Introduction Generale
Introduction Generale
Introduction Generale
1
- L’Algérie avait opté dés son accession à l’indépendance pour le socialisme et elle
est restée fidèle à cette doctrine jusqu’en 1989.
2
- Titre I « Des sources de l’obligation », Livre II «Des obligations et des contrats »
du Code civil.
3
- Feu le Président Boumediene disait dans l’un de ses discours à l’adresse des
membres de la commission consultative du ministère de la justice chargée de la
refonte des textes dont le code civil: « L’Algérie est parfaitement consciente du fait
que ses lois actuelles lui sont étrangères, qu’elles sont en contradiction avec ce qu’il
y a de meilleur dans notre législation musulmane traditionnelle….Il est donc
nécessaire de procéder à une refonte totale de notre législation, à la fois par un
retour aux sources du droit musulman et par une adaptation aux besoins et aux
9
formelle des différents types de la responsabilité civile pourrait s’analyser
comme l’affirmation de leur autonomie, contrairement au droit français.
Cela étant, le système de la responsabilité civile est basé sur une conception
subjective individualiste, privilégiant les intérêts de l’auteur du dommage sur
ceux de la victime. Celle-ci ne devrait pas se contenter d’arguer du
préjudice subi pour prétendre à une réparation, mais elle doit administrer la
preuve de la faute du prétendu responsable.
8
- DP, 1897, 1, 433.
12
étant simplement subsidiaire, pouvant être évoquée seulement dans les cas
où la responsabilité pour faute ne pourrait pas satisfaire la victime, elle est
devenue plutôt la responsabilité de droit commun en matière de réparation de
dommages causés par le fait de la chose9.
9
- Civ. 2, 14/10/1970, JCP 1971, 16912, Civ. 2 ,13/2/ 1980, B II n° 32.
10
- Palliant par la même à l’inertie du législateur.
11
- Rêq. 30/3/1897 S 1898. 1. 65; Civ. 31/7/1905, S 1909. 1. 143; Req. 29 /4/1913, D
1913.1.128.
1212
-D .1930 . 1. 57.
13
-Civ. 2, 15/2/ 1967, Bull civ. 1967 II n° 72, p 51; Civ. 2, 25 /11/1992, B II 280.
14
- Civ. 16/11/ 1920, D 1922 1 25.
15
- Voir décisions contraires Seine, 19/12/1929, Gaz. Pal. 1930. 1. 431; Seine,
2/01/1930, Gaz. Pal. 1930.1.431.
13
d’application de la responsabilité du fait des choses au profit bien
évidemment des victimes.
La clarté de ce texte n’a pas empêché pour autant des divergences quant à
son interprétation et son application, non seulement par les juridictions
inférieures, mais aussi par la Cour Suprême, dont le rôle habituel est de
contrôler la conformité des décisions rendues par les juridictions inférieures à
la loi et de veiller à l'harmonisation de la jurisprudence. La Cour Suprême
n’a pas, en effet, de position constante à propos des deux questions
essentielles précitées à savoir : la notion de garde et le fondement juridique
de la responsabilité du gardien. Concernant la première question, certaines
décisions confirment que la responsabilité du gardien ne peut être retenue
16
- Cass. Ch. réunies 2/12/1941 S 1941 1 217 JCP 1942 II 1766.
14
qu'à l'égard de la personne jouissant d'un pouvoir d'usage de direction et de
contrôle sur la chose (Cour Suprême 29/01/1992, dossier 79579, Cour
Suprême 28/04.2004, dossier 282438), alors que dans d'autres décisions, il
est question plutôt de garde juridique (responsabilité à la charge du
propriétaire Cour Suprême, 08/03/1989, dossier 58450; Cour Suprême,
10/02/1992; dossier 7631; Cour Suprême, 18/02/2009, dossier 460901)17. En
ce qui concerne la question relative au fondement de la responsabilité du
gardien de la chose; il est relevé également des hésitations à travers les
nombreuses décisions rendues ; alors que certaines décisions évoquent l'idée
de faute prouvée à la charge du gardien (Cour Suprême, 20/04/1994);
d'autres font référence tantôt à la présomption de faute du gardien (Cour
Suprême, 03/11/1999, dossier 211835) et tantôt à la présomption de
responsabilité qui pèse sur le gardien (Cour Suprême, 23/07/2000 dossier
423028; Cour Suprême, 22/06/1996 dossier 134475).
17
- Faut-il préciser que les arrêts de la Cour Suprême ne font pas l’objet de
publication.
18
- La responsabilité du commettant était alors fondée sur la faute dans le choix du
préposé, ( culpa in eligendo), selon Pothier « Ceci a été établi pour rendre les maitres
attentifs à ne se servir que de bons domestiques », J Mazeaud & A Tunc, Traité
théorique et pratique de la responsabilité civile, Montchrestien, 6éme éd, T 1er, p 952.
19
- G Viney ,Traité de droit civil, Les obligations, La responsabilité LGDJ 1982 p 878.
20
-Philipe le Tourneau Loic Cadiet, Droit de la responsabilité civile, Dalloz 1976, p
727.
15
n’exige plus du commettant l’exercice effectif de ses prérogatives de
direction, de contrôle et de surveillance à l’égard de ses préposés, mais il
suffit simplement d’avoir cette faculté21. Ces solutions ne peuvent plus être
fondées sur la faute du commettant dans le choix du préposé. Par ailleurs,
l’admission depuis quelque temps déjà de la responsabilité du commettant
en l’absence de toute faute du préposé22 ainsi que dans de nombreux cas
d’abus fonctions23 postule de rechercher un fondement autre que la faute
qui viendrait sous tendre la responsabilité du commettant. Les idées de
garantie24, de risque profit, de risque crée, de contrepartie de l’autorité,
avancées par le doctrine comme fondement de la responsabilité du
commettant semblent constituer de meilleures justifications aux solutions
retenues par la jurisprudence25.
21
- Com 26/1/1976, Dalloz 1976 449 ; Civ.2 , 12/1/1977, JCP 77 IV 58; Civ. 2 ,
11/10/1989 B II n° 175.
22
- Notamment la promulgation de l’article 489-2 du code civil français par la loi du
3 janvier 1968, Civ. 2, 24/10/1973 GP, 1974 1 105 Civ. 2, 3/3/1977, Dalloz 1977, 501.
23
- Crim. 5/11/1953,DP 1953, 698 , Crim. 23/6/1988, Dalloz, 1988 inf. 243.
24
- B Starck, Essai d’une théorie générale de la responsabilité civile considérée en sa
double fonction de garantie et de peine privée, Th Paris 1847.
25
-Philippe le Tourneau Loic Cadiet, op. cit. n° 3501.
26
- A. Viallard, Droit civil algérien, la responsabilité civile délictuelle ,OPU, p 80.
27
- N Terki, Les obligations, responsabilité civile et régime général, OPU, p 129, A
Filali, L’acte dommageable ENAG, p 148 (en langue arabe).
16
affirmant par ailleurs à l’alinéa 2 que le lien de préposition n’était plus
assujetti au choix du commettant, mais consistait plutôt dans le pouvoir de
direction et de surveillance28, législateur entendait clairement adopter la
solution à laquelle était parvenue la jurisprudence française. Lors de la
révision du code civil par la loi n° 05-10 précitée, le législateur a repris la
rédaction de l’article 136, mettant ainsi fin aux divergences relevées. Il est
prescrit aux termes de cette nouvelle rédaction en vigueur : «Le commettant
est responsable du dommage causé par le fait dommageable de son proposé,
lorsque cet acte a été accompli par celui-ci dans ou pendant l’exercice de
ses fonctions ou à l’occasion de celles-ci….Le lien de préposition existe,
même lorsque le commettant n’ a pas eu la liberté de choisir son préposé du
moment que celui-ci travaille pour le compte du commettant. ». Ainsi, à la
lumière de cette nouvelle rédaction, il n’est plus question, non seulement de
quelque faute que ce soit et de qui que ce soit pour engager la responsabilité
du commettant, mais celui-ci verra sa responsabilité engagée pour tout
dommage causé par le préposé qui aurait un quelconque lien avec son
activité29. Ainsi, nous sommes, non seulement, en présence d’une
responsabilité objective, mais dont le domaine a été considérablement
élargi, à l’avantage bien évidemment des seules victimes.
28
- « il semble préférable de considérer que le lien de préposition existe soit lorsqu’une
personne exerce un pouvoir effectif de surveillance et de direction, soit lorsqu’elle
avait le droit de l’exercer. », N Terki, op. cit. p 127.
29
- La jurisprudence antérieure à la modification de cet article 136, refusait d’engager
la responsabilité du commettant lorsque l’acte du préposé (coups et blessures) commis
sur les lieux du travail ne présentait aucun caractère de service, mais avait plutôt un
caractère pénal sans rapport avec l’acte illicite visé à l’art 136 ( Cour Suprême
11/05/1988 affaire n° 53306). Il en de même lorsque le préposé a subtilisé le véhicule
de service à l’insu du commettant pour l’utiliser à des fins personnelle ( Cour
Suprême 25/05/1993 affaire n° 32317).
30
- P Asmelek, La détermination des personnes publiques responsables d’après la
jurisprudence administrative. Etudes de droit public 1964 , 291.
17
qu’en matière de responsabilité des commettants, elle a la possibilité de
s’adresser aussi bien au commettant qu’au préposé, voir même les deux à la
fois. La jurisprudence algérienne semble d’un avis contraire dés lors qu’elle
applique les dispositions du code civil à la responsabilité de
l’administration31.
31
- Dans un arrêt du 26 mai 1981, rendu par la Cour Suprême, chambre
administrative , «…la faute de l’infirmière dans l’exercice de ses fonctions engage la
responsabilité civile d’ l’hôpital conformément à l’article 136 du code civile… »,
arrêté non publié, cité par N Younsi-Hada, la responsabilité médicale des
établissements publics hospitaliers, in Revue Algérienne des sciences juridiques
économiques et politiques, 1998,3, 12.V également l’arrêt du 13 janvier 1991
rendu par Cour Suprême, chambre administrative, qui après avoir relevé une
négligence de l’établissement public hospitalier, retient sa responsabilité civile sur
la base de l’article 124 du code civil , Revue judiciaire , 1996 2 127.
32
-Conclusions procureur général Matter, D 1930.1.57 , R Savatier, DH. 1933,81.
18
d’une part de la formule générale employée à l’article 138433 et de la
découverte, d’autre part, par la jurisprudence du principe général de la
responsabilité du fait des choses, n’ont pas eu raison de la Cour de Cassation
qui s’est toujours refusée à admettre l’existence d’un principe général de la
responsabilité du fait d’autrui.
39
- Dalloz 2004, p 300 ; R T D Civ. Janvier Mars 2004 n° 1, 106.
20
ou que le dommage se serait produit, même si la surveillance avait été
exercée avec la diligence requise.». Il y avait, enfin, l’article 136 qui traite
de la responsabilité du commettant et que nous avons déjà évoqué.
Ces différents facteurs ont procuré aux victimes une meilleure protection,
non seulement en les faisant bénéficier de dispositions de textes plus
favorables, les dispensant notamment de la preuve de la faute, mais en
rendant par ailleurs les conditions d’exonération plus draconiennes. En effet,
il est question aujourd’hui beaucoup plus de responsabilité présumée, de
responsabilité de plein droit, que de faute présumée. L’absence de faute n’est
plus une cause exonératoire, il faudrait plutôt arguer de la cause étrangère.
Mais il n’en reste pas moins vrai que cette avancée remarquable n’a pas
permis pour autant au système de la responsabilité civile de surmonter tous
les difficultés qui empêcheraient le dédommagement de toutes les victimes.
Il y a d’abord, la possibilité pour la personne présumée responsable de
s’exonérer, il y a ensuite les cas de déchéances que pourrait invoquer
l’assureur et il y a enfin les cas d’insolvabilité du débiteur.
S’il est vrai, par ailleurs, que le droit à réparation est un simple droit de
créance, il est également vrai, que le nombre de victimes restées sans
réparation pourrait avoir des conséquences sur l’ordre public et la paix
sociale, surtout lorsqu’il s’agit de cas dignes d’intérêts. Faut-il abandonner à
son sort la victime d’un accident du travail ? N’a -t- elle pas subi un
dommage à l’occasion d’un travail utile pour elle-même et pour la société?
La société ne doit-elle venir au secours des entrepreneurs et des travailleurs
à l’occasion des accidents liés au travail, alors qu’ils participent grandement à
la création des richesses ? Et il en de même pour les victimes des accidents
de la circulation ou des aléas thérapeutiques. Les actes de terrorisme sont
souvent dirigés contre les gouvernants, n’est il pas de leur devoir de venir au
secours des victimes de ces actes de violences aux conséquences très souvent
43
- Ordonnance n° 95-07 du 25 janvier 1995 relatives aux assurances modifiée et
complétée,
44
- Voir notamment Civ. 13/12/1938, Rev. Gén. Ass. Terr., 1939, p 83, Civ. 2,
14/12/1964, Rev. Gén. Ass. Terr, 1964 345, Civ. 1er 11/07/1977, R T D Civ. 1978,
369.
22
dramatiques ! faut-il traiter sur un même pied d’égalité la victime d’un
trouble de voisinage, ou de coups et blessures involontaires et les victimes
d’accidents du travail ou celles d’actes terroristes !
Tel est l’objet de ce travail de recherche que veulent mener nos collègues
français et algériens en faisant l’analyse des principaux textes relatifs à :
- l’indemnisation des accidents du travail,
- l’indemnisation des victimes des accidents de la circulation,
- l’indemnisation des victimes des actes de terrorisme,
- l’indemnisation des victimes aléas thérapeutiques.
45
-Pour le droit algérien, il peut être cité, l’ordonnance n° 83-13 portant réparation des
accidents du travail et des maladies professionnelles, l’ordonnance N° 74-15 relative
à l’obligation d’assurance des véhicules automobiles et au régime d’indemnisation
des dommages, le décret exécutif n° 99-47 du13 février 1999 relatif à l’indemnisation
des personnes physiques victimes de dommages corporels ou matériels subis par suite
d’acte de terrorisme ou d’accidents survenus dans le cadre de la lutte anti-terroriste
ainsi que leurs ayants droit, le décret présidentiel n° 06-96 du 28 février 2006 relatif à
l’indemnisation des victimes de la tragédie nationale. Pour le droit français, il peut
être cité la loi du 9 avril 1898 relative à l’indemnisation des accidents du travail, la
loi 85 -677 du 5 juillet 1985 relative à l’indemnisation des accidents de la circulation,
la loi n° 2002 -303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé.
46
- G Viney, op. cit, p 34, G Lahlou Khiar, Le droit de l’indemnisation entre
responsabilité et réparation systématique, Thèse Alger 2005, p 160.
23
L’examen de ces questions en droit algérien et en droit français présente un
intérêt certain, dans la mesure où ces deux droits qui étaient, à l’origine,
fondées sur une même conception et avaient donc pratiquement les mêmes
règles vont devoir évoluer dans deux contextes différents sur plusieurs plans :
politique, économique, sécuritaire etc.
24