Cours de Reglementation de L'environnement
Cours de Reglementation de L'environnement
Cours de Reglementation de L'environnement
Les Principes Généraux du Droit de l'environnement ont été posés par la loi
Barnier du 2 février 1995, et codifiés dans l’article L110-1 du code de
l’environnement lui-même modifié pâ r les articles 1, 2 & 3 de la loi
n°2016-1087 du 8 août 2016. Il est rédigé comme suit :
« I. - Les espaces, ressources et milieux naturels terrestres et marins, les sites,
les paysages diurnes et nocturnes, la qualité de l'air, les êtres vivants et la
biodiversité font partie du patrimoine commun de la nation. Ce patrimoine
génère des services écosystémiques et des valeurs d'usage.
Les processus biologiques, les sols et la géodiversité concourent à la
constitution de ce patrimoine.
On entend par biodiversité, ou diversité biologique, la variabilité des
organismes vivants de toute origine, y compris les écosystèmes terrestres,
marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques
dont ils font partie. Elle comprend la diversité au sein des espèces et entre
espèces, la diversité des écosystèmes ainsi que les interactions entre les
organismes vivants.
II. - Leur connaissance, leur protection, leur mise en valeur, leur restauration,
leur remise en état, leur gestion, la préservation de leur capacité à évoluer et la
sauvegarde des services qu'ils fournissent sont d'intérêt général et concourent
à l'objectif de développement durable qui vise à satisfaire les besoins de
développement et la santé des générations présentes sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs. Elles s'inspirent, dans
le cadre des lois qui en définissent la portée, des principes suivants :
1° Le principe de précaution, selon lequel l'absence de certitudes, compte
tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas
retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à
un coût économiquement acceptable ;
2° Le principe d'action préventive et de correction, par priorité à la
source, des atteintes à l'environnement, en utilisant les meilleures
techniques disponibles à un coût économiquement acceptable. Ce principe
implique d'éviter les atteintes à la biodiversité et aux services qu'elle fournit
; à défaut, d'en réduire la portée ; enfin, en dernier lieu, de compenser les
atteintes qui n'ont pu être évitées ni réduites, en tenant compte des
espèces, des habitats naturels et des fonctions écologiques affectées ;
Ce principe doit viser un objectif d'absence de perte nette de biodiversité,
voire tendre vers un gain de biodiversité ;
3° Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais résultant des mesures
de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent
être supportés par le pollueur ;
4° Le principe selon lequel toute personne a le droit d'accéder aux
informations relatives à l'environnement détenues par les autorités
publiques ; ;
5° Le principe de participation en vertu duquel toute personne est informée
des projets de décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement
dans des conditions lui permettant de formuler ses observations, qui sont
prises en considération par l'autorité compétente ;
6° Le principe de solidarité écologique, qui appelle à prendre en compte,
dans toute prise de décision publique ayant une incidence notable sur
l'environnement des territoires concernés, les interactions des écosystèmes,
des êtres vivants et des milieux naturels ou aménagés ;
7° Le principe de l'utilisation durable, selon lequel la pratique des usages
peut être un instrument qui contribue à la biodiversité ;
8° Le principe de complémentarité entre l'environnement, l'agriculture,
l'aquaculture et la gestion durable des forêts, selon lequel les surfaces
agricoles, aquacoles et forestières sont porteuses d'une biodiversité
spécifique et variée et les activités agricoles, aquacoles et forestières
peuvent être vecteurs d'interactions écosystémiques garantissant, d'une
part, la préservation des continuités écologiques et, d'autre part, des
services environnementaux qui utilisent les fonctions écologiques d'un
écosystème pour restaurer, maintenir ou créer de la biodiversité ;
9° Le principe de non-régression, selon lequel la protection de
l'environnement, assurée par les dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'environnement, ne peut faire l'objet que d'une amélioration
constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment.
III. - L'objectif de développement durable, tel qu'indiqué au II est recherché, de
façon concomitante et cohérente, grâce aux cinq engagements suivants :
1° La lutte contre le changement climatique ;
2° La préservation de la biodiversité, des milieux, des ressources ainsi que la
sauvegarde des services qu'ils fournissent et des usages qui s'y
rattachent ;
3° La cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations ;
4° L'épanouissement de tous les êtres humains ;
5° La transition vers une économie circulaire
PRINCIPE DE PRECAUTION
6
« En estimant, à la date d'intervention de l'arrêté attaqué, et compte tenu des précautions qui s'imposent en
matière de protection de la santé publique, que la fabrication, l'importation, la mise sur le marché et
l'utilisation du produit X, (…), devaient être suspendues pour une durée d'un an, les signataires de l'arrêté du
28 Mars 1996 n'avaient
pas entaché leur décision d'une appréciation manifestement erronée »
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« en décidant, eu égard aux mesures de précaution qui s'imposent en matière de santé publique, d'édicterles
interdictions faisant l'objet du décret attaqué, qui s'appliquent à des aliments destinés à des enfants en bas
âge ainsi qu'à des compléments alimentaires (…), le Premier Ministre n'a pas commis d'erreur manifeste
d'appréciation »
8
Ainsi, le juge administratif va annuler la décision d'un préfet classant en zone inondable des parcelles d'une
commune sur la base du principe de précaution, alors que « la sécurité des biens et des personnes qui
constitue la seule finalité des plans de prévention des risques naturels, n'est pas au nombre des intérêts
protégés au titre de l'article 5 de la Charte.(TA Amiens,23/04/2007 ;Préfet de la Somme)
projets d'aménagement
documents d'urbanisme
Histoire
Dès le dix-neuvième siècle, la compensation, qui n'est pas encore nommée
« principe pollueur-payeur », est le principe de régulation de
la pollution privilégié par les industriels : « Ce principe, qu’on propose
aujourd'hui comme une solution nouvelle, a accompagné en réalité tout le
processus l'industrialisation, et il a été voulu par les industriels eux mêmes. » 2..
Du principe économique aux principes juridiques
Le prix du carbone
Pour atteindre ces objectifs, une panoplie d’instruments existe. Parmi eux,
donner un prix au carbone est un élément important de lutte contre le
changement climatique.
Mais arrêter les soutiens aux énergies fossiles, mettre en place des normes
d’émissions, ou financer la R&D pour faire progresser l’innovation bas
carbone, c’est aussi implicitement donner un prix au carbone.
La tarification du carbone permet avant tout d’envoyer une incitation stable
et durable aux acteurs économiques pour qu’ils s’engagent sur la voie d’une
économie bas carbone, en réduisant leurs émissions et en recevant les
signaux appropriés pour investir dans les technologies vertes sobres en
carbone.
Les mécanismes de tarification du carbone explicites les plus utilisés dans le
cadre des politiques publiques, taxes carbone et systèmes d’échange de
quotas (également appelés « marchés carbone »), peuvent être adaptés aux
particularités des pays concernés, éventuellement utilisés de manière
complémentaire. Le principe est simple, chaque assujetti a intérêt à réduire
ses émissions dont le coût de réduction est inférieur au prix du carbone
(défini réglementairement ou par le marché).
Généralement, les sources fortement émettrices (production d’électricité à
partir de combustibles fossiles, grosses industries) sont plus souvent
incluses au sein d’un marché carbone, alors que les « petits émetteurs »
(petites entreprises) ou les sources diffuses (véhicules, chauffage et eau
chaude sanitaire dans les bâtiments, agriculture, etc.) seront plutôt
concernés par une taxe carbone.
En parallèle de la mise en place de ces outils réglementaires, des initiatives
volontaires de tarification du carbone se développent au sein même des
entreprises, avec la mise en place de prix internes du carbone.
Carbon pricing watch – Ecofys
La fiscalité carbone
La fiscalité carbone est généralement mise en place via une taxe ajoutée au
prix de vente de produits ou de services en fonction de la quantité de gaz à
effet de serre qu’ils contiennent (émis lors de leur production et/ou émis lors
de leur utilisation par exemple). En pratique, c’est souvent la consommation
d’énergies fossiles qui sert d’assiette à cette fiscalité.
De façon schématique, deux grandes vagues de mise en place de fiscalités
incluant une part carbone peuvent être distinguées : la première dans les
années 90 pour les pays nordiques (Finlande, Norvège, Suède, Danemark) ;
la seconde à compter de 2008, moins ciblée géographiquement.
La mise en place de taxes carbone s’accompagne généralement d’un
recyclage des recettes de la taxe visant soit à compenser les ménages, soit à
réduire les prélèvements assis sur le travail ou le capital, soit à consolider
les recettes budgétaires, soit à renforcer la protection de l’environnement ou
la lutte contre le changement climatique.
Il existe à l’heure actuelle une vingtaine de pays ayant mis en place une taxe
carbone dont les montants varient entre plus de 100 €/tCO2 (pour la Suède)
et moins de 0,9 €/tCO2 (pour le Mexique).
En 2014, dans un contexte où la France se fixe des objectifs ambitieux de
réduction des émissions de GES, une composante carbone est introduite
dans la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
(TICPE) faire le lien vers la fiche dédiée. Elle concerne les particuliers comme
les professionnels. La composante carbone évolue régulièrement :
14,50 €/tonne de CO2 en 2015 et 30,50 €/tonne de CO 2 en 2017.
Les systèmes d’échanges de quotas de CO2
Les marchés carbone, également nommés systèmes d’échange de quotas
d’émissions ou systèmes de permis d’émissions négociables, sont des outils
réglementaires facilitant l’atteinte pour tout ou partie d’objectifs de réduction
d’émissions de gaz à effet de serre déterminés politiquement. Ils fixent un
plafond d’émissions qui permet de limiter la quantité de GES émise. Cette
limite se traduit par la quantité de quotas d’émissions mise en circulation.
Les participants peuvent acheter ou vendre des quotas, et doivent restituer
une quantité de quotas équivalente à leurs émissions. Chaque participant a
donc intérêt à réduire la part de ses émissions dont le coût de réduction est
inférieur au prix du quota sur le marché via des ajustements opérationnels
ou via des investissements dans les technologies bas carbone. Les quotas
peuvent être distribués gratuitement (sur la base des émissions historiques
ou selon un référentiel de performance) ou mis aux enchères.
Une dizaine d’autres sont à l’étude partout dans le monde : Amérique latine,
États américains, Provinces canadiennes, Turquie, etc. Depuis mi-2014, de
nombreuses annonces font état du lancement probable d’un marché carbone
domestique en Chine qui débuterait en 2017 et couvrirait six principaux
secteurs.
Utilisation des recettes
Les recettes générées par les outils visant à mettre un prix du carbone sur
les différents secteurs économiques font généralement l’objet d’une attention
spécifique notamment sur l’utilisation qui en est faite. En effet, la façon dontces recettes vont être utilisées
peut avoir un impact sur l’efficacité globale du
mécanisme et sur l’acceptabilité de leur mise en place.
Il est généralement considéré que l’utilisation efficace de ces recettes permet
d’obtenir des gains à la fois économiques et environnementaux. Elles
peuvent par exemple être utilisées pour financer des actions de lutte contre
le changement climatique, financer le développement des technologies bas
carbone innovantes pour préparer la compétitivité de demain, réduire des
taxes distorsives, traiter les questions d’équité et de compétitivité.
En France, les recettes liées à l’introduction de la composante carbone au
sein de la fiscalité de l’énergie sont estimées à 0,3 Md€ en 2014, 2,3 Mds €
en 2015 et 3,8 Mds € en 2016. Ces recettes contribuent en 2016, à hauteur
de 3 Mds€, au financement du Crédit d’impôt pour la compétitivité et
l’emploi.
Au regard des mesures de redistribution mises en place, ce verdissement de
la fiscalité de l’énergie devrait avoir des effets positifs sur l’activité et l’emploi,
contribuer à réduire la dépendance au pétrole et améliorer la balance
commerciale. Il favorise la croissance de filières liées à la transition
énergétique et la réalisation d’économies par les ménages et les entreprises
en incitant à une amélioration de l’efficacité énergétique.
Dans le cas des marchés carbone, les recettes des enchères de quotas sont
généralement affectées à la lutte contre le changement climatique, dont
l’innovation dans des technologies bas carbone. C’est le cas en Europe avec,
d’une part, un financement de l’innovation mutualisé (NER300) et, d’autre
part, les recettes des enchères de quotas des États membres qui sont utilisés
à presque 90 % pour des actions de lutte contre le changement climatique.
En France, depuis 2013, la totalité des recettes françaises a vocation à
financer les actions conduites par l’Agence nationale d’amélioration de
l’habitat (Anah), en particulier dans le domaine de la rénovation thermique.
« Si l’organisation d’un débat public peut être obligatoire dans certains cas
prévus par la loi, elle dépend, en règle générale, de la décision d’une autorité
administrative indépendante, la Commission Nationale du Débat Public
(CNDP). Se situant en amont du processus de décision, cette procédure
réservée aux très grandes opérations d’aménagement précède l’enquête
publique qui intervient au stade final de la décision. »
CONGO
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L'ASSEMBLEE NATIONALE POPULAIRE A DELIBERE ET ADOPTE;
ARTICLE 1ER. -La présente loi a pour objet, dans le ressort territorial des espaces aérien et
terrestre et des eaux sous juridiction congolaise de :
Un décret pris en Conseil des Ministres détermine les conditions et les modalités d'application des
dispositions de l'alinéa précédent.
TITRE 2 : DE LA PROTECTION DES ETABLISSEMENTS HUMAINS
ARTICLE 3. - Sont désignés comme établissements humains aux termes de la présente loi,
toutes les agglomérations urbaines et rurales, quelle que soit leur taille ainsi que l'ensemble des
infrastructures dont elles disposent pour assurer l'existence des habitants.
ARTICLE 6. - Il est interdit de déverser directement ou indirectement dans les caniveaux et les
égouts, les déchets de toute nature.
ARTICLE 7. - Tout propriétaire ou habitant d'un logement est tenu de mettre en état de propreté
les lieux, la devanture, la concession ou la clôture dont il a la charge.
ARTICLE 8. - Les sources d'eau sont d'usage communautaire. Elles doivent être protégées de
toute contamination. Il est interdit d'installer des toilettes ou des latrines à proximité des sources
d'eau à moins de 50 mètres et de souiller le sol ou les cours d'eau.
ARTICLE 9. - Le patrimoine culturel, historique et architectural est protégé par la loi. Un décret
pris en Conseil des Ministres précise les conditions et les modalités de protection dudit
patrimoine.
ARTICLE 10. - Il est interdit en raison de la fragilité de certaines zones, d'utiliser certaines
machines, engins ou véhicules susceptibles de porter atteinte à la qualité et à l'équilibre de
l'Environnement.
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ARTICLE 12. - Lorsque le classement des aires reconnues d'intérêt particulier pour la protection
de la faune et de la flore entraîne un préjudice certain et direct, il peut donner droit à une
indemnisation de la part de l'Administration au profit des propriétaires ou titulaires de droits
réels.
ARTICLE 13. - Les aires protégées sont affranchies de tous droits d'usage en vertu de la présente
loi.
ARTICLE 14. - Les aires protégées sont gérées par des Conservateurs nommés par décret pris en
Conseil des Ministres sur proposition conjointe des Ministres Chargés respectivement de
l'Environnement et de l'Economie Forestière.
ARTICLE 15. - Il est interdit, les feux de brousse ou incendies de broussaille; tailles de bois et
autres végétaux dans les aires protégées.
ARTICLE 16. - L'interdiction relative aux feux de brousse ne s'étend pas aux feux préventifs et
aux feux hâtifs au début de la saison sèche en vue de prévenir l'incendie des aires protégées et
d'atténuer les ravages des feux sauvages ultérieurs.
ARTICLE 17. - Les feux de brousse cités à l'article 16 ci-dessus doivent être autorisés par
l'Administration des forêts conformément à la réglementation en vigueur.
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ARTICLE 21. Il est interdit dans toute habitation et tout établissement artisanal, agricole,
commercial et industriel, d'émettre des polluants de toute nature notamment les fumées,
poussières, buées, gaz toxiques ou corrosifs susceptibles de nuire à la santé et à l'environnement.
ARTICLE 22: - Les occupants et les exploitants des établissements visés à l'article 21 doivent
prendre des mesures pour réduire ou supprimer les rejets de polluants.
ARTICLE 23. - Il est interdit d'utiliser des véhicules et tout autre engin qui émettent des fumées
et des gaz toxiques susceptibles d'incommoder la population et de nuire à la santé et à
l'environnement.
ARTICLE 24. - Sont soumis aux contrôles périodiques obligatoires de l'Administration, les
moteurs de véhicules automobiles, les appareils et équipements des installations à combustion
fixes ou mobiles.
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ARTICLE 26. - Des arrêtés pris en application de la présente loi fixent les conditions de
production, d'importation et d'utilisation de produits susceptibles d'altérer la qualité de
l'atmosphère et de nuire à la santé et à l'environnement.
ARTICLE 28. - Les déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects de toute
substance solide, gazeuse et liquide susceptibles de dégrader la qualité des eaux relevant de la
juridiction congolaise sont interdits.
Le rejet visé à l'alinéa ci-dessus est soumis à autorisation préalable de l'Autorité Maritime ou
fluviale.
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ARTICLE 31. - Le Capitaine ou le propriétaire de tout navire, engin de toute nature ou plate-
forme a l'obligation de signaler aux autorités congolaises compétentes par tous les moyens à sa
disposition toute situation ou événement qui est ou qui pourrait être de nature à constituer une
menace pour le milieu aquatique et ses intérêts connexes.
ARTICLE 32. - L'usage de produits toxiques et d'explosifs dans les eaux sous juridiction
congolaise est interdit.
ARTICLE 33. - Toute personne imputable d'un acte de pollution de l'eau doit payer les
dommages qui en résultent.
ARTICLE 35. - Le Ministre Chargé de l'Environnement établit et révise les listes des substances
dont le rejet à la surface du sol ou dans le sous-sol est soumis à autorisation.
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DE L'ENVIRONNEMENT
ARTICLE 39. - Les dispositions de la présente loi sont applicables aux usines, magasins,
manufactures, ateliers, dépôts, chantiers, carrières et d'une manière générale aux installations
exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent
présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la santé, la sécurité et la salubrité publique,
soit pour l'agriculture, soit pour la conservation des sites ou monuments, soit pour la protection
de la nature et de l'environnement.
ARTICLE 40. - Les installations visées à l'article 39 ci-dessus sont réparties en deux classes
suivant les dangers ou inconvénients que peut présenter leur exploitation.
ARTICLE 41. - Constituent les installations de 1ère classe les installations dangereuses ou
polluantes dont l'exploitation ne peut être autorisée qu'à la condition que des mesures soient
prises pour prévenir les dangers ou inconvénients mentionnés à l'article 39.
Cette autorisation est exigée soit en cas de transfert, soit en cas d'extension ou de
modifications notables des installations. Elle est accordée sous réserve des droits des tiers.
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L'ouverture de ces installations fera l'objet d'une déclaration écrite agréée par le Ministre
Chargé de l'Environnement.
ARTICLE 43. - Lorsque l'exploitation d'une installation non comprise dans la nomenclature des
installations classées présente des dangers ou inconvénients graves pour la commodité du
voisinage, pour la santé et la sécurité publique ou pour l'agriculture, la conservation de la nature
et l'environnement en général, il sera procédé au classement de celle-ci.
ARTICLE 44. - L'autorisation d'ouverture d'une installation classée cessera de produire ses effets
quand cette installation n'aura pas été ouverte dans un délai de deux ans à compter de la date de
sa délivrance ou quand cette installation n'aura pas été exploitée pendant deux années
successives.
ARTICLE 45. - Lorsqu'une installation rangée dans l'une des deux catégories d'activités classées
est exploitée sans l'autorisation requise par la présente loi, le Ministre Chargé de l'Environnement
met l'exploitant en demeure, soit d'en arrêter le fonctionnement, soit de régulariser sa situation en
déposant une demande d'autorisation dans les plus brefs délais.
ARTICLE 47. - Les personnes qui exploitent des installations soumises à la présente loi à la date
de sa publication conservent cette qualité en se conformant aux dispositions de celle-ci dans un
délai d'un an. Les exploitants dont les dossiers de demande d'autorisation ou de déclaration sont
en cours ne pourront bénéficier des autorisations sollicitées que s'ils sont conformes à la présente
loi.
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ARTICLE 48. - Il est interdit de déposer ou d'abandonner des déchets dans des conditions
favorisant le développement des vecteurs de maladies ou susceptibles de provoquer des
dommages aux personnes et aux biens, ou de développer des odeurs ou autres nuisances
incommodantes.
ARTICLE 49. - Toute personne qui produit ou détient des déchets dans des conditions de nature
à entraîner des effets néfastes sur le sol, la flore et la faune, à dégrader les sites et les paysages, à
polluer les eaux, et d'une façon générale à porter atteinte à la santé de l'homme et à
l'environnement, est tenue d'en assurer l'élimination conformément aux dispositions de la
présente loi et de ses textes d'application.
ARTICLE 50. - Dans toute la mesure du possible, l'élimination des déchets urbains doit être
conçue de manière à favoriser la réutilisation des matériaux et de l'énergie.
ARTICLE 51. - Les collectivités locales ont l'obligation d'assurer l'élimination correcte des
déchets urbains. Elles doivent à cet effet établir des plans de gestion des déchets approuvés par
le Ministre Chargé de l'Environnement.
ARTICLE 52. - Il est interdit à toute personne physique ou morale, publique ou privée,
d'importer ou de faire importer, de faciliter ou de tenter de faciliter l'importation des déchets
nucléaires et des déchets industriels dangereux ou autres déchets de même nature.
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ARTICLE 53. - Tout producteur de déchets industriels dangereux ou autres déchets de même
nature doit prendre toutes les mesures possibles pour:
ARTICLE 54. - Tous les déchets doivent être éliminés selon leur nature dans des sites ou
installations agréés par l'Administration Chargée de l'Environnement.
ARTICLE 55. - Tout exploitant d'un site ou d'une installation où sont gérés des déchets
industriels dangereux ou d'autres déchets de même nature doit:
- surveiller les effets de ses activités sur l'Environnement et communiquer tous les
trimestres ou sur demande expresse de l'Administration Chargée de l'Environnement, les
résultats de cette surveillance;
- veiller à ce que la protection des sites ou des installations soit poursuivie en cas
d'abandon ou de fermeture;
- tenir un registre exact et précis sur les renseignements utiles concernant ces déchets, y
compris leur qualité, leurs caractéristiques physiques et chimiques.
ARTICLE 56. - Tout exploitant d'un site ou d'une installation même abandonnés est responsable
des dommages qui en résultent.
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ARTICLE 58. - Tous les dommages résultant de l'utilisation des substances chimiques
potentiellement toxiques et entraînant des coûts d'assistance aux victimes seront imputables aux
auteurs et contrevenants.
ARTICLE 60. - Est interdit tout bruit causant une gêne pour le voisinage ou nuisible à la santé de
l'homme.
ARTICLE 61. - Sont interdits, même à l'intérieur des propriétés, des habitations ou de leurs
dépendances, les bruits excessifs qui proviennent de, phonographes, magnétophones, appareils
de radiodiffusion et de télévision, haut-parleurs, instruments de musique, tirs d'artifice, pétards,
armes à feu, travaux industriels, commerciaux ou ménagers, sauf autorisation de l'autorité
compétente.
Cette interdiction ne s'applique pas aux ambulances et aux véhicules de police en cas de
nécessité.
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ARTICLE 64. - Les occupants ou propriétaires d'établissements doivent maintenir le niveau des
bruits à un seuil tolérable. A cet effet, ils doivent prendre des dispositions pour isoler les ateliers
bruyants, insonoriser les locaux ou mettre en œuvre des techniques ou tout autre moyen
approprié pour y parvenir.
ARTICLE 66. - L'exploitation d'une installation classée donne lieu au paiement de:
- une taxe unique à l'ouverture de 500 000 F à 5 000 000 F pour les installations de 1ère
classe et de 250 000 F à 500 000 F pour les installations de 2ème classe. Cette taxe est
de 10 000 F à 20 000 F pour les artisans;
- une redevance annuelle de 1. 000 000 F à 10 000 000 F pour les installations de 1ère
classe qui, en raison de la nature et du volume de leurs activités, font courir des risques
particuliers à l'environnement et requièrent de ce fait des contrôles périodiques;
- une redevance superficiaire annuelle pour les installations de 1ère et 2ème classe calculée
à raison de:
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ARTICLE 68. - Sera puni d'une amende de 1 000 000 F à 5 000 000 F, quiconque aura:
- fait obstacle à l'exercice des fonctions des agents chargés du contrôle des études
d'impact sur l'Environnement.
ARTICLE 69. - Les propriétaires ou locataires qui ne se seront pas conformés aux dispositions
des articles 4, 6 et 7 de la présente loi sont passibles d'une amende de 6 000 F à 100 000 FCFA.
ARTICLE 70. - Est passible d'une amende de 3 000 à 5 000 000 F quiconque aura enfreint aux
dispositions des articles 8, 9 et 10 de la présente loi.
ARTICLE 71. - Les infractions portant sur la protection de la faune et de la flore sont réprimées
conformément aux dispositions des textes en vigueur en la matière.
ARTICLE 72. - Est puni d'une amende de 10 000 F à 10 000 000 F, tout contrevenant aux
dispositions des articles 21, 22, 23 et 24 de la présente loi.
ARTICLE 73. - Tout contrevenant aux dispositions de l'article 28 est puni d'une amende de
10.000 F à 10 000 000 F.
ARTICLE 74. - Est puni d'une amende de 20 000 F à 20 000 000 F, quiconque aura enfreint aux
dispositions de l'article 31 de la présente loi.
ARTICLE 75. - La non-observation des dispositions des articles 34 et 37 est punie d'une
amende de 50 000 F à 5 000 000 F.
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En cas de récidive, il sera prononcé contre l'auteur de l'infraction une amende de 300 000
F à 10 000 000 F et une peine privative de liberté de deux(2) à six(6) mois ou l'une de ces deux
peines seulement.
ARTICLE 77. - Est passible d'une amende de 500 000 F à 3 000 000F et d'une peine privative de
liberté de six (6) à dix-huit (18) mois ou l'une de ces deux peines, toute personne qui ne respecte
pas une décision de fermeture ou de suspension de fonctionnement d'une installation classée.
ARTICLE 78. - Est passible d'une amende de 1 000 000F à 10 000 000F tout propriétaire ou
exploitant d'un établissement dont certaines installations sont classées, qui n'aurait pas pris des
mesures adéquates un an après l'entrée en vigueur de la présente loi, pour traiter ou éliminer toute
pollution ou nuisance.
ARTICLE 79. - Une pénalité dont le taux pourra atteindre le double du montant de la taxe
unique est appliquée à toute installation qui, en vue de la détermination du taux de cette taxe et
de sa mise en recouvrement, n'aura pas donné les renseignements nécessaires, ou aura fourni des
informations inexactes.
ARTICLE 80. - Indépendamment des poursuites pénales qui peuvent être exercées et lorsqu'un
contrôleur des installations classées a constaté l'inexactitude des déclarations de l'exploitant sur la
nature, la quantité, la toxicité des résidus de l'installation ou l'insuffisance des modes de
traitement et d'élimination prévus par l'exploitant, les services chargés de l'Environnement
mettent en demeure ce dernier, de satisfaire à ces conditions dans un délai déterminé.
Si à l'expiration du délai fixé l'exploitant n'a pas obtempéré à cette injonction, les services
chargés de l'Environnement peuvent faire procéder d'office aux frais de l'exploitant, à l'exécution
des mesures prescrites, ou obliger celui-ci de consigner aux mains d'un comptable Public une
somme correspondante au montant des travaux à réaliser, ou encore faire procéder à la
suspension du fonctionnement de l'installation par arrêté ministériel.
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ARTICLE 82. - Est punie d'une amende de 10 000 000F à 50 000 000F, et d'une peine de 10 à
20 ans de réclusion, toute personne qui aura importé ou tenté d'importer, facilité l'importation de
déchets nucléaires, toxiques ou dangereux et d'autres déchets de même nature, même si cette
importation a été suspendue ou si elle n'a manqué son aboutissement que par des circonstances
indépendantes de la volonté de son auteur et des complices de celui-ci.
ARTICLE 83. - Est punie d'une amende de 3 000 000 F à 50 000 000 F et d'une peine privative
de liberté de 5 à 10 ans ou de l'une de ces deux peines seulement, le producteur ou le gestionnaire
des déchets lorsqu'il est prouvé qu'à un moment quelconque, la description desdits déchets dans
les documents cesse de correspondre avec leur véritable nature.
ARTICLE 84. - Quiconque aura enfreint aux dispositions des articles 57 et 59 est passible d'une
amende de 100 000 F à 10 000 000F et d'une peine privative de liberté d'un mois à cinq ans. En
cas de récidive, cette peine est portée au double.
ARTICLE 85. - Est puni d'une amende de 10 000 F à 500 000 F et d'une peine privative de
liberté de deux (2) jours à un mois quiconque émet délibérément du bruit en contravention aux
dispositions de la présente loi.
ARTICLE 86. - Il est institué un fonds pour la protection de l'environnement sous forme d'un
compte d'affectation spéciale hors budget ouvert au trésor public.
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- Le produit des taxes et amendes prévues par la présente loi et ses textes
d'application;
ARTICLE 88. - Le fonds pour la protection de l'environnement est destiné aux interventions en
cas de catastrophes naturelles et aux activités visant la protection, l'assainissement ou la
promotion de l'environnement.
ARTICLE 90. - Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente loi,
notamment les lois 23/62 et 25/62 du 21 mai 1962.
ARTICLE 91. - La présent loi sera enregistrée au journal Officiel de la République Populaire du
Congo et exécutée comme loi de l'Etat.
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