Inégalité de Hadamard
Inégalité de Hadamard
Inégalité de Hadamard
Inégalité de Hadamard
Notations et rappels
— Soit n un entier supérieur à 1. On désigne par diag(α1 , · · · , αn ) la matrice diagonale de Mn (R) dont les coefficients
diagonaux sont les réels α1 , · · · , αn dans cet ordre.
— Si M ∈ Mn (R), on note t M sa transposée.
— On munit l’espace vectoriel E = Rn du produit scalaire canonique noté h | i et de la norme euclidienne k k
associée.
— On note S(E) le sous-espace des endomorphismes symétriques de E, c’est-à-dire l’ensemble des endomorphismes
s de E vérifiant :
∀(x, y) ∈ E 2 , hs(x)|yi = hx|s(y)i.
— Un endomorphisme symétrique s de E est dit symétrique positif (respectivement symétrique défini positif) si :
— Une matrice S de Sn (R) est dite symétrique positive (respectivement symétrique définie positive) si :
t t
∀X ∈ Mn,1 (R), XSX > 0 (respectivement ∀X ∈ Mn,1 (R) \ {0}, XSX > 0).
— On note Sn+ (R) (respectivement Sn++ (R)) l’ensemble des matrices symétriques positives (respectivement symé-
triques définies positives) de Mn (R).
— On rappelle qu’un endomorphisme s de E est symétrique (respectivement symétrique positif, symétrique dé-
fini positif) si, et seulement si, sa matrice dans toute base orthonormée de E est symétrique (respectivement
symétrique positive, symétrique définie positive).
— On admet que, pour tous réels positifs a1 , · · · , an ,
n
!1/n n
Y 1X
ai 6 ai (inégalité arithmético-géométrique).
i=1
n i=1
Objectif du problème
On se donne une matrice S de Sn+ (R) (ou Sn++ (R)) et on étudie le maximum (ou minimum) de la forme linéaire
A 7→ Tr(AS) sur des ensembles de matrices.
λ1 6 λ2 6 · · · 6 λn .
Soit β = (ε1 , · · · , εn ) une base orthonormée de E telle que, pour tout i ∈ {1, · · · , n}, εi est un vecteur propre
associé à la valeur propre λi . Pour tout vecteur x de E, on pose :
Rs (x) = hs(x)|xi.
Inégalité de Hadamard
(b) Soit S = (si,j ) ∈ Sn+ (R), de valeurs propres λ1 , · · · , λn rangées dans l’ordre croissant :
λ1 6 λ2 6 · · · 6 λn .
∀i ∈ {1, · · · , n} λ1 6 si,i 6 λn .
On note In la matrice unité de Mn (R) et On (R) le groupe des matrices orthogonales de Mn (R).
4. Démontrer que l’application M 7→ t M M − In est continue de Mn (R) dans Mn (R).
5. Justifier que, si A = (ai,j ) est une matrice orthogonale, alors :
6. En déduire que le groupe orthogonal On (R) est une partie compacte de Mn (R).
7. Soit S ∈ Sn+ (R), de valeurs propres (positives) λ1 , · · · , λn . On pose ∆ = diag(λ1 , · · · , λn ).
Si A est une matrice orthogonale, on note T (A) le nombre réel T (A) = Tr(AS).
(a) Soit A ∈ On (R). Démontrer qu’il existe une matrice orthogonale B telle que :
T (A) = Tr(B∆).
(b) Démontrer que l’application T de On (R) dans R admet un maximum sur On (R)
que l’on notera t.
(c) Démontrer que, pour toute matrice orthogonale A de On (R), T (A) 6 Tr(S), puis déterminer le réel t.
Soit S = (si,j ) ∈ Sn+ (R), de valeurs propres (réelles positives) λ1 , · · · , λn rangées dans l’ordre croissant :
0 6 λ1 6 λ2 6 · · · 6 λn .
n
Y
11. Pour tout réel ε > 0, on pose Sε = S + εIn . Démontrer que det(Sε ) 6 (si,i + ε), puis conclure que :
i=1
n
Y n
Y
λi 6 si,i (inégalité d’Hadamard).
i=1 i=1
Inégalité de Hadamard
Soit S ∈ Sn++ (R), de valeurs propres 0 < λ1 6 · · · 6 λn , et ∆ = diag(λ1 , . . . , λn ). Soit Ω ∈ On (R) telle que
S = Ω∆t Ω. On désigne par U l’ensemble des matrices de Sn++ (R) de déterminant égal à 1.
12. Démontrer que, pour tout A ∈ U, la matrice B = t ΩAΩ est une matrice de U vérifiant :
Tr(AS) = Tr(B∆).
13. Démontrer que {Tr(AS) \ A ∈ U} = {Tr(B∆) \ B ∈ U}, puis que ces ensembles admettent une borne inférieure
que l’on notera m.
14. Démontrer que, si B = (bi,j )16i,j6n ∈ U :
n
!1/n
Y
Tr(B∆) > n λi bi,i
i=1
Inégalité de Hadamard
Inégalité de Hadamard
n
X
D’après la question 5, et les λi étant positifs, T (A) 6 λi = Tr(S).
i=1
Ainsi t 6 Tr(S), mais de plus Tr(S) = T (In ) et In est une matrice orthogonale, donc t = Tr(S).
10. On peut appliquer l’inégalité (∗) à la matrice Sα car elle est bien dans Sn+ (R),
n
!2 n
2
Y 1 1X 1
or det(Sα ) = det(D) det(S) = αi,i det(S) et Tr(Sα ) = si,i = 1,
i=1
n n i=1 si,i
n
!2 n
Y 1 Y
donc det(S) 6 = si,i .
α
i=1 i,i i=1
2
11. Pour tout X ∈ Rn , t XSε X = t XSX + ε kXk > 0, donc Sε ∈ Sn+ (R). De plus d’après la question 3.b, pour tout
i ∈ {1, . . . , n}, 0 6 λ1 6 si,i , donc si,i + ε > 0, ce qui permet d’appliquer l’inégalité de la question précédente à
Yn
Sε : pour tout ε > 0, det(Sε ) 6 (si,i + ε).
i=1
De plus il existe P ∈ On (R) telle que S = P ∆P −1 , où ∆ = diag(λ1 , . . . , λn ), donc Sε = P (∆ + εIn )P −1 , ce qui
Yn Yn Yn
prouve que det(Sε ) = (λi + ε). Ainsi, pour tout ε > 0, (λi + ε) 6 (si,i + ε) et on conclut en faisant
i=1 i=1 i=1
tendre ε vers 0.
Inégalité de Hadamard
16. Ainsi n(det(S))1/n est un minorant de {Tr(B∆) \ B ∈ U}, or la borne inférieure est le plus grand des minorants,
donc m > n(det(S))1/n .
x1 n
Pour tout X = ... ∈ Rn \ {0}, t XDX =
X
µi x2i > 0, donc D ∈ Sn++ (R).
i=1
xn
n n
Y det(S) X
De plus det(D) = µi = = 1, donc D ∈ U. Or Tr(D∆) = µi λi = n(det(S))1/n , donc m =
i=1
λ1 · · · λ n i=1
n(det(S))1/n .