Thèse
Thèse
Thèse
En vue de l'obtention du
JURY
Yves Chaix, INSERM, Université de Toulouse (Examinateur)
Pierre Celsis, INSERM, Université de Toulouse (Examinateur)
Jean-François Demonet, INSERM, Université de Toulouse (Co-Directeur)
Scania De Schonen, CNRS, Université Paris Diderot (Co-Directeur)
Nicole Bruneau, INSERM, Université François Rabelais, Tours (Rapporteur)
Catherine Liegeois-Chauvel, INSERM, Marseille (Rapporteur)
Nom
Ecole doctorale : Clesco
Unité de recherche : Inserm U825 et CNRS U8158
Directeur(s) de Thèse : Scania de Schonen et Jean-François Demonet
L’inventeur des dédicaces n’a pu être qu’un mendiant.
— Antoine Furetière (1619 – 1688)
v
Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe.
— Jules Renard
REMERCIEMENTS
Merci enfin à Demet de m’avoir ouvert les portes d’un avenir radieux
dans ce monde merveilleux peuplé de Bisounours, de dauphins, de
beauté et de poésie, je veux bien sûr parler de la recherche.
Bob Dylan.
vii
TA B L E D E S M AT I È R E S
i etat de l’art 1
1 la dyslexie développementale 3
1.1 Introduction 3
1.1.1 Historique 3
1.1.2 Définitions 4
1.2 Étiologie 5
1.2.1 Le diagnostic 5
1.2.2 Les différents types de dyslexie 6
1.2.3 Les troubles associés 12
1.3 Hypothèses sur les déficits cognitifs à l’origine de la
dyslexie 14
1.3.1 Un déficit phonologique prépondérant 14
1.3.2 L’hypothèse des troubles du traitement des infor-
mations auditives 16
1.3.3 Troubles visuels 19
1.3.4 Troubles de la coordination motrice et de la mé-
moire procédurale 23
1.3.5 L’hypothèse du déficit d’ancrage, vers une unifi-
cation ? 24
1.4 Une origine biologique 27
1.4.1 Évidences anatomiques 27
1.4.2 Le fonctionnement du cerveau dyslexique 29
1.5 Programmes d’intervention dans les dyslexies de déve-
loppement 34
1.5.1 Études comportementales 34
1.5.2 Les apports de l’imagerie fonctionnelle à l’évalua-
tion des thérapies 40
ix
x table des matières
iv appendices 133
a l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle 135
a.1 L’imagerie par résonance magnétique 135
a.1.1 Introduction aux images numériques 136
table des matières xi
bibliographie 181
TA B L E D E S F I G U R E S
xii
Liste des tableaux xiii
L I S T E D E S TA B L E A U X
xiv
INTRODUCTION GÉNÉRALE
xv
xvi introduction générale
E TAT D E L’ A R T
L A D Y S L E X I E D É V E L O P P E M E N TA L E 1
Dans ce chapitre, nous proposons un état de l’art sur la dyslexie
développementale. Sans avoir la prétention d’être complet, il contient On peut également
cependant les idées et théories majeures communément utilisées dans la parler de dyslexie de
développement
recherche actuelle, et se veut ouvert. Un bref historique aboutissant aux
différentes définitions de la dyslexie développementale introduira cette
partie. Puis, nous dresserons un panel des différentes théories décrites
comme expliquant les troubles dyslexiques. Après cela, nous donnerons
un aperçu des corrélats neurofonctionnels, corrélats dont on a suggéré
qu’ils désignent les origines de la la dyslexie. Enfin, nous aborderons
les différentes rééducations qui ont été élaborées, en discutant de leurs
effets, tant sur le plan comportemental qu’au niveau cérébral.
1.1 introduction
1.1.1 Historique
1 Voici ce que déclara le jeune garçon : « Je ne comprends pas ce que j’ai, je suis intelligent,
doué pour les mathématiques ; si mon professeur ne cotait que les réponses orales
je serais premier de la classe ; mais malheureusement, je suis dernier parce que mes
camarades même peu doués apprennent sans difficulté ce qui malgré tous les efforts
m’est impossible : lire et écrire. »
3
4 la dyslexie développementale
1.1.2 Définitions
1.2 étiologie
1.2.1 Le diagnostic
Nous allons essayer de définir la dyslexie selon des critères qui per-
mettent concrètement de poser un diagnostic. Qu’est-ce qui permet
aujourd’hui de diagnostiquer une dyslexie de développement ? Quels
critères doit-on retenir ? Si l’on reprend les définitions vues précédem-
ment, on constate que le premier critère consiste à éliminer un retard
2 La dysorthographie est un trouble d’apprentissage caractérisé par un défaut d’assimila-
tion important et durable des règles orthographiques (altération de l’écriture spontanée
ou de l’écriture sous dictée). Celui-ci perturbe, dans des proportions variées, la conver-
sion phono-graphique, la segmentation des composants de la phrase, l’application des
conventions orthographiques (dites règles d’usage), et enfin l’orthographe grammaticale
(marques flexionnelles que sont les accords et conjugaisons).
6 la dyslexie développementale
3 Le terme de double-dissociation fut introduit en 1955 par H.L. Teuber [333]. C’est la
démonstration que chacune des deux manipulations expérimentales engendre des effets
différents sur deux variables dépendantes ; la première manipulation affecte une variable
et pas l’autre, alors que la deuxième manipulation préserve la première variable et affecte
la seconde.
4 Le graphème peut se définir comme étant la plus petite unité distinctive de l’écriture. Le
phonème est la plus petite unité de langage parlé
1.2 étiologie 7
écrit. Parmi les autres syndromes « dys », peuvent également être as-
sociés à la dyslexie de développement : la dyscalculie (ou troubles des
apprentissages mathématiques) dont la prévalence chez les enfants
dyslexiques est très variable en fonction des études (second trouble
associé pour Habib [115] alors qu’aucun cas n’est reporté dans l’étude
épidémiologique de Cuvellier et al. [134]) ; la dysgraphie qui est un
trouble de l’exécution du geste d’écriture ; le Trouble Déficit de l’At-
tention avec Hyperactivité (TDAH) (dont la prévalence serait de 25%
dans les troubles de la lecture [259]) ; la dyspraxie qui est un trouble de
la coordination motrice [52] ; la dyschronie, trouble de l’organisation
temporelle. . .
Parmi les autres compétences souvent déficitaires dans les syndromes
« dys » se trouves les composantes suivantes de la mémoire de travail :
– La boucle phonologique. Ce système sert à garder une trace mné-
sique d’unités phonologiques pendant une période ne dépassant
pas 30 secondes. Cette capacité de rétention est très importante
quand l’enfant apprend à parler. Selon Baddeley [11], la boucle
phonologique ne serait utilisée en lecture que lorsque la mémoire
visuo-spatiale serait saturée ou dans le cadre de la conversion
grapho-phonologique. Or, au début de l’apprentissage et chez des
enfants dyslexiques, la lecture se fait principalement par ce biais.
Le recodage articulatoire de l’information phonologique à retenir,
permettant un « rafraîchissement » de l’information, joue proba-
blement un grand rôle à cet égard bien qu’il puisse aussi être à
l’origine d’erreurs se cumulant avec les erreurs phonologiques chez
le sujet dyslexique. La réinterprétation des données impliquant un
trouble de la représentation phonologique comme à l’origine de
nombreux cas de dyslexie, vers un trouble de la mémoire de travail
phonologique sera discutée plus bas [76, 233].
– La mémoire visuo-spatiale appelée également « calepin visuo-
spatial ». Cette mémoire permet le stockage d’éléments visuels
(formes, couleur. . . ) pendant une dizaine de secondes. Ce stockage
peut être affecté chez des dyslexiques présentant des troubles visuo-
attentionnels (cf. ci-après troubles de l’empan visuo-attentionnel).
Les signes associés au trouble de la lecture sont particulièrement
variables, tant qualitativement que quantitativement, selon le type de
dyslexie. Si l’on s’en tient à la classification développée ci-dessus en
dyslexies phonologique, de surface ou mixte, on remarque que les
troubles de type dyspraxie, dysgraphie, sont souvent associés aux
formes à composante visuelle de surface ou mixte. Cependant, les
données de Chaix et al. [52] suggèrent chez des enfants dyslexiques
de type phonologique l’absence de lien causal entre troubles de la
lecture, trouble de l’attention et troubles dyspraxiques, en dépit d’une
co-morbidité importante. Dans ce cas, on note que la sévérité de la
dyslexie n’est pas proportionnelle à l’intensité du trouble phonologique,
ce dernier pouvant être absent, mais plutôt à l’intensité des troubles de
type sensori-moteur, avec au premier chef les troubles du graphisme et
de la représentation spatiale (dyspraxie visuo-constructive). A l’inverse,
des antécédents ou des signes persistants de troubles du langage oral
sont beaucoup plus souvent associés (bien que non exclusivement) à
des dyslexies de type phonologique [48, 180]. Plus récemment, Facoetti
et al. avancent qu’un faible niveau en lecture de pseudo-mots est associé
à des troubles de l’attention visuelle [86].
14 la dyslexie développementale
phonèmes. Par exemple, les sons /b/ et /d/ diffèrent par une transition
spectrale durant seulement 40 ms. Il sera alors très difficile pour un sujet
dyslexique de faire la différence entre les deux mots « bon » et « don »
par exemple, à cause du caractère flou des frontières catégorielles.
L’hypothèse est qu’un déficit auditif assez général, de bas niveau,
serait à la base du déficit phonologique. Tallal et Piercy ont ainsi fait
apparaître que des enfants présentant des troubles de l’apprentissage du
langage (LLI ou Language Learning Impairment) éprouvent davantage
de difficultés que des enfants témoins du même âge lorsqu’il leur
est demandé de différencier et de reproduire l’ordre dans lequel se
succèdent deux sons non-verbaux [307]. Selon eux, les problèmes de ces
enfants proviendraient ainsi de leur incapacité à percevoir les variations
rapides dans le signal de parole, et en particulier les transitions de
formant, dont la durée peut ne pas dépasser quelques dizaines de
millisecondes. L’une des expériences de ces auteurs [307] consiste à
faire écouter à l’enfant dyslexique des tons purs de deux fréquences
différentes. Il doit appuyer sur la touche 1 du clavier lorsque le son est
haut et sur la touche 2 lorsque le son est bas. Puis lui sont présentées
des paires de sons (bas-bas, bas-haut, haut-bas, haut-haut) et l’enfant
doit appuyer successivement sur les deux touches correspondant aux
deux sons de la paire, de la même manière que précédemment (1-1,
1-2, 2-1, 2-2). Tallal a montré que les enfants dyslexiques éprouvent de
grandes difficultés dans l’exécution de cette tâche, notamment lorsque
les tons sont courts et rapprochés, suggérant ainsi l’hypothèse d’un
traitement auditif déficitaire de ces paires d’items brefs en succession
rapide. Cette hypothèse a néanmoins été critiquée, notamment du fait
que :
1. Seuls 39% des dyslexiques semblent être affectés par un tel pro-
blème [232].
2. Les troubles ont été décrits chez des enfants qui présentent, en
plus des déficits de lecture, un trouble de l’apprentissage plus
généralisé.
3. Ces troubles de traitement « temporel » seraient en fait liés à la
difficulté de discrimination phonologique des paires opposées
par le lieu d’articulation alors qu’on observe pas de troubles pour
des paires plus aisées à discriminer (occlusive versus sifflante)
[193, 234].
4. Il est parfois difficile de reproduire certains de ces résultats [193]
ou de conclure que seule la détection des transitions rapides est
affectée [8].
5. Il semblerait que les performances en tâche de discrimination
temporelle auditive n’aient pas d’implication directe dans la per-
ception de la parole [246, 303].
Cependant, dans une étude visant à faire la part entre trouble de per-
ception auditive (niveau acoustique) et trouble phonologique, Rey et
al. ont étudié chez des enfants dyslexiques l’effet du ralentissement et
de la complexité phonologique des stimuli linguistiques [237]. Dans
la tâche de jugement d’ordre temporel les sujets dyslexiques ainsi que
des contrôles appariés en âge, devaient trouver l’ordre d’apparition
de consonnes dans un stimulus. Les dyslexiques montraient des per-
formances moindres que celles de normo-lecteurs pour des stimuli
en parole normale alors que le ralentissement de la parole entraînait
une normalisation des performances. En revanche, la modulation de la
18 la dyslexie développementale
Dans une reformulation plus récente, Stein a avancé une théorie qui
permettrait d’expliquer la majorité des troubles des dyslexiques.
Selon lui, les dyslexiques seraient déficitaires dans l’ensemble des
systèmes magnocellulaires. Un problème métabolique d’origine gé-
nétique entraînerait une mauvaise gestion des acides gras insaturés
nécessaires au bon fonctionnement des neurones magnocellulaires.
Un dysfonctionnement de la voie magnocellulaire du corps ge-
nouillé médian, impliquée dans l’audition, permettrait d’expliquer
le déficit de traitement temporel rapide des dyslexiques. Au final,
cet ensemble de problèmes sensori-moteurs se répercuterait au
niveau cognitif et il en résulterait des problèmes phonologiques
[296]. Cette hypothèse théorique a été émise d’après l’observation
d’anomalies histologiques au sein des corps genouillés médians
[97], en plus d’un taux de phospholipase A2 anormalement élevé
chez les dyslexiques [314].
5 Le RDK est un stimulus psychophysique standard utilisé pour étudier les propriétés
des détecteurs de mouvements lents. Un pattern dense de points blancs et noirs est
déplacé de manière cohérente dans une direction ou à l’opposé (par exemple à gauche et
à droite) et le sujet doit donner la direction qu’il aperçoit. Le mouvement des points peut
également être incohérent.
22 la dyslexie développementale
Trouble visuo-attentionnel
De nouvelles hypothèses plus récentes évoquent chez les dyslexiques,
un déficit de l’attention visuelle, décrit à travers un phénomène de
« mini-négligence » [82, 119]. La détection de cibles simples (une croix
ou un point) apparaissant dans l’hémichamp droit ou gauche montre
des temps de réaction beaucoup plus longs à gauche qu’à droite chez
les dyslexiques [82]. Hari et Renvall concluent également à une mini-
négligence gauche sur la base d’épreuves de jugement d’ordre temporel
consistant à dire, par exemple, laquelle de deux barres présentées à
droite et à gauche du point de fixation est apparue la première [119].
Dans ce type de tâches, les dyslexiques présenteraient une difficulté
spécifique pour répondre aux items présentés à droite par rapport à
des sujets normo-lecteurs, suggérant une difficulté d’orientation de
l’attention vers la gauche. De plus, une fois l’attention engagée sur un
processus, les dyslexiques seraient incapables de désengager l’attention
vers un autre processus [85]. Le trouble visuo-attentionnel pourrait
donc expliquer une part du déficit phonologique dans la dyslexie [86].
Néanmoins, ce trouble pourrait ne se manifester que dans certaines
formes de dyslexies de développement. En effet, les études qui ont pris
en compte les profils cognitifs des enfants dyslexiques ont conclu à
la présence de troubles visuo-attentionnels chez les dyslexiques pho-
nologiques uniquement [85]. D’autres études ont par ailleurs conduit
à remettre en question l’idée d’un trouble spécifique à la modalité
visuelle en montrant des difficultés similaires de traitement en modalité
auditive, voire même tactile, soit vers un trouble amodal de l’attention.
Au niveau microscopique
Galaburda a recherché les anomalies cérébrales des dyslexiques à
travers l’étude de plusieurs cas [96, 97]. Au niveau microscopique, il
a pu remarquer de nombreuses ectopies correspondant à des îlots de Une ectopie cérébrale
corps cellulaires dans la couche la plus externe du cortex, surtout dans est une position
anormale de certains
l’aire périsylvienne de l’hémisphère gauche et notamment dans le pla- neurones,
num temporale (région temporale postérieure au gyrus de Heschl). généralement due à
L’hémisphère droit et le reste du cerveau apparaissent normaux. De une migration
plus, plusieurs études en imagerie cérébrale fonctionnelle montrent incomplète de ces
derniers.
un déficit au niveau de ces même régions [76]. Ces résultats on été
repris par les défenseurs de l’hypothèse phonologique comme une
preuve de leur théorie aux vues de l’importance des ces régions dans
les processus linguistiques. D’après eux, ces malformations cérébrales
à la base des dysfonctionnements cognitifs seraient dues à certains
facteurs génétiques [232]. Par exemple, le déficit en perception caté-
gorielle deja évoqué auparavant [261], dans le cadre de l’hypothèse
phonologique, et suivant un déterminisme génétique, pourrait s’expli-
quer par le fait que les réseaux neuronaux codant la représentation de
ces catégories seraient défectueux. Certains travaux montrent qu’un
tel modèle est en effet plausible et permettrait d’expliquer à la fois les
données comportementales et celles issues de la neuroimagerie [150].
28 la dyslexie développementale
Au niveau macroscopique
Le planum temporale.
Une étude en IRMf [151] a montré la variabilité fonctionnelle de cette
région chez des sujets dyslexiques. Les résultats montrent, à haute
fréquence, une asymétrie du planum temporale chez les dyslexiques
comparés à des sujets témoins. Ces résultats confortent les résultats
trouvés antérieurement et concernant la corrélation entre dyslexie et
symétrie du planum temporale. Une hypothèse clé dans l’étude de
Larsen et al. concerne l’association entre une symétrie anormale et une
déficience spécifique dans le décodage phonologique. Il s’est avéré que
tous les sujets dyslexiques avec des déficits phonologiques purs avaient
une symétrie anormale du planum temporale. Il est ainsi possible d’éta-
blir un substrat neurobiologique spécifique de déficiences dans les
stratégies de lecture. En outre, Léonard et al. [154] ont montré que chez
les dyslexiques, deux gyri de Heschl apparaissaient dans l’hémisphère
gauche, au lieu d’un seul chez les sujets témoins. Ils ont également pu
démontrer la présence d’une asymétrie droite, tout comme les auteurs
précédents. Ces données ont été confirmées [96] avec une précision :
l’asymétrie se retrouvait dans les deux hémisphères. Ils ont également
montré des polymicrogyri au niveau postérieur du gyrus de Heschl et
du planum temporale gauche.
Le corps calleux.
Plusieurs études ont montré une anomalie au niveau de la taille du
corps calleux chez les sujets dyslexiques qui induirait un défaut de
communication entre les deux hémisphères. Ceci pourrait expliquer
certains troubles mais actuellement les implications de cette anomalie
ne sont pas claires. Une autre étude [338] a montré, en IRMf, un corps
calleux moins développé chez les sujets dyslexiques par rapport à des
sujets témoins. L’étude réalisée sur 22 hommes dyslexiques, a révélé que
les dyslexiques ont un corps calleux plus petit, notamment au niveau
de la partie médiane postérieure de la région de l’isthme. Cette région
contient des fibres nerveuses inter-hémisphériques provenant des aires
corticales auditives primaires et secondaires. Cette différence, dans cette
région, a été retrouvée chez 78% des sujets testés. En revanche, aucune
autre différence n’apparaît dans les autres parties du corps calleux. Ce
résultat rejoint donc l’hypothèse d’un déficit au niveau du décodage
auditif.
dyslexiques dans des tâches de lecture explicite mais pas dans des
tâches de détection de lettres par exemple où la lecture est implicite
[46, 268]. L’activité de cette région est positivement corrélée au niveau
de lecture. Dans leur étude en MEG, Salmelin et al. [251] observaient,
outre l’hypoactivation de la région temporo-occipitale inférieure gauche,
une hyperactivation de l’aire frontale inférieure gauche 400 ms après
l’onset, chez les sujets dyslexiques. Dans une tâche de perception de
sons de parole chez des dyslexiques, un réseau impliquant le cortex
frontal inférieur et le gyrus supramarginal est activé avec une augmen-
tation de l’activité dans l’aire de Broca [247]. Ces résultats pourraient
mettre en évidence un réseau compensatoire au niveau du cortex fron-
tal inférieur quand l’activité du gyrus temporo-occipital ou le gyrus
supramarginal est déficitaire, avec une mobilisation plus importante des
ressources phonologiques chez ces sujets. En appui à cette hypothèse,
cette même région était hyperactivée dans un cas de dyslexie de surface
[225] ; or on sait d’un point de vue comportemental que ces patients se
reposent principalement sur la voie sublexicale de lecture et mobilisent
leurs connaissances phonologiques pour parvenir à lire correctement.
En revanche, Démonet et al. [76] précisent que certaines études re-
portent une activité moins importante de cette région chez des parti-
cipants dyslexiques. L’activation de la région homologue dans l’hémi-
sphère droit serait le témoin d’une stratégie compensatoire délétère.
Shaywitz et al. [270] montrent une activité du cortex frontal inférieur
droit plus élevée dans une tâche de décision phonologique chez des
sujets dyslexiques non compensés. Cette région n’étant pas active chez
les mêmes sujets en lecture à haute voix, les auteurs interprètent ces
activations particulières comme étant associées à la mémoire de travail
et à la charge de travail impliquée par la recherche en mémoire. Par
ailleurs, Shaywitz et al. [265], dans une étude en IRMf réalisée chez
l’enfant, montrent qu’avec l’âge, l’activité des deux régions frontales
inférieures bilatérales augmente particulièrement chez les participants
présentant un retard de lecture.
Plus récemment étudié en imagerie fonctionnelle, le cervelet semble
présenter également une activité caractéristique dans une population
dyslexique par rapport à des témoins sans déficit de lecture. Une étude
faite en Tomographie par Emission de Positons (TEP) chez l’adulte [136]
avait montré que chez des sujets adultes, le cervelet était impliqué dans
la réalisation de mouvements automatiques ainsi que dans l’apprentis-
sage de nouveaux mouvements. Cette étude, répliquée avec des adultes
dyslexiques a montré une activation moindre du cervelet dans les deux
tâches (mémorisation, et apprentissage). En fait, 80% des dyslexiques
présenteraient des signes cliniques de troubles cérébelleux [207]. Une
activité moindre dans le cervelet droit dans la dyslexie a également été
relevée dans un protocole d’apprentissage moteur en TEP [206], mais
aussi en réponse à des changements acoustiques rapides en IRMf [317].
Zeffiro et Eden [351] proposent que le trouble cérébelleux ne serait
pas spécifique mais résulterait indirectement d’un trouble cortical, effet
lié aux connexions étroites entre cortex et cervelet. Enfin, Shaywitz
& Shaywitz proposent aujourd’hui que la « signature » de la dyslexie
soit une désorganisation de deux systèmes cérébraux de l’hémisphère
gauche postérieur — l’un pariéto-temporal et l’autre occipito-temporal
— couplée à un engagement compensatoire du gyrus frontal inférieur
et de la région occipito-temporale postérieure droite [269].
1.4 une origine biologique 31
Le bref aperçu que nous venons de présenter sur les régions cé-
rébrales impliquées dans la dyslexie montre toute la complexité du
processus de langage, ainsi que la multiplicité des régions cérébrales
pouvant jouer un rôle dans la dyslexie. On peut encore citer des anoma-
lies trouvées dans le gyrus précentral [228], le gyrus frontal supérieur
[10], le gyrus frontal moyen [25, 39, 62, 91, 226, 275], le gyrus postcen-
tral [200, 305], le lobe pariétal [93, 273, 291],le pôle temporal [178], le
gyrus temporal moyen [39, 226, 273], et le gyrus temporal inférieur
[25, 62, 227, 74]. Enfin, des anomalies de la substance blanche ont
également décrites [16, 128]
Lorsque cette méthode est utilisée en IRMf, les régions cérébrales fonc-
tionnellement connectées peuvent être caractérisées par des fluctuations
basse-fréquence dans le signal Blood Oxygen Level Dependant (BOLD)
quand le sujet effectue une tâche continue [118, 174]. La réponse BOLD
d’une tâche continue mène à des changements cohérents de signal dans
des régions anatomiquement disjointes mais fonctionnellement connec-
tées. Dans la première étude de connectivité fonctionnelle en IRMf,
Pugh et collaborateurs [227] montrèrent des disconnections fonction-
nelles entre le gyrus angulaire et les régions pariétales de l’hémisphère
gauche spécifiques des processus phonologiques. Dans une autre étude
en IRMf, Shaywitz [270] compara les connections fonctionnelles associées
à la région occipito-temporale gauche chez des adultes normo-lecteurs
et des adultes dyslexiques. Une connectivité fut trouvée entre la ré-
gion occipito-temporale et le gyrus frontal inférieur gauche chez les
normo-lecteurs dans une tâche de lecture de mots. Les dyslexiques,
par contraste, eurent des connections fonctionnelles entre la région
occipito-temporale gauche et les gyri frontal moyen et frontal inférieur
droit.
Traitement pré-lexical.
Traitement lexicaux.
Traitements attentionnels.
Duncan et al. ont observé des anomalies de la P300 chez des adultes
ayant souffert de dyslexie, mais uniquement chez ceux ayant souffert
aussi de troubles attentionnels (syndrome d’hyperactivité ou Attention-
Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD)) [73]. Ainsi, puisque des déficits
attentionnels sont fréquemment observés chez les dyslexiques, il est
difficile de prédire si les anomalies de P300 sont liées à la dyslexie en
tant que telle, ou aux troubles attentionnels associés [315].
Traitement sémantique.
Stelmack et Miles [299]ont observé une N400 réduite chez les sujets
dyslexiques, interprétant cette observation comme un déficit de mé-
moire sémantique à long terme. A l’inverse, Robichon et al. [244] ont
observé une N400 plus ample chez des adultes dyslexiques. Ainsi, deux
hypothèses sont valables au vue de ces résultats : l’intégration séman-
tique pourrait être déficiente ou plus coûteuse chez les dyslexiques par
rapport aux normo-lecteurs, ou bien les dyslexiques pourraient utiliser,
quand ils lisent, des stratégies sémantiques différentes de celles des
normo-lecteurs.
port avec leur entraînement respectif, en lecture, et ces progrès ont été
transférés à d’autres tâches (compréhension, production écrite). Dans
cette étude, les enfants qui avaient le meilleur niveau d’identification de
mots au départ sont ceux qui ont fait le plus de progrès. En revanche,
l’effet inverse a également été observé [349] avec d’autant plus de
chances d’améliorer son niveau de lecture que celui-ci était déficitaire
au départ. D’autres programmes qui ciblent les mêmes compétences
que celles décrites dans Torgesen [324] à savoir, phonologie, compré-
hension, fluence, pourraient en outre être la clé du succès chez des
enfants/adolescents dyslexiques dits résistants [166, 167, 170, 348]. En
effet, les résultats contrastés obtenus à la suite de certains programmes
d’intervention sur la lecture et les compétences associées pourraient par
ailleurs s’expliquer par la présence dans les groupes entraînés d’enfants
avec des difficultés persistantes [7, 168, 169].
Dans l’ensemble, les travaux qui montrent les résultats les plus consis-
tants sur l’amélioration (immédiatement après entraînement et à plus
long terme) du niveau de lecture sont ceux qui incluent une part pho-
nologique et un traitement visuo-verbal (voir les revues proposées par
Alexander & Slinger-Constant [7, 15, 170, 271, 324, 322]). De la synthèse
de l’ensemble de ces travaux, Shaywitz et al. [271] rapportent que la
mise en place systématique, intensive et ciblée d’un programme d’in-
tervention permettrait, même chez les enfants présentant les déficits les
plus sévères, d’améliorer le niveau de lecture, tant pour la fluence que
pour la compréhension et ce avec des méthodes basées sur différents
types de compétences.
Modifications électrophysiologiques
Kujala et al. [149] ont suivi 48 enfants dyslexiques âgés de 7 ans
alors que la moitié d’entre eux participait à une rééducation. Deux fois
10 minutes par semaine pendant 7 semaines, ces enfants jouaient à
des jeux vidéos impliquant la comparaison de séquences de stimuli
audio-visuels abstraits. Un sous échantillon de 22 enfants eut en plus
des séances d’EEG pour l’enregistrement de leur MMN. Une analyse plus
Les enfants rééduqués présentaient une amélioration en vitesse et en précise de la MMN
sera faite dans la
exactitude de leur lecture de mots courts. Il a aussi été mis en évidence partie 3
que la rééducation entraînait une augmentation de l’amplitude de la
Mismatch Negativity et que cette amélioration était corrélée à celle
observée en lecture. Ces résultats semblent montrer qu’il est possible
d’améliorer les performances de lecture avec une rééducation basée
sur des stimuli de nature non linguistique. De plus, de par la nature
pré-attentive de la MMN, ces résultats semblent aller dans le sens de la
présence chez les dyslexiques d’un déficit de traitement de bas niveau.
Une autre étude permet d’exclure le rôle du tronc cérébral.
Ainsi Hayes et al. [123] ont suivi un groupe de 32 enfants dont 17 avaient
une rééducation de 8 semaines grâce au programme Earobics™à raison
d’une quarantaine de séance d’une heure. Ce programme inclut plu-
sieurs exercices travaillant entre autre la conscience phonologique et
utilise des stimuli dont les transitions rapides ont été ralenties.
D’un point de vue comportemental, il fut trouvé que les enfants en-
traînés voyaient une amélioration de leur score de traitement auditif
42 la dyslexie développementale
E T U D E 1 : C O M PA R A I S O N D E
R É É D U C AT I O N S C H E Z L’ E N FA N T AT T E I N T
D E D Y S L E X I E D É V E L O P P E M E N TA L E :
É T U D E C O M P O R T E M E N TA L E E T E N
I M A G E R I E PA R R É S O N A N C E M A G N É T I Q U E
FONCTIONNELLE.
E T U D E 1 : P R O B L É M AT I Q U E 2
La recherche rapportée dans ce chapitre a été initiée dans le cadre
d’une demande du ministère de la santé faite au Professeur Philippe
Evrard (Directeur du Service de Neuropédiatrie de l’Hôpital Robert
Debré à Paris), à S. de Schonen (CNRS) et Marie-Thérèse LeNormand
(INSERM).
2.1 introduction
49
50 etude1 : problématique
d’autre part de ses effets sur les activations cérébrales mises en jeu lors
de tâches de lecture ou de perception.
1 Il existe en effet des données selon lesquelles les enfants divisent les syllabes en deux
parties. Tout d’abord ce que nous avons appelé l’attaque , qui correspond à la première
consonne ou au premier groupe consonantique, puis le reste de la syllabe [141].
2.2 contexte théorique comportemental 51
2.2.3 La sémiophonie
2 Bruit dont la densité spectrale de puissance est constante quelle que soit sa fréquence. Le
son produit lors de l’effet de « neige » sur un téléviseur non réglé est un bon exemple de
bruit blanc.
2.2 contexte théorique comportemental 53
Tous les enfants qui furent recrutés dans cette étude avaient entre
8 et 11 ans et étaient scolarisés du CE1 au CM2. Le recrutement fut
effectué à la consultation de l’hôpital pour enfants Robert Debré, Paris
XIXème. Les critères d’inclusion étaient que l’enfant devait avoir comme
langue maternelle le Français, avoir été élevé dans une famille parlant le
Français, et il devait être scolarisé dans une école Française. De plus, les
participants devaient n’avoir aucun déficit auditif, aucun déficit visuel
non compensé, aucun autre déficit comportemental ou neurologique
autre que la dyslexie (pas de déficit sévère attentionel —vérifié clinique-
ment et avec les items du WISC-III [341]—, aucun déficit syntaxique —
vérifié grâce au test ECOSSE [152]—, aucun déficit en production lexi-
cale —vérifié grâce au test Deno100 [113]— , un score de QI supérieur
à 80 — Vérifié grâce au test WISC-III [341], l’évaluation est faite par un
psychologue, le même pour tous les enfants —). Tous les enfants furent
examinés par un pédopsychiatre et par un neuro-pédiatre.
L’évaluation en lecture a été pratiquée par le même orthophoniste pour
tous les sujets. Le test de lecture utilisé afin de poser un diagnostic de
dyslexie est le test de l’« Alouette » [153] qui est, comme vu dans le
premier chapitre, le test le plus utilisé pour diagnostiquer les enfants
francophones. Dans ce test, 265 mots doivent être lus en moins de 3
minutes. Un score, appelé l’âge de lecture, est calculé en fonction du
nombre de mots correctement lus et du temps pris pour lire le texte.
Ce test est standardisé pour des enfants dont l’âge va de 8 à 12 ans.
Quand le score indique plus de 18 mois de retard ou plus en lecture,
l’enfant était inclus dans l’échantillon provisoire. La présence d’un
déficit de conscience phonologique était ensuite recherchée (Batterie
BELEC). Si l’enfant était déficitaire il était alors inclus définitivement
dans l’échantillon.
Chaque enfant dyslexique fût aléatoirement affecté à l’une des trois
méthodes de rééducation, en fonction de leur ordre de recrutement.
Plus précisément, avant le recrutement, chacune des rééducations avait
reçu aléatoirement 12 nombres différents compris entre 1 et 36 avec
une seule contrainte : pas plus de trois numéros consécutifs ne peuvent
être attribués à la même rééducation. Une fois qu’une rééducation avait
reçu 12 numéros, elle était retirée de l’attribution des numéros. Quand
un enfant était inclus, il recevait le numéro qui suivait exactement celui
de l’enfant inclus juste avant lui.
Plusieurs enfants durent arrêter l’étude pour diverses raisons (divorce
des parents, décision des parents d’arrêter l’étude), si bien qu’au total,
25 enfants achevèrent l’étude au lieu de 36 : 9 enfants suivirent la
rééducation Sem, 9 autres la rééducation Mod, et 7 la rééducation Stand
(voir Table 1).
Il est important de noter qu’un enfant français de 6 ans (en classe
de CP), fait 45% de réponses correctes dans une tâche de suppression
de phonème, alors qu’à l’entrée du CE1, un enfant de 7 ans obtient
98% de bonnes réponses. Cela montre que les enfants français, à l’instar
57
58 etude 1 : méthodologie utilisée
WISC(Avant rééducation)
QI verbal 96.3 (16.6) 102.3 (16.2) 89.3 (5.5)
moyen(DS)
QI de perfor- 99.1 (14.3) 102.8 (19.1) 91.3 (6.6)
mance(DS)
QI total (DS) 98.3 (13.06) 102.7 (18.2) 89.3 (5.0)
des anglais, des italiens ou encore des allemands, ont un bon niveau
d’analyse phonémique à la fin de leur première année d’apprentissage
de la lecture [290]. Dans la présente étude, les enfants dyslexiques
furent recrutés avec une scolarisation se situant entre le CE1 et le CM2.
Ils avaient donc été exposés à plus de deux ans d’apprentissage de la
lecture. Cinq enfants de l’échantillon ayant plus de 3 ans d’expérience
en lecture avaient déjà reçu des séances de rééducation, avant leur
inclusion. Ces rééducations étaient les suivantes : deux enfants attribués
au programme Sem avaient reçu l’un un programme Sem avec deux
séances de rééducation de 45 minutes par semaine pendant 6 mois,
l’autre un programme Stand à raison d’une séance de 45 minutes par
semaine pendant une année scolaire ; un enfant attribué au programme
Mod avait reçu une séance de 45 minutes par semaine de rééducation
Stand pendant 8 mois. Deux enfants attribués au programme Stand
avaient reçu une rééducation Stand d’une séance de 45 minutes par
semaine pendant 8 mois .
Procédure de test
Les enfants furent testés avant et après rééducation avec la batterie
BELEC [197]. Le post-test fût effectué à peu près deux mois après la fin
de la rééducation. L’intervalle de temps entre les deux tests était de 14,
4, et 14 mois , respectivement pour les rééducations Sem, Mod et Stand.
Un post-test additionnel, un an après le premier post-test fût effectué
sur un sous-groupe d’enfants.
La batterie Belec inclut :
– Deux tâches de mémoire verbale immédiate : une tâche de rappel
immédiat de non-mots de type CV (20 items) et une tâche de rappel
immédiat de non-mots de type CCV (20 items) . C = Consonne
– Quatre tâches de conscience phonologique : Inversion de syllabes V = Voyelle
(10 items) de pseudo-mots, inversion de phonèmes de non-mots
(10 items), suppression de la consonne initiale dans des non-mots
de type CCV (10 items), assemblage de sons (acronymes, 16 items).
– Cinq tâches de lecture : Mots fréquents (24 items), mots rares (24
items), mots réguliers (24 items), mots irréguliers (24 items), et
non-mots (24 items).
60 etude 1 : méthodologie utilisée
Le score brut d’un enfant pour une tâche donnée est le nombre de
réponses correctes pour cette tâche.
Mots réguliers
Tab. 3: Liste des mots utilisés dans la tâche de lecture des mots réguliers lors
des sessions IRMf. Ces mots proviennent de la batterie EVOLEC [287].
des voxels d’une taille de 4x4x5 mm, pour un total de 15 coupes allant
de Z=-35 à Z=35 (Coordonnées de Talairach).
Les pré-traitement des images ainsi que les analyses statistiques furent
effectuées avec le logiciel SPM5. Les scans provenant des sessions IRMf
furent corrigés pour le mouvement, recalés avec l’IRM anatomique,
puis normalisés dans l’espace de Talairach, et enfin lissés avec un filtre
gaussien (FWHM de 8X8X8 mm). Tous les contrastes furent estimés à
l’aide de la fonction Hemodynamic response function (HRF).
68 etude 1 : méthodologie utilisée
Mots irréguliers
Tab. 4: Liste des mots utilisés dans la tâche de lecture de mots irréguliers lors
des sessions IRMf. Ces mots proviennent de la batterie EVOLEC [287].
cette liste de mots irréguliers contient quelques mots réguliers, afin de
fournir quelques stimuli moins stressant.
Pseudo-mots
Tab. 5: Liste des mots utilisés dans la tâche de lecture de pseudo-mots lors des
sessions IRMf. Ces mots proviennent de la batterie EVOLEC [287].
3.3 procédure d’imagerie 69
ta ta da bi bi pi to to do ra ra ra
va va fa mi mi li fo fo fo sa sa cha
ja ja ja si si si vo vo po bra bra pra
sa sa fa di di ti mo mo lo fa fa va
pro pro pro pu pu bu re re le ti ti di
go go ko chu chu ju du du tu fi fi si
po po vo tu tu du ju ju su vi vi fi
so so cho fu fu fu bu bu bu ji ji ji
Tab. 6: Liste des sons utilisés dans la tâche de discrimination auditive lors des
sessions IRMf.
Tab. 7: Liste des mots utilisés dans la tâche de rimes lors des sessions IRMf.
Ces mots proviennent de la batterie EVOLEC [287].
E T U D E 1 : R É S U LTAT S 4
4.1 résultats comportementaux
71
72 etude 1 :résultats
Répétition immédiate
CV 14.8 2.598
Session 1
CCV 7.36 2.531
CV 17.28 2.092
Session 2
CCV 9.44 3.097
Métaphonologie
Syll. Inv. 5.86 2.361
Phon. Inv. 4.06 2.6
Session 1
Init C cancel 2.24 2.916
Blending 4.72 3.8624
Syll. Inv. 7.5 2.151
Phon. Inv. 6.6 2.255
Session 2
Init C cancel 5.56 3.809
Blending 8.4 4.619
Lecture de mots
Frequent 16.24 4.675
Rare 13.36 4.545
Session 1 Pseudo 9.84 3.275
Régulier 15.84 4.1
Irrégulier 9.12 4.549
Frequent 20.48 3.5954
Rare 17.16 4.2
Session 2 Pseudo 14.24 4.594
Régulier 19.04 3.9
Irrégulier 13.4 5.664
Tab. 8: Moyenne des scores bruts des réponses (avec les déviations standards
correspondantes) aux tests du BELEC pour les sessions 1 et 2.
4.1 résultats comportementaux 73
Dans les tâches de lecture variant selon la régularité des mots (voir
table 10), l’amélioration de la session 1 à la session 2 est significative
(F(1,22) = 39.57, p<.00001). Ni le facteur Groupe, ni les interactions
Session X Groupe et Tâche X Session X Groupe ne sont significatives.
Le facteur Tâche est significatif (F(1,22) = 19.907, p<.0005). Les inter-
actions Session X Tâche et Groupe X Tâche ne sont pas significatives.
Les scores calibrés révèlent un niveau de performance plus faible pour
les mots réguliers que pour les mots irréguliers. Ceci reflète le fait que
le niveau de performance étant faible pour les mots irréguliers chez
les contrôles, les enfants dyslexiques demeurent peu éloignés de ces
derniers alors qu’ils en sont clairement éloignés pour les mots réguliers.
Non-mots
0.75 (1.26)
1.99 (0.92)
1.27 (1.33)
0.83 (1.42)
1.94 (0.79)
1.53 (1.82)
1.09 (1.01)
2.22 (0.96)
1.68 (1.47)
Tab. 9: Scores de lecture selon la fréquence des mots. Moyennes des scores
calibrés, des scores calibrés évolutifs et les déviations standards cor-
respondantes. La colonne « Session 1 » montre les scores calibrés par
rapport aux scores contrôles à la session 1. La colonne nommée « Session
2 » montre les scores calibrés sur la ligne supérieure (Scores de la session
2 calibrés par les scores contrôles de la session 1) et les scores calibrés
évolutifs sur la ligne inférieure (Scores de la session 2 calibrés par les
scores contrôles de la session 2). Les scores sont affichés pour chaque
catégorie de mots, chaque session, chaque groupe.
Tab. 10: Scores de lecture des mots réguliers et irréguliers. Moyennes des
scores calibrés, des scores calibrés évolutifs et les déviations standards
correspondantes. La colonne « Session 1 » montre les scores calibrés
par rapport aux scores contrôles à la session 1. La colonne nommée
« Session 2 » montre les scores calibrés sur la ligne supérieure (Scores
de la session 2 calibrés par les scores contrôles de la session 1) et les
scores calibrés évolutifs sur la ligne inférieure (Scores de la session 2
calibrés par les scores contrôles de la session 2). Les scores sont affichés
pour chaque catégorie de mots, chaque session, chaque groupe.
76 etude 1 :résultats
Tâche CV CCV
Tab. 11: Scores aux tâches de répétition de non-mots. Moyennes des scores
calibrés, des scores calibrés évolutifs et déviations standards corres-
pondantes. La colonne « Session 1 » montre les scores calibrés par
rapport aux scores contrôles à la session 1. La colonne « Session 2 »
montre les scores calibrés sur la ligne supérieure (Scores de la session
2 calibrés par les scores contrôles de la session 1) et les scores calibrés
évolutifs sur la ligne inférieure (Scores de la session 2 calibrés par les
scores contrôles de la session 2). Les scores sont affichés pour chaque
catégorie de mots, chaque session, chaque groupe.
Dans ces deux tâches (table 11) l’analyse des scores calibrés montre
une amélioration significative de la session 1 à la session 2 (F(1,22)
= 25.615, p<.0001). Il n’y a aucune différence significative entre les
groupes de rééducation (F(1,22) = 0.199). L’interaction Session X groupe
n’est pas significative non plus (F(1,22) = 2.092). De plus, ni l’interaction
Groupe X Tâche, ni la triple interaction ne sont significatives. Les
performances dans la tâche CCV sont significativement plus distantes
des moyennes contrôles que les performances obtenues dans la tâche
CV (F(1,22) = 6.419, p<.02). L’interaction Session X Tâche n’est pas
significative.
L’analyse des scores calibrés évolutifs montre que les enfants tendent
(table 11) à rattraper le niveau contrôle, en affichant une amélioration
significative entre les sessions (F(1,22) = 25.934, p<.00005). Le facteur
Groupe n’est pas significatif, et l’interaction Session X Groupe n’est
pas significative non plus. Par contre, le facteur Tâche est quant à lui
significatif, montrant que la distance entre les enfants dyslexiques et
les contrôles est plus petite dans la tâche CV que dans la tâche CCV
(F(1,22) = 9.199,p<.007). Aucun autre effet n’est significatif.
Tab. 12: Scores aux tâches de métaphonologie. Moyennes des scores calibrés,
des scores calibrés évolutifs et déviations standards correspondantes.
La colonne « Session 1 » montre les scores calibrés par rapport aux
scores contrôles à la session 1. La colonne « Session 2 » montre les
scores calibrés sur la ligne supérieure (Scores de la session 2 calibrés
par les scores contrôles de la session 1) et les scores calibrés évolutifs
sur la ligne inférieure (Scores de la session 2 calibrés par les scores
contrôles de la session 2). Les scores sont affichés pour chaque catégorie
de mots, chaque session, chaque groupe.
En résumé, les enfants plus jeunes ont des performances plus élevées
après rééducation (session 2) que les enfants les plus vieux avant
rééducation (session 1) en ce qui concerne les 5 tâches de lecture et les 3
tâches métaphonologiques. Donc, l’amélioration observée de la session
1 à la session 2 semble être due à la rééducation plutôt qu’à l’âge et /ou
l’expérience, du moins, en ce qui concerne les tâches sus-nommées.
Les tâches pour lesquelles l’amélioration ne peut pas être attribuée avec
certitude à la rééducation sont la répétition immédiate de non-mots et
le mixage de sons. Dans les tâches de répétition immédiate, un effet
plafond n’est pas plausible du fait que le nombre de réponses correctes
du groupe d’enfants jeunes n’a pas atteint le maximum à la session
2. L’amélioration dans la répétition immédiate de non-mots et dans la
tâche de mixage de sons semble être moins sensible à la rééducation
et pourrait être liée à la maturation spontanée et à l’expérience propre
des enfants.
Néanmoins, le fait de retester ces enfants avec les mêmes tâches pourrait
être un facteur contribuant à l’amélioration de performances. C’est
pourquoi un groupe contrôle spécifique a été étudié pour examiner
l’effet de test-retest.
82 etude 1 :résultats
Avant Après
6D 50,-10,36 3.0246
6G -42,-12,34 2.9678
6G -60,0,24 2.9312
Irreg
10 D 30,62,14 2.9273
24 G 0,-8,26 2.9072
10 D 36,50,2 2.8952
Tab. 14: Quantification des clusters trouvés pour les trois tâches de lecure
effectuées en IRMf, toutes rééducations confondues. Aucun cluster
significatif n’apparait pour la tâche de lecture de mots irréguliers,
après rééducation. G = Hémisphère Gauche, D = Hémisphère droit
4.2 résultats en imagerie cérébrale 85
Avant Après
Tab. 15: Quantification des clusters trouvés pour les tâches de discrimination
de sons et détection de rimes effectuées en IRMf, toutes rééducations
confondues. G = Hémisphère Gauche, D = Hémisphère droit
86 etude 1 :résultats
La Gift Toolbox [329] fût utilisée pour réaliser chacune des ACI effec-
tuées ci-dessous.
Pour chaque session IRMf et pour chaque sujet, le nombre optimal
de composantes est d’abord calculé, puis, avec ce nombre, le signal
global est décomposé grâce à l’algorithme Infomax1 , décrit par Bell
et Sejnowski [18]. Ensuite, afin de sélectionner les composantes les
plus pertinentes, une régression multiple fut faite entre toutes les com-
posantes trouvées et les régresseurs de la matrice SPM5 utilisée pour
l’analyse (cette matrice provient du premier niveau d’analyse statistique
de SPM5, grâce à l’utilisation de la fonction de réponse hémodynamique
comme modèle). En d’autre mots, nous cherchons les composantes qui
sont les plus corrélées, de manière positive, avec le signal BOLD, donc
les composantes qui sont les plus corrélées avec la tâche effectuée.
Seules les corrélation avec un coefficient R2 > 0.2 furent prisent en
compte. Enfin, afin d’avoir une moyenne pour l’ensemble des sujets, un
one-sample t-test fut effectué sur ces composantes dans SPM5. Comme
pour les analyses précédentes, seules les activations ayant un Z-score >
2.9 furent prises en compte.
La liste détaillée des activations trouvée figure dans les tables 16, 17 et
18. Les composantes sont représentées dans la figure 5.
Globalement, on peut observer une réduction d’activité entre la session
1 et la session 2, excepté dans la tâche de détection de rimes.
10 D 36,56,6 5.8872
10 D 26,66,-6 5.4028
10 G -38,52,8 4.4513
1 10 G -40,54,-2 4.3012
30 G -28,-54,10 3.7134
19 G -26,-88,26 3.686
13 D 42,20,8 3.1204
Mots réguliers 22 D 48,-40,8 4.4948
22 G -46,-34,4 4.2829
21 D 56,-12,-8 4.2335
39 G -60,-58,10 3.7511
2
40 G -50,-50,22 3.5588
9G -8,44,26 3.5134
9D 4,46,26 3.3878
47 right 54,20,-4 3.4418
37 G -52,-66,6 5.2726
2G -64,-26,36 5.2573
40 G -48,-30,38 4.6705
24 D 4,0,40 4.8376
24 G -6,2,40 4.4157
40 D 62,-32,38 4.8313
2D 52,-28,40 4.7148
3D 60,-16,28 4.3585
1 39 D 48,-74,20 4.6974
19 D 44,-80,26 3.6635
31 D 20,-60,26 4.4696
Mots irréguliers
31 G -14,-26,38 4.4136
13 D 38,0,12 4.1298
22 D 58,8,-4 4.0075
44 D 62,10,4 3.3804
39 G -42,-72,24 3.9534
9G -54,6,30 3.827
10 D 28,66,-4 7.0017
10 D 28,68,8 6.4278
2 22 G -42,-28,2 3.5741
40 D 60,-54,38 3.6886
40 D 52,-52,38 3.3663
Tab. 16: Liste des activations trouvées avant rééducation en analyse par compo-
santes indépendantes pour les tâches de lecture de mots réguliers et
irréguliers. Comp. désigne le numéro de la composante par ordre de
corrélation avec le signal BOLD.
88 etude 1 :résultats
10 D 44,50,-2 5.9214
10 D 24,68,-6 5.8565
40 G -66,-52,32 4.1927
1
39 G -60,-66,28 3.9844
40 D 54,-58,38 3.9937
Pseudomots 10 G -38,56,-2 3.6123
11 G -42,46,-8 5.7724
10 G -36,52,14 5.492
2 45 G -52,16,4 4.5502
10 D 32,64,-2 4.2513
19 D 46,-82,20 3.6494
Tab. 17: Liste des activations trouvées avant rééducation en analyse par compo-
santes indépendantes pour la tâche de lecture de pseudo-mots. Comp.
désigne le numéro de la composante par ordre de corrélation avec le
signal BOLD.
41 G -50,-22,8 6.0468
42 G -62,-14,8 5.9603
22 G -56,-6,0 5.7932
1 13 D 44,-26,16 5.9248
22 D 54,-16,2 5.8754
45 G -38,26,4 4.1041
23 D 2,-28,28 4.072
10 G -4,46,12 5.0442
23 D 6,-22,30 4.9447
10 G -28,46,20 4.4387
9G -28,34,24 4.4187
10 D 24,56,22 4.4318
9D 36,36,28 3.6521
18 G -30,-90,4 4.0619
19 G -30,-80,8 3.8967
Sons 2 17 D 10,-82,4 4.0564
18 G -2,-84,-2 3.2139
17 G -10,-82,6 3.9418
6G -24,-10,38 3.8735
4G -30,-16,40 3.802
47 D 42,16,-8 3.787
13 D 34,12,-8 3.2393
40 G -40,-48,36 3.7485
40 D 52,-54,38 3.7401
13 D 38,6,6 5.4762
47 D 58,16,-4 5.3921
13 G -40,10,0 5.1579
3 47 G -36,18,-4 5.1007
38 G -52,14,-6 4.9994
32 D 4,36,-4 3.7537
24 G -2,28,-6 3.307
10 D 30,50,2 6.6034
10 D 34,60,0 6.5376
10 D 38,54,4 6.5193
Rimes 1
10 G -34,56,2 5.641
11 G -34,52,-12 4.7282
41 G -34,-34,16 4.3413
Tab. 18: Liste des activations trouvées avant rééducation en analyse par com-
posantes indépendantes pour la tâche de discrimination sonore et de
détection de rimes. Comp. désigne le numéro de la composante par
ordre de corrélation avec le signal BOLD.
90 etude 1 :résultats
(c) Pseudomots
(d) Sons
Fig. 4: Cartes fonctionnelles des 5 tâches en IRMf. Les activations avant réédu-
cation sont en couleur chaude (rouge), les activations après rééducation
sont en couleur froide (bleue).Les images sont en convention neurolo-
gique. La coordonnée Z de chaque image est respectivement, de gauche
à droite : 0 / 5 / 10 / 15 / 20 / 25 / 30 (coordonnée de Talairach).
94 etude 1 :résultats
95
96 etude 1 :discussions et conclusions
6.1 introduction
105
106 etude 2 : problématique
Nous l’avons vu, la dyslexie est caractérisée par une lecture affai-
blie, malgré des capacités intellectuelles normales et un contexte socio-
éducatif non altéré [270]. Alors que les origines cérébrales restent in-
certaines et résultent probablement de facteurs génétiques [98], une
des principales théories suppose un déficit des représentations phono-
logiques comme caractéristique cognitive principale des dyslexiques
[29, 231]. Récemment, cette théorie phonologique a été réévaluée par
Ramus et Szenkovits [304]. Ces auteurs ont montré que le déficit de
type phonologique n’apparaissait seulement que lors de tâches qui
saturaient les capacités de la mémoire de travail. Ils en déduisirent que
la dyslexie affecte plus l’accès conscient aux représentations phono-
logiques que la connaissance phonologique en elle-même. Ce déficit
d’accès phonologique pourrait être conceptuelle-ment proche de la
théorie du déficit d’ancrage proposée par Merav Ahissar [5]. Cette
théorie suggère que, comme nous l’avons vu dans l’état de l’art, les dys-
lexiques échouent dans leur tentative à générer un contraste entre un
son de référence (une « ancre » perceptuelle) et d’autres sons proposés
en comparaison dans une tâche de discrimination. De manière similaire,
en utilisant des tâches de perception visuelle, Sperling et collaborateurs
[286] conclurent que le déficit à l’origine de la dyslexie n’est pas néces-
sairement lié au système magnocellulaire, mais réside plutôt dans la
performance lorsque les items utilisés dans les tâches sont bruités, dans
leur propres termes, un déficit en « exclusion du bruit perceptuel ». Tous
ces résultats semblent apporter une vision nouvelle et plus déterminée
de la théorie du déficit phonologique. Toutefois, il a été proposé que
les problèmes phonologiques ont leur origine dans un déficit auditif
plus général, particulièrement lié à la discrimination des transitions
acoustiques brèves [307, 339]. Cette théorie des processus auditifs ra-
pides fut par la suite étendue à la perception de changements rapides
et courts d’éléments du langage, tel que les transitions formantiques
des consonnes, ces transitions se faisant en un temps généralement
inférieur à 50 ms [308, 310]. Bien que la théorie des processus auditifs
rapides ait été étudiée depuis longtemps, il n’existe aucune évidence
forte quant à son caractère explicatif des troubles dyslexiques. En effet,
seule une partie des enfants souffrant de dyslexie ou bien de trouble
sévère d’apprentissage, parfois plus de 50%, ne présentent aucun déficit
auditif tel que décrit par la théorie (pour une revue, voir [185]).
Plusieurs explications on été avancées sur l’origine de ces divergences.
Par exemple, il a été suggéré que le déficit temporel de traitement
auditif joue un rôle causal dans la dyslexie, mais seulement dans un
sous-groupes de dyslexiques [307], ou bien encore que les performances
des enfants aux tâches de perception auditive pourraient être influen-
cées par des facteurs non-perceptuels, tels qu’un déficit attentionnel, ou
6.2 arrière-plan théorique 107
111
112 etude 2 : méthodologie utilisée
Tab. 19: Caractéristiques des sujets ainsi que leur scores moyens aux tests com-
portementaux et les valeurs correspondantes T et P provenant des two
sample t-test effectué entre les deux groupes (dl=93). Age_lec désigne
l’âge de lecture, Phon_del désigne le score au test de suppression de
phonèmes, Time_phon est le temps mis pour réalisé cette tâche, Spoon
désigne le score obtenu à la tâche de contrepèterie et enfin, Time_spoon
désigne le temps mis pour effectuer la tâche de contrepèterie. Les dé-
viations standards des scores moyen figurent entre parenthèse.
voyelle f1 f2 f3 f4 f5
Tab. 20: Fréquences des formants utilisés dans les stimuli verbaux. Fr désigne
la voyelle Française, Ge la voyelle Allemande et Fi/Hu la voyelle
Finlandaise-Hongroise.
pour leur qualité. Pour chacun des 4 groupes d’adultes, une voyelle
reçut le meilleur score (c’est à dire la voyelle pour laquelle les sujets
pensent qu’elle représente le mieux celle de leur langue maternelle) et
fut sélectionnée pour faire partie du set de stimuli utilisés en potentiels
évoqués dans cette étude. Le résultat montra que les sujets Finlandais et
Hongrois avaient la préférence pour la même voyelle, donc seulement 3
voyelles /y/furent choisies : une Finlandaise-Hongroise, une Française
et une Allemande. Une voyelle commune appelée euro /i/ fût synthéti-
sée afin de représenter la moyenne des fréquences de formant d’un /i/
« typique » des 4 langues.
Toutes ces voyelles se distinguent par la fréquence des trois premiers
formants (représentés en table 20).
Pour la voyelle /i/, 6 formants additionnels (du formant 4 au 9)
furent utilisés et localisés à 4500, 5500, 6500, 7500, 8500 et 9500 HZ.
Pour toutes les voyelles /y/, 7 formants communs additionnels (for-
mant 4 à 10) furent utilisés à 3500, 4500, 550, 6500, 7500, 8500 et 9500 Hz.
Les stimuli furent synthétisés au moyen du logiciel Praat [37]. Voir fi-
gure 6 pour une vision du spectre à court-terme des différentes voyelles
1.
Fig. 6: Le spectre sonore à court-terme des stimuli verbaux utilisés dans l’expé-
rience en potentiels évoqués. Respectivement de la gauche vers la droite
et de haut en bas : le /i/ européen, le /y/ Français, le /y/ Allemand et
le /y/ Finlandais-Hongrois.
7.5 analyses
Fig. 8: Grandes moyennes des potentiels évoqués pour les stimuli standards
(courbe rouge) versus stimuli déviants (courbe bleue) pour l’électrode
fronto-centrale Fz. Les sons verbaux sont représentés par une courbe
hachurée, et les stimuli non-verbaux par une courbe pleine. Les courbes
pour le groupe des dyslexiques sont à gauche et celles pour le groupe
des contrôles sont à droite. Respectivement de haut en bas : Stimuli
Finlandais/Hongrois, Français et Allemand. L’amplitude (ordonnée) est
en µV, le temps (abscisse) est en ms.
117
118 etude 2 : résultats
F3 F4 C3 C4
Tab. 21: Fenêtres temporelles (en ms) des différences significatives, calculées
par t-test (p<0.05) point par point, entre courbe standard et courbe
déviant, pour chaque groupe et pour chaque condition, aux 4 électrodes
considérées . V désigne les stimuli verbaux et NV désigne les stimuli
non-verbaux. Une fenêtre temporelle marquée en gras marque une
fenêtre plus précoce pour la comparaison verbale vs non-verbal.
Fig. 9: Courbes des MMN pour tous les stimuli et pour les deux groupes de
sujet, enregistrées à l’électrode Fronto-centrale Fz. En haut figurent les
courbes des stimuli non-verbaux (non-speech) et en bas celles des stimuli
verbaux (speech). Les courbes pour le groupe dyslexique sont à gauche
et celles pour le groupe contrôle sont à droite. La courbe correspondant
aux stimuli Finlandais-Hongrois est en bleue, celle correspondant aux
stimuli Français est en rouge et enfin, celle correspondant aux stimuli
Allemands est en vert. L’amplitude (ordonnée) est en µV, le temps
(abscisse) est en ms.
Afin d’étendre les analyses des effets entre conditions et entre groupes,
et de visualiser de manière globale les résultats, des barres d’erreur
(avec un intervalle de confiance de 95% furent calculées, et ce, pour les
amplitudes du pic de MMN. Les résultats sont visibles en figure 10.
De manière générale, ces barres d’erreur montrent peu de différence
entre les stimuli natifs et non-natifs au sein d’un même type de stimulus
(verbal ou non-verbal). Toutefois en F3, comme mentionné précédem-
ment, on peut voir une amplitude plus importante (c’est à dire plus
négative) de MMN pour le stimulus Allemand non-verbal pour le groupe
des dyslexiques, comparativement au groupe contrôle. De plus, la MMN
est moins marquée pour les stimuli Français et Finlandais-Hongrois.
Par contraste, pour les stimuli verbaux équivalents, un pattern différent
peut être observé, dans lequel il semble exister un ordre entre les sti-
muli. En effet, le stimulus Français semble créer la MMN la plus ample,
et le stimulus Finlandais-Hongrois la plus faible, le stimulus Allemand
étant un intermédiaire.
Sur une autre électrode (C4), on peut apercevoir que la MMN est plus
ample pour le son non-verbal natif que pour les non-natifs dans le
groupe contrôle.
(a) F3 (b) F4
(c) C3 (d) C4
Fig. 10: Amplitudes des pics MMN pour chaque stimuli, pour chaque électrode
et pour chaque groupe. Ces amplitudes sont représentées au moyen
de barres d’erreur avec un intervalle de confiance de 95%. L’ordonnée
représente l’amplitude en µV (de -1.5 µV en haut à -6 µV en bas).
Les stimuli non-verbaux sont représentés à l’aide de traits pleins, les
stimuli verbaux à l’aide de traites hachurés. Les stimuli Français sont
représentés en rouge, les Allemands en vert et les Finlandais-Hongrois
en bleu.
(a) F3 (b) F4
(c) C3 (d) C4
Fig. 11: Latences des pics MMN pour chaque stimuli, pour chaque électrode,
pour le groupe contrôle. Ces amplitudes sont représentées au moyen
de barres d’erreur avec un intervalle de confiance de 95%. L’ordonnée
représente le temps en ms (de 130 ms en bas à 180 ms en haut). ’Non-
speech’ désigne les stimuli non-verbaux et ’speech’ les stimuli verbaux.
Abréviations : Fr désigne les stimuli Français, Ge les stimuli Allemands
et Fi les stimuli Finlandais/Hongrois.
Non-verbal
F3 C3 F4 C4
Age All L*
Age_lec
Phon Fr A**
Spoon
Verbal
Age All L* Fi L*
Age_lec Fi A**
Phon Fi A** Fi A* Fi L**
Spoon Fi A* Fi A*+All L* Fi L**
Tab. 22: Corrélations entre l’amplitude (A) et la latence (L) du pic MMN et les
scores des sujets dyslexiques aux différentes tâches métaphonologique
(Phon et Spoon représentant les composantes issues de l’ ACP) ainsi que
leur âge et leur niveau de lecture. Les corrélations négatives sont notées
en rouge. * : p<0.05 / ** : p<0.01 . Fi désigne les stimuli Finlandais-
Hongrois, Fr les stimuli Français et All les stimuli Allemands.
Non-verbal
F3 C3 F4 C4
Age All L*
Age_lec Fi A**+All A* Fi A*+Fi L* Fi A*+All A* Fi A*
Phon Fi L* Fi A*+All A*
Spoon Fi A* Fi A**
Verbal
Age
Age_lec All A*+All L* All L* All A* Fr L*+All A*
Phon
Spoon All A*
Tab. 23: Corrélations entre l’amplitude (A) et la latence (L) du pic MMN et les
scores des sujets contrôles aux différentes tâches métaphonologique
(Phon et Spoon représentant les composantes issues de l’ ACP) ainsi que
leur âge et leur niveau de lecture. Les corrélations négatives sont notées
en rouge. * : p<0.05 / ** : p<0.01 . Fi désigne les stimuli Finlandais-
Hongrois, Fr les stimuli Français et All les stimuli Allemands.
124 etude 2 : résultats
Finalement, dans les deux groupes de sujets, les corrélations ont mon-
tré qu’un âge plus important du sujet était corrélé avec une diminution
de la latence de pic.
ETUDE 2 :DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS 9
Tout d’abord, il faut souligner le fait qu’aucune autre étude précé-
dente n’a utilisé le même protocole expérimental, de près ou de loin,
dans l’étude de la MMN chez les enfants dyslexiques et /ou contrôles. En
effet, cette étude diffère de celle de Näätänen et al. [209] et de celle de
Winkler et al. [347] dans le sens que nos stimuli ne sont pas des stimuli
entre catégories mais appartiennent à la même catégorie, et que nous
recherchons les réponses des représentations natives les plus typiques
de la catégorie de voyelle considérée. cette étude diffère également de
celle de Aaltonen et al. [2], car ils recherchaient plutôt un effet au sein
de la même catégorie, effet basé sur des prototypes individuels. Il est
donc difficile d’effectuer une quelconque comparaison directe avec des
études précédentes.
125
126 etude 2 :discussions et conclusions
Si l’on regarde par électrode chez les enfants contrôles on peut consta-
ter que :
– En région frontal gauche (F3), il y a traitement de l’éloignement
phonétique, la détection se faisant de plus en plus précoce au ni-
veau des sons verbaux, plus cet éloignement est important. L’éloi-
gnement acoustique n’est que peu différencié.
– En région frontale droit (F4), il a y une détection de la différence
entre stimulus non-verbal et verbal (fenêtre précoce pour le son ver-
bal). Cette région semble donc détecter les caractères phonétiques
du son. Un faible éloignement phonétique fera toujours apparaître
9.2 analyse par fenêtre temporelle 127
Chez les sujets contrôles, un niveau de lecture plus élevé fut trouvé
comme étant corrélé avec une amplitude et une latence plus faible du
pic de MMN obtenue avec les stimuli non-natifs (non-verbal Allemand
et Finlandais-Hongrois ainsi que verbal Allemand). Il fut également
corrélé avec une latence plus faible du pic obtenu grâce au stimuli
native, mais à aucune amplitude obtenue avec les sons natifs. De plus,
une seule corrélation fut trouvée avec l’âge des sujets, cette dernière
étant différente de celles obtenues avec le niveau de langage. On peut
donc supposer que chez les sujets normaux, l’expérience de langage,
mais pas la maturation naturelle, est corrélée avec une diminution de
la réponse cérébrale aux stimuli non-typiques, mais phonétiquement
proches des sons natifs. En d’autres mots, cette expérience de langage
maternel chez des enfants normaux tend à diminuer leur discrimination
de sons provenant d’autres langues, au sein d’une même catégorie pho-
nologique. Les corrélations obtenues avec les composantes des tâches
métaphonologiques tendent à confirmer cette suggestion. En effet, de
meilleures performances à ces tâches furent trouvées comme étant
corrélées avec une amplitude et une latence réduite du pic de MMN
obtenu grâce aux stimuli non-natifs ( verbal Allemand et non-verbal
Finlandais-Hongrois).
Pris ensembles, les résultats obtenus chez les enfants contrôles et chez
les enfants dyslexiques donnent un soutien important à la théorie du
mode de perception allophonique dans la dyslexie [261]. Ces résultats
sont étonnamment similaires à ceux obtenus par une autre équipe de
notre laboratoire, qui utilisa la technique de la TEP chez des adultes
dyslexiques et des lecteurs contrôles [71].
9.4 conclusion 129
9.4 conclusion
Finalement, Tallal suggéra que les déficits auditifs chez les dys-
lexiques seraient dûs aux différences rapides de transition spectrale
entre les sons [307]. Or les voyelles n’ont aucune transition spectrale, et
l’intervalle inter-stimuli utilisé dans notre expérience était au delà de la
limite de temps fixée par Tallal. D’après la théorie développée par cet
auteur, nous ne devrions donc observer aucune différence entre enfants
dyslexiques et enfants contrôles, ce qui n’est pas le cas. Des études
supportent l’hypothèse que les aires corticales de l’hémisphère gauche
sont prédominantes pour le décodage des perturbations temporelles ra-
pides des signaux acoustiques, alors que les aires corticales homologues
de l’hémisphère droit seraient plus sensibles aux changement dans la
bande de fréquence [211]. Les différences trouvées ici entre enfants
dyslexiques et enfants contrôles impliquent les deux hémisphères. En
effet, les enfants dyslexiques ne montrèrent aucune corrélation dans
l’hémisphère droit entre les tâches métaphonologiques et la MMN obte-
nue avec les stimuli non-verbaux alors que de telles corrélations furent
trouvées chez les enfants contrôles ; de façon symétrique, chez les en-
fants contrôles, aucune corrélation ne fut trouvée dans l’hémisphère
gauche entre les tâches métaphonologiques et la MMN obtenue avec les
sons verbaux, alors qu’on peu en observer pour les enfants dyslexiques
(voir table 22 et 23). On peut alors supposer que, en accord avec la
suggestion de Serniclaes [261], les enfants dyslexiques sembleraient
souffrir d’un double déficit, tant sur l’analyse des transitions spectrales
que sur l’analyse des caractéristiques spectrales, le déficit observé dé-
pendant du type de stimulus présenté à l’enfant. Ce double déficit
semble également être confirmé l’analyse de comparaison des courbes
correspondant aux sons standards et déviants qui montre également
des différences dans les deux hémisphères.
Il a également été montré chez l’adulte dyslexique que la sensibilité aux
transitions acoustiques rapides variait suivant les sujets [107]. Les fu-
tures études portant sur le sujet, devront se concentrer sur une meilleure
caractérisation des anomalies biologiques qui entrent en jeu dans cette
hétérogénéité phénotypique.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 10
Le langage est un phénomène cognitif d’une extrême complexité. La
dyslexie développementale, trouble du langage écrit, semble provenir
d’une particularité génétique qui causerait des différences neuronales
structurelles, telle que la migration incomplète de certains neurones au
cours du développement de l’enfant.
L’impact de ces différences, nous l’avons vu, est multiple, ce qui rend
la caractérisation de la dyslexie difficile et a donné naissance à de
nombreuses théories. Le déficit phonologique, largement admit, ne
semble cependant pas être « à la base » du trouble dyslexique. Des
différences perceptuelles de plus bas niveau, telles que révélées dans
notre étude sur le déficit auditif pré-attentif existent et commencent
à être expliquées par de nouvelles théories ayant de nombreux traits
de ressemblance entre elles : déficit d’accès à la mémoire de travail
de Ramus et Szenkovits, déficit d’ancrage de Ahissar et perception
allophonique de Serniclaes.
Le projet Neurodys, de par sa volonté de rassembler de nombreuses
données comportementales, d’imagerie et de génétique chez une po-
pulation multilingue permettra certainement de donner un nouvel
éclairage sur les troubles du langage. Il semble donc nécessaire, à l’ave-
nir, de multiplier les projets de recherche de cet ordre.
131
Quatrième partie
APPENDICES
L’ I M A G E R I E PA R R É S O N A N C E M A G N É T I Q U E
FONCTIONNELLE
A
Cette technique est utilisée dans la première des deux études de
recherche qui sont présentées au sein de cette thèse. Afin d’aider le
lecteur à mieux comprendre les tenants et le aboutissants de ce projet
de recherche, je vais faire ici un descriptif de cette technique d’imagerie.
Tout d’abord, je vais présenter les principes de base de l’imagerie par
résonance magnétique, ce qui aidera à mieux comprendre le fonction-
nement de l’imagerie par résonance magnétique “fonctionnelle” que je
présenterai ensuite.
135
136 l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle
rentes méthodes d’IRM, ainsi que les principes qui permettent d’acquérir
ces images. Je commencerai d’abord par présenter brièvement une in-
troduction sur les images numériques et leur manipulation, afin de
donner une meilleure compréhension de la suite.
Fig. 12: Exemple d’image obtenue par tractographie IRM. Cela permet de
visualiser les faisceaux de fibre blanche interconnectant les différentes
régions cérébrales.
Fig. 13: Exemple d’image par angiographie IRM. Cette technique permet de
mettre en relief les vaisseaux sanguins du cerveau.
Fig. 14: Exemple d’image par spectroscopie IRM. Chez le même patient, on
détecte les concentrations de différents métabolites.
a.1.2 L’aimantation
a.1.3 La résonance
1 En physique nucléaire, le spin peut être défini comme la quantité qui exprime le moment
cinétique d’un corps, noyau atomique ou particule élémentaire, en rotation rapide sur
son axe. Le spin se mesure en terme de moment angulaire, qui est une combinaison des
mesures de la masse, de la taille et de la vitesse du système de rotation.
A.1 l’imagerie par résonance magnétique 139
Fig. 15: Exemple d’image IRM de perfusion. Ici, le patient souffre d’un Astrocy-
tome, la perfusion montre un volume sanguin plus important (région
blanche) dans la région de la tumeur.
a.1.4 La relaxation
Fig. 16: Moment magnétique résultant d’un ensemble de spins placés dans un
champ magnétique stable B0 . En l’absence de champ magnétique (à
gauche), les spins des noyaux d’hydrogène sont orientés aléatoirement :
leur résultante est nulle. En présence d’un champ magnétique (à droite),
les spins s’alignent sur la direction du champ, majoritairement dans le
même sens : il apparaît un moment résultant net, non nul dans le sens
du champ.
Fig. 17: Aimant de 1.5 Tesla et antenne de radiofréquence utilisés pour l’ac-
quisition d’images de résonance magnétique du cerveau. Noter les
orientations relatives des champs B0 , B1 , du moment magnétique M0
et de ses composantes longitudinales Mz et transversale Mxy lors du
phénomène de résonance magnétique.
tissu dp t1 t2
Fig. 18: Les différentes phases de la réponse vasculaire lors d’une activation
cérébrale. Séquence temporelle schématique des différents phénomènes
vasculaires et métaboliques contribuant aux variations de signal en
imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Au temps précoce (1
à 2 s), on observe une augmentation de la consommation d’oxygène,
en rapport avec l’activité neuronale, qui génère une augmentation
transitoire de la concentration en désoxy-hémoglobine (cercles bleus,
initial dip). Puis le débit augmente de façon beaucoup plus intense
(flèche verte), ce qui entraîne un afflux de globules rouges oxygénés
(cercles rouges) et abaisse, par conséquent, la concentration relative
en désoxy-hémoglobine : il s’agit de l’effet BOLD (Blood Oxygenation
Level Dependant). A l’arrêt de l’activation, le signal decroît en deçà de
sa valeur de base car il persisterait temporairement une vasodilatation
et une surconsommation d’oxygène sans augmentation de débit.
a.4.1 Pré-traitements
Cette étape a pour but d’améliorer la qualité des images brutes ac-
quises. Elle se divise en plusieurs sous-étapes de correction que je vais
détailler. Toutefois, il n’existe pas de convention sur la procédure des
pré-traitements. Le choix et l’ordre des étapes à effectuer sont à la
discrétion de l’utilisateur et dépendent du type de protocole et d’ana-
lyses qu’il veut réaliser. Je vais cependant décrire les étapes considérées
comme classiques et que j’ai utilisé pour mes propres analyses.
correction de mouvements Au cours de l’acquisition des images,
le patient est censé rester immobile dans le scanner. Toutefois, il
est impossible d’éviter que la tête du sujet bouge quelque peu. Il
est donc nécessaire, de « réaligner » les images entre elles. Le logi-
ciel SPM réalise cette opération en prenant une image d’une série
150 l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle
a.4.2 Normalisation
Une fois les pré-traitements effectués sur les images obtenues pour
un sujet, celles-ci sont prêtes à être analysées. Toutefois, il est générale-
ment indispensable de réaliser des études de groupe. Or, les différences
inter-individuelles anatomiques sont telles qu’elles rendent un quel-
conque moyennage inutile. Il est donc nécessaire de normaliser les
images de tous les sujets dans un espace référence commun. Cet es-
pace de référence, dans SPM est choisit parmi des images (appelées
« Template ») qui ont été créées conformément à l’espace définit par
l’ICBM (International Consortium for Brain Mapping) dans le projet
NIH P-20 , et qui approximent l’espace décrit par l’atlas de Talairach et
Tournoux [306]. De manière simplifiée, les algorithmes utilisés par SPM
pour cette étape utilisent la méthode des moindres carrés afin d’obtenir
une transformation linéaire entre les images d’un sujet et le modèle.
153
154 les potentiels évoqués
Fig. 21: En haut, répartition des 19 électrodes standards selon le système « 10-20
international » en vue latérale (A) et du dessus (B). En bas, répartition
des électrodes (vues du dessus) sur un bonnet à 32 voies (C) et à 64
voies d’enregistrement (D) pour le matériel utilisé dans les expériences
présentées dans les chapitres suivants.
b.1.2 La référence
b.1.4 Le filtrage
b.1.5 L’enregistrement
Fig. 22: Visualisation des Potentiels Evoqués. a. Tracés des amplitudes de po-
tentiel en fonction du temps, sur 64 électrodes (zoom sur l’électrode
centrale FCz). b. Cartographies de potentiels à 12 instants de l’enregis-
trement.
159
Title page
Title: Remediation effects on N170 and P300 in children with developmental dyslexia.
Affiliations:
1
Inserm; Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques UMR 825; F-31059 Toulouse, France.
2
E.A Octogone. Laboratoire Jacques-Lordat, E.A 4156, Université Toulouse II Le Mirail, Toulouse,
France
3
Universite de Toulouse; UPS; Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques UMR 825; CHU
Purpan, Place du Dr Baylac, F-31059 Toulouse Cedex 9, France.
4
Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse; Pole Neurosciences; CHU Purpan, Place du Dr
Baylac, F-31059 Toulouse Cedex 9, France.
Abstract
This study aimed at investigating the ERP correlates (N170 and P300 components) of a multimodal
training program focused in dyslexia. ERPs were obtained from 32 electrodes in 24 French children
with developmental dyslexia (mean age 10 years 7 months) during a visual lexical decision task. All
the children received two intensive two-month evidence-based training programs: one based on
phonemic awareness and the other on visual and orthographic processing in a cross-over design.
Ten control children matched on chronological age were also tested. We showed dissociation
between N170, P300 and behavioral improvement. In the dyslexic group, P300 amplitude decreased
for non-words and words as the latter yielded performance improvement. In the control group, the
same effect was observed for pseudo-words. At the same time, the opposite pattern occurred for the
N170 latency, which was shortened for pseudo-words and pseudo-homophones in the dyslexic
group and for words in the typically achieving children. We argue that training might modulate
cortical activity in dyslexic children in a visual word recognition task. Considering the well-known
implication of P300 in attentional processes, our results reflect the strong link between reading skill
improvement after remediation and visual attentional process maturation.
1
Body of text
1. Introduction
Dyslexia, or reading difficulty, is one of the most common problems that severely affect academic
being the direct result of any intellectual disadvantage or unfavorable environmental influence [2].
It is still not precisely known what factors prevent normal acquisition of reading abilities, as reading
is a complex phenomenon. In the last 20 years, the most convergent evidence has arisen from the
phonological deficit hypothesis, according to which the difficulties suffered by dyslexic children in
identifying words in a text are due to deficiencies in their ability to segment the flow of speech into
its sound components, also known as phonological awareness [33, 47-50]. However, alternative
explanations have been suggested, implicating visual attention [15]. Recently, Valdois and
collaborators [4] found a link between visuo-attentional span and reading process. The authors
suggest that phonological and visuo-attentional skills are implied in reading efficiency, considering
that their alteration results in poor performance in tasks that permit developmental dyslexia to be
characterized.
Several remediation programs have been suggested for dyslexia, each of them focusing on one
‘core’ deficit. Several studies have shown significant improvement in reading skills using
remediation programs based on phonological processing only [18] (see Beaton for a review [2]) or
instruction combining phonic coding and literacy skills [25, 54]. Magnan and collaborators used
audiovisual software to train dyslexic children in grapheme-phoneme correspondence rules [26, 27].
They found significant improvement in word recognition after training. However, Alexander and
Slinger-Constant underlined the fact that, despite improvements observed after training, a
substantial number of dyslexic children resist treatment, whatever the remediation modality [1].
2
The event-related potential (ERP) technique has allowed researchers to decompose the cognitive
process of word reading into temporal phases. With regard to our interest in developmental
The first peak around 170 ms after the stimulus onset (N170 hereafter) is thought to reflect the first
cognitive orthographic process with a source in occipito-temporal regions [22, 37]. Some authors
infer that this component reflects the first letter-specific treatment compared to that of any other
symbol [41]. In addition, its amplitude is larger after word or even pseudo-word (i.e. pronounceable
meaningless letter sequence) than non-word (i.e. illegal letter sequence as for instance string of
consonants) presentation, suggesting a pre-lexical component [3, 8, 28, 30, 32, 36]. However, this
component has been found to be modulated by word lexical frequency [45, 46]. These latter works
suggest that N170 may also reflect lexical access in single word reading. This component has been
found to differ in dyslexic subjects compared to controls in several studies, generally revealing a
higher latency and lower amplitude in dyslexic subjects [19, 41, 42, 51, 52]. N170 amplitude
increase during reading learning seems to characterize reading level. In a longitudinal study, Maurer
et al. showed that N170 amplitude increased with learning and that this effect was reduced in
The second component is a positive wave that occurs around 300 ms after stimulus presentation
(P300 hereafter) and is known to reflect the amount of attentional resources involved in a task [21,
57]. However, considering written word processing, it has been found that word recognition elicits a
higher P300 [40] and a lack of P300 when subjects are stimulated with pseudo-homophones or
words with internal case changes [44]. Moreover, Duncan et al. observed P300 anomalies in adults
with dyslexia who had also suffered from attentional disorder during childhood [12]. Thus,
considering that attentional disorders are frequently observed in dyslexic subjects, it is difficult to
resolve whether P300 anomalies are only due to dyslexia or associated with attention disorders [53].
3
Few studies address the question of the consequence of remediation on the temporal course of
written word processing in dyslexia. Recently, Santos et al. studied the effects of a training program
based on both phonemic awareness and grapheme-phoneme correspondence exercises [9, 17, 18] on
auditory language semantic integration [43]. Before training, ERPs (between 200 and 700 ms) were
modulated by incongruity in the typically achieving children only. After training the same effect
The aim of the present paper is to study the ERP correlates of a multimodal evidence-based
remediation program that focused on two major deficits in dyslexia, phonological and visual
attentional. With this is mind, we analyzed two crucial components, the N170 and P300 in a lexical
decision task using a typical Oddball paradigm in dyslexic children that followed our program
should show larger N170 and P300 with shorter latencies than dyslexic children and that the latter
2. Methods
2.1 Participants
24 French-native-speaker dyslexic children from 9 to 11 years old (9 girls and 15 boys) were
recruited. All subjects had an IQ >80 as tested with WISC-III [56] and a reading delay of at least 18
months as tested by a standardized French reading test (L’Alouette, [24]). All subjects satisfied
developmental dyslexia diagnosis criteria according to ICD-10 classification (WHO, 1993). They
had no specific attentional disorder as tested by the D2 test [5], no oral language delay as tested by
L2MA [6] and TCG [10] and no comprehension disorder as tested by ECOSSE [23].
In addition, 11 French-native-speaker control children from 9 to 11 years old (4 girls and 7 boys)
were also recruited. They had no IQ deficit or reading level delay, as tested by WISC-III [56] and
4
the “Alouette” tests [24] respectively. Nor chronological age neither IQ differed between the control
Training sessions were implemented six days a week and lasted from ten to twenty minutes each
day. Children were assisted by their parents at home or by their speech therapist, who switched from
the usual therapy to these programs. Before each training period, specific material (stimuli and
exercises, audio CD and notebooks) was delivered to the parents and detailed explanations and
examples were provided (written directions were also given). Adults were asked to provide
feedback to the child, especially in case of erroneous responses. They were taught how to use the
material and what instructions and feedback to give the child during a one-hour training session.
After each training period, exercise notebooks were collected and reviewed, and a debriefing with
the parents and the speech therapist was held in order to check the reliability of the interventions.
Data from one child were discarded because of lack of precision and compliance in the training
program (this child was not included in the sample described above).
This training was derived from that used in Habib et al. [18]. Stimuli were presented through
headphones from an audio CD. The adult had to give the instructions and take note of the child’s
answers in an exercise book. There were 6 exercises per day. The typical pattern of exercises was
The first three exercises contained triplets of words the child had to compare phonologically to
disclose similarity between 2 of the 3 stimuli, either in the rhyme, the onset, or the middle part of
words (for example, “which words rhyme among the triplet “boat”, “coat”, “bowl”?”). The other
5
exercises consisted of syllable counting, phoneme detection (“How many times can you hear the
The items were pseudo-words during weeks 2 and 6, and words during week 4. In the first two
exercises, the children were asked to find the odd word among three pseudo-words or words. The
oddity was based on the rhyme (exercise 1) or the onset (exercise 2). In the third exercise, the
children had to find a target phoneme in one of the three pseudo-words or words. Then a phoneme
counting task was proposed followed by spoonerisms (based on words). Finally the child had to
The first 3 weeks consisted of non-verbal visual attentional training while the second 3 weeks
consisted in a shift of visual attention and perception exercises from the non-verbal to the verbal
domain. The first, non-verbal phase was meant to provide initial training so that children could
become familiar with heavy-duty exercises on visual/graphic stimuli. The second phase also
The first-phase, non-verbal exercises were derived from various tests and rehabilitation sets used in
speech therapy for dyslexia remediation. The exercises mainly focused on:
• Space organization: path finding through a maze-like design, drawing a path by following
coding, matching nonsense figures by sticking them on the model, superposing geometrical
Responses were checked and corrected by the parents or the speech therapist.
6
The second 3-week period was a specific visual orthographic training that had been built up for a
previous study in our laboratory with the cooperation of speech therapists (see typical examples of
exercises in Appendix C). The goal of this part was to enhance access to orthographic knowledge
and lead subjects to work out and visualize word orthography mentally. The exercises mainly
focused on:
• Shape of letters and words: for each letter in an orally presented word, saying if it went up
(e.g. “d”), down (e.g. “p”) or in the middle (e.g. “e”); identifying if a “shadow envelope”
• Searching for a word or a letter: identifying a word embedded in a string of letters; chunking
a text presented without spaces; linking spread letters according to a model word; letter
cancellation task.
• Orthographic knowledge: spelling out or counting the letters in an orally presented word and
writing it down; naming the letters situated just before and after a target letter in an orally
presented word.
• Word comparisons: similarity judgment task in word pairs; choosing which of four choices
was identical to the model; finding the missing letter in a word; identifying the longest
word.
• Converting a non-word presented in upper case letters into lower case or the contrary.
2.3 Procedures
In order to avoid any order effect in remediation, 12 dyslexic children first followed the
phonological remediation then the visual remediation. The other 12 dyslexic children started with
the visual remediation then followed the phonological remediation. Children were included in one
of the two groups by alternation. All children underwent EEG recording twice: before the training
7
During each EEG session, ERPs were obtained for each child, who had to complete a visual lexical
decision task. This task involved 128 items that were distributed over 4 conditions in an Oddball
homophones (same phonology as, different spelling than a real word) and 32 non-words
(unpronounceable letter sequences). This particular stimuli distribution was made to elicit
maximum subject attention over word stimuli. Three lists of 128 items were created in order to have
different stimuli in each EEG session; these lists were balanced for lexical frequency, number of
letters, and syllable structure. List order was counterbalanced between subjects.
Subjects were comfortably seated in front of a screen in a quiet room. During the task, a centrally
located fixation cross stimulus first appeared for 500 ms, then one item appeared for 250 ms,
followed by a fixation cross again. Inter-stimulus interval varied between 1700 and 2000 ms. The
subjects were explicitly asked to indicate whether the sequence presented was a French word by
pressing one of two designated keys using both hands. The use of the right versus the left index to
The electroencephalogram (EEG) was recorded with a 0.1-100 Hz filter and a 500Hz sampling rate
using Neuroscan 4.2 software and a 32-electrode Neuroscan device (Ag-AgCl electrodes).
Impedances for all electrodes were kept below 5 kohms. The vertex electrode was used as the
recording reference. Eye-movements were monitored with two electrodes: one placed above the left
voltages larger than +/- 125 µV peak-to-peak were omitted from averaging.
The ERPs were digitally filtered with a low-pass filter of 30 Hz (12dB/Octave, zerophase-type
The analysis epoch began 100 ms before and terminated 1200 ms after stimulus onset.
8
A baseline correction was applied from -100 ms to 0 ms. Average reference was applied to all ERPs.
2.5 Analyses
Behavioral statistics.
Data from one dyslexic child was discarded due to a problem in response recording. An ANOVA
with repeated measures was carried out on number of correct answers (accuracy rate) with Session
individual factors and group (experimental group and control group) as inter-individual factor.
ERP statistics.
In a first step, we conducted an automatic peak research on defined time windows (using the Global
Field Power (GFP) of 32 electrodes on average waves in the control group [35]): [150 – 250] ms for
Data from two dyslexic children were discarded due to a problem in signal recording. Peak mean
amplitudes and latencies were analyzed using ANOVA with repeated measures on the electrodes
that showed the highest sensitivity: P7, P8, PO9, PO10, O1 and O2. Session (before/after training),
condition (non-word, pseudo-word, homophone and word), hemisphere (right/left) and electrode
were considered as intra-individual factors. Group (dyslexic versus control) was considered as an
inter-individual factor. To clarify the results described below, we have chosen not to report main
3. Results
Raw scores (and SD) are presented in table 1. Analysis on the accuracy rate revealed a significant
group effect (F(1,32)=5.65, p=0.023), dyslexic children being less efficient that control children.
Both groups showed a significant improvement between two sessions (F(1,32)=4.71, p=0.037).
9
Performance was affected by condition (F(3,96)=15.72, p<0.001). A post-hoc Tukey test showed
that the non-word condition was the easiest (significant difference between non-words and words –
p<0.05 – and both types of pseudo-words – p<0.001) and pseudo-homophones were the hardest
p<0.05). Session x Group or Condition x Group interactions were not significant whereas a Session
x Condition x Group interaction was significant (F(3,96)=2.76, p=0.046). A post-Hoc Tukey test
showed that, in the control group, in session 1, pseudo-homophones were significantly less well
identified than words (p<0.05). This difference disappeared in session 2. In the dyslexic group,
words were significantly less well identified than non-words in session 1 (p<0.05). This difference
N170: Peak latency analysis showed that only the Session x Group x Condition interaction was
significant (F(3,93)=3.97, p=0.01). According to the post hoc analysis (Fisher LSD test), latency
was found to be smaller in session 2 compared to session 1 for non-words in the control group
Peak mean amplitude analysis also showed that only the Session x Group x Condition interaction
was significant (F(3,93)=2.87, p<0.05), the amplitude being smaller in dyslexic children for pseudo-
words and pseudo-homophones after training (Tukey test; resp. p<0.001 and p<0.005).
P300: Peak latency analysis showed that only the Session x Group interaction was significant
(F(1,31)=4.2, p<0.05), control children having smaller latency in session 2 (Fisher LSD test;
p=0.06).
Peak mean amplitude analysis showed a Condition main effect as a Condition x Hemisphere
significant interaction (respectively F(3,93)=4.6, p<0.005 and F(3,93)=5.23, p<0.005). The mean
10
amplitude was higher for words compared to both types of pseudo-words (Tukey test; p<0.001) and
non-words (p<0.05) in the left hemisphere only. Session X Condition X Group interaction was
significant (F(3,93)=4.08, p<0.01), showing an amplitude decrease in the control group for both
types of pseudo-words (p<0.005) and in the dyslexic group for words and non-words (p<0.001) in
4. Discussion
In this study we have investigated the neural correlates of reading improvement after intervention in
developmental dyslexia. We analyzed dyslexic children’s ERPs elicited by a lexical decision task
before and after a four-month phonological and visual orthographic training program. We compared
their data to those of typically achieving children as a baseline before and after the period of four
months. We were interested in the main effects of group, task condition, session and interactions
If we first look at the main group effects, not surprisingly, dyslexic children were found to have
poorer behavioral performance on the visual lexical decision task. This supports the orthographic
We also highlighted main condition effects in behavioral and electrophysiological data in both
groups. First, considering accuracy scores, the non-word condition was easier to address than the
pseudo words, pseudo-homophones and even words. According to the DRC reading model,
processing an unpronounceable letter sequence and deciding it is not a word is faster because one
does not have to processes more than orthotactic information [7]. For pseudo-words, the subject has
to activate a phonological content and then may check whether it activates semantic information.
Furthermore, the latter could be responsible for the specific difficulty in addressing the pseudo-
homophones. Processing a homophone yields a mismatch between the current orthographic visual
input and the orthographic information that is sent back after the corresponding semantic contents
11
have been activated. While this effect is crucial during reading acquisition, it is known that the
orthographic lexicon is not stable at the maturational stage [16] corresponding to the children we
Secondly, looking at the ERPs results, we observed that words elicited a higher P300 amplitude
than other stimuli (non-words and pseudo-words) in both groups. This finding may be interpreted as
a typical attentional effect when target occurrence is less frequent than distracters [34, 38]. In our
paradigm, real words only represented 25% of items. However, this difference only occurred in the
left hemisphere, showing a possible supplementary attentional load due to lexical treatment in this
hemisphere [14].
We could not demonstrate a main session effect but complex session x condition x group
interactions were found in behavioral and electrophysiological results (see Table 2). Both groups
showed improvement in the task and a decrease of N170 latency and P300 mean amplitude. As the
control group did not receive any specific training, this could easily be attributed to procedural
learning of the task. Nevertheless, the specificity of these modulations of activity according to the
dissociation between N170, P300 and behavioral changes (see Table 2). In the dyslexic group, P300
amplitude decreased for non-words and words whereas the latter yielded performance improvement.
In the control group, the same effect was observed for pseudo-words. At the same time, the opposite
pattern occurred for the N170 latency, which was shortened for pseudo-words and pseudo-
homophones in the dyslexic group (the latter result being associated with a decrease of the peak
mean amplitude) and for words in the typically achieving children without any correlates on
behavioral results. These results raise two questions. First, why would electrophysiological change
be related with behavioral improvement only for the P300 component? Second, why did we observe
12
In this study, we used a lexical decision task in an oddball paradigm in order to investigate both
orthographic and attentional processing. It appeared that the task required heavy attentional load
due to short presentation time. As shown in table 1, an important variance in the performance of the
two groups was observed. Taking this into account and the variance in electrophysiological data, we
might be facing a basic problem of statistical power that could not allow showing more effects.
Therefore, due to the attentional demand required by the task, P300 effects might be more robust
than N170 ones. It would be of interest to further investigate our hypothesis on the N170
component on a classic lexical decision task with a greater group of subjects. Moreover, we argue
that a possible behavioral improvement in this specific task would more rely on attention than
orthographic processing skills. In their remediation study, Santos et al., [43] put forward ERP
change in the P300 component after an audiovisual training program in dyslexia in a pitch
incongruity perception task. They argue that the training provides better skills in detection tasks.
Furthermore, other learning studies have shown a great sensitivity of the P300 component to
Moving to our second question, one may wonder whether the changes observed in the two groups,
with opposite effects of conditions, rely on the same processes in both groups. We argue that the
mechanisms involved are different in the dyslexic compared to typically achieving children. In the
control group, it may be suggested that procedural learning accounted for an improvement of
performance on pseudo-words; this processing facilitation might account for P300 amplitude
decrease as a result of decreased attentional load. This effect would only appear for the pseudo-
words as performance on identification of both non-words and words in this group was already high
at session 1 (resp. 82% and 75%) while subjects were less accurate for pseudo-words and pseudo-
homophones (resp. 65% and 56%). Concerning dyslexic children, if their improvement had been
independent of condition; and these subjects were deficient in all conditions compared to their
peers. Instead, the training received might be at least partly responsible for the observed difference
13
between conditions. The training was built, first, to improve visual attention and phonemic
awareness and, second, to enhance the lexical route for reading, which permits good literacy skills
in proficient pupils [13]. From orthographic representation to phonological coding, the children in
the present study were taught how to implicitly use this route. According to the visual attention span
deficit theory [55], word recognition requires a higher attentional level in dyslexic children,
especially when they are confronted with long orthographic sequences [4]. So the decrease of P300
amplitude in the word condition may result from a reduced allocation of attention resources to these
5. Conclusion
In this study, we have shown that cortical activity in dyslexic children in a visual word recognition
However, only P300 modifications were related to behavioral improvement, both in dyslexic and in
control subjects. Considering the well-known implication of P300 in attentional processes, our
results reflect the strong link between reading skill improvement after remediation and visuo-
14
Acknowledgement
We would like to thank Margot Taylor, Magali Batty, Marianne Latinus, Chloé de Boysson, Maria
Trabanino, Stéphanie Iannuzzi, Evelyne Calvet, and Isabelle Barry for their help in the preparation
and execution of this experiment. In its first phase, this research was supported by the INSERM
program “PROGRES” and by a grant from the Clinical Research Hospital Program from the French
Ministry of Health (PHRC 2002, University Hospital of Toulouse N° 0203208) and then by the
“ARS 2000” program of the French Foundation for Medical research (“Fondation Recherche
Médicale”).
15
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18
Tables
Pseudo-
Non-words Words Pseudo-words
Group homophones
S1 S2 S1 S2 S1 S2 S1 S2
44.7 48.0 68.0 69.5 55.3 63.6 51.4 55.7
Dyslexic
(22.2) (21.1) (26.5) (26.3) (24.6) (20.2) (23.7) (19.1)
56.5 60.1 82.1 84.6 75.3 70.3 65.2 80.8
Control
(24.0) (24.5) (21.0) (20.0) (17.9) (21.1) (21.8) (18.2)
Table . Results obtained (% of accuracy) in different conditions of the visual lexical decision task in
dyslexic and control group. S1 stands for session 1 (resp. S2 for session 2). Standard deviation is in
brackets.
19
Figure caption
Figure 1. ERP curves obtained from the linear derivation of P7, PO9 and O1 for the left hemisphere
(LH) and P8, PO10 and O2 for the right hemisphere (RH) in the different conditions of the visual
lexical decision task at session 1 and 2 (pre/post) in both groups of children.
20
Figure
Figure 1
21
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//dx.doi.org/10.1111/j.1467-7687.2006.00483.x. (Cited on
pages 14 and 16.)
This thesis was typeset with LATEX 2ε using Hermann Zapf’s Palatino
and Euler type faces (Type 1 PostScript fonts URW Palladio L and FPL
were used). The listings are typeset in Bera Mono, originally developed
by Bitstream, Inc. as “Bitstream Vera”. (Type 1 PostScript fonts were
made available by Malte Rosenau and Ulrich Dirr.)
The typographic style was inspired by Bringhurst’s genius as presen-
ted in The Elements of Typographic Style [45]. It is available for LATEX via
CTAN as “classicthesis”.
note : The custom size of the textblock was calculated using the
directions given by Mr. Bringhurst (pages 26–29 and 175/176). 10 pt
Palatino needs 133.21 pt for the string “abcdefghijklmnopqrstuvwxyz”.
This yields a good line length between 24–26 pc (288–312 pt). Using
a “double square textblock” with a 1 :2 ratio this results in a textblock
of 312 :624 pt (which includes the headline in this design). A good
alternative would be the “golden section textblock” with a ratio of 1 :1.62,
here 312 :505.44 pt. For comparison, DIV9 of the typearea package
results in a line length of 389 pt (32.4 pc), which is by far too long.
However, this information will only be of interest for hardcore pseudo-
typographers like me.