Charte

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REPUBLIQUE GABONAISE

UNION – TRAVAIL – JUSTICE


°°°°°°°°°°°°°°

_______________________________

CHARTE DE LA TRANSITION
____________

Ordonnance n°0003/PT/2023 du 2 septembre 2023


révisée par :

-La loi n°001/2023 du 6 octobre 2023.

Editée par la Direction des Publications Officielles


B.P 563 Libreville – Téléphone 01 76 20 00

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE


D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE
TABLE DES MATIERES :

PREAMBULE………………………………………...………...….1

TITRE I : DES VALEURS, PRINCIPES ET MISSIONS DE LA


TRANSITION…...……………………………….………………...4

CHAPITRE PREMIER : DES VALEURS ET DES PRINCIPES.....4

CHAPITRE II : DES MISSIONS…………………...………………4

CHAPITRE III : DE L'ETAT ET DE LA SOUVERAINETE...........5

CHAPITRE IV : DES LIBERTES, DES DEVOIRS ET DES


DROITS FONDAMENTAUX……………………………………...6

TITRE II : DES ORGANES DE LA TRANSITION…………..10

CHAPITRE PREMIER : DU PRESIDENT DE LA


TRANSITION…………………………………………………..…11

CHAPITRE II : DU CONSEIL NATIONAL DE LA


TRANSITION………...................................................................14

CHAPITRE III : DU GOUVERNEMENT DE LA


TRANSITION……………………………………………………..14

CHAPITRE IV : DU PARLEMENT DE LA TRANSITION……..15

CHAPITRE V : DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE DE


LATRANSITION……………………………………………...…..19

CHAPITRE V BIS : DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET


ENVIRONNEMENTAL DE LA TRANSITION.............................20

CHAPITRES VI : DES AUTRES DISPOSITIONS………………21

TITRE III : DE LA REVISION DE LA CHARTE DE LA


TRANSITION...…………………………………………………..21

TITRE IV : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET


FINALES………………………………………………………….22

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE


Ordonnance n°0003/PT/2023 du 2 septembre 2023
révisée par :

-La loi n°001/2023 du 6 octobre 2023

Le Président de la Transition,
Chef de l’État ;

Vu la loi n°3/91 du 26 mars 1991 portant Constitution


de la République Gabonaise ;

ORDONNE:

PREAMBULE

Nous, membres des forces de défense et de sécurité de la


République Gabonaise, regroupés au sein du Comité pour la
Transition et la Restauration des Institutions, en abrégé CTRI,
avec les forces vives de la Nation Gabonaise :

-mus par un élan de sursaut national pour la refondation de


l’État, la préservation des principes républicains et le
renouveau de la démocratie et de la citoyenneté ;

-inspirés par la volonté et l'engagement partagé de


changement pour le bien-être et le vivre ensemble du peuple
souverain du Gabon, ayant conduit à la prise effective du
pouvoir par l'armée gabonaise, sous la direction du Comité
pour la Transition et la Restauration des Institutions, le 30
août 2023 ;

-considérant l'adhésion populaire qui en est résulté ;

-considérant les conclusions des concertations nationales


inclusives, tenues à Libreville au Palais Rénovation, avec les
représentants des partis politiques, des organisations de la
société civile, des confessions religieuses, des coordinations
régionales, des organisations de femmes et de jeunes, des
gabonais de l'étranger, des centrales et fédérations syndicales,
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du secteur informel, des organisations patronales, des
organisations et ordres socioprofessionnels, des chambres
consulaires, des organismes de presse et de toutes les autres
forces vives de la Nation ;

-prenant acte des propositions et recommandations des


différentes composantes des forces vives de la Nation ;

-soucieux de maintenir la cohésion nationale, de consolider


les bases de notre démocratie et de promouvoir le
développement et la prospérité des gabonais et gabonaises ;

-reconnaissant que les crises politiques et sociales cycliques,


les détournements de fonds publics qui ont affligé la
République Gabonaise avant et après le changement de la
Constitution, de la loi électorale et des résultats tronqués de
l’élection présidentielle de 2023 pour favoriser un troisième
mandat du Président Ali BONGO ONDIMBA, ont fissuré
l'unité nationale, décrédibilisé les institutions et ralenti le
développement du pays ;

-conscients de la nécessité de bâtir ensemble d'une manière


durable les fondamentaux d'une République démocratique
stable, unie dans sa diversité et respectueuse des Droits de
l'Homme et des libertés publiques ;

-engagés à construire un véritable État de droit conforme aux


profondes aspirations du peuple gabonais et tirant les leçons
de notre expérience politique, notamment des crises
récurrentes et souvent violentes qu'a connues notre pays suite
aux différents scrutins ces dernières années ;

-considérant les cas de violations répétées des Droits de


l'Homme et des libertés individuelles et collectives, qui ont
endeuillé des familles et causé des handicaps à des milliers de
femmes et de jeunes gabonais en particulier ;

-réaffirmant notre attachement aux valeurs et principes


démocratiques tels qu'inscrits dans la Charte des Nations-
Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du
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10 décembre 1948, la Charte Africaine de la démocratie, des
élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007 de l'Union
Africaine ;

-considérant la volonté résolue du Comité pour la Transition


et la Restauration des Institutions de refonder l'État, pour plus
de sécurité juridique fondée sur l'équité et la justice, dans un
esprit inclusif ;

-considérant la détermination du Comité pour la Transition et


la Restauration des Institutions de combattre toute forme de
marginalisation et de repli identitaire, de prévenir et réprimer
la corruption, les crimes économiques et financiers,
l'impunité, la politisation de l'Administration publique et
l'instrumentalisation de la Justice ;

-considérant le comportement patriotique des forces de


défense et de sécurité assurant la quiétude sociale et la
continuité de l'État ;

-considérant que l'intérêt supérieur de la nation réside dans le


maintien de la paix, la sécurité collective, le bon voisinage
dans la sous-région, qui sont des préalables à l'émergence, à
la stabilité, à l'intégration et à la coopération comme moyens
de rassemblement et de consolidation de la démocratie ;

-considérant la nécessité d'une Transition démocratique


inclusive et impartiale ;

Approuvons et adoptons la présente Charte de la Transition


dont le préambule est partie intégrante.

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TITRE I : DES VALEURS, PRINCIPES ET MISSIONS
DE LA TRANSITION

CHAPITRE PREMIER : DES VALEURS ET DES


PRINCIPES

Article 1er

Outre les valeurs affirmées par la Constitution du 26 mars


1991 en son préambule, la présente Charte consacre les
valeurs et principes suivants pour conduire la Transition :

-le patriotisme, la loyauté et la probité ;


-la Justice, l’impartialité et la dignité ;
-le mérite, le sens de la responsabilité et de la redevabilité ;
-la discipline, le civisme et la citoyenneté ;
-la fraternité, la tolérance et l’inclusion ;
-la neutralité, la transparence et l’intégrité ;
-le dialogue et l’esprit de consensus ;
-l’esprit de solidarité, de pardon et de réconciliation.

CHAPITRE II : DES MISSIONS

Article 2

Les missions de la Transition consacrées par la présente


Charte sont notamment :

-la refondation de l’État afin de bâtir des Institutions fortes,


crédibles et légitimes garantissant un État de droit, un
processus démocratique transparent et inclusif, apaisé et
durable, seules garanties pour un développement véritable du
Gabon ;

-la préservation de l’intégrité du territoire national et de la


sécurité des personnes et de leurs biens ;

-l’engagement de réformes majeures sur les plans politique,


économique, culturel, administratif et électoral ;

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-le renforcement de l’indépendance de la Justice et la lutte
contre l’impunité ;

-la promotion et la protection des Droits de l’Homme et des


libertés publiques ;

-l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de


citoyenneté responsable ;

-l’élaboration d’une nouvelle Constitution et son adoption par


référendum ;

-l’organisation des élections locales et nationales libres,


démocratiques et transparentes.

CHAPITRE III : DE L'ETAT ET DE LA


SOUVERAINETE

Article 3

Le Gabon est une République unie et indivisible, souveraine,


laïque, sociale et démocratique.

Article 4

L'emblème national est le drapeau tricolore, vert, jaune et


bleu de bandes horizontales et de dimensions égales.

L'hymne national est « La Concorde ».

La devise de la République est « Union-Travail-


Justice ».

Le sceau et les armoiries de la République sont ceux


déterminés par la loi.

Article 5

Les langues officielles sont le français et l’anglais.

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Article 6

Les partis politiques concourent à l'expression du suffrage.

Ils se constituent librement et exercent leurs activités


dans le respect des lois de la République.

Ils doivent incarner la diversité nationale.

Ils ont le devoir d'éduquer leurs militants et de


promouvoir l'unité nationale et la paix sociale.

Article 7

Tout acte portant atteinte à la forme républicaine de l'État, à


la laïcité de l'État, à la souveraineté, à l'indépendance et à
l'unité nationale est un crime de haute trahison et puni comme
tel par la loi.

CHAPITRE IV : DES LIBERTES, DES DEVOIRS ET


DES DROITS FONDAMENTAUX

Article 8

Les libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur


exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les
formes prévues par la loi. Aucune situation d'exception ou
d'urgence ne doit justifier les violations des droits humains.

Article 9

Tous les citoyens gabonais sont égaux en droits et en devoirs.


Ils sont égaux devant la loi sans aucune distinction. Ils sont
électeurs et éligibles dans les conditions déterminées par la
loi.

Article 10

La personne humaine est sacrée. Toute personne a droit au


respect de son intégrité physique et morale, de son identité et
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à la protection de son intimité et de sa vie privée. Tout
citoyen a droit au libre développement de sa personne, dans le
respect du droit d'autrui, des bonnes mœurs et de l'ordre
public.

Article 11

Nul ne peut faire l'objet de tortures, de peines ou de


traitements cruels, dégradants ou inhumains.

Article 12

Nul ne peut être arrêté, inculpé, ni détenu que dans les cas
prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission
de l'infraction qu'elle réprime. Les arrestations et détentions
arbitraires sont interdites par la loi. Le droit à l'assistance d'un
avocat est reconnu dès l'instant de l'interpellation ou de la
détention.

Article 13

Tout prévenu est présumé innocent jusqu'à l'établissement de


sa culpabilité à la suite d'un procès régulier offrant des
garanties à sa défense.

Article 14

La peine est personnelle. Aucun individu ne peut être rendu


responsable et poursuivi de quelque façon ou pour quelque
motif que ce soit pour un fait non commis par lui-même.

Article 15

La loi punit quiconque par un acte de discrimination raciale,


ethnique, religieuse, par un acte de propagande régionaliste
ou communautariste, ou par tout autre acte qui porte atteinte à
l'unité nationale, à la sécurité de l'État, à l'intégrité du
territoire de la République, ou au bon fonctionnement
démocratique des Institutions.

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Article 16

Tout citoyen a le droit de fixer librement son domicile ou sa


résidence en un lieu quelconque du territoire national et d'y
exercer toute activité conformément aux dispositions de la loi.

Article 17

Le domicile est inviolable et le secret de la correspondance


est garanti à tous les citoyens.

Il ne peut être porté atteinte à ces droits que dans les


cas prévus par la loi.

Article 18

Tout citoyen a le droit de circuler librement à l'intérieur du


territoire national, d'en sortir, d'y revenir et de s'y établir
temporairement ou durablement. Il ne peut être porté atteinte
à ces droits que dans les conditions définies par la loi.

Article 19

Tout individu a le droit de s'informer librement et d'être


informé.

Article 20

Tout individu a droit à la création, à la protection et à la


jouissance de ses œuvres intellectuelles et artistiques.

Article 21

Tout citoyen a droit au travail et à une juste rémunération.


Nul ne peut être lésé dans son emploi en raison de son
origine, de sa religion, de son sexe ou de ses opinions.

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Article 22

Tout citoyen a droit d'accès aux emplois publics dans les


conditions fixées par la loi.

Article 23

Les libertés d'opinion, d'expression, de conscience et de culte


sont garanties. Les conditions de leur exercice sont définies
par la loi.

Article 24

La liberté d'entreprise est garantie.

Article 25

Le mariage, l’union entre deux personnes de sexes différents,


et la famille constituent le fondement naturel de la vie en
société. Ils sont protégés et promus par l'État.

Article 26

Le citoyen gabonais séjournant ou résidant à l'étranger


bénéficie de la protection de l'État dans les limites fixées par
les lois du pays d'accueil ainsi que des accords internationaux
dont le Gabon est partie.

Article 27

La République Gabonaise accorde le droit d'asile, sur son


territoire, aux ressortissants étrangers dans les conditions
déterminées par la loi.

Article 28

Le droit de propriété est garanti. Nul ne peut être exproprié


que pour cause d'utilité publique déclarée, dans les conditions
et formes prescrites par la loi, suivant une compensation
préalable et juste.
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La vente des terres aux non nationaux est interdite en
République Gabonaise.

Article 29

La défense de la patrie est un devoir sacré pour tout citoyen


Gabonais.

Article 30

La participation aux charges publiques en fonction de la


fortune et des revenus est un devoir pour chaque citoyen.

Article 31

Le respect et la défense du patrimoine national et des biens


publics sont un devoir pour tout citoyen.

Article 32

Le respect des lois et règlements est un devoir impératif pour


chaque citoyen.

Article 33

Toutes les activités politiques, y compris celles qui


concernent l'expression du suffrage, s'exercent dans les
conditions fixées par la loi.

TITRE II : DES ORGANES DE LA TRANSITION

Article 34 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Les organes de la Transition sont :

-le Président de la Transition ;


-le Conseil National de la Transition ;
-le Gouvernement de la Transition ;
-le Parlement de la Transition ;
-la Cour Constitutionnelle de la Transition ;
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-le Conseil Economique, Social et Environnemental de la
Transition.

CHAPITRE PREMIER : DU PRESIDENT DE LA


TRANSITION

Article 35 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Président de la Transition remplit les fonctions de


Président de la République, Chef de l’État. Il est le Ministre
de la Défense Nationale et de la Sécurité. Il veille au respect
de la Charte de la Transition et de la Constitution du 26 mars
1991.

Il est choisi par un collège de désignation mis en


place par le Comité pour la Transition et la Restauration des
Institutions.

Article 36 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)


Les pouvoirs et prérogatives du Président de la Transition
sont définis dans la présente Charte et la Constitution du 26
mars 1991.

Article 37 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le mandat du Président de la Transition prend fin après


l’investiture du Président issu de l’élection présidentielle.

Article 38

Tout candidat aux fonctions de Président de la Transition doit


remplir les conditions suivantes :

-être une personnalité civile ou militaire ;


-être de nationalité gabonaise d’origine au sens du Titre I du
Code de nationalité ;
-être âgé de 35 ans au moins et de 70 ans au plus ;
-être intègre, de bonne moralité et impartial ;
-être une personnalité de notoriété publique ;
-jouir de ses capacités physique et mentale ;
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-n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour
crime ;
-être reconnu pour son engagement dans la défense des
intérêts nationaux.

Article 39 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Président de la Transition, Président de la République,


Chef de l’Etat, entre en fonction sept (07) jours au plus après
sa désignation.

Avant d’entrer en fonction, il prête devant la Cour


Constitutionnelle le serment suivant : « Je jure devant Dieu
et le peuple gabonais, de préserver en toute fidélité le régime
républicain, de respecter et de faire respecter la Charte de la
Transition et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt
supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques,
l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire
national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à
mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité
nationale ».

Après l’investiture, le Président de la Commission


Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite reçoit
publiquement la déclaration écrite des biens du Président et
du Vice-président de la Transition. Cette déclaration fait
l’objet d’une mise à jour annuelle.

Dans un délai maximum d’un (1) mois avant la fin


de la transition, le Président de la Commission de la Lutte
contre l’Enrichissement Illicite reçoit une seconde déclaration
écrite des biens du Président et du Vice-président de la
Transition.

Celle-ci est publiée au Journal Officiel accompagnée


des justificatifs éventuels en cas d’augmentation du
patrimoine.
Cette obligation de déclaration des biens s’applique
également à tous les membres des organes de la Transition
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institués par la présente Charte, à l’entrée et à la fin de leurs
fonctions.
Article 40

Le Président de la Transition peut être assisté d’un Vice-


Président de la Transition remplissant les fonctions de Vice-
Président de la République.
Le Vice-Président de la Transition est nommé par le
Président de la Transition qui met fin à ses fonctions.

Le Vice-Président de la Transition n’est pas éligible


à l’élection présidentielle qui sera organisée pour marquer la
fin de la Transition.
La présente disposition n’est pas susceptible de
révision.

Article 41 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Il est créé un Secrétariat Général de la Présidence de la


République dirigé par un Secrétaire Général nommé par le
Président de la Transition.

Le Secrétaire Général de la Présidence de la


République est chargé de la coordination de l’action
présidentielle.
Le Secrétaire Général de la Présidence de la
République en exercice pendant la Transition ne peut se
porter candidat à l’élection présidentielle qui sera organisée
pour marquer la fin de la Transition.

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [13]


CHAPITRE II : DU CONSEIL NATIONAL DE
LA TRANSITION

Article 42 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Conseil National de la Transition, en abrégé CNT, assiste


le Président de la Transition dans la détermination de la
politique de la Nation.

Il est composé des membres du Comité pour la


Transition et la Restauration des Institutions, en abrégé CTRI.

Le Conseil National de la Transition exerce les


prérogatives définies par la présente Charte et se réfère aux
dispositions de la Constitution du 26 mars 1991.

CHAPITRE III : DU GOUVERNEMENT DE LA


TRANSITION

Article 43 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et les autres


Membres du Gouvernement de la Transition sont nommés par
le Président de la Transition.

Ils sont placés sous l’autorité du Président de la


Transition à qui ils rendent directement compte.

Les Membres du Gouvernement sont nommés sur


proposition du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Article 44

Les membres du Gouvernement de la Transition doivent


remplir les conditions suivantes :

- être de nationalité gabonaise d’origine ;


- jouir de ses capacités physique et mentale ;
- n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour
crime ;
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- avoir les compétences requises ;
- être reconnu pour son engagement patriotique ;
- être de bonne moralité.

Avant leur entrée en fonction, les membres du


gouvernement de la Transition prêtent serment au cours d’une
audience solennelle présidée par le Président de la Transition
en présence des membres de la Cour Constitutionnelle de la
Transition, des Présidents et Vice-présidents des deux
Chambres du Parlement de la Transition et les Présidents de
la Cour de Cassation, du Conseil d’État et de la Cour des
Comptes, selon les termes ci-après :

« Je jure de respecter la Constitution et l’État de droit, de


remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans
le strict respect de ses obligations de loyauté à l’égard du
Président de la Transition, Chef de l’État, de garder
religieusement, même après la cessation de mes fonctions, la
confidentialité des dossiers et des informations classés
Secret d’État et dont j’aurais eu connaissance dans
l’exercice de celle-ci ».

Les membres du Gouvernement de la Transition ne


sont pas éligibles à l’élection présidentielle qui sera organisée
pour marquer la fin de la Transition.

Les officiers supérieurs des Forces de Défense et de


Sécurité, nommés membres du Gouvernement, réintègrent
leurs corps d’origine à la cessation de leurs fonctions
ministérielles.

CHAPITRE IV : DU PARLEMENT DE LA
TRANSITION

Article 45

Le Parlement de la Transition est l’organe législatif de la


Transition. Il comprend deux Chambres : l’Assemblée
Nationale de la Transition et le Sénat de la Transition.

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [15]


Article 46 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

L’Assemblée Nationale de la Transition est composée de


quatre-vingt-dix-huit (98) membres parmi lesquels :

-soixante-sept (67) issus des partis politiques légalement


reconnus ou choisis parmi les personnalités politiques ;
-vingt-cinq (25) de la société civile ;
-six (06) membres issus des Forces de Défense et de Sécurité.

Les membres issus des partis politiques sont choisis


par le Président de la Transition sur les listes présentées par
les partis politiques légalement reconnus.

Un décret du Président de la Transition porte


nomination des membres de l’Assemblée Nationale de la
Transition.

Le Bureau de l’Assemblée Nationale de la Transition


comprend un (01) Président, cinq (05) Vice-Présidents, deux
(02) Questeurs et cinq (5) Secrétaires de Bureau.

Article 47 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Sénat de la Transition comprend soixante-dix (70)


membres parmi lesquels :

-trente-sept (37) membres issus des partis politiques ;


-vingt-sept (27) membres représentant la société civile ;
-six (06) membres issus des Forces de Défense et de Sécurité.

Les membres du Sénat de la Transition doivent être


âgés de cinquante (50) ans au moins.

Un décret du Président de la Transition porte


nomination des membres du Sénat de la Transition.

Le Bureau du Sénat de la Transition comprend un


(01) Président, (05) Vice-Présidents, deux (02) Questeurs et
cinq (05) Secrétaires de Bureau.
D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [16]
Article 48 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Chaque Chambre du Parlement de la Transition est présidée


par une personnalité nommée par le Président de la
Transition.

Les incompatibilités aux fonctions de parlementaire


de la Transition sont prévues dans les textes organiques de
chaque Chambre du Parlement.

Article 49 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Parlement de la Transition se réunit de plein droit au cours


de deux sessions ordinaires par an.

La première session ordinaire de la Transition


s’ouvre le 1er jour ouvré du mois de mars et prend fin le
dernier jour ouvré du mois de juin.

La seconde session ordinaire de la Transition s’ouvre


le 1er jour ouvré du mois de septembre et prend fin le dernier
jour ouvré du mois de décembre.

A titre exceptionnel, la seconde session ordinaire de


l’année 2023 s’ouvre dix (10) jours après la nomination de
l’ensemble des membres du Parlement de la Transition.

Au cours de la séance inaugurale, chaque Chambre


du Parlement de la Transition adopte son Règlement Intérieur.

Les Chambres du Parlement de la Transition peuvent


se réunir en sessions extraordinaires sur convocation de leurs
Présidents pour un ordre du jour déterminé à la demande soit
du Président de la Transition sur proposition du Premier
Ministre de la Transition, soit de la majorité absolue de leurs
membres.

Les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes


par décret du Président de la Transition, Président de la
République, Chef de l’Etat.
D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [17]
Elles ne peuvent excéder une durée de quinze (15)
jours.

Article 50

Le Parlement de la Transition adopte le plan d’actions et la


feuille de route de la Transition présentés par le Premier
Ministre.

Il veille à l’exécution, au contrôle et au suivi-


évaluation du plan d’actions et de la feuille de route de la
Transition.

Article 51

Le Parlement de la Transition exerce les prérogatives définies


par la présente Charte et la Constitution du 26 mars 1991.

Article 52 (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Les Présidents et les Vice-Présidents des deux Chambres du


Parlement de la Transition ne sont pas éligibles à l’élection
présidentielle qui sera organisée pour marquer la fin de la
Transition.

La présente disposition n’est susceptible d’aucune


révision.

Article 52 Bis (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Les membres du Parlement de la Transition portent le titre de «


Député » ou de « Sénateur » de la Transition. Leur mandat court à
compter de la date de leur nomination et se termine à la fin de
la Transition.

En cas de manquement avéré aux valeurs prônées par


la présente Charte, le Président de la Transition peut décider,
après avis du Bureau de la Chambre concernée, de mettre un
terme au mandat d’un Député ou d’un Sénateur de la
Transition.
D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [18]
Dans ce cas, il est procédé à son remplacement dans
les mêmes formes et conditions que celles qui ont prévalu lors
de sa nomination.

CHAPITRE V : DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE


DE LA TRANSITION

Article 53

Avant leur entrée en fonction, les membres de la Cour


Constitutionnelle de la Transition prêtent serment au cours
d’une audience solennelle présidée par le Président de la
Transition en présence des Présidents et Vice-présidents des
deux Chambres du Parlement de la Transition et les
Présidents de la Cour de Cassation, du Conseil d’État et de la
Cour des Comptes.

La Cour Constitutionnelle de la Transition contrôle


la conformité à la Charte de la transition et à la Constitution
du 26 mars 1991 des actes législatifs et réglementaires pris
par les organes de la Transition.

La Cour Constitutionnelle de la Transition statue sur


la régularité des opérations de référendum dont elle proclame
les résultats à l’issue du contentieux dont elle serait saisie.

Article 54

La Cour Constitutionnelle de la Transition est composée de


neuf (09) membres nommés par le Président de la Transition
parmi les hauts cadres de la Nation dont le Président.

Le Président de la Cour Constitutionnelle de la


Transition n’est pas éligible à l’élection présidentielle qui sera
organisée pour marquer la fin de la Transition.

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [19]


CHAPITRE V BIS : DU CONSEIL ECONOMIQUE,
SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE LA
TRANSITION (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Article 54 Bis (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Conseil Economique, Social et Environnemental de la


Transition est une assemblée consultative.

Article 54 Ter (Loi n°001/2023 du 6 octobre 2023)

Le Conseil Economique, Social et Environnemental de la


Transition comprend soixante (60) membres parmi lesquels :

-vingt (20) membres choisis parmi les personnalités qualifiées


qui ont honoré les services de l’Etat ;
-onze (11) membres représentant les associations légalement
constituées ;
-six (6) membres représentant les organisations patronales ;
-six (6) membres représentant les organisations syndicales ;
-six (6) membres désignés par les confessions religieuses ;
-onze (11) membres désignés par les organisations traditionnelles.

Un décret du Président de la Transition porte


nomination des membres du Conseil Economique, Social et
Environnemental de la Transition.

Le Bureau du Conseil Economique, Social et


Environnemental de la Transition comprend un (01)
Président, deux (02) Vice-Présidents, deux (02) Questeurs et
(02) Secrétaires de Bureau.

Le Président du Conseil Economique, Social et


Environnemental de la Transition n’est pas éligible à
l’élection présidentielle qui sera organisée pour marquer la fin
de la Transition.

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [20]


CHAPITRE VI : DES AUTRES DISPOSITIONS

Article 55

L’accès des femmes aux fonctions électives et nominatives


peut être favorisé par des mesures particulières prévues par la
loi.

La composition des différents organes de la


Transition prend en compte le genre.

Article 56

Dans les cas de présomption de terrorisme et d’atteinte à la


sureté nationale, la garde à vue peut atteindre cent soixante-
huit heures, délai au-delà duquel une décision d’un magistrat
de 1’ordre judiciaire est requise.

Article 57

Les responsables administratifs et financiers ou questeurs des


Institutions de la République sont nommés par décret pris en
Conseil des Ministres.

TITRE III : DE LA REVISION DE LA CHARTE DE LA


TRANSITION

Article 58

L’initiative de la révision de la présente Charte appartient


concurremment au Président de la Transition et aux membres
des Bureaux des Chambres du Parlement de la Transition.

Le projet ou la proposition de révision est adopté à la


majorité des 4/5ème des membres des Bureaux des Chambres
du Parlement de la Transition.

Le Président de la Transition procède à la


promulgation de l’acte de révision.

D.P.O. | CHARTE DE LA TRANSITION EN REPUBLIQUE GABONAISE [21]


TITRE IV : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET
FINALES

Article 59

Les membres du Comité pour la Transition et la Restauration


des Institutions, en abrégé CTRI, et tous les acteurs ayant
participé aux évènements allant du 29 août 2023 à
l’investiture du Président de la Transition, bénéficient de
l’immunité. À ce titre, ils ne peuvent être poursuivis ou
arrêtés pour des actes posés lors desdits événements. Une loi
d’amnistie sera adoptée à cet effet.

Article 60

La présente Charte entre en vigueur dès sa signature.

Article 61

En cas de contrariété entre la Charte de la Transition et la


Constitution du 26 mars 1991, les dispositions de la présente
Charte s’appliquent. La Cour Constitutionnelle de la
Transition statue en cas de litige.

Article 62

Jusqu’à la mise en place des organes de la Transition, le


Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions,
en abrégé CTRI, prend les mesures nécessaires au
fonctionnement des pouvoirs publics, à la vie de la Nation, à
la protection des citoyens et à la sauvegarde des libertés.

Article 63

La présente ordonnance, qui abroge toutes dispositions


antérieures contraires, sera enregistrée, publiée au Journal
Officiel et communiquée partout où besoin sera.

Fait à Libreville, le 02 septembre 2023


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Par le Président de la Transition,
Chef de l’État

Le Commandant en Chef de la Garde Républicaine,


Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA

Le Commandant en Chef des Forces de Police Nationale


Général de Division Serge Hervé NGOMA

Le Chef d’Etat-major Général des Forces Armées Gabonaise


Général de Division Jean Martin OSSIMA NDONG

Le Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale


Général de Division Yves BARRASSOUAGA

Le Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire


Général de Division Germain EFFAYONG

Le Directeur Général du Service de Santé Militaire


Général d’Armée Raymond NZENZE

Le Directeur Général du Génie Militaire


Général de Brigade Gabin OYOUGOU
_____________

Révisée par la loi n°001/2023 du 6 octobre 2023

Le Président de la Transition,
Président de la République, Chef de l'Etat

Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement


Raymond NDONG SIMA

Le Ministre de la Réformes des Institutions


Murielle MINKOUE épouse MINTSA

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Le Ministre des Comptes Publics
Charles MBA

Le Ministre Délégué à la Présidence, chargé de l’Intérieur et


de la Sécurité
Hermann IMMONGAULT

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