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CPGE MED V DEVOIR MAISON 13 MPSI 1

A.FETTOUH À ne pas rendre 2023-2024

— Soit A 2 Mn (R), on dit qu’un réel est une valeur propre de A, ssi il existe X 6= 0 tel que AX = X, X est
alors appelé vecteur propre associé à , et Ker(A In ) est appelé le sous-espace propre associé à .
— L’ensemble des valeurs propres d’une matrice A est appelé spectre de A et on le note Sp(A).
Question 1 : Montrer que les ASSE,
1. 2 Sp(A).
2. Ker(A In ) 6= {0}.
3. A In n’est pas inversible.
4. rg(A In ) < n.
Question 2 : Montrer que si X, Y sont des vecteurs propres associés à des valeurs propres distinctes ↵, , alors
(X, Y ) est libre.
— On admet le théorème spectral, qui s’énonce comme suit :
Théorème spectral (version matricielle) : Soit A 2 Sn (R), alors il existe une matrice P vérifiant t P P = In ,
ils existent des nombres réels 1 , ..., n tels que :

A = t P diag( 1 , ..., n )P

En outre, 1 , ..., n sont exactement les valeurs propres de la matrice A.


Question 1 : Si A 2 Sn (R), exprimer det(A) et tr(A) en fonction des valeurs propres de A.
n
X
Question 2 : Si A 2 Sn (R), X 2 Mn,1 (R), montrer qu’il existe des réels y1 , ..., yn , tels que XAX =
t 2
k yk ,
k=1
où Sp(A) = { 1 , ..., n }.

1/2
DM 24
Concours Centrale-Supélec
Mathématiques II MP 2011
Rappels et notations
Pour tout entier naturel non nul n, on note :
— [[ 1, n ]] l’ensemble des entiers naturels k tels que 1 6 k 6 n ;
— Mn (R) (respectivement Mn,1 (R)) l’espace vectoriel des matrices carrées à n lignes et n
colonnes (respectivement l’espace vectoriel des matrices colonnes à n lignes) à coefficients
dans R ;
— Sn (R) le sous-espace vectoriel de Mn (R) constitué des matrices symétriques.
Soit n ∈ N∗ et A ∈ Sn (R) ; on dit que A est positive (respectivement définie positive) si :
∀X ∈ Mn,1 (R), t XAX > 0 (respectivement t XAX > 0 si X 6= 0).
L’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels est noté R[X], et, pour tout entier naturel p,
le sous-espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à p est noté Rp [X].
Objectifs
La première partie a pour but de démontrer une caractérisation des matrices symétriques réelles
définies positives, à l’aide des déterminants de certaines matrices extraites.
La deuxième partie aborde l’étude d’une suite de polynômes orthogonaux pour un produit
scalaire défini à l’aide d’une intégrale.
La troisième partie introduit les matrices de Hilbert et leur inverse, dont certaines propriétés
sont étudiées dans la partie IV.

I — Caractérisation des matrices symétriques définies


positives
I.A - Soit n ∈ N∗ et A ∈ Sn (R).
I.A.1) Montrer que A est positive si et seulement si toutes ses valeurs propres sont
positives.
I.A.2) Montrer que A est définie positive si et seulement si toutes ses valeurs propres
sont strictement positives.
I.B - Pour n ∈ N∗ , A ∈ Sn (R) et i ∈ [[ 1, n ],] on note A(i) la matrice carrée d’ordre i extraite
de A, constituée par les i premières lignes et les i premières colonnes de A.
Le but de cette question est de démontrer l’équivalence suivante :
A est définie positive ⇐⇒ ∀i ∈ [[ 1, n ]], det(A(i) ) > 0.
I.B.1) Soit A ∈ Sn (R). On suppose que A est définie positive.
Pour tout i ∈ [[ 1, n ],] montrer que la matrice A(i) est définie positive et en déduire
que det(A(i) ) > 0.
Pour tout n ∈ N∗ , on dira qu’une matrice A de Sn (R) vérifie la propriété Pn si
det(A(i) ) > 0 pour tout i ∈ [[ 1, n ].]
I.B.2) Dans les cas particuliers n = 1 et n = 2, montrer directement que toute matrice
A ∈ Sn (R) vérifiant la propriété Pn est définie positive.

1
I.B.3) Soit n ∈ N∗ . On suppose que toute matrice de Sn (R) vérifiant la propriété Pn
est définie positive. On considère une matrice A de Sn+1 (R) vérifiant la propriété
Pn+1 et on suppose par l’absurde que A n’est pas définie positive.
a) Montrer alors que A admet deux vecteurs propres linéairement indépendants
associés à des valeurs propres (non nécessairement distinctes) strictement
négatives.
b) En déduire qu’il existe X ∈ Mn+1,1 (R) dont la dernière composante est nulle
et tel que t XAX < 0.
c) Conclure.
I.C - Soit A une matrice de Sn (R). A-t-on l’équivalence suivante :

A est positive ⇐⇒ ∀i ∈ [[ 1, n ]], det(A(i) ) > 0 ?

II — Étude d’une suite de polynômes


On définit la suite de polynômes (Pn )n∈N par :

P0 = 1
∀n ∈ N∗ , Pn = [X(X − 1)]n

De plus, on pose :
Z 1
2
∀(P, Q) ∈ (R[X]) , hP, Qi = P (t)Q(t)dt.
0

II.A - Montrer que l’application (P, Q) 7−→ hP, Qi est un produit scalaire sur R[X].
(n)
II.B - On note Pn le polynôme dérivé n fois de Pn .
(n) (n)
Déterminer le degré de Pn et calculer Pn (1).
On définit la suite de polynômes (Ln )n∈N par :
(
L0 = 1
(n)
∀n ∈ N∗ , Ln = (n)1 Pn
Pn (1)

II.C - Soit n ∈ N∗ . Montrer que, pour tout Q ∈ Rn−1 [X], hQ, Ln i = 0.


Indication : on pourra intégrer par parties.
II.D -
Z 1
II.D.1) Pour tout n ∈ N, on pose : In = Pn (u)du. Calculer, pour tout n ∈ N, la valeur
0
de In .
1
II.D.2) En déduire, pour tout n ∈ N, la relation : hLn , Ln i = .
2n + 1
II.E - Déterminer une famille de polynômes (Kn )n∈N vérifiant les deux conditions suivantes :
i. pour tout n ∈ N, le degré de Kn vaut n et son coefficient dominant est strictement
positif ;
ii. pour tout N ∈ N, (Kn )06n6N est une base orthonormale de RN [X] pour le produit
scalaire h·, ·i.
Justifier l’unicité d’une telle famille.

2
II.F - Calculer K0 , K1 et K2 .

III — Matrices de Hilbert


Pour tout n ∈ N∗ , on définit la matrice Hn par :
1
∀(i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , (Hn )i,j =
i+j−1
où (Hn )i,j désigne le coefficient de place (i, j) de la matrice Hn . On note de plus
∆n = det(Hn ).
III.A - Étude de quelques propriétés de Hn
III.A.1) Calculer H2 et H3 . Montrer que ce sont des matrices inversibles et déterminer
leur inverse.
Dans les questions suivantes de III.A, on désigne par n un entier naturel non nul.
III.A.2) Montrer la relation :
(n!)4
∆n+1 = ∆n .
(2n)!(2n + 1)!
Indication : on pourra commencer par soustraire la dernière colonne de ∆n+1 à
toutes les autres.
III.A.3) En déduire l’expression de ∆n en fonction de n (on fera intervenir les quantités
m−1
Y
cm = i! pour des entiers m adéquats).
i=1
III.A.4) Prouver que Hn est inversible, puis que det(Hn−1 ) est un entier.
III.A.5) Démontrer que Hn admet n valeurs propres réelles (comptées avec leur ordre de
multiplicité) strictement positives.
III.B - Approximation au sens des moindres carrés
On note C 0 ([0, 1], R) l’espace vectoriel des fonctions continues de [0, 1] dans R. On
convient d’identifier l’espace R[X] au sous-espace vectoriel de C 0 ([0, 1], R) constitué
des fonctions polynomiales de [0, 1] dans R ; ainsi, pour tout entier naturel i, le
polynôme X i est confondu avec la fonction polynomiale définie par : X i (t) = ti pour
tout t ∈ [0, 1].
On étend à C 0 ([0, 1], R) le produit scalaire h., .i de la partie II en posant :
Z 1
0 2
∀(f, g) ∈ (C ([0, 1], R)) , hf, gi = f (t)g(t)dt.
0

(On ne demande pas de vérifier qu’il s’agit d’un produit scalaire sur C 0 ([0, 1], R).)
On note k·k la norme associée à ce produit scalaire : pour toute fonction
f ∈ C 0 ([0, 1], R), on a donc : p
kf k = hf, f i
III.B.1) Soit n ∈ N. Montrer qu’il existe un unique polynôme Πn ∈ Rn [X] tel que :

kΠn − f k = min kQ − f k .
Q∈Rn [X]

III.B.2) Montrer que la suite (kΠn − f k)n∈N est décroissante.

3
III.B.3) Montrer que Hn est la matrice du produit scalaire h., .i restreint à Rn−1 [X], dans
la base canonique de Rn−1 [X].
En déduire que Hn = t P −1 P −1 , où P est la matrice de passage de la base cano-
nique de Rn−1 [X] vers la base (K0 , . . . , Kn−1 ).
−1
III.B.4) Calculer les coefficients de Πn à l’aide de la matrice Hn+1 et des réels hf, X i i.
III.B.5) Déterminer explicitement Π2 lorsque f est la fonction définie pour tout t ∈ [0, 1]
1
par : f (t) = 2 .
t +1

IV — Propriétés des coefficients de Hn−1


IV.A - Somme des coefficients de Hn−1
(−1,n)
Pour n ∈ N∗ et (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , on note hi,j le coefficient de place (i, j) de la matrice
Hn et on désigne par sn la somme des coefficients de la matrice Hn−1 , c’est-à-dire :
−1

X (−1,n)
sn = hi,j
16i,j6n

IV.A.1) Calculer s1 , s2 et s3 . Conjecturer de manière générale la valeur de sn en fonction


de n.
IV.A.2) Soit n ∈ N∗ .
(n)
a) Montrer qu’il existe un unique n-uplet de nombres réels (ap )06p6n−1 vérifiant
le système de n équations linéaires à n inconnues suivant :
(n)
 (n)
(n) a1 an−1


 a 0 + 2
+ · · · + n
= 1




 (n) (n) (n)
a0 a1 an−1
2
+ 3
+ · · · + n+1
= 1

 .. .. .. ..


 . . . .
(n)
 a0(n) (n)

 a1 an−1
n
+ n+1 + · · · + 2n−1 = 1

n−1
X
b) Montrer que sn = a(n)
p .
p=0
On définit, pour tout n ∈ N∗ , le polynôme Sn par
(n) (n) (n)
Sn = a0 + a1 X + . . . + an−1 X n−1 . Dans les question suivantes de IV.A, on
désigne par n un entier naturel non nul.
IV.A.3) Montrer que :
n−1
X
n−1
∀Q = α0 + α1 X + . . . + αn−1 X ∈ Rn−1 [X], hSn , Qi = αp
p=0

IV.A.4) Exprimer sn à l’aide de la suite de polynômes (Kp )p∈N définie à la question II.E.
IV.A.5) Pour tout p ∈ [[ 0, n − 1 ],] calculer Kp (1).
IV.A.6) Déterminer la valeur de sn .

4
−1
IV.B - Les coefficients deHn sont des entiers  
n n n!
Pour n ∈ N, on note le coefficient binomial = .
k k k!(n − k)!
 
∗ 2p
IV.B.1) Soit p ∈ N . Montrer que est un entier pair.
p   
∗ n+p n
En déduire que, si n ∈ N et p ∈ [[ 1, n ],] alors est un entier pair.
p p

IV.B.2) Pour tout n ∈ N, montrer que l’on peut écrire : Kn = 2n + 1Λn où Λn est un
polynôme à coefficients entiers que l’on explicitera. Parmi les coefficients de Λn ,
lesquels sont pairs ?
IV.B.3) Soit n ∈ N∗ .
(−1,n)
a) Calculer hi,i pour tout i ∈ [[ 1, n ]]; on donnera en particulier une expression
(−1,n) (−1,n)
très simple de h1,1 et hn,n en fonction de n.
(−1,n)
b) Calculer hi,j pour tout couple (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 ; en déduire que les coefficients
de Hn−1 sont des entiers.
(−1,n)
c) Montrer que hi,j est divisible par 4 pour tout couple (i, j) ∈ [[ 2, n ]]2 .

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