciens que vous attendez de divers endroits, vous les pourriez faire partir
pour joindre les autres qui sont icy auprès de moy afin de ne les laisser pas
oisifs à Paris, au surplus je vous prie d'estre tousjours asseuré que personne
n'a plus d'affection pour vous que etc..
6.
Au nié II le.
Ail iiicnic.
Puisque vous avez encore affaire d'une femme et que celle du s'Bonnelly,
qui est à \'ienne, ne peut servir, il ne faut pas songer, à mon advis, à la faire
venir, et vous pourriez plustost escrire à Rome pour celle de laquelle vous
escrit le [frère du] sieur Luiggi si avantageusement ; car je ne suis aucune-
ment d'advis pour celle qui s'appelle Felicctte. Ce qui me faict peine, c'est
d'estre obligé à faire venir le père, mais en tout cas, il faut voir ce qu'on lui
donnera et convenir de tout auparavant afin qu'on n'ayt rien a disputer lors-
qu'ils seront en France, sur quoy je suis obligé de vous dire qu'il faut aller
bride en main non pas tant pour mesnager la dépense, qui commencera à
monter bien haut, mais parce qu'il n'est pas juste de traicter tout le monde
de la mesme façon et que d'ailleurs vous pouvez sçavoir qu'on ne donne pas
en Allemagne la moitié de ce que nous nous sommes engagez de donner icy.
Je vous dis la mesme ch(^se pour ce garçon de quinze ans que vous me
mandez qui pourra aussv faire son personnage dans la comédie que vous avez
préparée. Il est juste de lu\' donner quelque clK)se pour son entretien, et
Au iiicnic.
vous devrez estre asseuré que la chose sera ainsv exécutée, prenez seulement
le soingde bien inft)rmer ledict sieur Colbert de toutes choses et il ne manquera
pas de bien soustenir ledit X'igarane. quelque chose que les autres architectes
puissent alléguer au contraire.
J'av esté bien aise d'apprendre que le sieur Ca\alli avt pris la résolution de
venir servir le Ro\' dans les festes qu'il faudra taire pour son mariage. Mais
PIECES JUSTIFICATIVES 40I
comme ledict sieur Colbert me doit venir trouver à Noël et que je luy mande
de vous amener avec luv l'ayant jugé tout à fait nécessaire pour conférer et
prendre resolution de ce qu'il foudra faire après vous avoir entretenu, je
remets alors à examiner tout ce qu'il y aura à faire à l'égard dudict sieur
Cavalli et des cinq personnes qu'il doit amener avec luy, comme aussi des
autres musiciens que vous jugez à propos de faire venir, et particulièrement ed
celuy que Monsieur le Cardinal Antoine a pris depuis peu à son service.
Je vous prie donc de vous donner cette peine et de croire qu'il n'v aura
aucun temps perdu, puisque vous vous en pourrez retourner en diligence
avec ledict s' Colhert.
9.
A J.-B. Colbert.
L'Abbé Bouti m'a firict voir avec grande douleur une lettre que vous lui
avez escrite, ne crovant pas avoir mérité un traitement sv rude apprès avoir
recherché avec zèle les moyens de paroistre vostre serviteur. Je lui av dict
que vous n'estiez pas accoustumé de vous emporter et que asseurément vous
deviez avoir raison de l'estre en ce rencontre ; il m'a répliqué que je pourrois
juger de son intention lorsque je voyerois la lettre qui faict son crime, et
comme il s'en va à Paris et y doibt travailler aux préparatifs de la comédie,
je vous prie de ne faire pas difficulté qu'il puisse connoistrc qu'il ne vous
reste rien dans le cœur contre luv.
26
BIBLIOGRAPHIE
SOURCES MA\'USCRITES
.\ . H. — Nous marquons d'un astcrisque les recueils les plus souvent cités.
les lettres reçues d'un pays durant un trimestre, un semestre, une ou plusieurs années.
Il n'y a aucun classement et le même volume contient les documents les plus dispa-
rates. Aussi devons-nous renoncer à décrire ici les divers recueils dont nous nous
sommes servis. Nous nous bornons à en indiquer sommairement les dates, car les
indications du catalogue manuscrit sont souvent inexactes.
404 L*OPÉRA ITALIEN EN FRANCE
Mémoires et Dociiiiiei/ls.
— 1834. CérémiiniaL
IL - BiBiiorHÈQUE Nationale [B. N.].
nuisica.
— 6204-5. Correspondance de G. \i. Doni et de Mersenne.
— - 21 1 13. Lettres adressées au Cardinal Antonio Barbernii.
Manuscrits Itai.it:xs 185 i. Ambassadeurs vénitiens.
— 2022. Ambassadeurs vénitiens.
— 1088. Livret de la Feriiida dédié à Mazarin (1647).
Cinq. Cents Colbert 106. Comptes royaux. Pièces diverses.
— 54. Etat de la Maison de Mademoiselle d'Orléans ('1652).
toire (les progrès qui s'y sont faits jusqu'à notre temps.
(1646).
— roo6. Correspondance du Grand Duc Ferdinand IIL
685 (1659) —
— Roma 1040 (1646). Lettres du Résident G. A. Piazza.
— Firenze(i65 3). Lettre du cardinal Gian. Carlo Medici au duc de Mantoue.
Carte farnesiane. Fuscio ic)o et fascio /y/, f" 4°. Lettres de Torelli et Balbi
(1645-1647).
— Fascio icji. Lettres des comédiens Carlo Cantù, Pietro Paolo Leoui, Giulia
Gabrielli, etc.
Duplicati de' battezzatti. Filza 1620- 1628. V. n° 16. Actes de baptême des
Melani (Jifo, Jacopo).
— Filza 1628-1639. Z. n° 17. Actes de baptême des Melani {Frau" Maria,
Bartolomeo, Alcssandro).
British Muséum.
Add. 30491. Lihro di can~^oni fraucesi del Sigiior Giovanni Deinaqque. Recueil
de pièces d'orgue et de clavecin avant appartenu à Luigi Rossi et
portant de curieuses notes autographes du maître napolitain.
4o8 l'opéra italien en frange
DEUXIEME PARTIE
SOURCES IMPRIMEES
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Bacillv (Bénigne de). Remarques ctirieuws sur faii de bien chauler. Paris, 1670.
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in Veue\ia dal i^^jS al iJ<)J. \'cnezia, 18)4-1855 (2 vol. in-8").
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Ménestrier. Des représentationsen musique. Paris, René Guignard, MDCLXXXI.
Mercure Galant. (Années 1672, 1677, 1680.)
Mersenne. Harmonie Universelle. Paris, 1656(2 vol. in-t'^).
Naudé. Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le Cardinal Ma:{arin. Paris,
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PcTi'in. Les Œuvres de Poésie de M'' Pcrriii, coule iiaiil les Jeux de Poésie, Diverses
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Scarroii. Recueil des épitrcs eu vers burlesques de Af'' Scarrou et d'autres autheurs
sur ce qui s\'st passé de plus remarquable eu l'année 16^). Paris, i6 56(in-4").
ScLldery (M'^"'^ de). Le grand Cyrus (Tome V).
Clément Marot Monsieur De ***, tombant
Senecé (De). Lettre de à ce
\'a]le(Pietro délia). Délia Musica delF ctà iu)stra che non è punto liiferiore awj è
migliore di quella delP età passata. (Dans la L\ra Harberina de G.-B. Doni.
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Wotquenne (Alfred). Etude bibliographique sur le compositeur luipolitaiii Luigi
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— Catalogue de la Bibliothèque du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles,
Bruxelles, 1898-1901.
— Libretfi d'opéras et d'oratorios italiens du xviF siècle, 1901 (in-4"). [Annexe
au catalogue].
INDEX ALPHABÉTIQUE
AVERTISSEMENT
Les titres d'ouvrages dramatiques sont imprimés en italique.
Les noms de théâtres en petites majuscules, les surnoms de comédiens en caractères
espacés.
Les auteurs cités en référence ne figurent pas dans le présent index.
Les noms de musiciens compositeurs, chanteurs, instrumentistes,
: etc.. sont précédés
d'un astérisque.
Akidiauc, 183, 205-207, 211. * Angela (Sigra), 178, 179, 180, 240.
Alençon (M'ied'), 281. Anjou (Philippe, duc d'), 106, 113, 193,
Alessandro Carlo, prince de Pologne, 1 1 217, 246. Cf. Orléans (Philippe d').
Baïf, XVIII, XIX, XXII, xxiii, xxvi. Bellegarde. Duc de, xxvii.
Catena d'Adoiie, 5-6, 7, 159, 363? S^)'- Cillé. Cf. Biillel comique de lu Reine.
21, 23, 27, 33-36, Xi, <S3, 95, 120, Colbert, 214-217, 228, 233, 235, 236, 238,
126, 127, 133, 177, i<So, 211, 215, 222- 239,248, 269, 276,301, 302, 307, 346.
232, 236-238, 241, 243, 244, 251, Colletet, 46.
Galin (J. P.), xxiv. Guise, Duc de, 204, 205, 267.
Galles, Prince de, 93, loi.
Gallicano, Duc de, 92. * Haendel, 122.
Gandolfi, xi, xxx. Harlequin. Cl. Martinelli.
Garopoli, 134. Haro (Luis de), 221, 234, 236.
* Gaspar, xv. *
lledouin, 168.
INDEX ALPHABETIQUE 421
Hennery (d'), surintendant, 143, 524, 325. * La Guerre, 211, 339, 340, 343, 344,
Henri II, xvii, xx, xxii. 347' 552, 356.
Henri III, xxiv. Lalanne, xv.
Henri IV, xxvii à xxxn, xxxv. La Laurencie, 251.
Henriette d'Angleterre, 246, 305. * L'AUeman, 168.
Henriette de France, Si, 95, 131, 169, * Lambert (Michel), xliv, xlv, 54, 96,
246. 181, 192, 194, 207, 303, 307, 308, 317,
Hesselin, 167, 307, 325. 343, 352, 356.
* Hilaire (M'ie). Cf. Dupuys (Hilaire). La Meilleray, Duc de, 271.
*Hotman, 519. Lancellotti, Cardinal, 3.
Huygens (Christian), 254, 258, 262, 310. * Landi (Stefano), 2-3, 10-11, 19. 31, 32,
Kretzschmar, 26, 227. 283, 290, 305. Leva (Gennaro de), xi.
*Le Vacher, 258.
* Kuhnau, 44.
Le Vau, 216.
*
* La Barre (Anne de), 96, 181, 196, 207, Le Verd, 168.
208, 209, 211,275, 278, 340. Levi (Gino), xi.
* La Barre (Pierre de), 339. Levi-Malvano, xi.
* La Barre l'Aisne fde), 207 Lezeau, 325.
* La Barre le Cadet (de), 207, 258 (?), Lihera:{^ione di Ruggiero, xxx.
264 (?). Lilli (Camillo), 282.
La Bella (Del), 149. Linas, Marquis de, 234.
La Croix (De), 314. Lionne (De), 27, 69-72, 80, 89, 173, 180,
La Fayette (M^ de), 301. 188, 243, 244, 248, 264, 272, 273, 275,
La Fontaine, 145, 270, 274, 362. 276, 278, 301, 302, 307, 310, 320.
*
La Grange, 214. Locatelli (Gabriella), 74.
422 L OPHRA ITALIEN' EX FRANCE
253, 263, 264, 266, 279, 299. 300, 310, Mantoue, Ducs de. Cf. Gonzaga.
331, 340, 347, 354- Manzieri, rés. de Modéne, 159, 281.
Lorraine (Cardinal de), xiv. Makais, Théâtre du, 321-324, 326, 328,
Lorraine (Roger de). CÂ. Guise, Chevalier 3^9. 365.
de. * Marazzoli (Marco), 14, 25-27, 30, 43, 46-
Lotti (Giovanni), 24, 1)7. 50, 56, 63, 64, 84, 88, 89, 91, 106, 120,
Louis XIII, xxxxiii, XLiv, 4), 47, 4(S, ')3-
66, 194, 197, 333, 353. Marchaccione (Gasparo), 153.
Louis XIV, XLiv, 37, 61, 73, 74, 81, loi, * Marc' Antonio detto il Bolognese, 91,
106, IIO, III, 113, 131, 137, 143, I )0, 92, loi, 1 36, 1 37.
1)2, 1)7-1)9, 161-164, 167, 175, 180, Mariage de Bacchns et d'Ariane, 332.
181, 183, 193, 195,, 196, 199, 202, 203, Mariage Forcé, 264, 308, 310.
205, 206, 213, 221, 229, 234, 233, 244- Miuiiioc d'Orphée. Cf. Descente d'Orphée.
246, 251, 253, 268, 272, 273, 281, 303- Marie-Thérèse, 230, 235, 245, 246, 248,
303, 307, 317, 323, 326. 249, 2)), 261, 262, 279, 307.
Louvre, Salle du, 198. Marie de Médicis, xxviii-xxxii, xxxviii,
Lubiani, 170. XLII.
272, 277, 283, 301, 306, 321, 324-326, Mi rame, 61, 104, 323, 533.
540, 347, 349, 353-356, 370. Molière, XXXIX, 117, 201,214, 219, 269,
Mazarini (Michèle), Padre, 25, 86. 297,308, 315, 332, 349, 350-352, 357,
Mazarini (Pietro), 57, 58. 358, 369.
*Mazuel, 198. Modène, Duchesse do. Cf. Martinozzi
* Mazzocchi (Domenico), 10. (Laure).
3, 6, 17, 19.
* Mollicr (Louis de), 204,
22,23, 3i> 32, 84, 125, 363. 46, 207, 316,
* Mazzochi (\'irgilio), 14, 26, 27, 39, 46. 317, 352.
Medici (Cosimo), 227. Monaglia, 283.
Medici (Ferdinando II), xxvii. Monsieur. Cf. Orléans (Gaston d"), Anjou
Medici (Ferdinando III), 91, 138, 140, 195, (Philippe d'), Orléans (Philippe d').
200, 202, 254, 275, 280. Monsieur de Pourceaiignac, 264, 308, 359.
Medici (G. Carlo), 60, 82, 244, 252. Montausier (De), 76.
Medici (Leopoldo), 91, 93, 94. Montbason, Abbé de, 179.
Medici (Mattias), 30, 59, 64, 66, 91, 94,
* Monte (Filippo da), 21.
98, loi, 129, 139-141, 147, 148, 187- * Monteverde, vu, xxviii, XXXII, XXXVTI,
189, 203, 222, 237, 238, 243, 244, 230, XLII, XLV, 3, 4, 17, 22 23, 32-36, 97>
252. 98, 289, 363.
Medicis.Cf. Catherine, Marie, Medici. Monlglat, 144.
Melani (famille), xi, 176, 245. Montluc. Cf. Cramail, Comte de.
* Melani (Alessandro), 273, 316. * Morlaye (Guillaume), xvii, xviii, xix.
* Melani (Atto), VIII, 30, 55, 59, 60, 62, Mort d'Adonis, 348.
64-66, 73, 82, 91, 96, 98, 99, loi, 129, Morte lOrfeo {La), 2-3.
135, 141, 145, i47-i49> 174, 17). 186- Mortemart, Duc de, no, 114, 278, 306,
190, 203, 221-223, 233, 234, 236-238, 307, 310, 320.
243-245, 250, 252, 256, 258, 261, 264, Mothe (De la), 106.
271-275, 277, 519. Motteville (De), vu, 81, 84, ni, 113,
* Melani (Bartolomeo), 177, 190, 245, 273. 202.
* Melani (Domenico), 59. * Moulinié, 346.
* Melani (Filippo), Muette Ingrate (La), 344, 549.
16, 174-177, 190,233,
245, 257, 259, 264, 273, 275. Muses (Ballet des), 330.
* Melani (Jacopo), 60, 62, 64, 91, 139,
140, 147, 245, 275. * Nadreini, xv.
* Melone (Gius.), 241, 256, 264, 278, 279, Naissance de Vénus (Ballet de la), 537.
306. Nani, ambass. de Venise, 245.
Melosio, 46. Nanuccio, xxi.
Ménage, xxviii. * Nardini (Gabriello), xv.
Menestrier, VII, XLV, 117, 118, 333, 343, Naudé (Gabriel), 152, 142.
Nicaise, abbé, 313, 314, 316, 318, 319. P.\L.\is Ro\AL, Théâtre du, 79, 81, 104,
Nicandro e Filetw, 62, 65, 340. 105, iio, III, 129, 131, 160, 214, 219,
* Niel (de). Cf. Nyert (Pierre de). 325, 325, 355-
Noces du Village (Mascarade des), 308. Pala:i{o d'Atlante, 12, 26-29, 45, 83,89,
* Noli, XVI. 96, 120, 126, 261, 365.
Nopccs de Vatigirard, 322. Palotta, Cardinal, 55.
149, 151, 160, 163, 164, 168, 170, 17-^, Pastorale d'Issy, 253, 344, 347.
192, 198, 201,211,215, 219, 237, 259, Pastor Fido, XLii.
* Pellegrini (Michel Angelo), 92.
267, 282, 292, 294, 296, 299, 320-326,
* Perdigal, xi.v, 343.
328, 333, 337, 354, 364, 366.
Orléans (Gaston d'), 79, 81, 82, 96, iii, Pergol.'^, Teatro délia, 244, 245, 275.
* Péri (Jacopo), xxvi, xxvii, xxviii,
131,235, 344. 5,
Orléans (Louise d"), 79, 81, 86, loi, 23.
106, III, 131, 191, 192, 235, 247, 252, Perrault, 347.
281. Perrin (Pierre), vu, 63, 211, 267, 303,
Orléans (Marg. Louise d'), 227, 276, 281, 320, 324, 332, 341, 343-349, 353. 359?
283. 361-363.
Orléans (Philippe d'), 252, 262. Cf. Anjou Persiani (Oratio), 33, 34.
(Philippe d'). * Perti (Giacomo Antonio), 29.
Oroiitea, 226. Pesaro (Gio.), 8.
S), 87, 88, 90, 95-99, 101, 106, 114, S.\n Moïse, Teatro, i.
194, 198, 208, 211, 222, 259, 274, 277, Maria Maddalena, 14.
Sa)ita
289, 291-293, 297, 299, 312, 316, 317, Santa Marina Teatro, i
319, 320, 327, 333, 363, 366, 367. Santi Apostoli, Teatro, i.
San Cassiano, Teatro, i, 32, 33, 3), 83, Servien, 53-55, 61, 78, 188.
Strisevio (Franc), 176. Urbain VIII, i, 7, 14, 16, 20, 27, 39, 42,
Strozzi (Giulio), XLii, 73, 74, 77. 49. 54-
Sully, XXXV.
Sulmona, Prince de. Cf. Borghese (Marc' Vagnozzi, 32, 33, 173.
Antonio). * Valerio (Anna), 240.
* Viterbo, xv.
* Vittori (Loreto), 4, * Zannetto, 257, 264,278, 279, 306.
5, 15, 16, 24, 25, 30,
Page X ligne 2)
XXVII
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Page 1)5 note, ^(k ligne : l'riiuipcssti. 1:1 cjueslii rosn che... corriger: Priiicipcsud
Cosa chi'.
Pages.
IXTRODCCTIOK.
des Valois.
et de Maugars.
111. La Finta Pai:{a. — Hostilité des comédiens italiens contre les musiciens.
Leurs démêlés avec Jacomo Torelli. — Succès de la Finlii Pa-~a j6
430 TABLE DES MATIERES
Bibliographie 405
ixdex alphabétiq.ue . 4i 5
avant peu de mois, publié par nos soins et les nombreuses cantates et chan-
sons mises au jour par MM. Gevaert ', Goldschmidt -, Landshoff', Hugo
Riemann 4, Torchi >, \'atielli '\.. et par nous-mêmes : permettent déjà de se
faireune idée du génie du maître napolitain.
Nous avons choisi, pour représenter l'œuvre de Cavalli, deux morceaux
qui semblent avoir impressionné particulièrement les musiciens de la Cour
irançaise : le La/ju-iilo de VEgislo et la scène de l'antre du sommeil de VErcok
Aiiunilc.
De Lulli, nous donnons deux scènes très représentatives de son style vers
1660, lorsqu'il hésitait entre la manière italienne et la manière française et
iS. convient d'ailleurs de faire remarquer que les diverses copies anciennes que nous
Il
possédons d'une même œuvre (par exemple du Récit des preneurs de tabac) concordent sur les
points douteux et présentent les mêmes étrangetés harmoniques, qu'on serait tenté de corriger.
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(Bac. 127 p 33.) Marco Marazzoli
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DIALOGUE DE LA MUSIQUE ITALIENNE
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LIBRAIRIE ANCIENNE EDOUARD CHAMPION
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